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RHINO BUCKET : Live report @ le Brin de Zinc de Barberaz (73) – Mardi 23 janvier 2023

Report by SEB 747 – Photos STEVE*74

Deux semaines après mon premier concert de l’année, me voilà de retour à Barberaz au Brin de Zinc pour voir, une fois de plus – même si ce n’est pas fait exprès – un groupe américain. Maintes fois reporté (depuis minimum deux ans), le concert des RHINO BUCKET, groupe légendaire de Los Angeles, a enfin lieu ce mercredi soir !! En tournée depuis le début de l’année, ils reprennent du service sur le vieux continent pour venir faire secouer les crinières des Européens. Après avoir commencé en Belgique et en Allemagne, les voici enfin en France !

Ce soir, mon copain de concerts, Steve*74, m’accompagne pour faire le photographe. Je ne suis pas mécontent qu’il soit là, je serais plus tranquille pour faire mon report. Quand on est concentré sur les photos, ce n’est pas si simple de faire un compte-rendu. Enfin bref, le trajet se fait comme d’habitude (non, pas les yeux fermés ! De toute façon, ce n’est pas moi qui suis au volant.) et nous arrivons tranquillement à Barberaz.

Arrivés sur place, nous nous rendons compte que le parking est blindé. Ayant entendu des rumeurs, je me doute qu’il va y avoir du monde. Mais ce coup-ci, le Brin de Zinc affiche complet. Pour un mercredi soir, c’est pas mal je trouve. Et, comme me le dira Thomas, le GO du BDZ en fin de concert, le groupe le mérite bien depuis le temps qu’ils tournent sur le circuit.

En entrant dans notre repaire favori, nous nous rendons compte que le devant de la scène est pris d’assaut. Bah, ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace ! Nous nous retrouvons donc rapidement près des planches. Et ça tombe bien parce que nous retrouvons beaucoup de nos copains arrivés bien avant nous. Nous avons le temps de discuter pendant ce qu’il me semble des heures. A croire que RHINO BUCKET fasse durer le plaisir avant d’entamer son set, lol.

Puis les lumières s’éteignent. Deux, trois coups de guitare et c’est parti avec « One Night Stand » enchaîné par « The Hardest Town » et suivi peu de temps après par « Hey There ».

D’entrée de show, les points sont mis sur les I. Le concert va être rock’n’roll à fond les ballons, influence AC/DC !

GEORG DOLIVO, guitariste chanteur de son état et leader incontesté depuis le début du groupe, est en pleine forme. Il a toujours sa voix rocailleuse si spéciale qui a de faux airs à un ancien défunt chanteur du groupe légendaire originaire d’Australie. Accompagné par d’excellents musiciens, dont REEVE DOWNES, bassiste depuis le début, DAVE DuCEY (WARRIOR SOUL) derrière les fûts et enfin BRIAN “Damage” FORSYTHE, le second guitariste depuis 2001, qui a été également dans les années 80 membre d’un groupe que j’adore : KIX. Des musiciens très terre-à-terre, sans fioriture qui, une fois les guitares branchées, font le job.

Après nous avoir assommé avec « Who’s got mine », GEORG prend de nouveau la parole : « J’ai quelques questions pour vous : « Combien de personnes ont déjà vu le groupe ? Levez le bras ! ». Les fans s’exécutent. « Ok, d’accord. Combien pour la première fois ? »

Cette fois-ci, c’est aux nouveaux fans de lever le bras. « Ouah, bienvenue ! Ce morceau s’appelle… euh… comment déjà ? », demande le guitariste, qui semble avoir perdu la mémoire, à son comparse bassiste. REEVE se marre et regarde la setlist posée à ses pieds : « Hello citizen !! », lui rétorque-t-il, toujours mort de rire… tout comme BRIAN d’ailleurs.

Et l’un des morceaux phares du RHINO est joué à cent à l’heure. C’est l’euphorie complète dans le Brin de Zinc ! Nous suons à grosses gouttes, serrés comme des sardines (oui, au fond de cette boîte) mais heureux de vivre un bon moment avec nos copains Californiens.

Les f*ck et les f*cking sont de sortie lorsque GEORG prend la parole entre les morceaux. Malgré le fait qu’il soit né en Scandinavie, il parle avec un accent américain à couper au couteau. Ce qui n’est pas surprenant vu qu’il a vécu quasiment toute sa vie à Van Nuys, un quartier du nord de Los Angeles.

