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Report et Photos by Hi’Twist

Déjà la sixièmee édition de ce festival totalement dédié au rock mélodique avec les espoirs et groupes confirmés de l’écurie Frontiers (le label). J’avais déjà découvert ce festival à dimension humaine avec deux éditions précédentes mais en y restant qu’une journée. Cette année, vue l’affiche alléchante et des venues rares comme STEVE AUGERI BAND, ex-chanteur de JOURNEY, ALAN PARSONS, grand maître du synthé, j’avais bien noté la date de ce week-end ! Et cette fois-ci, je suis bien décidé à poser mes valises à Trezzo pour deux jours !!

Le moment tant attendu est déjà là ! Direction Chamonix avec franchissement du tunnel du Mont Blanc et 3h30 plus tard, nous voilà dans l’agglomération de Milan. Rapide passage à notre Bed & Breakfast afin de laisser nos bagages et arrivée dans la petite ville de Trezzo, lieu du festival.

J’adore leur signalisation routière qui nous fait faire le tour des villages (merci aussi à Gégé, mon super co-pilote !). Le temps de récupérer mon accréditation et on arrive à la bourre puisque le groupe CREYE qui a entamé les festivités, joue ses deux derniers morceaux. Bon accueil du public et des titres bien rythmés : « Different state of mind » et « Holding on » vont clore leur show.

Vingt minutes de battement : c’est à ce rythme effréné que les techniciens assurent le changement de plateau entre chaque groupe !

Place aux anglais de AIRRACE, groupe formé en 1982. En ses rangs, ils auront vu l’arrivée d’un fameux batteur de dix-sept ans : JASON BONHAM, le fils de GONZO, batteur du légendaire dirigeable. Sans oublier le passage du chanteur KEITH MURRELL qui a sévi dans l’album très hard-FM des irlandais de MAMAM’S BOYS, « Growing the hard way ». Le départ de ces deux musiciens va précipiter la dissolution du groupe en 86. AIRRACE se reforme en 89, toujours avec KEITH MURRELL au chant et LAURIE MANSWORTH, guitariste fondateur du groupe. Voilà pour la petite histoire du groupe.

Celui-ci arrive sur scène avec « I don’t care » (tiré de leur premier album « Shaft of light »). Et la sauce prend tout de suite : des refrains et rythmes entraînants comme avec le titre « Running out of time ». ADAM PAYNE, fraîchement arrivé au poste de chanteur, assure son rôle  dans un registre de pur AOR. Registre qui évitera complètement l’album du retour (2011) pour n’aborder que le premier (84) et le tout dernier opus « Untold stories », paru l’année dernière.

Le public est bien réactif à leur musique et c’est sous les applaudissements qu’AIRRACE quitte la scène après quarante minutes de show.

Peu de répit car déjà JEFF SCOTT SOTO rentre sur scène. Le chanteur prolifique fait la part belle à sa carrière solo loin de tous les groupes qu’il a intégré (WET, SONS OF APOLLO…). « Drowning », « 21st century », « Believe in me », « Look inside your heart » s’enchaînent mais force est de reconnaître que JEFF a du mal à trouver ses marques. Il est où le JEFF qui gesticulait sur scène ? Sa voix aussi est moins posée.

Heureusement, la seconde partie sera plus productive avec des titres accrocheurs comme « Soul divine », « Holding on ». Et c’est « I’ll be waiting » du cultissime TALISMAN enchaîné avec « Stand up » (STEEL DRAGON) que le groupe termine en beauté.

N’ayant encore jamais eu l’occasion de les voir sur une scène, TEN fait partie des groupes que j’attendais à ce festival. En effet, en 93, au Now & Then Festival à Paris, GARY HUGHES avait annulé sa venue, d’où ma frustration. Mais avec Rock Time, j’avais gagné au change en passant une journée au Startrack Studios où GARY, avec son nouveau groupe TEN, enregistrait ses 2ers albums : « X » et « The name of the rose ».

Ce soir, GARY et sa bande investissent la scène et démarre avec « The robe » suivi de « Shield wall », seul morceau du dernier album « Illuminati » (2018), qui sera joué ce soir !

Au fur et à mesure des morceaux qui explorent sa longue carrière (depuis 1996), émerge un constat : le show est un peu trop linéaire. Et je me pose une question : à quoi sert l’apport de deux guitaristes ?

