Samedi 20 avril 2024 à Barberaz
Report by SEB 747 – Photos : SEB 747 et NATH
Changement radical de style après mon dernier passage au Brin de Zinc puisque ce soir, je ne vais pas voir du Blues, mais du Thrash Punk Crossover Chicanos originaire d’île de France et portant le doux nom de LOCOMUERTE. Ils sont accompagnés ce soir par un groupe de Metal Electro Hip-Hop venu, lui, de Belley dans l’Ain et qui s’appelle KPTN N3MO. Mon copain de concert étant indisponible et surtout réfractaire à ce genre de musique, c’est avec ma moitié que je me retrouve à Barberaz, pour assister à ce concert. Je suis conscient que, étant donné le style pratiqué des groupes de ce soir, les spectateurs seront bien agités. Comme l’armure médiévale de mon précédent concert m’avait été refusée, ce coup-ci je prends d’autres précautions. Je suis habillé comme un footballeur américain, coudières, jambières, épaulières… Evidemment, pas folle la guêpe, je ne prends pas le casque. Comment chérie ? Je ne peux pas y aller comme ça ? Bon, d’accord, mais si à la fin du concert je suis mort, je viendrais hanter tes nuits. lol.
Une fois rhabillé correctement, nous partons en duo, direction la Savoie voisine, et arrivons rapidement sur place. Ma fille étant prudente est restée à la maison. Bien lui en a pris ? Ça, je ne le saurais qu’à la fin du concert.
Une fois sur place, je retrouve quelques habitués du BDZ et papote avec les copains du prochain concert et de l’absence de mon « co-concerteur ». Je remarque que, contrairement à ce que je pensais avant de venir, pas mal de spectateurs se sont déplacés. Ce n’est pas plein, mais nous n’en sommes pas loin. C’est vraiment cool. Ma femme se planque sur un côté, ce sera mieux pour prendre des photos et m’épauler dans la future rédaction de ce report, et moi, n’écoutant que mon courage, je me place devant la scène.
Les lumières se font pâles et le premier groupe investit les planches. Il est 21h15 et le batteur lance une intro. D’un coup les lumières se rallument sur le groupe et les musiciens entament leur premier morceau. Une guitariste, MARIE, aux longues dreadlocks, un cogneur habité, K-MIKAZ, bâti comme il se doit et un bassiste, MATT, tout sourire, sans compter sur le look impressionnant du KPTN N3MO, YANN MONET, c’est ainsi que se compose ce projet de fusion Metal-Hip-Hop qui s’articule autour de l’univers de la piraterie des temps modernes inspiré de Jules Verne.
“Bonsoir le BDZ, est-ce que vous allez bien ?”, interpelle le leader, une fois son casque enlevé, avec une voix me rappelant celle de REUNO le chanteur de LOFOFORA. Dès le premier titre “Bâteau Fantôme”, le ton est donné. Nous sommes dans du Nu Metal très (trop ?) électro.
Personnellement j’apprécie la musique du groupe et rentre assez facilement dans leur jeu. Le set est intéressant, et les morceaux sont bien construits. Leur groove en fusion ne me déplait pas, même si, au bout du troisième titre, j’ai le sentiment d’entendre toujours le même morceau. Attention ! C’est hyper bien fait, et musicalement, le groupe assure. Tant au niveau des membres d’équipage, que de l’interprétation bouillonnante du “Kptn”, et le public, très sage au demeurant, apprécie largement le groupe. Ma femme, aime beaucoup, mais personnellement, je suis moins dithyrambique qu’elle.
Durant “Nautilus” et son refrain entêtant, MARIE accompagne le KPTN dans son chant.
Certains morceaux sont très rap mais grâce aux grosses guitares, et à la batterie puissante, ils passent bien dans le Brin de Zinc. Après une intro “Nouvelle vague” laissant le KPTN seul sur son looper, où le côté électro à tendance à me faire fuir et une fin un peu plus rock qui me fait re-tendre l’oreille, KPTN N3MO finit sur un triptyque plus métal. YANN, n’oubliant pas de remercier tout le monde, y compris le public.
Même si ce n’est pas trop mon truc, c’est une très bonne entame de concert avec certaines chansons plus intéressantes que d’autres à mon goût. Heureusement pour moi, le public est resté très sage. Pas de pogos, ni de stage-diving. Ouf. Lol. Les pirates ont bien chauffé le Brin de Zinc, qui semble n’attendre qu’une seule chose, les LOCOMUERTE !
Nous continuons de bavarder avec les copains en attendant la suite, pendant que d’autres vont se désaltérer. Peu de temps après, les Franciliens installent leur matériel, dont un support du pied de micro, scotché sur un coupe-coupe, non aiguisé (ce qui est rassurant), orné de crânes et qui fait son effet.
Il ne va pas falloir attendre trop longtemps, puisque une heure et quart après le début de set de KPTN N3MO, soit moins d’une dizaine de minutes après la fin, LOCOMUERTE investit la scène. C’est FLORIAN « EL FLOCO » PONS, le marteleur en chef qui s’installe le premier, suivi par le riffeur RICHARD « EL MITCHO » VIEMONT et le furieux bassiste NICOLAS « NICO LOCO » HUSSARD.
