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RATTLESNAKE

Report by SEB 747

Aujourd’hui, en France, nous fêtons l’armistice. Moi, je préfère aller faire un tour chez nos amis genevois pour aller voir le deuxième jour du Radar Festival à Lancy. Pourquoi seulement le deuxième jour, et non le premier vous demandez vous ? Eh bien, à cause d’un MAD SIN l’avant-veille, qui m’a littéralement épuisé.

Alors, reposé comme il se doit, je prends la direction du canton de Genève, dans la troisième ville la plus peuplée de Suisse. En plus, chantilly sur le gâteau, ce festival est entièrement gratuit. Du coup, je fais des économies. Mdr.

Ce festos, troisième du nom, se déroule, contrairement aux deux années précédentes dans un autre quartier. M’est avis que les organisateurs ont dû voir moins grand cette année. Ben oui, puisque à la place du Grand-Lancy – les deux années précédentes – nous nous dirigeons vers le Petit-Lancy. Bon, celle blague-là elle est faite, passons à autre chose. Lol.

La villa Tachinni accueille pour cette seconde soirée quatre groupes. Sur l’affiche, je reconnais un nom : ROADFEVER. Tiens, pour une fois, je connais un groupe, ça change ! Et en plus, cerise sur la chantilly du gâteau, je les ai déjà vu en concert ! Trop top sur ce coup-ci. Bon, je le concède, il y a un autre nom aussi, RATTLESNAKE (je commence à en connaître des noms de groupes suisses, non ?) mais, je n’ai encore pas écouté, ni eu l’occasion d’aller les voir en live. Ce sera chose faite ce soir.

Mais, trêves de bavardage, et passons au concert… Enfin, pas tout de suite, il faut aussi parler du trajet. Je sais qu’en Suisse, l’horloge est réglée comme un coucou et qu’il ne fait pas bon arriver en retard, surtout si l’on veut voir le premier groupe !

Ledit groupe est annoncé pour 19h pétante. Allez comprendre pourquoi je me dis que j’ai le temps pour arriver. Malheureusement pour moi, la route est détrempée, le temps est exécrable et il faut être prudent sur la route. Du coup, le syndrome Ti-Rickou me rattrape, et je rate carrément le premier groupe. Il faut dire, pour ma défense, que j’ai eu du mal à trouver de la place pour me garer et que les sempiternels feux après la frontière ne sont pas fait pour arriver à l’heure. On dirait même qu’ils le font exprès ! Mdr.

RANDOM PLAY

Je débarque donc juste au moment où RANDOM PLAY a déjà commencé son set. Et là, je tombe des nues. C’est très bon ! Je ne connaissais absolument pas. On est dans une veine très hard mélodique. Je dirais même du rock avec des grosses guitares et un batteur, DENIS, complètement frappé. Au moment où je prends place dans la salle, celui-ci sort de derrière ses fûts et va faire du air guitar aux côtés de la chanteuse ISA.

L’ambiance est au beau fixe à ce que je vois. On sent l’envie de ces musiciens de jouer ensemble. La section rythmique est ébouriffante. DENIS et TIKI, le bassiste, ont un jeu très fin. Ils sont appuyés par les riffs accrocheurs et les solos de JEAN-LOUIS. Et quel timbre de voix ISA ! Très mélodique, et captivant, il nous fait voyager au travers du rock sous toutes ses formes. J’en aurais bien repris une goutte, moi ! Ça m’apprendra à arriver en retard !

En parlant de gouttes, je décide d’aller me rafraîchir un peu les idées le temps qu’ils changent de plateau, et le temps – celui de dehors – n’est pas clément. La pluie a redoublé d’efforts. Du coup, ce n’était pas une bonne idée ! Vite, je rentre avant d’être trempé et je constate que le nombre de spectateurs a légèrement augmenté.

RATTLESNAKE

Il faut souligner, quand même, que RATTLESNAKE et ROADFEVER sont les têtes d’affiche de ce festival. D’ailleurs, Il est temps pour le serpent à sonnettes de faire son entrée. Comme l’an passé, et comme RASH PANZER la veille, le groupe est en bonne place sur l’affiche. 

