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JARED JAMES NICHOLS 5
JARED JAMES NICHOLS

Report de Steve*74

En ce début de mois d’octobre, les concerts comme les feuilles mortes se ramassent à la pelle et ce jusqu’à fin novembre. Faute de temps, il faut savoir effectuer des choix. Glenn Hughes par exemple, passe le 14 octobre à Riom (en Auvergne) mais aussi à Solothurn (en Suisse) quelques jours auparavant. Après avoir ouvert mon atlas, j’opte pour la Suisse car plus près de chez moi !

Cette soirée commence mal, de mauvaises vibrations nous accompagnent sur l’autoroute, un énorme bouchon suite à un accident nous fait prendre un retard énorme sur notre timing.

Et ce qui devait arriver arriva, je loupe les premiers morceaux de JARED JAMES NICHOLS. Dès les premières notes entendues, je peste et regrette ce maudit embouteillage.

JARED JAMES NICHOLS 4
JARED JAMES NICHOLS

Originaire du Wisconsin mais installé en Californie, JARED guitariste chanteur a formé avec ses deux compères suédois un power trio blues-rock. La fin des années 60 et le début des 70’s deviennent de plus en plus une source d’inspiration pour les jeunes. Celui-ci ne fait exception à cette nouvelle règle, et JARED ne s’en cache pas. Un blues qu’il peaufine depuis son plus jeune âge.

S’il a découvert ce style de musique à 14 ans, des influences rock pour ne pas dire hard se font aussi sentir au détour d’une rythmique ou d’un solo.

Ce style de musique est avant tout une affaire de technique bien sûr, mais aussi en grande partie de feeling. Plus que des cours dans des écoles de musique car il a fréquenté le Berklee College Of Music, c’est en live que JARED dit avoir le plus appris.

Un peu comme pour ULI JON ROTH, il a compris que la rapidité ne fait pas tout. Et lui ne risque pas de se faire flasher par un radar pour excès de vitesse !

Le blues endiablé joué ce soir fait un effet monstrueux dans les premiers rangs de gente féminine. Sourire aux lèvres, les filles sont en extase devant ce jeune mec aux longs cheveux blonds.

C’est avec un blues-rock bourré d’énergie que se clôture ce show. Un fois de plus je vous encourage vivement à les découvrir !

GLENN HUGHES S1
GLENN HUGHES

Place maintenant à GLENN HUGHES, celui qui se désigne sur les T-shirts et les posters sous le nom de « Voice of the rock ». A mon humble avis, ce terme prête à discussion. Par exemple, PAUL RODGERS est lui aussi la voix du rock ! Question de goût… ou de génération peut-être…

L’affiche est hyper alléchante avec en guest la présence de DOYG ALDRICH à la guitare. Ayant joué avec COVERDALE dans WHITESNAKE, la boucle est maintenant bouclée avec cette tournée. Il aura joué avec les ex-DEEP PURPLE du Mark III.

Pour cette tournée, GLENN HUGHES n’a rien à vendre, pas d’album à défendre. Il est là pour se faire plaisir avec un répertoire qui sera une sorte de best of qui survole son immense carrière.

Je ne vous surprendrais pas en vous disant que le répertoire sera basé sur du bon vieux hard-rock. La preuve dès le début avec « Stormbringer » pour ouvrir le show.

GLENN HUGUES S6
DOUG ALDRICH

D’entrée, on sent la solidité de l’ensemble mais un léger malaise m’envahit… Je n’entends pratiquement que la basse et la guitare est loin, loin derrière. Malheureusement, il va falloir plusieurs minutes pour rétablir un son cohérent. C’est d’autant plus embêtant que ce soir, nous avons un power trio.

J’ai oublié de vous préciser que le batteur se nomme PONTUS ENGBORG. Entre lui et GLENN, c’est une histoire d’amour qui dure. Ils ont déjà effectués de nombreuses dates ensemble par le passé.

Une formation à trois membres est excellente pour l’esprit rock et l’homogénéité d’un groupe. Par contre, sur certains morceaux, il manque clairement une rythmique ou un clavier pour étoffer un son un peu léger malgré tout le talent des musiciens. Mais faisons fi de ces tracasseries et profitons pleinement du concert !

Dans un registre un peu plus funky, nous avons droit à un « Way back to the bone » à rallonge. Ensuite, c’est au tour de « Touch my life », un morceau que je n’écoute pas tous les matins. Il est extrait d’un album de TRAPEZE, son premier groupe, sorti en 1971. 

GLENN HUGHES S2
GLENN HUGHES

Ce titre est vraiment bon et donne envie de replonger dans la discographie du groupe. C’est un des meilleurs moments de la soirée pour moi même si cela ne me rajeunit pas…

A l’heure où ses confrères COVERDALE ou GILLAN éprouvent au minimum des difficultés, GLENN HUGHES cabotine un peu à certains moments en chantant hyper-haut et en se permettant des vocalises sur « Mistreated ». Il en joue et en abuse parfois, les autres s’arrêtant même de jouer pour lui laisser le micro. De ce fait, le morceau est interminable. Ceux qui aiment sont aux anges, les autres un peu moins car il y a malgré tout des longueurs.

Sur « Can’t stop the flood », extrait de l’album « Building the machine » sorti en 2001, GLENN sur la fin du morceau s’esquive dans les coulisses pour faire place à un échange style jam entre DOUG et PONTUSs. Et pour achever les sceptiques, PONTUS termine par un solo de batterie très années 80.

C’est avec un « Burn » vitaminé que se termine trop vite le concert. C’est un morceau casse-gueule par excellence car il est repris un peu par tout le monde sauf assez bizarrement par DEEP PURPLE. En effet, GILLAN lui, ne chante que ses morceaux. Cette version tient la dragée haute aux meilleures versions que j’ai entendues jusqu’ici … Et puis, autant préférer l’original à des copies !

Dès les dernières notes égrenées, direction le stand merchandising. Pour rencontrer GLENN il faut, comme malheureusement de plus en plus de groupes le font, payer et arriver en milieu d’après-midi. Certes, c’est nettement moins cher que pour KISS, mais quand même ! Au stand, des photos et des set lists dédicacées sont vendues pour des prix élevés. Il n’y a pas de petits bénéfices ! Il en va de même pour les baguettes et les médiators, alors qu’à la table voisine JARED et son bassiste rencontrent leurs fans avec le sourire et… gratuitement.

Je veux bien admettre que les artistes ne vendent plus de disques et que les tournées coûtent chères, mais ici  – est-ce l’air suisse ? – c’est beaucoup trop onéreux. Trois jours auparavant ULI JON ROTH vendait lui aussi des photos dédicacées mais deux fois moins chères !

En conclusion, un GLENN HUGHES en forme olympique tant physiquement que vocalement. Sans être enthousiaste, je suis content d’avoir fait tous ces kilomètres pour voir et écouter une légende encore vivante et apte à jouer car c’est une denrée qui se fait de plus en plus rare.

Plein de souvenirs et d’images vont m’accompagner sur le chemin du retour, le plus dur finalement étant de refaire la route pour rentrer !

GLENN HUGUES S10
GLENN HUGHES & DOUG ALDRICH

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Allez, les concerts ont bien repris et ce soir c’est destination Genève ! Pas pour l’Usine comme d’hab’ mais pour un nouveau lieu pour moi : le Zoe Live Bar.

Bon, ouverture des portes à 21h. On va y arriver. Si, si !! Pas de risque de louper la première partie, de toute façon y’en a pas. Et bien sûr, comme ce n’est pas important que j’arrive bien à l’heure, je suis en avance. Trop fort !

En plus, contrairement à d’autres salles qu’on galère à trouver, là il faudrait être aveugle. Non seulement, il y a du monde sur le trottoir mais en plus un affichage géant du concert de ce soir est placé derrière une des vitrines. Et en plus, il est lumineux ! Classe !

Je vais mettre un peu plus de temps pour trouver une place pour me garer, mais me voilà finalement dans la file d’attente.

Dès l’entrée dans le bar, je me rends compte que ça va être différent des concerts habituels car le Zoe Live Bar est le bar hype de Genève. Un endroit très classe avec deux bars et, ce qui nous intéresse au premier chef, une belle scène en contrebas. Et, très bonne surprise, Le Zoe Bar se révèle un endroit très chaleureux.

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Et heureusement ! Parce que moi qui pensais que ça n’allait pas s’éterniser – vu qu’on est en semaine et qu’on est en Suisse où toute chose commence et finit à l’heure – j’ai commis une petite erreur. Eh oui, il me manquait des éléments : on est bien en semaine mais pour les genevois, demain c’est férié ! Donc le concert initialement prévu entre 21h30 et 22h ne va pas commencer avant 23h et des brouettes.

Avant de venir, j’avais un peu peur qu’il n’y ait pas grand monde ce soir ; encore une erreur ! Le bar se remplit petit à petit. Mélange hétéroclite entre le public qui est venu uniquement pour le concert et le cercle d’habitués des lieux qui vient boire des cocktails ou des bouteilles d’alcool haut de gamme. Le cohabitation se passe très bien entre les habitués qui posent des questions sur le groupe qui va se produire et les métalleux qui respectent les tables VIP.

Bref, tout est prévu pour qu’on soit bien. En plus, même pas la peine d’aller se geler sur le trottoir, il y a un fumoir.

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Bon, c’est peut-être le moment que je vous dise quel groupe je suis venu voir ?

C’est STEAMROLLER qui m’a attiré ici. Bon, ça ne vous en dit pas plus… 

STEAMROLLER, c’est MICHAEL DEVIN au chant et à la basse, BRIAN TICHY à la batterie et… DOUG ALDRICH à la guitare !!!!

Pour les non-initiés, on a là le haut du panier des musiciens de hard-rock. Et s’ils ont formé un groupe ensemble, c’est qu’ils jouaient dans le dernier line-up de WHITESNAKE… Sans compter que DOUG ALDRICH a été entre autres lead guitar de DIO, de LION et bien sûr de WHITESNAKE pendant des années et qu’il est incontestablement l’un des guitaristes les plus doués de sa génération.

Bon, l’attente se termine et le groupe entre sur scène.

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Et c’est parti ! On va avoir droit à des morceaux de WHITESNAKE, de JIMMY HENDRIX, de BLACK SABBATH, de DIO, de DEEP PURPLE mais aussi de POLICE et d’ERIC CLAPTON…

Heu comment ça chérie, je suis allée voir un groupe de cover ? Pas du tout. Quand c’est fait par des musiciens de ce calibre ça s’appelle une jam !

Et rien que pour la version du « Space Truckin » de DEEP PURPLE ça aurait valu le déplacement car ça fait bien longtemps que GILLAN et les siens ne sont plus, à mon sens,  à la hauteur de ce morceau. Quand j’entends DOUG ALDRICH jouer sur des morceaux de DEEP PURPLE, je suis convaincu qu’il aurait été le guitariste parfait pour eux. Son style hard blues aurait été mieux adapté au groupe que celui d’un STEVE MORSE branché jazz.

DOUG ALDRICH n’en fait jamais de trop. A chaque fois que le vois, je suis émerveillé par sa technique toute en feeling, son jeu de guitare très soft, si naturel pour lui, son toucher de cordes… Il ne change pas vingt fois de guitare, il n’est pas dans l’esbrouffe à deux balles.

Et même s’il est l’un des tout meilleurs guitar-hero du genre, quand il est sur scène, c’est juste un musicien et sa Gibson.

Steamroller (45)

© Photo by Stéphane Harnisch – www.concerts-live.ch

Sur « War Pigs » de BLACK SABBATH, c’est terrible aussi ! Et que ce soit sur « I Shot the Sheriff » ou « Stairway to Heaven », DOUG ALDRICH fait des merveilles.

Les musiciens sont comme des gamins qui prennent plaisir à s’amuser. Ils jouent des morceaux qu’ils aiment. Il faut quand même dire qu’il y a des morceaux qu’ils ont interprétés pendant des années avec le groupe original.

Ils s’amusent aussi bien entre eux qu’avec le public. DOUG ALDRICH profitant de l’arrivée d’un seau à champagne avec des mini-feux d’artifice fait même semblant de mettre le feu à sa guitare !

Je suis scotché par le chanteur qui, non seulement d’être très efficace à la basse, a en plus une putain de voix capable de s’adapter à tout le répertoire ! Et il faut bien dire que malgré son double job, il fait le show sur scène.

Le batteur n’est pas en reste et va nous exécuter un méga solo de batterie. En plus, pas chiant du tout !

Steamroller (148)

© Photo by Stéphane Harnisch – www.concerts-live.ch

Le concert gagne en intensité jusqu’à l’arrivée de brûlots comme « Smoke on the Water », « Still of the night ». Là, le public n’y tient plus et tout le monde descend entre la scène et les premières tables !

Des versions allumées et magiques de « RoadHouse Blues » et « War Pigs » mettent littéralement le feu à la salle ! Et, bien sûr, sur du WHITESNAKE ça frôle l’hystérie. En bref, il ne manque que COVERDALE !

On a droit à un moment d’émotion spécial sur un « Holy Diver » dédicacé à RONNIE JAMES DIO, et sur le « Eyes of the Tiger » de SURVIVOR où tout le monde va avoir une pensée pour JIMI JAMISON.

Super bonus pour nous, à chaque fois que le groupe annonce que c’est fini, Hedi la personne intelligente qui a booké les STEAMROLLER (!!!!) intervient et nous demande si on en veut encore….

Et c’est reparti !!! …. Et là on sait qu’on ne va pas être couché ! 

Mais on s’en fout, on est méga bien. Et putain, le son est méga bon.

Encore une fois, il y en a qui vont regretter de ne pas s’être déplacé car peu importe le morceau que ces trois énergumènes jouent, c’est toujours grand !

Ca y est, là il est vraiment très tard et c’est vraiment fini. Un moment rare donc exceptionnel vient de se terminer. Il faut vraiment que je parte mais perso, j’ai vraiment du mal car ce n’est malheureusement pas souvent que je vis ce genre de moment. J’ai vécu un moment unique avec des musiciens exceptionnels qui jouaient à un mètre de moi ! Pendant un moment, le temps s’est arrêté, plus rien n’avait d’importance. J’étais avec la musique. Dans la musique.

STEAMROLLER 2

Bon avant de partir, je vais quand même essayer de faire une interview. Désolé de vous faire une fausse joie, mais vu l’heure – il est près de 2h30 – ça n’a pas été jouable. Bon, je vais me consoler en faisant signer quelques petits CDs à DOUG et en faisant une ou eux petites photos avec lui. Na !!

Allez, cette fois-ci c’est bon. Je dis au revoir au staff du Zoe Live Bar qui, en plus de faire passer régulièrement des groupes de qualité, a été adorable avec nous toute la soirée. Bref, c’est un endroit où j’espère vraiment revenir car des concerts comme celui que je viens de vivre dans des conditions pareilles, c’est vraiment du pur bonheur.

Un grand merci aux STEAMROLLER pour leur prestation et leur gentillesse et bien sûr au Zoe Live Bar pour cette soirée.

Long Live Rock’n’roll !

STEAMROLLER 10

 

Et pour finir, une petite vidéo !

Un grand merci à l’ami Stéphane Harnisch, photographe de nous autoriser à publier sa vidéo !!!

 

© vidéo by Stéphane Harnisch – www.concerts-live.ch