Date du concert : 27 mai 2022 – Report et Photos by SEB 747
Pour une fois, mon copilote de concert Steve*74 n’a pas eu envie de m’accompagner pour ce show (chaud ?) de DANKO JONES. Comme je savais qu’un autre de mes fidèles copains de covoiturage-concerts, serait de la partie, pas d’inquiétude. Étant donné que je n’aime pas trop faire la route tout seul, ça tombe bien.
Direction Villeurbanne au Centre Culturel Œcuménique – le CCO quoi – pour aller voir le groupe canadien que je n’ai plus revu depuis pas moins de 13 ans, et c’était déjà à Lyon.
Nous partons relativement de bonne heure, étant donné qu’il est un peu compliqué pour trouver de la place où se garer. Arrivés en ville, nous trouvons un endroit pas trop loin, et nous nous rendons à pied sur les lieux. Un peu de marche, ça ne fait de mal à personne, et nous voilà déjà devant la salle.
Le temps de montrer patte blanche à la sécurité, de récupérer le pass photo, et nous voilà devant le stand de merch’ où les T-shirts, du groupe canadien, ainsi que les deux derniers vinyles récents trônent sur la table. Allez, arrêtons de rêver, on ne peut pas tout acheter, et allons assister à ce concert !
La première partie est assurée par un nouveau groupe finlandais du nom de MOON SHOT. Prenez des musiciens de DISCO ENSEMBLE, le guitariste JUSSI YLIKOSK et le batteur MIKKO HAKILA, un autre de LAPKO, VILLE MALJA, le chanteur, et pour finir, ajoutez le bassiste de CHILDREN OF BODOM, HENRI “HENKKA T. BLACKSMITH” SEPPALA, et vous obtenez un super groupe nommé MOON SHOT.
J’en vois déjà qui s’inquiète. Rassurez-vous, ici, point de death, black, post metal ou je ne sais quoi encore. Seulement du bon rock énervé et mélodique, voire mélancolique.
Ayant écouté leur album sorti l’an passé, je suis content de voir ce que cela va donner en live.
Ça y est, c’est parti. Les lumières s’éteignent et ça démarre. Plutôt lentement d’ailleurs. Tiens, le premier titre se fait dans la pénombre la plus totale. Bizarre.
Pour le deuxième, on prend les mêmes et on recommence. Euh.. vous êtes sûr qu’il n’y a pas quelqu’un qui a oublié d’allumer les lumières ? Parce qu’on est un peu dans le noir, là ! Pas sympa pour les photos. Lol. Sachant qu’on a seulement les trois premiers morceaux, ça va être coton. Va falloir faire avec.
Heureusement dès le troisième titre, les lumières reviennent.
Le pied de VILLE est amovible, ce qui lui permet d’être partout à la fois. Devant la scène, derrière, sur les côtés. Difficile de le prendre en photo. Celui-ci est impressionnant dans sa prestation. Il semble complètement habité par ses chansons.
JUSSI est hyper appliqué, et se déplace aussi, mais moins que son chanteur. Celui qui m’impressionne le plus, c’est tout de même HENRI le bassiste qui se montre très vivace, n’hésitant pas à se tenir au plus près du public. Il remportera d’ailleurs les faveurs de celui-ci lorsqu’il s’exprimera en bon français pour le remercier de ses encouragements.
Les chansons de MOON SHOT se rapprochent parfois de U2, et notamment dans le timbre de VILLE, lorsqu’il chante de façon mélodique. Mais avec un côté hard évidemment. Une sorte de U2 survitaminé !
Trois quarts d’heures plus tard, c’est la fin du set des Finlandais qui ont mis le CCO en ébullition. Une belle première partie qui a su séduire un public difficile.
Le temps de papoter un peu avec les copains, que je n’ai pas revu depuis, ce qui semble être, une éternité, je remarque que de plus en plus de monde s’installe devant la scène. Les hostilités ne vont pas tarder. Il est 21h lorsque les lumières faiblissent et qu’une intro retentit dans le CCO devant un public bien rempli..
JOHN CALABRESE le bassiste qui accompagne DANKO JONES depuis ses débuts est le premier à monter sur scène suivi de près par RICH KNOX le batteur. Le guitariste chanteur et leader du groupe qui porte son nom arrive quelques secondes après sous les hurlements du public.
Le peu de lumières lors de MOON SHOT, est de nouveau présent sur « Saturday », le premier titre de ce soir. Mais que temporairement, puisque dès « I Gotta Rock », les lights reviennent. Grand ouf de soulagement.
« Après deux ans et demi enfermés, ça fait plaisir de voir autant de monde ce soir », nous dit DANKO. Enfin, nous dit… je devrais dire nous revendique, tellement le chanteur est agressif lorsqu’il parle, mais dans le bon sens du terme.
