Hello à tous ! Première sortie pour W.T.R. et non des moindres ! Direction « Chez nos amis Suisses », pour le concert de BULLET FOR MY VALENTINE à l’Usine de Genève. Cela fait près de quatorze ans que je rêve de les voir en live, donc ce soir, c’est grand soir !
Premier ressenti : tout d’abord sur l’ambiance extérieure : une horde de métalleux de tous âges déjà présents devant la salle, tous armés de T-shirts de divers groupes. Le ton est donné.
Je me dirige vers le staff super sympa qui me fait rentrer dans la salle. A ma grande surprise, une énorme ambiance pub métal et devant moi une scène prête à recevoir les bûcherons !
21h. Les gars de SCIENCE OF DISORDER (Suisse) font irruption sur la scène, nous envoyant une set list de fous furieux pour le plus grand plaisir d’un public conquis.
Enchaînant d’une main de maître des morceaux de style death, punk en passant par des morceaux plus thrash, le groupe joue à domicile et cela se sent ! J’ai toujours une crainte sur les premières parties mais là, je dois avouer qu’à ma grande surprise j’ai adoré !
21h30. Le groupe quitte la scène sous les applaudissements. Les mecs ont fait le taff. Ils quittent la salle chauffée à blanc, prête à recevoir MATT TUCK et sa bande !
22h. Les Monstres arrivent dégainant toutes leurs armes pour le plus grand plaisir des fans présents. Démarrant avec un « Don’t need you » qui met tout le monde directement d’accord, les mecs originaires du Pays de Galles sont bel et bien là pour tous nous mettre à genoux ! Chaque chanson est travaillée, les riffs de guitare explosent tout ! Pas de doute, les années passent mais ils sont toujours au top de leur forme !
Les membres enchaînent les morceaux les uns après les autres, « Your betrayal », « 4 words to chock upon » chanté à l’unisson , « Scream aim fire », etc. Il y en a pour tous les fans que ce soit du premier jour ou les nouveaux. MATT a même quelques mots pour les fans, expliquant qu’il aime faire de grandes scènes mais que les concerts qu’il préfère ce sont, comme ce soir, ceux qu’il fait dans les petites salles.
Les six albums sont visités. Rien n’est laissé au hasard ! Le groupe est en totale communion avec son public. JAMIE MATHIAS (basse, chœur) est survolté donnant la réplique à MATT ! JASON BOWLD, inépuisable derrière sa batterie, et surtout le grand MICHAEL PADGET qui lâche des solos de folie, jouent avec la foule toute la soirée. Le groupe fait le taff, aussi aucun regret.
Ils mettent tout le monde d’accord en finissant par un « Waking the demon » diaboliquement orchestré !
Après près d’1h30 de régal auditif, je quitte le concert des étoiles plein les yeux, pensant déjà aux prochaines aventures !
Allez, on va à l’Usine ! Heu, je crois que mon père en aurait fait une crise cardiaque s’il avait lu cette phrase… Non, je ne vais pas bosser à l’usine, Je vais à l’USINE de Genève. Pour un concert. Of course. Et je suis excité comme une puce ! Et pourquoi le Ti-Rickou il est excité comme ça ? Eh bien déjà parce que c’est l’anniversaire de PTR (Post Tenebras Rocks) qui fête ses 35 ans, que PTR les fête sur trois jours et que ce soir, ce sont les australiens de MAMMOTH MAMMOTH qui en sont le dessert !
MAMMOTH MAMMOTH, j’ai craqué littéralement sur leurs deux derniers albums (lire les chroniques) mais, malheureusement, j’ai loupé leur prestation pour la Fête de la Musique à Genève cet été. Je n’ai même pas eu de report à me mettre sous la dent car Steve*74 et Seb 747 n’ont pas réussi à se garer. D’ailleurs aux dernières nouvelles, ils tournent toujours !!! Ca tombe bien, on doit se retrouver ce soir pour le concert.
Bon, là il est hors de question que j’arrive à la bourre, d’autant plus qu’il y a deux groupes avant dont SIX MONTHS OF SUN, groupe suisse de stoner doom instrumental que j’ai très envie de revoir. On est à l’heure, voire en avance. On a même le temps de passer chez le disquaire juste à côté. Eh oui en Suisse, les disquaires sont ouverts tard le soir quand il y a concert. Ils ont tout compris !
