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RISING FEST X : Live Report @ l’Espace Jean Bouhey de Longvic (21) – SAMEDI 07 octobre 2023

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Cette deuxième journée du Rising Fest est historique : pour la première fois, le festival affiche complet (deux jours avant le jour J). C’est un beau signe de reconnaissance du dévouement de l’association Phoenix Rising. 

Le parking de l’espace Jean Bouhey est donc bien garni. En revanche, dans la salle, ça reste confortable et on n’a jamais l’impression d’être trop serrés. Et on notera dans le lot que les mecs d’ANIMALIZE, non content d’avoir tout pété la veille sur scène, sont restés pour s’éclater à tous les concerts de la journée ! 

Et il y a un beau programme aujourd’hui qui vaut bien un sold out, alors que c’est composé à 80% de groupes français y compris pour la tête d’affiche. On m’aurait dit ça il y a quelques années, ça m’aurait fait rigoler et surtout extrêmement surpris. Maintenant ça me fait très plaisir et finalement ça ne me surprend pas plus que ça. Certes, en tant qu’animateur radio et chroniqueur, je soutiens toujours nos groupes nationaux pour le principe. Mais ce n’est pas pour autant que j’en suis automatiquement fan. Déjà je suis très difficile quand ça chante en français. Et quand ça chante en anglais, je bloque quand l’accent sonne trop franchouillard ! Mais depuis quelques années, je constate avec plaisir un progrès global de la scène hexagonale dans tous les styles de metal et beaucoup de groupes français actuels sont maintenant au niveau de la plupart des groupes allemands, américains, anglais, scandinaves ou italiens. Rien qu’en heavy, j’apprécie au moins autant l’écoute de TENTATION, EXISTANCE ou ANIMALIZE que celle des derniers albums de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou HELLOWEEN. Alors si des festivals comme le Rising peuvent mettre ces nouveaux groupes en avant et qu’en plus ça remplit complètement, on peut se dire que la scène française se porte bien et a peut-être un avenir sympa. Voilà pour ma petite réflexion préliminaire 🙂

CRAZY NIGHT KILLERS @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

La journée commence à 14h30 avec les Jurassiens de CRAZY NIGHT KILLERS. Je ne découvre pas ce groupe : ce sont des potes de potes ! En fait, je les ai découverts fin juillet à un concert privé donné pour l’anniversaire de deux amis du Jura qui les connaissaient personnellement. Dans ce cadre intimiste d’une cinquantaine de personnes qui étaient tous des amis, potes ou connaissances, c’était bien entendu très bon et ça m’a bien fait plaisir de les voir se rajouter à l’affiche du Rising.

Avec le nom qu’ils ont, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise : c’est du très bon heavy mâtiné de hard rock qui hume fort les années 80 (dans la musique comme dans les looks, d’ailleurs!), chanté en français et en anglais.

Les mecs sont bien déchaînés sur scène et bénéficient d’un excellent son. Tout le public n’est pas à l’intérieur, d’autant que le temps superbe qui règne sur la Bourgogne ce jour (effet du réchauffement climatique…) incite à rester discuter dehors. Mais il y a bien 200 à 300 personnes pour assister à la prestation de CRAZY NIGHT KILLERS, et ils ont bien eu raison au vu de l’énergie dégagée par le groupe. 

Un EP est prévu pour bientôt et vu la motivation affichée sur scène, on devrait ré-entendre parler rapidement de ces Franc-Comtois. 

SYR DARIA @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après cette mise en bouche de trois quarts d’heure fort sympathique, c’est un autre groupe de l’est de la France qui investit la scène, à savoir les Mulhousiens de SYR DARIA. Le groupe tire son nom du plus grand fleuve d’Asie centrale et existe depuis 2007. 

Ils comptent trois albums à leur actif. Ils ont surtout pu faire des premières parties alsaciennes de groupes assez prestigieux tels que FREEDOM CALL, TANKARD, ABSOLVA, NIGHTMARE, ou encore une apparition à la Foire aux Vins de Colmar dont SCORPIONS assurait la tête d’affiche. 

J’avais beaucoup entendu parler de SYR DARIA de la part de potes alsaciens qui les connaissent et les suivent depuis longtemps. Mais je n’avais encore jamais écouté. Le batteur est bien connu des fans de heavy traditionnel français puisqu’il s’agit de CHRISTOPHE BRUNNER “AKA BUBU”, ancien frappeur de fûts de LONEWOLF. On se doute donc bien que la rythmique va être solide. Et pour être solide, effectivement, ça l’est. 

Le groupe pratique un heayy metal ultra carré, plutôt sombre et avec un son assez moderne et une touche épique, où les riffs de bûcherons font mouche à tous les coups. Ca me fait parfois penser à du ICED EARTH avec un son plus moderne. En tout cas, le groupe a sa patte bien à lui. On sent aussi l’expérience de la scène d’un groupe qui existe depuis plus de quinze ans, même s’ils ont joué essentiellement dans leur région. Le chanteur et bassiste GUILLAUME HESSE est vraiment excellent. Il a une très bonne voix et c’est un super frontman, très charismatique et communicatif. De ce fait, le public adhère complètement. Il faut dire que même sans connaître les chansons au départ, quand les riffs et les refrains font mouche et que le groupe est à fond, et qu’en plus c’est bien servi par le son, c’est difficile de ne pas headbanguer. 

Je me ferais une joie de revoir SYR DARIA Daria sur scène, en espérant qu’ils aient l’occasion de jouer un peu plus au sud et à l’ouest que le sud de l’Alsace 🙂

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après l’Alsace, la Lorraine. A 16h40 c’est l’heure du goûter. Et pour le goûter, le Rising offre du ILLEGAL CORPSE ! Miam ! 

Il ne s’agit pas d’un clone ou d’un cover band de CANNIBAL CORPSE mais d’un bon groupe français, originaire de Nancy, et je recommande leur album “Riding another toxic wave” (2021) à tous les amateurs de bon thrash qui tâche et qui arrache. Du thrash crossover, pour être précis ! En effet, on est ici dans la lignée d’un MUNICIPAL WASTE et, surtout, d’INSANITY ALERT. C’est en effet aux Autrichiens (qui sont par ailleurs passés au Rising en 2022 et y ont laissé un beau souvenir) qu’ILLEGAL CORPSE me fait le plus penser.

Pour la “finesse” de leur musique et aussi pour le côté fun et l’utilisation de jingles (en l’occurrence des citations du film d’action “Predator” en VF) et de gimmicks cheap à mort, profondément débiles, mais qui font mouche à tous les coups. Quoi de plus débile, par exemple, que de balancer des requins gonflables géants dans la fosse ? Et le pire c’est que ça fonctionne au top. Les mecs balancent les bouées dans le public et ça pogote et ça circle pitte en essayant d’attraper et de balancer les bouées. Il y a quelques bières renversées au passage mais ça met une ambiance de folie. 

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Musicalement, il n’y a pas de grande recherche ni d’innovation mais ce n’est pas ce qu’on demande dans ce style. ILLEGAL CORPSE, c’est d’abord et avant tout de l’efficacité. Et dans ce domaine, ils sont très forts. Les riffs sont basiques et rapides, imparables. Le chant est déchiré et enragé. Le groupe est à fond. Le public aussi.

Je me suis éclaté comme un petit fou à ce concert des Lorrains. Ca fait bien plaisir, de temps en temps, de faire dans le régressif sans prise de tête ! Et c’est bien aussi qu’en France on ait quelques groupes de qualité dans ce style. Pour ILLEGAL CORPSE aussi, j’attends de les revoir plus au sud et plus à l’ouest !

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le groupe suivant, je l’ai justement vu plus au sud et à l’ouest un mois et demi plus tôt. Il s’agit des Grenoblois de SACRAL NIGHT. Ils s’étaient en effet produits au Pyrenean Warriors Open Air dans des conditions pas évidentes pour eux car ils étaient chargés d’ouvrir la journée. Or, il faisait très chaud et le soleil et le beau temps méditerranéens en plein air ne sont pas vraiment propices à mettre en valeur l’atmosphère dark et cosmique de leur musique. C’était très bien quand même, j’ai beaucoup apprécié mais clairement, je les attendais plus ici, où ils avaient la possibilité de jouer en indoor.

Leur chanteur ANTOINE VOLLAT, géant de près de 2 mètres, est un habitué des lieux puisqu’il s’y est déjà produit avec son autre groupe ELECTRIC SHOCK (c’est d’ailleurs au Rising 2014 que j’ai découvert ces derniers, et ANTOINE aussi pour le coup) et qu’il est là chaque année en tant que spectateur, quand il n’intervient pas en tant que guest d’autres groupes. Sans compter que SACRAL NIGHT est issu des cendres de SANCTUAIRE, groupe déjà venu également dans les premières années du Rising. Quand on dit que ce festival est une grande cousinade…

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le style de ce groupe est original. C’est du heavy francophone sombre et épique avec une bonne inspiration de MERCYFUL FATE. Mais ANTOINE a le bon goût de ne pas chercher à chanter comme KING DIAMOND, chose qui a tendance à m’exaspérer chez les groupes comme PORTRAIT, ATTIC ou THEM entre autres : le chant du King est unique, il ne sert donc à rien de l’imiter et de faire la même chose en moins bien. Et SACRAL NIGHT l’a bien compris ! Autres influences bien digérées : IRON MAIDEN et la NWOBHM en général. Et surtout, la musique de SACRAL NIGHT a un côté black metal très intéressant. Pas dans le chant, mais dans l’atmosphère et certains riffs qui sonnent quasiment comme du DISSECTION. Ces influences extrêmes leur apportent une véritable originalité et un son finalement assez unique. Ce mélange est aussi original que bien foutu, et j’aime beaucoup sur album.

L’emploi du français colle bien avec leur musique. Je ne suis vraiment pas un gros client du chant dans notre langue pour du heavy, à la base, mais sur une musique plus sombre comme celle de SACRAL NIGHT, ça passe crème. “Le diadème d’argent”, sorti en 2022, est clairement l’un des meilleurs albums sortis dans le style dans les dernières années. 

La prestation ici n’a rien à voir avec celle qu’ils avaient délivrée au Pyrenean. A Torreilles, c’était déjà très bon, car très bien joué avec des mecs qui montrent une belle envie et un frontman charismatique, mais il manquait quelque chose. A Dijon, c’est tout simplement excellent.

L’envie et l’énergie sont les mêmes mais il y a un détail de taille qui fait toute la différence : ici ils jouent en salle et à une bonne température ambiante ! Et ça change tout. Là, l’aspect dark et ritualiste de leur musique est bien mis en avant, grâce à un bon jeu de lumières. Le jeu de scène est bien plus théâtral aussi, ANTOINE pouvant garder sa cape en velours plus de dix minutes sans l’enlever en urgence à cause de la chaleur catalane comme cela avait été le cas en septembre.

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Côté setlist, la part belle est donc faite à leur excellent dernier album, dont la chanson éponyme et des titres comme “Les Mirroirs De La Lune”, “La Prêtresse De L’Atlantide” et surtout “Conquérant Des Lumières” sont vraiment irrésistibles.

Comme au Pyrenean, on a droit à deux reprises avec “Reckless” de JUDAS PRIEST pour clore le show et “Les visages de la peur” de leur ancienne mouture SANCTUAIRE (là le choix de reprise change par rapport à Torreilles, où ils avaient interprété “Par le sang et l’acier” de HIGH POWER). Tous ces morceaux ont fait mouche, le groupe recevant un superbe accueil, tout à fait justifié. 

C’était bon !

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On passe maintenant à une musique moins raffinée, mais surtout bien moins sombre et beaucoup plus fun avec les Nord-Irlandais de GAMA BOMB. Ce sera d’ailleurs le seul groupe étranger de la journée. Je les connais depuis pas loin d’une quinzaine d’années et je n’avais pas eu l’occasion de les voir sur scène donc je suis content ! Ils sont justement connus pour exécuter des prestations scéniques solides et sont maintenant l’un des groupes de thrash les plus reconnus du Royaume-Uni.

Du reste, si je n’écoute pas énormément au quotidien de groupes de la vague “retro thrash” (terme que j’emploie pour les groupes de thrash ultra-traditionnels formés après 2000 avec un son et des looks sortis tout droit des années 80) mais je suis rarement déçu en live. GAMA BOMB ne fera pas exception (d’autant que musicalement, ils sont dans le haut du panier de cette scène).

On est à peu près dans la même catégorie qu’ILLEGAL CORPSE, l’autre groupe de thrash de la journée qui jouait deux heures avant. A savoir un thrash crossover pas fin et efficace à souhait avec des morceaux “in your face” très courts saupoudrés d’une bonne dose de fun. C’est quand même un peu plus mélodique et varié que ce que les Nancéiens proposaient, avec des influences heavy plus marquées. 

Ils comptent sept albums à leur actif (ce qui fait un bon rythme en vingt ans d’existence) qui  offrent une bonne gamme (à bombes !) d’options pour une setlist. De ce fait, le groupe en a profité pour bien répartir leurs chansons avec au moins une par album. Leurs morceaux étant courts, il y a la place pour ça et pour placer en plus une bonne reprise de “If I should fall from grace with God” de leurs célèbres compatriotes des POGUES. 

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Toujours prêts à rire autant qu’à pogoter et avec un humour décalé so British qui est un élément essentiel de leur set, GAMA BOMB est également composé d’excellents musiciens qui savent envoyer la purée sans faire la moindre fausse note. Le concert a eu une dose de piment supplémentaire avec l’apparition d’une mascotte du nom de Snowy The Gamabominable Snowman sur la scène et un “wall of hugs” à l’image du wall of love de NANOWAR OF STEEL !

Avec tout ça, on a eu droit à l’ambiance la plus chaude de la journée. C’est avec GAMA BOMB qu’il y a eu le plus de pogos, circle pits et walls of death (plus le wall of hugs, donc !) et un public vraiment à fond. Il faut dire que des titres comme “Mussolini mosh”, “Slam anthem”, ou “Bring out the monster” sont particulièrement indiqués pour mettre le feu dans une fosse. Les Irlandais ont joué un peu moins d’une heure qui est passée à la vitesse grand V. 

Encore un bon concert qui fait du bien par où ça passe !

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Autre claque multi jouissive dans un autre style avec TITAN. C’est la deuxième apparition des Basques ici après leur venue en 2019. C’était également la dernière fois que j’y étais allé et je vois donc finalement le groupe pour mon deuxième Rising consécutif. Et c’est vachement mieux cette fois-ci ! Attention, je ne dis pas non plus que ce n’était pas bon il y a quatre ans. C’était bien, le groupe était carré, ça accrochait bien l’oreille mais il manquait quelque chose. Je n’étais pas complètement rentré dedans et je ne saurais vraiment expliquer pourquoi. Peut-être parce que tous ceux qui avaient vu TITAN depuis leur mythique concert du Pyrenean 2017 (pas de chance pour moi, c’était à la seule édition du PWOA où je n’ai pas été) m’en avaient dit tellement de bien que je m’attendais à encore plus ? En tout cas, au Rising 2019, j’avais aimé sans prendre une véritable claque. Ca va être tout autre chose à cette édition 2023. 

Il faut dire aussi que c’est une période particulière pour TITAN. Déjà, ils ont un nouveau bassiste en la personne d’OSO (un ami personnel depuis plus de vingt ans, au passage). Et surtout, leur chanteur emblématique PATRICE LE CALVEZ est sur le départ. Il a en effet décidé, pour des raisons personnelles, d’arrêter la musique. Au moment du festival, nous ne le savions pas encore et absolument rien n’avait filtré. Mais le départ de PATRICE sera annoncé trois semaines après et une décision de ce genre ne se prend pas du jour au lendemain sur un coup de tête, surtout quand un remplaçant (un certain PEIO CACHENAUT, ami du groupe) est également annoncé. Je ne suis pas dans l’intimité du groupe mais il y a de fortes probabilités que la transition soit déjà en cours. 

En tout état de cause, TITAN a livré là une prestation… titanesque (oui c’était un peu facile !) !

De la première à la dernière note, ça a été du headbanging non stop sur ce heavy francophone aux riffs acérés très inspirés par ACCEPT (dont ils auront le très bon goût de reprendre le classique “Breaker”). Les Basques sont dans une forme olympique (ni de Marseille ni lyonnais !) et forment sur scène un bloc soudé et motivé pour mettre le public à genoux. Leur dernier album “Palingenesia” sorti en 2021 est une petite tuerie. C’est simple : je le trouve bien meilleur que les trois derniers albums d’ACCEPT en date. L’élève a clairement surpassé le maître. Peut-être pas au point de faire des solos du niveau de ceux de WOLF HOFFMAN mais en termes d’inspiration et de qualité des chansons, le TITAN actuel est devant et ça se ressent aussi sur scène.

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Comment résister à des morceaux aussi imparables que “Liberté”, “Mourir ailleurs”, “Les fous de Dieu” ou encore leur classique “L’Irlande au coeur” ? Tout ça avec un public conquis et à bloc derrière le groupe, leur hargne étant contagieuse. En terme de hargne, d’ailleurs, la palme d’or est à décerner à un PATRICE LE CALVEZ particulièrement motivé et inspiré pour l’un de ses derniers concerts. C’est dommage d’arrêter avec de telles capacités vocales, mais c’est son choix et il faut le respecter. Bravo à lui et à tout le groupe pour cette belle mandale. Gora Euskadi !  

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Avec tout ça, le temps passe très vite et sans s’en rendre compte, il est 22h15 et on en arrive à la tête d’affiche. 

J’avoue que SORTILÈGE n’était pas franchement ma motivation première pour monter à Dijon. A la base, j’aime bien. Des groupes de la glorieuse scène du hard français des années 80, c’est probablement celui que je préfère avec KILLERS. En plus je garde un excellent souvenir du Tribute to Sortilège qui s’était produit au Rising 2018 avec les trois quarts des membres du groupe (mais pas ZOUILLE). Mais j’ai été très refroidi par leur prestation au Pyrenean Warriors Open Air 2019 pour la véritable reformation. II y avait eu alors beaucoup d’attentes avec le retour de Zouille. Et en fait, c’était un magnifique pétard mouillé. C’était mauvais, tout simplement. D’énormes attentes étaient nées de la reformation du groupe, qu’ils avaient semble-t-il prises à la légère car on avait vraiment l’impression d’avoir affaire à des musiciens peu concernés, qui n’avaient que peu répété avant le concert. Pour résumer, SORTILEGE avait foiré son retour scénique. Et je n’ai pas eu de bons échos non plus de la prestation à Vouziers. Après, il y a eu la pause forcée de 2020 et 2021 et des imbroglios juridiques entre ex-membres auxquels je n’ai pas compris grand chose (il faut dire que je n’ai suivi que de loin).

Pour moi, SORTILEGE, c’était mort. Et puis à partir de 2022, ils ont annoncé des dates un peu partout et un nouvel album. Alors que j’ai toujours des doutes sur les vieux groupes qui ressortent des albums longtemps après, j’ai été agréablement surpris à son écoute. Déjà parce que les nouveaux morceaux sont bons. Et surtout parce que “Apocalypso” n’est pas une version bis ou une continuation de “Larmes de héros” et “Métamorphose”.

