2 live reports en un !!
Le report de Seb 747
Me voilà reparti dans les contrées de nos voisins suisses. Direction l’Usine de Genève où l’association Kalvingrad nous présente THE TRAP et les SUPERSUCKERS. Comme c’est la seule date de leur tournée marathon qui passe pas loin de chez moi et que je ne les ai encore jamais vus, je m’en réjouis d’avance.
Tout commence avec THE TRAP. Ce groupe formé en 2010, venu de Genève – le groupe local donc – a ouvert pour les plus grands tels que NASHVILLE PUSSY ou plus récemment CJ RAMONE.
Je me souvenais de les avoir déjà vus quelque part et donc, en fouillant dans mes archives, j’ai trouvé. Euréka ! C’était en plein hiver 2014, en première partie des NASHVILLE PUSSY… comme mon ami Steve*74 me l’a rappelé. J’avais déjà pris une claque à l’époque.
Il est évident qu’avec un leader comme X-NICOX, le chanteur (un peu un BEN WARD d’ORANGE GOBLIN mais en moins grand) et ses tatouages sur tout le corps, il est difficile de ne pas s’en souvenir !
C’est CESAR et son harmonica fiévreux qui nous accueille, suivi de très près par OLIVIER et sa guitare, de FRED derrière les fûts et, oh surprise, d’une copine portant le doux nom de ONNE à la basse !
Et bang ! Ça démarre sur les chapeaux de roues ! Le groupe qui distille un mélange de rock survitaminé teinté de blues nous démontre d’entrée de jeu qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration ! Le chanteur charismatique, X-NICOX, déboule sur scène avec ses lunettes noires vissées sur les yeux et harangue les spectateurs. La bassiste, nouvelle recrue du groupe, bouge dans tous les sens. Elle ne tient pas le rôle du bassiste, qui constitue souvent à rester en retrait de la scène pour laisser la place au chanteur et/ou au guitariste. Elle est là pour en découdre… tout comme ses camarades d’ailleurs !
CESAR l’harmoniciste donne le ton. Ca groove à fond les ballons ! Et lorsqu’il décide de prendre sa guitare, c’est à un véritable déluge de solis auquel nous avons droit. Le groupe retrouve un son percutant qui met la foule en émoi.
Comme nous sommes dans une version courte de l’Usine – la scène et la salle sont réduites en largeur par un gros rideau – les musiciens n’ont pas beaucoup d’espace pour bouger… d’autant plus que la bassiste ONNE ne tient toujours pas en place ! Elle fait le show à elle toute seule et dynamise le groupe. D’ailleurs, la fosse aux photographes n’a d’yeux que pour elle.
XNICOX tient régulièrement le public en haleine. Il s’impose par sa grandeur et sa voix profonde face à un public qui ne peut plus rester léthargique.
Les titres s’enchaînent les uns derrière les autres sans temps mort. Les interventions du chanteur ne servent souvent qu’à présenter les morceaux. Pas de chichis en paroles, juste du bon rock‘n’roll. C’est bluesy dans l’ensemble, mais on dérive souvent vers du stoner, voire du désert rock.
OLIVIER en bon guitariste rythmique n’hésite pas à nous balancer quelques solis lorsque son camarade tient l’harmonica et plaque des accords de feu qui soutiennent et organisent l’harmonie des morceaux. Que du bon !
Mais il ne faut pas se leurrer, lorsqu’il y a une fille dans un groupe, tous les mâles dominants font fi du reste. D’autant plus que ce soir, comme je l’ai déjà dit, ONNE fait le spectacle. Sa basse virevoltant de toute part, tournant sur elle-même, passant régulièrement au-dessus de sa tête, et terminant souvent à la verticale à la fin des morceaux.
Il est certain que lorsque le groupe quitte la scène, les spectateurs présents en ont pris plein les yeux et les oreilles. Quel spectacle ! Vivement la suite !
Un petit interlude plus tard, les SUPERSUCKERS s’installent. Le groupe écume les scènes du monde depuis bientôt 30 ans et prêche la bonne parole d’un high energy rock’n’roll “sans fioritures et sans concessions” me dit la pub. Ouah chouette ! Je vais voir un super groupe. D’autant plus que j’ai déjà deux de leurs albums dans ma cédéthèque et que je les adore… Bon, ils remontent tout de même à leurs débuts, mais ça devrait le faire.
Tiens ? Bizarre, il y a une guitare sèche sur la scène. Bah, elle est branchée, donc ça devrait aller.
« Une bête de scène qui a su persister, se réinventer, s’évader (dans des albums plus country) pour toujours revenir à fond les melons ».
Ouais cool. Je sens que ça va être génial ! Bon, la country je n’aime pas trop, mais « à fond les melons » Ça ! Ça me plait !
Voilà ça commence ! Et comment dire, euh… « À fond les melons » ?? Z’êtes bien sûr ? Parce que là, je doute. Bon, ce n’est que le premier morceau. Va falloir attendre le suivant. D’autant plus qu’ils n’ont pas de setlist, donc difficile pour moi de m’y retrouver.
Depuis 1988, les SUPERSUCKERS, qui se sont – en toute modestie, il faut le dire – autoproclamé “Meilleur groupe de Rock & Roll du monde” jouent un rock assez difficile à classifier.