REEVE est très expressif, faisant ronfler sa basse dans les baffles sous les martèlements de DAVE, gants sur les mains, qui semble posséder plus de bras que nécessaire.

Mais, pour moi, celui qui brille par sa prestance, en dehors du leader, c’est bien BRIAN. T-Shirt de BLACKCHERRY SMOKE sur sur le dos, il gratte et câline sa Fender Telecaster ’71 de couleur crème comme un chat à l’affût qui joue avec une souris.

Les titres défilent à la vitesse d’un TGV sur les rails. C’est carré, précis, la machine est bien rodée et on passe un super moment. La chaleur est de plus en plus étouffante, mais elle ne nous empêche pas de taper des pieds, secouer nos crinières (même ceux qui n’en ont pas), hurler comme des fous. Ces rythmiques qui vous transcendent, vous empêchent de rester de marbre ! Le peu de décors, à part le backdrop de rigueur, l’absence d’effets pyrotechniques (heureusement), permet au groupe de nous prouver qu’ils n’ont pas besoin d’artefacts pour séduire un public.

Certains morceaux joués ce soir ont figuré sur des B.O de films, tels que « Ride with yourself » sur Wayne’s World, ou encore «  Welcome to Hell « (The Wrestler avec Mickey Rourke). « A long time ago », comme nous le rappelle GEORG. Des vieilleries en veux-tu, en voilà. De « Blood On The Cross » tiré du tout premier album sorti en 1990 à « Beat To Death Like A Dog » du second, de « Pain » à « Bar Time » en passant par « Welcome To Hell » des années 2000, plus de trente années de hits nous bousculent. Pas de complexité dans la musique du RHINO, juste du bon rock à trois accords, celui prôné par AC/DC, et qui a le don de fédérer tout un public à sa cause.

GEORG qui, depuis le début du concert, tourne à la Badoit (c’est ce qui s’appelle entretenir sa santé), fait taper des mains les fans durant « Raise your glass » avant de présenter l’un de ses morceaux favoris « Monkey boy highway ».

Le temps passe mais nous on ne trépasse pas, nous en voulons encore ! Il commence à se faire tard mais, bizarrement, ce n’est pas un problème quand on passe un super moment.

GEORG reprend la parole après nous avoir asséné deux morceaux dantesques. « Vous passez une bonne soirée ? Nous aussi ! Il nous reste deux titres et après, on se retrouve au fond pour les photos, boire une bière, serrez les mains ou simplement vous dire merci. ». Et c’est après un « Hammer & Nail » et l’incontournable « Ride the Rhino », tiré lui-aussi du premier album, joués à fond les ballons que se termine le show de nos nouveaux copains Californiens.

Qui a dit que c’était l’heure ? Le Brin de Zinc se manifeste bruyamment et RHINO BUCKET revient sur scène sous les acclamations. « Ok ! Ok ! nous allons vous en faire un autre. Merci de tout mon cœur ! », nous dit GEORG, le sourire aux lèvres.

« Smile », un titre issu de l’album « And Then It Got Ugly » marque la fin du set. Il n’y a pas à tergiverser, voir le RHINO dans de telles conditions, c’est un pur bonheur ! Un concert en toute intimité ou presque, redoutable d’efficacité.

Cela fait à peine cinq minutes que le groupe a quitté la scène que, comme promis, il nous attend au stand de merch’ pour prendre des photos, dédicacer tout ce que l’on veut, ou simplement discuter. GEORG ayant bien sué s’est changé et a troqué sa Badoit pour un verre de bière. BRIAN, que j’ai félicité pour son T-shirt et son jeu de guitare, nous a raconté qu’il était pote avec les BLACKCHERRY SMOKE. Perso, j’aimerais bien, ainsi que pas mal de copains ce soir, les voir un jour au BDZ. DAVE, lui, a un T-shirt de JUNKYARD, un autre groupe qu’on aimerait bien voir dans notre région. Enfin, on peut toujours rêver, lol !  

Il est temps pour nous de saluer tous les copains ainsi que les musiciens avant de rentrer chez nous. Ce soir, grâce à RHINO BUCKET, je suis retourné dans mon adolescence. Comme aurait dit Lao Tseu, il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité.