Il y a des groupes que tu adores mais que tu n’arrives pas à voir en live, soit parce qu’ils passent dans un rayon trop éloigné, soit parce que, quand ils passent dans un périmètre accessible, tu es dans l’impossibilité d’aller les voir. C’est exactement ce qui m’est arrivé avec les italiens de DGM. Alors, même si mon agenda de concerts est bien blindé, là il est hors de question que je les loupe à nouveau !
En plus, il y a mes copains grenoblois d’AMON SETHIS qui jouent en première partie ainsi qu’un groupe que je ne connais absolument pas et que ça me fera l’occasion de découvrir. Et, cerise sur le cake, ça se passe dans un endroit que j’aime et où je sais aller : le Rock’n’Eat Live !
Et c’est parti, direction Lyon ! Je pars en avance, pas de problème. Heu… sauf que l’itinéraire choisi par mon nouveau GPS me fait passer par un tunnel… fermé pour travaux ! Je dois avoir la même malédiction que mon copain JEEP MANGOVER sauf que moi ce n’est pas avec les trains ! La petite histoire me fait quand même perdre plus de trois quart d’heure. Comble de bonheur, quand je finis par arriver, je ne trouve pas de place, tout est blindé. Du coup, je tourne et je retourne à peu près le même temps. Là, je commence à flipper grave. Je ne suis même pas sûr d’arriver à temps pour AMON SETHIS. Je commence à regretter de ne pas être allé voir 58 SHOTS au Blogg, moi (heu… j’ai appris le lendemain que j’avais bien fait car malheureusement ils n’ont pas pu arriver jusqu’à Lyon. C’était décidément une soirée Scoubidou..)!
AMON SETHIS @ le Rock’n’Eat Live – Lyon
Bon, j’arrive quand même à me garer. Il y a un groupe sur scène, il est en train de terminer. Sauvé, ce n’est pas AMON SETHIS mais le premier groupe de la soirée ! Je suis un peu dégoûté mais au moins je n’ai pas raté AMON SETHIS.
AMON SETHIS commence le set, là sans flamme ; le Rock’n’Eat ne s’y prête pas. Pour ceux qui ne les ont jamais vu, leur entrée en scène traditionnelle se fait avec l’enflammage d’un pupitre.
Maintenant que je suis posé, je m’aperçois qu’il y a des trucs que je n’avais pas forcément suivi. Il y a eu du moov’ chez AMON SETHIS. Même si je connais le batteur derrière les fûts (salut Pierre !), ce n’est pas lui qui y joue d’habitude. Et en ce qui concerne le bassiste, soit il a vraiment changé soit ce n’est pas non plus le même. Ca fait tout drôle quand tu as l’habitude d’un line up car d’un coup tu n’as plus tes repères.
Heureusement, musicalement, il n’y a pas de changement. Tant mieux car j’adore vraiment les morceaux d’AMON SETHIS, leur univers spécial “Toutenkharton est mon copain”. Ca me fait quand même drôle de les voir sur une petite scène car pour la mise en scène et le jeu de scène, c’est moins pratique. Mais bien-sûr, ils se débrouillent avec l’espace et nous délivrent un set de qualité. Je suis content de les avoir revus. Une dose d’AMON SETHIS, ça fait toujours du bien !
DGM @ le Rock’n’Eat Live – Lyon
Allez, le temps de papoter un peu avec les copains, le temps du changement de plateau et je rompt la malédiction, je vois DGM en live !
Je suis comme un gamin. C’est un truc de connaître et d’écouter des morceaux sur disque, c’est autre chose de les voir jouer en live ! Et je ne vais vraiment pas être déçu ! Je me rends compte qu’en live, ça joue encore plus que sur CD. Leurs morceaux sont vraiment terribles. Pour du rock prog’, ce n’est pas du tout chiant et ce n’est pas fait que pour les musiciens.
DGM en live, ça le fait vraiment ! On voit qu’ils prennent du plaisir à jouer devant un public… même si, malheureusement, le public aurait pu être un peu plus nombreux. Surtout pour un groupe de cette qualité !