Dès l’entame des premiers accords, le public se rapproche ostensiblement de la scène. Les lights sont excellents et le son est ébouriffant. C’est la qualité suisse ! La machine à smog, bien que présente derrière le groupe, reste relativement discrète. Que du bonheur ! Et de la bonne humeur ? Bien sûr, et par les temps qui courent, voir des visages plus que souriants, est toujours agréable.

RATTLESNAKE

Le coupeur de bois qu’est le batteur DYLAN (le fils de RAPH le chanteur) et la vrombissante basse de BASTI font des merveilles, sous les riffs venus d’on ne sait où d’INDY. Raph a la voix rocailleuse qui vous écorche les oreilles avec du papier de verre. Il est dopé au Jack Daniels et à la bière… des RATTLESNAKE bien entendu ! D’ailleurs, il en fait profiter le public en leur offrant une bouteille à se partager. Les fans du groupe sont enchantés et boivent jusqu’à plus soif. À croire, qu’ils ne demandaient que ça. Lol !

Le serpent à sonnette frappe plus vite que son ombre. Les titres sont très bons et font vibrer le public. INDY va se promener devant les spectateurs, enfin, surtout devant le sexe opposé et RAPH va headbanguer avec des fans.

Les musiciens sont très mobiles sur scène. INDY ne tient pas en place. Il finira assis sur la scène. “Hell To Pay”, “Gimme A Reason”, “Hell And Back”, tous des titres qui te font bouger ton arrière-train sans même t’en rendre compte. Comme disait mon compère Steve*74 l’an passé, le spectre AC/DC n’est pas très loin. J’irai même plus loin, en disant que l’esprit de BON SCOTT s’est incrusté dans la voix de RAPH ! C’est excellent !!

Le groupe est toujours très animé sur scène et les spectateurs tapent du pied, des mains, headbanguent, chantent les refrains. INDY est à fond, ses riffs sont mordants. BASTI est un métronome sous les coups de haches de DYLAN. RAPH quant-à lui fait le grand écart, chante à genoux, joue avec son pied de micro, headbangue comme un damné. En clair, l’atmosphère est électrique et rock ’n’roll et, comme dirait un célèbre présentateur TV – un certain Jean-Pierre F. de Marseille- nous passons une sacrée soirée !

RATTLESNAKE

RAPH s’adresse au public : « Hé le Radar ! tu prends la main gauche, tu prends la main droite et tu tapes dedans ! ». Voilà “Rattlesnake Girl” qui sort des enceintes. Quel super morceau ! On croirait entendre le frétillement de la queue d’un serpent à sonnettes ! Les titres s’enchaînent devant le public en feu. Les premiers rangs s’époumonent sous les refrains du groupe.

Puis vient le moment de clore ce set et RAPH nous annonce qu’ils vont fêter leur cinquième anniversaire le 9 Décembre au Bouffon de la Taverne. Il ne faudra pas rater ça ! « Ne partez pas tout de suite car il y a un super groupe qui vient juste après. C’est ROADFEVER » nous annonce RAPH.

Comme le temps à l’extérieur ne s’est toujours pas amélioré, je décide de rester à l’intérieur. Après la traditionnelle pause hydratation, je jette un œil sur les superbes maquettes de RENE DURON, « Le Rock en Diorama » exposées à l’arrière de la salle. Elles représentent des scènes de groupes de métal. Que ce soit celui de RAMMSTEIN, de KISS, d’ALICE COOPER, de MOTLEY CRUE ou de QUEEN, la richesse de détails est impressionnante. Quand la passion devient un hobby…

ROADFEVER

Avant d’aller retrouver ROADFEVER que j’avais quitté en juin, je croise quelques copains et copines, le chanteur de ETERNAL FLIGHT qui distribue des flyers pour son prochain concert avec SIDEBURN le 25 novembre, et Suzy, ancienne rédactrice de feu le magazine de rock suisse Transit, venue soutenir son mari guitariste de RATTLESNAKE. Il y a même le chanteur guitariste de CHAINER, qui lui, cherche un batteur. À bon entendeur…

Du coup, le temps passe vite et RAPH nous annonce les ROADFEVER. Alors, tel Speedy Gonzales, la souris la plus rapide de tout le Mexique, je me remets devant la scène. Je ne voudrais pas manquer le début !

