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TRUST

Report de Steve*74

Tous les deux ans, la célèbre marque américaine de motos, Harley Davidson investit la station de Morzine pour quatre jours de fêtes, de défilés et de concerts. Ca s’appelle les Harley-Days. Inutile de vous préciser qui est le principal sponsor cette immense manifestation qui rameute des motards venus de la France entière et même de l’étranger pour certains !

Au milieu des belles et rutilantes motos customisées, vous avez plusieurs scènes parsemées dans toute la station de ski. Au milieu, des dizaines et dizaines de stands trônent fièrement le long des rues.

Le plus dur quand vous vous rendez à cette manifestation en voiture est sans contestation possible la difficulté à vous garer. Trouver une place relève de la gageure. Aussi, il faut partir relativement tôt et profiter ainsi d’une journée à la montagne pour déambuler dans le village et profiter des animations. Car oui, je le précise maintenant, tous les concerts sont gratuits ! Même le mur de la mort n’est pas payant… Vous savez l’endroit où des motos roulent sur des murs verticaux. C’est hyper impressionnant et ceux qui font cela n’ont pas froid aux yeux. Respect !!!

Après un spectacle à couper le souffle, direction la petite scène installée au bas du village pour écouter BRICE DELAGE, un groupe de rock-hard et ensuite SOFAI. Elle est déjà passée sur la grande scène il y a deux ans.

JAM NONO / JOHNNY GALLAGHER

Mais l’heure avance et je me dirige lentement mais sûrement vers la grande scène pour être bien placé, car en principe la place est vite noire de monde, bondée même. Après le passage obligé du poste de contrôle et de la fouille corporelle, je découvre JOHNNY GALLAGHER et NONO qui font une jam avec un bassiste et un batteur sur une toute petite scène. Pour une surprise, c’est une surprise !! Nos deux lascars ont l’air de bien s’entendre, ils communient même. Il faut dire que l’année dernière, ils avaient déjà jammés ensemble au festival Guitare en Scène.

Comme ce n’est annoncé nulle part, il n’y a pratiquement personne. Cool pour les photos ! Une corde cassée sur la guitare de NONO va interrompre ce moment magique. Il est déjà 20h30 et JOHNNY GALLAGHER qui doit jouer à 21h n’a toujours pas mangé (je le sais car quand l’ai intercepté pour lui parler, son garde du corps – ou manager ? – me l’a dit). Je me demande ce qu’il se serait passé si cette corde n’avait pas cassé…

JOHNNY GALLAGHER

Notre bonhomme a du mangé à toute vitesse car il arrive sur scène sans avoir de retard. C’est toujours agréable quand les horaires sont respectés, surtout quand ça fait longtemps que vous attendez debout.

Attention, un GALLAGHER (même disparu) peut en cacher un autre ! Il faut croire qu’une bonne partie des guitaristes se nomment GALLAGHER en Irlande ! Après RORY, NOEL d’OASIS, voici venir JOHNNY. Ca fait plusieurs fois que je vois notre irlandais et ce soir il joue avec un groupe qui s’appelle THE BOXTIE BAND. Notez que cette formation compte dans ses rangs ses deux frères JAMES et PAURIC, respectivement à la basse et aux claviers. C’est une vraie réunion de famille à laquelle nous avons droit ce soir ! D’ailleurs son père SEAN joue sur l’album « Johnny & Friends Live »… ainsi qu’une tripotée de GALLAGHER venus d’on ne sait où !!

Notre ami doit avoir une résidence dans le coin car il écume toutes les scènes de la Haute-Savoie depuis un certain temps déjà. La première fois que je l’ai vu c’était plutôt dans un registre rock avec un reprise extraordinaire de « Free bird » de LYNYRD SKYNYRD. Depuis, il a calmé ses velléités rock pour un registre nettement plus blues comme ce soir.

JOHNNY GALLAGHER

Ce colosse aux doigts agiles distille un feeling à chaque note, un vrai régal pour les oreilles averties du public qui reconnait au passage des classiques du rock comme « The house of the rising sun ». Loin de nous ce soir la notion de pénitencier, nous nous éclatons tous sur ce standard.