Personnellement, je ne perds pas une miette du concert. J’observe le jeu des musiciens et j’admire la voix du chanteur. Effectivement, DGM ne fait pas dans l’esbroufe. Ils n’en ont pas besoin car la qualité est là.
Evidemment, quand tu es content et que tout va bien, tu n’as pas envie que ça se termine mais, comme je le dis souvent, tout a une fin sauf la banane qui en a deux.
Ils ne vont toutefois pas nous laisser partir comme ça. On finit à leur stand merch’ pour papoter un peu, prendre des photos… Bref, je peux faire ma groupie ! A un moment quand même, je m’aperçois qu’on n’est plus trop nombreux, qu’il est tard, et je me dis qu’il faut quand même que je me rentre.
Un grand merci au Rock’n’Eat Live d’avoir fait cette affiche et de m’avoir enfin permis de voir DGM !
Pour ceux qui suivent le webzine, vous devez être étonnés que je retourne voir SAXON vu que les deux dernières fois, je n’avais pas forcément apprécié leurs prestations. Déjà, si j’étais retourné les voir, c’était que les groupes de première partie étaient inloupables. Là, c’est le même cas de figure. Lors du lancement de l’affiche, ce devait être Y & T et RAVEN. Malheureusement, Y & T a du annuler sa participation, mais comme ils ont été remplacés par FM, ça me va aussi !
Je suis donc aux taquets et il est hors de question que je loupe le premier groupe de la soirée : RAVEN. Je ne suis pas le seul a avoir été attiré par l’affiche et, même si le Transbo n’affiche pas complet, il est quand même bien bien rempli.
RAVEN @ le Transbordeur – Lyon
Allez, c’est parti. RAVEN attaque. Ca me fait tout drôle de voir que ce n’est pas le même batteur (Je saurais pourquoi plus tard). Mais bon, ce n’est pas ça qui va empêcher les frères GALLAGHER de faire ce qu’ils ont toujours fait, délivrer leur putain de heavy metal à fond la caisse !
Oui, RAVEN c’est ça : du heavy metal efficace qui te fait bouger les cheveux sans même bouger tes orteils. Le public présent est très heureux de les retrouver… pour ceux qui les connaissent, et de les découvrir pour les plus jeunes.
Leur set n’offre pas de temps mort et il est parfaitement dans l’état d’esprit de la soirée. Moi je suis toujours content de ré-écouter leurs morceaux (nostalgie quand tu nous tiens). C’est toujours du bonheur de les voir encore une fois en live et de voir qu’ils se donnent toujours à fond, même s’ils n’ont plus un batteur qui met des coups de boules dans les cymbales – bon il avait un casque !
Allez, c’est la pause. J’en profite pour voir à quel moment je peux goupiller une interview avec RAVEN. Une chose est claire : ce ne sera pas pendant FM !
FM qui d’ailleurs monte sur scène. Le groupe a la lourde tâche de faire oublier que ce n’est pas Y & T qui vient de prendre cette place car pas mal de gens avaient pris leurs billets avant le changement d’affiche.
FM @ le Transbordeur – Lyon
D’un premier coup d’oeil, je vois que la salle ne s’est pas trop re-remplie. Pas mal de gens en profitent pour manger un bout dehors… à l’excellent camion de hamburgers !
Bon, bien-sûr, ils ont tort car FM, moi je sais que c’est excellent ! Même si le son est vraiment faible (dommage), leur hard plutôt FM classieux aurait mérité un niveau sonore supérieur. Après, c’est clair qu’être pris en sandwich entre RAVEN et SAXON, ça peut en dérouter quelques uns.
Moi je m’en tamponne le coquillard, je profite du moment. J’adore leurs morceaux et je suis heureux de pouvoir les voir en live. Et puis, que la salle soit blindée ou pas, ils jouent pareil. Il y a quand même pas mal de fans qui apprécient en connaisseurs et réagissent et ça c’est le plus important.