« Spellbound », belle fresque, « Gunrunning », « Ten fathoms deep » s’enchaînent. Le show monte en puissance avec le superbe « After the love has gone », gorgé de feeling. Le public est réceptif et voilà le trio gagnant : « Jekyll and Hyde », « Red », « The name of the rose » et ses bons riffs de guitare qui va clore le passage de TEN. GARY remercie le public qui le lui rend bien.

Une de mes attentes du jour, HARDLINE, sera confirmée en une superbe prestation. Depuis le départ du guitariste JOSH RAMOS (ex-THE STORM), c’est désormais un groupe à 80% italien, les 20% restants, étant avec JOHNNY (américain d’origine italienne).

Leur show démarre sous les chapeaux de roues avec « Place to call home », tiré de « Life », sorti fraîchement la veille sur le label Frontiers. D’entrée, JOHNNY GIOELI (au chant) et ses compères, respirent la joie de jouer. Ils enchaînent avec « Takin’me down » et « Dr love » (tiré de leur premier opus « Double eclipse » /92). Quel plaisir d’être sur scène ! JOHNNY bouge, va à la rencontre des musiciens et toujours avec la banane.

Durant une heure, le groupe nous délivre un rock pêchu et à la fois mélodique. Il fait la part belle à leur premier album puisqu’ils en jouent sept titres. Et quand JOHNNY nous annonce son vieux compère DEAN CASTRONOVO, c’est pour jouer deux titres de « Double Eclipse », « Life’s a bitch » et « In the hands of time ». Là, Dean ne sera pas derrière les fûts comme il l’a été avec BAD ENGLISH, HARDLINE (premier album), JOURNEY, REVOLUTION SAINTS, DEAD DAISIES… mais au chant. C’est un remarquable chanteur. Et c’est posé sur un tabouret, qu’il va mêler sa voix à celle de JOHNNY, comme ils l’ont déjà fait sur leur album, projet commun. Quelles voix ! Deux timbres qui se marient tout à fait et avec une vraie complicité.

DEAN quitte la scène et quand les premières notes de « Hot Cherie » s’entendent, une clameur retentit dans le public. Grosse rythmique avec la basse d’ANNA PORTALUPI, soutenu par les claviers d’ALESSANDRO DEL VECCHIO, refrain repris en chœurs par toute la salle.

Et c’est avec « Fever dreams » et « Rhythm from a red car » qu’HARDLINE quitte la scène. Le groupe a fait ce soir un retour fracassant ! Belle confirmation aussi pour « Life », leur tout nouvel opus.

Une petite sortie sur la terrasse pour prendre l’air et me désaltérer et déjà le public s’est massé devant la scène pour voir THE DEFIANTS.  Ils sont déjà connus des fidèles du festival puisqu’ils avaient déjà joué en 2016, tout comme DANGER DANGER. Et pour ceux qui ne le savent pas, on retrouve dans cette formation pas moins de trois musiciens de DANGER DANGER : PAUL LAINE (chant/guitare), BRUNO RAVEL (basse/chœurs), ROB MARCELLO (guitare).

L’intro du western « Et pour quelques dollars de plus » (carillon) retentit. Les musiciens sont dans la place et enchaînent « Love and bullets » avec ses superbes passages de claviers. Leur show sera articulé sur leur premier opus sorti en 2016 et des titres du groupe DANGER DANGER. Rappellons que leur nouvel album à paraître, « Zokusho », ne sortira qu’en septembre 2019 en Europe.

S’enchaînent des titres avec des refrains qui font mouche comme l’énergique « Waiting on a hearbreak », tout comme le répertoire de DANGER DANGER avec « Dead drunk & wasted », « Don’t break my heart again » ou « Dorianna », tiré de la carrière solo de PAUL LAINE.

Ce dernier annonce d’ailleurs un invité spécial déjà présent la veille à la soirée acoustique VIP : Mr TED POLEY, la voix des 2ers albums de DANGER DANGER (89 à 93). C’est pour nous interpréter « I still think about you » (de l’album « Screw it  » et « Goin’ goin’ gone », tiré de « Four the hard way « . Funny, PAUL l’épaule sur scène : belle complicité !

