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NAMASS PAMOUSS 2024, jour 1

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NAMASS PAMOUSS 2024, jour 1

En cette fin juin, notre cher pays serait au bord du gouffre. Alors quoi de mieux que de se faire un festival, loin de tout, au fin fond de la montagne pour penser à autre chose ? A deux jours d’une actualité anxiogène, rien de tel pour se vider la tête. Avec mon copain de concerts, Steve*74, nous retournons à la Tête de Cabeau de Manigod pour assister au Festival Namass Pamouss où l’ambiance est toujours folle. Le festival se déroule sur trois jours cette année avec toujours autant de groupes de Stoner mais aussi d’autres genres relativement proche. Pour nous, ce sera seulement le vendredi et le samedi car le dimanche, il faut se rendre aux urnes ou à la messe, ou les deux, tout dépendra de notre motivation. Lol. Trêve de plaisanteries, la programmation du dimanche n’étant pas vraiment notre style de prédilection, nous préférons nous abstenir.

Maintenant que les présentations sont faites, parlons des groupes. En ce 1er jour de festival, nous avons droit à 4 groupes avec pour tête d’affiche les Piémontais UFOMAMMUT.

Attendez… La Tête de Cabeau… Ce n’est pas là où il y a une côte à 45° à gravir à pieds avant d’aller secouer nos chevelures – qui s’éclaircissent avec le temps – dans un cadre magnifique situé dans les montagnes haut-savoyardes ? Cette fameuse côte où on fait le recensement de nos organes afin de savoir si on n’en a pas laissé en bas ? Eh bien si !! Et même que je suis sûr qu’ils ont fait exprès de la raidir encore plus. Comment ? Le temps n’étant pas au beau fixe, et la côte étant impraticable, même en 4×4, le festival se tient au pied de la montagne ? Euh… Comment dire… YOUPI !!!!! Je n’aurais pas à monter cet infernal (oui, je sais, l’enfer on aime ça mais tout de même) chemin caillouteux où on risque la chute à chaque pas lors de la descente. Je ne cache pas ma joie. Mdr.

Ce soir, en plus des Italiens, nous avons TRIGLOTH, venus en voisins d’Annemasse, les sudistes de BOURBIER venus de Roquebrune Cap Martin et les Texans de THUNDER HORSE. La soirée s’annonce lourde et puissante, puisque les quatre groupes sont qualifiés de Doom, Sludge et Stoner. De quoi faire résonner les montagnes et faire sortir les marmottes de leurs trous ! Pauvres bêtes. Lol.

Nous partons relativement tôt pour une petite heure de route dans les paysages montagneux de notre Yaute, et arrivons sur le site. Le premier avantage, c’est que tout est à proximité. Le parking étant quasiment à deux pas, pour la première fois, depuis que nous allons à ce festival, nous prenons notre temps. Une fois en son sein, nous découvrons l’installation. Exit le joli pré dans la montagne, bienvenue sur le terrain caillouteux d’un parking. D’un autre côté, je n’ai pas eu à monter la côte, alors je ne suis pas mécontent. En attendant le début des hostilités, la pluie s’est invitée et nous pousse à nous retrancher sous une tente en attendant que l’orage passe. Et comme par hasard, c’est là où ils cuisinent la tartiflette. Les douces effluves de reblochon fondu et de patates emplissent l’atmosphère. C’est difficile de résister ! D’autant plus qu’il est l’heure de manger. Du coup, je ne vais pas me priver parce qu’en plus elle est super bonne.

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Tiens TRIGLOTH commence. C’est que je n’ai pas fini moi ! Bon, comme c’est tout de même un peu trop violent pour mes petites oreilles fragiles, je regarde de loin, et laisse mon copain Steve aller affronter le public bien entassé devant la scène. Comment ça je ne suis pas fair-play ? Tiens, la pluie s’est arrêtée pile poil au début du set. Elle a dû avoir peur de la grosse voix. Mdr. Personnellement, je ne suis pas fan du tout, ça manque de mélodies au niveau du chant. Cependant, je constate que le public à l’air de bien apprécier, et c’est tant mieux pour le groupe.