Personnellement, je trouve que leur set sera un peu court. Mais bon, les fans purs et durs de heavy metal, et de SAXON en particulier, ne sont pas forcément de mon avis et FM n’a pas vraiment gagné de fans de ce côté-là.
Dernière pause de la soirée. Mon interview ne peut malheureusement pas se faire maintenant… Je sens que je vais rester jusqu’au bout du show de SAXON !
SAXON @ le Transbordeur – Lyon
En parlant de SAXON, les voilà qui montent sur scène. C’est parti ! Tiens, c’est bizarre, visuellement BIFF m’irrite moins (non, pas la tête !!!). C’est clair que les dernières fois, je ne sais pas si c’est dans son attitude ou dans sa manière d’être, mais je n’avais pas accroché. Là, ça passe bien.
En plus, la set list de ce soir est axée en grande partie sur les classiques du groupe et je devrais y trouver mon compte. Sauf que, au début du concert, même si je connais bien les morceaux, je trouve qu’ils sont joués un ou deux tempo plus rapides. Et donc un peu trop rapide pour moi. C’est ça aussi que je n’apprécie plus dans SAXON, c’est ce besoin de muscler les morceaux. Bon, il y en a qui aiment.
A partir du milieu du set, ils vont enfin ralentir le tempo et je retrouve les morceaux tels que je les aime. Pour moi ce qui compte, ce n’est pas seulement les mélodies mais c’est aussi la manière de les jouer.
BIFF et ses copains sont en très grande forme ce soir. En tout cas ce qui est sûr, c’est que malgré son âge, BIFF a toujours une voix parfaite.
Le public du Transbordeur communique à fond. Il y a une très bonne ambiance dans la salle. Je vais m’éclipser un petit moment du concert pour aller faire l’interview de RAVEN (enfin !) et je reviens juste pour les derniers morceaux. Tout le monde est heureux, les musiciens, le public. Quant à moi, même si j’ai plus apprécié ce set que les deux précédents, je me promets que, à part cas de force majeure, c’est-à-dire grosse première partie que je veux voir, je m’en tiendrai là.
C’est clair que Grenoble n’est pas ma destination préférée mais encore une fois Metallian Prod fait fort. Comment résister à cette affiche ? En plus, c’est à l’Ilyade que ça se passe et on peut s’y garer facilement (bon d’accord, c’est pour retrouver ma voiture dans la nuit que c’est plus dur !). La salle est cool, le son est bon. Et donc… je suis déjà parti !
Ce soir, je n’ai pas de marge. Même pas le quart d’heure bressan, lyonnais, stéphanois, etc… etc. car ce sont mes copains d’EXISTANCE qui ouvrent et que ce serait bêta que je les loupe.
Tiens, je vais essayer de me garer au même endroit que mes copains, comme ça je n’aurai qu’à les suivre pour retrouver ma voiture, CQFD ! Je suis tellement aux taquets et je suis tellement en avance que j’ai le temps de flyer pour VULCAIN à Lyon le 24 novembre (Ceci est une pub non subliminale !).
EXISTANCE @ l’Ilyade – Seyssinet
Allez, les portes s’ouvrent. Même si toute le monde n’est pas arrivé, le spectacle va pouvoir commencer. D’entrée de jeu, EXISTANCE annonce la couleur : ils ne sont pas là pour aller récolter des noix mais bien pour nous démonter la tête !
C’est dingue, ça ne fait pas si longtemps que ça que je les ai vu en live à l’excellent Metal Thunder Jackets mais ils ont encore gagné en présence, en assurance. Putain, ça le fait encore plus, et visuellement et musicalement. On va bien-sûr avoir droit à des morceaux de leurs différents albums dont certains de leur excellent dernier album.
Encore une fois les copains kiffent les grandes scènes. Ils ont tout l’espace pour s’exprimer et les bougres, ils en profitent !