Aujourd’hui, il va piocher allègrement dans un registre de reprises et vanter régulièrement son dernier album pendant toute la durée du show. Le registre est dans l’ensemble assez bluesy mais pas assez pour effrayer les rétifs du style. Outre ses frères, la particularité du jour est la présence d’un percussionniste en plus du batteur. De ce fait, la rythmique est d’enfer, variée à souhait et laisse ainsi une grande liberté d’expression à la guitare de JOHNNY.

Lui aussi prend du plaisir sur scène, surtout quand on lui amène une bouteille de vin rouge et qu’on lui sert un grand verre de ce breuvage qu’il a vraiment l’air d’apprécier ! A tel point qu’il en redemande un autre. Le public, lui, pendant cet intermède chante à tue-tête le refrain d’une vieille chanson paillarde « Il est des nô-ô-tres…. il a bu son verre comme les au-au-tres ! Bref, il règne sur Morzine une ambiance chaleureuse et festive. 

Cette attitude renforce son côté sympathique à des spectateurs français qui ne mégotent pas sur la boisson, lol ! Mais si l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, JOHNNY GALLAGHER, lui, est à consommer jusqu’à plus soif et sans modération, qu’on se le dise !!

PHILIPPE MANOEUVRE

Pendant l’entracte, l’organisateur avec la présence de PHILIPPE MANOEUVRE (le parrain de cette manifestation) remercie la ville et ses sponsors pour l’aide apportée à l’organisation de ce festival.

Je ne vais pas râler pour ces palabres car sans eux, ces quatre jours de fêtes n’existeraient pas ou seraient pour le moins payants. Alors merci et longue vie !

TRUST

Après une prestation pleine de feeling de JOHNNY GALLAGHER, changement radical de registre pour TRUST, les vedettes de la soirée. Pour être franc avec vous et ne pas vous raconter des balivernes, je suis inquiet, très inquiet même avant le début du concert de ce soir.

J’ai eu la chance de voir le groupe au sommet de sa gloire au tout début des 80’s. A l’époque, les salles étaient pleines et la notoriété des musiciens étaient immenses. Depuis de reformation en reformation, la fleur s’est étiolée, puis fanée progressivement. Il y a bien eu des soubresauts comme en 88 avec la reprise d’ »Antisocial » par ANTHRAX mais par la suite la chute a été inévitable. Je passerais sous silence, la tournée avec un DJ que tout le monde désire oublier.

Cette énième reformation sera-t-elle la bonne ? La tournée baptisée « Au nom de la rage Tour » sera-t-elle rédemptrice ? Les minutes qui suivent vont me le dire.

Avec un peu de retard, le concert débute enfin devant un public impatient. Le premier morceau débute à la batterie, tenue par un petit nouveau CHRISTIAN DUPUY et le guitariste rythmique ISMALIA DIOP, lui aussi nouvel arrivant dans la maison TRUST.  Surgit des coulisses arrive BERNIE BONVOISIN coiffé de son fameux bob tout en couleurs. On a l’impression de voir un touriste en vacances à la montagne ! Cette coiffure peut surprendre, mais comme je ne suis pas du genre à tirer sur une ambulance, je n’insisterai pas sur ce détail vestimentaire pour me concentrer sur le reste.

TRUST
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Les premières paroles sont lâchées et je reconnais « L’archange », un titre nouveau. Quand la chanson parle du prolétaire, BERNIE indique de sa main NONO qui fait son apparition sur la scène de Morzine sous les vivats du public. Arrive en bon dernier DAVID JACOB, à la basse. Petit détail, lui aussi surprenant, il joue pieds nus. Maintenant, je comprends mieux pourquoi les roadies ont installé des tapis sur le plancher !

