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KILLING JOKE

Report by SEB 747

Ce soir, c’est en direction de l’Usine de Genève que je décide de me rendre. Cela fait un petit bout de temps que j’entends parler de cette date et que je me fais misère pour m’y rendre. Et ce, d’autant plus que le style musical de KILLING JOKE, qu’on ne présente plus qu’aux moins de vingt ans (voir de trente) n’est pas forcément du goût de notre rédac’ chef, ni de mon pote Steve 74*.

Qu’à cela ne tienne, ayant survécu au concert des FU MANCHU dans cette même salle, ça ne me fait pas peur ! Et puis, ce groupe britannique formé en 1979, étant reconnu comme l’une des formations les plus importantes de la période post-punk/new wave/goth de la fin 70’s et du début 80’s, je me dis que c’est un concert à faire.

Quand on sait qu’en plus que KILLING JOKE a fortement influencé des groupes comme NIRVANA, METALLICA, MINISTRY… et que ces même groupes ont tous mentionné, un jour, être redevables à ce groupe mythique, je ne peux qu’adhérer à une alliance aussi influente et importante pour le métal et le rock !

Dans leurs bagages, ils ont emmené deux groupes qui me sont totalement inconnus : SOBAKI TABAKA et DEATH VALLEY HIGH.

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SOBAKI TABAKA

SOBAKI TABAKA, un groupe russe, commence le premier et je me pose tout de suite une question : dans quel monde suis-je tombé ? Déjà une atmosphère très sombre au niveau des lights, basée essentiellement sur du rouge. Pour les photos, ça va être coton ! Ensuite, les musiciens ne sont quasiment pas éclairés. Et enfin, il y a la fumée qui est de retour. C’est pourtant pas Halloween ?

Le show commence. Le chanteur possède deux micros, « c’est au cas où l’un ne fonctionnerait pas ?» me demande hilare un copain. Euh, non, à priori c’est pour chanter dans les deux.

On est dans un registre très métal industriel et l’atmosphère est plus que lourde, renforcée par ces jeux de lumières parfois stroboscopiques. Les musiciens sont habités par leur musique sur fond psychédélique et je dois dire que cela me fascine… même si je n’adhère pas.

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SOBAKI TABAKA

Quel chanteur complètement ivre de la musique qu’il interprète ! Et quand il pousse des hurlements, on s’inquiète de son état mental, mais ça fait corps avec la musique du groupe. Il est à fond dedans et cela se ressent. Il utilise même un mégaphone pour interpréter certains titres et il me donne l’impression d’être tout droit sorti d’un hôpital psychiatrique tellement il est hanté par ses chansons. Je reste sans voix devant un tel show d’une telle lourdeur oppressante.

Le guitariste est agressif sur son engin, et le bassiste donne le ton aux morceaux. A mon avis, il est accordé très bas et cela rajoute de la pesanteur à l’atmosphère des titres.

Cependant, plus le set avance, plus leur musique devient angoissante et je commence à trouver cela un peu trop difficile à apprécier pour moi. Je préfère m’éclipser, laissant la place aux spectateurs tous autant fascinés par cette interprétation complètement barrée et maîtrisée. Même si ce n’est pas spécialement mon genre, la prestation toute en force a séduit une partie du public.

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DEATH VALLEY HIGH

Après une heure de show intense, non pas au niveau physique mais plutôt psychologique, c’est au groupe suivant DEATH VALLEY HIGH de faire son apparition.

Encore un groupe inconnu pour moi. Les DVH joue dans un registre plus ou moins gothique industriel, et ils appellent ça de la doom pop.
Pionniers de ce genre musical, ils sont là pour botter des arrière-trains et faire remuer un public encore tout abasourdi par la prestation des russes. Ils ont déjà 3 albums et viennent promouvoir leur dernier album « CVLT [AS FVK] » qui vient tout juste de sortir.

Tiens, il me semble que le public féminin est plus nombreux devant la scène. C’est bizarre ça. Ah OK, je comprends dès que le groupe monte sur scène ! Déjà, ils viennent de San Francisco et en plus d’être mignons, ils sont jeunes. Ça explique beaucoup de choses…

Le groupe sur scène ça déménage ! Ils sont bourrés d’énergie mais c’est beaucoup plus mélodique et moins psyché que les russes d’avant. On a un petit blondinet de guitariste qui nous sort des solos d’on ne sait où, un chanteur parfois guitariste qui, coiffé à l’iroquoise, hurle son désespoir dans son micro comme si ça vie en dépendait, un bassiste qui a un son brut de décoffrage et un batteur fou qui donne l’impression de posséder une multitude de bras, tellement il joue vite avec ses toms et ses cymbales ! Voilà en quoi pourrait se résumer DEATH VALLEY HIGH.

Mais c’est raccourcir un show qui a su en scotcher plus d’un. En effet, les titres qui s’enchaînent les uns derrière les autres sont empreints d’une litanie qui dépote. Très goth dans l’ensemble, il y a des airs de NINE INCH NAIL et de MARYLIN MANSON dedans. Le groupe nous propulse directement dans une atmosphère pressante, torride même, où une voix déchirée nous balance toute sa douleur et sa peine.

Ika OSBURN, le chanteur guitariste à un chant ultra-pop aux refrains légèrement hurlés. C’est impressionnant de volonté et de puissance ! On se surprend à fredonner les chansons quand le côté mélodique reprend le dessus.

La musique du groupe passe à la vitesse grand V – et pourtant nous sommes en Suisse ! Et c’est sur le titre « Death Valley High » scandé par un public aux taquets poussé par les encouragements de Ika que ce termine ce set. Quelle prestation ! Les murs de l’Usine en frémissent encore.

Les lumières se rallument après un show fort intéressant de maîtrise et d’énergie. Les DVH ont su mettre le feu sans oublier de nous caresser dans le sens du poil avec leurs rythmiques entraînantes et leur sens de la mélodie. Une très bonne surprise pour moi qui m’attendait plutôt à un truc beaucoup plus bourrin. Un groupe à suivre si le côté « core » ne vous fait pas peur.

