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NEAL BLACK AND THE HEALERS

Report de Steve*74

En juin dernier, j’avais raté pour ma plus grande déception le concert de NEAL BLACK au Hard-Rock Café de Lyon, alors quelle ne fut pas ma joie quand j’appris que le sieur passait au Brin de Zinc ! Impossible pour moi de rater cette date à part deux mètres de neige, mais les Dieux sont cléments avec moi sur ce coup-là.

Direction le Brin de Zinc où je n’ai plus mis les pieds depuis quelques temps déjà, mais je vais me rattraper quand je lis la programmation à venir.

A peine le temps de rentrer dans la salle que déjà les lumières s’éteignent. Contrairement à certains concerts métal, là on commence à l’heure !!

FLO BAUER BLUES PROJECT

Débarque sur scène un trio atypique. Je ne me suis pas soucié de savoir s’il y avait une première partie tellement j’étais impatient d’écouter NEAL BLACK. Renseignements pris, le groupe qui ouvre ce soir se nomme FLO BAUER BLUES PROJECT. FLO BAUER, le leader guitariste, est un précoce petit jeune habillé très sobrement. Pour l’accompagner, il s’est entouré de deux briscards d’une autre génération : BENOIT SEYLLER à la basse et PIERROT BAUER à la batterie.

Visuellement le contraste est étonnant mais musicalement l’entente est plus que parfaite. L’harmonie, la symbiose et la cohésion sont réelles entre les trois musiciens, c’est palpable.

Le répertoire tourne autour de leur premier CD sorti il y a tout juste un an en février 2017.

Du blues, encore du blues, toujours du blues, mais revu à la sauce BAUER. Des titres inédits mais aussi des classiques du genre revisités comme “Unchain my heart” de RAY CHARLES mais démocratisé par JOE COCKER, ou encore une reprise d’ALICIA KEYS dans un registre un peu différent.

FLO BAUER chante en plus de jouer de la guitare. Pour être tatillon, peut-être que la voix manque d’un peu de puissance pour obtenir une couleur de blues plus en adéquation avec les origines de ce style.

NEAL BLACK, en père tranquille, laisse à FLO BAUER et ses compères une heure complète aux musiciens pour s’exprimer librement, ce qui est rare pour une première partie.

Le set se termine avec une reprise d’”Angie”, le fameux tube des ROLLING STONES, mais ici encore dans une version très personnelle. Longue et surtout très lente par rapport à l’originale qui pourtant est un slow. Devant une assistance nombreuse pour un jeudi soir, les alsaciens quittent la scène sous les applaudissements du public, content de découvrir de nouveaux et talentueux groupes français dans un style musical non médiatisé.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Après un changement de scène court puisque c’est la même batterie qui sert de support aux deux groupes, place maintenant à celui que je suis venu voir et écouter, NEAL BLACK accompagné ce soir par les HEALERS. Dans un monde de brutes, un peu de blues rock apaise les âmes et les esprits… même si ce soir nous avons un blues-rock parfois énervé !

Vis-à-vis de la dernière tournée relatée par notre rédacteur en chef en juin dernier, un changement de personnel est intervenu. Le français ABDER BENACHOUR a pris la place de bassiste. Les deux autres membres sont toujours fidèles au poste. MIKE LATTRELL qui a notamment joué avec POPA CHUBBY, RICHIE HAVENS ou encore BUDDY MILES est aux claviers. Son compère DAVE BOWLER – lui aussi new-yorkais – occupe la place de batteur. Il a lui aussi joué avec des grands noms de la musique américaine. Preuve que le texan NEAL BLACK sait bien s’entourer.

Il faut préciser ici que le bonhomme a durant les vingt dernières années sorti onze albums et joué avec des musiciens de renoms dont CHUCK BERRY pour n’en citer qu’un.

Ce soir, pour notre plus grand plaisir, le quartet va jouer 1h50. Le public qui ne boude pas son plaisir est prêt à recevoir sa dose de blues-rock. Bien que NEAL soit américain, il s’exprime en français entre les morceaux… ce qui, il faut bien l’avouer, facilite la communion avec un public toujours réfractaire à l’anglais. Bon, d’un autre côté, il habite en France depuis quelques années déjà et a signé sur un label français lui aussi !

Ce qui rapidement me surprend, c’est la place que NEAL laisse au piano. Cet instrument est un plus à la musique distillée ce soir. MIKE est un virtuose et cela s’entend. Placé sur le devant de la scène à cinquante centimètres des spectateurs, il abat un boulot monstrueux. Il occupe une place importante dans les morceaux avec de nombreux solos.

Mais la vedette de la soirée est bel et bien NEAL avec son blues tout droit venu du Texas. Une musique toujours à la limite du rock, du blues et de la country. Pas de morceaux interminables, mais des solos acérés et toujours subtils qui vous font vibrer la corde sensible.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

La voix un peu rocailleuse ou enrouée, sans toutefois être aussi grave que celle d’un TOM WAITS, nous transporte directement dans les contrées texanes ou de Bâton Rouge en Louisiane. Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour y être ! 

Pendant un solo de basse, assez long, NEAL et MIKE quittent la scène pour aller dehors fumer une cigarette. ABDER nous montre une technique de basse efficace mais un peu longue à mon avis. Un peu plus tard, nous aurons aussi un petit solo de batterie, court pour mon plus grand plaisir.

Les premières notes de la Marseillaise retentissent à l’improviste au détour d’un morceau. Preuve que notre homme s’est bien intégré à son nouveau pays. Et puis le public est toujours content d’entendre résonner son hymne national !

Quand c’est fini, il y en a encore. Le public en redemande et moi aussi d’ailleurs. Deux morceaux supplémentaires achèvent les spectateurs. Tout le monde a la banane quand les lumières se rallument. A peine terminé NEAL se dirige rapidement au stand merchandising pour signer CDs et autographes. Le service après-vente est parfait !!

