Tagged: 19 OCTOBRE 2017

LEADFINGER

Report by Seb 747

Encore une fois, voici un concert à côté de chez moi. En ce moment j’ai de la chance, pas de route et d’interminables kilomètres à parcourir pour aller assouvir ma passion, je ne suis pas mécontent. Eh oui, ce soir, je me dirige au Chicago Bar à Annecy. L’affiche de ce soir est totalement inédite pour moi. N’étant pas omniscient (je ne peux pas tout savoir), je ne connais aucun des deux groupes présents et j’avoue que je n’en ai même jamais entendu parlé. Eh bien, comme dirait le proverbe « Mieux vaut tard que jamais » !
Cette soirée est placée sous de bons auspices. Le temps reste au beau fixe et la température extérieure ne se met pas à chuter d’un coup.

Le lieu étant situé pas loin du centre-ville et dans une rue pas facile d’accès, il est compliqué de trouver un endroit où ranger son véhicule sans avoir à faire des kilomètres à pieds. Mais bon, ce n’est pas ça qui va m’arrêter, d’autant plus que le show de ce soir est entièrement gratuit !

Cool, à peine arrivé qu’une place m’attend sagement juste à côté du bar. Trop fort le mec ! C’est moi ou je suis en avance ? Le concert est annoncé pour 20h et l’heure est déjà passée. Vu le monde à l’extérieur, je me dis qu’ils vont commencer plus tard. Normal, me diriez-vous, nous sommes en Savoie et il ne faut pas oublier le fameux quart d’heure savoyard…. où l’art de doubler les minutes ! Un quart d’heure pour une personne lambda, c’est, au minimum, une demi-heure pour un savoisien.  Mdr.

ASPHALT TUAREGS

Du coup, on prend le temps de papoter avec les copains qu’on n’a pas revus depuis des lustres en se rappelant de bon vieux souvenirs, tout en écoutant de l’extérieur, la balance des havrais de ASPHALT TUAREGS. Et ça s’annonce pas mal, ce groupe !

ASPHALT TUAREGS n’est autre que le groupe de FRANCOIS LEBAS, à la guitare et au chant, ex-BACKSLIDERS (Le Havre, années 90) et ex-FIXED UP (le Havre, années 80 !). Il est accompagné par OLIVIER FONTAINE à la batterie, fidèle compagnon depuis le début de l’aventure (2006) et d’un autre FRANCOIS, FENOUIL de son nom, à la basse.

Comme souvent, dans ce genre d’endroits, la scène reste petite. Enfin, la scène… Je dirais plutôt le carrelage. Le groupe a peu de place pour s’exprimer mais qu’à cela ne tienne les havrais n’en ont rien à faire. Place ou pas, ils sont ici pour jouer et cela s’entend. Les voisins doivent être content ! Lol.

ASPHALT TUAREGS

De même que LITTLE BOB, FRANCOIS LEBAS est une icône du Havre. Il est le gage indestructible d’un rock énervé. D’ailleurs, lorsqu’il nous annonce qu’ils vont faire une ballade, celle-ci se transforme en une virée électrique, dépassant rapidement le côté mièvrerie pour se terminer en un rock puissant et colérique. Les riffs cisaillent à tout va et envoient tout valser. Les légendes havraises ont la peau et le rock durs. Les compos sont solides et sans concessions. Les LORDS OF ALTAMONT poussaient leur potard à 11, les ASPHALT TUAREGS, n’ont pas besoin de le pousser, il y est déjà à 11.

FRANCOIS LEBAS, le chanteur guitariste, est celui qui mène la barque. Malgré les tempêtes, il est celui qui tient la barre. Il exhorte son public en lui décochant sa musique et ses textes en pleine poire. C’est bon, voire même très bon ! On est dans un rock garage que n’aurait pas rejeté IGGY AND THE STOOGES, ou même par moments, MOTORHEAD.

« What the Hell » ? Voilà que OLIVIER sort de derrière son kit pour venir faire du « air guitar » avec ses copains. Il le refera une seconde fois durant le set. Sympa comme ambiance. Les musiciens ont l’air de super bien s’entendre.

Les titres déferlent les uns après les autres et nos copains havrais s’éclatent. Les deux FRANCOIS en font des tonnes, surtout LEBAS qui plaisante bien avec son public. Les deux gratteux vont même jusqu’à frotter les cordes de leurs instrument respectifs l’un contre l’autre. OLIVIER à une frappe de malade et les murs frissonnent. La chaleur de la salle se fait de plus en plus lourde, il enlève sont T-shirt, suivi de près par son copain bassiste, qui laissera apparaître un impressionnant tatouage recouvrant tout son dos.