Punk country western !!!! Chapeau de cow-boy, Santiags, Ray-Ban, accent texan à couper au couteau… Manque plus que le cheval et on se croirait en direct d’Austin.
Le deuxième morceau attaque et poum, redescend. Ça ne décolle pas. Que se passe-t-il ? Est-ce la bassiste de THE TRAP qui m’a tellement épaté que je n’arrive pas à me concentrer ? En tous cas, le public présent s’est fait plus nombreux et la foule est redevenue compacte. Tout le monde à l’air d’apprécier. Je dois être malade, ce doit être ça.
Ce n’est qu’à partir du troisième titre que la folie démarre. Enfin me dis-je ! Mais voilà, la guitare sèche, le côté country me déstabilise et je reste sur ma faim.
C’est EDDY SPAGHETTI qui nous explique qu’à la fin de chaque morceau ils vont dire « Cha-cha-cha » et que nous on doit gueuler « Ouhaiiiiiiiiiiiissss !!!! ». Du coup, au fur et à mesure que les titres défilent, je me laisse entraîner par cette litanie. D’autant plus que leur musique n’est pas si calme que ça malgré les apparences. Le côté punk refait surface régulièrement et les morceaux vont s’imprégner dans nos cerveaux pour ne plus nous lâcher. C’est pas pour rien qu’ils s’appellent les SUPERSUCKERS, ils n’en font qu’à leur tête !
Bon, même si pour moi le côté western spaghetti est un peu chiant, la soirée s’est bien passée. C’était cool de les voir mais peut être aurait-il fallut que je les vois il y a 20 ans? Lorsque le côté country était moins présent ? Mais où est passée cette fougue, ce lâcher-prise ? Certes, ça pulse et c’est entraînant, mais c’est un genre que j’apprécie modérément. Est-ce le côté guitare sèche ? Ou la voix nonchalante et monotone d’EDDY ?
Bref un bon moment mais forcément déçu. Peut-être que j’en attendais trop, ou peut-être est-ce dû à la prestation de THE TRAP qui m’a littéralement mis sur mon arrière-train.
Bilan de la soirée :
THE TRAP : très à l’aise, en pays conquis. Ils nous ont offert un concert bien carré et dans le rythme. Ça a pulsé dans tous les sens.
Comme quoi, il ne faudrait pas prendre l’Helvétie pour des lanternes ! Il est évident que je retournerai les voir… En souhaitant que ce ne soit pas dans deux ans !
SUPERSUCKERS : contrairement à mon ami Steve*74 et le public présent, j’ai moins apprécié, même si – et c’est là où ça devient intéressant – on se laisse aller dans le moov’ et que du coup on en garde un bon souvenir.
Report SUPERSUCKERS vu par Steve*74
Au milieu des années 90, un bon ami à moi m’a fait découvrir les groupes punkisants de l’époque. Des noms que le temps à sanctifier comme NOFX, BAD RELIGION, RANCID, PENNYWISE… et d’autres un peu plus underground comme les BURNING HEADS, NRA ou les SUPERSUCKERS. Pour ces derniers, un album avait tout particulièrement retenu mon attention, le fabuleux “The Sacrilicious Sounds of The Supersuckers”. Un disque à découvrir à mon humble avis pour comprendre l’univers musical des musiciens à cette époque. Depuis j’ai déménagé et je ne vois plus cet ami et je n’ai, je vous l’avoue, plus vraiment suivi l’actualité de ce style musical. C’est certainement une grave erreur mais il est difficile de suivre les parcours de tous les groupes, il y en a trop !!!
N’ayant aucune idée de l’orientation musicale du groupe actuellement ou de ses changements de personnel, c’est donc l’esprit dégagé et confiant que je suis allé à l’Usine pour découvrir ce groupe sur scène.
Avec un look de cow-boys tout droit échappés d’un film de SERGIO LEONE, ils foulent la scène de l’Usine. Inutile de préciser qu’ils sont américains ! Et d’entrée de jeu, je constate que le visuel va de pair avec la musique jouée ce soir. Il n’y a pas tromperie sur la marchandise ! Nous avons affaire à du garage rock à tendance country.
Au fil des morceaux quelques réminiscences punk se font bien sentir mais les groupes typiquement punks peuvent dormir tranquilles, les SUPERSUCKERS ne chassent plus sur leurs terres, ils ont changé de galaxie. Est-ce un bien ou un mal ? Chacun peut avoir son opinion.
Alors bien-sûr dans un premier temps je suis surpris, mais étant venu l’esprit dégagé, j’adhère facilement à cette musique et contrairement à mon camarade de jeu Seb 747, j’apprécie la prestation de ce soir. Et je ne suis pas le seul ! Autour de moi le public manifeste son enthousiasme de façon bruyante. Je suis rassuré !!
Seul regret de cette prestation, pas de rappel et concert un peu court. Pourtant tout le monde sait que plus c’est long, meilleur c’est ! Sans être euphorique, je sors tout de même de la salle avec le sentiment d’avoir passé une excellente soirée. S’ils repassent dans les environs, je retournerais volontiers les revoir.