Bon ça y est, les portes s’ouvrent. L’Usine est en petite config’, le rideau est tiré sur le côté gauche. Ce que j’aime en Suisse, c’est que les concerts commencent à l’heure et que tu n’as pas à poireauter dix ans.
Les SIX MONTHS OF SUNS ouvrent cette soirée d’anniversaire. Oups, j’avais oublié que, avec ce style de musique, les lights ne sont franchement pas faits pour les photographes. Avec en plus les fumigènes, ambiance Cousteau à 500 mètres de fond ! Non, ce n’est pas une excuse pour mes photos foirées, c’est la dure réalité.
Je me concentre sur le groupe. Le son est très bon – comme souvent à l’Usine – et parfait pour ce style de musique. Pour ceux qui ne connaissent pas SIX MONTHS OF SUN, je vais essayer de vous décrire ce qu’ils font. C’est du stoner doom sans chant. Heu… dit comme ça, ça a l’air chiant mais SIX MONTHS OF SUN nous la fait de manière à ce que chaque morceau passe très vite et qu’on ait envie d’entendre le suivant. J’adore leur manière de composer et l’atmosphère qui se dégage de leurs morceaux. En plus, je découvre certains morceaux en live vu que je n’ai pas encore eu leur album et je les apprécie vraiment.
Après, par rapport à la dernière fois où j’ai vu le groupe, je trouve qu’ils ont franchi un palier et pour ma part, je pense qu’ils sont vraiment un groupe à découvrir d’urgence… pour ceux qui aiment le style. Pour ceux qui ne supportent pas l’instrumental, effectivement vous n’êtes pas concernés par cette information. Tiens, quelqu’un aurait-il vu Seb 747 ? !!!
Allez, on ne va pas attendre forcément longtemps avant le changement de plateau. Et là, vu qu’une fois de plus j’ai bien bossé mon sujet, c’est une découverte totale pour moi. Tiens, ça chante, Seb 747 est de retour !
Alors comment décrire le style des MYSTIC SONS ? La musique c’est plutôt du doom avec des grosses rythmiques. La voix, en revanche, n’est pas dans le style de ce qu’on trouve normalement dans le style, elle est un peu plus aiguë. Il y en a qui n’aime pas, moi j’apprécie justement ce contraste. En plus j’aime bien la voix. Leurs morceaux sont très intéressants et tu rentres bien dans leur univers.
Après scéniquement, c’est sûr que ça ne bouge pas des masses. Le son est toujours bon, les lights se sont améliorés. L’ingé lumière a trouvé d’autres couleurs que le rouge et il y a un peu moins de fumigène. Bref, les MYSTIC SONS sont une bonne découverte pour moi.
Allez, on ne rigole plus, l’apéro est fini, j’ai faim ! Je mangerai bien un mammouth, voire deux ! Ben oui, MAMMOTH MAMMOTH !!! On est aux taquets devant la scène. Seb 747 et Steve *74 ne connaissent pas trop le groupe et m’ont suivi car avec tout le bien que j’en dit, ils voulaient pouvoir vérifier par eux-mêmes.
Et putain, ils ne vont pas être déçus car comment décrire ce qui va nous débouler dessus ? Une charge d’éléphant c’est un truc mais une charge de mammouth, wouah !!!! Déjà, ils arrivent sur scène vêtus comme un gang de motards (un peu comme les LORDS OF ALTAMONT) avec le nom du groupe en guise de couleur et c’est clair qu’au premier morceau ils veulent juste te démonter ta tête à toi. Putain, ça bastonne grave !
Le morceau qu’ils nous jouent est une tuerie de hard rock ‘n’ roll comme seuls les Australiens peuvent le faire, avec une énergie à la TATTOO, un guitariste et un bassiste fous furieux, un batteur qui cogne grave. Et que dire du chanteur ? Un putain de charisme, une putain de voix ! Wouah !!
Pas le temps de souffler, le deuxième morceau démarre dans la même veine. Tu sens les musiciens vraiment impliqués à deux cent pour cent, jouant avec leurs coeurs, leurs tripes et leurs couilles.
