C’est à 21h que le premier groupe entre en scène. HARP, est un groupe originaire de Bastia qui s’est installé sur Marseille. Il nous délivre leur Thrash avec des riffs lourds teintés de Death avec des passages lents alternés de montées rapides qui amènent le public dans son ambiance.
Le premier morceau du set « Exil » donne le ton. La voix éraillée de ROMAIN donne de la texture aux morceaux. La noirceur des morceaux est palpable. L‘ambiance est mise pour cette ouverture de soirée et le public a répondu présent.
Report et Photos : ALAIN THE RED
Je les avais déjà vus au Distortion Fest 2 une première fois et j’avoue avoir été surpris par leur style. Cette soirée prouve le potentiel que peut avoir HARP. Un groupe à suivre de près…
Belle mise en bouche pour ce début de soirée. Pour info, leur album « The Distance Within » est sorti en février. C’est le deuxième EP du groupe qui montre une grosse évolution depuis « Volume One » leur premier album sorti en 2017.
Deuxième groupe à prendre possession de la scène, ce sont les perpignanais de BLIND WISDOM. Autre style totalement différent mais tout aussi excellent. Ouverture du set avec un nouveau morceau « Between Bright and Pitch Black ». Le jeu de B.W. délivre un Power Metal dans la lignée d’HELLOWEEN et de GAMMA RAY.
La complicité des membres s’en ressent dans leurs jeux, c’est toujours un plaisir d’assister à leur set.
Les rythmiques solides avec des refrains entraînants repris à l’unisson par tous les membres du groupe donnent une sacrée pêche aux morceaux. Le bassiste est déchainé et on a un batteur au top de sa forme ainsi que deux guitaristes survoltés. C’est ça BLIND WISDOM !
On attend avec impatience un nouvel album après cet avant-gout du nouveau single, « Between ».
Dernier set de la soirée avec ANTAGONISM, formation de Toulon fondée en 2016. On active le mode Thrash et c’est parti pour une démonstration de riffs tronçonneurs avec un bombardier derrière les fûts.
Je suis surpris par la déferlante sonore qu’impose le groupe, après les avoir vus en 2020 à l’Antre du Lion.
Le groupe a mûri et en impose de part ses compositions et sa présence sur scène.
Pas de répit ce soir. On ressent bien l’essence du Thrash des années 90 avec une certaine influence mustainienne. DYLAN SPEED HUNGER (DAVE MUSTAINE junior) n’hésite pas à descendre dans le public au cœur même du circle pit, ce qui met un point d’orgue à leur set. Troisième baffe de la soirée. Nos quatre larrons n’ont pas fait dans la dentelle ! Une valeur sûre et montante dans ce style sans artifices.
Retournement de la salle dans tous les sens du terme, la soirée a été plus que bouillante avec trois styles totalement différents. Un grand bravo à Victory Productions et à l’Altherax pour ce trio métallique qui a mis le feu ce soir !
Ce soir, je retourne au Brin de Zinc, mon antre favori, pour aller voir SUN en concert. Le groupe est déjà passé ici il y a deux ans (en avril 2023) et à l’époque, le concert avait été complet. Aujourd’hui en plus de son show, KAROLINE ROSE la chanteuse, vient en tant que marraine des 20 ans du BDZ. Fera-t-elle aussi bien cette fois-ci ?
Je tue le suspens tout de suite : oui, la salle est pleine et le concert affiche même complet depuis plusieurs jours. Pour le coup, je suis vraiment content d’avoir eu une accred’ ! Merci Thomas !
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
A l’heure tapante, SUN fait son entrée dans le BDZ, séparant la foule comme Moïse la mer en deux. Son bassiste l’a précédé de quelques minutes et l’attend sur scène. Bon pour monter sur ladite scène, ce n’est pas évident du tout avec sa tenue, une robe de mariée blanche, un short blanc et des bottines blanches à lacets – un look goth mais en blanc, quoi ! Du coup, elle se plante devant la scène et apostrophe son bassiste pour qu’il l’aide à monter. On est tous morts de rire !
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de SUN, c’est un trio en formule basse, batterie et guitare-chant, ce dernier poste étant tenu par une jeune artiste franco-allemande du nom de KAROLINE ROSE. En un mot comme en cent, SUN, c’est elle. Etant assez allergique aux étiquettes, elle a créé le Brutal Pop qui est – comme on peut s’en douter – un mélange de Pop et de Metal. Et on peut dire que sous ses airs angéliques, elle s’y connait en brutalité, ayant été chanteuse de Black Metal pendant quelques années.
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Pour la petite histoire, elle est arrivée en France à l’adolescence et c’est donc en français qu’elle s’adressera à nous toute la soirée. Elle démarre son show en nous expliquant qu’elle dédie le spectacle à Adrien, un gars qui avait acheté sa place de concert pour ce soir mais qui est mort entre temps et que la famille d’Adrien est présente ce soir. Emotion quand même dans le public.
Le show démarre et on peut dire qu’elle envoie le steak ! Sa voix est plutôt lisse, puis elle se dégrade, s’éraille. Et elle est juste, très juste ! Que ce soit en chant clair ou en chant saturé, elle cartonne ! Impossible de ne pas se faire prendre dans ses filets. En un seul titre, elle vous emmène dans son univers. C’est diabolique !
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Elle déroule son show avec des titres qui évoquent toute la puissance de l’amour, de la joie, du chagrin, voire même de la rage de vivre. A un moment, je reconnais « I Kill my Man », que j’ai en disque. Ca roule bien et j’accroche aux mélodies bien catchy. Tout le monde est d’ailleurs, comme moi, aux taquets. Le public est présent et vraiment présent pour elle.
Elle nous raconte des anecdotes de quand elle était petite. C’est sympa. Elle nous dit aussi qu’à l’époque, elle aimait bien BEYONCE et les DESTINY CHILD mais que dans le même temps, elle adorait MORBID ANGEL et ETERNALS. Sacré mélange ! Elle enchaîne du coup avec le « Survivor » de DESTINY CHILD à sa sauce, of course.