Les chanceux qui sont rentrés à l’heure sont rejoints au fur et à mesure par les retardataires qui se pressent eux-aussi devant la scène pour profiter du spectacle. En même temps, quand vous rentrez dans leur univers, vous êtes comme absorbés par leur dynamisme, leur professionnalisme et par leurs putains de morceaux qui sont des hymnes à foudroyer direct ta grand-mère sur ses skis.
On ne va pas revenir sur la qualité des musiciens ni sur la voix exceptionnelle de JULIAN IZARD. Non seulement EXISTANCE est un des fers de lance du renouveau du heavy metal français mais il est aussi une des valeurs montantes du renouveau du heavy metal mondial.
EXISTANCE @ l’Ilyade – Seyssinet
EXISTANCE @ l’Ilyade – Seyssinet
En fin de set, JULIAN nous annonce un hommage à DIDIER IZARD son père – chanteur de feu H-BOMB – malheureusement décédé récemment. Pour ce faire ils vont, contrairement à leur habitude, jouer un morceau en français. Et il s’agit ni plus ni moins que du sublime “Gwendoline” ! Ils vont le faire non seulement avec tout leur talent mais aussi avec tout leur coeur et toute leur âme. Je ne vous explique même pas comment cette version de “Gwendoline” est magique. DIDIER, où que tu sois, tu dois être mega heureux de ces petits gars car c’est ce que tu voulais pour eux : des grosses scènes, des grandes tournées, et surtout fait de cette manière.
Moi j’ai, je ne sais pas pourquoi, les yeux embués, un besoin irrépressible d’être seul quelques instants et de prendre l’air. Ca tombe bien car le show est malheureusement fini.
RIOT V @ l’Ilyade – Seyssinet
Je n’aimerais pas forcement être à la place de RIOT V car sans être partial, il faut dire qu’EXISTANCE a mis la barre très haut. Mais bon, RIOT V a quand même une bonne partie du public qui est venu là pour eux. Moi le premier. Je suis curieux de voir ce que donne cette formation-là car aucun des musiciens qui vont évoluer ce soir ne jouaient sur mes albums préférés du groupe, que ce soit “Born in America” ou le méga atomique fabuleux “Fire Under Hunter”. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, le RIOT est suivi d’un 5.
Allez, c’est parti ! D’entrée de jeu, c’est clair que ça joue. Le chanteur est dans la lignée des chanteurs qu’a eu RIOT avec une super voix. Les morceaux récents sont à la fois dans l’esprit de ce que faisait RIOT tout en étant modernes. Bon certes, c’est un tempo un petit peu plus rapide. Et la voix pousse parfois un peu trop vers les aigus pour moi (Markus, pas la tête !!!).
Alors effectivement quand ils attaquent le répertoire de RIOT avec les bombes atomiques que sont “Warrior”, “Swords and Tequila” et consorts, la température dans la salle – qui commence a être très très bien remplie – monte d’un cran. Personnellement, ce sont des moments où je me contente de chanter à tue-tête, histoire de bien niquer les oreilles de mes voisins et de profiter du moment.
En plus ça donne une fin de show mega atomique. Grand-mère, reviens ! T’as encore un truc sur scène qui va te pousser à vitesse grand V dans les pentes ! Ca c’est de la première partie !
PRIMAL FEAR @ L’Ilyade – Seyssinet
Maintenant une petite pause avant la tête d’affiche PRIMAL FEAR. Honnêtement, moi j’étais surtout venu pour EXISTANCE et RIOT V donc là, je suis déjà plus qu’heureux. Ce n’est pas que je n’apprécie pas PRIMAL FEAR, mais bizarrement alors que j’adore RALPH SHEEPERS et MAT SINNER (leurs albums solos à tous les deux tournent en boucle chez moi), PRIMAL FEAR, comme la dernière fois où je les ai vus en live, me laisse un peu sur ma faim. Les mauvaises langues vont dire que c’est parce que j’ai beaucoup d’appétit !
