Report et Photos de STEVE*74
C’est une déjà longue histoire d’amour entre ma fille et H.E.AT, aussi dès qu’une date fait son apparition sur internet, c’est toujours la même question : “Papa, on peut y aller ?”. Cette année, deux dates sont disponibles mais, à cause d’autres concerts, une seule est envisageable pour moi, celle de Montbéliard. L’occasion de découvrir l’Atelier des Môles, la salle où se déroule ce concert.
D’habitude, j’écris qu’après un trajet sans encombre, je trouve très facilement de la place pour me garer mais ici ce n’est pas vraiment le cas. La route entre La Chaux de Fonds et Montbéliard est loin d’être facile. Enfin après un ralentissement à un rond-point dû aux gilets jaunes nous voici enfin arrivés devant l’Atelier des Môles.
C’est la première fois que je viens ici et tout de suite la première chose que j’aperçois, ce sont les très hauts murs surmontés de barbelés situés en face de la salle… Eh oui, c’est bien une prison qui nous fait face. Comme nous sommes en avance (eh oui René, certains arrivent à l’heure), j’ai tout le temps d’étudier les lieux et de constater que cette proximité ne gêne pas l’ambiance dans la file d’attente.
Enfin les portes s’ouvrent et je découvre un lieu sympathique et de taille humaine.
Pour débuter cette soirée 100% scandinave ce sont les SHIRAZ LANE qui investissent la scène en premier. C’est aussi une première pour moi. Jusqu’ici, je ne connaissais d’eux que leurs disques et j’ai hâte de les voir en live. C’est plein de fougue et bondissants qu’ils apparaissent, surtout HANNES KETT, le chanteur. Durant tout le show il bougera, faisant flotter ses longs cheveux blonds au vent.
Ce qui me surprend, c’est la jeunesse apparente des musiciens. C’est rafraîchissant de voir évoluer des jeunes dans un milieu où ce sont de vieilles légendes qui remplissent des stades. Ce soir, je vois peut-être les futurs GUNS ou MÖTLEY CRÜE.
Sur du sleaze mâtiné à du hard-rock mélodique, les natifs de Vantaa emportent tout sur leur route. Réellement formé dans la formule actuelle en 2015, ils ont déjà deux disques à leurs actifs ce qui leur a ouvert les portes à de nombreux concerts ou festivals à travers toute la planète. Ils ne chôment pas !!
Bien entendu, ils nous jouent des morceaux du dernier album “Carnival Days”, sorti en début d’année. Des titres dans la lignée du premier album. MIKI KALSKE, le deuxième guitariste, ressemble comme deux gouttes d’eau à son illustre aîné de H.E.A.T., DAVE DALONE, avec presque le même look et la même attitude. Son compère JANI LAIN n’est pas là pour amuser la galerie, il nous assène riffs sur riffs.
Malgré un son général assez moyen, je passe un agréable moment et je n’ai qu’une envie, les revoir, mais cette fois-ci avec un set plus long pour pouvoir vraiment les apprécier dans des conditions optimales.
Pendant le changement de matériel, j’ai la surprise de revoir les SHIRAZ LANE arpenter à nouveau la scène pour changer des branchements et déplacer des amplis. C’est étrange, d’habitude c’est le rôle et la fonction des roadies. L’intermède est court car c’est avec la même batterie que les trois groupes vont jouer.
Juste un changement de backdrop en fond de scène et des amplis changés de place et c’est au tour de ONE DESIRE d’arriver sur le plancher de l’Atelier des Môles.
Maintenant, je rentre sur un terrain qui m’est plus familier car j’ai déjà eu la chance de les voir sur scène. Là encore, ce sont des finlandais. La Finlande est peut-être un petit pays vis-à-vis de son nombre d’habitants mais grand de par le nombre et la qualité de ses groupes !!
Fondé en 2012, une fois n’est pas coutume, par le batteur OSSI SIVULA, le groupe avance moins vite que ses collègues de SHIRAZ. Eux n’ont sorti qu’un seul disque en 2017. Bon, d’un autre côté, la formation actuelle n’a été constituée qu’en 2016, alors je leur donne une circonstance atténuante pour leur non-prolifération vinylique !
