13 novembre 2018 à Annemasse (74)
Report by SEB 747 – Photos STEVE*74
Pour le bon poète, novembre rime avec ambre ou antichambre. Alors que pour le mauvais poète, novembre rime avec septembre et décembre. Pour moi, novembre rime avec concert. Ah ben non, ça ne rime pas. Bah, pas bien grave, j’y vais quand même !
Ce soir, c’est TRIGGERFINGER que je vais voir, au Château Rouge d’Annemasse. Ca fait un bon bout de temps que je n’ai pas remis les pieds dans cette salle et je suis content d’y retourner. Le chemin est facile d’accès et c’est nickel pour se garer. J’embarque mon pote de concert Steve*74 sur la route et nous voilà partis, frais comme des gardons ! Mais quel est le con qui a foutu du brouillard sur la route ? Non mais sans déconner, faut pas pousser ! En plus, on n’y voit rien du tout avec ces âneries ! Alors, forcément, me connaissant, je prends un chemin de traverse. Même mon GPS vivant (Steve*74) est perdu ! Du coup, il faut faire demi-tour.
C’est pas vrai, on risque de rater la première partie avec ces bêtises ! Bon, une fois le brouillard passé, nous arrivons à bon port. Heureusement, le premier groupe vient juste de commencer. Nous n’avons quasiment rien raté.
BLACK WIDOW’S PROJECT joue dans la petite salle devant le bar. Et première constatation, la foule est nombreuse. Il va falloir jouer des coudes pour arriver à se placer correctement pour prendre les photos. Cependant, nous sommes rodés et cela se passe sans problèmes. Arrivés devant la scène, nous constatons un petit vide qui nous permet de nous déplacer de droite à gauche, ce qui, pour prendre les photos, n’est pas négligeable !
Mais avant tout, c’est quoi ce projet de veuve noire ? BLACK WIDOW’S PROJECT est un quatuor nous venant de la cité de Calvin à Genève. Il est formé en 2010 par AL CASTRO (chant, guitare) et MATH SINK (batterie). Ils se sont rencontrés sur les bancs d’une école de musique il y a quelques années et ont été rejoints par RAPH DESPAS (basse) et DAVY McFLY (guitare). Leur musique est un rock profond issu d’une fusion entre du grunge, du rock et du stoner.
Je suis tout de suite séduit par leur musique. Ce mélange musical nous expédie dans la tronche une énorme dose d’énergie pure. C’est vraiment bon. Le public se rapproche de la scène à la demande d’AL et headbangue à qui mieux mieux. J’aime bien ce mélange de genres. Le côté stoner prenant le dessus sur le grunge et le rock sur certains titres, et sur d’autres, c’est le contraire.
Nous passons un agréable moment en compagnie de ces musiciens et on en aurait bien repris une goutte. Malheureusement, ils doivent clore leur set. « Cold Snakes » vient clôturer ce set extrêmement bien exécuté. Une belle première partie. Vivement la suite !
Maintenant, il nous faut nous diriger dans la grande salle. À ma grande surprise, celle-ci se remplit assez vite. Du coup, nous trouvons plus prudent de nous rapprocher rapidement de la scène. La chaleur se fait sentir dans le public.
BLACK BOX REVELATION, venus de Dilbeek, une commune de Belgique située en région flamande dans la Province du Brabant, arrivent sur les planches. La place qui leur est attribuée est relativement petite. DRIES VAN DIJCK le batteur et leader avec JAN PATERNOSTER, le guitariste chanteur, est au milieu de la scène. Il est à moins d’un mètre de nous. Habitués de la scène après avoir foulé celles de nombreux festivals (Sziget, Rock en Seine…), les belges sortent cet automne un 5e album très garage-rock ! Normalement, c’est un duo, mais ce soir, ils sont accompagnés par un autre guitariste aussi claviériste. Pas de bassiste, ce sont les claviers qui prennent le relais.
Dès « Kick The Habit », je suis surpris par cette voix nasillarde que possède JAN. Un genre de timbre à la SMASHING PUMPKINS. Moi, personnellement, je ne suis pas très fan de ce genre de voix… Ce qui n’a pas l’air de déstabiliser mon ami Steve*74. Les titres s’enchaînent, la plupart mid-tempo. Ils nous submergent à chaque fois de mélodies impeccables et immédiatement mémorisables. Cependant, je regrette le quasi abandon de titres rocks furibards. Certes, la musique de nos nouveaux amis belges, qui font l’effort de nous parler en français, est aussi élégante que littéralement suintante de sensualité. Elle puise ses racines dans la beauté crue de leur ville natale. Mais pour moi, cela manque un peu de force.
JAN s’excite un peu avec sa guitare, fait tourner ses riffs, mais ça manque d’énergie. C’est beaucoup trop mou, surtout après la prestation des genevois qui était plus brutale. J’ai essayé de faire contre mauvaise fortune bon cœur mais, malheureusement, je n’ai pas apprécié à sa juste valeur la prestation de ce groupe.