Le chanteur descend direct dans la foule bien présente à ce moment-là et communie avec le public. C’est hallucinant ! Il se roule par terre dans la bière, se redresse, serre les gens et continue à avoir cette putain de voix magique. Pendant ce temps, ses compères sur scène assènent des riffs de tueurs, c’est vraiment énorme !! Il remonte sur scène et bien-sûr se roule par terre. Et on n’en est qu’au deuxième morceau ! Ce mec est barge !
Même moi, je ne pouvais imaginer l’énergie et la tarte qu’il est en train de atterrir in the face. Le ton est donné. Ca va être hard de chez hard ! Les morceaux un peu plus calmes avec une ambiance un peu psyché arriveront plus tard mais même ces morceaux-là en live, putain que c’est bon !
MAMMOTH MAMMOTH montre encore que le hard rock ‘n’ roll australien est toujours, non seulement vivant, mais qu’il a son propre son. Effectivement l’esprit d’AC/DC, de ROSE TATTOO, d’ANGEL CITY, d’AIRBOURNE est là, latent, mais MAMMOTH MAMMOTH, ce n’est pas que du hard-rock binaire et ils nous prouvent qu’ils sont bien la relève ! En tout cas, le chanteur n’a rien à envier à ANGRY ANDERSON pour l’énergie dégagée en live. Le pauvre, il est obligé de s’hydrater très souvent et comme on ne leur a pas donné de bouteilles d’eau, la bière coule à flots !
J’aurais préféré qu’ils se contentent de la boire d’ailleurs mais comme j’avais anticipé, c’est mon copain Steve*74. Lui qui adore être mouillé par les chanteurs même avec de l’eau se fait baptiser à l’australienne ! Je ne sais pas pourquoi, ça me fait rire.
Bon, je m’en tape, je suis à fond avec eux et quand ça s’arrête, ça fait tout vide. Et surtout ça a un putain de goût de reviens-y ! Je suis content de moi, je ne me suis encore pas gouré, MAMMOTH MAMMOTH, c’est vraiment un groupe à suivre.
Le dernier groupe australien qui m’avait procurer cette sensation, c’était les petits jeunes d’AIRBOURNE lors de leur tout premier showcase en Europe, au Virgin Megastore de Paris. Bon, rien qu’à voir la tête de Steve, de Seb et des gagnants de notre concours, je sais que je n’ai pas vécu un rêve, ils ont pris la même tarte dans la tronche que moi. J’en connais deux qui se la mordraient d’avoir raté le show du 21 juin !!!
Allez, c’est pas fini car en plus de nous avoir fait un show de dingue, les MAMMOTH MAMMOTH viennent nous voir, signer, faire des photos et surtout communiquer avec nous. Sincèrement, ils sont mega heureux de notre réaction, trop contents qu’on adore leur musique, bref des musiciens et des hommes heureux. Ca, c’est ce que j’appelle une soirée rock ‘n’ roll !
Ma fin d’année est décidément chargée d’émotion dans les derniers concerts. Là, il faut vraiment que je bouge car non seulement il y a des risques que je me tape la neige sur la route, mais en plus j’ai appris il y a quelques jours que demain (enfin tout à l’heure) je rejoue à Lyon avec AUDREY HORNE !!!! Il est comme un dingue le Ti-Rickou.
Merci PTR !!! Happy birthday !!! Long live rock ‘n’ roll, my friends !
Il n’y a pas loin de deux ans de ça, je me trouvais au même endroit que ce soir, pour assister au show apocalyptique de KILLING JOKE. Aussi, lorsque j’ai appris qu’ils fêtaient leur quarantième anniversaire, je me suis dit qu’il fallait que j’y retourne ! D’autant plus que c’est TURBOWOLF qui les accompagne et que j’adore leur dernier album.
Je pousse mon pote de concerts Steve*74 à venir avec moi, même s’il n’est absolument pas fan de ce genre de musique. Je le convaincs en lui disant qu’il faut au moins voir KILLING JOKE une fois dans sa vie, surtout qu’ils ne sont plus très jeunes (58 ans pour JAZ COLEMAN et MARTIN « YOUTH » GLOVER, 60 ans pour KEVIN « GEORDIE » WALKER et PAUL FERGUSON). Je le charrie un peu en lui disant qu’ils sont de la même génération que lui, mdr !
Arrivés un peu en avance, nous faisons un petit tour dans le magasin de disques attenant à l’Usine. Nous apercevons un musicien qui joue de l’acoustique dans un coin. Comme ce n’est pas pour ça que nous sommes venus ce soir, nous apprécions de loin… D’autant plus qu’il a déjà fini ! C’était tout de même sympa.
Bon, ce n’est pas tout mais il va falloir rentrer maintenant. La queue, quasi inexistante tout à l’heure, a pris de l’ampleur. Je pense que ça va être bien rempli ce soir. Euh, il y a maintenant deux queues qui se sont formées et celle qui rentre en premier ce n’est évidement pas la nôtre. La loose… Si ça continue, nous allons rater la première partie. C’est enfin à notre tour. Le temps de trouver nos noms sur la liste et nous voilà dans le ventre de l’Usine. C’est cool, le premier groupe n’a pas encore commencé. Nous avons le temps de dire bonjour aux copains. Nous sommes bien en avance et cela nous laisse le temps de nous installer tranquillement devant la scène.
TURBOWOLF @ l’Usine – Genève (ch)
Je constate vite que les fans de KILLING JOKE sont bien présents et, dans la foulée, je remarque même quelques T-Shirts de métalleux. Hourra, nous ne sommes pas seuls !
Les lumières se font sombres et c’est un groupe de Bristol, TURBOWOLF qui se présente à nous. Dès le début du set commencé par « Cheap Magic », tiré du dernier album « The Free Life », le stoner des anglais nous attrape par le col. « Hello, Geneva ! », nous interpelle le fantastique claviériste chanteur CHRIS GEORGIADIS « We are TURBOWOLF from Bristol, UK ».
Tandis que résonnent les riffs du second titre joué tambour battant par ANDY GHOSH derrière sa guitare, BLAKE DAVIES le batteur fait vibrer l’Usine sous des coups de butoirs. La formation de Bristol ne lâche rien. Elle joue son stoner psychédélique d’une telle manière qu’il vous rentre dans le crâne pour ne plus vous lâcher.
CHRIS, vague sosie de FRANCK ZAPPA, harangue le public et se pose en véritable leader du groupe. Ne laissant que quelques rares moments de répit à l’auditeur pour reprendre son souffle.
La machine à fog qui fonctionne à fond, renforce l’atmosphère psychédélique dans laquelle le groupe nous emmène. Pour les photos en revanche, ce n’est pas franchement génial mais nous avons l’habitude de faire avec.
Le chanteur est en interaction avec son public. Il semble s’amuser sur scène tandis que ses compères semblent plus sérieux. Il arpente le peu de scène dont il dispose comme s’il disposait de toute sa largeur. Affalé sur son clavier, il en fait des tonnes et souvent joue avec le public. Il saute dans tous les sens, c’est un fou furieux !
Ses compères ne sont pas en reste non plus. La frappe de mule avec laquelle BLAKE nous assomme permet à ANDY d’aller se frotter sur les amplis pour faire résonner les riffs de sa guitare. Lui aussi, finalement pas si calme que ça, bouge dans tous les sens et headbangue comme un damné.
Quelle première partie ! Nous en prenons plein les oreilles. Le groupe est bourré de bonnes énergies et particulièrement créatif. Nous sommes aux anges.
TURBOWOLF @ l’Usine – Genève (ch)
CHRIS relance le public en criant dans son micro : « Who are we ? » demande-t-il. « TURBOWOLF ! » répond le public. « I don’t understand ! Who are we ? ». « TURBOWOOOOOOLLLLLFFFFF !!!! », hurle encore plus fort les spectateurs. Cette litanie, il nous la fera répéter tout le long du concert, histoire que nous n’oublions pas qui ils sont. C’est certain qu’après tout ça, il faudrait faire fort pour oublier leur nom.
Après un « Rabbit Foot » qui remue une Usine – sous le charme des bristoliens – il est l’heure de clore ce show. « The Big Cut » est joué tambour battant. CHRIS s’absente 30 secondes et revient à quatre pattes de derrière la batterie, un keffieh sur la tête pour finir de chanter le morceau. On croirait voir un fantôme. Ce type est complètement barré ! Et c’est donc sur ce morceau que se termine la prestation des TURBOWOLF.
KILLING JOKE va devoir faire fort pour passer après les soixante-quinze minutes de show de ces anglais déjantés !