Que de temps passé depuis ce 7 mai 2011 à Saint-Prex en Suisse, où, venu voir PRETTY MAIDS, je tombe sur ce groupe dont j’avais à peine entendu parler. À l’affiche avec ANA POPOVIC et ULI JOHN ROTH, je me souviens avoir pris une grosse claque. Je suis devenu fan du premier coup.

ROADFEVER

Depuis, les années ont passé et je me rends compte que ça va faire la quatrième fois que je les vois. Plus ça va, plus j’adore. Cette voix ! Le côté groovy et entrainant de MANOU, la chanteuse, est toujours aussi génial. D’ailleurs, ce ne sont pas les afficionados présents ce soir qui me diront le contraire. La salle n’a pas désempli. Ils sont restés pour voir le dernier groupe de la soirée, c’est cool !

“Wheels On Fire” démarre, c’est le cas de le dire, sur les chapeaux de roues. Le public est sur-motivé et commence déjà à reprendre les refrains. Et on enchaîne avec “Break Down The Walls” ! Ouah, quel titre ! Et ce refrain qui ne te quitte plus ! Perso, moi, j’adore.

En plus, ce soir nous avons droit à une set liste longue comme le bras ! Les ROADFEVER vont nous jouer dix titres ce soir et ils sont super motivés. Il faut dire aussi que le public est beaucoup plus nombreux que la dernière fois où je les ai vus.

JESSIE BE, le bassiste, est en super forme. Il bouge beaucoup plus qu’à l’Undertown. Les riffs de DAVID sont toujours aussi mordants. Il martyrise toujours autant les cordes de sa Gretchen. RANZO, le batteur remplaçant et actuel NOW OR NEVER, est bien en place. Il a pris ses marques et cela se ressent. MANOU, elle, va faire chanter son public en lui tendant régulièrement son micro. Et le public en redemande ! Cela fait plaisir à voir.

Pas de répit, les titres sont débités les uns après les autres. De « Outside » à « Black Moon Breeze » ou de « Roadfever » – durant lequel MANOU n’aura de cesse de faire participer la salle – à « Do The Right Thing », je suis aux anges !

« Ce soir, nous ne jouerons qu’un titre qui n’est pas de nous » nous dit MANOU, et c’est la reprise de BLACK SABBATH « War Pigs ». On ne tient plus le public. Deux fans absolus décident de se jeter l’un sur l’autre en prenant de l’élan. Du coup, ils sont suivis par plein d’autres. Tout le monde se marre. L’ambiance est vraiment bonne.

Pour moi, il est temps de plier bagages. Sur la set list, il reste encore des morceaux mais, malheureusement pour moi, je ne peux rester. En plus, il se fait tard et j’ai encore une bonne heure de route sous la pluie qui, décidément, ne veut plus s’arrêter. En tout cas, je suis super heureux d’avoir assister à ce festival et de m’être fait violence pour bouger.

Vivement l’année prochaine !

ROADFEVER

NASHVILLE PUSSY

Si vous suivez le Webzine de Ti-Rickou depuis longtemps, vous savez que NASHVILLE PUSSY, j’aime vraiment. Je suis donc mega content de les revoir. En plus c’est pas loin de chez moi. Trop bien ! Pour une fois, j’ai le temps de manger tranquillement avant d’aller voir un concert et j’en profite !! Du coup, il faut quand même que je fasse gaffe pour ne pas arriver à la bourre car il y a trois groupes à l’affiche se soir et que si j’en loupe un, je vais me faire charrier grave !!

Bon, le parking est bien plein, donc à priori, le concert va être bien rempli et il y a la queue devant la porte, ce qui, normalement, signifie que je ne suis pas à la bourre. Gagné pour les deux ! Le premier groupe n’a pas commencé que la salle est déjà bien pleine donc je me glisse sans attendre dans la foule pour me placer pour les photos. Déjà, 11 LOUDER lance les hostilités.

11 LOUDER

Bon, les 11 LOUDER, c’est quatre musiciens de la région qui font du… allez on va dire, du fucking rock’n’roll. Un mélange de MOTORHEAD avec un soupçon de punk, tout ça à donf. Je suis un peu surpris, ils jouent avec un seul guitariste ! Le chanteur a posé la sienne en loges ce qui fait qu’il est plus libre pour bouger et se consacrer au chant.

