Bon changement de décor, là c’est à la Tannerie de Bourg en Bresse que ça se passe et changement de style vu que c’est pour un concert de blues, du bon, du vrai !
Enfin du blues pour la tête d’affiche car en ce qui concerne la première partie FESTER, on est plutôt dans du folk, avec un mec et sa guitare. J’ai toujours du mal à voir le rapport entre du folk à la guitare acoustique et du blues qui te fait danser tout seul.
Encore une fois, ça ne fonctionne pas du tout sur moi, lol !
Je trouve juste ça soporifique et j’ai envie de lui dire que MUDDY WATERS a inventé l’électricité.
Du coup, je sors prendre l’air et j’en profite pour papoter en attendant qu’il ait fini. Je profite de la pause pour me faufiler devant dans une salle bien remplie. Le blues est toujours porteur !!!
Allez, c’est parti ! Heu… tiens, LUCKY PETERSON n’est pas sur scène pour le premier morceau… C’est un blanc qui est à la guitare… Et qui annonce LUCKY PETERSON… qui se dirige vers… l’orgue Hammond ! Et oui, il s’assoit à l’orgue !
Bon, c’est bien mais je suis un peu déçu quand même. C’est un putain de guitariste que je suis venu voir ! Et même si l’orgue a un putain de son et que le guitariste est bon, bah ce n’est pas pareil. Même si les morceaux sont des pépites blues, je suis un peu frustré quand même.
A un moment, une chanteuse monte sur scène et nous fait plusieurs morceaux avec eux.
A la fin du concert, LUCKY prend la guitare (enfin !) et va dans le public pour un putain de medley ! Heu, il est où ? Juste à côté de moi au fond de la salle, près de la
porte !! D’ailleurs, il en profite pour sortir et regagne son stand merch’ pour dédicacer (si, si !). Les musicos sur scène terminent le morceau et c’est fini.
Les gens dans le public sont contents de pouvoir faire signer leurs albums. Moi, je prends un selfie avec lui (vous n’aviez quand même pas cru que j’allais me barré comme ça, lol ?!!).
LUCKY PETERSON @ La Tannerie – Bourg en Bresse (01)
Et voilà, la soirée blues touche à sa fin. Sniff. Ca me fait quand même très très bizarre d’avoir revu LUCKY PETERSON en live sans qu’il joue (ou presque) de guitare. Ce qui est cool avec les concerts du dimanche, c’est que ça finit tôt. Un
grand merci à la Tannerie pour cette soirée !!!
J’ai malheureusement du faire l’impasse sur le jour 3 de Guitare en Scène donc ce soir, retour à la case Saint-Julien en Genevois pour passer la Fête Nationale avec ALBERT LEE et MARK KNOPFLER. C’est quand même plus fun que de l’accordéon, non !
Pour ce dernier jour, le fest affiche complet. Visiblement, les fans de DIRE STRAITS sont encore très nombreux.
Ce soir, il n’y a que deux groupes et donc ça ne se passe donc que sur la grande scène (sniff, pas de scène village. J’aime bien la scène village, moi !). Comme je suis arrivé en avance et que j’ai du temps, je peux papoter avec les copains copines avant de me diriger vers la grande scène pour la légende ALBERT LEE. Légende car il est adulé par ses pairs, ERIC CLAPTON en tête. Dans le monde des guitaristes, oui il est légendaire ! En plus de ces innombrables albums solo, il a collaboré avec un nombre impressionnant d’artistes aussi variés que CLAPTON, MARCEL DADI, JOHN 5, DOLLY PARTON, RENAUD, BO DIDDLEY, JOHN LORD, etc. La liste est trop longue !! Même s’il est anglais, il évolue dans un style rock country américain.
Voilà, j’ai planté le décor ! Et pour ceux qui se demandent ce que je fais là, eh bien je leur répondrais que je suis avant tout un dingue de guitare et de guitariste et que je pense qu’il me faut voir au moins une fois ce grand monsieur en live. En plus, dans ces conditions, sur cette scène…
Allez, c’est parti ! Le batteur a un T-Shirt des GUNS AND ROSES, c’est bon signe… ou pas ! Ou pas car, à part ça, on est bien-sûr très loin du hard-rock et carrément dans une sorte de country rock 60.
Je ne me déconcentre pas, je reste sur ALBERT LEE. Il a un style à lui, c’est clair ainsi qu’un putain de toucher de cordes et une dextérité déconcertante. En revanche, ses morceaux sont vraiment trop country pour moi, même si c’est country
rock et que c’est méga bien fait. Ce n’est juste pas mon truc. Sur les premiers morceaux, j’étais tellement concentré sur le jeu d’ALBERT LEE que j’en avais fait abstraction, mais après le cinquième, je me dis : « Oui, il joue méga bien mais c’est le moment d’aller manger !»
Heu, je ne suis pas le seul à avoir craqué ! Les stands de nourriture sont pris d’assaut. Il y a des méga queues partout. En plus, il y en a qui ont craqué bien avant moi, donc je renonce pour le moment. Je retourne devant la scène et je patiente en attendant qu’ALBERT LEE ait fini. Mais bon, je n’accroche toujours pas ! Le point positif, c’est que, sur ma liste, j’ai un guitariste de légende en moins à voir en live !
Bon, c’est le changement de plateau pour ce qui va être le dernier concert de cette édition 2019, MARK KNOPFLER ! Lui, je l’ai déjà vu en live mais c’était il y a très, très longtemps, à l’apothéose de DIRE STRAITS. Je subodore que ça va me faire tout drôle.
Allez, je vais être fixé, c’est le début. Oh putain, physiquement MARK KNOPFLER en a pris un coup ! Je ne m’attendais pas à ça. Oui, bien-sûr, je savais qu’il avait pris de l’âge comme nous tous mais là, j’ai pris un choc. Si je l’avais croisé dans la rue, je ne l’aurais pas reconnu du tout.
Mais quand il commence à jouer, pas de problème. Il fait partie de ces guitaristes (tous styles confondus) qui se comptent sur les doigts de la main dont on sait que c’est lui dès qu’il commence à jouer. Son toucher de cordes est toujours là, sa voix chaude et grave aussi.
Après, son répertoire solo, ce n’est pas ce que je préfère. A part quelques morceaux bien-sûr ! Mais là, je me laisse aller. Bien content d’avoir la chance de pouvoir encore entendre MARK KNOPFLER en live.
Le chapiteau est blindé a en déborder et les gens sont, comme moi, heureux de l’entendre. Surtout dans ces conditions avec ce putain de son qui met en valeur les morceaux et les notes du maître ! C’est méga beau, méga cool… surtout quand c’est des morceaux que j’aime !
Heu, c’est quand même un peu trop beau et surtout trop cool. Je m’endors. Et surtout, j’ai faim ! Bon, tout le monde est devant la scène, plus de queues aux stands miam miam, donc Fish and Chips à manger devant l’écran de la scène village. Et moi, manger en écoutant « Money for Nothing », ça me donne un coup de
fouet !
Pas glop, il commence à faire froid d’un coup et des gouttes d’eau tombent. Le ciel est devenu très menaçant et je me dis que je suis fatigué et que je suis presque en train de m’endormir. D’un autre côté, je veux rester jusqu’à la fin… Mais là, j’ai vraiment froid !
Je suis à la fois content d’avoir revu MARK KNOPFLER et très triste car il a annoncé que cette tournée était sa tournée d’adieu. Sa guitare et sa voix m’accompagnent jusqu’à ma voiture où « Money for Nothing » prendra le relais pour la route. Malheureusement, encore une fois j’ai eu la preuve qu’il faut peut-être rester avec ses souvenirs des périodes glorieuses.
Bon allez, fin de mes périples à Saint-Julien en Genevois pour 2019. Plus qu’un an à attendre la prochaine édition que j’espère un poil plus hard quand même, mais bon ! Un grand merci à Guitare en Scène pour ce fest, aux bénévoles et à toute l’équipe. Merci aussi à Hi’Twist pour la traduction de l’interview.
See you next year et long live Guitare en Scène !!!!!
Bon, lorsque j’ai vu que la Tannerie de Bourg-en-Bresse programmait en concert de plein air THE YAWPERS, un groupe américain de blues, garage, sixteen, country, je suis allé jeter un coup d’œil sur You Tube. Résultat : ça à l’air d’être trois allumés et c’est surtout une occasion de découvrir un groupe. Bref, ça ne se loupe pas! En espérant quand même que le côté 60 ne ressorte pas trop en live car ça je crains un peu.
Allez, il ne faut pas être en retard. Début du concert à 19h30, pour l’apéro. Et à 19h30 et des brouettes, le temps que je me gare, c’est déjà commencé ! Putain même pas le quart d’heure bressant, lol !!
Il fait très beau. Il y a pas mal de monde et c’est déjà le délire. Ouiiii ! Ces mecs sont de vrais barges ! Une batterie, deux guitares (en mode les bassistes ça pue du cul). C’est blues garage avec une touche psyché. La voix est top, les morceaux sont du pur bonheur et les musicos sont carrément habités par leur musique. En extérieur, avec le soleil, putain c’est top !!! En plus, les morceaux – hormis deux exceptions – ne sonnent pas trop années 60 et la touche country passe très bien dans leur shaker.
Les YAWPERS ont un putain de charisme et c’est efficace. Les gens dansent, s’éclatent, c’est méga fun et bon enfant. Et c’est frais ! Ça fait du bien ! Pas d’artifices, que de l’envie de jouer, de partager leur musique.
Et donc bien-sûr quand ça s’arrête, on se retrouve tout perdus. Putain c’était bon, court mais bon !
Allez, il est encore très tôt, on peut papoter un peu avec les musiciens et aussi bien-sûr avec les copains et profiter de la balle terrasse d’été de la Tannerie. Perso, je regrette juste qu’il n’y ait pas d’autres groupes de fous furieux comme celui-là de programmer pour cette année.
THE YAWPERS @ la Tannerie – Bourg en Bresse (01)
Un grand merci à la Tannerie pour, encore une fois, m’avoir fait découvrir dans un de ses shows d’été un groupe que je n’aurais pas forcement eu l’idée d’aller voir en live !!!
Long live rock ‘n’ roll this summer !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
26 août 2018 à La Croix de Rozon de Landecy (Suisse)
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
Report et Photos : SEB 747
Malheureusement, c’est bientôt la fin de mes vacances d’été. Demain, il va falloir retourner bosser. Mais, ce qu’il y a de positif dans tout ça, c’est que je sais qu’il va y avoir un festival de hard et de blues à une petite heure de chez moi. Et du coup, je suis aux taquets pour la rentrée !! Je fais même l’effort d’emmener une petite partie de ma famille avec moi. Il faut dire qu’ils commencent à y prendre goût… à force !
Le Festiverbant qui se situe à la Croix-de-Rozon de Landecy, fête ici ses vingt ans. Cette année, il devait y avoir nos copains de SHAKRA le vendredi, mais ceux-ci n’ont pas pu venir. Du coup, j’ai fait l’impasse, étant donné qu’il y avait un tribute féminin à IRON MAIDEN à la place. Le lendemain, c’est à un groupe de cover (encore !) de QUEEN auquel nous avons droit. Même si d’après certains échos, celui-ci était très bon, re-impasse pour moi… d’autant plus qu’il y a SIDEBURN qui passe pas loin !
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
Mais, en ce dimanche, plus ou moins ensoleillé par contre, il y a SARI SCHORR. Et moi qui l’ai vu à Guitare en Scène deux ans plus tôt et qui avait beaucoup apprécié, je veux retourner la voir !
Le festival étant en plein air, nous avons de la chance qu’il fasse beau et, heureusement pas trop chaud. Vues les températures ces derniers jours, on peut plus facilement apprécier ce concert. Et puis, même si assister à un concert dans la boue, c’est fun, pour du blues, ça le fait moins.
Bon, nous sommes en Suisse, si vous ne le saviez pas, et il est plutôt conseillé de se restaurer avant de venir parce que nos moyens financiers ne sont pas exactement les mêmes ! La nourriture est un peu hors de portée pour certaines bourses… et notamment la mienne. Manque de bol, j’ai oublié de manger avant de venir. Bah, pas grave, je vais partir de bonne heure et je vais m’arrêter en route… Sauf que, allez savoir pourquoi, j’ai décidé de prendre les chemins de traverse et que du coup, je suis à la bourre ! Heureusement, je trouve sur le site un vendeur de churros qui n’affiche pas des prix trop excessifs ! Ca remplit bien mon estomac affamé. Ouf !
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
À peine le temps de me restaurer qu’il y a de l’agitation devant la scène. Du coup, je me rapproche ostensiblement devant les planches.
Mais ne brûlons pas les étapes, et commençons par le commencement. SARI SCHORR est une chanteuse compositrice américaine de blues-rock qui a été choriste de POPA CHUBBY et de LOUIS JOE WALKER pendant plusieurs années. Cela lui donne une bonne assurance scénique. Elle a en plus une voix à couper le souffle et un spectacle qui éclate comme un volcan… Et qui catapulte notre nouvelle copine new-yorkaise aux yeux verts en haut de l’affiche de ce soir.
SARI est accompagnée par un tout nouveau line-up de quatre musiciens parmi lesquels BOB FRIEZEMA et son orgue Hammond, et l’excellent guitariste ASH WILSON – en remplacement du non moins talentueux INNES SIBUN (vu avec ROBERT PLANT notamment). Elle les surnomme « La salle des machines » (The Engine Room en anglais) et les considère comme sa famille.
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
Les musiciens montent sur scène et entament « Revolution ». SARI arrive tout sourire sur scène pour prendre le micro et, dès qu’elle commence à chanter, nous savons à quoi nous allons avoir à faire. Un blues torride à la B.B. KING, sans compromis.
SARI ne semble pas compter l’énergie qu’elle dépense, vivant les chansons qu’elle interprète à fond. Elle fait carrément corps avec les paroles qu’elle interprète. Son attitude rock pour le moins énergique et déchaînée enflamme de suite le Festiverbant !
Le groove et le blues sont omniprésent ce soir. Ils font frémir une bonne partie du public suisse, qui ne se fait pas prier pour danser. On voit rapidement les hanches des nombreux spectateurs se balancer. C’est marrant mais, même moi, je ne peux m’empêcher de bouger dans tous les sens, tellement la musique de SARI m’envoûte. Il faut dire aussi que la presse aux USA la situe entre JANIS JOPLIN et TINA TURNER ! Quand on pense que c’est MIKE VERNON (BOWIE, CLAPTON) qui a produit son premier album alors qu’il s’était retranché du music business… C’est vous dire le pedigree de la dame. Elle a pris d’assaut le monde du blues… qui a du mal à s’en remettre !
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
SARI SCHORR déborde d’amour et elle ne tarde pas à nous le faire savoir. Quasiment entre chaque morceau d’ailleurs. Il est vrai que cela peut paraître étrange, mais comment reprocher à cette habitante de Brooklyn d’aimer son public et de le lui faire savoir ? D’autant plus quand c’est dit avec le sourire et autant de sincérité. Elle nous annonce qu’elle aura une pensée pour nous lorsqu’elle rentrera chez elle, dans la Grosse Pomme, le lendemain et qu’elle n’oubliera pas ce concert. Ça fait plaisir !
Que ce soit avec « Demolition man », un mid tempo qui met en évidence ses qualités vocales ou bien la ballade « Ordinary life », on se rend compte que c’est sur scène que la musique de SARI prend toute sa dimension. Incontestablement !
Et si, en plus, les lights et le son irréprochables s’y mettent, nous ne pouvons que rester en admiration devant la richesse de cette prestation !
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
La voix rauque de SARI est incroyablement puissante et dégage tout sur son passage. C’est une chanteuse exceptionnelle, d’une énergie rare et qui a un charisme diabolique. Il y a de quoi être possédé par notre copine à voix de velours dans un corps de tigresse sachant chanter en douceur lorsqu’il le faut et user de son charme, comme elle a pu le faire au cours de ce concert.
Heureusement que ses musiciens sont là pour faire tomber un peu la pression parce que, à mon avis, il n’y a pas que la chaleur ambiante qui fait suer les hommes du public. Lol !
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
ASH est un super gratteux. Il n’a certes pas le même charisme qu’INNES, l’ancien guitariste, mais il sait tenir un public. Il est bien aidé par une SARI tout sourire… D’autant plus lorsque c’est lui qui se met à chanter, pendant que cette dernière s’éclipse de la scène, laissant toute la lumière à ses musiciens.
Les titres présents sur la set list à ses pieds, passent aussi vite qu’une lettre à la poste (quoique…) et SARI nous quitte déjà. Sans un mot, elle quitte la scène à la fin d’un titre suivie de ses musiciens. Comme c’est surprenant…
Fini, vous demandez-vous ? Mais non. En fait, elle revient pour le rappel. Et quel rappel ! « Rock‘n’Roll » de LED ZEPPELIN ! Cette version en mode « Tiens-toi à la selle, j’accélère » m’impressionne. SARI est littéralement en feu ! Elle a une façon tellement à elle d’interpréter cette chanson que j’ai du mal à reconnaître ce titre. C’est surprenant. J’ai vraiment l’impression qu’il a été écrit pour elle, tellement elle se l’approprie !
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
Et que dire de sa version très personnelle de « Black Betty » ? Nous sommes à des années lumière du tube planétaire de RAM JAM mais plutôt proche de la version originale de LEAD BELLY. SARI rend hommage à ce chant de travailleurs afro-américains du début du vingtième siècle et lui rend son âme d’origine, avec ce côté âpre et incantatoire. On s’y croirait ! Elle semble reprendre le flambeau blues-rock que BETH HART a malheureusement abandonné il y a quelques années.
Toutes bonnes choses ayant une fin, c’est après une bonne heure et demie que SARI SCHORR et son « Engine Room » rend les armes, non sans nous préciser, qu’elle nous attend au stand de merch’ pour signer des autographes et prendre des photos. Et tout cela alors qu’elle retourne dans quelques heures à New-York !
C’est une Grande Dame du Blues qui nous a séduit ce soir. Je repars avec la banane… en essayant de ne pas me tromper sur le chemin du retour. Lol.
17 juin 2018 au Couvert de Certoux de Perly (Suisse)
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
Report et Photos par Steve*74
En 1875, devant les crues de la Garonne, Mac Mahon le président français de l’époque prononça « Que d’eau, que d’eau ! ». Ces quelques mots sont devenus historiques. En ce moment en France, les inondations n’épargnent personne et les rayons de soleil sont plus que rares. Alors quand un concert pas loin de chez vous pointe son nez, l’occasion est belle. Rien de tel pour se changer les idées et avoir au moins un rayon soleil dans le cœur.
En ce dimanche matin, direction Perly en Suisse. Cette commune limitrophe de la frontière française, n’est pas trop éloignée de chez moi et en plus aujourd’hui ROB TOGNONI est à l’affiche de ce concert. J’ai bien dit dimanche matin car le début des festivités démarre à midi pile, précision suisse oblige. Ce n’est certainement pas un horaire très catholique pour moi qui suis plus habitué à finir tard dans la nuit les différents concerts auxquels j’assiste habituellement.
Mais ici, c’est différent, c’est un contexte plus familial et festif. Sous une grande halle se dresse une scène avec devant une multitude de tables où sont… attablés tous les auditeurs du jour. Les publicités placées au-dessus de la batterie ne font pas très rock, mais l’endroit est plutôt bucolique et il règne une ambiance détendue. Autre particularité, le show est scindé en trois parties avec des pauses permettant notamment aux musiciens de manger et de se reposer.
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
ROB TOGNONI est né en Australie et plus précisément en Tasmanie, d’ailleurs il revendique le nom de « Diable de Tasmanie ». Même si vous ne connaissez pas cet animal, vous connaissez j’en suis sûr sa représentation ! C’est celle des 2 cornes placées sur le haut de la tête, comme vous pouvez le voir notamment avec AC/DC. Mais ROB m’a confirmé de vive voix qu’il revendique la paternité de ce symbole.
Notre bonhomme pratique à travers le monde un rock blues depuis plus de trente-cinq ans, c’est vous dire l’expérience qu’il peut avoir. Il a joué ou ouvert avec les plus grands du genre comme ROY BUCHANAN, ZZ TOP ou encore STEVIE RAY VAUGHAN pour ne pas tous les citer. Il cumule les honneurs avec en point d’orgue la représentation officielle de l’Australie au mariage royal du Prince danois ou encore dans un tout autre domaine joué en Allemagne pour un match de coupe du monde de football.
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
Donc, c’est tout sauf un novice que nous avons aujourd’hui la chance de voir sur scène à Perly. Il est accompagné de deux musiciens et c’est donc sous la forme d’un power trio qu’il va interpréter un large éventail de son énorme discographie.
Pour faire simple, on va dire tout de suite que son style oscille entre un mélange de ZZ TOP et de rythmiques proches parfois d’un AC/DC, mais dans un registre plus blues que hard-rock. On sent aussi au fil des titres, une influence puisée dans le jeu du grand JIMI HENDRIX. Nous aurons d’ailleurs droit à une reprise de « Hey Joe » avec comme son illustre auteur une partie du solo faite avec les dents !! Quand on aime, on ne ménage pas sa dentition !!
Puisque j’en suis au rayon des reprises, je ne peux passer sous silence sa formidable reprise d’un morceau de RORY GALLAGHER, idéalement exécutée et qui nous rappelle combien RORY nous manque toujours autant !
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
Les amateurs d’un blues acoustique peuvent aller se rhabiller, ici c’est énergique à souhait, pas de temps mort. ROB se démène pour faire bouger un public assis mais réceptif. Quelques personnes viennent danser devant la scène sur les morceaux plus rock et contribuent à mettre de l’ambiance pour le plus grand plaisir des trois musiciens.
ROB, toujours souriant ne relâche pas la pression et distille encore et toujours des morceaux toujours aussi pêchus avec ce zeste de blues qui fait la différence.
En plus de la guitare, il assure le chant. Il possède une voix suffisamment puissante pour envoûter les auditeurs du jour. D’un autre côté, c’est bien car chanter du blues avec une voix fluette ça ne le ferait pas.
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
Ses deux compères du jour assurent une rythmique sans faille qui lui laisse le champ libre pour nous délivrer des solos survoltés. C’est vraiment un set énergique que nous délivre ROB TOGNONI. Il ne ménage pas sa peine avec toujours des riffs ravageurs exécutés avec conviction qui vous prennent aux tripes. Il utilise à bon escient sa pédale wha-wha pour rajouter si besoin était du feeling et du groove. Pendant ses nombreux solos, sa Fender vibre, gémit, frémit, en un mot comme en cent, elle nous chatouille les sens.
Une autre de ses influences vient en droite ligne du boogie, il ne peut pas le renier… Un boogie volubile et groovie à souhait où l’ombre d’un ZZ TOP semble parfois planer au-dessus du morceau. Des titres ce cet acabit donnent irrésistiblement envie de bouger et de battre la mesure en rythme.
Les deux pauses sont pour nos musiciens l’occasion de recharger les batteries avant de repartir batailler pour le sprint final. ROB en musicien et homme averti laisse ses deux acolytes jouer à tour de rôle un long solo de batterie suivi d’un de basse. Le public apprécie à juste titre cette prestation. Avec des musiciens de la trempe de ROB, le blues-rock n’est pas prêt de s’arrêter et ce, pour notre plus grand plaisir.
Après un rappel endiablé, il pose sa guitare avant d’aller au stand merchandising où il dédicace les CDs mis en vente aujourd’hui. Ensuite, il ira se promener vers les grosses motos américaines garées un peu plus loin. C’est là que je pourrais échanger quelques mots avec lui.
Pour résumer, j’ai passé un excellent début d’après-midi avec un homme charmant mais qui est surtout un remarquable guitariste. Si vous ne connaissez pas allez jeter une oreille sur ses disques, vous ne serez pas déçus !!