KILLING JOKE @ l’Usine – Genève (ch)
C’est enfin au tour de la KILLING JOKE d’entrer dans la fosse aux lions. Il y a deux ans, la foule avait su rester sage et je ne m’étais quasiment pas fait bousculer dans les premiers rangs. Aussi, c’est avec une conscience aveugle que je me tiens devant la scène. Un gentil roadie (déjà repéré en 2016) nous explique qu’il ne faut pas toucher aux deux néons qu’il vient de brancher au bord de la scène. Ceux-ci reflètent une couleur jaune orangée qui révélera les grimaces d’un JAZ COLEMAN aux taquets. Et il ne mentait pas quand il nous disait qu’ils étaient très chauds ! Je sue déjà comme un bœuf et le groupe n’a pas encore commencé ! Il faut dire que dans le public, nous sommes serrés comme des sardines.
Les balances finies, voici REZA UHDIN, le claviériste que je n’avais pas reconnu la dernière fois qui s’installe le premier, suivi de PAUL et de YOUTH. Le roadie, qui se tient sur le côté droit de la scène (gauche quand nous lui faisons face) garde dans ses mains la guitare de GEORDIE en attendant son arrivée. Celui-ci la récupère et arpente la scène pour entamer les premières notes de « SO36 », tiré de leur premier album daté de 1980.
KILLING JOKE @ l’Usine – Genève (ch)
KILLING JOKE @ l’Usine – Genève (ch)
JAZ, lui, débarque enfermé dans son grand manteau noir (qu’il ne quittera pas du concert) et dès qu’il prend le micro, nous savons que la soirée va être au top. Le chanteur géant est toujours aussi en voix et c’est frappant à son âge.
Le son est puissant et précis à la fois. Les infrasons de la basse de YOUTH sont impressionnants de régularité et les frappes de PAUL se confirment dans une précision chirurgicale.
Le groupe est aux petits soins avec son public et le caresse dans le sens du poil en interprétant coup sur coup les titres les plus mémorables de son répertoire. Que ce soit avec des titres datant de la période récente du répertoire « European Super State » (2010), « Autonomous Zone » et « New Cold War » (2015) ou encore – datant des années 80 – le bien nommé « Eighties » (1985), « Butcher » (1982).
Habillé à la one again, YOUTH ne paie pas de mine mais il sait indéniablement mettre les petits plats dans les grands pour séduire son public, bien soutenu par GEORDIE et ses riffs cinglants. En tout cas, le flegme typiquement britannique ne le quittera pas de tout le long du concert.
JAZ COLEMAN, comme à son habitude, semble carrément hanté par ses morceaux. Ses yeux se révulsent régulièrement, sa bouche se crispe. Il a une sensibilité d’écorché vif. Sa façon d’interpréter ses morceaux, de jouer la comédie (ou pas) m’impressionne. D’ailleurs, je pense qu’il devrait demander à ALICE COOPER de lui prêter sa camisole de force. Lol !
KILLING JOKE privilégie son premier album éponyme avec pas moins de quatre autres titres interprétés ce soir : « Requiem », « Bloodsport », « The Wait » et « Wardance ».
KILLING JOKE @ l’Usine – Genève (ch)
Écrasé comme je le suis par une foule en délire, je me dis que je ne vais pas faire long feu et j’envie mon ami Steve*74 parti dans la mezzanine faire les photos. Mais, faisant fi de ma santé, je tiens le coup afin de continuer à œuvrer pour le webzine et ainsi vous transmettre un report qui tient la route. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour notre rédac chef adoré. Lol !
C’est sur « Pssyche », tiré de l’album « Ha » (1982) que nous quittent les KILLING JOKE.
Après avoir jeté un coup d’œil sur la set list se trouvant devant moi, je me dis que c’est la fin et que je vais pouvoir respirer un peu. Mais, bizarrement, les lumières ne se rallument pas. Les sifflements du public, remonté comme jamais, leurs hurlements « KILLING JOKE ! KILLING JOKE ! » font revenir le groupe sur scène. J’ai comme l’impression que je vais encore passer un sale quart d’heure, moi. Mdr !
KILLING JOKE @ l’Usine – Genève (ch)
Le groupe revient donc sur scène pour un rappel. JAZ COLEMAN, après avoir rendu hommage à PAUL RAVEN, entame le tube « Love Like Blood ». Je suis aux anges, ils jouent mon morceau préféré !! … Même si je suis toujours autant écrasé contre le devant de la scène. Trois autres titres, non présents sur la set-list « Wardance » et « Pandemonium » entre autres se succèdent, toujours joués avec autant d’énergie.