Il est déjà 23h30 passé lorsque le groupe quitte la scène, et les KILLING JOKE ne sont pas encore là. On n’est pas près de retrouver nos pénates, nous !!

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KILLING JOKE

Minuit, l’heure de la farce qui tue (KILLING JOKE) ! Enfin, le groupe tant attendu arpente la scène. La foule s’est massivement planté devant et moi, ben je me suis mis derrière. Je me souviens de l’ambiance lors du concert des FU MANCHU au même endroit et je n’ai pas trop envie d’aller me frotter aux futurs pogoteurs et autres slameurs. Mdr.

C’est le clavier et le plus jeune du groupe, qui d’ailleurs ne ressemble pas vraiment à Reza UHDIN – qui officie dans le groupe depuis 2005 – qui arpente la scène le premier. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas su trouver qui il était. En tout cas, il est suivi de près par Martin « Youth » GLOVER et son pancho improbable, le bassiste d’origine revenu dans les rangs depuis 2008 après la mort tragique de Paul RAVEN (l’ancien bassiste, vous l’aurez compris !). Kevin « Geordie » WALKER, le guitariste présent depuis le début, récupère sa guitare des mains de son roadie et entame les premières notes de « The Hum », une musique post-punk indus qui nous fait entrer dans un univers complètement barré, voire tribal.

Jaz COLEMAN, chanteur et leader historique du groupe, monte sur scène et l’on découvre le géant néo-zélandais (il s’est retiré en quasi-autarcie au fin fond du pays et y a obtenu sa nationalisation) en petite forme. « Je suis très, très, malade », nous annonce-t-il en français après avoir interprété le premier morceau. Vêtu d’un manteau noir très sombre qu’il ne quittera pas de tout le concert, il entame « Love Like Blood ». Et nous démontre qu’à 56 ans, même malade, il a encore la pêche ! Je me demande même ce que ce que ça aurait donné s’il n’avait pas été fatigué ! Il est, lui aussi habité par ses morceaux. Son interprétation fait peur. Il est inclassable, fascinant de sang-froid, il ensorcelle le public avec un savoir-faire hors-normes.

Les visions de cauchemar de KILLING JOKE passent à une vitesse impressionnante. Je ne reconnais pas tous les titres étant donné que je ne suis pas un die hard du groupe, mais ceux-ci sont interprétés avec un flegme typiquement britannique.

La guitare de Geordie tranche les morceaux comme un couteau dans du rosbif (anglais de préférence), la basse de Youth est énorme avec ses ronflements qu’on dirait tout droit sortis des déjections de la terre et la batterie tribale martelée avec conviction de Paul conjure une atmosphère très doom aux morceaux.

Pour des anciens (ils ont tous passé la cinquantaine), ils tiennent encore une forme impressionnante. Les tournées incessantes ces 35 dernières années ont marqué leurs visages mais pas leur musique. Ils ont toujours autant de puissance ! Non pas dans le son (ce ne sont pas des thrasheurs ou des death/black métalleux) mais plutôt dans l’interprétation, toujours aussi sombre et ténébreuse.

« Je considère KILLING JOKE comme un microcosme de l’humanité » a dit un jour Jaz. Je comprends donc mieux pourquoi il lève souvent les yeux au ciel. Peut-être cherche-t-il la solution au monde d’aujourd’hui ? Geordie, lui, a sans cesse les yeux rivés sur son chanteur, comme s’il s’inquiétait de son état de santé. En tout cas, Jaz a beau être malade, on ne le ressent aucunement… à part peut-être dans le timbre de voix, mais c’est à peine perceptible. Youth quant à lui, reste fidèle à lui-même, imperturbable, faisant résonner les infrabasses de son instrument sous les frappes de mule de son ami Paul.

« Peu importe d’où vous venez, peu importe qui vous êtes, vous êtes dans le meilleur endroit du monde » hurle dans son micro notre néo-zélandais.

C’est « European Super State », titre de « Absolute Dissent » qui nous est révélé. Ah, enfin un titre que je reconnais ! Cool (lol). Faut dire aussi qu’on attaque dans le côté un peu plus métallique du groupe.

Le public est aux taquets, mais, à ma grande surprise, ne pogote pas beaucoup. L’heure tardive (qui n’arrange rien) et la pesanteur des morceaux assomment probablement une bonne partie des nombreux fans présents dans la salle.

Déjà une dizaine de titres d’interprétés et on n’est pas au bout de nos surprises. « Ce titre est dédié à tous les Hackers du monde » annonce Jaz dans son micro. Et c’est « I am the Virus », tiré du dernier album « Pylon » qui sort des enceintes de l’Usine. Le public est surexcité par ce titre et voilà que ça headbangue de partout ! Mais toujours pas de pogos, la foule est trop compacte ! Mais c’est que ça me manquerait un peu… Nan, je rigole !

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KILLING JOKE

Connu pour sa forte opposition à la politique internationale des États-Unis, Jaz nous prononce ce discours : « Do you know USA ? », « Donald TRUMP ? », les sifflements et les huées sont de mise dans la salle. « Oh ok ! So FUCK AMERICA !!! », hurle-t-il plus du tout fatigué semble-t-il, en nous montrant le majeur de sa main bien tendu.

« Complications » suivi par « Unspeakable » sont joués l’un après l’autre. La foule est en transe, elle remue et secoue la tête dans tous les sens. Il y a le feu à l’Usine, c’est de la folie !

Deux autres titres sont interprétés, toujours avec autant d’intensité sous une mixture sonore écrasante, avant que les britanniques ne quittent la scène. Mais, sous la demande incessante de l’assistance, ils reviennent aussitôt pour un final apocalyptique ! Un véritable mur du son s’abat sur l’Usine. Les genevois sont remués dans tous les sens par ses interprétations uniques en leur genre qui amènent une étrange sensation de damnation primaire, bourrée de monotonie.