SORTILEGE n’a pas versé dans la facilité du fan service comme tant d’autres groupes (souvent bien plus prestigieux, d’ailleurs). “Apocalypso” est sorti en 2023 et sonne tout à fait actuel, et a été composé par des musiciens qui arrivent à la soixantaine et qui ne cherchent pas à refaire ce qu’ils faisaient quand ils avaient 25 ans. Avec ça, le groupe a regagné mon respect. Je n’en étais pas encore non plus à sauter de joie à l’idée de les revoir. Chat échaudé craint l’eau froide, quoi ! Mais entre ce très bon nouvel album et de bons échos de leurs prestations récentes, j’étais prêt à leur redonner une chance. Bien m’en a pris. 

En tout cas, peu de gens dans la salle partageaient mon scepticisme initial et c’est un public chaud patate qui accueille SORTILEGE. Le groupe débarque avec l’hymne “Amazone” : quoi de mieux qu’un classique pour se mettre dans l’ambiance ? Et ça va être une bonne heure et demie d’un superbe concert. Le nouvel album va être particulièrement bien défendu avec huit morceaux sur les dix-huit que le groupe a joués. Même si le style est différent, ça passe bien car ça donne une setlist bien variée.

Peut-être que les fans de la première heure qui s’attendaient à un show composé essentiellement de classiques seront déçus mais je n’en fais partie. C’est parfaitement interprété. Et surtout, chose à laquelle je ne m’attendais pas : ZOUILLE est devenu un bon frontman (à part qu’il met des lunettes de soleil sur scène et que j’ai horreur de ça !). Il communique bien avec le public et il est toujours parfaitement en voix. Cela dit, au PWOA 2019, il était aussi bon vocalement, c’était son jeu de scène qui n’allait pas du tout. Cette fois, il n’y a rien à dire de ce côté. Le reste du groupe est également au top. C’est réglé comme un métronome et les mecs affichent un véritable plaisir d’être sur scène. Le public le leur rend bien avec une superbe ambiance et des refrains chantés en chœur. Ce sera bien entendu l’explosion sur le rappel, avec un “Apocalypso” qui précèdera un “Sortilège” (la chanson, ou plutôt l’hymne !) repris par 500 personnes. Et ça, c’est beau ! 

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Clairement, SORTILEGE a fait largement honneur à son statut de tête d’affiche. Et là, ce n’était pas en mode revival des années 80 mais un véritable show parfaitement actuel. Le groupe a su garder son style tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle. Quelque part, c’est assez risqué de revenir et de tenter une évolution artistique, et finalement très peu de vieux groupes le font : si ça colle trop à ce que le groupe faisait dans la décennie glorieuse, il risque de se faire accuser de fan service ou de passer pour ringard ; si ça change trop, on peut dire qu’il perd son identité voire que ce sont des vendus. SORTILEGE a réussi, sur album comme sur scène, à trouver le bon équilibre entre ces deux écueils, et montre être un groupe honnête qui s’inscrit bien dans l’époque contemporaine. Bravo et respect !

C’est sur cette belle prestation de SORTILEGE que se conclut cette non moins belle dixième édition du Rising Fest. Le jubilé est une réussite totale. J’ai vu tous les concerts à l’affiche et, à part BURNING WITCHES (plus pour des raisons extra-musicales que pour leur prestation scénique, finalement), j’ai aimé chacun des groupes. Mention spéciale à ANIMALIZE, SORTILEGE et TITAN dont les concerts ont été particulièrement excellents et qui font vraiment honneur à la scène française.

Et bien sûr, un grand merci à Phoenix Rising pour avoir organisé tout ça avec passion, motivation et bonne humeur ! Qu’est-ce que ça m’avait manqué ! Vivement l’édition 2024 !

GANAFOUL : Live Report @ le Brin de Zinc de Barberaz (Savoie) – Samedi 1er mars 2024

GANAFOUL @ le Brin de Zinc

En ce premier jour de Mars, il reste exactement 304 jours avant la fin de l’année. Alors forcément, il est plus que temps de faire des concerts. Ce soir, c’est de nouveau au Brin de Zinc de Barberaz, où mon copain de concert et votre serviteur, nous rendons. Mais quel groupe allons-nous voir ? Si vous avez fait l’impasse sur le titre de ce report, ce sont les Lyonnais de GANAFOUL, un groupe de Hard-Rock venu de Givors qui a connu ses heures de gloire entre 1978 et 1983. Personnellement, contrairement à mon copain Steve*74, et au rédac’ chef qui les as vus récemment, je ne connais que de nom. J’en ai entendu parler pendant des années, sans jamais avoir vraiment écouté. Alors, pour moi ce soir, ce sera une première !

Nous partons tranquillement, en duo, direction Barberaz pour une future soirée qui s’annonce très bonne malgré une petite bruine très persistante. A peine le temps de faire coucou à Thomas, le patron du BDZ,  que je me rends compte qu’une nouvelle fois, il y a foule ce soir. C’est une bonne chose pour un groupe qui s’appelle GANAFOUL, vous ne  trouvez pas ? Mdr. Ce soir, le public est plutôt vintage. Et, pour une fois, malgré mon demi-siècle bien tassé, j’ai l’impression d’être l’un des plus jeunes et mon copain Steve*74 n’est, pour une fois, pas un des plus anciens. Etonnant, non ?

GANAFOUL @ le Brin de Zinc

Constitué de JACK BON, EDOUARD “DOUDOU” GONZALES aux guitares, YVES « ROTACHE » ROTACHER, batteur et fondateur et LUC BLACKSTONE (bassiste des BUZZMEN), GANAFOUL – qui signifie « comme un fou » en patois givordin – propose un rock dur mâtiné de blues qu’ils ont baptisé le « sider-rock ». Tout un programme.

Le temps de papoter avec les copains, le temps passe et le Brin de Zinc se remplit de plus en plus. C’est hyper cool, je n’aurais pas pensé qu’autant de gens de cette génération soient venus de toute la région pour voir nos copains Givordins ! Bon après, étant donné la réputation du groupe, ce n’est pas étonnant. Je retrouve même des copains que je n’ai pas vus depuis une éternité. La première chose que je remarque c’est l’imposant kit de la batterie qui comporte deux gros tom basses, ce qui n’est pas vraiment courant. J’ai l’impression qu’il prend même toute la scène, laissant peu de place aux musiciens. Mais évidemment, ce n’est que mon sentiment et il est ce qu’il est…

Il est 21h10 quand les musiciens investissent la scène. Ils règlent une dernière fois leurs instruments et vont attaquer leur show. “Il y a du monde dans ce troc-là ?”, demande tout sourire JACK en se tournant devant le micro. “Tout le monde est là ? On est vieux, faut prendre soin des autres”, continue-t-il. “C’est bon ? Ok, c’est parti ! ”. Et le set commence avec le très bluesy “Free Tomorrow”.