Je trouve que la formule trio leur va bien. Ca déménage sévère sa mère-grand dans le poulailler ! Parfait pour mettre tout le monde dans l’ambiance. Le chanteur descend dans la foule et fait faire un circle pit au public. Ca bouge, il fait chaud !

SINNER SINNER

Je profite de la pause pour aller me rafraîchir avant l’arrivée du groupe support de cette tournée, SINNER SINNER. Si j’ai bien compris, c’est un groupe dont le chanteur vient des Pays-Bas et le reste de L.A.

Allez, c’est parti ! Et là, c’est plus compliqué pour définir le style dans lequel ils évoluent. C’est du punk, blues métal moderne. C’est bien fait, bien joué mais un peu propre pour moi, même s(ils maîtrisent très bien le live. Ils communiquent bien avec le public très chaud maintenant. Le chanteur va lui-aussi faire un tour dans la fosse au milieu du public. Perso, j’ai du mal à accrocher et à rentrer dans leur univers.

NASHVILLE PUSSY

Bon, re-pause hydratation avant de me frayer une place pour les NASHVILLE PUSSY !!! Appareil photo bien accroché ? Oui, je suis prêt. Et ça démarre comme un rouleau compresseur ! A fond la caisse, en mode “les freins, c’est pour les lâches” ! La machine à grosses baffes hard boogy est en marche. RUSTY SUYS, la lead guitar part comme un Jack in the box. Elle est aux taquets, ses cheveux bougent tout seuls. Elle mérite vraiment son surnom de ANGUS féminine ! BLAINE CARTWRIGHT fait aussi le show. Il chante, joue de la gratte, donne à boire à sa femme et s’hydrate bien (bah oui, il fait chaud dans la salle !).

La bassiste BONNIE est bien en place. Elle est bien intégrée maintenant et participe au spectacle. BEN THOMAS, le batteur est lui aussi mieux que la dernière fois où j’ai vu le groupe. Il tape comme si sa vie en dépendait.

La set list est composée de morceaux de leurs différents albums. C’est une arme très puissante qui agit sur le public chaud comme la braise qui bouge, chante et s’éclate…. Même un peu trop en ce qui concerne une poignée de jeunes qui se croient à une soirée punk ou black métal, mais à part ça, l’ambiance est mega bonne.

Il faut dire que NASHVILLE PUSSY ne laisse pas de temps mort ! Et il faut le dire, avec des brûlots comme “Piece of ass”, “Go to Hell” ou “Pussy is not a dirty world”, c’est normal !

BLAINE a soif. Il attrape son chapeau pour boire dedans et arrose le public de bière ! C’est sans compter sans RUSTY qui recrache à longs jets le JACK que BLAINE lui verse dans la gorge !

L’ambiance ne retombe pas après le rappel et les NASHVILLE PUSSY terminent en apothéose avec “Go Motherfuckers, go !” qui clôture un set ultra-vitaminé et rock’n’roll. Les NASHVILLE PUSSY ont une fois de plus prouvé qu’ils étaient encore et toujours des putains de bêtes de scène, pas émoussés pour un sou. Le publique sort de la salle, un sourire banane aux lèvres. Direction le stand merch’ ou le bar ? Les deux !!! Eh oui, il faut bien un temps de décompression après une telle baffe !!

Un grand merci à la Tannerie pour nous avoir permis de vivre ce moment !!

Et long live rock’n’roll my friends !!!!

MAD SIN

Report by SEB 747

La veille au soir, je reçois un SMS de Steve*74 qui me dit textuellement :
« Tu sais que demain, nous devons aller à l’Usine pour faire un report sur MAD SIN ? »
« Euh… Ah bon ? J’étais vaguement au courant. »
« Oui, il y a trois groupes, dont les WASHINGTON DEAD CATS »
« Quoi ? Les WDC ? Les mêmes qu’on avait vu à Cluses il y a quelques années ? »
« Oui »
« OK ! Alors si c’est pour représenter W.T.R., allons-y !»

Ce soir, c’est Post Tenebras Rock qui, comme souvent à l’Usine, organise ce concert. Sous un ciel grincheux, nous partons en direction de Genève. Bon, pour se garer, c’est toujours la croix et la bannière. Si tu ne veux pas faire des kilomètres à pieds, il vaut mieux arriver tôt. Et du coup, partis plus qu’en avance, une place nous attend. Que dire de plus ?