En 1982, Jaz était persuadé que la fin du monde allait arriver (il a même disparu pendant un temps). Pour moi, c’est ce soir qu’elle arrive, tellement les frappes de Paul résonnent dans la salle. Youth avec son typique flegme anglais fait résonner sa basse sous les grands coups de riffs assassins de Geordie et les litanies de Jaz. C’est mortel tellement c’est lourd ! On se croirait enfermés dans un endroit d’où l’on ne pourrait pas sortir. Je me surprends même à tenir les murs pour éviter qu’ils tombent tellement les résonances des instruments s’infiltrent dedans. C’est que l’Usine pourrait s’écrouler ! Lol.

Jaz est un frontman habité, sa façon de chanter avec une voix grave qui s’imprègne au fin fond de notre corps lui donne une grandeur supplémentaire.

« The Death and Resurrection Show », suivi de « Pandemonium » finissent d’achever un public conquis. Quelle prestation des Britanniques après plus d’une heure vingt de show !! Quel concert, mes aïeux ! On en redemande !

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KILLING JOKE

Je suis vraiment content d’avoir vu Jaz COLEMAN et ses sbires au moins une fois dans ma vie ! Maintenant, je peux mourir tranquille. Houla ! voilà que je me mets à déprimer, moi. La musique des anglais m’a bien remué. Vite direction le merch’ où même des peintures de Jaz sont en vente. Bon, évidement, vu le coût élevé et mon budget rétréci, je fais vite le compte. Bah, je vais continuer à m’enfoncer dans ma morosité, c’est pas grave…

Bilan de ce soir

SOBAKI TABAKA, c’est pas trop ma came, mais c’est bien fait, et quel chanteur !

DEATH VALLEY HIGH, très bonne surprise pour un côté « core » qui pour une fois ne m’a pas fait fuir à l’autre bout de la salle.

KILLING JOKE ont toujours été et continuent d’être plus qu’un simple groupe, c’est une institution pour le métal en général.

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VOLBEAT

Lorsque le temps n’est pas au beau fixe, que la nuit descend rapidement depuis qu’on a gagné une heure de sommeil et que vous êtes motivés parce-que vous, la télé, ça commence à vous ennuyer, que faire ? Aller à un concert bien-sûr ! Et pas n’importe lequel, celui de trois groupes internationaux de haute renommée. Les américains de CROBOT (un super groupe en devenir, à écouter de toute urgence si vous ne les connaissez pas), les australiens de AIRBOURNE (qu’on ne présente plus) et les danois de VOLBEAT… Enfin pas complètement danois puisque Rob CAGGIANO (ex-ANTHRAX) est dans le groupe depuis 2013 et qu’il est new-Yorkais.

Du coup, direction l’ARENA de Genève chez nos voisins helvètes où je n’avais pas remis les pieds depuis un très long moment. Je suis super-content d’y retourner pour enfin assister à un concert dans une grande salle. Ce dernier étant annoncé pour 20 h sur le ticket je prends une petite marge et pars plus tôt que prévu car en Suisse, “l’heure c’est l’heure”. Le temps de me garer en dehors du parking, hors-de-prix bien entendu, et j’arrive sur les lieux sous un déluge apocalyptique. Dur, dur la vie d’un rockeur !!

Euh, c’est moi où j’entends du bruit qui vient de la salle ? Quoi ? Comment ça ils ont commencé une demi-heure plus tôt ? C’était marqué sur le web ? Oups, boulette, je n’avais pas pensé regarder. Le syndrome Ti-Rickou m’a une nouvelle fois rattrapé, même si ça faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé. Bon, à peine le temps de dire bonjour aux copains en attendant la fouille de rigueur, que je me rue devant la scène. Ou pas. Le devant étant déjà inaccessible. Ça va se compliquer pour les photos.

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CROBOT

En tout cas, je suis tout de même content de n’avoir pas raté CROBOT. Moi leur hard 70’s mélangé avec du stoner, j’adore. C’est sur « The Legend of the Spaceborne Killer » que j’arrive, et le morceau est excellent. Il est interprété avec une puissance bien supérieure à ce que l’on peut entendre sur disque. En plus Brandon YEAGLEY, le chanteur, est à fond avec sa belle chemise à fleurs très roots qu’on dirait tout droit sortie des années hippies. Je ne sais pas combien de titres ils ont joué avant, deux ou trois peut-être, mais il est tout en sueur.

Chris BISHOP, le gratteux, est en osmose avec son instrument et nous sort des solos venus de nulle part, mais que dire des frères FIGUEROA, Jake et Paul, respectivement bassistes et batteur ? Paul, comme souvent pour un batteur, frappe ses fûts comme s’il était possédé par un esprit… des 70’s bien entendu ! Jake est celui qui fait le plus le show en dehors de Brandon ; campé sur sa basse qu’il fait ronfler comme jamais, il virevolte sans se soucier de ce qui se passe derrière lui, malmenant son engin et reprenant en chœurs les morceaux. D’ailleurs, j’en viens à me demander si je ne créerais pas un mouvement de soutien aux instruments martyrisés, moi ?!

S’ensuit « Easy Money », un morceau que j’adore et soudain, je vois Brandon qui court vers Chris pour lui monter sur les épaules et arpenter la scène de long en large. C’est génial la prestation qu’ils nous font, on n’a pas l’impression qu’ils sont en première partie de deux groupes majeurs !!

C’est sur « Welcome to Fat City », le morceau éponyme de leur dernier album en date qu’ils nous quittent, sans avoir fait le traditionnel “Big Up” aux groupes qui suivent. J’ai raté un peu de CROBOT, mais quelle prestation ! Vivement la suite. Je sens que le reste de la soirée va être au top.