Il faut dire aussi que je n’attends qu’une seule chose depuis le début de ce concert : voir les TRIGGERFINGER en live ! J’aime beaucoup ce qu’ils font sur album et je n’ai encore jamais eu l’occasion d’assister à un de leur concert. L’attente n’est pas trop longue. Chouette !
Le drap noir qui recouvrait l’imposante batterie de MARIO GOOSSENS enlevé, nous découvrons le surprenant dessin sur la grosse caisse qui est en parfait accord avec le backdrop. Voyant qu’elle se déplace sur roulettes, nous pensons qu’étant donné la place sur la scène, elle va être mise en retrait. Et bien non ! Curieusement, elle est installée quasiment au bord. Du coup, ils ne vont pas avoir beaucoup de place pour bouger. Bah, en même temps, c’est un trio ; normalement ça devrait le faire.
Euh… Pourquoi ils sont quatre ? Parce qu’en live ça rend mieux ! En tout cas, pas moyen de savoir le nom du quatrième larron. C’est peut-être un squatteur, qui sait ? Les TRIGGERFINGER, natifs d’Anvers en Belgique sont venus pour nous offrir un grand moment de rock’n’roll, nous annoncent-on sur les réseaux sociaux. J’ai hâte de voir ça.
RUBEN BLOCK, le guitariste chanteur de nos amis flamands, au costume bigarré, attaque le show par « Let It Ride » tiré de l’album « All This Dancin’ Around » (2010). Il est à fond les ballons ! Dans son costume trois pièces, il balance ses riffs sur sa voix nasale et rocailleuse à la fois. Boucané et clouté de références séminales, le stoner du déclencheur TRIGGERFINGER écrase de sa lourdeur le Château Rouge dès son premier titre.
La basse de PAUL VAN BRUYSTEGEM alias « MONSIEUR PAUL » fascine autant par ses sons que par le côté massif de son porteur. Mais celui qui fait le plus le show, c’est MARIO. Derrière ses fûts, nous ne voyons que lui. Il harangue la foule en se redressant à chaque moment opportun, allant même jusqu’à tordre une de ses cymbales. Ce type est dingue, complètement frappé (normal pour un batteur) !
« First Taste », datant d’il y a déjà dix ans et qui voit RUBEN pousser dans les aiguës est suivi par « By Absence of the Sun », issu de l’album du même nom. Les morceaux aux riffs irréprochables, aux accords tonitruants, dégagent une énergie furieuse. Mais attention ! Toujours avec classe et efficacité !
« On va jouer une chanson maintenant ! Une chanson assez nouvelle et ancienne, a couple of songs ; des chansons… Je parle franglais en même temps ! », nous explique-t-il avant de jouer « Flesh Tight », tiré de leur tout récent album « Colossus », entamé sous les frappes sourdes de MARIO, les ronds de basse de MONSIEUR PAUL et les riffs ultra aigus de RUBEN.
Le Château Rouge remue bien et participe aux sollicitations du groupe. Un petit apaisement avec « My Baby’s Got a Gun » de l’album « All This Dancin’ Around » voit RUBEN éclairé sous des lumières bleues reprendre la litanie du refrain. C’est excellent. Quel musicien et quelle voix ! Ce morceau totalement hypnotique, voire psychédélique, tient le public en haleine. Incontestablement le meilleur moment du set avec « Colossus » et son refrain mémorable.
MARIO a droit à son solo de batterie, permettant à ses camarades de se reposer. Il nous démontre tout ses talents, frappant ses toms à une vitesse folle. C’est à se demander si une nouvelle paire de bras ne lui a pas poussé entre temps. A la fin de son solo, voilà tous les membres du groupe qui reviennent sur scène, baguettes en mains, à part notre squatteur qui lui a droit aux maracas, frapper sur les fûtS de la batterie en cadence. C’est hyper fun !
« All This Dancing Around » et la reprise de « Fun time » d’IGGY POP viennent terminer ce set. Les musiciens quittent la scène sous les hourras du public. « RUBEN ! RUBEN ! RUBEN ! », scande le public. Et revoilà nos copains flamands qui reviennent sur les planches pour donner le coup de grâce au public en interprétant deux titres de leur premier album éponyme (sorti en 2004).
Personnellement, j’avoue que depuis « Colossus », je suis plus en retrait. Les morceaux n’ayant pas le même impact. Mais ce n’est pas ce qui nous empêche de passer un généreux moment en présence de ces compositions mélodiques et solidement interprétées. TRIGGERFINGER fini son set par une reprise de RIHANNA, « Man Down ». Les musiciens se regroupent sur le devant de la scène, pour saluer longuement leur public. La messe est dite. Le groupe finit son concert et repart dans ses contrées, sans même un petit coucou à ses fans les plus ardus.
Qu’à cela ne tienne, nous repartons nous aussi dans nos contrées, non sans avoir salué les BLACK BOX REVELATION au stand de merch’. Et devinez sur quoi nous retombons ? Le brouillard qui s’est de nouveau invité sur la route. Il va falloir qu’on lui parle au grand Monsieur là-haut !
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