C’est donc un peu à reculons que je rentre à nouveau dans la salle. Mais encore une fois, d’entrée de jeu, je sens que ça va être différent. Je ne sais pas, peut-être que les deux premiers groupes m’ont bien chauffé, que le son est nickel et que les membres du groupe sont particulièrement en forme ce soir… ou alors que la set list est vraiment béton… mais en tout cas, je rentre à fond dans leur show !
PRIMAL FEAR @ L’Ilyade – Seyssinet
PRIMAL FEAR @ L’Ilyade – Seyssinet
Il y en plus une putain d’ambiance à l’Ilyade ce soir ! Le public est chaud bouillant. Ca communique, ça chante, bref l’ambiance normale d’une salle de concert où les groupes donnent tout. Les gens ont souvent fait comme moi beaucoup de route et ils sont hyper-motivés.
Le groupe en profite. RALPH SHEEPERS essaie vraiment de communiquer voir communier avec le public et le bougre y réussit ! Du coup, forcement, ça passe vraiment trop vite.
Ce que j’aime bien à l’Ilyade, c’est que même quand c’est fini ce n’est pas fini. Les groupes viennent continuer le moment en signant des autographes, en faisant des photos avec les fans. Ils donnent tout au public.
Ce n’est pas tout mais il se fait tard et il y a de la route. Je prends congé de mes potes d’EXISTANCE, ne leur souhaitant que le meilleur pour la suite de la tournée européenne avec PRIMAL FEAR et RIOT V. Mais vue leur prestation de ce soir, il ne devrait pas y avoir de soucis car tous les fans de heavy metal de quelques pays qu’ils soient devaient prendre la même tarte dans la tronche. Et encore une fois, en toute objectivité bien-sûr, ils passeraient après RIOT V que ce ne serait pas forcément un hold-up (Markus, ne sort pas la tronçonneuse !). Long live rock’n’roll les gars !!
PS : une pensée à tous les copains et copines qui comme moi ont plus que galéré pour regagner leur base sur Lyon, Saint-Etienne, Bourg en Bresse et autres, grâce à l’énorme compétence des services d’autoroute qui ont carrément fermée celle-ci, nous envoyant du coup dans une galère de plusieurs heures. C’est beau les sociétés privées….
Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas mis les pieds au Brin de Zinc. Aussi, lorsque je regarde mon agenda et que je constate que des brésiliens sont venus nous voir de si loin, je prends mon ami Steve*74 sur la route et roule ma poule en direction de Barberaz !
La route, je la connais par cœur et, même s’il existe beaucoup de trajets annexes pour s’y rendre, j’arrive à l’heure. Il faut préciser, que ce n’est pas moi le chauffeur, donc difficile pour moi de prendre des chemins de traverses ! Bon, ce n’est pas tout de parler de la pluie et du beau temps (plutôt de la pluie d’ailleurs ce soir), il faudrait peut-être commencer le report.
RESTLESS @ le Brin de Zinc
Ce soir, c’est avec “Sweet Girl”, suivi par “War” que le combo chambérien de stoner RESTLESS nous accueille. Composé de trois membres, le groupe donne de suite l’aubade à un public qui se récupère un uppercut dans la face et ce, sans préambules !! Les morceaux sont lourds et pesants (ils ont écouté BLACK SABBATH durant leur prime jeunesse) et par moment empreints d’un spleen profond.
Le bassiste chanteur à la voix du tonnerre qui gronde, possède une chevelure ayant de faux airs à PHIL LYNOTT, le côté métisse en moins. Le guitariste, avec sa Gretsch usée jusqu’au bois, nous applique des riffs lents et écrasants. Sa voix complète bien celle de son comparse. Le frappeur, derrière ses fûts, avec ses baguettes complètement ravagées, fait trembler les murs du BDZ.
Le groupe à la main lourde et assène le public de titres massifs, presque étouffants. Ça envoie le steak dans les riffs. C’est hyper intéressant. Ils me font penser à du ORANGE GOBLIN, par moment.