Petite pause syndicale (hydratation, restauration et vidange), et retour au rock. Les lumières s’éteignent, les Marshalls sont alignés sur les deux côtés de la scène, le backdrop du dernier album est affiché en fond de scène, la sirène retentit, c’est bien à un concert d’AIRBOURNE auquel nous allons assister.

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AIRBOURNE

Et c’est encore une histoire de frangin. Décidément, ce soir, il n’y en a que pour les fratries, mdr !! Ryan O’KEEFE est le premier à monter sur scène, prêt à en découdre. Il annonce la cadence en frappant sur ses grosses caisses. Il est suivi de près par David ROADS à la rythmique et de Justin SREET le bassiste. Puis débarque, comme s’il y avait le feu au lac, Joel O’KEEFE. C’est sur “Ready to Rock” que nous cueille comme une fleur le groupe qui, comme à son habitude, est survolté (faudrait savoir comment ils font).

A ce moment précis, on commence à se douter de ce qui nous attends. Ça doit faire la troisième fois que je les vois et je suis toujours autant impressionné par leurs prestations scéniques. Ce sont des piles électriques qui ne se déchargent jamais. Joël est toujours impressionnant par sa technique. Jamais une fausse note, jamais un pas de travers, toujours en mode automatique. Il traverse la scène, saute comme un cabri dès qu’il en a l’occasion et va au contact du public. Bref, un vrai showman.

“Too Much, Too Young, Too Fast” et c’est la foule qui hurle de plaisir. Les slams sont de sorties au beau milieu du public face à la scène et je suis bien heureux de ne pas m’y trouver.

“Rivalry” puis “Girls in Black” tapent dans le mille là où ça fait mal – les oreilles bien-sûr – et le groupe est aux taquets.

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AIRBOURNE

Mais que ce passe-t-il ? Où a bien pu passer Joël ? Le voilà qui fait son Angus YOUNG partant se promener sur les épaules de son roadie à travers le public. Mémorable comme d’habitude. Certes, à un concert d’AIRBOURNE, on n’est rarement surpris, surtout si on les a déjà vu plusieurs fois, mais à chaque fois c’est démentiel et le public en reste souvent abasourdi.

Après « It’s all for Rock’n’Roll” (en hommage à Lemmy), joué tout en émotion – c’est-à-dire pour AIRBOURNE, à fond les ballons – c’est « Breakin’ Outta Hell » qui déboule dans la salle. Et voilà que Joël décide de nous faire son lancer de bière à un spectateur ! Ce coup-ci, il a innové par rapport à la dernière fois où je l‘ai vu car il ne l’a pas explosée sur sa tête. Bon faut dire qu’il l’avait déjà fait précédemment en plein milieu de la foule (quel rêve pour un spectateur d’être baptisée à la bière, lol). Mais il l’a quand même bien ouverte avant de la jeter ! Et re-baptême à la bière pour les spectateurs, mdr !!

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AIRBOURNE

« Diamond in the Rough » est le morceau explosif qui redonne l’énergie au groupe, bien que celui-ci n’est pas montrer le moindre signe de fatigue.

Les lumières s’éteignent et AIRBOURNE décide de quitter la scène. Déjà ? Non, bien-sûr ! La sirène d’alarme est toujours installée au milieu de la scène et c’est RYAN qui se charge de l’actionner… avant de partir lui-aussi. Le public hurle son bonheur sous des sons assourdissants.

Après avoir fini de nous exploser les tympans, les Aussies reviennent et les premiers accords de « Live it Up » retentissent. Lorsque les lumières se rallument, seul Joël est éclairé, apparaissant derrière les lignes de Marshalls. Toujours à fond, il repart dans la salle, mais pas pour se balader dans le public, non, mais pour aller taper un solo devant le parterre des handicapés situés au fond. C’est bien la première fois que je vois ça et franchement on ne peut que respecter le bonhomme.

« Runnin’ Wild » termine ce set. L’affaire est dans le sac. Le rock‘n’roll n’est pas mort et AIRBOURNE en est la preuve !

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VOLBEAT

La prestation des australiens finie, c’est un rideau aux couleurs de VOLBEAT qui descend du plafond, nous dissimulant la scène. Tiens, en voilà une chose étrange ! Nous cacheraient-ils quelque chose ?

« Born to Raise Hell », la chanson de MOTORHEAD retentit dans la salle, les lumières s’éteignent, le rideau tombe et les populaires danois, qui font partie des groupes métal et hard-rock les plus enthousiasmants de nos jours, sont déjà sur scène. Ouah, quel décor somptueux ! Rampes de chaque côté de la batterie afin que tout le monde puisse la voir, écran géant à l’arrière où des images défilent au long des morceaux – quand ce ne sont pas les musiciens qui apparaissent dessus – ce qui nous permet d’apercevoir le jeu du batteur. Même les lumières sont soignées, on y voit comme en plein jour. C’est impressionnant !

“The Devil’s Bleeding Crown” tiré de leur dernier album en date est le premier morceau joué ce soir par Michaël POULSEN le guitariste chanteur Danois, et ses acolytes. D’entrée de jeu, je me rends compte que le heavy-métal à la VOLBEAT n’est pas seulement que pour les métalleux. Il y en a aussi pour les fans de rock’n’roll, de punk, de country et de blues, et même de thrash. En bref, un sacré mélange nordique !

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VOLBEAT

Après un medley de trois titres en hommage à leur premier album, avec l’incontournable reprise de Dolly SPRINFIELD sorti en 1964, « I Only want to be with You », c’est « Lola Montez », titre de « Outlaw Gentlemen & Shady Ladies » qui débarque. Quel morceau ! Il est interprété tout en feeling avec ce refrain plus que mémorable, suivi par des solos de Rob CAGGIANO qui va se promener sur les rampes derrière la batterie. Puis c’est « Let it Burn », le second titre de leur dernier album en date « Seal the Deal & Let’s Boogie » qui nous frappe en pleine poire. On déménage dans le côté thrash du groupe, tout en restant mélodique à souhait.