Dès ce premier titre, me voilà embarquer dans le boogie rock des Givordins. Je suis surpris, m’attendant à un groupe de vieux croûtons impassibles, trop anciens pour se bouger, mais non, absolument pas. Ils prennent un plaisir fou à être sur scène et JACK adore plaisanter. Il se moque de ses musiciens qui prennent le temps de boire un coup (du Château la Pompe). Il faut dire que, dans le public, serrés les uns contre les autres, et sur scène il fait déjà très chaud.

“After All Those Days” continue sur sa lancée et ravit les fans qui n’hésitent pas à danser sur la musique des Lyonnais. “On va vous jouer “Roll On”, un titre sur le premier album. Ok pour Roll On ?”, demande JACK en se retournant vers ROTACHE et ses camarades. Pour la première fois, GANAFOUL fait participer le public en le faisant taper des mains. “Super ! Merci !”, nous dit JACK à la fin du morceau, visiblement heureux de jouer ce soir.

GANAFOUL @ le Brin de Zinc

Je remarque qu’un cahier qui semble contenir les paroles est posé sur le sol. Cependant, alors qu’on serait en droit de se demander comment un chanteur peut avoir besoin de se rappeler des textes qu’il a probablement écrits, je pense, après l’avoir bien observé, qu’il l’utilise plus comme un aide-mémoire, étant donné qu’il ne le regarde quasiment pas. Rappelez-vous tout de même que JACK a quand même quelques années au compteur.

Lorsque “Full spread ahead”, le morceau suivant est joué, le public se met à taper des mains spontanément. Il faut dire que le titre est super entraînant, sur fond de boogie rock. “Vous avez la pêche !”, nous dit JACK à la fin du morceau. “C’est le bon air des montagnes”, rigole-t-il. Et on continue l’aventure avec une nouvelle fois un morceau ultra boogie “Nothing mor”, en enchaînant sans temps mort sur “Let me burn”. Et là, je me rends compte que j’aurais aimé les avoir vus dans leur prime jeunesse. Non pas que je n’apprécie pas, bien au contraire, j’adore même. Le seul regret, c’est que j’aurais aussi aimé les voir avant. Mais que voulez-vous, j’étais trop jeune à l’époque !

“Vous passez un bon moment ?”, nous demande une fois de plus le chanteur en levant le pouce. “Celle-ci s’appelle Sometimes”. C’est une belle balade en mode blues qui, au fur et à mesure, accélère avec un refrain à tomber par terre “Go oh oh oh I’m on my way”.

ROTACHE tient le rythme avec son énorme set de batterie et reprend les chœurs avec son micro HF. Il se lève à chaque fin de titre et lui aussi est toujours souriant. LUC BLACKSTONE fait ronronner sa basse avec ses doigts, pendant que DOUDOU sort des riffs de folie, complétant la rythmique de JACK.

GANAFOUL prend du bon temps à jouer leur musique et ça se voit avec les sourires immenses qui se lisent sur les visages des musiciens. Les titres déboulent les uns derrière les autres dans le Brin de Zinc. « I’ve got it bad » est aussitôt suivi du très remuant “Far from town” qui voit les deux guitaristes se lancer dans un duel de guitare mémorable. Puis, c’est la première reprise de la soirée : “Breakin’ Down”. “Un petit blues de ROBERT JOHNSON  qu’on a réarrangé à la sauce GANAFOUL”, dixit JACK.

GANAFOUL @ le Brin de Zinc

Le sentiment que le groupe joue comme s’il devait jouer le dernier concert de sa vie ne me quitte plus. Moi qui, au départ, était sceptique, je suis carrément à fond. Ma tête bouge toute seule aux rythmes des musiciens et mes membres ne s’arrêtent pas non plus. C’est complètement fou. Je sens une grosse influence STATUS QUO, groupe qui était à son apogée lors la formation du groupe.

Et on persévère avec une seconde reprise, “I don’t wanna see your face again” de ANGEL CITY, un groupe australien que j’adore. Alors que le groupe demande de l’eau depuis tout à l’heure, celui-ci fait passer les bouteilles du public au bar et du bar au public. “Merci pour l’eau et pour la chaîne humaine”, nous dit JACK, une fois les gourdes remplies.

GANAFOUL @ le Brin de Zinc

“Live peace and rock ‘n’ roll” voit GANAFOUL faire chanter le refrain par le public. “Bon on peut chanter un truc plus cool ?”, demande JACK à ses musiciens. “Tryin so hard to play”, continue-t-il, “c’est un peu le “ride-on” de GANAFOUL”. Mais quel fabuleux titre ! Je comprends mieux l’affirmation du chanteur. “Low down insight, c’est plus rapide messieurs, accrochez-vous !”. Et de nouveau, on prend une bonne petite claque en travers du visage. “I’m a Backstreet boy” et “On a saturday night” font vibrer le public.

“Bon ben, on va y aller, dans un ou deux morceaux. Merci d’être venus, ça nous encourage”, annonce le chanteur. “J’en reconnais quelques-uns que je n’ai pas vus depuis 40 ans. C’est bien, vous n’avez pas changé.”, plaisante-t-il avant de présenter ses musiciens. C’est Luc qui se charge de présenter jack. “Vous en voulez une autre ?”, demande le chanteur guitariste. Le public répond par l’affirmative, forcément. “Z’avez pas de maison ?”, interpelle LUC BLACKSTONE en souriant. JACK reprend la parole alors qu’ils sont toujours sur scène “Bon, keskon fait ? On s’cass ? Bon ben, on va faire comme si on était partis et que vous nous avez rappelés”, rigole-t-il avant d’expliquer le dernier titre, “Zone Interdite” qui date du début du groupe avant qu’il n’intègre GANAFOUL.

“Bon ben, rentrez bien chez vous et achetez un petit disque avant de partir !”, nous dit JACK à la fin du morceau. Cependant, comme très souvent au Brin de Zinc, le public ne veut pas laisser partir le groupe. “Bon Ok, on vous en fait une dernière !”. Et c’est avec l’excellent “Saturday Night”, un titre très bien trouvé pour un samedi, que sans être descendu de scène, GANAFOUL plie le match. “Ça a été un plaisir de jouer pour vous. Merci !!”,  nous dit JACK, non sans ajouter une dernière petite blague. “Bon dimanche ! Demain, c’est la messe, on n’hésite pas.”.