ANDRE LINMAN au chant et à la guitare, JIMMY WESTERLUND à la guitare et JONAS KUHLBERG, bassiste de son état et dernier arrivé, complètent la formation finnoise. Mais il y a, comme de bien-entendu, une subtilité de taille : la présence non négligeable d’un clavier. Il n’est mentionné nulle part mais il existe vraiment cet homme !! Et il participe lui-aussi activement au show !
Leur hard-rock mélodique fait des étincelles. Le public en prend plein les oreilles pour sa plus grande satisfaction. Le son a nettement gagné en qualité et les morceaux en sortent grandis. Les solos sont majoritairement effectués par JIMMY mais il en laisse quelques-uns à ANDRE qui savoure ces moments avec sa Flying V.
JONAS et JIMMY ont un côté assez reposant alors qu’ANDRE, en véritable showman, fait le spectacle en gardant toujours un grand sourire. Cela fait toujours plaisir de voir des musiciens contents, contrairement à certains que je ne nommerais pas ici mais qui tirent des tronches pas possible….
Je passe un excellent moment et j’apprécie mieux la prestation de ce soir que celle que j’avais déjà vue. ONE DESIRE est un groupe en nette progression et que je vous invite à les découvrir au plus vite (pour les néophytes). Pour ma part j’attends avec impatience un deuxième disque !!
Place maintenant aux vedettes du soir, ceux que nous sommes venus voir si loin de nos bases, nos suédois préférés, H.E.A.T. ! Premier constat, pas de changement de line up, ce sont toujours les cinq mêmes musiciens qui déboulent sur scène. ERIK GRÖNWALL, le chanteur arrive comme une furie et gesticule d’entrée dans tous les sens. Le bonhomme a l’air remonté comme un coucou suisse, je sens que le concert va être torride avec un tel frontman.
Comme souvent lors des tournées ils attaquent avec un titre issu du dernier disque en date “Bastard of society”. Les hostilités sont lancées et il n’y aura pas de survivants !! Les titres suivants sont puisés dans les différents albums du groupe mais j’ai toujours une petite préférence pour ceux issus de “Tearing down the walls”, un album qu’il faut absolument posséder et qui est rempli de tubes que l’on a envie de chanter avec eux.
La marque de fabrique de ce groupe, ce sont des refrains entêtants, de grosses guitares et de belles mélodies. Et cerise sur le gâteau, des refrains que l’on retient, un véritable must pour les fans.
Entre deux morceaux, ERIK nous explique qu’ils ont failli ne pas jouer ce soir à cause d’une panne de bus… Ouf, nous avons échappé au pire ! Faire autant de kilomètres pour rien aurait été rageant !! Sur leur page Facebook, ils écriront le lendemain un petit message en français pour leurs fans : << Aucun bus cassé sur terre ne peut nous arrêter > >. Moi je dis bravo les gars (ou tack så mycket, en version originale), continuez comme ça, vos fans apprécient cette mentalité !!
Un show de H.E.A.T. ne se décrit pas, il se vit à 200 km à l’heure. Il est intense et vous donne une patate d’enfer. Vous en redemandez car avec la morosité ambiante qui règne actuellement, des moments comme ça vous n’en vivrez pas tous les jours. Le côté pop du dernier album est exclu du répertoire de la soirée pour laisser la place au hard-rock mélodique qui les caractérise si bien.
Alors forcément dans ces conditions, les titres défilent à toute vitesse et c’est déjà le passage où les musiciens quittent la scène pendant qu’ERIK empoigne sa guitare acoustique pour nous chanter “Laughing at tomorrow”. C’est le seul moment calme de la soirée, le seul instant où il est obligé de rester assis. Un exploit pour lui, mais cela permet à tout le monde de recharger ses batteries avant l’assaut final.
Le set se termine sur les incontournables du répertoire comme “Mannequin show” ou encore “A shot at Redemption” en rappel. De véritables hymnes qui achèvent un public conquis depuis longtemps déjà.
Distribution de médiators et serrages de mains et c’est bel et bien terminé. J’en aurais bien repris une petite dose pour la route, moi…
Comme le chantait Edith Piaf à l’époque, “non, je ne regrette rien”, moi je suis comme elle, je ne regrette absolument pas d’être venu ce soir à Montbéliard. En revanche, si la prochaine fois vous pouviez jouer plus de près de chez moi, ce serait parfait…