Ce soir, je reçois un SMS de mon ami Steve*74 : « Regarde ta messagerie il y a un concert ce soir au Chicago. » « Euh, je n’ai rien, c’est quoi ? » « Du Rock » « Dans le genre ? » « Regardes ton mail et tu le sauras »
Chose ordonnée, chose faite. Je regarde mes mails et lis : “Lester GREENOWSKI, punk-rocker italien. En l’espace de 10 ans – de 2002 à 2012 – il a enregistré sept albums, plusieurs EP et fait plus de six cents concerts dans toute l’Europe. Il enregistre un album avec HONEST JOHN PLAIN (légende vivante) “Honest alive”. 2014, il débute sa carrière solo, sortie de l’album “It’s Nothing Serious Just Life”. Il tourne comme bassiste des CRYBABYS (JOHN PLAIN, DARRELL BATH …) dans toute l’Europe. 2016, Lester joue en première partie de RICHIE RAMONE (RAMONES) pour toute la tournée européenne. En 2018, il enregistre quatorze titres à la basse pour le nouvel album de JOHN PLAIN “Vocal Remover Requested” ; album sorti ce 11 octobre.
LESTER GREENOWSKI @ Chicago Bar – Annecy
Et le voilà le Jeudi 18 octobre en concert au Chicago Bar ! Forcément, je me dis que c’est un concert à ne pas manquer. Trop content de n’avoir pas à courir aux quatre coins de l’Europe pour assister à ça !
Arrivé sur place, j’entends des riffs monstrueusement punk-rock à l’extérieur. Je me précipite donc à l’intérieur retrouver mon copain Steve*74. La petite salle attenante au Chicago est pleine à craquer. Il faut dire qu’elle ne peut contenir énormément de monde. Ce sera donc un concert intimiste. Enfin, pas si intimiste que ça car LESTER en bon rockeur qu’il est, déménage ! Adepte d’un rock’n’roll direct et accrocheur, il nous démontre son penchant pour le punk, le hard-rock et le garage. Les musiciens qui l’accompagnent en tournée sont super bons et font un barouf d’enfer. Les spectateurs s’éclatent et nous aussi.
LESTER parle en français avec un fort accent italien et nous explique tous les titres qu’il interprète. Il nous parle aussi de ces journées interminables à composer des chansons avec HONEST JOHN PLAIN.
Pas besoin d’être sorti de Saint-Cyr pour se rendre compte que son punk garage rock est excellent. Il suffit de voir toutes les personnes présentes ce soir hocher la tête de haut en bas, taper du pied, remuer des fesses, voire carrément se jeter par terre (oui, bon, il faut dire que pour ce cas-là, l’alcool avait fait pas mal de dégâts, lol !). Le son est fort et dépote grave.
LESTER est un véritable chien fou et n’hésite pas à s’avancer dans le public pour jouer ses morceaux embarquant pas mal de quidams inoffensifs. Bonnet sur la tête, il bouge dans tous les sens malgré l’étroitesse du lieu. Les deux gratteux soutiennent le chanteur de riffs magistraux et la section rythmique est imposante. Ils donnent l’impression que ça fait des années qu’ils jouent ensemble, alors qu’en fait ils ont été recrutés par LESTER en support à sa tournée française.
La bonne ambiance qui règne dans le Chicago permet de prendre une vraie claque. Tous les morceaux sont des tubes en puissance… qu’on n’entendra malheureusement jamais sur les radios grand public. Evidemment.
Les titres ayant défilés à vitesse grand V, LESTER nous dit au revoir et s’en va dans les loges. Comme pour nous il a fini, nous récupérons les set lists jonchées sur le sol, histoire d’avoir un souvenir de cette soirée. Sauf que se pose la question de savoir s’il peut continuer encore un peu. LESTER est OK et il reprend le micro pour entamer de nouveaux titres… Il nous dit qu’il n’a pas besoin des set lists vu qu’il fait du rock‘n’roll et que les morceaux, il les connait sur le bout des ongles. Nickel !
