Samedi 1er mars 2024 à Barberaz
Report by SEB 747 – Photos : STEVE*74
En ce premier jour de Mars, il reste exactement 304 jours avant la fin de l’année. Alors forcément, il est plus que temps de faire des concerts. Ce soir, c’est de nouveau au Brin de Zinc de Barberaz, où mon copain de concert et votre serviteur, nous rendons. Mais quel groupe allons-nous voir ? Si vous avez fait l’impasse sur le titre de ce report, ce sont les Lyonnais de GANAFOUL, un groupe de Hard-Rock venu de Givors qui a connu ses heures de gloire entre 1978 et 1983. Personnellement, contrairement à mon copain Steve*74, et au rédac’ chef qui les as vus récemment, je ne connais que de nom. J’en ai entendu parler pendant des années, sans jamais avoir vraiment écouté. Alors, pour moi ce soir, ce sera une première !
Nous partons tranquillement, en duo, direction Barberaz pour une future soirée qui s’annonce très bonne malgré une petite bruine très persistante. A peine le temps de faire coucou à Thomas, le patron du BDZ, que je me rends compte qu’une nouvelle fois, il y a foule ce soir. C’est une bonne chose pour un groupe qui s’appelle GANAFOUL, vous ne trouvez pas ? Mdr. Ce soir, le public est plutôt vintage. Et, pour une fois, malgré mon demi-siècle bien tassé, j’ai l’impression d’être l’un des plus jeunes et mon copain Steve*74 n’est, pour une fois, pas un des plus anciens. Etonnant, non ?
Constitué de JACK BON, EDOUARD “DOUDOU” GONZALES aux guitares, YVES « ROTACHE » ROTACHER, batteur et fondateur et LUC BLACKSTONE (bassiste des BUZZMEN), GANAFOUL – qui signifie « comme un fou » en patois givordin – propose un rock dur mâtiné de blues qu’ils ont baptisé le « sider-rock ». Tout un programme.
Le temps de papoter avec les copains, le temps passe et le Brin de Zinc se remplit de plus en plus. C’est hyper cool, je n’aurais pas pensé qu’autant de gens de cette génération soient venus de toute la région pour voir nos copains Givordins ! Bon après, étant donné la réputation du groupe, ce n’est pas étonnant. Je retrouve même des copains que je n’ai pas vus depuis une éternité. La première chose que je remarque c’est l’imposant kit de la batterie qui comporte deux gros tom basses, ce qui n’est pas vraiment courant. J’ai l’impression qu’il prend même toute la scène, laissant peu de place aux musiciens. Mais évidemment, ce n’est que mon sentiment et il est ce qu’il est…
Il est 21h10 quand les musiciens investissent la scène. Ils règlent une dernière fois leurs instruments et vont attaquer leur show. “Il y a du monde dans ce troc-là ?”, demande tout sourire JACK en se tournant devant le micro. “Tout le monde est là ? On est vieux, faut prendre soin des autres”, continue-t-il. “C’est bon ? Ok, c’est parti ! ”. Et le set commence avec le très bluesy “Free Tomorrow”.
Dès ce premier titre, me voilà embarquer dans le boogie rock des Givordins. Je suis surpris, m’attendant à un groupe de vieux croûtons impassibles, trop anciens pour se bouger, mais non, absolument pas. Ils prennent un plaisir fou à être sur scène et JACK adore plaisanter. Il se moque de ses musiciens qui prennent le temps de boire un coup (du Château la Pompe). Il faut dire que, dans le public, serrés les uns contre les autres, et sur scène il fait déjà très chaud.
“After All Those Days” continue sur sa lancée et ravit les fans qui n’hésitent pas à danser sur la musique des Lyonnais. “On va vous jouer “Roll On”, un titre sur le premier album. Ok pour Roll On ?”, demande JACK en se retournant vers ROTACHE et ses camarades. Pour la première fois, GANAFOUL fait participer le public en le faisant taper des mains. “Super ! Merci !”, nous dit JACK à la fin du morceau, visiblement heureux de jouer ce soir.
Je remarque qu’un cahier qui semble contenir les paroles est posé sur le sol. Cependant, alors qu’on serait en droit de se demander comment un chanteur peut avoir besoin de se rappeler des textes qu’il a probablement écrits, je pense, après l’avoir bien observé, qu’il l’utilise plus comme un aide-mémoire, étant donné qu’il ne le regarde quasiment pas. Rappelez-vous tout de même que JACK a quand même quelques années au compteur.
Lorsque “Full spread ahead”, le morceau suivant est joué, le public se met à taper des mains spontanément. Il faut dire que le titre est super entraînant, sur fond de boogie rock. “Vous avez la pêche !”, nous dit JACK à la fin du morceau. “C’est le bon air des montagnes”, rigole-t-il. Et on continue l’aventure avec une nouvelle fois un morceau ultra boogie “Nothing mor”, en enchaînant sans temps mort sur “Let me burn”. Et là, je me rends compte que j’aurais aimé les avoir vus dans leur prime jeunesse. Non pas que je n’apprécie pas, bien au contraire, j’adore même. Le seul regret, c’est que j’aurais aussi aimé les voir avant. Mais que voulez-vous, j’étais trop jeune à l’époque !