L’univers de SUN est assez coloré et comme le son est bon et que les lights le sont aussi, c’est cool. Elle joue trois-quart d’heure habillée en mariée et fait une pause. Elle nous revient vêtue de satin vert-bleu et, comme ses musiciens, elle porte une cape et une capuche. Dès que KAROLINE ROSE reprend, j’ai comme une impression bizarre : c’est comme si elle recommençait un nouveau set. Etrange comme sensation…
On a droit à une nouvelle reprise avec « I follow Rivers » de LYKKE LI et qui n’est autre qu’un des titres du film « La vie d’Adèle ».
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Vers la fin du set, KAROLINE ROSE change de guitare et en prend une avec un motif genre Hello Kitty ce qui me fait sourire. Elle nous parle de son premier album (à ce jour, elle n’a sorti que des EP dont un sous le nom de Caroline Rose après son passage à The Voice). Cet album nommé « Krystal Metal » est annoncé pour le 9 mai 2025.
Le trio va nous faire deux rappels pour un total de trois morceaux et, après 1h45, quasi 2 heures de show, SUN quitte la scène sous les applaudissements du public sonné de tant d’éclectisme musical.
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Après le concert, KAROLINE ROSE et son bassiste se dirige vers le stand merch‘ où je peux discuter un peu avec elle. C’est une personne vraiment très agréable. Elle s’attarde sur le stand prise par son envie de communiquer avec son public et c’est finalement le bassiste qui finissant pas en avoir marre, lui dit qu’il est temps de partir.
Pour ma part, j’ai passé une très bonne soirée. En plus, j’ai revu des amies que je n’avais pas revues depuis bien longtemps. Pour ceux qui auraient envie de voir ou de revoir SUN en concert, le Brin de Zinc nous offre une séance de rattrapage le 12 juin. Marquez la date dans vos agendas !
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Commentaires fermés sur BARN HOOKER, FAITH IN AGONY et BAD TRIPES au Brin de Zinc
Samedi 1er mars 2025 à Barberaz (73)
Ce soir, c’est de nouveau en direction de Barberaz que je m’apprête à aller en concert et plus précisément au Brin de Zinc qui fête cette année ses vingt ans ! Bel anniversaire donc à cette véritable institution pour les concerts dans le coin.
THOMAS FILACHET, qui a repris la gérance en 2015, a réussi à faire de cette salle un vrai lieu de pèlerinage pour les amateurs de concerts intimistes et non moins riches en musique sophistiquée.
En compagnie de mon acolyte, ami et photographe Metalfreak, nous voici donc au devant d’une affiche qui a la particularité d’accueillir des groupes qui ont tous des frontwomen. Et question qualité, ces dernières n’en manquent pas d’un point de vue musical, mais chacune à sa manière.
La question du chant féminin dans le Metal a toujours été un point tortueux pour moi car, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi, j’ai naturellement du mal avec le chant féminin. Ce n’est absolument pas une question de misogynie, je précise ! C’est purement du ressenti d’écoute. Je trouve la tessiture vocale féminine, en terme de chant saturé, pas toujours à ma convenance. Je ne parle même pas du procédé qui consiste à entendre la même voix chez plusieurs chanteuses, car en chant saturé, c’est encore pire (chez les hommes aussi d’ailleurs). Simplement, j’ai du mal, voilà. Cela n’enlève rien au fait que certaines chanteuses ont quelque chose en plus dans la manière de chanter ou, sur scène, dans la manière de se mouvoir et d’occuper l’espace qui me met instantanément d’accord. Je le répète, la musique Metal ou Rock est d’abord et avant tout du théâtre. Le charisme, la posture, ce qui est raconté dans le langage non-verbal est prépondérant.
Voilà pourquoi l’affiche de ce soir me sied beaucoup. Les trois groupes ont chacun une chanteuse qui assure totalement, autant vocalement que théâtralement. Trois groupes sur lesquels j’en connais deux, un déjà vu en concert il y a quelques années, et un que je connais par le biais de la chronique et qui m’a occasionné un vrai coup de cœur artistique. Il s’agit donc de couvrir le concert qui réunit, en ce 01 mars de l’an 2025, dans l’ordre (du moins le croyait-on) BAD TRIPES, BARN HOOKER et FAITH IN AGONY !
BAD TRIPES est le groupe qui m’avait offert un véritable coup de foudre. Ayant chroniqué l’album « Les contes de la Tripe », je n’ai jamais cessé de suivre et d’écouter la musique bien Shock Rock des Marseillais. J’adore le côté grandiloquent, burlesque et presque circassien, sinon fantasque et horrifique, de la musique de BAD TRIPES.
Là où l’excitation est à son comble réside pour moi dans les nombreux compliments que l’on m’avait fait des performances live du groupe, qui met un point d’honneur à soigner sa scénographie en y mettant du sien. Sa frontwoman en particulier, HIKIKO MORI, est connue et reconnue pour son caractère bien histrionique (sans que ce soit péjoratif) devant son public. Franchement, j’ai hâte de les voir.
Concernant BARN HOOKER, c’est la parfaite inconnue pour moi et comme je n’écoute jamais un groupe que je ne connais pas avant un concert, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un projet monté par JOEY, membre d’OPIUM DU PEUPLE en tant que danseuse.
Le groupe oscille manifestement entre le Stoner, le Blues et le Metal. Je suis très curieux, comme toujours, d’aller à la rencontre du groupe qui nous vient, je crois, de Lyon. Mais à vérifier !
Enfin, tout Grenoblois avide de concerts ne peut pas ne pas connaître FAITH IN AGONY. Existant depuis 2016, nos amis isérois sont menés au chant par MADIE, ancienne de NIGHTMARE, pour laquelle Metalfreak et moi entretenons une amitié certaine et un profond respect pour le parcours musical. Il est temps donc de laisser place aux festivités !
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BARN HOOKER au Brin de Zinc
Première surprise, et non des moindres, c’est BARN HOOKER qui ouvre le bal. La stupeur est totale d’autant que j’ai annoncé le running order à des spectateurs en annonçant BAD TRIPES. Bon… Admettons qu’il y ait eu des arrangements de dernière minute. Cela arrive.
