Report et photos de Steve*74
D’habitude en octobre la pluie fait son apparition et les feuilles mortes tombent doucement des arbres et recouvrent petit à petit les chaussées ou pelouses. En 2018, rien de tout cela… Il fait toujours un temps estival et ce sont les concerts qui se ramassent à la pelle. Il y en a tellement que j’ai du mal à suivre et je dois malheureusement faire des choix forcement arbitraires.
Après un concert blues vendredi et les 58 Shots la veille avec Seb 747, ce soir direction Barberaz, situé dans la banlieue chambérienne, pour un concert rock. Oui je sais il faut savoir varier les plaisirs sinon une certaine monotonie vous gagne doucement et subrepticement, et votre sens critique disparaît progressivement faute d’ouverture musicale. Enfin c’est mon avis et ma façon de faire.
Après un trajet sans encombre, je trouve très facilement de la place pour me garer alors que d’habitude c’est un peu plus difficile. Mes craintes seront confirmées un peu plus tard dans la soirée par un public un peu clairsemé. D’un autre côté, il faut reconnaître que le dimanche soir n’est pas forcément le meilleur jour de la semaine pour ce genre d’activité.
Pas de première partie pour épauler la vedette du soir : DARRELL BATH BAND. Cet homme même s’il n’est pas hyper-connu dans nos contrées est dans son pays un musicien renommé. Pour vous situer le bonhomme, je vous dirais simplement qu’il a débuté sa carrière avec le groupe punk les BOYS, puis ensuite avec les VIBRATORS ou les UK SUBS. Ensuite, il se tourne naturellement vers le rock et joue pour IAN HUNTER, l’ancien chanteur de MOTT THE HOOPLE (groupe que j’adore), c’est aussi une des raisons de ma venue au Brin de Zinc ce soir. Il a aussi joué avec les QUIREBOYS, CRYBABYS et les DOGS D’AMOUR. La carte de visite du monsieur est plus qu’intéressante et elle nécessite un déplacement dans les terres savoyardes.
Il se présente aujourd’hui sur scène en formule trio. Quand on rajoute Band à son nom on s’attend au moins à un quatuor, mais je dois certainement chipoter. CHRIS McDOUGALL, bassiste, et ROBBIE RUSHTON, batteur (lui aussi ex-CRYBABYS), l’accompagnent. Un instrumental pour se mettre en jambes et c’est parti pour 1h30 de rock’n’roll parfois bluesy.
La voix est comme on l’imagine râpeuse à souhait. Venant d’un rockeur qui a écumé toutes les scènes et les pubs britanniques, elle est cassée à souhait. Cela sied à merveille au style musical proposé. Une voix fluette aurait été un sacrilège et tant pis pour ses cordes vocales.
ROBBIE assure une assisse solide et sans faille tandis que les lignes de basse que CHRIS tisse apportent le complément idéal pour une rythmique irréprochable. ROBBIE donne de sa personne alors que CHRIS coiffé d’un beau chapeau noir est assez imperturbable.
Ce qui vous vous en doutez n’est pas le cas de DARRELL ! Le rock délivré suinte et coule dans ses veines depuis si longtemps qu’il fait corps avec. D’ailleurs dans son sang coule aussi une certaine dose d’alcool. Entre les morceaux, il porte en effet assez souvent un verre à ses lèvres et descend même de scène pour aller au bar chercher une boisson. Non, non je vous rassure, ce n’est pas une bouteille d’eau !! Cela entraîne un petit manque de punch un peu dommageable à mon avis, surtout que son copain CHRIS à la basse est toujours aussi calme et ne bouge pas un sourcil de tout le concert. Heureusement que ROBBIE est plus expressif !!
DARRELL est un personnage sympathique avec qui l’on peut parler même avant le concert, ce qui n’est pas si courant. En vieux briscard, il n’appréhende pas la scène. Mieux, il la foule depuis si longtemps qu’il en a fait un deuxième chez soi. Il y est aussi à l’aise que dans son salon.
Musicalement nous sommes un peu à un croisement entre certains titres d’un IAN HUNTER et des DOGS D’AMOUR. Il exécute quelques solos, chose plutôt rare dans le milieu purement rock. Il sait manifestement écrire de bonnes chansons et jouer de la guitare. Ce n’est pas un guitare hero comme le milieu métal en compte dans ses rangs mais le bougre se défend bien dans son style.
Les morceaux défilent devant un public réceptif et différent de celui que je côtoie habituellement dans les concerts plus hard, mais il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier, c’est connu. Le changement c’est maintenant nous disait un homme politique, pour moi le changement ce sont des concerts de cet acabit qui le sont. Pas de pogos dans la salle et des spectateurs calmes, c’est aussi une des raisons pour laquelle je passe un sympathique moment. Ce n’est pas le concert de l’année mais c’est agréable et il aurait mérité un peu plus de monde à cette soirée. Je ne regrette pas mon déplacement et d’avoir raté le film du dimanche soir à la télé !!
Pour conclure, l’esprit du rock a plané ce dimanche soir au Brin de Zinc. Il y avait du rock, de l’alcool, ne manquait que des filles…. DARRELL perpétue cette formule et la reprend à son compte. Avec lui, la légende du rock n’est pas prête de s’arrêter, mieux elle continuera encore longtemps avec des tels personnages. Alors la prochaine qu’il passe vers chez vous, ne le manquez pas !!
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