Les morceaux, moins rentre-dedans, tels que “Requiem” par exemple, amènent une mélancolie complètement maîtrisée, et renforcent le côté pesant. J’aime beaucoup et je prends mon pied avec délectation !
Toute bonne chose ayant une fin (sauf la banane qui en a deux. Oui, on sait Ti-Rickou !) c’est sur “Worthless”, un autre titre rapide et lourd, que le groupe tire sa révérence, laissant sa place aux brésiliens.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Le Brésil est un grand pays connu essentiellement pour ses footballeurs, la samba et le carnaval de Rio. Seuls quelques groupes métal comme SEPULTURA ou encore ANGRA ont montré le bout de leur nez dans nos vertes contrées, aussi quand un nouveau combo débarque à Chambéry, on y court sans hésiter !
Ce soir, nos brésiliens se nomment FAR FROM ALASKA. Formés en 2012 à Natal, dans l’état de Rio Grande du Nord, c’est un groupe de rock stoner garage avec de puissantes voix féminines, des riffs de tueur et des synthés de dingue. Ils commencent à faire leur trou au niveau international. En effet, ils ont remporté le prix “We Are the Future” à la 50ème édition du Midem à Cannes et ils ont joué l’an passé sur la scène principale du Download Festival à Paris. Composé de EMMILY BARRETO au chant, CRIS BOTARELLI à la basse et aux claviers, RAFAEL BRASIL à la guitare et LAURO KIRSCH à la batterie, le groupe est auteur de deux albums entre 2014 et 2017.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Mais, arrêtons d’enfiler les perles, et commençons par le commencement, à savoir : le concert en lui-même. Vêtue d’une veste de survêt’, lunettes rondes sur le nez, EMMILY me surprend par son côté totalement atypique. Mais dès qu’elle se met à chanter, elle s’installe dans la peau d’un personnage totalement différent de celui qu’elle semble être réellement lorsqu’elle est hors de scène. Elle a le diable au corps, c’est certain, mais en plus, elle déborde d’énergie.
Dès le second titre, elle pose la veste, puis les lunettes, arborant, tout comme CRIS un T-Shirt noir revendicatif. Bon, c’est écrit en portugais et j’ai dû chercher la traduction sur le net, je l’avoue ! Mais il est vrai que cela m’a interpellé tout au long du concert. Sur l’un, il est écrit : « Toque como uma garota » qui voudrait dire « Toucher comme une fille » et sur l’autre, celui d’EMMILY, « Lute como uma garota » qui veut dire « Se battre comme une fille ». À première vue, elles sont fières d’appartenir à la gente féminine !
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
La voix d’EMMILY, soutenue souvent par celle de CRIS – et parfois par celle de RAFAEL – énergique et charismatique, fait littéralement fondre le Brin de Zinc.
Nos nouvelles copines brésiliennes font même l’effort de parler deux trois mots en Français : « Soupaire ? Ça va ? Bienne ? Meurciii ! ». Cela finit de convaincre le public et de plus en plus d’adeptes viennent s’installer devant la scène. La salle commence à vibrer au son des musiciens.
C’est étrange, voilà que ma tête fait instantanément des mouvements de haut en bas. Et, en y regardant de plus près, une bonne partie du public fait la même chose. Ils sont, tout comme moi, devenus accro.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
EMMILY a souvent les yeux qui se révulsent, levant ceux-ci au ciel, interprétant ses titres avec une fascinante intensité. Elle s’entoure le cou avec le fil de son micro, se met à genoux, sa longue chevelure sur le visage, et continue de chanter. Son micro a l’air de faire partie de son corps, elle prend toute la scène.
Et, si seulement il n’y avait qu’elle… Nous pourrions nous concentrer sur sa prestation, en suivant de loin les autres musiciens. Mais CRIS, malgré un doigt sous attelle (comme quoi, être musicien est un métier dangereux, mdr), a autant d’énergie à revendre que sa comparse, ce qui pousse RAFAEL à se déhancher un peu plus qu’il ne semble le vouloir. EMMILY et CRIS, ont la danse dans le sang et sont complètement allumées. La chaleur du Brésil se sent dans leurs gènes. Elles sont en train de démonter un Brin de Zinc, qui n’en demandait pas tant !