Bon, c’est bien gentil tout ça, mais il faut penser à conclure ce set ! Sauf que le public, bien présent, en redemande. Les normands s’exécutent dans un morceau speedé qui remue dans les brancards.

Tandis que les Touaregs de l’Asphalte laisse la place aux australiens de LEADFINGER, il est temps de faire une pause hydratation, histoire de se remettre de cette déferlante. On part s’aérer un peu et retaper la discute avec les copains.

LEADFINGER

Lorsque les accords du blues des aussies retentissent, aussi rapide que l’éclair, me revoici devant la scène ! LEADFINGER est un groupe qui existe depuis une dizaine d’années et qui a déjà 5 albums au compteur. Il a été formé en 2006 dans la ville de Wollongong en Nouvelle Galles du Sud australienne par STEWART « LEADFINGER » CUNNINGHAM, un écossais. Tiens, ça me rappelle qu’un autre écossais immigré chez les kangourous avait joué dans un groupe, bien plus connu celui-ci et dans une veine plus hard quand même. Vous voyez qui je veux dire ? Mais si ! Un groupe composé des frères YOUNG. Cela doit être courant pour les Highlanders de jouer dans des groupes Australiens. Mdr.

Mais revenons à la musique. DILLON HICKS à la batterie, MICHAEL BOYLE à la guitare rythmique et REGGIE SCREEN à la basse, sont les compagnons de route de LEADFINGER.

Et c’est avec “Champagne and Diamond” qu’attaquent nos copains australiens. De quoi bien remuer du popotin ! Ce titre nous fait découvrir l’exceptionnelle voix de STEWART. Beaucoup plus mélodique que nos copains havrais, nous évoluons, ici, dans un rock puissant à la RADIO BIRDMAN, HOODOO GURUS, avec une pointe bluesy… à l’australienne, bien évidement !

Les morceaux sont un peu moins rentre-dedans que le groupe précédent, mais la magie opère quand même. Le groove des wallabys emmène un public qui, toujours présent, blinde la salle. Il faut dire aussi que cette dernière ne possède pas une grande superficie ! Ce qui est plutôt surprenant, c’est que nous sommes jeudi et que, mine de rien, il y a du monde. Bon, d’accord, le concert est gratuit, mais tout de même.

J’apprécie plus particulièrement les morceaux plus pêchus et plus électriques que les morceaux mid tempo. Mais tous les titres me font dodeliner de la tête. On se laisse facilement emmener dans la mélodie hyper-accrocheuse des résidents de Wollongong.

LEADFINGER

Sans surprise, le public est content et le groupe le remercie chaleureusement.
« Je comprends un petit peu », nous dit le chanteur guitariste. « Vous aimiiiez bien ? Oui ? Nooonnne ? Pas biiiien ? Moyennn ? » nous demande-t-il en français avec son accent australo-écossais, pouce levé comme au temps des gladiateurs. Les spectateurs du Chicago répondent par la première évidemment. C’est sympa et on passe un moment fort agréable. Le groupe joue super bien et tout en feeling.

Pendant une courte accalmie, une spectatrice, propose au groupe une bière que seul MICHAEL acceptera. Il ne fait pas encore assez chaud à première vue. Lol. STEWART lui présente même sa bouteille d’eau. Comme, à priori son état d’éthylisme est bien avancé, elle ne comprend pas. Alors il nous annonce que c’est de la Vodka, et là, tout le monde a compris. 

« We make the music » et « The man I used to be » sont des morceaux ultra-mélodiques qui vous restent en tête facilement.
« Crank it up », morceau de l’année dernière, ou « Cruel City » qui parle des lieux abandonnés de Wollongong, sont des morceaux au tempo élevé. Moi, j’aurais bien aimé plus de titres de cet acabit. Cependant, je reste fasciné par la voix chaleureuse et tout en groove de STEWART. Quelle faculté dans son timbre ! C’est fou comme il est capable de faire passer des émotions lorsqu’il interprète sa musique. C’est un très bon chanteur.