Et de nouveau, nous avons droit à une déferlante : des covers des NEW YORK DOLLS, des RAMONES aussi, et des titres de son dernier album qui sonnent l’hallali.
Dès la fin du concert, LESTER s’installe à une table et signe des autographes à tout va. Il discute même (et toujours en français, s’il vous plait !) avec ses fans pendant qu’il met en vente T-shirts et CDs. Un musicien très accessible et gentil. Nous avons été scotchés par cette interprétation hyper enrichissante. Une grosse découverte !!!
Un grand merci à Action Records et Jean Cataldo pour nous avoir organisé ce show !
Je suis méga content de faire une nouvelle interview de FRANCK CARDUCCI car en très peu d’années, son groupe s’est révélé une valeur montante du classic rock partout en Europe. Et ce, même dans la perfide Albion pourtant pas prompte à encenser des groupes made in chez nous !
De plus, il lance un nouveau concept avec un personnage exubérant, ARION SUPERSTAR (un peu à la ZIGGY STARDUST en moins androgyne et avec beaucoup de copines très mignonnes !). Je suis donc très heureux de pouvoir en apprendre un peu plus mais je suis un peu dépité que ARION himself n’ait pas pu se libérer !!
Interview réalisée le 26 septembre 2018 aux Arts dans l’R de Peronnas
Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas mis les pieds au Brin de Zinc. Aussi, lorsque je regarde mon agenda et que je constate que des brésiliens sont venus nous voir de si loin, je prends mon ami Steve*74 sur la route et roule ma poule en direction de Barberaz !
La route, je la connais par cœur et, même s’il existe beaucoup de trajets annexes pour s’y rendre, j’arrive à l’heure. Il faut préciser, que ce n’est pas moi le chauffeur, donc difficile pour moi de prendre des chemins de traverses ! Bon, ce n’est pas tout de parler de la pluie et du beau temps (plutôt de la pluie d’ailleurs ce soir), il faudrait peut-être commencer le report.
RESTLESS @ le Brin de Zinc
Ce soir, c’est avec “Sweet Girl”, suivi par “War” que le combo chambérien de stoner RESTLESS nous accueille. Composé de trois membres, le groupe donne de suite l’aubade à un public qui se récupère un uppercut dans la face et ce, sans préambules !! Les morceaux sont lourds et pesants (ils ont écouté BLACK SABBATH durant leur prime jeunesse) et par moment empreints d’un spleen profond.
Le bassiste chanteur à la voix du tonnerre qui gronde, possède une chevelure ayant de faux airs à PHIL LYNOTT, le côté métisse en moins. Le guitariste, avec sa Gretsch usée jusqu’au bois, nous applique des riffs lents et écrasants. Sa voix complète bien celle de son comparse. Le frappeur, derrière ses fûts, avec ses baguettes complètement ravagées, fait trembler les murs du BDZ.
Le groupe à la main lourde et assène le public de titres massifs, presque étouffants. Ça envoie le steak dans les riffs. C’est hyper intéressant. Ils me font penser à du ORANGE GOBLIN, par moment.
Les morceaux, moins rentre-dedans, tels que “Requiem” par exemple, amènent une mélancolie complètement maîtrisée, et renforcent le côté pesant. J’aime beaucoup et je prends mon pied avec délectation !
Toute bonne chose ayant une fin (sauf la banane qui en a deux. Oui, on sait Ti-Rickou !) c’est sur “Worthless”, un autre titre rapide et lourd, que le groupe tire sa révérence, laissant sa place aux brésiliens.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Le Brésil est un grand pays connu essentiellement pour ses footballeurs, la samba et le carnaval de Rio. Seuls quelques groupes métal comme SEPULTURA ou encore ANGRA ont montré le bout de leur nez dans nos vertes contrées, aussi quand un nouveau combo débarque à Chambéry, on y court sans hésiter !