“Vous passez un bon moment ?”, nous demande une fois de plus le chanteur en levant le pouce. “Celle-ci s’appelle Sometimes”. C’est une belle balade en mode blues qui, au fur et à mesure, accélère avec un refrain à tomber par terre “Go oh oh oh I’m on my way”.
ROTACHE tient le rythme avec son énorme set de batterie et reprend les chœurs avec son micro HF. Il se lève à chaque fin de titre et lui aussi est toujours souriant. LUC BLACKSTONE fait ronronner sa basse avec ses doigts, pendant que DOUDOU sort des riffs de folie, complétant la rythmique de JACK.
GANAFOUL prend du bon temps à jouer leur musique et ça se voit avec les sourires immenses qui se lisent sur les visages des musiciens. Les titres déboulent les uns derrière les autres dans le Brin de Zinc. « I’ve got it bad » est aussitôt suivi du très remuant “Far from town” qui voit les deux guitaristes se lancer dans un duel de guitare mémorable. Puis, c’est la première reprise de la soirée : “Breakin’ Down”. “Un petit blues de ROBERT JOHNSON qu’on a réarrangé à la sauce GANAFOUL”, dixit JACK.
Le sentiment que le groupe joue comme s’il devait jouer le dernier concert de sa vie ne me quitte plus. Moi qui, au départ, était sceptique, je suis carrément à fond. Ma tête bouge toute seule aux rythmes des musiciens et mes membres ne s’arrêtent pas non plus. C’est complètement fou. Je sens une grosse influence STATUS QUO, groupe qui était à son apogée lors la formation du groupe.
Et on persévère avec une seconde reprise, “I don’t wanna see your face again” de ANGEL CITY, un groupe australien que j’adore. Alors que le groupe demande de l’eau depuis tout à l’heure, celui-ci fait passer les bouteilles du public au bar et du bar au public. “Merci pour l’eau et pour la chaîne humaine”, nous dit JACK, une fois les gourdes remplies.
“Live peace and rock ‘n’ roll” voit GANAFOUL faire chanter le refrain par le public. “Bon on peut chanter un truc plus cool ?”, demande JACK à ses musiciens. “Tryin so hard to play”, continue-t-il, “c’est un peu le “ride-on” de GANAFOUL”. Mais quel fabuleux titre ! Je comprends mieux l’affirmation du chanteur. “Low down insight, c’est plus rapide messieurs, accrochez-vous !”. Et de nouveau, on prend une bonne petite claque en travers du visage. “I’m a Backstreet boy” et “On a saturday night” font vibrer le public.
“Bon ben, on va y aller, dans un ou deux morceaux. Merci d’être venus, ça nous encourage”, annonce le chanteur. “J’en reconnais quelques-uns que je n’ai pas vus depuis 40 ans. C’est bien, vous n’avez pas changé.”, plaisante-t-il avant de présenter ses musiciens. C’est Luc qui se charge de présenter jack. “Vous en voulez une autre ?”, demande le chanteur guitariste. Le public répond par l’affirmative, forcément. “Z’avez pas de maison ?”, interpelle LUC BLACKSTONE en souriant. JACK reprend la parole alors qu’ils sont toujours sur scène “Bon, keskon fait ? On s’cass ? Bon ben, on va faire comme si on était partis et que vous nous avez rappelés”, rigole-t-il avant d’expliquer le dernier titre, “Zone Interdite” qui date du début du groupe avant qu’il n’intègre GANAFOUL.
“Bon ben, rentrez bien chez vous et achetez un petit disque avant de partir !”, nous dit JACK à la fin du morceau. Cependant, comme très souvent au Brin de Zinc, le public ne veut pas laisser partir le groupe. “Bon Ok, on vous en fait une dernière !”. Et c’est avec l’excellent “Saturday Night”, un titre très bien trouvé pour un samedi, que sans être descendu de scène, GANAFOUL plie le match. “Ça a été un plaisir de jouer pour vous. Merci !!”, nous dit JACK, non sans ajouter une dernière petite blague. “Bon dimanche ! Demain, c’est la messe, on n’hésite pas.”.
Mais quelle baffe je viens de prendre ! J’avais une énorme appréhension avant ce concert, cependant, c’est bien connu, c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. Une fois le set terminé, le groupe se balade dans le Brin de Zinc et discute avec les fans et leurs anciens copains, se remémorant avec nostalgie leurs aventures et les concerts passés. Ils nous remercient même chaleureusement d’être venus les voir. Après avoir bien papoté avec les membres, il est temps pour notre duo de rentrer chez nous en remerciant, nous aussi, le groupe pour leur prestation.
GANAFOUL est un grand groupe qu’il ne faut pas rater si vous aimez le boogie rock de la fin des années 70, début des années 80.
Et, une fois de plus, un grand merci à Thomas pour ce concert !