Mais quelle baffe je viens de prendre ! J’avais une énorme appréhension avant ce concert, cependant, c’est bien connu, c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. Une fois le set terminé, le groupe se balade dans le Brin de Zinc et discute avec les fans et leurs anciens copains, se remémorant avec nostalgie leurs aventures et les concerts passés. Ils nous remercient même chaleureusement d’être venus les voir. Après avoir bien papoté avec les membres, il est temps pour notre duo de rentrer chez nous en remerciant, nous aussi, le groupe pour leur prestation.

GANAFOUL est un grand groupe qu’il ne faut pas rater si vous aimez le boogie rock de la fin des années 70, début des années 80.

GANAFOUL @ le Brin de Zinc

Et, une fois de plus, un grand merci à Thomas pour ce concert !

HARSH + EXXCITE : Live Report @ l’Alpy Bières d’Annecy – Samedi 03 février 2024

HARSH @ Alpy Bières

Nouveau samedi et nouveau concert pour moi. Et, pour une fois, ce qui n’est pas pour me déplaire, je n’ai pas des tonnes de route à faire. En effet, c’est à Annecy, la petite Venise des Alpes – à quelques kilomètres de chez moi – que je me rends. J’y retrouve mon copain Steve*74.

C’est à Alpy Bières, une salle toute nouvelle pour nous, que HARSH et EXXCITE, sont venus faire le show. C’est la première fois, et on espère pas la dernière, qu’un concert de Hard-Rock s’y fait. Il faut dire aussi que ce n’est pas vraiment une salle de concerts mais plus un bar-restaurant qui fait régulièrement des soirées à thèmes. Metal’titude, l’association qui a organisé ce petit événement appelé “The Dirt”, se bat régulièrement pour pouvoir faire bouger la région, ce qui est assez cool.

Allez, assez de présentations, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. L’entrée se fait à l’extérieur et comme je n’ai jamais mis les pieds dans ce bar, une question me taraude : je m’inquiète de la place et du risque que l’endroit soit un tantinet étriqué. Heureusement, mon inquiétude est de courte durée. En effet, le lieu est suffisamment vaste pour le public. Pour les groupes, la scène est un peu petite, mais suffisamment spacieuse pour qu’ils évoluent correctement. Elle est installée sur un terrain de pétanque. Mince ! Moi qui voulais faire une partie avant que ça commence, ce sera pour une prochaine fois. Lol. En revanche, il n’y a pas de place pour les amplis donc le son se fera sur les retours. Comme le dit si bien l’expression québécoise “Faute de pain, on mange de la galette !”.

EXXCITE @ Alpy Bières

EXXCITE est le premier à jouer. ABEL au chant et à la guitare, ERWIN à la lead, THOMAS  à la batterie et MATT à la basse se mettent en place. Avec un tout nouveau line-up depuis la dernière fois où  je les ai vus, le groupe tape dans le mur. “Ça va Annecy ?”, demande ABEL après le premier morceau. Le leader est tout sourire et on sent son envie de jouer chez lui ce soir.

Il n’est pas le seul. ERWIN fait des solos de folie, THOMAS tient le rythme avec MATT qui semble avoir des problèmes avec sa basse. Qu’à cela ne tienne, il bouge dans tous les sens et tient bien la scène, tout comme ABEL lorsqu’il est derrière sa guitare. Le son étant ce qu’il est, il ne rend pas justice au Sleaze Rock rassembleur du groupe. Le guitariste chanteur donne tout ce qu’il peut pour tenir en haleine le public.

Malheureusement, en ce qui concerne les lumières, c’est un peu la croix et la bannière. Mon copain Steve*74 galère pour les photos comme le groupe galère avec le son. Je vous rappelle tout de même que nous ne sommes pas dans une salle de concert, mais dans un bar. Il faut donc faire avec. Déjà qu’on a enfin un concert de Hard sur Annecy, alors on va arrêter de se plaindre ! Mdr.

Après un second titre au fort potentiel, ABEL reprend le micro « Est-ce que ça va Annecy ? On va vous jouer une nouvelle chanson !». Et il pose sa guitare, laissant ERWIN imposer son style. J’ai l’impression que les problèmes de son ne s’arrangent toujours pas et perturbent un peu le groupe. On continue avec le premier cover de la soirée “Wicked sensation”, une chanson de LYNCH MOB, rarement reprise. Moi qui adore ce titre, je suis aux anges. Personnellement, je trouve qu’ils se débrouillent mieux sur ce titre. “Ça va Annecy ? On est là ! On galère, mais on est là !”, nous dit ABEL qui semble prendre les choses du bon côté malgré les problèmes récurrents.

Le groupe est en rodage et cela se voit. Cependant, les musiciens sont en feu et hyper motivés. « Back on track » ou « Bourbon Street », les morceaux joués ce soir, « Erwiness » et « The Last Shot » de même que « No Way Back From Hell », voilà de quoi contenter un public qui est en osmose avec EXXCITE.

Le problème de son se règle enfin et le groupe continue en roue libre. Effectivement, une fois le son restauré, les musiciens se lâchent complètement sur le dernier morceau, rejoué une seconde fois. Son set terminé, le groupe quitte la scène. Cependant, les spectateurs en veulent encore et ABEL remonte sur scène. “Vous êtes toujours là, Annecy ?”, demande-t-il. “On vous en fait une autre !”. Et c’est sur un cover de MOTLEY CRUE, “Live Wire” que le groupe termine son set.

Une chose est sûre, le son de ce soir n’était pas à la hauteur de la musique de EXXCITE. Le problème de son qu’a connu le groupe tout le long de son set m’ayant laissé dubitatif, je retournerai les voir une prochaine fois pour me rendre vraiment compte de leur travail.

HARSH @ Alpy Bières

Le temps de papoter avec tous les copains qu’on n’a pas vu depuis une éternité, de jeter un œil sur le stand de merch’, et de s’hydrater – bien évidemment-  et il est temps pour HARSH de prendre d’assaut la scène… ou pas. Il y a auparavant un tirage au sort de la tombola organisée ce soir. Et c’est ABEL qui s’y colle.

Une fois les lots distribués (des bouteilles) et après de bons délires, c’est au tour de HARSH d’attaquer les planches. Le groupe met un certain temps à régler le son et celui-ci défile rendant l’attente du public épineuse. Une fois l’acoustique réglée à leur convenance, les lumières s’éteignent, il est temps pour le groupe de démarrer son set.