Ça y est, la foule sort de sa torpeur, les pogos et les slams sont de sorties. On a aussi droit à un circle-pit endiablé. Pourquoi ai-je le sentiment d’être bien placé à l’arrière de la cohue, moi ?!

Le bassiste Kaspar BOYE LARSEN qui les accompagne depuis 2015, ne se contente pas de rester en fond de scène, il se promène partout, monte sur les rampes, va à droite puis à gauche, tout en plaquant des accords incontournables. C’est comme s’il avait toujours été là. On sent que les musiciens sont heureux d’être avec nous ce soir.

Les compos s’enchaînent et le temps passe vite. Déjà un titre de 2007 et un de 2008 sont passés avant que n’arrive « The Gates of Babylon » de leur dernier LP suivit par « Slaytan » lui-aussi de cet album. C’est démentiel l’ambiance qui règne dans la salle !! D’un côté on a les spectateurs impassibles et de l’autre, les fous furieux qui s’en donnent à cœur joie.

Côté look Michael arbore une coupe que n’aurait pas renié Johnny CASH (son idole) et une veste remplie de patchs en hommage à ses groupes préférés, comme dans les 80‘s. Rob, lui, a son bonnet vissé sur la tête et sa longue queue de cheval tressée.

En tous les cas, ce n’est pas ça qui les empêchent de nous faire dodeliner de la tête et tortiller du popotin, notamment sous les blasts beats du batteur Jon LARSEN.

« Dead but Rising », titre de 2013 déboule sans crier gare et la foule est en délire ! « Si nous allons en enfer, nous en ferons un paradis, et si nous allons au paradis, nous en ferons un enfer » voilà ce qu’a dit Michaël dans une vieille interview. Je veux bien le croire tellement il suinte le rock par tous les pores ! C’est un passionné. Tout le groupe nous délivre une superbe prestation. Incroyable comme ils ont la banane ! Ils ont tous le sourire aux lèvres !

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Et hop, « 16 $ « , un titre de 2010, suivi par « For Evigt » un autre de 2016. Je prends mon pied à écouter leurs morceaux. La voix de Michaël a beau me paraître étrange pour un groupe de métal, elle est fort séduisante et je me laisse facilement emmener dans l’univers de VOLBEAT. Superbement mélodique et accrocheur, les titres défilent à vitesse grand V. Deux autres titres de 2010 seront joués ce soir avant qu’ils n’interprètent « Boa [JDM] » tiré de « Rock the Rebel / Metal the Devil » de 2007. Le groupe n’hésite pas à piocher dans ses plus vieux albums, même si la priorité est de mise sur le dernier. C’est enivrant, endiablé, scotchant d’énergie !

Déjà une heure de jouée et c’est sur « Goodbye Forever » que le groupe nous quitte. Pour de bon ? Non, car on en redemande, nous !! « VOLBEAT ! VOLBEAT ! VOLBEAT ! VOLBEAT ! », crie la foule. Et les voilà de retour avec « Black Rose », un autre titre de leur récent album. Les pogos reprennent de plus belle et les slams sortent de la foule comme s’il en pleuvait. Les gars de la sécu en rigolent. Puis c’est « Doc Holliday » qui sort des enceintes, un autre titre de leur back catalogue.

Les différentes facettes de la musique de ces messieurs sont exposées avec entrain et feeling. Tantôt hard et groovy parfois beaucoup plus posée et blues, je suis aux anges !

Juste après la fin de « Seal the Deal », titre encore une fois du dernier album, Michaël appelle à faire monter sur les planches la future génération de métalleux pour qu’ils viennent chanter avec eux sur « Still Counting » tiré de « Guitar Gangsters and Cadillac Blood ». Du coup, une dizaine de jeunes métalleux montent sur la scène pour un final en toute beauté. Après avoir fait descendre cette jeune génération, le groupe prends congé en remerciant chaleureusement le public.

Quel spectacle nous ont offert VOLBEAT ! Je ne regrette pas ma soirée, moi.

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VOLBEAT

 

BILAN DU CONCERT

Les trois groupes ont réussi à protéger la signification émotionnelle de leur travail. Le set des pennsylvaniens de CROBOT a été une grosse découverte, celui des kangourous d’AIRBOURNE a été comme d’habitude détonnant, percutant et sans faille et enfin, les vedettes de la soirée, les VOLBEAT, ont fait une forte impression de justesse, par moment de vitesse tout en jouant avec une précision et une fluidité incroyable avec un décor de scène somptueux. Ils ont su faire parler la poudre sans pour autant perdre en mélodie.

C’est clair que j’en reprendrais bien une autre dose !

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Report by Seb 747

Lorsque notre respecté rédac chef n’est pas spécialement décidé à se rendre à un concert, il se débrouille toujours pour envoyer quelqu’un à sa place. Je le soupçonne d’ailleurs fortement de ne pas avoir envie de venir parce qu’il n’y a pas de filles qui jouent ce soir… Mais tout cela n’est que suppositions, bien entendu ! Du coup ce soir, c’est à la fois à votre serviteur ainsi qu’à STEVE 74* qu’il délègue. Bah, plus on est de fous, plus on rit et meilleur est le concert ! En plus, ce n’est pas très loin de chez nous puisque c’est à Genève que ça se passe.

Mais voir quoi me demanderez-vous ? Eh bien une bonne soirée stoner avec les lausannois de HEY SATAN et les californiens de FU MACHU, un des mythes fondateurs du stoner rock, qu’on ne présente plus.

Après avoir cherché à nous garer dans un endroit fiable – les amendes en Suisse sont particulièrement salées donc ne prenons pas de risque – nous arrivons devant la salle. Le concert pourrait s’annoncer sous de meilleurs auspices, on ne demanderait pas mieux ! 