BARN HOOKER s’offre à nous et c’est le moins qu’on puisse dire quand on découvre le charisme et la performance scénique de leur leader féminin Joey. Elle entre en scène en personnage de cabaret, provocatrice au possible, dans une tenue plutôt légère.
BARN HOOKER au Brin de Zinc
La musique est résolument Rock, avec effectivement de bonnes teintures de Stoner et un soupçon d’énergie qui évoque le Rockanglais agressif. Je suis étonné de l’attitude un peu en retrait des instrumentistes, même s’il est vrai que la chanteuse prend l’auditoire sous ses apparats. On sent que les musiciens ont un petit peu de mal à se dérider. Mais rien d’extraordinaire, la musique fonctionne très bien et le public ne donne pas sa part aux lions en invectives et en acclamations.
J’apprécie les groupes comme BARN HOOKER qui mettent en scène leur musique avec autant de sobriété visuelle, puisque tout repose sur le jeu de scène, le regard, les postures, etc. Parce que musicalement parlant, même si les compositions sont solides et jouées avec beaucoup de talent, on est d’accord pour dire qu’elle n’est pas non plus ultra originale. Elle fonctionne parce que cette musique Rock fonctionne naturellement, quoi. Quand on écoute cette musique, et que l’on a cette sensibilité aux distorsions de guitares et à l’énergie que cela nous procure, on sait que l’on va aimer.
BARN HOOKER au Brin de Zinc
Dans ce cas de figure, tout repose sur ce qu’une formation comme BARN HOOKER va proposer d’original, et le résultat est que visuellement parlant, mettre en scène ce caractère provocateur et charmeur que JOEY maîtrise manifestement très bien, est l’élément fondateur pour que la prestation nous plaise. Belle prestation, convaincante et efficace ! Si BARN HOOKER avait une place de choix en débutant la soirée, leur show aurait été plus pertinent en deuxième place mais bon j’y reviendrai.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Deuxième surprise de la soirée – preuve en est que le running order a été particulièrement chamboulé – FAITH IN AGONY, annoncé comme fer de lance de la soirée, passe en deuxième ! Alors là, j’avoue ne pas comprendre… Jusqu’à ce qu’on m’explique que les musiciens ont tous ou presque la crève, et qu’il en irait de leur capacité à assurer un concert en fin de soirée. Là, je comprends mieux.
Au final, la formation grenobloise emmenée par sa frontwoman MADIE nous offre un concert vraiment digne d’être en haut de l’affiche de ce soir. Un concert qui nous conduit vers une énergie sans faille, subtil maillon manquant entre le Rock et le Metal, tant la puissance est de mise. Les musiciens sont dans leurs rôles, nous gratifiant d’une scénographie travaillée et presque professionnelle où chacun connait sa partition et sa posture sur le bout des doigts. MADIE prend bien évidemment, une grosse part de l’attention de l’assistance de par son charisme et son énergie communicative qui depuis toutes ces années ont forgé sa réputation sur scène.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Mon dernier contact avec FAITH IN AGONY remonte à 2019 au Matheysin Rock. C’est vous dire que cela fait une paire ! Et pourtant, je me sens comme si j’avais toujours suivi le groupe, comme si j’avais assisté à son ascension grandissante mais qui, à mon sens, mériterait largement plus au regard de la prestation de haute volée de ce soir.
Le public ne fait pas fait défaut à ces chouchous du soir ! Actif et toujours aussi répondant aux discours tantôt sérieux, tantôt empruntés d’une certaine complicité avec MADIE, la salle n’a pourtant pas été aussi active que je l’espérais. Mais est-ce le côté hypnotisant de FAITH IN AGONY qui sait allier l’énergie avec une forme d’aura ? Je ne le sais pas vraiment. Il est vrai qu’il est difficile de se laisser totalement porter par la musique quand on a des musiciens aussi actifs et aussi propres.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Bref ! Vous l’aurez compris, c’est un immense plaisir pour moi de revoir FAITH IN AGONY. Quelque part, je me promets de les voir plus souvent, d’une part car il faut soutenir notre scène mais surtout car j’espère les voir un jour beaucoup plus haut sur le piédestal qui devrait finalement être le leur. Ceci dit, je sens que leur prochain album va davantage propulser nos camarades grenoblois sur une dimension méritée. Enfin, en tout cas, je l’espère ! Superbe.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Etrangeté que je ne cesserais de répéter ce soir, BAD TRIPES arrive en dernier pour clôturer cette belle soirée plein d’amitié et de retrouvailles ! Mais cela va avoir des conséquences. Comme vous le savez, j’adore BAD TRIPES en studio, mais jamais l’occasion ne s’est présentée à moi de les voir en concert. Le problème quand on adore un groupe et qu’on loue le caractère grandiloquent de la musique qui est, il est vrai, une véritable bande-sonore burlesque et horrifique, c’est qu’on s’attend à une prestation idoine, une scénographie de fou !
Moi, je m’imaginais volontiers les Marseillais nous proposer un concert digne des cabarets d’horreur, avec un décorum florissant, des costumes dignes de ce nom, tout un apparat exagéré et hyperbolique, qui irait totalement de pair avec la musique. Un peu comme le fait LORDIsur certains concerts que j’ai vus.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Et évidemment, vous l’avez deviné, ce ne fut pas le cas. Enfin ! Si. Mais pas autant que je l’imaginais. HIKIKO MORI est bel et bien venue avec un costume bizarre – sorte de mélange entre un look visual key et un côté HARLEY QUINN – qui ne laisse pas de place à la délicatesse, mais pour les autres musiciens, c’est soit du réchauffé et du facile en terme de costumes, soit rien de dingue. Et le décor de scène est finalement sobre pour ne pas dire vide.