Quand TED POLEY quitte la scène, le groupe revient au registre de THE DEFIANTS avec « Runaway », morceau ultra-mélodique et à l’esprit très 80’s. Il est suivi de « Take me back », puissant et percutant. « Beat the bullet » de DANGER DANGER va clore un show d’1h15 qui sent bon le rock mélodique, mais avec quand même une petite touche un peu trop classique et prévisible.

L’attente va être plus longue pour la tête d’affiche tant attendue : ALAN PARSONS. En bon perfectionniste, la mise en place va durer plus du double du temps des autres groupes de la journée. Mais l’attente justifiait ce qui s’annonçait !

Les lumières s’éteignent et déjà les musiciens se placent respectivement sur toute la scène : huit au total. Les premières notes de « One note symphony » retentissent, tiré du dernier opus « The Secret », sorti la veille. Il faut dire que le génial compositeur n’avait pas sorti d’album depuis quinze ans ! C’est le label Frontiers qui l’a contacté, séduit et qui a redonné le goût à ce grand monsieur de refaire un nouvel album. Ce premier titre a un aspect mélodique avec ses cordes mais aussi un chant robotique et des samples issus de discussions ayant eu lieu en interne à la Nasa. S’ensuit « Damned if I do » de l’excellent « Eve » (79).

P.J. OLSSON fait mouche avec une voix puissante, notemment sur « Don’t answer me » ou « Time ». Le groupe va parcourir tout sa longue carrière et il n’y aura que l’album « Pyramid » ainsi que les albums des années 90/2000 qui seront ignorés. C’est ensuite « Breakdown », « The raven », « I wouldn’t want to be like you ».

Les deux chanteurs principaux sont très bien appuyés vocalement par les cinq autres membres de la formation, mis à part le batteur. Avec « Miracle », « As light fall », « I can’t get there from here », tirés du dernier opus « The Secret », ALAN PARSONS confirme son retour à des mélodies, une expérimentation électronique – avec néanmoins un aspect symphonique – pour le plus grand bonheur des fans de la première heure.

Moment de grâce quand P.J. OLSSON nous délivre une superbe interprétation de « Don’t let it show » avec des sonorités d’orgue, produites par le claviériste TOM BROOKS.

ALAN PARSONS règne en maître du navire, au fond de la scène, avec sa guitare, entouré de claviers qui lui servent plus de décor ! Et là, il s’efface pendant l’interprétation de « Standing on higher ground » par DAN TRACEY, aux prouesses vocales confirmées. Mise en scène sobre, pas d’artifices pour apprécier pleinement le son. Et quand les premières notes de l’instrumental « Sirius » retentissent : clameur du public !

C’est tout naturellement que s’enchaîne leur hit planétaire « Eye in the sky » (82). Tout le groupe est de front. Ils quittent la scène en saluant le public  pour mieux revenir quelques instants plus tard avec « (The system of) Dr. Tarr and Professor Fether » du mythique « Tales of mystery and imagination : Allan Poe ».

« Games people play », du tout autant classique « Turn of a friendly card » (80), va conclure ce show. Le géant ALAN quitte la scène avec ses musiciens après 1h30 d’un show tant attendu.

En conclusion, le groupe renoue avec son glorieux passé mais sans en atteindre néanmoins la grandeur. « The Secret » reste un bon album à écouter de nombreuses fois pour en apprécier toute la substance mélodique et symphonique. Beau pari pour Frontiers d’avoir intégré à la première soirée une telle tête d’affiche d’autant plus qu’elle sort du registre habituel du festival, AOR, rock FM, même si on y trouve une trame mélodique commune.

Il est presque minuit trente et le service de sécurité nous presse de quitter la salle, tout comme le stand de merchandising. On ne va pas finir la soirée comme ça ! Mon ami Gégé après discussion avec des copines italiennes, me propose d’aller à l’hôtel des groupes. Banco ! On se retrouve donc au bar, autour de fanas de musique, a côtoyer les musiciens de THE DEFIANTS. J’ai du coup l’opportunité de discuter avec PAUL LAINE. Je lui rappelle le concert de DANGER DANGER en 94, à Lyon et en guest d’UFO (Walk on water tour). Avec quelques anecdotes, on rigole à parler de MICHAEL SCHENKER mais aussi des souvenirs du concert de DANGER DANGER qui s’en est suivi dans un petit club de Lyon : grand moment !

Bon, il est deux heures du mat’, il est temps de rentrer se coucher car demain on a encore une journée marathon !

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