Dès les premiers riffs de « I’m in a Band », le public s’échauffe. Les pogoteurs, et autres slameurs, s’en donnent à cœur joie sur ce titre fédérateur qui ne laisse personne indifférent. Un repli stratégique s’impose, il n’est pas bon de rester au milieu de la foule. Il y en a même qui font du crowd surfing, ou l’art de se faire porter par la foule. D’ailleurs, l’enthousiasme de certains spectateurs va finir par agacer JOHN, le bassiste, qui avec l’aide d’un roadie en repoussera plus d’un de la scène.
« First Date » et son refrain incontournable, repris avec ferveur par le CCO, suit de près. Dans le public, c’est de la folie, tout le monde est à fond. Que ce soit devant la scène, ou derrière, le public est entièrement dévoué au trio canadien.
Après « Lipstick City », DANKO, qui donne l’impression d’avoir beaucoup de choses à nous dire, interpelle les spectateurs : « Ca ressemble à un vendredi soir », nous dit-il (ben justement, on est vendredi soir, lol). « Passez-vous une bonne soirée ? ». Les spectateurs hurlent leur approbation. « Ok, ok », tempère DANKO, « J’ai l’impression que vous n’êtes content qu’à 50%, et ce soir je veux que vous le soyez à 100 %. Montrez-moi comment vous êtes à 100 % !!! ». Les spectateurs du CCO s’en donnent à cœur joie et crient encore plus fort. « Récemment nous avons sorti un album, qui s’appelle Power Trio… Là, vous n’êtes plus qu’à 40% », plaisante le Canadien, après des nouveaux cris d’approbation un peu plus faiblard. « Ce soir, nous allons vous prouver à quel point il mérite d’être soutenu » ! Et c’est « Ship of Lies », morceau tiré de, je vous le donne en mille : “Power trio”, qui résonne dans le CCO.
Les titres défilent à vitesse grand V. scotchant littéralement le public contre les murs. « She’s Drug », « Get to You », sur lequel démarre un tonitruant circle pit, « I Think Bad Thoughts »… Que des morceaux dont on ne peut s’empêcher de reprendre les refrains en chœur. « Vous êtes incroyable ! Merci beaucoup ! », nous dit régulièrement le chanteur guitariste canadien, trop content d’être de retour.
Après qu’un fan ait réclamé à cors et à cris « Code of The road », DANKO lui rétorque : « On ne peut pas, ce groupe est une machine, une setlist est en place et tous les titres sont aussi bons que “Code of the Road”, on ne peut pas changer les titres comme on veut ».
À un moment donné, le Canadien nous donne une petite leçon de guitare. Il nous explique comment il joue : « Vous pensez que ce que je fais c’est facile mais je peux vous dire que c’est vraiment dur ! Je pourrais jouer comme ça. » Il fait un impressionnant petit tapping et nous dit : « C’est génial mais ce n’est pas ce que je fais. Moi je joue chaque note avec chaque doigt. Ce n’est pas génial mais c’est ça le rock‘n’roll ! ». Quel guitariste impressionnant de dextérité ! Sa motivation ne se dissipe absolument pas tout le long de son set. Il semble aspirer toute l’énergie du public qui est à fond derrière lui.
Tous les tubes de DANKO JONES sont joués ce soir. Dans le pit, c’est devenu de la folie. Les pogos reprennent de plus belle, et une petite altercation oblige la sécurité à temporiser les ardeurs de certains spectateurs un peu trop enthousiastes.
Une heure après un « My Little Rock ‘n’Roll » c’est fini. Le trio, après que DANKO nous ait chaleureusement remercié en Français, quitte la scène.
Sauf que le public en réclame encore. Et c’est sous des applaudissements fournis et des « DANKO JONES ! DANKO JONES ! » hurlés par le public, que le groupe réapparaît sur scène. « Vous savez d’où nous venons, n’est-ce pas ? Nous venons du Canada pour vous ce soir, alors nous méritons des applaudissements ! ». Le public ne se fait pas prier et applaudit de plus belle.*
« C’est un titre que j’ai écrit pendant que nous étions tous enfermés à la maison », nous dit DANKO, avant d’introduire « I Want Out », tiré du dernier album en date sorti l’an passé. Ce morceau permet à la foule de se lâcher complètement. La folie qui s’est emparée du public ne redescend pas et les fans sont toujours à fond, sous le regard approbateur du chanteur. Un « Burn in Hell » et un « Sugar Chocolate » plus tard, DANKO finit son show survolté.
Les lumières reprennent vie, et le set se termine. RICH, descendu de son estrade, envoie ses baguettes dans le public, JOHN donne et envoie des médiators, et DANKO serre les mains des fans. C’était certes un peu court, mais très intense. Et, même si, on aurait bien aimé que cela dure un peu plus, le simple fait de voir le sourire de tous les copains à la fin du show, prouve que c’était vraiment top.
Un grand merci à MEDIATONE pour ce concert et pour l’accréditation de dernière minute.