Comme le concert est annoncé pour 20h et qu’il est encore tôt, nous arrivons devant des portes closes. Donc, nous décidons de faire un tour à pied sous un vent qui, lui, ne l‘entend pas trop de cette oreille. Alors, nous faisons un petit tour dans la chaleur du bar d’Urgence Disk Records, juste à côté, où les CD et Vinyls d’occasions pullulent à foison.

Bon, il est l’heure de rentrer. Lorsque ls portes s’ouvrent, l’heure annoncée est largement dépassée… bizarre pour des suisses !!! Après la fouille de rigueur, nous rentrons enfin dans l’Usine. Une première constatation, ce sera dans une configuration réduite que se déroulera le concert. Comme souvent à l’Usine, les lumières ne sont pas très vives et pour faire des photos, ça se complique, mais qu’à cela ne tienne, on va faire ce qu’on peut !

FRED RASPAIL

C’est à FRED RASPAIL d’ouvrir le bal. Ce one man band écume les clubs à travers toute l’Europe et même plus loin. Ce Berlinois d’adoption joue une sorte de folk thrash blues, mais tout seul. Une grosse caisse et une caisse claire devant lui, assis sur un tabouret, guitare sur les genoux, et c’est parti ! Pas chiant pour un sou, contrairement à ce que l‘on aurait pu penser ! Le public se laisse prendre au jeu. D’abord timides – il y a une place énorme entre la scène et les premiers rangs – les spectateurs se laissent emmener par ces incessantes ritournelles hantées par des esprits de pin-up possédées et investissent rapidement le devant de la scène.

Ce type sait faire renaître un orchestre fantôme à lui tout seul. Il est seul sur scène mais, si vous fermez les yeux, vous verrez un groupe apparaître. C’est cool ! Les morceaux s’enchaînent devant un public, qui s’amuse et bouge en cadence. On passe un agréable moment. C’est un peu le calme avant la tempête.

La fin de son set se déroule sous les applaudissements des spectateurs conquis par une prestation fort sympathique. Mon pote Steve*74 me balance en rigolant que  « De Raspail, il ne connaissait que la station de métro à Paris et le boulevard du même nom, et que maintenant il connaîtra le chanteur ! » On apprend vraiment à tout âge !!

MAD SIN

Alors qu’on s’attendait  à voir débouler les parisiens de WASHINGTON DEAD CATS, ce sont à notre plus grand étonnement les MAD SIN qui investissent la scène. Tiens, ils n’ont pas de chanteur ? Bizarre, il me semblait qu’il y en avait un. C’est St VALLE le contrebassiste qui officie au chant avec le batteur. Très insolite comme configuration. Encore plus space, je ne reconnais pas le deuxième gratteux, ni le batteur. Mais c’est KOETFE DEVILLE ! D’habitude il est au-devant de la scène, pas derrière !

Après deux titres qui permettent à l’Usine de s’échauffer, KOETFE vient nous parler. Une feuille dans les mains, il essaie de s’exprimer en français. « Bonsoir ! Ça va ? Vous allez bien ? Well, vous zavéye pas MAD SIN complite ce soir. I’m not the drummer. And his not the deuzzième ? Guitare ! » nous dit-il. « The guitarist, disparou ? disp heure hue ? DISAPPEAR ! and the drummer, la batterie, his sick !! »

Il nous explique que son batteur a eu des soucis familiaux et a dû rentrer chez lui… et qu’ils ne savent même pas où est passé MANNY ANZALDO, leur second guitariste. Mais, malgré leurs déboires, ils ont quand même tenu à faire le déplacement. Trop la classe ces gars !

30 ans que le groupe existe. Ici, nous n’avons pas affaire à des débutants. Formé en 1987 dans un quartier de Berlin Ouest, près du mur, les MAD SIN jouent un psychobilly qui déboîte sa grand-mère en short devant le Prisu ! D’ailleurs, passé la surprise des deux premiers titres et des explications de KOETFE, le public se met en feu. St VALLE, trop content de co-détenir le micro s’éclate comme un fou. Cela se lit sur son visage radieux.

