Dimanche 15 mars 2023 à Barberaz
Report by SEB 747 – Photos de STEVE*74
Le dimanche, la semaine prend fin et le lendemain il faut retourner travailler. La retraite ce n’est pas pour tout de suite. Même si certains copains y sont déjà. Lol. En attendant, ce soir je retourne à Barberaz avec mon binôme pour aller voir un groupe de classic rock nommé MOJOTHUNDER.
Je l’avoue volontiers, je ne connais pas le groupe et, pour une fois, je décide de faire comme mon copain Steve*74, je n’écoute pas un seul titre, histoire d’être dans la complète découverte. Je ne m’inquiète pas trop, étant donné que, depuis le temps que je fréquente le BDZ je n’ai jamais été déçu ! Je passe récupérer mon co-voitureur et zou, direction le Brin de Zinc sous des giboulées de mars intenses. Mais c’est bien connu, « quand mars bien mouillé sera, beaucoup de fruits cueillera ». Plutôt des concerts pour nous évidemment ! Et, vu ce qui nous attend, je ne suis pas si mécontent de la pluie de ce soir.
Une fois sur place, nous sommes un peu en avance. Alors nous papotons un peu dehors et d’un coup, voilà qu’arrive deux musiciens de MOJOTHUNDER qui viennent nous saluer. Ils semblent très heureux de nous rencontrer et nous disent tout le bien qu’ils pensent du Brin de Zinc. Du coup, nous en profitons pour leur dire que nous allons faire des photos et un futur report que nous nous empresserons de leur transmettre une fois fini. Qui a dit que nous leur mettions la pression ? Dans tous les cas, c’est une chouette rencontre.
Il commence à faire froid dehors et la pluie ne semble plus vouloir s’arrêter, nous décidons donc de rentrer à l’intérieur. Je me rends bien compte que peu de spectateurs sont présents ce soir mais ne m’inquiète pas trop étant donné qu’il est un peu tôt, le public arrivera un peu plus tard. La moyenne d’âge n’est pas de la première pluie, mais on retrouve tout de même quelques copains de Chambéry.
Nous n’avons pas trop longtemps à attendre, car le groupe s’installe déjà sur scène. Pas de première partie, nous sommes un dimanche, nous entrons donc directement dans le vif du sujet, ce qui est loin de me déplaire. Venus de Lexington au Kentucky, et fort de leur tout premier album « Hymns from the Electric Church » sorti en mai 2021 – après un premier EP sorti deux ans auparavant sans maison de disque, et d’un récent petit Live – les MOJOTHUNDER sont venus en Savoie pour partager leur passion du rock.
Cela se ressent dès l’interprétation de leur premier titre « Bulleit ». La ferveur que développe le groupe dès l’amorce du morceau est palpable.
Le chanteur SEAN SULLIVAN (également préposé à la guitare) possède un timbre de voix chaleureux qui fédère les fans autour de sa présence. D’entrée de jeu, je suis conquis, et je ne suis pas le seul à voir la mine réjouie des copains à côté de moi. BRYSON WILLOUGHBY, le fondateur et deuxième guitariste du groupe, joue régulièrement sans médiator et fait impression par son jeu. ANDREW BROCKMAN, le bassiste, n’arrête pas de danser en tortillant de l’arrière-train. Il a un jeu de jambes incroyable ! Il reste toutefois très discret mais s’éclate comme un fou. Derrière les fûts, le batteur, ZAC SHOOPMAN, n’est pas celui qui officie d’habitude – ou alors il a changé de nom et fait un lifting, lol ! Dans tous les cas, même s’il ne semble pas se prendre au sérieux avec sa casquette à hélice, il martyrise bien ses fûts et connaît par cœur tous les morceaux du groupe.
MOJOTHUNDER navigue tantôt dans les abysses du hard-rock, tantôt dans celles du south rock et même dans celles du blues-rock avec de grosses influences BLACK CROWES. Ce qui est sûr, c’est que nos copains du Kentucky sont bien influencés par le son des 70’s. Il coule dans leurs veines, faisant instantanément taper du pied et hocher de la tête.
SEAN ne perd pas de temps en paroles, ne s’adressant que peu de fois au public. Ne pensez pas que c’est du dédain, il semble plutôt laisser parler sa musique en restant humble … ou plutôt légèrement timide. Cependant, il remercie le public après chaque titre avec un « Thank You » qui vient du fond du cœur et facilite l’accroche du public.
Beaucoup de morceaux – un peu trop à mon goût – sont interprétés mid tempo, mais joués avec une telle passion que je ne peux qu’acquiescer. Que ce soit « Soul », « Let it Fall » ou encore « Good as gone », les titres passent comme une lettre à la poste, joués par des musiciens passionnés par leur musique. Cela fait plaisir à entendre et leur ferveur, il faut bien le dire, fait du bien un dimanche, après une semaine intense.
Il n’y a pas de gros amplis derrière nos Lexingtoniens, pas deux tonnes de pédales de distorsion, juste ce qu’il faut pour faire parler la musique. Deux guitares chacun pour les guitaristes et une basse qui semble avoir vécu, pas plus, pas moins. Ce qui est intéressant, c’est que BRYSON et SEAN jouent sur les mêmes marques de guitares et quasiment les mêmes modèles, une Gibson Les Paul et une SG rouge – popularisée par un certain ANGUS YOUNG – qu’ils utilisent à foison.
La musique aussi rampante qu’addictive des Américains est vraiment géniale. C’est une arme redoutable pour achever les plus sceptiques. Le plaisir de jouer et la bonne ambiance sur scène est vraiment cool. Les musiciens s’entendent comme larrons en foire et lorsque SEAN casse une corde, instantanément les autres musiciens se lancent dans un petit bœuf très sympa, pendant qu’il accorde son autre guitare.
Nous passons un super moment, et même si ce soir, le Brin de Zinc n’est pas complet, il n’y a que des passionnés.
Nous voilà déjà au dernier morceau. Un « Jack Axe » au tempo élevé, qui conclut le set.
MOJOTHUNDER descend de scène sous les bravos du public. Ils décident de remonter sur les planches pour finir par un superbe « Queen of the Night » qui se fonde sur « Papa was a Rolling Stone », la chanson popularisée en 1971 par THE TEMPTATIONS, à la sauce Kentucky of course !
Quelle claque musicale remplie d’humilité avons-nous pris ce soir ! Les musiciens, hyper contents de rencontrer leurs fans n’hésitent pas à signer à tout va et à prendre des photos avec le sourire aux lèvres.
Pour nous, il est temps de rentrer dans notre pays en repensant à la devise du groupe : « MOJOTHUNDER, c’est plus que de la musique, c’est un mouvement ».