Le set de KILLING JOKE a été intense et très chaud. Moi, j’ai beaucoup aimé la prestation des deux formations anglaises de ce soir, et j’en suis sorti vivant ! C’est un exploit !
En sortant de la salle, nous croisons CHRIS de TURBOWOLF qui distribue aux spectateurs dehors des autocollants au nom de son groupe. En plus du chant, il assure aussi la promo. C’est un vrai couteau suisse, cet homme !!
La veille au soir, je reçois un SMS de Steve*74 qui me dit textuellement : « Tu sais que demain, nous devons aller à l’Usine pour faire un report sur MAD SIN ? » « Euh… Ah bon ? J’étais vaguement au courant. » « Oui, il y a trois groupes, dont les WASHINGTON DEAD CATS » « Quoi ? Les WDC ? Les mêmes qu’on avait vus à Cluses il y a quelques années ? » « Oui » « OK ! Alors si c’est pour représenter W.T.R., allons-y !»
Ce soir, c’est Post Tenebras Rock qui, comme souvent à l’Usine, organise ce concert. Sous un ciel grincheux, nous partons en direction de Genève. Bon, pour se garer, c’est toujours la croix et la bannière. Si tu ne veux pas faire des kilomètres à pieds, il vaut mieux arriver tôt. Et du coup, partis plus qu’en avance, une place nous attend. Que dire de plus ?
Comme le concert est annoncé pour 20h et qu’il est encore tôt, nous arrivons devant des portes closes. Donc, nous décidons de faire un tour à pied sous un vent qui, lui, ne l‘entend pas trop de cette oreille. Alors, nous faisons un petit tour dans la chaleur du bar d’Urgence Disk Records, juste à côté, où les CD et Vinyls d’occasions pullulent à foison.
Bon, il est l’heure de rentrer. Lorsque ls portes s’ouvrent, l’heure annoncée est largement dépassée… bizarre pour des suisses !!! Après la fouille de rigueur, nous rentrons enfin dans l’Usine. Une première constatation, ce sera dans une configuration réduite que se déroulera le concert. Comme souvent à l’Usine, les lumières ne sont pas très vives et pour faire des photos, ça se complique, mais qu’à cela ne tienne, on va faire ce qu’on peut !
FRED RASPAIL
C’est à FRED RASPAIL d’ouvrir le bal. Ce one man band écume les clubs à travers toute l’Europe et même plus loin. Ce Berlinois d’adoption joue une sorte de folk thrash blues, mais tout seul. Une grosse caisse et une caisse claire devant lui, assis sur un tabouret, guitare sur les genoux, et c’est parti ! Pas chiant pour un sou, contrairement à ce que l‘on aurait pu penser ! Le public se laisse prendre au jeu. D’abord timides – il y a une place énorme entre la scène et les premiers rangs – les spectateurs se laissent emmener par ces incessantes ritournelles hantées par des esprits de pin-up possédées et investissent rapidement le devant de la scène.
Ce type sait faire renaître un orchestre fantôme à lui tout seul. Il est seul sur scène mais, si vous fermez les yeux, vous verrez un groupe apparaître. C’est cool ! Les morceaux s’enchaînent devant un public, qui s’amuse et bouge en cadence. On passe un agréable moment. C’est un peu le calme avant la tempête.
La fin de son set se déroule sous les applaudissements des spectateurs conquis par une prestation fort sympathique. Mon pote Steve*74 me balance en rigolant que « De Raspail, il ne connaissait que la station de métro à Paris et le boulevard du même nom, et que maintenant il connaîtra le chanteur ! » On apprend vraiment à tout âge !!
MAD SIN
Alors qu’on s’attendait à voir débouler les parisiens de WASHINGTON DEAD CATS, ce sont à notre plus grand étonnement les MAD SIN qui investissent la scène. Tiens, ils n’ont pas de chanteur ? Bizarre, il me semblait qu’il y en avait un. C’est St VALLE le contrebassiste qui officie au chant avec le batteur. Très insolite comme configuration. Encore plus space, je ne reconnais pas le deuxième gratteux, ni le batteur. Mais c’est KOETFE DEVILLE ! D’habitude il est au-devant de la scène, pas derrière !
