Report by Seb 747
Premier report de la rentrée pour moi après des vacances bien méritées. Et me voilà de retour en Suisse, et plus précisément au Bouffon de la Taverne de Genève, pour aller assister à un show chaud des DEFIBRILLATORS. Pourquoi chaud me demanderez-vous ? Et bien d’abord parce-qu’au Bouffon de la Taverne, il y fait très chaud et qu’ensuite… eh bien vous verrez bien en lisant la suite de ce report !
Comme je connais bien l’endroit et mon compère Steve*74 m’accompagnant, nous partons en avance, histoire de voir les deux groupes annoncés. Le Bouffon de la Taverne est en plein centre de Genève et que se garer dans la ville, c’est un peu compliqué. Il ne faut donc pas s’attarder. Mais cool, nous arrivons un peu en avance et je m’aperçois vite que la foule à l’air présente à l’extérieur. C’est bon signe.
Mais à peine le temps de savourer notre bière que déjà les premières notes remontent du fond de la salle. Du coup, nous descendons rapidement et découvrons le groupe qui avait titillé nos oreilles quelques secondes auparavant.
Ce soir, les DEFIBRILLATORS, groupe issu de la « Yaute » (Haute-Savoie) ont emmené avec eux, un groupe totalement inconnu pour moi, les stéphanois de THE TOAD ELEVATING MOMENT. Créé en 2009, THE TOAD ELEVATING MOMENT puise son inspiration dans le rock des années 70. Ils évoluent dans un univers très rock alternatif, voire psychédélique avec des touches de stoner par-ci, par-là.
La voix de JOLYON, le guitariste chanteur, à la coupe de cheveux que n’aurait pas renié ROBERT HERBIN (ancien joueur et entraîneur de l’ASSE) me fait penser d’entrée de jeu à feu JIM MORRISSON des DOORS. MIKE aux claviers (Korg et Rolland) amène un sacré son vintage aux morceaux. MAX à la basse n’a de cesse de bouger sur scène et de headbanger en accord avec son instrument. FRANCK surnommé “FREAK” à la batterie, relégué en fond de scène, fait tout ce qu’il peut pour qu’on ne l’oublie pas. Ces frappes résonnent dans le Bouffon.
Ces gars-là, font une prestation plus qu’honorable, soutenant leur camarade guitariste, qui, lorsqu’il n’est pas devant le micro, se retrouve à genoux sur la scène. En plus, non seulement il a un bon timbre de voix, mais c’est un super gratteux. Ses riffs rageurs et/ou mélodiques (au choix) vous transportent. C’est génial !
“Le moment d’élévation du crapaud”, traduction de THE TOAD ELEVATING MOMENT, nom emprunté aux célèbres MONTHY PYTHON, nous emmène dans leur univers très rapidement. Ils vivent à fond leur musique et nous la font ressentir. Je me laisse très facilement conquérir par leur prestation très énergique.
Le groupe est impressionnant de feeling, et les envolées que nous fait MIKE se mélangent parfaitement avec le son de JOLYON. D’ailleurs, son jeu de scène très déchaîné est basé sur le physique.
On sent un réel besoin de donner tout ce qu’il peut au public présent ce soir. Toute l’attention est fixée sur lui qui, même s’il communique peu – il laisse la place à FREAK pour cela – il occupe la scène à lui tout seul.
Le son est résolument vintage, on se croirait projeté dans les 70’s. Au fur et à mesure que le concert avance, les T.T.E.M. sombrent dans la folie. JOLYON et MAX bougent dans tous les sens. Ils sont même à la limite de l’auto-télescopage, mdr !
C’est un cocktail rock puissant et explosif qui nous est proposé ce soir, et il est quasiment impossible de ne pas se laisser envoûter par leur musique tellement elle vous transperce. Ils donnent tout et prennent un plaisir fou qu’ils redonnent au public puissance mille. Sans concession, la musique des quatre stéphanois se consomme brut et en live ! Quel show tout en feeling et colère contenue ! C’était une bonne entrée en matière.
Nous remontons nous aérer, histoire de prendre un peu de recul avant d’attaquer dans le dur.
Les sons de gratte qui électrisent l’atmosphère du Bouffon, nous indique qu’il va falloir nous hâter afin de ne pas en perdre une miette.
« Les DEFIBRILLATORS ? Une débauche de sons old school pour remuer son popotin et éviter de trop réfléchir ». Voilà ce que j’ai trouvé sur le net pour décrire leur musique. Je les avais aperçus il y a déjà plusieurs années de ça à Musiques en Stock à Cluses, mais comme je n’étais arrivé qu’à la fin de leur prestation, je n’en avais gardé que peu de souvenirs. À l’époque, ils avaient malgré tout attiré mon attention. Je n‘ai malheureusement pas eu l’occasion de les revoir avant ce soir. Je savais, après avoir écouté leur dernier album sur la toile, que je ne serais pas déçu et je n’avais qu’une hâte : entendre les morceaux en live.
Mais pas une seule seconde je ne me serais attendu à un tel spectacle !
C’est par le titre “Chemical Gas”, tiré de leur premier album intitulé “Electric Fist”, tout juste sorti, que démarre le set. Le courant des défibrillateurs est bien branché et ça se voit.