L’annonce de la présence du groupe rehaussant le sourire intense de tout fan de rock qui se respecte, nous nous rendons compte que l’Usine se remplit vite et que le concert s’annonce intense.

Comme d’habitude, les jeux de lumières dans cette salle lorgnent bien trop souvent sur le rouge ou le jaune. Pour les photos, ça va se compliquer. Mais, bon point pour nous, aucun des deux groupes n’aura droit à la fumée et c’est tant mieux pour notre report.

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HEY SATAN

Ce sont évidemment les HEY SATAN qui ouvrent ce concert et, première constatation, il n’y a pas de bassistes… Hmmm, ça commence à devenir une habitude ces temps-ci. FRANCOIS, LAURENT et FRANCK, les vaudois, jouent un set rapide, technique et nerveux. A peine branché sa guitare, que FRANCOIS le chanteur nous assaille avec sa voix rauque et ses sonorités graves. Ça joue fort et bien.

Le public commence à s’installer devant la scène et observe les musiciens avec passion. A fortiori, ce ne sont pas des inconnus en Suisse puisque ce sont des ex-SHOVEL et HOUSTON SWING ENGINE groupes de punk/hardcore helvètes des 90’s. Comme le style pratiqué alors par ces groupes ne sont pas trop ma tasse de thé, et celle de mon ami STEVE 74* encore moins, ce sont de parfaits inconnus pour moi. 

Les titres s’enchaînant, le groupe se lâche. FRANCOIS, à genoux devant ses baffles, joue à fond sur les distorsions tout en singeant MARYLIN MANSON, crachant régulièrement par terre. LAURENT quant-à lui se fait plus timide même si, par moments, il prend le micro pour faire les chœurs et va se frotter au plus près du public.

Deux micros vintage penchés au-dessus de lui, FRANCK, derrière son kit de batterie minimaliste – un tom basse avec un deuxième tom sur la grosse caisse, trois cymbales et un charleston – nous en fait des tonnes. Il est centré au milieu de la scène et on ne verrait que lui si ses deux camarades ne faisaient pas autant le show. C’est impressionnant.

Le groupe est monté sur une pile électrique et remue dans tous les sens. Le son est très bon, d’une pesanteur intense et l’ambiance est à son apogée. J’aime bien le style pratiqué avec une lourdeur sans égal.

Les HEY SATAN finissent leur show sur des chapeaux de roue. Le public a apprécié et… nous aussi ! Très bonne entrée en matière, très bonne prestation musicale, scénique et vocale même si à la fin certains morceaux lorgnaient vers le hardcore dans le refrain.

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FU MANCHU

Bon, pas la peine de se creuser la tête ou de se torturer l’esprit pour savoir que l’impatience de voir les FU MANCHU arriver sur scène se fait grandissante. L’excitation de la foule est palpable, les fans sont agités à l’idée de pouvoir se payer une nouvelle ration de décibels. En plus, ce n’est pas la première fois qu’ils viennent jouer dans cette salle.

Ce soir, c’est l’album « King of the Road » qui nous est proposé en intégralité. Cet album qui est sorti il y a seize ans est un incontournable du groupe.

Le set démarre sur des charbons ardents avec « Hell on Wheels », morceau d’une pesanteur extrême. Dès l’entame du morceau, la foule chauffée à bloc se met à charger, prête à tout dégommer sur son passage. Les pogos sont de sorties et les spectateurs bousculés de toute part. Il faut vraiment qu’on joue des coudes pour rester au bord de la scène et faire les photos.  

SCOTT HILL le guitariste vocaliste, seul membre historique du groupe, fait parler la poudre à grands coups de riffs mélodiques méchamment techniques et vicieux. Bob BALCH le second gratteux, est plus discret que SCOTT mais il nous sort des solos d’enfer et va au contact du public. BRAD DAVIS le bassiste placide et imperturbable, qui arriva dans le groupe neuf ans après le début de la formation en 1985, joue un rôle essentiel dans le groupe : c’est lui qui coordonne le tout par son côté rythmique, soutenu par les frappes de la batterie de SCOTT REEDER. Ce dernier, batteur depuis quinze années, frappe ses fûts comme un sourd, ramenant encore plus de lourdeur aux morceaux.

C’est dans l’ordre que tous les titres de l’album sont joués ce soir. Après un « Over the Edge » et un « Boogie Van » écrasant, c’est le tubesque « King of the Road » qui nous emmène sur l’autoroute du stoner rock à bord de leur van Ford des 60 ‘s déjà présent sur la pochette. La foule pogote deux fois plus et mon pote STEVE 74* se retrouve littéralement projeté sur les côtés. Mince alors, ça doit faire mal !

Du coup, j’en profite pour installer sur le devant de la scène deux nouvelles copines. C’est nettement mieux comme compagnie… et en plus ça devrait moins bousculer ! 

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FU MANCHU

Après ce déchaînement de gros son, on se dit qu’une superbe ballade va venir poindre le bout de son nez. Mais non, c’est « No Dice » qui déboule avec son phrasé classique du stoner. Après « Blue Tile Fever », « Grasshopper », et « Weird Beard », c’est le titre « Drive » qui arrive. Celui-ci ne se trouvait que sur la version américaine de l’album remplacé par « Breathin’ Fire » en Europe et au Japon. Pour moi ça ressemble à un inédit.

Guitares mises en avant, le groupe donne tout et encore plus. Le set des FU MANCHU est détonnant, percutant et sans failles. SCOTT HILL va se frotter régulièrement au-devant des spectateurs pour montrer sa technique en se plaçant devant les retours. Il n’est pas loin de vouloir descendre dans la fosse mais s’abstient vite tant elle remue. Du coup, il préfère se mettre à genoux devant son public.

Sur scène les morceaux pèsent, les guitares se font rugissantes, la basse sort des gros sons dans les amplis, les compos s’enchaînent et le temps passe vite.

L’énergie des musiciens ne laisse pas une seule minute de répit et on ressent vraiment leur plaisir à jouer. « Hot Doggin » fini, c’est « Freedom of Choice », la reprise des DEVO qui clôt le set.

Fini ? Réellement ? Non, bien-sûr !! Les FU MANCHU remontent sur scène pour nous assommer avec « Godzilla », la deuxième reprise du set. Celle-ci venant d’un groupe des 80 ‘s vouant un certain culte à une huître bleue (Blue Öyster Cult), elle est le point d’orgue du set. « Le meilleur morceau de la setlist » me dira STEVE 74*.

Deux à trois titres plus tard – je ne me souviens plus très bien, étant occupé comme je l’étais à jouer des coudes pour défendre mes nouvelles copines – le set se termine.

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FU MANCHU

FU MANCHU ce soir a défini les contours d’un stoner rock puissant et lourd, se forgeant encore une fois une très solide réputation live et un vrai statut de groupe culte.

Je repars groggy du concert mais à mon avis un peu moins que mon ami STEVE 74* encore un peu chamboulé par sa mésaventure. Allez, une bonne nuit de sommeil et il sera prêt à repartir pour de nouvelles aventures métalliques ! 

2 live reports en un !!

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THE TRAP

Le report de Seb 747

Me voilà reparti dans les contrées de nos voisins suisses. Direction l’Usine de Genève où l’association Kalvingrad nous présente THE TRAP et les SUPERSUCKERS. Comme c’est la seule date de leur tournée marathon qui passe pas loin de chez moi et que je ne les ai encore jamais vus, je m’en réjouis d’avance.

Tout commence avec THE TRAP. Ce groupe formé en 2010, venu de Genève – le groupe local donc – a ouvert pour les plus grands tels que NASHVILLE PUSSY ou plus récemment CJ RAMONE.
Je me souvenais de les avoir déjà vus quelque part et donc, en fouillant dans mes archives, j’ai trouvé. Euréka ! C’était en plein hiver 2014, en première partie des NASHVILLE PUSSY… comme mon ami Steve*74 me l’a rappelé. J’avais déjà pris une claque à l’époque.

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THE TRAP

Il est évident qu’avec un  leader comme X-NICOX, le chanteur (un peu un BEN WARD d’ORANGE GOBLIN mais en moins grand) et ses tatouages sur tout le corps, il est difficile de ne pas s’en souvenir !

C’est CESAR et son  harmonica fiévreux qui nous accueille, suivi de très près par OLIVIER et sa guitare, de FRED derrière les fûts et, oh surprise, d’une copine portant le doux nom de ONNE à la basse !

Et bang ! Ça démarre sur les chapeaux de roues ! Le groupe qui distille un mélange de rock survitaminé teinté de blues nous démontre d’entrée de jeu qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration !  Le chanteur charismatique, X-NICOX, déboule sur scène avec ses lunettes noires vissées sur les yeux et harangue les spectateurs. La bassiste, nouvelle recrue du groupe, bouge dans tous les sens. Elle ne tient pas le rôle du bassiste, qui constitue souvent à rester en retrait de la scène pour laisser la place au chanteur et/ou au guitariste. Elle est là pour en découdre… tout comme ses camarades d’ailleurs !

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THE TRAP

CESAR l’harmoniciste donne le ton. Ca groove à fond les ballons ! Et lorsqu’il décide de prendre sa guitare, c’est à un véritable déluge de solis auquel nous avons droit. Le groupe retrouve un son percutant qui met la foule en émoi.

Comme nous sommes dans une version courte de l’Usine – la scène et la salle sont réduites en largeur par un gros rideau – les musiciens n’ont pas beaucoup d’espace pour bouger… d’autant plus que la bassiste ONNE ne tient toujours pas en place ! Elle fait le show à elle toute seule et dynamise le groupe. D’ailleurs, la fosse aux photographes n’a d’yeux que pour elle.

XNICOX tient régulièrement le public en haleine. Il s’impose par sa grandeur et sa voix profonde face à un public qui ne peut plus rester léthargique.

Les titres s’enchaînent les uns derrière les autres sans temps mort. Les interventions du chanteur ne servent souvent qu’à présenter les morceaux. Pas de chichis en paroles, juste du bon rock‘n’roll. C’est bluesy dans l’ensemble, mais on dérive souvent vers du stoner, voire du désert rock.

OLIVIER en bon guitariste rythmique n’hésite pas à nous balancer quelques solis lorsque son camarade tient l’harmonica et plaque des accords de feu qui soutiennent et organisent l’harmonie des morceaux. Que du bon !

Mais il ne faut pas se leurrer, lorsqu’il y a une fille dans un groupe, tous les mâles dominants font fi du reste. D’autant plus que ce soir, comme je l’ai déjà dit, ONNE fait le spectacle. Sa basse virevoltant de toute part, tournant sur elle-même, passant régulièrement au-dessus de sa tête, et terminant souvent à la verticale à la fin des morceaux.

Il est certain que lorsque le groupe quitte la scène, les spectateurs présents en ont pris plein les yeux et les oreilles. Quel spectacle ! Vivement la suite !

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SUPERSUCKERS

Un petit interlude plus tard, les SUPERSUCKERS s’installent. Le groupe écume les scènes du monde depuis bientôt 30 ans et prêche la bonne parole d’un high energy rock’n’roll « sans fioritures et sans concessions » me dit la pub. Ouah chouette ! Je vais voir un super groupe. D’autant plus que j’ai déjà deux de leurs albums dans ma cédéthèque et que je les adore… Bon, ils remontent tout de même à leurs débuts, mais ça devrait le faire.

Tiens ? Bizarre, il y a une guitare sèche sur la scène. Bah, elle est branchée, donc ça devrait aller.

« Une bête de scène qui a su persister, se réinventer, s’évader (dans des albums plus country) pour toujours revenir à fond les melons ».
Ouais cool. Je sens que ça va être génial ! Bon, la country je n’aime pas trop, mais « à fond les melons » Ça ! Ça me plait !

Voilà ça commence ! Et comment dire, euh… « À fond les melons » ?? Z’êtes bien sûr ? Parce que là, je doute. Bon, ce n’est que le premier morceau. Va falloir attendre le suivant. D’autant plus qu’ils n’ont pas de setlist, donc difficile pour moi de m’y retrouver.
Depuis 1988, les SUPERSUCKERS, qui se sont – en toute modestie, il faut le dire – autoproclamé « Meilleur groupe de Rock & Roll du monde » jouent un rock assez difficile à classifier.

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SUPERSUCKERS

Punk country western !!!! Chapeau de cow-boy, Santiags, Ray-Ban, accent texan à couper au couteau… Manque plus que le cheval et on se croirait en direct d’Austin.

Le deuxième morceau attaque et poum, redescend. Ça ne décolle pas. Que se passe-t-il ? Est-ce la bassiste de THE TRAP qui m’a tellement épaté que je n’arrive pas à me concentrer ? En tous cas, le public présent s’est fait plus nombreux et la foule est redevenue compacte. Tout le monde à l’air d’apprécier. Je dois être malade, ce doit être ça.

Ce n’est qu’à partir du troisième titre que la folie démarre. Enfin me dis-je ! Mais voilà, la guitare sèche, le côté country me déstabilise et je reste sur ma faim.

C’est EDDY SPAGHETTI qui nous explique qu’à la fin de chaque morceau ils vont dire « Cha-cha-cha » et que nous on doit gueuler « Ouhaiiiiiiiiiiiissss !!!! ». Du coup, au fur et à mesure que les titres défilent, je me laisse entraîner par cette litanie. D’autant plus que leur musique n’est pas si calme que ça malgré les apparences. Le côté punk refait surface régulièrement et les morceaux vont s’imprégner dans nos cerveaux pour ne plus nous lâcher. C’est pas pour rien qu’ils s’appellent les SUPERSUCKERS, ils n’en font qu’à leur tête !

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SUPERSUCKERS

Bon, même si pour moi le côté western spaghetti est un peu chiant, la soirée s’est bien passée. C’était cool de les voir mais peut être aurait-il fallut que je les vois il y a 20 ans? Lorsque le côté country était moins présent ? Mais où est passée cette fougue, ce lâcher-prise ? Certes, ça pulse et c’est entraînant, mais c’est un genre que j’apprécie modérément. Est-ce le côté guitare sèche ? Ou la voix nonchalante et monotone d’EDDY ?

Bref un bon moment mais forcément déçu. Peut-être que j’en attendais trop, ou peut-être est-ce dû à la prestation de THE TRAP qui m’a littéralement mis sur mon arrière-train.

Bilan de la soirée :

THE TRAP : très à l’aise, en pays conquis. Ils nous ont offert un concert bien carré et dans le rythme. Ça a pulsé dans tous les sens.
Comme quoi, il ne faudrait pas prendre l’Helvétie pour des lanternes ! Il est évident que je retournerai les voir… En souhaitant que ce ne soit pas dans deux ans !

SUPERSUCKERS : contrairement à mon ami Steve*74 et le public présent, j’ai moins apprécié, même si – et c’est là où ça devient intéressant – on se laisse aller dans le moov’ et que du coup on en garde un bon souvenir.

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Report SUPERSUCKERS vu par Steve*74

Au milieu des années 90, un bon ami à moi m’a fait découvrir les groupes punkisants de l’époque. Des noms que le temps à sanctifier comme NOFX, BAD RELIGION, RANCID, PENNYWISE… et d’autres un peu plus underground comme les BURNING HEADS,  NRA ou les SUPERSUCKERS. Pour ces derniers, un album avait tout particulièrement retenu mon attention, le fabuleux « The Sacrilicious Sounds of The Supersuckers ». Un disque à découvrir à mon humble avis pour comprendre l’univers musical des musiciens à cette époque. Depuis j’ai déménagé et je ne vois plus cet ami et je n’ai, je vous l’avoue, plus vraiment suivi  l’actualité de ce style musical. C’est certainement une grave erreur mais il est difficile de suivre les parcours de tous les groupes, il y en a trop !!!

N’ayant aucune idée de l’orientation musicale du groupe actuellement ou de ses changements de personnel, c’est donc l’esprit dégagé et confiant que je suis allé à l’Usine pour découvrir ce groupe sur scène.

Avec un look de cow-boys tout droit échappés d’un film de SERGIO LEONE, ils foulent la scène de l’Usine. Inutile de préciser qu’ils sont américains ! Et d’entrée de jeu, je constate que le visuel va de pair avec la musique jouée ce soir. Il n’y a pas tromperie sur la marchandise ! Nous avons affaire à du garage rock à tendance country.

Au fil des morceaux quelques réminiscences punk se font bien sentir mais les groupes typiquement punks peuvent dormir tranquilles, les SUPERSUCKERS ne chassent plus sur leurs terres, ils ont changé de galaxie. Est-ce un bien ou un mal ? Chacun peut avoir son opinion.

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SUPERSUCKERS

Alors bien-sûr dans un premier temps je suis surpris, mais étant venu l’esprit dégagé, j’adhère facilement à cette musique et  contrairement à mon camarade de jeu Seb 747, j’apprécie la prestation de ce soir. Et je ne suis pas le seul ! Autour de moi le public manifeste son enthousiasme de façon bruyante. Je suis rassuré !!

Seul regret de cette prestation, pas de rappel et concert un peu court. Pourtant tout le monde sait que plus c’est long, meilleur c’est ! Sans être euphorique, je sors tout de même de la salle avec le sentiment d’avoir passé une excellente soirée. S’ils repassent dans les environs, je retournerais volontiers les revoir.