BERNIE recycle le refrain de « Ni dieu ni maître » à la place de « le genou à terre » qui sont en principe les paroles normales. La setlist évolue de soir en soir. Restent des classiques indémodables comme par exemple « L’instinct de mort », un morceau dédié par BERNIE à Adama Traoré, un jeune des banlieues dont la mort reste controversée par sa famille. Il ne faut pas oublier que BERNIE a toujours eu un engagement politique fort et marqué. Il a sans cesse dénoncé certains travers de notre société, en appuyant là où ça fait mal. On aime ou on n’aime pas, mais lui il s’en fiche royalement et il continue son combat. Il ne s’est pas calmé comme certains avec l’âge.

Pendant que défilent les morceaux, un certain nombre de spectateurs autour de moi quittent le devant de la scène pour rentrer chez eux, déçus par la prestation de ce soir.

NONO est toujours un brillant guitariste, pas de souci de ce côté-là. Il est toujours souriant et facile d’accès. IZO DIOP, le deuxième guitariste est hyper calme et ne bouge pas, il est impassible. Visuellement, ce n’est pas le top pour une musique tout de même nerveuse. Mais la principale pierre d’achoppement reste BERNIE. Beaucoup sont nostalgiques et trouvent sa prestation moyenne. Comme me le disait un copain, « la rage est emballée sous vide ». « Antisocial, tu perds ton sang-froid », peut-être mais on peut toujours envisager une transfusion ! Ce que j’écris est certainement trop violent mais cela exprime le sentiment d’une bonne partie du public.

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Demandant l’avis de quelques copains présents dans le public, il en ressort que la prestation de ce soir est supérieure à celle du Hellfest. Mais à mon avis, ils peuvent encore progresser. L’élite est entrée sans prévenir et c’est la fin. Les musiciens quittent la scène en attendant les sempiternels « une autre, une autre ».

Au moment où le rappel va débuter, BERNIE parlemente avec NONO, puis va voir les autres musiciens avant de nous annoncer qu’ils vont jouer un morceau intitulé « F-Haine ». Je vous laisse deviner, de qui il parle ! C’est toujours le côté politique de BERNIE qui l’emporte. Il récite les paroles du refrain en demandant aux spectateurs de les chanter le moment venu. Le morceau à priori non prévu commence et là patatras, après quelques mesures, ils arrêtent de jouer ! NONO nous dit qu’ils ne sont pas dans la bonne tonalité. Depuis le temps que j’arpente les salles de concerts ou les festivals, c’est, je pense, la première fois que je vois un groupe de cette envergure se planter ainsi. Ce n’est pas très pro, pour rester poli !

Sur le fameux refrain qui parle d’une blonde qui surfe sur la vague marine, BERNIE fait plutôt un flop. Seules quelques personnes chantent. Le public de ce soir, très bikers ne l’oublions pas, préférera et de loin s’éclater sur l’indispensable « Antisocial » qui clôture ce concert.

A l’arrivée, je suis dubitatif sur ce que je viens de voir et d’écouter. Pas un mauvais concert, mais pas non plus l’extase comme cela a pu l’être. Comme le disent nos voisins britanniques « Wait and see ». Laissons du temps aux musiciens et espérons un futur album au diapason de nos espérances.

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NEAL BLACK AND THE HEALERS

Je déteste ce genre de situation : détester est même un mot faible car aujourd’hui, j’ai prévu d’aller au Warmaudio voir un groupe de stoner speed rock que je n’ai encore jamais vu en live, ZEKE. J’étais super content quand j’avais vu la date et j’étais aux taquets… Mais ça c’était avant que le Hard-Rock Café de Lyon ne programme NEAL BLACK, un des guitaristes chanteur de blues-rock que je n’ai jamais réussi à voir en live !

Du coup, choix cornélien. Du speed rock ou du blues rock ? Mais bien blues quand même ! Bon, ZEKE… j’aurais bien la possibilité de les voir ailleurs à un autre moment. En plus, j’avoue que depuis que j’ai vu un concert au Hard-Rock Café, je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner !

Donc direction Lyon centre et je pense que je ne vais pas regretter mon choix du lieu ce soir car le mercure a allègrement flirté avec les 40 et du coup, je ne sais pas pourquoi, mais la clim’ du Hard-Rock  Café risque d’être appréciable !

Un jeudi soir, ça roule à Lyon et j’arrive presque pile poil à l’heure. Eh non, bande de mauvaises langues, je n’arrive pas à la bourre, je dis presque pile poil parce que je suis même (très) légèrement en avance ! Eh oui !

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Et là, une surprise m’attend dans la salle, il y a des chaises. Ca plus un public… comment dire ?…. d’un certain âge voire d’un âge certain… (enfin bref, pas le public vestes à patches…), plus un piano sur scène, c’est le signe qu’on va plutôt être dans du blues que dans du blues-rock. 

Je n’en reviens pas de voir NEAL BLACK en live car NEAL BLACK c’est vraiment un personnage important dans le monde du blues, au même titre que POPPA CHUBBY, avec qui d’ailleurs il a animé des jam sessions aux Etats-Unis. Jam sessions où se pressaient les musiciens les plus chevronnés. Bizarrement chez nous, il n’a pas la même renommée que ses copains. C’est d’ailleurs encore plus bizarre quand on sait qu’il habite en France depuis quelques années.

Le concert commence et c’est confirmé, on est bel et bien en config‘ assise. Bon allez, ça part quand même sur un morceau qui bouge un peu.

Les musiciens qui accompagnent NEAL BLACK sont tous les trois des musiciens chevronnés qui ont joué avec ce qui se fait de mieux dans le style. Et ça joue ! Enfin, il faut aimer le style qui est vraiment très blues, voire teinté de jazz et de swing mais là, ça passe très bien.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

J’adore le jeu de guitare de NEAL BLACK et j’adore sa voix. En plus, il a une vraie présence scénique et un vrai charisme, renforcé par le jeu des autres musiciens. On se croirait dans un bar des Etats-Unis !

Bon, j’avoue que je suis quand même content quand il y a des morceaux qui me font un peu taper du pied. C’est mon côté petit hardos qui ressort.

Sinon NEAL BLACK ne se sert pas du groupe que comme des faire-valoir, il les laisse faire des solos et s’exprimer musicalement.

Je profite d’un solo de piano pour aller voir la température extérieure (d’accord, fumer une clope, mais il ne faut pas le dire !) quand NEAL arrive juste à côté de moi… Tiens, il n’est plus sur scène en train de jouer ? Il profite du solo de piano pour lui aussi prendre l’air.

Du coup, je rentre avec lui pour voir la fin du set. On va avoir droit à un survol de sa grande discographie, et c’est vrai qu’il a l’embarras du choix pour les morceaux !

Euh, j’aurais du dire que je rentrai pour voir la fin du premier set car là c’est la mi-temps. Je peux donc retourner faire un tour dehors, bien qu’on soit largement mieux à l’intérieur.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Bon, la pause ne dure pas trop longtemps. On se ré-installe, mais pas pour longtemps car NEAL BLACK nous dit qu’on peut se lever, s’approcher et bouger. Le tempo des morceaux s’accélère. On va avoir droit à un second set un peu plus blues-rock. I am mega happy car NEAL BLACK qui fait du blues c’est bien mais NEAL BLACK qui fait du blues rock c’est mieux ! Bon, le piano ne s’est pas transformé en orgue Hammond donc on est quand même toujours dans – on va dire – du blues boogy. En plus, il va insérer quelques covers bien sympas dans sa set list.

Perso, je ne vais pas voir le temps passé. On est trop bien et quand il dit que là c’est fini, j’ai presque une petite larme qui coule, sniff. Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, ça fait du bien !

Bon je ne vais pas partir comme ça (non, je ne vais pas manger un hamburger !). Je passe au stand merch’ et là surprise, je m’aperçois qu’il a fait beaucoup plus d’albums que je ne le pensais !

Allez, petites photos et je prends congés en espérant le revoir bientôt dans une config’ plus blues-rock. Mais, d’après ce que me dit mon petit doigt, je ne suis pas le seul à espérer le voir retourner au blues rock texan… en espérant qu’il en ait envie !