Que ce soit RAMON MIGHTY ou ANDY KADILL (le remplaçant au pied levé de MANNY) les gratteux font bouillir l’Usine de tous les côtés. Ou les coups de butor et non de butoir de KOETFE, qui reprend là un rôle qu’il avait délaissé en 1996 pour se concentrer sur le chant. La frappe est aussi lourde que le personnage. Je ne sais pas comment la batterie a pu résister à son jeu. Je suis conquis.

Il devient vite compliqué pour nous de rester devant. Les télescopages des spectateurs présents ce soir empêche toutes tentatives de se tenir face à la scène, sans se retrouver écrasé comme une crêpe. Du coup, on préfère s’installer un peu plus en retrait sur le côté. C’est plus « safe ».

MAD SIN

MAD SIN

Et dire que l’on qualifie MAD SIN de « rockabilly sous speed, qui rencontre du hardcore keupon métallique et satanique » ou de « Lemmy qui joue avec un Elvis des 50’s sous Viagra ». Je ne peux qu’être en accord avec ça ! Ce n’est pas ma came, mais c’est tellement bien fait. Le bonheur de jouer leur musique se lit en plus sur leur visage, et ça fait plaisir à voir.

“I Shot the Sheriff”, ou “Last Gang Standing” sont des titres qui me sont restés en tête, tout comme “Outta my head” ou bien encore “Speak no evil”.

La prestation est de courte durée et il est déjà temps de finir. Ben, où diable est-il passé notre ami St VALLE ? Il est fou ? Il descend dans le public pour jouer contrebasse derrière la tête ! Les spectateurs n’en perdent pas une miette. Un cercle c’est formé autour de lui. Et le voilà qui allume sa contrebasse et enflamme un fumigène attaché sur la tête de son instrument. C’est excellent !
Les MAD SIN ont fait le show qu’il fallait, malgré les soucis rencontrés. Il y a d’ailleurs une certaine similitude avec un certain ADAM BOMB : la contrebasse entourée d’une lumière, la pyrotechnie et les problèmes avec les musiciens. Si ce n’est pas copié, ça !! lol.

WASHINGTON DEAD CATS

Ce n’est pas tout mais il va falloir faire de la place pour les WASHINGTON DEAD CATS. Je ne sais pas comment ils vont bien pouvoir faire pour séduire le public, vue la manière dont les MAD SIN ont enflammé l’Usine…

Les WASHINGTON DEAD CATS sont issus, comme ils le disent si bien, des bas-fonds parisiens, et non de Washington, comme leur nom aurait pu vous le faire penser. Ils jouent ce qu’ils ont appelé du psychobilly. Pour définir le style, c’est aussi simple qu’une recette de grand-mère. Vous prenez un soupçon de punk, une louchée de garage 60’s et un soupçon de swing. Vous mixez le tout avec du mambo, mélangé à du rocksteady et, surtout, saupoudrez le tout de surf rock et de bonne humeur. Vous obtenez WASHINGTON DEAD CATS. Mais, arrêtons là la cuisine, et passons au déroulement du concert.

La section cuivre, KALL HIM G.G et JUJU, saxophone et trompette, habillés comme un équipage de Star Trek, investissent le côté de la scène. Elle est suivie par SEAWEEDYO, le batteur au chapeau de cow-boy, YOU RIP le bassiste au pantalon écossais et THE DUKE le guitariste, beaucoup plus discret que ses compagnons de jeu.

WASHINGTON DEAD CATS

Les premières notes de l’intro, “Lobster”, démarrent et le public revient vite devant la scène. Moi qui pensais qu’il aurait déserté la salle, tel ne fut pas le cas. Malgré l’heure tardive – il est déjà minuit passé – l’Usine ne s’est pas vidée.

MAT FIREHAIR, le chanteur arrive sur “I’m a Dead Cat”. Il est le seul rescapé d’il y a déjà 30 ans. Pieds nus sur le plancher, il débarque comme un fou furieux, entraînant avec lui le public qui se remue de plus en plus. Incroyable ! Un petit speech sur qui préfère les vinyls et qui préfère les CD, et c’est “Only Vinyl is cool” qui est joué. Puis, ils enchaînent sur “Juju (Wowow) !” et tout part en live. MAT prend la scène à lui tout seul, laissant ses camarades faire ce qu’ils peuvent pour se montrer digne de sa prestation. Il est remonté comme un coucou suisse. Il saute dans tous les sens, prend la pause et repart de plus belle.