Dès le début, les pogos et les crowdsurfing sont enclenchés. J’ai bien fait de ne pas m’aventurer trop près, ce n’est plus de mon âge.

En attendant la suite, je discute avec Nicolas, l’organisateur, qui m’explique qu’ils sont contents d’avoir un repli, mais que ce n’était pas prévu et qu’ils avaient même installé le site tout en haut de la montagne. Les journées ont dû être longues et les nuits très courtes.

Lorsque s’arrête enfin, à mon goût, la prestation des Annemassiens, c’est au tour du second groupe de s’installer. J’entends de la batterie qui continue et un public qui se manifeste. C’est un enfant de cinq, six ans qui joue et il est impressionnant de technique. Bravo à lui !

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Il est 21h et des brouettes, lorsque les Texans de THUNDER HORSE commencent leur set. La setlist est carrément écrite sur de l’essuie-tout, j’hallucine. Dès les premières notes de « Inner Demon », on se rend compte que c’est plus dans notre style, avec une influence à la BLACK SABBATH. D’un seul coup, le public s’amasse sous la tente pour venir voir les Texans jouer. “We are THUNDER HORSE from Texas. You have a beautiful country. Thank you for watching”, nous dit le chanteur guitariste STEPHEN BISHOP.

L’influence de BLACK SABBATH est flagrante dans la musique des musiciens de San Antonio mais avec un gros côté Doom plus prononcé. Musicalement, c’est très éloigné de ROBIN TROWER que TODD CONNALLY, le guitariste soliste, porte fièrement sur son T-Shirt. Ce n’est pas ce qui empêche les riffs assassins sortis par le musicien, le son de basse groovy de DAVE CROW, les frappes de folie de JOHNNY LIGHTNING à la batterie, de faire vibrer le public.

Des titres lourds avec “New Normal“ qui vous dévissent la tête ou “Let Them Bleed” qui enfonce le clou. Que voulez-vous, c’est une chape de plomb qui s’abat sur Manigod !

Le temps s’éclaircit et on redémarre avec “Chosen One” avec TODD qui va se frotter au public devant les planches. Plus le set avance, plus je le trouve génial. Bon, le public commence à s’échauffer un peu trop, un repli stratégique s’impose. Que ce soit devant la scène ou au fond, les spectateurs sont en folie et il vaut mieux se retirer plutôt que de risquer sa peau. J’ai un report à écrire, moi !

Après le génial “Aberdeen “, c’est avec un Blues lourd, mélangé avec des riffs sabbathesques et pinkfloydiens psyché, que tout s’articule vers un joyeux crescendo de bruit et de puissance qui se poursuit avec “Liber ad Christ Milites Templi”.

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Les Texans sont très revendicatifs et expressifs, surtout dans l’attitude scénique. TODD, tatoué de partout, même jusqu’aux phalanges, est celui vers qui tous les regards s’attirent. Il semble vivre les sons qu’il tire de sa guitare et prend très souvent les devants. DAVE, casquette vintage vissée sur la tête, est la force tranquille qui suit les coups massifs de JOHNNY pendant que STEPHEN harangue le public. «You guys are fuckin Amazing»,  dit-il en regardant le public devenir complètement fou. Enfin, bref, vous l’avez compris, les THUNDER HORSE mettent le feu dans les montagnes.

Au bout d’une heure de jeu intense, et après autant de titres excellents, il est temps de conclure avec un petit As de pique de MOTORHEAD. Bon sang de bonsoir, quelle performance !! Le public est lessivé. Et dire qu’il reste encore deux groupes à venir ! Le temps, qui depuis tout à l’heure était menaçant, semble s’être apaisé. Une bonne nouvelle pour le festival, pourvu que ça dure !