Il est bien tard mais dehors il fait encore plus de 25 degrés et là j’ai un peu – forcément – le blues… de la clim’ ! En tout cas, même si je regrette d’avoir loupé ZEKE, vu la chaleur extérieure, je ne regrette absolument pas de ne pas avoir été me coller dans l’étuve du Warmaudio !

NEAL BLACK AND THE HEALERS

 

Faire l’interview de LAURA COX, c’est le but que je m’étais fixé ce soir.

Je voulais faire plus ample connaissance avec elle car avec son talent de guitariste et sa super voix, LAURA est désormais la valeur montante du blues-rock.

Pour tout dire, son premier album  n’était pas encore sorti que son single passait déjà sur RTL2. Comme quoi, il n’y a pas que moi qui pense qu’elle a un énorme potentiel !

Ceci dit son album « Hard Blues shot », est sorti ce 10 mars et vous pouvez bien-sûr en lire la chronique ! 

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HANGOVER SUBJECT

Bon, ça fait très, voire trop longtemps que je n’ai pas vu HANGOVER SUBJECT en live, donc je saute sur l’occasion et direction Lyon pour une soirée stoner and blues avec trois groupes dont, bien-sûr, HANGOVER SUBJECT.

Le groupe joue en tête d’affiche. Normalement, je devrais être bon dans le timing. Sauf que devant le bar, des copains me font remarquer que j’ai loupé le début du premier groupe (les méchants !!).. Mais que ce n’est pas forcément un mauvais truc. Heu… vu qu’ils sont à l’extérieur, ça ne doit vraiment pas leur plaire.

COBALT

Mais bon, je suis là et je veux voir et surtout entendre ce que ça donne COBALT. Surtout que sur l’affiche, c’est du doom stoner. Heu… C’est quand même très hardcore leur musique ! Enfin, surtout le chant. En plus, le chanteur a une casquette COLE sur la tête ! C’est donc une sorte de stoner hardcore.

Musicalement, ce n’est pas mal mais avec ce chant… comment vous dire ? Je vais aller finir la papote avec les copains à l’extérieur, voilà. Vraiment pas du tout mon truc. Ca me stresse même. En plus, scéniquement, c’est très… on va dire jeune.

Du coup, je retrouve pas mal de copains et de copines dehors sur qui COBALT a fait le même effet : l’envie de prendre l’air. On doit être trop vieux…

HANGOVER SUBJECT

Ca y est, ils ont fini ! On peut revenir. Il y a pas mal de monde ce soir. Et c’est parti ! HANGOVER SUBJECT attaque avec leur blues rock-hard ou hard blues-rock. On s’en fout de l’étiquette tant que la musique est bonne ! Et la leur est au top pour nous faire niquer la nuque sans bouger les pieds.

Putain, ça fait du bien !! Ca nettoie les oreilles et l’esprit.

Ouah, le son est méga bon et la voix de RICHARD travaillée au Jack passe à merveille, de même que le son de sa guitare… De ces merveilles de guitares, devrais-je plutôt dire !

HANGOVER SUBJECT

Je rentre directement dans leur monde. Ils sont très à l’aise dans leur formule trio qui est maintenant bien rodée. C’est à la fois fun et pro. Et putain, ça joue ! Le bassiste est très carré et solide. Le batteur tape comme un Jack in the box. Un petit peu trop même pour la pédale de grosse caisse qui n’e résistera pas à la soirée, lol ! Trop bon !! En plus, c’est vrai qu’ils ont des putains de morceaux qui en live tapent leur mère !

Allez, le moment fun, héroïque : le cover de MOTORHEAD – mais bien-sûr à leur sauce, guitare et basse tube faites maison. Putain again, ça dépote ! Voilà comment j’aime les covers : fidèles dans l’esprit mais à la sauce du groupe. Je suis sûr que, où qu’il soit, LEMMY est en train de s’éclater ! Bon, un petit rappel et puis… Ils continuent !!

