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Report by SEB 747 – Photos : STEVE*74

Voilà un petit moment que je n’ai pas mis un pied au Brin de Zinc, moi. Et si ce soir je me décidais ? D’autant plus qu’il y a un groupe de stoner glam américain plus ou moins obscur qui vient nous faire secouer nos crinières en ce mercredi soir, et que la chronique du rédac’ chef a été, une fois de plus, élogieuse sur leur dernier LP. Il avait parlé d’un méga coup de cœur, limite infarctus ! C’est que ça doit valoir le coup ! Euh… Quoique, si c’est pour avoir un infarctus…

Le temps est au beau fixe, alors que demander de plus ? Bon, d’un autre côté, étant donné la chaleur qu’il fait à l’extérieur, il faut être fou pour s’enfermer dans une telle étuve. Mais il parait que plus on est fou et plus le concert sera bon. Alors, direction Barberaz, tout en passant, comme d’habitude, chercher mon ami Steve*74.

Une fois sur place, force est de constater qu’il n’y a pas foule en ce mercredi soir. Par contre, l’extérieur a fait peau neuve. Une jolie terrasse en bois avec des chaises et des tables permet de patienter en attendant le début du show. Il faut avouer que ça rend l’attente plus agréable. Pas de première partie ce soir, ce qui nous laisse le temps de taper la discut’ avec deux, trois copains venus assister au concert.

Mais voilà qu’un son étrange sort des enceintes du BDZ. Il est déjà 21h passé et GLITTER WIZARD entre en scène. Nous nous précipitons dans la salle et voyons un groupe, dos au public, dans une pénombre étonnante. Un type, chapeau de cowboy rouge pailleté vissé sur le crâne, veste à frange ultra flashy, aux couleurs d’un arc en ciel, ouverte sur un torse nu tatoué, se tient devant le micro. Avec un fort accent américain, il nous présente le groupe : “Comin’ from San Francisco, California, THE GLITTER WIZARD”. Puis il descend de la scène, pour headbanguer au son des musiciens.

Contrairement à ce qu’il pouvait laisser paraître, ce n’est pas le chanteur WENDY STONEHEDGE car ce dernier était caché juste derrière lui. Nous le découvrirons plus tard dans la soirée, au stand de merch. En faisant des recherches, j’apprends qu’il s’agit du Mercho man. C’est lui qui tient le stand et qui fait la promo du groupe partout où il le peut, dans un délire que seul les américains peuvent comprendre. En tout cas, il fait le show. Verre de bière à la main, prenant le devant de la scène, surprenant quelque peu certains spectateurs au passage, il headbangue au son des GLITTER WIZARD.

Lookés comme dans la fin des années 60, les GLITTER WIZARD ne se prennent pas au sérieux. Mais leur musique est plus que sérieuse. Ils ont déjà 4 albums de sortis, dont les deux premiers sont quasiment introuvables. En tout cas, eux ne l’ont plus.

« Opera Villain », est le nom de leur quatrième album depuis leur formation en 2007 qui a compté quelques EP en cours de route, sans compter les festivals (Roadburn, Desert Fest), les concerts… même la bande-son d’un film porno (votre serviteur ne vous en dira pas plus, préférant rester muet sur ses sources) – et ils sont venus nous le présenter ce soir.

Pourquoi, ai-je tout à coup l’impression qu’à la fin de ce report, certains lecteurs qui n’ont pu venir assister à ce spectacle, vont s’en mordre les doigts ?

Comment décrire leur musique… Imaginez une promenade dans une brume complètement psychédélique… vous tombez sur un opéra aux chandelles et rejoignez une foule de métalleux bloqués dans les 80’s qui hochent la tête à l’unisson sous des riffs puissants, des harmonies tempétueuses et des pistes de synthé qui coupent comme une lame de Stiletto de dix centimètres. La fumée remplit vos narines et le son de la roche spatiale métallique, suspendue dans les airs, vous rentrent directement dans la tête pour embrouiller votre cerveau. Ajoutez à cela quelques fibres synthétiques flashy, histoire de compléter le tout, et voilà, vous y êtes ! C’est ça la musique de GLITTER WIZARD, un groupe à paillettes, complètement barge !

D’ailleurs « Les paillettes sont comme l’herpès des fournitures d’art », a dit un jour le bassiste KANDI MOON. C’est vous dire l’humour que tiennent ces californiens. Comme si TURBONEGRO avait décidé de prendre la nationalité américaine et de se lancer dans le stoner. Complètement frappés !

GLITTER WIZARD @le Brin de Zinc – Barberaz (73)

GLITTER WIZARD, mélange du glam des 70’s avec du bon gros stoner. L’impression que nous nous trouvons à la fin des 60’s où certaines effluves d’herbes de Provence se faisaient ressentir à chaque concert, n’est pas loin. Flower Power !

Mais revenons un peu au concert. C’est avec « 10 foot Man » que le groupe attaque son show. D’entrée de set, ils démarrent sur les chapeaux de roue avec ce titre, remuant un Brin de Zinc en petit comité, mais rempli de connaisseurs.

Avec sa cape bleue qu’il ne quittera pas tout le long du show, son T-shirt rose flashy trop juste pour lui, son pantalon zébré, rose lui aussi, et ses rangers dorées, WENDY fait sensation. Sa prestation est, comme la musique de son groupe, complètement allumée. Il vit pour elle et à travers elle. Et encore, si cela ne tenait qu’à ça ! Il se tord dans tous les sens, saute comme un cabri, hurle dans son micro les yeux révulsés… En bref, un véritable showman.

KANDI, pantalon noir à pattes d’eph’, lui ne tient pas en place. Il headbangue comme un fou, fait des aller-retours le long de la scène, reprend les choeurs accompagnant régulièrement WENDY.

LORAFIN TERRAFOR (un nom qu’il a adopté pour l’un de ses personnages de Dongeons & Dragons) a la guitare qui le démange, alors il gratte un petit peu. Veste à paillettes (évidemment) et legging moulant en argent, il fait sauter les riffs de sa gratte tout en shreddant de temps en temps. Il a même cassé deux de ses cordes.

FANCY CYMBALLS, l’homme derrière la batterie est le dandy du groupe. Rouflaquettes aux joues, il joue le métronome, indiquant la marche à suivre au groupe.

DOUG GRAVES, le clavier, T-shirt gris pailleté en raccord avec sa couleur de cheveux, collier clouté autour du coup, ne reste pas sur la touche. Même s’il est cantonné sur le côté gauche de la scène, il triture des sons, spatiaux au possible, partant dans des côtés très psychédéliques.

Des titres psyché glam 70’s, d’autres stoner, d’autres progressifs, d’autres qui t’emmènent faire un tour au fin fond de l’espace puis te font redescendre brutalement sur terre, voilà de quoi impressionner le public du Brin de Zinc. Nous passons un agréable moment en compagnie de ces San-Franciscains. Même mon ami Steve*74 qui est d’habitude moins enthousiaste que moi, est dithyrambique sur leur prestation. C’est dire !

Leurs quatre LP sont présentés ce soir. Même si l’accent semble être mis sur les deux derniers, avec 4 titres chacun, les deux premiers ne sont pas abandonnés avec trois morceaux de chaque. En bref, nous avons droit à un petit aperçu de leur discographie.

Les titres s’enchaînent avec un plaisir non feint, et nos copains californiens semblent être de plus en plus allumés. Lorsque LORAFIN casse ses cordes, le reste du groupe joue en instrumental, FANCY et KANDY tiennent la rythmique, pendant que WENDY, à genoux devant la batterie, semble toujours hanté comme un damné, sous les triturations de sons toujours aussi spéciaux et spacieux effectués par DOUG.

La setlist, elle, est un tout petit bout de papier, où les titres sont écrits en abrégé. Elle est tellement petite, que pour savoir la quantité de titres restant à jouer, il faut s’abîmer les yeux. Lol.

Même si certains morceaux sont des plus étranges, ils sont comme les rues de la ville qui les a vus naître : ils montent et descendent, toujours en longues lignes droites, ils ont tous une influence diverse. “Mycelia” par exemple, le troisième titre joué ce soir, a un gros côté boogie tout comme le rapide et urgent “Ufolsd”. Tous les deux tirés de leur avant dernier LP “Hollow Earth Tour”.

Nous avons droit à un cover de GRAND FUNK RAILROAD : “American Band”, version GLITTER WIZARD. Le public est en feu sur ce titre, tout comme Mercho Man qui continue à faire le show devant la scène !

C’est WENDY qui nous annonce le dernier morceau, “Spell Of Evil”. Un morceau qui part dans tous les sens pour venir te planter la lame de dix centimètres évoquée plus haut, dans le dos à plusieurs reprises. Géant, tout simplement !!

GLITTER WIZARD @le Brin de Zinc – Barberaz (73)

Une fois le morceau terminé, notre ami chanteur saute de la scène et court au fond de la salle, suivit de ses compagnons de route. Le groupe a terminé son set. Sniff, c’est déjà fini. Oui, mais voilà, le Brin de Zinc, comme bien souvent, en redemande encore. Alors, nos nouveaux copains remontent sur scène pour nous faire un dernier morceau, “Death Of Atlantis” tiré de leur avant-dernier LP. Huit bonnes minutes plus tard et c’est vraiment terminé. Le groupe quitte définitivement la scène et range son matériel, non sans passer par le bar, évidemment.

Nous, nous allons faire un tour au stand de merch’, revoir Mercho Man et faire quelques achats.

C’est avec une étrange sensation de plénitude que nous quittons le Brin de Zinc, avec un sentiment d’avoir été des privilégiés pour avoir pu assister à l’un des meilleurs concerts de l’année pour le moment.