Le bilan de la soirée est forcément positif, je ne regrette absolument pas mon déplacement et je dis, vivement le 27 avril pour le prochain concert de blues au Brin de Zinc avec Fred Chapelier !!

NEAL BLACK AND THE HEALERS

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Je déteste ce genre de situation : détester est même un mot faible car aujourd’hui, j’ai prévu d’aller au Warmaudio voir un groupe de stoner speed rock que je n’ai encore jamais vu en live, ZEKE. J’étais super content quand j’avais vu la date et j’étais aux taquets… Mais ça c’était avant que le Hard-Rock Café de Lyon ne programme NEAL BLACK, un des guitaristes chanteur de blues-rock que je n’ai jamais réussi à voir en live !

Du coup, choix cornélien. Du speed rock ou du blues rock ? Mais bien blues quand même ! Bon, ZEKE… j’aurais bien la possibilité de les voir ailleurs à un autre moment. En plus, j’avoue que depuis que j’ai vu un concert au Hard-Rock Café, je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner !

Donc direction Lyon centre et je pense que je ne vais pas regretter mon choix du lieu ce soir car le mercure a allègrement flirté avec les 40 et du coup, je ne sais pas pourquoi, mais la clim’ du Hard-Rock  Café risque d’être appréciable !

Un jeudi soir, ça roule à Lyon et j’arrive presque pile poil à l’heure. Eh non, bande de mauvaises langues, je n’arrive pas à la bourre, je dis presque pile poil parce que je suis même (très) légèrement en avance ! Eh oui !

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Et là, une surprise m’attend dans la salle, il y a des chaises. Ca plus un public… comment dire ?…. d’un certain âge voire d’un âge certain… (enfin bref, pas le public vestes à patches…), plus un piano sur scène, c’est le signe qu’on va plutôt être dans du blues que dans du blues-rock. 

Je n’en reviens pas de voir NEAL BLACK en live car NEAL BLACK c’est vraiment un personnage important dans le monde du blues, au même titre que POPPA CHUBBY, avec qui d’ailleurs il a animé des jam sessions aux Etats-Unis. Jam sessions où se pressaient les musiciens les plus chevronnés. Bizarrement chez nous, il n’a pas la même renommée que ses copains. C’est d’ailleurs encore plus bizarre quand on sait qu’il habite en France depuis quelques années.

Le concert commence et c’est confirmé, on est bel et bien en config‘ assise. Bon allez, ça part quand même sur un morceau qui bouge un peu.

Les musiciens qui accompagnent NEAL BLACK sont tous les trois des musiciens chevronnés qui ont joué avec ce qui se fait de mieux dans le style. Et ça joue ! Enfin, il faut aimer le style qui est vraiment très blues, voire teinté de jazz et de swing mais là, ça passe très bien.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

J’adore le jeu de guitare de NEAL BLACK et j’adore sa voix. En plus, il a une vraie présence scénique et un vrai charisme, renforcé par le jeu des autres musiciens. On se croirait dans un bar des Etats-Unis !

Bon, j’avoue que je suis quand même content quand il y a des morceaux qui me font un peu taper du pied. C’est mon côté petit hardos qui ressort.

Sinon NEAL BLACK ne se sert pas du groupe que comme des faire-valoir, il les laisse faire des solos et s’exprimer musicalement.

Je profite d’un solo de piano pour aller voir la température extérieure (d’accord, fumer une clope, mais il ne faut pas le dire !) quand NEAL arrive juste à côté de moi… Tiens, il n’est plus sur scène en train de jouer ? Il profite du solo de piano pour lui aussi prendre l’air.

Du coup, je rentre avec lui pour voir la fin du set. On va avoir droit à un survol de sa grande discographie, et c’est vrai qu’il a l’embarras du choix pour les morceaux !

Euh, j’aurais du dire que je rentrai pour voir la fin du premier set car là c’est la mi-temps. Je peux donc retourner faire un tour dehors, bien qu’on soit largement mieux à l’intérieur.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Bon, la pause ne dure pas trop longtemps. On se ré-installe, mais pas pour longtemps car NEAL BLACK nous dit qu’on peut se lever, s’approcher et bouger. Le tempo des morceaux s’accélère. On va avoir droit à un second set un peu plus blues-rock. I am mega happy car NEAL BLACK qui fait du blues c’est bien mais NEAL BLACK qui fait du blues rock c’est mieux ! Bon, le piano ne s’est pas transformé en orgue Hammond donc on est quand même toujours dans – on va dire – du blues boogy. En plus, il va insérer quelques covers bien sympas dans sa set list.

Perso, je ne vais pas voir le temps passé. On est trop bien et quand il dit que là c’est fini, j’ai presque une petite larme qui coule, sniff. Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, ça fait du bien !

Bon je ne vais pas partir comme ça (non, je ne vais pas manger un hamburger !). Je passe au stand merch’ et là surprise, je m’aperçois qu’il a fait beaucoup plus d’albums que je ne le pensais !

Allez, petites photos et je prends congés en espérant le revoir bientôt dans une config’ plus blues-rock. Mais, d’après ce que me dit mon petit doigt, je ne suis pas le seul à espérer le voir retourner au blues rock texan… en espérant qu’il en ait envie !

Il est bien tard mais dehors il fait encore plus de 25 degrés et là j’ai un peu – forcément – le blues… de la clim’ ! En tout cas, même si je regrette d’avoir loupé ZEKE, vu la chaleur extérieure, je ne regrette absolument pas de ne pas avoir été me coller dans l’étuve du Warmaudio !

NEAL BLACK AND THE HEALERS