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Il est 22h30 – quasiment à la seconde près – lorsque le trio italien UFOMAMMUT foule les planches de Manigod. Depuis la mi-mai, ils sont en tournée pour fêter leur 25e anniversaire avec plusieurs dates en France. En jetant un œil sur la setlist, je découvre que c’est carrément un labyrinthe. Sur chaque titre il y a des annotations qui vous renvoient à d’autres annotations, le tout en couleur côté basse et noir et blanc avec des petits dessins côté guitare. Euh… j’ai l’impression que ce ne sont pas les mêmes titres… C’est sûr qu’ils jouent ensemble et pas chacun de leur côté ? Lol.

Les Piémontais se préparent, règlent leurs instruments puis c’est parti. POIA à la guitare, LEVRE, derrière sa batterie, et URLO à la basse et au chant commencent par « Crook Head ». Dès les premières notes, la lourdeur s’impose avec beaucoup d’effets sonores. Ce n’est pas étonnant quand on remarque le nombre de pédales d’effets qu’il y a devant chaque guitariste. Leur sludge psychédélique est empreint de mélodies sous une voix bourdonnante qui m’impressionne encore plus en live.

Avec sa Flying V, POIA sort des riffs répétés lourds et puissants pendant que LEVRE, tête baissée, maltraite ses fûts. “Kismet” et “Mausoleum”, les morceaux suivants barrissent tel un vieux pachyderme sous des sons puissants, futuristes et stratosphériques qui nous emportent dans un voyage psychédélique aux confins du cosmos. Ce sont les maîtres de la fusion entre magie et psychédélisme, d’une lenteur pesante qui fait headbanguer le public.

D’ailleurs, au moment où je me dis, c’est cool, ça ne devrait pas bourrer, le public s’excite. Je crois que j’aurais mieux fait de me taire. Les spectateurs se bousculent de plus en plus et rester devant la scène tient du suicide. Donc je me retire pour apprécier la musique des Italiens qui continuent de plomber les montagnes avec des morceaux tels que « Super Nova » ou la reprise floydienne «Welcome to the Machine».

A l’arrière j’aperçois les membres de THUNDER HORSE qui regardent le show. Il y a même  TODD qui est en train de filmer la prestation des Italiens. UFOMAMMUT a des adeptes au fin fond du Texas, incroyable ! En regardant bien, je constate que Stephen porte une veste Desertfest, festival dans lequel les Piémontais ont récemment joué. Ceci explique peut-être pourquoi les Texans semblent autant apprécier.

Une heure plus tard et c’est déjà la fin. Ou pas. Les Italiens ne veulent pas s’arrêter comme ça et refont un dernier titre toujours aussi spatial mais totalement instrumental «Oroburos».

C’est une charge écrasante que nous venons de prendre par ce trio complètement barré.

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A peine le temps de se remettre que les Roquebrunois de BOURBIER installent leur matériel. Il est minuit vingt et… c’est l’heure de dormir ? Meuh non, bande d’ingrats ! C’est l’heure pour BOURBIER de réchauffer les montagnes. D’entrée de set, je me rends compte que ce n’est, une fois de plus, pas pour moi. Nous sommes dans un Post Hardcore Sludge, un peu trop agressif vocalement. J’apprécie leur musique et le bon jeu de scène du chanteur qui est déjà à genoux pour le premier titre. Du coup je me dis que soit il ne s’entend pas dans les retours, soit il est déjà à fond. A moins qu’il cherche quelque chose sur la scène. Lol.

En tout cas, le public continue d’être à fond en slammant et en faisant du crowdsurfing, ce  qui permet au groupe de se faire plaisir et de s’éclater en harmonie avec le public. Pour nous, il est temps de laisser le groupe à ses borborygmes et de redescendre de la montagne, non sans avoir salué les musiciens de THUNDER HORSE en train de manger de la tartiflette. A demain Namass Pamouss !

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