Ce soir, nos brésiliens se nomment FAR FROM ALASKA. Formés en 2012 à Natal, dans l’état de Rio Grande du Nord, c’est un groupe de rock stoner garage avec de puissantes voix féminines, des riffs de tueur et des synthés de dingue. Ils commencent à faire leur trou au niveau international. En effet, ils ont remporté le prix “We Are the Future” à la 50ème édition du Midem à Cannes et ils ont joué l’an passé sur la scène principale du Download Festival à Paris. Composé de EMMILY BARRETO au chant, CRIS BOTARELLI à la basse et aux claviers, RAFAEL BRASIL à la guitare et LAURO KIRSCH à la batterie, le groupe est auteur de deux albums entre 2014 et 2017.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Mais, arrêtons d’enfiler les perles, et commençons par le commencement, à savoir : le concert en lui-même. Vêtue d’une veste de survêt’, lunettes rondes sur le nez, EMMILY me surprend par son côté totalement atypique. Mais dès qu’elle se met à chanter, elle s’installe dans la peau d’un personnage totalement différent de celui qu’elle semble être réellement lorsqu’elle est hors de scène. Elle a le diable au corps, c’est certain, mais en plus, elle déborde d’énergie.
Dès le second titre, elle pose la veste, puis les lunettes, arborant, tout comme CRIS un T-Shirt noir revendicatif. Bon, c’est écrit en portugais et j’ai dû chercher la traduction sur le net, je l’avoue ! Mais il est vrai que cela m’a interpellé tout au long du concert. Sur l’un, il est écrit : « Toque como uma garota » qui voudrait dire « Toucher comme une fille » et sur l’autre, celui d’EMMILY, « Lute como uma garota » qui veut dire « Se battre comme une fille ». À première vue, elles sont fières d’appartenir à la gente féminine !
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
La voix d’EMMILY, soutenue souvent par celle de CRIS – et parfois par celle de RAFAEL – énergique et charismatique, fait littéralement fondre le Brin de Zinc.
Nos nouvelles copines brésiliennes font même l’effort de parler deux trois mots en Français : « Soupaire ? Ça va ? Bienne ? Meurciii ! ». Cela finit de convaincre le public et de plus en plus d’adeptes viennent s’installer devant la scène. La salle commence à vibrer au son des musiciens.
C’est étrange, voilà que ma tête fait instantanément des mouvements de haut en bas. Et, en y regardant de plus près, une bonne partie du public fait la même chose. Ils sont, tout comme moi, devenus accro.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
EMMILY a souvent les yeux qui se révulsent, levant ceux-ci au ciel, interprétant ses titres avec une fascinante intensité. Elle s’entoure le cou avec le fil de son micro, se met à genoux, sa longue chevelure sur le visage, et continue de chanter. Son micro a l’air de faire partie de son corps, elle prend toute la scène.
Et, si seulement il n’y avait qu’elle… Nous pourrions nous concentrer sur sa prestation, en suivant de loin les autres musiciens. Mais CRIS, malgré un doigt sous attelle (comme quoi, être musicien est un métier dangereux, mdr), a autant d’énergie à revendre que sa comparse, ce qui pousse RAFAEL à se déhancher un peu plus qu’il ne semble le vouloir. EMMILY et CRIS, ont la danse dans le sang et sont complètement allumées. La chaleur du Brésil se sent dans leurs gènes. Elles sont en train de démonter un Brin de Zinc, qui n’en demandait pas tant !
Les relents punks et les synthés très présents donnent un côté techno qui déstabilise un peu mon ami Steve*74. Moi j’adore le côté rentre-dedans, frôlant l’indus parfois. Cependant, lorsque la basse prime sur le reste avec un gros son saturé, les morceaux reprennent de la niaque et ont une réelle volonté d’envoyer du bois. Ils reprennent ce côté stoner au garage rock. Ils sont intenses et puissants.