Je me dis que je ne suis pas encore rentré  parce qu’après il y a encore un autre groupe… Ah non, ils ont annulé ?! Bon alors là, je suis bien content d’en reprendre encore du HANGOVER SUBJECT !

Bon, c’est fini et je viens de m’apercevoir que contrairement à la dernière fois où je les ai vus, le fait qu’il n’y ai plus d’harmonica ne m’a pas frappé.

Le temps de papoter avec les membres du groupe et on the road again ! Il est tard mais je suis trop bien. J’ai bigrement bien fait de venir prendre une bonne dose de HANGOVER SUBJECT, moi ! A bientôt, les copains !!

HANGOVER SUBJECT

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

Report by Seb 747

Lorsque, en mars dernier, avant le concert de DEVON ALLMAN, Arca Blues nous avait annoncé qu’il ferait venir dans notre bonne vieille ville d’Annecy, en ces mêmes lieux, un groupe mythique, nous n’en avions pas cru nos oreilles. Deux concerts de blues-rock sudiste dans l’année ? Tout bonnement incroyable !

Donc ce soir, c’est en direction de l’Arcadium  que nous nous dirigeons pour la deuxième fois cette année.

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CHRISTOPHE GODIN’S DIRTY BLUES BAND

En première partie, la surprise dans le Kinder, c’est notre ami Christophe GODIN (oui, le guitariste du MORGLBL TRIO et de GNO) qui s’attèle au blues avec un tout nouveau groupe créé pour l’occasion, le CHRISTOPHE GODIN’S DIRTY BLUES BAND (Feat . HENRY SERAFINI). Toujours est-il que le répertoire est essentiellement composé de reprises. Bon,  c’est quand même du blues rock, un répertoire inédit pour ces musiciens et ils vont y mettre une grosse touche personnelle !!

D’entrée de jeu, la bonne humeur communicative de CHRISTOPHE nous donne des indications sur leurs motivations. Cependant, il nous fait quelques frayeurs lorsqu’il nous explique qu’ils n’ont eu que deux répétitions avant ce concert étant donné leurs emplois du temps chargés. Mais dès les premières notes jouées, nous sommes tout de suite rassurés, tant le niveau musical est élevé.

C’est qu’il a su bien s’entourer ! Tout d’abord, on retrouve HENRY SERAFINI, autre fine lame de la six cordes, dont le talent n’a d’égal que ses trop rares apparitions scéniques, puis IVAN ROUGNY, le bassiste qui accompagne depuis plus de 20 ans notre copain, et enfin MAXENCE SYBILLE à la batterie (ex-METAL KARTOON, autre groupe de GODIN).

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CHRISTOPHE GODIN’S DIRTY BLUES BAND

Des reprises, certes il y en a, mais dès le troisième titre, ils nous annoncent qu’ils ont une compo à eux, composée par HENRI et qui porte le doux nom de « By the River ». Un titre qui aurait très bien pu être écrit par n’importe quel bluesman tellement il groove.

Plus les morceaux défilent, plus une cohésion d’ensemble se fait ressentir. Les musiciens se lâchent et on découvre un tout nouveau groupe prêt à faire du bruit. CHRISTOPHE tout en retenue, fait pleurer sa gratte et démontre qu’il n’est pas qu’un guitariste technique tout en démonstration mais qu’il est capable de jouer de tout. HENRI quant à lui, prend régulièrement le chant et les solos à la place de CHRISTOPHE GODIN et fait preuve d’une grande abnégation par rapport à sa capacité guitaristique. Bref, il laisse tout le plaisir à CHRISTOPHE de faire le show – et le pitre par la même occasion !

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CHRISTOPHE GODIN’S DIRTY BLUES BAND

IVAN, sur sa basse à 5 cordes, groove à mort en fond de scène et s’éclate comme ses deux camarades, même s’il semble préférer leur laisser le champ libre pour mieux s’exprimer.
Si on devait parler du jeu de MAXENCE, je dirais qu’il rend hommage au blues, reprenant avec sagesse et tout en subtilité les morceaux, sans vouloir en mettre de partout.