Les relents punks et les synthés très présents donnent un côté techno qui déstabilise un peu mon ami Steve*74. Moi j’adore le côté rentre-dedans, frôlant l’indus parfois. Cependant, lorsque la basse prime sur le reste avec un gros son saturé, les morceaux reprennent de la niaque et ont une réelle volonté d’envoyer du bois. Ils reprennent ce côté stoner au garage rock. Ils sont intenses et puissants.
Et voilà qu’EMMILY nous annonce un titre qu’ils n’ont pas écrit. C’est un cover de BOB MARLEY, “Iron Lion Zion”. C’est complètement déjanté et ça a sûrement fait se retourner BOB dans sa tombe ! Perso, je préfère amplement cette version ! Après les chaleurs du Brésil et le froid de l’Alaska, les FAR FROM ALASKA nous emmènent en Jamaïque. Décidément, c’est une histoire de réchauffement climatique ! Lol.
Le groupe remercie les spectateurs présents et le staff du Brin de Zinc. Il en profite pour souhaiter un « Joyeux Anniversaire » au propriétaire (qui fête ses 3 ans en tant que patron du lieu), en chantant en portugais la chanson que tout le monde connait. Le public enchaîne en Français. Quelle ambiance ! Fun est le mot qui convient. Les musiciens semblent être contents d’être parmi nous et ça se ressent jusqu’au fond de la salle.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Avec le groupe précédent, je me disais que le batteur faisait trembler les murs mais maintenant, avec LAURO, c’est même le sol qui vibre ! C’est impressionnant ! Bon, il faut aussi dire que les filles du groupe sont totalement possédées et sautent comme des cabris. Allez-y mollo, le proprio vient de refaire la déco !! Lol.
CRIS, lorsqu’elle ne joue pas de synthé, ni ne tient sa basse, ni ne chante (elle sait faire plein de choses), va jouer de la guitare lap steel. Les sonorités qui sortent de cet instrument résonnent comme jamais dans le BDZ. RAFAEL, lui, sort des riffs de tueur et amène une ambiance lourde aux morceaux.
Le titre “Cobra” voit EMMILY danser comme le serpent portant ce nom, sortant de son panier et oscillant dans le sens de la musique, prêt à frapper (par la musique, bien entendu) au moment opportun. Moi, perso, j’adore. Il faut dire que la prestation de FAR FROM ALASKA est très intense.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Les filles n’hésitent pas à faire leur promo sur scène, invitant les spectateurs à s’accaparer leur dernier CD et nous indiquant qu’il n’y en aurait pas pour tout le monde. « Il en reste quatro ! » « Katre ? » « OK » « Katre ! » ou de récupérer un T-Shirt au stand merch’. Et tout ça avec le sourire, s’il vous plait !
EMMILY nous annonce le dernier morceau pour ce soir, “Monochrome” et, après avoir une fois de plus enfoncé le clou avec un titre totalement déjanté, le groupe quitte la scène pour se diriger vers le merchandising. Oui, mais voilà, le public chambérien ne l’entend pas de cette oreille ! Il en veut encore, obligeant les membres de FAR FROM ALASKA à faire demi-tour. Du coup, nous avons droit à un autre titre. C’est génial ! La fin du show donne l’occasion d’écarquiller les yeux devant une formation qui à atomisé le Brin de Zinc.
Le groupe se redirige, pour de bon cette fois, vers son merchandising, pour signer et discuter en anglais… et un peu en français – heureusement pour nous, puisque nous n’avons pas fait portugais en deuxième langue. Lol ! Dans tous les cas, ces musiciens nous ont montré qu’ils étaient heureux d’être parmi nous. Une sacrée découverte, à revoir au plus vite.
Un grand merci au Brin de Zinc pour nous concocter des programmations aussi incroyables et encore bravo Thomas pour ces trois années !