Du coup, j’ai une forme d’étonnement qui ne me lâche pas tout le long du concert. Je pense que, pour le coup, c’est totalement de ma faute. Je n’aurais jamais dû fantasmer de la part de BAD TRIPES une quelconque scénographie grandiose. A l’unanimité, tout le monde me disait que le groupe était absolument génial en concert. Je le confesse donc, pour ce point précis, c’est de ma faute si je suis un peu désappointé.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
En revanche, là où vraiment j’ai été déçu, c’est sur la prestation en général. Sur les morceaux en eux-mêmes, je n’ai vraiment rien à redire, les musiciens étaient très bons en dehors des quelques pains habituels qu’on ne relève même plus parce que cela arrive à tout le monde. Malgré l’absence de lumières dignes de ce nom et de décors, je me fait quand même bien plaisir. J’ai constaté que, si on ferme les yeux, les pistes fonctionnent effectivement très bien en live.
Mais bon. Je suis chanteur et je sais que derrière le talent de retranscription des pistes, il y a aussi et surtout le jeu de scène. Et c’est sur ce point précis que je ne comprends pas ce que je vois… Les musiciens sont, je trouve, un peu trop chacun dans leurs coins, avec finalement très peu de communion ou de symbiose. On a l’impression – et cela prévaut même pour HIKIKO MORI que pourtant j’aime beaucoup – que soit ils ne sont pas en condition totale pour jouer, soit ils s’ennuient. Je trouve HIKIKO MORI pas tellement dans son rôle de fille fofolle. Je la trouve éteinte sur une bonne moitié de set.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Et surtout, désolé par avance de ce que je vais dire, mais je ne trouve vraiment pas trouvée intéressante la présence de la deuxième chanteuse. D’abord parce que, comme je disais sur la posture globale, on ne la sent pas à l’aise du tout et pas du tout dans un rôle burlesque, y compris dans son costume avec cette robe noire qui, franchement, ne doit pas être confortable pour faire de la scène et n’a rien d’extraordinaire pour coller avec la musique. Et surtout je me demande si, indirectement, elle n’empêche pas HIKIKO MORI d’occuper tout l’espace comme elle sait si bien le faire, et donc ne coupe pas la chique au final. Moi, je le ressent comme cela, avec des pensées bien plus dures sur l’instant.
Tout cela fait que je suis déçu de la prestation. Je plaide honnêtement pour un coup de moins bien qui arrive à tout le monde tant je pense du bien du groupe ! Et c’est la raison pour laquelle je me promet de revenir les voir une prochaine fois. Je suis convaincu que ce sera mieux. Et si, éventuellement, ils pouvaient nous proposer une scénographie à la hauteur de leur musique qui est indéniablement une de mes préférées dans le registre Shock Rock, je pense qu’ils franchiraient un cap salutaire ! Voilà.
C’est sur ce constat mitigé que je quitte Barberaz pour rentrer dans mes pénates. C’était néanmoins une belle affiche, avec son lot de satisfaction et son lot de déception. J’en profite pour remercier comme toujours Thomas du Brin de Zinc pour sa confiance et tout ce qu’il fait pour la scène.
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Commentaires fermés sur WINTEROCK FEST 2025
Samedi 1er mars 2025 à l’Agora de Bonneville (74)
Après un bon mois de jachère niveau concerts, me voilà reparti sur la route pour mon premier festival de l’année 2025. Ce soir, je me rends à Bonneville pour le WinterRock Fest. Ce festival se tient chaque année à l’Agora, une salle qui fait aussi restauration (ah, je vois déjà le rédac’ chef qui commence à se lécher les babines !), et en plus, c’est fait maison.
C’est en famille que je vais sur Bonneville, accompagné de mon copain de toujours Steve*74 qui, comme souvent, va faire les photos.
Report : SEB 747 – Photos : Steve*74
Cette année, comme chaque année d’ailleurs, le WinterRock Fest se déroule sur deux jours, mais pour moi, ce ne sera que le deuxième jour. Non pas que la programmation de la veille soit mauvaise mais ce soir, c’est un peu plus dans notre style de prédilection. Ce ne sont pas moins de quatre groupes qui vont se succéder et pas des moindres. En premier lieu, il y a UNTIL THERAPY puis STAR RIDER, NIGHTMARE et pour finir SMASH IT COMBO. De quoi remplir les esgourdes de bon son.
C’est donc dans une voiture bien remplie que nous nous rendons à Bonneville sous un soleil radieux. Une fois arrivés sur place, le temps s’est un peu couvert mais ce n’est pas ce qui nous empêche de trouver de la place facilement pour nous garer à deux pas de l’entrée. Arrivés un peu en avance, nous faisons le pied de grue devant l’entrée et nous nous pelons un peu pas mal les miches. Heureusement, nous n’allons pas attendre trop longtemps
Après avoir montrés patte blanche, nous avons droit au joli petit bracelet souvenir et nous montons dans l’antichambre de la salle. En attendant l’ouverture, un DJ nous fait patienter avec du bon son. Un peu fort, mais c’est sympa quand même. Il nous fait passer le temps avec des titres de CLUTCH et de THE HU et d’autres un peu plus bourrins. Après s’être détendu sur les fauteuils en cuir, c’est le moment de rentrer dans la salle. Nous prenons vite fait nos marques afin de nous préparer à la déferlante qui nous attend.
Until Therapy – WinterRock Fest 2025
19h30 pétantes, il est temps de faire parler la foudre avec UNTIL THERAPY, le premier groupe à fouler les planches ce soir. Le groupe vient d’Annecy et fait dans le Nu/Metalcore avec des influences à chercher du côté de TOOL, PARKWAY DRIVE et KORN. Une chose est sûre, le groupe déménage et débouche, s’il en est, les bouchons d’oreilles. En parlant bouchons, je suis bien content de ne pas les avoir oubliés ce soir. C’est que je n’ai plus vingt ans non plus et que mes feuilles de choux sont fragiles.
A peine le premier titre entamé que le chanteur ALEK descend dans le public. Il demande au public de se rapprocher et celui-ci s’exécute volontiers. Dans l’ensemble, c’est assez violent mais il y a beaucoup de chant clair. J’avoue que j’apprécie bien les chansons, surtout que sur scène, ils sont tous à fond et qu’ils sont hyper actifs. Ils déclenchent même le premier Wall of Death de la soirée. « Un wall de l’amour, pas de violence », nous dit ALEK.
Until Therapy – WinterRock Fest 2025
En revanche, pour les lumières, ce n’est pas le top mais ça s’améliore au fur et à mesure du set.
Scéniquement parlant, ça bouge tellement qu’on ne peut rester de marbre. Personnellement, j’aime l’énergie que dégage le groupe ainsi que son chanteur qui saute de partout. D’ailleurs, il descend régulièrement de scène pour aller dans le public. Notamment pour aller dans un Circle Pit. Complètement dingue ! Je continue d’apprécier la prestation des Annéciens et, même si ce n’est pas forcément ce que j’écoute tous les jours, c’est fort sympathique. A mon avis, c’est grâce à leur énergie et à leur sens de la mélodie infusée dans leurs morceaux les plus violents.
Until Therapy – WinterRock Fest 2025
Pendant les traditionnels remerciements, ALEK demande au public de continuer à soutenir les groupes en allant aux concerts et en achetant leur merch’, précisant que le prix d’un CD, c’est l’équivalent de 20.000 streams. A l’aire du numérique, ça laisse à réfléchir.
Après un second Wall of Death composé uniquement de filles, pour montrer que dans le Metal il n’y a pas que les garçons qui sont des guerriers et que les filles sont aussi capables de slammer comme des folles, ALEK finit son concert juché sur un caisson de basse qui roule en plein milieu du public.
Original et très impressionnant d’énergie, le groupe a mis le feu à l’Agora.
Star Rider – WinterRock Fest 2025
Afin de nous remettre de cette déflagration sonore, enfin surtout mon copain Steve, nous retournons sur les canapés dans l’antichambre. Pas trop longtemps non plus car les grenoblois de STAR RIDER ne vont pas tarder.
20h45, une intro démarre pendant que tous les membres s’installent. Dès que KILLER KIM le chanteur entame « Outta Time », je découvre un groupe déjà aux taquets qui n’a pas peur des clichés. Effectivement, le groupe est habillé comme un groupe des années 80. Et musicalement, c’est exactement le cas. D’un coup, je retrouve mes vingt ans, c’est incroyable ! Comme leurs confrères d’ANIMALIZE, ils ont décidé de rendre un hommage aux années bénies.
Star Rider – WinterRock Fest 2025
« Bonsoir, nous sommes STAR RIDER », nous annonce le chanteur avant de continuer sur « Gimme Speed », un titre qui, comme vous vous en doutez, est très rapide. Le groupe enchaîne les titres de leur tout nouvel album. « Deal Breaker », « Résistance » ou encore « Angle Mort », voire ceux du premier EP « Burning Star », « Out the Cave » avec des petits speeches écrits sur la setlist pour les présenter.
Côté lumières, un gros changement est intervenu puisque celles-ci sont plus claires. C’est nettement mieux.
Star Rider – WinterRock Fest 2025
Nous sommes toujours à donf’ sur les Eighties et j’apprécie le set, d’autant plus que je suis fan des T-shirts que portent les gratteurs de manches et le frappeur de fûts : un RUSH pour CHAINSAW CHARLY, un LOUDNESS pour LATHER DETH l’autre six cordistes, un ENFORCER pour ALEX RENEGADE, le bassiste. Et quand j’aperçois celui de LIZZY KICKS, derrière ses fûts, je suis jaloux car c’est un « Kill ‘em all » de qui vous savez (METALLICA pour les ignares). Note à moi-même, penser à aller le lui piquer dans les loges.
Le public répond au groupe et devient complètement fou. Les slams et autres joyeusetés sont de mise mais toujours en mode safe, même si deux keupons bien éméchés brassent un peu.
Le temps passe et c’est déjà le dernier morceau. J’en aurais bien pris un peu plus, mais il y a deux autres groupes à venir. Belle prestation en tout cas, qui m’a rappelé ma jeunesse.
Star Rider – WinterRock Fest 2025
Avant le changement de plateau, on nous annonce que la chanson surprise ne va pas tarder à commencer. Et c’est une partie du staff qui se met à reprendre la fameuse chanson de HUGUES AUFRAY « Santiano » en version métal évidemment, et avec des paroles changées en hommage à toute l’organisation. Un moment bien fun, qu’une bonne partie du public n’a pas suivi, trop accaparé à partir se rafraîchir. Ce qui n’était pas en soi une mauvaise idée.
Nightmare – WinterRock Fest 2025
22h00, NIGHTMARE se prépare. Les guitaristes règlent leurs instruments, le kit de batterie est complètement changé. On enlève les toms, on en remet d’autres. Les cymbales et les micros sont remis en place. Les panneaux latéraux à l’image du dernier album sont installés. La scène de NIGHTMARE est prête.
Un quart d’heure plus tard, les lumières s’éteignent et une intro retentit. Il est l’heure pour le groupe de fouler les planches. Dès le premier titre, « The Blossom of my Hate » le groupe envoie du gros et BARBARA MOGORE du growl. D’entrée de set, NIGHTMARE annonce la couleur : ça va être fort et puissant. C’est qu’il faut montrer les muscles pour être au niveau d’intensité des groupes précédents ! Je suis un peu surpris par la puissance déployée.
Nightmare – WinterRock Fest 2025
Les lumières sont de nouveau faibles et je plains mes copains photographes. Le son est vraiment étrange. On entend à peine la chanteuse en voix claire. C’est dommage parce que, lorsque je les avais vus en première partie de RHAPSODY OF FIRE, j’avais bien aimé le compromis entre growls et chant clair. Ce soir, je suis plus dubitatif. S’ensuit un second morceau, « Divine Nemesis », un peu moins agressif et un peu plus calme. Au fur et à mesure, le ton s’adoucit pour enfin laisser entendre le joli son de chant clair que possède BARBARA. Et là, je comprends mieux ce qui m’avait séduit.