Et voilà qu’EMMILY nous annonce un titre qu’ils n’ont pas écrit. C’est un cover de BOB MARLEY, “Iron Lion Zion”. C’est complètement déjanté et ça a sûrement fait se retourner BOB dans sa tombe ! Perso, je préfère amplement cette version ! Après les chaleurs du Brésil et le froid de l’Alaska, les FAR FROM ALASKA nous emmènent en Jamaïque. Décidément, c’est une histoire de réchauffement climatique ! Lol.
Le groupe remercie les spectateurs présents et le staff du Brin de Zinc. Il en profite pour souhaiter un « Joyeux Anniversaire » au propriétaire (qui fête ses 3 ans en tant que patron du lieu), en chantant en portugais la chanson que tout le monde connait. Le public enchaîne en Français. Quelle ambiance ! Fun est le mot qui convient. Les musiciens semblent être contents d’être parmi nous et ça se ressent jusqu’au fond de la salle.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Avec le groupe précédent, je me disais que le batteur faisait trembler les murs mais maintenant, avec LAURO, c’est même le sol qui vibre ! C’est impressionnant ! Bon, il faut aussi dire que les filles du groupe sont totalement possédées et sautent comme des cabris. Allez-y mollo, le proprio vient de refaire la déco !! Lol.
CRIS, lorsqu’elle ne joue pas de synthé, ni ne tient sa basse, ni ne chante (elle sait faire plein de choses), va jouer de la guitare lap steel. Les sonorités qui sortent de cet instrument résonnent comme jamais dans le BDZ. RAFAEL, lui, sort des riffs de tueur et amène une ambiance lourde aux morceaux.
Le titre “Cobra” voit EMMILY danser comme le serpent portant ce nom, sortant de son panier et oscillant dans le sens de la musique, prêt à frapper (par la musique, bien entendu) au moment opportun. Moi, perso, j’adore. Il faut dire que la prestation de FAR FROM ALASKA est très intense.
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc
Les filles n’hésitent pas à faire leur promo sur scène, invitant les spectateurs à s’accaparer leur dernier CD et nous indiquant qu’il n’y en aurait pas pour tout le monde. « Il en reste quatro ! » « Katre ? » « OK » « Katre ! » ou de récupérer un T-Shirt au stand merch’. Et tout ça avec le sourire, s’il vous plait !
EMMILY nous annonce le dernier morceau pour ce soir, “Monochrome” et, après avoir une fois de plus enfoncé le clou avec un titre totalement déjanté, le groupe quitte la scène pour se diriger vers le merchandising. Oui, mais voilà, le public chambérien ne l’entend pas de cette oreille ! Il en veut encore, obligeant les membres de FAR FROM ALASKA à faire demi-tour. Du coup, nous avons droit à un autre titre. C’est génial ! La fin du show donne l’occasion d’écarquiller les yeux devant une formation qui à atomisé le Brin de Zinc.
Le groupe se redirige, pour de bon cette fois, vers son merchandising, pour signer et discuter en anglais… et un peu en français – heureusement pour nous, puisque nous n’avons pas fait portugais en deuxième langue. Lol ! Dans tous les cas, ces musiciens nous ont montré qu’ils étaient heureux d’être parmi nous. Une sacrée découverte, à revoir au plus vite.
Un grand merci au Brin de Zinc pour nous concocter des programmations aussi incroyables et encore bravo Thomas pour ces trois années !
La première fois où j’ai vu les MISS AMERICA en live, j’avais pris une énorme baffe mais je n’avais pas pu leur faire une interview. Je m’étais donc promis que ce n’était que partie remise !
Alors, évidement, quand Guitare en Scène m’a offert l’occasion de les rencontrer, j’ai sauté sur dessus !
Interview réalisée le 19 juillet 2018 – Guitare en Scène