STOOF, le gratteux et son compère DIDI FRAGSTER, malmènent déjà leurs guitares. FRA6 DEWALD, le bassiste, est remonté comme un coucou (Suisse ? la question ne se pose même pas !) et va déjà jouer à côté de SVEN SVINDAL, le batteur. Celui-ci se fait entendre et frappe comme un fou furieux ses toms et ses cymbales. Quelle entrée en matière ! Et c’est sans compter sur Mr NEWTON T BAG, alias IRON MUT, le chanteur crooner qui s’égosille comme si sa vie en dépendait.
La machine à réanimer délivre un choc électrique sans concession. Ça dépote grave ! Les compos, qui sentent le souffre et l’alcool (qui coule à flots d’ailleurs), s’enchaînent sans temps mort. A voir l’énergie qui se développe devant nous, on se dit qu’on va passer un sacré bon moment.
“Riff for Glory”, “Fame”, “Bad News” sont envoyés comme une lettre à la poste. Mr NEWTON, sous ses faux airs de JACK BLACK, l’humoriste américain et leader de TENACIOUS D, est déjà tout en sueur. Il excelle dans le chant hargneux aboyant ses textes sans concession. Sa voix fait penser au mythique MC5.
D’ailleurs, WAYNE KRAMER, le guitariste légendaire, ne targue pas d’éloges sur le groupe. “Vous les gars, vous avez l’esprit rock’n’roll… Vous êtes dangereux et effrayants ! » aurait-t-il dit un jour. On continue avec “Monster Girl”, suivi de “Paludeus”.
« Comme notre chanteur ne retient pas les paroles, on a décidé de faire un morceau sans » nous explique DIDI. « M’en fous ! C’est moi qui écrit les paroles ! » répond Mr NEWTON. Et c’est le hit chanté en yaourt espagnol “Hymno de la Mujer” qui déboule dans les enceintes. Il fait une chaleur écrasante. Peu de communication, plus d’actions. C’est ce que semble vouloir faire ce chien fou d’IRON MUT, qui en fait des tonnes et fait tomber le T-Shirt.
« Born In 69 » braille-t-il dans son micro. FRA6 ne tient plus en place. Refusant la place du bassiste relégué en fond de scène, il déboîte tout sur son passage. Malgré l’exiguïté de la scène, il bouge dans tous les sens, va au-devant du public et s’éclate comme un dingue. STOOF, quant-à lui, lorsqu’il ne prend pas les chœurs, balance des riffs ciselés qui découpent à la hache le Bouffon de la Taverne en large et en travers. DIDI est plus discret que ses camarades, mais ça ne l’empêche pas de balancer ses accords et de reprendre les refrains en chœurs.
Et voilà que les T.T.E.M., qui n’en perdent pas une miette, décident d’envahir la scène, pour ne plus en descendre. L’ambiance est plus que festive, ça sent la sueur, la bière et le whisky. Je dirais même que l’atmosphère est « pleine comme une huître ».
Un petit intermède avec “Suzy String”, morceau plus bluesy dans son ensemble, et les aiguilles du monitoring remontent la pente. La courbe est loin de s’aplatir avec “Think I’m Dirty” et “Smell Piss”. « A poil ! » gueule un spectateur. IRON MUT, dont le taux d’alcoolémie commence à affoler les compteurs, ne se fait pas prier. Et durant “Prostitute”, si ce n’est pendant “Spend my Money », je ne sais plus, tellement c’est le bordel sur scène, le voilà qui s’exécute. Je n’en crois pas mes yeux ! Il le fait !
SVEN, le batteur complètement frappé, qui, justement frappe ses fûts dans tous les sens, sans pour autant y perdre en tempo, fait fracasser toutes nos dents. Va falloir appeler un dentiste ! Ça tombe bien, puisque c’est “Dentist Blues” qui vient tout de suite nous exploser les esgourdes. Pendant ce temps, STOOF joue au foot avec les chaussures d’IRON MUT qui traînent sur la scène.
Le défibrillateur est toujours bel et bien fonctionnel et sa charge électrique est abondante. On se prend des châtaignes et pas que, vu qu’une des godasses m’atterrit dessus, lol !!
“Monkey Suzuki”, voit donc Mr NEWTON en caleçon et en chaussettes, hurler dans son micro ! Le groupe cavale en continu d’un côté à l’autre de la scène. Ça speed, sans discontinuer mais ce n’est pas au détriment du groove, l’une des armes principales du combo pour nous garder éveillés. Et voici que STOOF, torse nu, lui aussi, décide de descendre de scène pour mieux nous faire admirer ses pectoraux et nous démontrer son talent. Quel show !
C’est sur un “New One”, titre qui fait office de ghost track sur leur excellent dernier album et que Mr NEWTON adore, que se termine ce show particulièrement chaud, comme je vous l’avais signalé au début de mon report.
Il était temps que ça se finisse ! Les musiciens sont en sueur et complètement épuisés par cette débauche d’énergie. Ils ont assuré un show démentiel. Plus visuel que technique, mais on s’en fout, c’était rock‘n’roll !!!!
Quelle soirée mes aïeux ! Que de rigolades !
Ça ne fait aucun doute, comme l’appareil dont ils portent le nom, les DEFIBRILLATORS accroissent fortement les chances de survie d’une personne en arrêt cardio-respiratoire. Et dire qu’ils se sont créés à la suite d’un pari et autour d’une bouteille de Jack Daniels !
Je vous le dit haut et fort, un show des DEFIBRILLATORS, ça ne se raconte pas, ça se vit !
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