Cependant, ce soir je trouve la prestation un tantinet moins fascinante. Non pas que ce soit mauvais, détrompez-vous, mais je pense avoir été plus attiré par les deux premiers groupes. Après, ce n’est que mon impression qui n’est pas celle d’une grosse partie du public, à fond derrière le groupe. Le problème de ce soir, selon mon copain Steve, vient de la configuration de la salle. Elle a un plafond haut et comme NIGHTMARE joue fort sur scène, le son, malheureusement, ne suit pas. Les interventions de BARBARA sont quasiment inaudibles.
Nightmare – WinterRock Fest 2025
Même si le son s’améliore le long du set, et qu’on commence à mieux entendre sa voix claire, pour les growls il n’y a pas de soucis. Quant à moi, je préfère me retirer parce que le public devient un peu trop violent à mon goût. Ce qui n’est que le début, mais je ne le saurais que plus tard. Je préfère apprécier de loin, c’est plus sûr.
En attendant le dernier groupe, nous tapons la discute toujours dans l’antichambre de l’Agora. Puis des copains nous indiquent qu’il existe un photomaton totalement gratuit afin de garder un souvenir de la soirée. Nous en profitons, avec mon copain Steve pour aller nous faire tirer le portrait.
Smash it Combo – WinterRock Fest 2025
Allez, il est l’heure d’aller assister à la prestation de SMASH IT COMBO. Le groupe fait dans le Rapcore Metal à deux chanteurs en mélangeant les styles, allant du Hardcore, en passant par le Death Metal et le Deathcore, le tout en français. Le groupe frappe fort en dénonçant les travers du 21e siècle : surconsommation d’images, jeux vidéo et culture geek. Tout un programme. D’ailleurs, sur leur stand de merch’, il y a même une petite console de jeux vintage avec laquelle on peut jouer.
Après un premier titre tonitruant (ils se sont donnés le mot avec NIGHTMARE ?), l’un des deux chanteurs remercie ceux qui sont restés pour assister à leur prestation. Des écrans ou sont diffusées des images, assez psychédéliques et parfois effrayantes d’ailleurs, sont disposées un peu partout derrière la scène. D’où, sûrement, le manque de lumières. Je plains, encore une fois, les photographes, d’autant plus que dans le public, c’est la guerre. D’ailleurs, mon copain Steve a totalement disparu. Il faut dire que ce genre de musique n’est absolument pas sa came.
Smash it Combo – WinterRock Fest 2025
Même si le style, très étrange, est un peu éloigné de ce que couvre W.T.R. habituellement et que je suis loin de ma zone de confort, j’apprécie la prestation et l’énergie phénoménale du groupe.
En ce qui concerne les paroles, les quinquas dont je fais partie, et, à mon avis, certains quadras sont un peu paumés par les références du groupe mais ma fille, elle, comprend tout. Un des chanteurs vient à deux centimètres de mon visage pour déclamer ses paroles. Mais qu’est-ce que j’ai fait, moi ? J’ai rien demandé, je suis gentil ! Enfin bref, un sacré moment. Dans le public, c’est de plus en plus chaud et les gros bras de l’association sont là pour veiller au grain et éviter tout débordement.
Après avoir tout démonté et fini leur set avec un Circle Pit autour des deux cordistes descendu dans la fosse, le groupe prend congé de son public bien éreinté.
Smash it Combo – WinterRock Fest 2025
Petit bilan de la soirée : UNTIL THERAPY était intéressant et original. STAR RIDER m’a ramené trente ans en arrière et ils ont fait une belle présentation. Heureusement qu’ils étaient là pour apporter un peu de fraîcheur ! NIGHTMARE n’a malheureusement pas été aidé par le son, dommage. Quant à SMASH IT COMBO, il y avait un peu trop de voix Death et Scream qui m’ont arraché les oreilles, mais j’ai apprécié l’énergie déployée. Il est temps pour nous de quitter le WinterRock fest avec notre petite photo souvenir sous le bras et de rentrer à la maison en écoutant, non pas SMASH IT COMBO, mais bien le nouveau STAR RIDER.
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Samedi 12 octobre 2024 à l’Espace Jean Bouhey de Longvic (21)
Le samedi au Rising, c’est la plus grosse journée. Cette année il y a à peine plus de groupes que le vendredi mais ceux-ci sont plus importants, avec plus de groupes internationaux. Il y a aussi plus de monde, même si ce n’est pas tout à fait complet comme en 2024.
Ce sont les Parisiens de BLACKENED qui ouvrent les hostilités sur une note thrashisante. Je ne les connaissais pas jusque-là mais le groupe existe depuis 2013 et a sorti une démo, un EP et un album. Contrairement à ce que leur nom laisserait penser, on ne ressent pas trop l’influence de METALLICA dans leur musique mais plutôt celle de SLAYER et également de groupes de Death old school à la OBITUARY.
C’est assez Dark, technique et très bien foutu. Le groupe bénéficie également d’un bon son. Je les trouve quand même un peu statiques sur scène. En tout cas ça fait du bien de commencer par du Thrash et ça met l’ambiance pour lancer la journée !
BLIND WISDOM AU RISING FEST 2024
On reste en France mais beaucoup plus au sud avec BLIND WISDOM de Perpignan. Eux ont déjà joué à Toulouse, j’en connais même personnellement certains membres que je croise régulièrement aux concerts dans le sud, mais je n’avais jamais eu d’occasions de les voir jusque là. Et il faut faire 750 bornes pour les découvrir sur scène, ce qui est quand même un comble !
En tout cas, pas de déception : les Catalans savent jouer et défendent avec brio leur album « Long Before the Last Dragons », qui date quand même de 2021. On a en tout cas affaire-là à un Power Metal de très bonne facture, à la fois mélodique, puissant et épique.
Les influences sont essentiellement allemandes (HELLOWEEN et GAMMA RAY en tête) mais on y trouve également une pointe d’inspiration de RHAPSODY pour les morceaux les plus longs et épiques.
La musique est assez travaillée, sans jamais oublier d’être agressive grâce à un chant moins lisse et moins haut perché que beaucoup de groupes du style. Il manque peut-être quelques refrains vraiment accrocheurs à reprendre en chœur mais sinon, c’est très bien foutu. Les musiciens sont excellents et c’est bien mis en valeur par un bon son. Et leur plaisir de jouer est visible et contagieux. BLIND WISDOM a bien défendu les couleurs de l’Occitanie (pas taper, je sais qu’ils sont Catalans !) en Bourgogne !
EIGHT SINS AU RISING FEST 2024
On va durcir le ton avec EIGHT SINS. Originaire de Grenoble (décidément la ville la plus représentée pour ce Rising !), ce groupe existe depuis 2006 et propose un mélange énergique et efficace de Thrash et de Hardcore, influencé par des groupes comme SLAYER, HATEBREED, SUICIDAL TENDENCIES ou encore MUNICIPAL WASTE.
Je les connaissais jusqu’à présent de nom mais je n’avais jamais écouté leur musique avant qu’ils soient annoncés à Dijon (car j’écoute toujours au moins un titre de chaque groupe annoncé à un festival auquel je compte me rendre). Pourtant le groupe a partagé la scène avec quelques pointures comme SEPULTURA, WALLS OF JERICHO, AGNOSTIC FRONT, TERROR, MUNICIPAL WASTE, MADBALL, SICK OF IT ALL et UNEARTH, et fait quelques festivals importants comme le Hellfest et le Sylak. Ça va donc être l’occasion de les découvrir et ça va être une bonne petite claque !
Musicalement, ça ne rigole pas : ça tabasse et ça met le feu à la fosse avec pogos et circle pits bien comme il faut. Et pour la prestation live proprement dite, ça rigole : les membres du groupe occupent la place et ils s’éclatent ! Les mecs ont plein d’humour et font régulièrement des références à la pop culture des années 90. Ils s’amusent également à balancer des bouées dans le public. C’est gamin, mais parfaitement efficace pour stimuler les circle pits. Et voilà donc une jolie petite mandale administrée par EIGHT SINS. Simple, efficace, tout en étant fun !
HERZEL AU RISING FEST 2024
Après des remerciements du public par l’organisation, c’est le dernier groupe français de l’affiche qui vient investir l’affiche : les Bretons de HERZEL. Ca me fait bien plaisir de les revoir. Je les avais découverts en 2021 à l’édition spéciale “French Metal Attack” du Pyrenean Warriors Open Air et ça avait été une très belle révélation. Moi qui suis très difficile avec le chant français sur du Heavy Metal, j’étais littéralement tombé sous le charme. Le mot “Herzel” en breton signifie résister, braver, affronter… Cela colle bien à l’univers du groupe, avec son Heavy Metal Epique et ses thématiques inspirées de l’histoire et de la culture bretonne.
Au niveau des influences, on trouve toute la scène Epic Metal US type MANILLA ROAD ou WARLORD, mais également IRON MAIDEN (c’est particulièrement évident dans certaines harmonies de guitares mais y a-t-il lieu de s’en plaindre ?) et aussi quelques éléments progressifs, tout cela saupoudré de sonorités et mélodies inspirées du folk breton.
Le chant en français est très bon et on sent que le chanteur vit ses textes. Le groupe bénéficie en plus d’un son qui met en valeur la finesse de ses compos. Et des titres comme “Unis dans la gloire” et “L’ultime combat” sont toujours irrésistibles. Avec tout ça, le public suit et c’est bien normal !
Voilà en tout cas un groupe qui, tout en pratiquant un Heavy de tradition, a réussi à avoir son style propre et à dégager une vraie personnalité. J’espère qu’ils vont continuer dans cette voie et que nous aurons droit rapidement à un nouvel album. Et ayant personnellement des origines bretonnes et plus spécifiquement du pays bigouden comme HERZEL, ce groupe m’en rend un peu fier !
BÜTCHER AU RISING FEST 2024
On passe maintenant aux groupes étrangers avec les Belges de BÜTCHER. Groupe flamand formé en 2003 à Anvers, leur style musical est un mélange bien tonique de Speed, Thrash, et Black (surtout la première vague tendance VENOM, CELTIC FROST et les premiers BATHORY) avec un fond de Heavy (le pseudo du guitariste KK RIPPER est éloquent quant aux influences !), rendant hommage aux sonorités old school des années 80.
C’est clairement le groupe le plus extrême de toute l’affiche du festival. Après ce n’est pas non plus une première puisque des groupes du même style tels que HEXECUTOR et SACRIFIZER s’étaient déjà produits au Rising avec brio par le passé. Pour ma part, j’avais vu BÜTCHER sur scène au Wacken 2023 et ça avait été une tuerie. Entre l’efficacité de la musique et le charisme du chanteur, le groupe avait mis une belle claque et j’attendais avec impatience de les revoir dans une salle.
Ce sera à nouveau au top. En plus, ils ont un nouvel album dont la sortie est prévue trois semaines après le Rising et dont ils vont joueur deux extraits en avant-première. C’est d’ailleurs sur le single “Speed Metal Samourai”, disponible sur les plateformes depuis deux semaines, que les Belges vont ouvrir le bal pour un gros show à 2000 à l’heure. Lumière rouge, souillures de sang dégoulinantes et maquillages similaires, musiciens vêtus de moule-burnes, cuirs, piques et cartouchières, l’ambiance est posée ! Le micro fiché au bout d’une croix inversée est également du plus bel effet.
R. HELLSHRIEKER est un frontman fabuleux qui court de gauche à droite sur scène ou monte sur une estrade le poing levé pour haranguer le public, s’adonnant sans cesse au air-guitar entre deux impeccables montées dans les aigus. En prime, sa veste en cuir floquée aux couleurs de MANOWAR est particulièrement classe.
Un pur show, survolté, mené tambour battant par des mecs à fond dans leur délire, au rythme de l’infatigable et excellent batteur LV SPEEDHAMMER, les manches (de guitares !) se lèvent, bravaches : le public est conquis. Que l’on aime ou non le Black Thrash (je conçois que l’aspect basique et très brut de décoffrage puisse en rebuter certains), on ne peut qu’être bluffé par une prestation pareille.