Pour annoncer le titre “Treat Me Bad”, MAT nous raconte :
« J’ai été marié 92 fois et été quitté 96. Alors je dis, traites-moi mal, comme ça, quand tu partiras, je ne souffrirais pas ». Joué tambour battant ce titre est excellent. Tout le long du show, Mat ne tiendra pas en place. Haranguant son public, le faisant chanter les refrains en chœur, sous la section rythmique de SEAWEEDYO et YOU RIP, accompagnés de main de maître par les cuivres et soutenus par les riffs de THE DUKE. 5 titres plus tard, MAT fait chanter le public sur “Oumamamama”, un refrain facile à retenir, qu’un public aux taquets ne se fait pas prier pour reprendre.

Cependant, il se fait de plus en plus tard, et j’ai comme l’impression que le public déserte la salle. Mais ce n’est pas ça qui empêche nos amis parisiens de continuer à jouer haut et fort !

MAT nous explique entre deux morceaux que leur camion avec tout le matériel dedans a décidé de rendre l’âme à Annemasse et que des techniciens de l’Usine sont venus les chercher pour les emmener ici, d’où le retard et l’heure tardive de ce concert. Finalement, une fois expliqué, on comprend mieux le déroulement d’une soirée.

Toujours pieds nus, le chanteur décide qu’il fait trop chaud dans la salle, et fini par enlever son pantalon faisant apparaître un caleçon avec des têtes de tigres (c’est une habitude chez lui de finir dans cette tenue). Ce type est complètement « tigré » ! Mdr. Après le chanteur des DEFIBRILLATORS qui avait lui aussi terminé en slip, je suis gâté !!!

Ah, voilà enfin le morceau que je préfère “Crazy Voodoo Woman”. Quel refrain entêtant ! Il ne veut pas quitter ma boite crânienne, c’est malin ! Et c’est sur ce morceau que se finit le show. Sauf que KALL HIM G.G, le saxo ne l’entend pas de cette oreille et continue le refrain. Il est vite repris par le public qui n’en demandait pas tant, puis par les musiciens avant que MAT ne ré-attaque le refrain pour finir en hurlant.

WASHINGTON DEAD CATS

Il est déjà 1h30 du matin et ce n’est pas encore fini. Cependant, pour nous, il va falloir rentrer. Nous ne pouvons rester, il nous faut retrouver notre doux foyer. Mais avant de partir, nous croisons la crête rouge du contrebassiste de MAD SIN et prenons des photos. Dehors, les autres membres discutent avec leur public à bâtons rompus.

Bilan de cette soirée

Une étrange découverte avec FRED RASPAIL, une impressionnante trouvaille avec les MAD SIN et une consécration pour les WASHINGTON DEAD CATS.

Un grand merci à PTR pour cette soirée.

BLACKIE LAWLESS – WASP

Quand j’ai vu la date de WASP à Lyon, j’ai tout de suite regardé dans quelle salle c’était. Ouf, c’est au Transbordeur ! Cette fois-ci, ça devrait le faire, ils devraient jouer. Pour ceux qui ne sont pas de Lyon, vous devez vous demander pourquoi c’est important… Eh bien, c’est parce que la dernière fois où WASP devait jouer à Lyon, ils ont annulé à quelques heures du début du concert – pourtant full – car la salle était trop petite pour eux. Là c’est bon, le Transbo, ça fait le triple !

Deux jours avant le concert, le groupe prévu en première partie, BEAST IN BLACK est annulé. Ca part fort ! Un jour avant, Mediatone réussit à trouver un groupe pour ouvrir. Je suis content, FLAYED, je les aime bien. A midi le jour du concert, WASP refuse qu’il y ait un groupe local en première partie et donc ils joueront tout seuls.

A 16h30, avant de partir, je vérifie quand même que le groupe soit bien arrivé et qu’il soit dans la salle avant de prendre la route. On n’est jamais trop prudent ! Mais bon, avec WASP on ne sait jamais.

Même devant la porte, j’ai toujours l’appréhension qu’ils pètent un câble et qu ils ne veuillent plus jouer.