Une intro mariachi retentit dans le BDZ et les premières notes de «Tiro Po Matar» démarrent sous un hurlement venu de nulle part. C’est le moment pour STEEVEN « EL TERMITO » CORSINI, le chanteur, de faire une entrée remarquée. Il est complètement survolté, prenant dès le début du titre le devant des planches. Et si seulement ce n’était que lui. Mais EL MITCHO et NICO LOCO ne tiennent pas non plus en place. Cette furie lancée par le premier titre, n’est pas prête de s’arrêter. Pour les photos, ça va être costaud. Lol.
EL TERMITO et son chant en Espagnol fait fureur dans le Brin de Zinc. Je me souviens de la première fois où je les ai vus au Rock ‘n’ Eat de Lyon, j’avais été intrigué par leur musique, mais très vite le son n’étant pas au rendez-vous, j’avais décroché. Ce soir, c’est complètement différent. Le son est aux petits oignons et j’accroche facilement à leur univers. NICO LOCO est très communicant avec des punchlines idéales pour chauffer le public.
Dès le second titre de ce soir « Pa mi gente », constatant que le public est toujours très sage, ce qui, vous vous en doutez, ne saurait durer, il décide de le séparer en deux et fonce d’un coup au travers pour se retrouver au fond de la salle. Complètement barjot ! Mais comment résister devant cet amas d’énergie que développent Los Chicanos de la muerte, en transformant le BDZ en véritable champ de bataille. Leur enthousiasme est hors norme. Les morceaux sont ré unificateurs, surtout quand ils décident de chauffer le Brin de Zinc à blanc notamment avec « La brigada de los muertos » et « Corazon ». Le public commence à se réveiller saisi par une puissance musicale et scénique qui rend hommage à l’héritage d’un groupe légendaire issu de Venice en Californie. Je parle bien sûr de SUICIDAL TENDENCIES.
Le Crossover Thrash, Punk et Metal, “muy brutal” comme dit NICO, continue de mettre le feu aux poudres avec « Bandolero ». EL TERMITO est toujours en feu et son chant en espagnol apporte un petit côté festif très entraînant. Certes, il y a du growl et des voix harsh qui font un peu saigner les oreilles, mais l’énergie déployée par nos copains franciliens est tellement contagieuse qu’on y prête peu d’attention.
Après « Sangre por Sangre », l’ambiance continue de monter, comme une sauce pimentée mexicaine qui fait son effet une fois ingurgitée. La folie musicale communicative des LOCOMUERTE est déployée et le public devient de plus en plus incontrôlable. « Ronque » déclenche un circle pit de fous furieux et il est temps de faire un repli stratégique vers ma femme toujours sur le côté. Le concert continue d’être un rouleau compresseur de violence euphorisante. « Barrio » qui veut dire quartier en français fait monter EL TERMITO sur les retours qui hurle dans un mégaphone pendant que la fosse enchaîne les pogos. Mon repli stratégique était donc une bonne idée. lol.
Dans le public ça bouge beaucoup, mais sur scène, ce n’est pas mieux. NICO et EL MITCHO arpentent les planches de droite à gauche changeant de place toutes les trente secondes pendant qu’EL TERMITO continue de courir et de chanter comme un possédé dans son micro. Heureusement que EL FLOCO ne peut pas quitter ses fûts parce que sinon, je suis certain qu’il serait avec ses camarades en train de bouger de partout.
Pas de temps mort, pas de répit, les LOCOMUERTE continuent d’enflammer le Brin de Zinc avec « Mi Familia » en faisant monter les aficionados sur la scène. Il n’en faut pas plus pour que l’ambiance monte encore d’un cran. Le Brin de Zinc est littéralement en feu, tout le monde est à fond derrière les musiciens durant « En La Cala Muero ». Le public et le groupe sont en véritable communion.
Il est l’heure du dernier titre, le frénétique “La Vida Loca”. Sur ce dernier morceau de la soirée, nous nous sommes tous accroupis, sans exception, pour mieux rebondir en folie. Mais ce n’est pas fini. En effet, à peine le morceau terminé, que devant l’insistance du public, les chicanos remettent le couvert avec le même titre, et ce coup-ci, avec carrément des crocodiles gonflables qui donnent lieu à un mémorable croco-slam-rodéo du public faisant un aller-retour complet de la scène au fond de la salle. Une des serveuses du BDZ s’en souviendra toute sa vie, puisqu’elle a eu droit à un retour en crocodile de la scène jusqu’au bar. Lol.
Une fois la photo finish prise, le groupe descend de scène pour discuter avec ses fans et les retrouver au stand de merch’. Mais quelle claque nous venons de prendre !
Personnellement, je suis content d’être toujours vivant et d’avoir assisté, une fois de plus, à une soirée complètement dingue. Si j’ai un conseil à vous donner c’est, si le Crossover Thrash, Punk et Metal, “muy brutal” ne vous fait pas peur, allez les voir, vous n’allez pas en revenir !