On se laisse baigner dans la torpeur, écoutant les titres s’enchaîner –  pour ma part, je suis parti chez les wallabys, la musique de nos copains m’ayant emporté ! – quand tout d’un coup, le patron du Chicago nous ramène chez nous en faisant des grands signes à STEWART, lui indiquant que c’est la dernière chanson. S’ils avaient commencé à l’heure peut-être que nous aurions eu droit à plus de titres !! Mais ça seul Dieu (et encore) le sait…

LEADFINGER

En conclusion : excellent concert, avec deux découvertes pour moi. Du coup, je vais me plonger plus sérieusement dans le garage rock.
Un grand merci à GIOVANNI CATALDO pour cette excellente découverte et ce super concert. À refaire quand tu veux…avec les BACKSTREET GIRLS, par exemple.

GONG

En bon petit hardos que je suis, je ne me suis intéressé au rock progressif 70 que sur le tard. Mais j’ai bien comblé mon retard en live !… Même si je n’ai pas forcément vu certains groupes à leur apogée.

Dans la trilogie des groupes français de l’époque, j’ai vu ANGE, MAGMA et il me manquait GONG. Même si ce dernier groupe n’étaient pas composé que de français, c’était aussi un groupe très important dans le style. C’est peut-être le plus difficile à aborder musicalement, surtout qu’à une époque où ils ont tourné carrément jazz-rock ! Même si, à l’heure actuelle, il n’ y a plus de membres d’origine dans le groupe, je ne vais pas louper une occasion de découvrir GONG en live. En plus, c’est dans une salle que je connais bien et où il n’est pas trop compliqué de se garer ! Je laisse donc mon perf’ à la maison et direction le Kao à Gerland.

Heu… je suis bien devant la porte du Kao mais elle, elle n’est pas là ! D’un seul coup, un doute m’envahit : est-ce que je ne me suis pas gouré de salle ? C’est un truc que je n’ai pas encore fait ça ! Ah non, il y a des panneaux qui me disent que désormais l’entrée se fait par devant en passant par le Ninkasi. Ils ont profité de l’été pour faire des changements et ils y ont été franchement ! Fini le bar central du Ninkasi, un grand bar sur le côté trône désormais dans la salle. Même la petite salle a son bar.

SIIILK

Bon, je me perds dans les détails, et grâce au temps que je perds, eh bien je vous le donne en mille, je loupe le début de la première partie ! On ne rigole pas !! J’arrive quand même quand ils sont encore sur scène.

Et comment allons-nous dire ? C’est surprenant. Entre folk, prog’, avec un instrument bizarre aussi. Les locaux de SIIILK ont un univers bien à eux, pas forcément désagréable mais à des kilomètres lumière de ce que j’aime. Bon ça tombe bien parce que de toute façon, c’est déjà fini.

Je me rends compte – et il ne faut pas être un grand visionnaire pour ça – que par rapport au nombre de gens que je connais dans la salle, je ne suis pas forcément dans mon univers habituel. Mais bon, comme dirait ma femme : “Tu trouves toujours des gens que tu connais !”. Et oui, j’en ai quand même trouvé quatre !

GONG

Cela m’amène juste pour l’arrivée de GONG sur scène. Si j’avais un doute sur le fait qu’il reste des membres d’origine dans le groupe, en voyant l’âge des musiciens présents, il se serait envolé. Le décor derrière eux est très très psychédélique, plein de lumières. D’entrée  de jeu, eh ben, j’aime bien.

Pour l’instant, on est dan un style prog’ mais bien rock. Le chanteur a une voix qui me plait. Bien-sûr – forcément – tous les musicos touchent grave. Il y a juste un petit détail qui énerve un petit peu mon oreille, c’est qu’il y ait un sax’, mais bon ça passe. Je me demande s’ils vont en jouer sur tous les morceaux. La réponse est non : des fois le saxophoniste prend une clarinette ! Je plaisante, j’étais prévenu.

Les nouveaux morceaux du groupe sont sympa, l’ambiance dans le public est très bonne, à part les vieux briscards qui ont vu le groupe originel une cinquantaine de fois et qui bien-sûr ne sont pas forcément de mon avis.

Moi je me laisse aller. Je découvre évidement les morceaux en live. Je reconnais quand même quelques anciens titres repris à leur manière mais ce sont des titres que j’aime bien, d’une époque que j’apprécie. Le concert est plaisant, très zen. Ambiance 70, of course.. Vous savez du temps où on avait le droit de fumer dans la salle et où une odeur d’herbes de Provence flottait dans l’air ?

Bon allez, on retourne en 2017. Les lumières se rallument. Je ne regrette pas d’avoir enfin vu GONG mais pour être honnête, je ne vais pas passer au merch’ récupérer d’autres CD.

Enfin, je m’en fous, j’ai bouclé ma trilogie. Merci MEDIATONE pour cette soirée surprenante !

GONG