Déjà bien un quart d’heure de passé et pas de temps mort. Les titres s’enchaînent comme un train à grande vitesse glissant sur les rails et le temps passe vite. CHRISTOPHE GODIN se fait plus mordant sur « Maybe it’s Time », la reprise de FRANCK MARINO du temps de son MAHOGANY RUSH, et on retrouve le métalleux qui sommeille en lui ce soir.

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CHRISTOPHE GODIN’S DIRTY BLUES BAND

Malheureusement, il nous annonce qu’ils arrivent déjà à la fin de leur set. Les premières notes de « Mistreated », la reprise des DEEP PURPLE datant de 1974, retentissent dans l’Arcadium. Les deux guitaristes se font plaisir en se partageant les solos du morceau et le reste du groupe démontre leur goût pour le hard mélangé au blues.

Le temps de remercier le public et le staff, « c’est une Rolls sur scène » nous dit CHRISTOPHE et le groupe quitte la scène. Toujours aussi pince-sans-rire, le voilà qui se met à remercier son ostéo sans qui il n’aurait pu jouer ce soir et nous donne rendez-vous au bar. La salle est évidemment morte de rire. En 20 petites minutes de show, ils laissent leur auditoire hébété par tant de panache. Dommage que c’est été aussi court car on aurait bien voulu en reprendre encore un peu, nous !

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

Pendant le changement de plateau et juste avant le début du groupe vedette de ce soir, Arca Blues, l’organisateur, nous rappelle les sempiternelles complications des intermittents du spectacle. Il en profite pour nous annoncer les nouvelles programmations. Le 1er avril avec SARI SCHORR et en novembre, non pas une, mais deux soirées de blues ! Les groupes n’étant pas encore signés, il n’a pas pu nous en dire plus, mais cela promet. Evidemment, il nous incite à faire du bruit et à en parler autour de nous afin qu’un jour, il puisse afficher « Sold Out » sur la porte.

La parenthèse étant posée, retour à la musique avec le ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD. Il paraîtrait que lorsque vous parlez de ce groupe au fin fond d’un club du sud de la Nouvelle Orléans, vous forcez le respect des rednecks du coin. C’est dire si le groupe est encensé là-bas ! Donc c’est tout bon pour nous !

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

Cette formation menée par CYRIL NEVILLE qui a traîné ses guêtres chez les METERS et le NEVILLE BROTHERS, est appuyée par l’unique paire de guitaristes BART WALKER (récompensé d’un Best Guitarist Award à l’IBC de Memphis à tout juste 20 ans) et TYRONE VAUGHAN (fils de JIMMIE et neveu du légendaire STEVIE RAY). Ils sont épaulés par YONRICO SCOTT (qui a collaboré avec – excusez du peu – DEREK TRUCKS BAND ou encore RAY CHARLES) à la batterie et DARRELL PHILLIPS (JOHN FOGERTY, WIDESPREAD PANIC) à la basse 6 cordes. Dans tous les Saloons du Mississippi au Maryland, on parle des frères NEVILLE et des frères VAUGHAN, alors imaginez la rencontre entre ces deux grandes familles du blues !

Le groupe vient nous présenter son tout nouveau LP sorti au mois de juin intitulé « The Royal Gospel ». Ils vont nous en jouer plusieurs morceaux ce soir, partageant leur set list avec leur précédent album « Don’t look Back ».

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

C’est sur « Reach my Goal », titre de ce LP qu’ils entament un set qui va durer pas loin de deux heures. De suite, nous comprenons que le blues que font ces gars-là, va faire appel à leur riche expérience. Il sera mélangé à du funk, du hard-rock, voire même à du reggae.

Moi, je suis vite conquis par cette musique venue du fin fond des marécages de la Nouvelle Orléans. Quel style ! Quelle maîtrise incroyable de leurs instruments ! Les deux gratteux s’en donnent à cœur joie. BART est un peu plus bluesy que TYRONE, qui, à mon avis, à un héritage plus rockabilly.