HAMMER KING AU RISING FEST 2024
HAMMER KING est la sous-tête d’affiche. Ce groupe est avant tout le projet de TITAN FOX V, ancien chanteur de ROSS THE BOSS. Resté à ses côtés pendant cinq ans, il a assuré le chant sur deux albums solo de l’ex-guitariste de MANOWAR. Artiste très prolifique, il a collaboré avec bon nombre de groupes tels que THE BEAUTIFUL DEAD ou les excellents LORD VIGO. Mais HAMMER KING est vraiment son bébé.
Je connais le groupe depuis ses débuts en 2015 mais j’ai mis du temps à accrocher. En fait, les premiers albums étaient sympas et s’écoutaient bien mais je trouvais qu’ils n’apportaient pas grand chose à une scène Power Metal déjà bien fournie. Je trouvais que c’était un peu du sous-HAMMERFALL (rien que la similitude des noms, déjà…). Cependant, j’ai commencé à trouver le groupe intéressant à partir de leur cinquième et avant-dernier album, “Kingdemonium” (2022). Et je suis très très fan du petit dernier “König und Kaiser” (2024). Il y a des groupes qui commencent avec de superbes albums et épuisent leur inspiration et leur créativité après le troisième album ; HAMMER KING fait le contraire en devenant très bon à partir du cinquième album ! Comme quoi il faut toujours laisser sa chance à un groupe.
Ils ont en plus développé tout un univers et une imagerie sur la figure du HAMMER KING, une sorte de roi mythique régnant sur un royaume médiéval fantastique. Un peu comme une saga de l’épée d’émeraude avec une touche de second degré ! En tout cas vu la qualité de leurs deux derniers albums, c’était l’un des groupes que j’attendais le plus à ce Rising Fest. J’avais un peu sympathisé avec les vendeuses du merchandising du groupe, avec qui j’avais un peu discuté en allemand et nous avions constaté que nous avions une connaissance commune. Je leur ai dit que je prendrais un tee-shirt si le groupe assurait.
TITAN FOX est un frontman très communicatif qui va s’adresser en français au public à chacune de ses interventions (et pas uniquement pour dire “bonsoir la France, comment ça va ?”). Le show est également agrémenté par la présence d’une servante qui vient distribuer des pièces HAMMER KING (en fait des jetons de poker à l’effigie du groupe), que tout le monde va ramasser dans le public. L’heure et quart de jeu passe à la vitesse grand V. Seul petit reproche : un son pas toujours top. En tout cas, j’ai été prendre mon tee-shirt au merch’ dès la dernière note du concert !
ENFORCER AU RISING FEST 2024
Le Rising Fest va se conclure sur sa tête d’affiche, ENFORCER. Depuis une dizaine d’années, les Suédois sont devenus une référence dans cette vague de revival du Heavy des années 80 que certains appellent NWOTHM comme New Wave of Traditional (ou True) Heavy Metal. Je les suis depuis leurs débuts, j’ai toujours aimé tout ce qu’ils faisaient y compris le controversé “Zenith”. ENFORCER est réputé pour ses performances scéniques énergiques et authentiques, capturant l’essence du Heavy Metal traditionnel, mais j’ai réussi à ne les voir qu’une seule fois, en 2016 où ils faisaient du co-headlining avec DESTRUCTION.
En même temps, depuis, ils n’ont pas fait beaucoup de dates en France. Ils sont cependant passés une fois à Dijon à la Vapeur en 2022, où Phoenix Rising les avait fait jouer. Là, c’est le retour des Suédois dans la capitale bourguignonne en tant que headliner du festival, où ils vont proposer un show complet.
Ils vont jouer une bonne heure et demie pendant laquelle 21 morceaux taillés pour la scène vont s’enchaîner quasiment sans temps mort. Les six albums du groupe sont bien représentés ici, y compris donc “Zenith” dont l’aspect plus mélodique lorgnant même sur l’AOR avait divisé les fans. Personnellement, je trouve ça tant mieux parce que ça donne un peu de variété… et aussi parce que j’aime bien cet album !
En tout cas, ENFORCER est une machine à tubes et ça a bien déroulé. C’est un immense plaisir de headbanger et de reprendre les refrains en chœur sur des hymnes comme “Live for the night”, “Roll the dice”, “Katana”, “Take me out of this nightmare”… On pourrait tous les citer en fait ! La ballade “Nostalgia”, morceau titre de leur dernier album en date, a fait une bonne pause entre les brûlots Speed.
Les musiciens, charismatiques et très impliqués, sont en grande forme avec une section rythmique qui casse tout sur son passage et des guitares qui s’en donnent à coeur joie en nous envoyant à la face des riffs et solos diablement efficaces et un OLOF WIKSTRAND très en voix et très remuant. Tout ça est mis en valeur par un magnifique jeu de lumières rouge et jaune et un son au top. Du coup, le public est bien à fond aussi. Et c’est sur un “Midnight vice” repris en chœur par les fans que se conclut le concert, et donc le festival. ENFORCER a en tout cas clairement fait honneur à son statut de tête d’affiche.
Bilan de cette onzième édition du Rising Fest : comme toujours extrêmement positif ! C’est comme toujours la grande cousinade où je revois plein de potes d’un peu partout en France et l’atmosphère y est donc particulièrement familiale. En plus cette année, j’ai trouvé que l’affiche était montée d’un cran. Pas forcément au niveau de la qualité des groupes, car il y en a toujours de bons, mais au niveau de leur renommée, avec des groupes internationaux comme ENFORCER, HAMMER KING ou NIGHT DEMON qui sont maintenant bien connus au-delà des sphères de l’underground. J’espère en tout cas que cela donnera une plus grande visibilité au festival et que ça attirera quelques gros poissons supplémentaires dans le futur. Déjà pour 2025, GRAND MAGUS est annoncé en tête d’affiche. Je n’ai qu’une chose à dire : vivement !