C’est sur une chanson de MICHEL POLNAREFF que le groupe monte sur scène. Dès le début, le son est bien meilleur, ouf ! Finalement, l’attente en valait la peine. Dès le premier titre, “Think twice”, la folie commence et ne va pas s’arrêter de sitôt. A peine le titre terminé, HARSH poursuit avec le groovy “The sound she does” et fait déjà participer le public en lui faisant taper des mains.

“Comment ça va, Annecy ? Vous allez bien ?”, demande ALBERT, le vocaliste guitariste, “Le prochain morceau, c’est le premier qu’on a écrit tous ensemble, il s’appelle Burning Heart !”.  Et voilà une autre claque qu’on se prend à travers la figure. Le public nombreux qui ne connaît pas encore HARSH n’en revient toujours pas.

ALBERT, le leader naturel du groupe, reprend la parole : “Comment vous allez, Annecy ?”. Il nous présente le premier cover de la soirée, “Born to be wild” interprétée par SEVERIN, le guitariste soliste. LEO qui semble posséder plus de bras qu’il n’en faut, et JULIEN qui frappe ses cordes avec passion, tiennent une rythmique d’enfer. ALBERT fait de nouveau chanter le public, qui ne demande que ça, sur “Fire at Will”.

S’ensuit un duel effréné entre les deux guitaristes, chaque musicien répondant à l’autre avec une dextérité impressionnante. Nous avons droit à un petit bout d’”Eruption” de VAN HALEN joué par ALBERT et un petit “Jeux interdits”, dont la musique est encore plus connue que le film lui-même, exécuté de mains de maître par SEVERIN. “Faites du bruit pour SEVERIN ! ”, nous dit le chanteur… “Et pour ALBERT ! ”, lui répond le guitariste. Mais quelle claque je viens de prendre !

“End up alone” ralentit le tempo tout en étant agressif en guitare. Les lights ne sont toujours pas au beau fixe mais le son, lui, semble s’être encore amélioré. “Annecy, vous allez bien ? C’est la première fois qu’on joue à Annecy. Le prochain morceau,  on ne l’a pas encore sorti. Ça tombe bien, on va l’enregistrer bientôt. Ça parle de tout ce qui se passe en ce moment.”,  annonce le chanteur guitariste. Ce titre qui s’appelle “Alone we’re together” est une super ballade inédite.

On poursuit l’aventure avec “Tease Me”, sorti il y déjà cinq ans qui déchire toujours autant. La première fois où j’ai vu HARSH, j’avais été enchanté par leur prestation. Cette fois-ci, je suis encore plus impressionné.

HARSH @ Alpy Bières

ALBERT décide de rincer la gorge de ses musiciens avec une bouteille de Jack (à consommer avec modération) puis il descend de scène pour faire boire les spectateurs. Une fois remonté, il présente les musiciens et chacun fait une courte démonstration de ses talents. Puis le groupe décide de détruire le reste des spectateurs avec leur nouveau single, sorti quelques jours avant ce soir, avec le second cover de la soirée,  “Maniac” du film culte Flashdance. A ce moment précis, les spectateurs qui pouvaient rester sceptiques (il en reste ?) sur la prestation des Parisiens ne peuvent plus rester de marbre. Quand en plus, ALBERT descend de nouveau de scène pour faire chanter le public cantonné au bord des planches mais aussi ceux planqués au fond. Top fort !

“Le prochain morceau est un morceau qu’on aime jouer, on espère qu’il vous plaira aussi !”.  Et c’est sur “Good Loving“, un titre que n’aurait pas renié OZZY sur son “Bark at the Moon” que se termine le set de HARSH. “Merci pour l’accueil ! Vous êtes incroyables !”, nous dit ALBERT dès la fin du morceau.

Quelques agitations plus tard, il remonte sur scène. “Annecy, on a une petite surprise pour vous, vous l’avez déjà vu, mais pour nous c’est une surprise… Faîtes du bruit pour ABEL, s’il vous plaît !”. Le public se manifeste bruyamment et voilà HARSH et ABEL qui font un bœuf pour le dernier cover de la soirée “Johnny B. Good” ! Les barmen en profitent pour donner au public des bougies-fontaine, ce qui a le don de rajouter un plus dans l’ambiance festive du soir.

HARSH @ Alpy Bières

Après avoir mis le feu – littéralement et presque physiquement – à la scène, le groupe remercie une fois de plus le public et termine son set. Même pas le temps de ranger les instruments, que les voilà déjà en train de déambuler dans le bar, discutant avec les fans et signant à tout va. Nous en profitons pour leur rappeler leur première partie d’ADAM BOMB au Brin de Zinc l’an dernier et pour les féliciter de leur prestation de ce soir. ALBERT est surpris puisqu’il nous explique qu’ils ne s’entendaient pas du tout et qu’ils ont joué au feeling. Personnellement, je suis impressionné par leur prestation alors qu’ils ne s’entendaient absolument pas ! C’est dans des moments comme celui-là qu’on se rend compte que l’expérience des tournées que le groupe a effectué, ça paie.

Mais l’heure tourne de plus en plus vite, et l’heure du crime étant déjà passé depuis une bonne heure, il nous faut prendre congé de nos nouveaux copains de HARSH. La route, pour une fois, ne sera pas longue.

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SPIT RECKLESS + IDPOP : Live Report @ l’Undertown de Meyrin (Suisse) – Samedi 27 janvier 2024

SPIT RECKLESS @ l’Undertown

Après samedi dernier, me voilà de retour en Suisse. Ce soir, c’est à l’Undertown de Meyrin, juste à côté de l’aéroport de Genève, qu’il me faut être. Pourquoi me direz-vous ? Eh bien, pour assister à un nouveau spectacle de SPIT RECKLESS. Chez W.T.R., vous le savez si vous suivez le webzine – ce dont je ne doute pas évidemment – on aime beaucoup ce groupe. Mais est-ce une raison d’être aussi dithyrambique ? Eh bien oui, effectivement, parce que, non seulement ils sont très bons en concert et qu’ils ne nous ont jamais déçus, mais ce soir, ils enregistrent leur tout premier live. Alors, évidemment, je ne dois pas rater ça ! C’est avec mon copain Steve*74 que je me rends à Meyrin accompagné de ma femme et de ma fille, deux fans absolues du groupe.

Le temps de récupérer les accréditations et nous descendons dans l’antre de l’Undertown. C’est une totale découverte pour mes moitiés, mais pas pour nous, évidemment. En tous cas, elles sont enchantées par le lieu qui, il est vrai, permet de bien voir la scène quel que soit l’endroit où on se trouve.

Ce soir, avant que les planches de nos copains de SPIT RECKLESS soient accostées, nous avons droit à un autre groupe IDPOP.

C’est un quatuor aux influences Pop-Rock, tourmenté par l’Électro, avec une clarinette basse, un instrument que nous n’avons pas vraiment l’habitude de voir. Surprise, l’un des membres de IDPOP n’est autre que SERGIO BARBIERI, le guitariste de SPIT RECKLESS. C’est très sympathique, mais ce n’est pas vraiment hard en tant que tel. Donc pas vraiment notre came. Mais cela s’écoute bien et leur musique n’est pas mauvaise avec un chant en Français les trois quart du temps. Une bonne entame de concert avant le plat de résistance qui va venir.

IDPOP @ l’Undertown

Une petite surprise quand même pour Steve et moi, nous ne connaissons personne à part  les musiciens de SPIT RECKLESS et un autre copain qu’on voit de temps en temps. Ce n’est pas souvent le cas, il faut bien l’avouer.

Alors que justement, les musiciens et les roadies installent le matériel, dans la pénombre, je remarque CHRIS, le leader du groupe, qui ne tient pas en place. J’ai vraiment l’impression qu’il a hâte de commencer le set, il bouillonne d’impatience.

SPIT RECKLESS @ l’Undertown

22h34, petite intro et le groupe démarre sur les chapeaux de roues avec un “I still think about you” qui met tout de suite l’ambiance. CHRIS est en forme et que ce soit SERGIO, qui entame son second set, GIBBS le bassiste, GREG V.G. RICHARDSON derrière ses fûts ou KEVIN, le petit nouveau sous ses claviers juste à côté du batteur, ils soutiennent avec rigueur leur leader qui est en feu. S’en suis un “Bad” tout en douceur.

Tiens, mais où sont passés GREG et KEVIN ?  La Machine à Fog est à fond et les a carrément fait disparaître ! Heureusement que les guitaristes sont sur le devant de la scène, sinon on ne les verrait même plus. Lol.

“Merci pour l’accueil”, nous dit CHRIS. “On s’appelle SPIT RECKLESS ! ”. Et c’est avec “How many times” que se prolonge ce set, avec cette mélodie entêtante qui s’incruste durablement dans le cerveau à tel point qu’elle est très difficile à oublier.

Le leader naturel des Genevois en fait, comme souvent, des tonnes. Il est complètement survolté. C’est sûrement l’effet du Live que le quintet enregistre ce soir, puisqu’en plus, ils sont filmés.

SPIT RECKLESS @ l’Undertown

“L’Undertown, est-ce que vous allez bien ce soir ?”, demande le chanteur au public avant d’attaquer “Shackles”. Il fait, pour la première fois, participer le public sur son refrain. Et tout de suite, l’ambiance monte d’un cran. Tout le monde est à fond avec le groupe et une osmose certaine s’installe. Il faut dire que le son est du tonnerre sur scène et que les lights, même si elles ne sont pas au top à cause d’une fumée digne du brouillard de Londres, restent sobres mais efficaces.

“Bloodstain”, un titre du tout premier album “Heat Maker” démarre doucement avant d’exploser complètement sur son refrain absolument dément, comme toujours. CHRIS continue de virevolter de partout, GIBBS est aussi à fond, faisant vrombir sa basse, pendant que SERGIO, qui joue depuis plus d’une heure, je vous le rappelle, est carrément en ébullition sous les nappes de claviers de KEVIN et les frappes tout en nuances de GREG.

SPIT RECKLESS @ l’Undertown

Le groupe parvient sans peine à rassembler l’audience autour de refrains accrocheurs et d’une énergie communicative. Après un  “You make me happy” fédérateur et plein de bonheur, le quintet persévère avec “Stop Fooling Me Around”. Les deux brûlots continuent leur travail de sape sur le public qui ne se retient plus d’accompagner le chanteur. “Vous en voulez encore ? On en a un qui s’appelle Growing up !”.

Et on poursuit avec un autre titre ultra mélodique avec ces mélodies entêtantes qui voit CHRIS faire un petit solo d’harmonica, et enchaîner avec la fameuse ballade “Miles away”. Elle a le don de faire monter encore un peu plus l’ambiance et de faire fondre le public. Tout le monde semble passer un bon moment avec le groupe, et l’alchimie qui s’est créée tout le long du set, semble monter en puissance.

Alors que “Magic Pills”, un morceau que le groupe traîne depuis 13 ans maintenant, dixit CHRIS, déchire tout sur son passage, voilà qu’un autre brûlot vient enchaîner avec “Easy Come Easy Go” et son petit extrait du “Thunderstruck”, de qui vous savez, en plein milieu.

CHRIS en fait toujours autant, voire un peu plus que d’habitude, mais c’est plus ou moins ce qu’on attend d’un frontman, du moins, c’est ce que moi j’en attends, Lol.

SPIT RECKLESS @ l’Undertown

Il achève l’Undertown avec “Rock n Roll Coaster”, le dernier titre de la soirée. Ce dernier morceau permet au chanteur de présenter les musiciens et à chacun de faire un petit solo. Pas loin de dix minutes plus tard, CHRIS monte sur le strapontin où se trouve la batterie pour sauter, une fois de plus en l’air. “Je suis CHRIS pour vous servir, et nous sommes SPIT RECKLESS !”, dit-il en reprenant le micro. Et c’est la fin du set, malgré les manifestations des spectateurs.

Les musiciens ont à peine fini qu’ils sont déjà en train de vagabonder dans la salle pour répondre aux questions des fans et, évidemment, vendre leur merchandising. Des musiciens super sympas, qui discutent toujours humblement avec leurs fans.

SPIT RECKLESS @ l’Undertown

Ce soir, ce n’était pas notre première avec le groupe, loin de là, mais c’était une prestation haute en couleur, comme toujours. Le temps passe très vite et pour nous, la route du retour se précise. Nous quittons l’Undertown en saluant les musiciens qui nous remercient d’être venus les soutenir. Je ne le répéterai jamais assez, si vous aimez le rock énervé rempli de mélodies entêtantes, n’hésitez pas à aller les voir sur scène, vous ne serez pas déçus.

Un grand merci à SPIT RECKLESS pour notre invitation, et on se retrouve bientôt, évidemment !!

SPIT RECKLESS @ l’Undertown