Deux titres s’ensuivent avant un superbe « Magic Honey », un titre d’un album de CYRILl, qui nous démontre qu’il est vraiment un grand chanteur, avec son timbre de voix si caractéristique des bluesmen du delta. Il a une façon de murmurer les phrases avec un feeling toujours présent qui remue les tripes.

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

Les titres s’ensuivent et ne se ressemblent pas. C’est une rencontre des rythmes agités de la Nouvelle Orléans et de ce que l’on appelle communément le rock sudiste. C’est vraiment excellent.

YONRICO et sa batterie réduite à deux toms – c’est plus facile pour passer la frontière, on paie moins de taxes – emmène le groupe dans une cadence impressionnante.

Qu’il s’agisse de ballades ou de morceaux plus énervés, le ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD fait la part belle à son état du sud, et comme nous le dit régulièrement CYRIL : « We’re the sound from Louisiana, New Orleans ! ».

La passion et le partage sont les maître-mots de cet heureux mélange des genres, et ils nous le font savoir. Le public se met à danser dans la salle, il est tombé sous le charme des membres du combo. Les trois frontmen que sont CYRIL, BART et TYRONE prennent le chant à tour de rôle. CYRIL fait régulièrement appel à ses talents de percussionniste pendant qu’il ne chante pas. Les solos sont partagés entre les deux guitaristes. DARRELL et sa basse 6 cordes nous fait du slapping typique des groupes de funk et de blues, et tout ça avec un grand sourire.

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

« Fire on the Mountain », la reprise des GRATEFUL DEAD présente sur leur premier album est jouée ce soir tout en perspicacité. On a du mal à reconnaître le titre tellement il diffère de l’original. Le combo all stars enchaîne les jams, rallongeant de plus belle les morceaux. On frôle quand même parfois le jazz. D’un bout à l’autre, subsiste une certaine nonchalance caractéristique de la moiteur du grand sud des États-Unis. En plein automne, on croirait voir les moustiques tourner autour de nous, tellement le groupe suinte le blues.

Et voici qu’arrive « Favorite Colour », un titre qui ressemble à s’y méprendre à du JAMES BROWN. C’est fou ce que ce morceau aurait pu être interprété par le maître de la soul !

Le groupe déclenche l’euphorie dans le public venu en nombre voir ce groupe de bluesmen black and white, mais voilà, c’est la fin. Le public en redemande et le ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD ne se fait pas prier pour remonter sur scène afin de nous asséner le coup de grâce avec « They don’t make’em like You no More », tiré de leur avant-dernier album. Le groupe nous quitte sur ce titre funky en diable, non sans nous avoir fait auparavant les salutations de rigueur.

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD

J’ai personnellement beaucoup apprécié la sublime performance musicale du RSB. Certes, ce ne sont pas des métalleux, ni des hardos, mais c’était hyper bien structuré, et même si les morceaux tiraient en rallonge, j’ai pris une bonne claque de blues ! D’ailleurs, j’ai réussi à tuer les moustiques qui me tournaient autour depuis tout à l’heure. Sales bêtes !!!

 

CONCLUSION

CHRISTOPHE GODIN n’a pas démenti son talent, et en s’associant avec HENRI SERAPHINI il nous a montré une facette qu’on ne lui connaissait guère.

Quant-au ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD, avant même de plaquer un accord, il attire votre attention. On aurait été en droit de penser que la lignée de ses membres leur serait un avantage mais au final, celui-ci ne repose pas sur leur arbre généalogique mais bien sur leur talent, comme j’ai pu le constater. Dans le sud des Etats-Unis où la musique est une religion, deux lignées du blues et du rock‘n’roll ont dépassées toutes les autres et c’est le ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD qui les incarne !

Un grand merci à l’association Arca Blues pour cette superbe soirée ainsi qu’à la Ville d’Annecy et promis, l’année prochaine on remplira l’Arcadium !

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ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD