Report de Steve*74
Comme vous le savez tous, le temps passe vite, trop même pour certains. Depuis un mois je parcours la Suisse pour différents concerts et je n’ai pas vu les jours défiler. Il est temps de remettre les choses en place et de reprendre les bonnes vieilles habitudes qui me tendent les bras comme un vieil amour retrouvé. Direction le Brin de Zinc ce vendredi avec un atout majeur : c’est que la voiture connait la route, pas besoin de GPS sur ce coup là !
Quand j’arrive juste à l’heure devant la salle, j’ai l’impression de m’être trompé de jour. Il n’y a presque personne dans le parking ni devant la porte d’entrée. Pas même un fumeur égaré. L’avantage c’est que pour une fois je peux choisir où me garer, mais au fond de moi j’angoisse un peu pour les gentils organisateurs.
Finalement, les spectateurs habitués du lieu savent qu’ici on ne commence jamais à l’heure indiquée. Ils arrivent par vagues bien après l’heure légale annoncée. Vis à vis de la Suisse c’est un énorme changement. Et quand MESSALINE arrive enfin sur scène, la salle s’est bien remplie. Je suis rassuré car un concert devant quelques spectateurs épars ce n’est pas trop cool.
Ils débutent le show par « Dernières sommations », une sorte d’avertissement pour le public qui va en prendre plein les oreilles pendant 10 titres. D’entrée, on sent les musiciens remontés comme des coucous suisses… qu’ils ne sont pas (ils sont bressans et ils le revendiquent).
La dernière fois que j’ai vu le groupe en live, c’était en première partie de FREEDOM CALL à Lyon en mai 2013 (oui, je me répéte mais le temps passe vite). Depuis pas mal d’eau a coulé sous les ponts avec un nouveau batteur et un nouveau CD à défendre sur scène.
ERIC, le chanteur fait le spectacle à lui tout seul. Ses deux comparses guitariste et bassiste restant sagement dans leurs coins. Le chant est pour une fois en français même si en live je n’ai pas pu comprendre toutes les paroles. A noter que MICKAEL, le guitariste assure les choeurs sur les refrains pour donner plus de puissance à l’ensemble.
Avec « Fouilles de sarcophage », je découvre sur scène un morceau de « Illusions barbares », le dernier opus de MESSALINE. Il est suivi de « A Jérusalem » et de mon titre préféré « Mehlinn-Hâ ». Pour ces morceaux, ERIC a revêtu sa tenue de templier. Oui, la même que ceux qui partaient faire les croisades au Moyen-orient il y a presque mille ans (sur ce coup là, je ne sais pas si le temps est vite passé !!). Regardez la pochette du dernier disque pour mieux comprendre si vous ne la connaissez pas.
A la fin de ce triptyque, ERIC retrouve son look de hard-rockeur pour nous emmener vers un horizon totalement différent. Fini le moyen âge et l’histoire, place à une actualité brûlante avec « Barbie tue Rick ». Musicalement ça reste cohérent mais bonjour le grand écart entre les sujets abordés !!
Nous sommes des gens heureux car nous avons le droit et la joie d’écouter un vieux morceau « Fin de règne », jamais joué auparavant sur scène. C’est bien, il faut savoir innover et faire évoluer son répertoire en piochant dans son répertoire des nouveautés anciennes.
Bonne prestation d’ensemble. Je suis content de les avoir revu et je suis prêt à repartir pour de nouvelles aventures avec eux. A bientôt, I hope to see you soon, boys.
Maintenant que le public est à bonne température, place maintenant à BAND OF GYPSIES, avec un tribute à JIMI HENDRIX. Le sujet est plus que délicat, car comme vous le savez certainement, ici on ne chronique pas les tribute bands. Ceci dit, ce soir ce n’est définitivement pas un traditionnel tribute band comme on peut l’entendre habituellement.
Tout d’abord, il est constitué autour d’HASSAN HAJDI, guitariste du groupe ANGE depuis 1997. Le monsieur donne aussi des cours de guitares au Mai à Nancy. Autour de lui, BENOIT CAZZULINI, batteur lui aussi d’ANGE et JC BAUER à la basse qui, lui, a notamment joué avec PATRICK RONDAT. Nous n’avons donc pas à faire à des débutants ou à des musiciens en mal d’inspiration mais bien à des musiciens reconnus qui n’ont plus rien à prouver.
HASSAN explique aux médias qu’il a découvert le rock avec HENDRIX et que maintenant qu’il a touché un peu à tout dans la musique, il désire se faire plaisir et jouer en live la musique qui a influencé sa jeunesse. C’est un hommage qu’il rend à HENDRIX.
Pour être franc avec vous, je ne suis pas hyper fan d’HENDRIX, même si je reconnais volontiers la technique du monsieur, sa créativité ou son apport essentiel à la musique qui nous intéresse aujourd’hui.
Ce soir, le trio ne reprend pas les morceaux note à note, non ici il s’approprie le répertoire et adapte les titres avec de fréquentes incursions jazzy. Le son de la guitare si caractéristique chez HENDRIX n’est pas présent ce soir. La basse à un rôle omniprésent, JC s’éclate sur scène. Sa basse à 5 cordes n’est pas un objet de décoration, le bougre sait bien l’utiliser. Les morceaux tout en gardant la trame originale ont une couleur particulière. Les puristes risquent de détester mais les mélomanes vont adorer.
Je reconnais tout de même quelques classiques comme « Fire » ou encore la célèbre reprise de BOB DYLAN « All along the watchtower ».
L’heure tourne et au moment du rappel, HASSAN annonce qu’ils ne peuvent pas jouer tous les titres initialement prévus faute de temps. Eh oui les amis, il faudrait penser à faire débuter les soirées à l’heure et non avec 45 minutes de retard !!! Nous pourrions nous montrer frustrés… Mais les spectateurs attendent avec envie la suite…
Pour finir, ils nous proposent un « Purple haze » de folie pour clore un concert mémorable. Ce n’est pas tous les jours qu’HENDRIX occupe la vedette d’un concert !
En conclusion, un bon concert avec une interprétation personnelle et magistrale d’un répertoire indémodable et mythique. Il ne manquait, à mon avis que « Hey Joe » pour conclure ce show de façon définitive.
Si ce report vous a donné envie de les écouter, sachez qu’un projet d’enregistrement est en cours. Surveillez les différents médias pour ne pas rater l’événement quand il se produira.
Petit rappel, cette chronique est l’exception qui confirme la règle. N’allez surtout pas croire que nous allons dorénavant chroniquer les tribute bands. A bon entendeur, salut !!