A priori si, ils vont bien jouer. Il y a beaucoup de monde dans la salle mais c’est loin d’être blindé. Pas que les lyonnais n’aiment pas WASP mais, même si le lyonnais n’est pas rancunier, il n’oublie pas… Un peu comme ma femme !

Etant donné qu’il n’y a pas de première partie, on pensait que ça allait commencer plus tôt. Que nenni ! Du coup, on a le temps de papoter entre nous devant les belles barrières. En arrivant, j’ai eu droit à une bonne nouvelle, enfin surtout une bonne nouvelle pour les photographes : il y a un crash barrière. Sauf que la mauvaise nouvelle qui a suivi directement c’est que BLACKIE ne veut pas qu’on y soient !

BLACKIE LAWLESS – WASP

Bon 21h, ça commence enfin. La projection du début du film “The Crimson idol” sur trois écrans géants annonce l’arrivée du groupe qui ouvre sur “The Titanic Overture”. Le film va d’ailleurs être projeté en intégralité. Plus ça va, plus je suis content, moi. La lumière est presque absente et en plus BLACKIE LAWLESS se place juste dans l’axe d’un beau spot rouge dirigé sur sa tête. Et badge sur le perfecto, on a trois morceaux pour faire des photos comme on peut… au milieu de la foule ! Mais là, je m’égare.

Musicalement, ben on savait. C’est un special anniversaire de “The Crimson Idol” donc on va avoir droit à l’intégralité de l’album. Et donc évidement, comme toujours dans ces cas-là, il y a des morceaux qu’on aime et d’autres qu’on aime moins. Mais bon, je ne vais pas jouer les vierges effarouchées, j’étais prévenu.

Il faut bien dire que ce n’est pas l’album qui bouge le plus de WASP et du coup, il y a des moments un peu longs. Non chérie, pas mou du genou ! WASP nous fait une interprétation très détachée, BLACKIE est pas mal en retrait et il ne communique pas du tout avec le public. Mais bon ça peut être comme ça quand c’est un context album… Et puis, les autres musiciens en revanche bougent bien !

Sinon le son est bon, très bon. Comment ça trop bon ? Ce n’est pas moi qui le dis mais les mauvaises langues à côté de moi qui se déchaînent. En même temps, comment ne pas se rendre compte que la voix est superbe… et qu’il n’y a aucun défaut. Le public qui, comme moi, a non pas un certain age mais un âge certain (c’est vrai qu’on n’est pas embêtés par les jeunes qui sautent partout) apprécient de les revoir en live. Toute cette partie du show est bien rodée, trop bien rodée même car du coup, il manque, pour ma part, un peu de folie. 

BLACKIE LAWLESS – WASP

Bon, c’est le moment de vérité, les rappels. Alors là, on va voir si on a été gentils et s’ils sont de bonne humeur. Donc en clair, est-ce qu’ on va avoir trois morceaux ou quatre ? Allez, changement total de décor, lumières vives, ça booste.  Sur les écrans géants, ce sont maintenant des images d’archives du groupe qui sont projetées. On va bien avoir droit à quatre morceaux : “L.O.V.E. Machine”, “Wild child “, “Golgotha” et bien-sûr “I wanna be somebody”Et là, c’est de la folie douce dans le public, ça chante, ça hurle (oui chérie, moi le premier !) et BLACKIE communique enfin avec le public. C’est le moment que j’apprécie le plus de ce concert. J’aurais bien aimé qu’ils fassent un spécial premier et deuxième album, moi ! Bref, on termine en apothéose.

C’est fini. Je vais faire un tour devant le merchandising mais vu le prix des choses vendues, je vais renoncer… comme je vais renoncer à essayer de rencontrer BLACKIE LAWLESS, d’ailleurs.

Je dis au revoir aux copains que ce concert laisse très partagés – cinquante pour cent sont très heureux et cinquante pour cent sont très déçus. On s’interroge mutuellement pour savoir sur quel concert on va se revoir prochainement et on est tous d’accord : au rythme où s’enchaînent les dates en ce moment, ça risque d’être très bientôt !

Un grand merci bien-sûr à MEDIATONE pour avoir quand même pris le risque de faire jouer WASP.

Comment chérie ? Tu voulais voir, tu as vu et on ne t’y reprendra plus ? Bah, la vérité… on fait parfois avec et parfois sans !