Après deux titres qui permettent à l’Usine de s’échauffer, KOETFE vient nous parler. Une feuille dans les mains, il essaie de s’exprimer en français. « Bonsoir ! Ça va ? Vous allez bien ? Well, vous zavéye pas MAD SIN complite ce soir. I’m not the drummer. And his not the deuzzième ? Guitare ! » nous dit-il. « The guitarist, disparou ? disp heure hue ? DISAPPEAR ! and the drummer, la batterie, his sick !! »
Il nous explique que son batteur a eu des soucis familiaux et a dû rentrer chez lui… et qu’ils ne savent même pas où est passé MANNY ANZALDO, leur second guitariste. Mais, malgré leurs déboires, ils ont quand même tenu à faire le déplacement. Trop la classe ces gars !
30 ans que le groupe existe. Ici, nous n’avons pas affaire à des débutants. Formé en 1987 dans un quartier de Berlin Ouest, près du mur, les MAD SIN jouent un psychobilly qui déboîte sa grand-mère en short devant le Prisu ! D’ailleurs, passé la surprise des deux premiers titres et des explications de KOETFE, le public se met en feu. St VALLE, trop content de co-détenir le micro s’éclate comme un fou. Cela se lit sur son visage radieux.
Que ce soit RAMON MIGHTY ou ANDY KADILL (le remplaçant au pied levé de MANNY) les gratteux font bouillir l’Usine de tous les côtés. Ou les coups de butor et non de butoir de KOETFE, qui reprend là un rôle qu’il avait délaissé en 1996 pour se concentrer sur le chant. La frappe est aussi lourde que le personnage. Je ne sais pas comment la batterie a pu résister à son jeu. Je suis conquis.
Il devient vite compliqué pour nous de rester devant. Les télescopages des spectateurs présents ce soir empêche toutes tentatives de se tenir face à la scène, sans se retrouver écrasé comme une crêpe. Du coup, on préfère s’installer un peu plus en retrait sur le côté. C’est plus « safe ».
MAD SIN
MAD SIN
Et dire que l’on qualifie MAD SIN de « rockabilly sous speed, qui rencontre du hardcore keupon métallique et satanique » ou de « Lemmy qui joue avec un Elvis des 50’s sous Viagra ». Je ne peux qu’être en accord avec ça ! Ce n’est pas ma came, mais c’est tellement bien fait. Le bonheur de jouer leur musique se lit en plus sur leur visage, et ça fait plaisir à voir.
« I Shot the Sheriff », ou « Last Gang Standing » sont des titres qui me sont restés en tête, tout comme « Outta my head » ou bien encore « Speak no evil ».
La prestation est de courte durée et il est déjà temps de finir. Ben, où diable est-il passé notre ami St VALLE ? Il est fou ? Il descend dans le public pour jouer contrebasse derrière la tête ! Les spectateurs n’en perdent pas une miette. Un cercle c’est formé autour de lui. Et le voilà qui allume sa contrebasse et enflamme un fumigène attaché sur la tête de son instrument. C’est excellent ! Les MAD SIN ont fait le show qu’il fallait, malgré les soucis rencontrés. Il y a d’ailleurs une certaine similitude avec un certain ADAM BOMB : la contrebasse entourée d’une lumière, la pyrotechnie et les problèmes avec les musiciens. Si ce n’est pas copié, ça !! lol.
WASHINGTON DEAD CATS
Ce n’est pas tout mais il va falloir faire de la place pour les WASHINGTON DEAD CATS. Je ne sais pas comment ils vont bien pouvoir faire pour séduire le public, vue la manière dont les MAD SIN ont enflammé l’Usine…
Les WASHINGTON DEAD CATS sont issus, comme ils le disent si bien, des bas-fonds parisiens, et non de Washington, comme leur nom aurait pu vous le faire penser. Ils jouent ce qu’ils ont appelé du psychobilly. Pour définir le style, c’est aussi simple qu’une recette de grand-mère. Vous prenez un soupçon de punk, une louchée de garage 60’s et un soupçon de swing. Vous mixez le tout avec du mambo, mélangé à du rocksteady et, surtout, saupoudrez le tout de surf rock et de bonne humeur. Vous obtenez WASHINGTON DEAD CATS. Mais, arrêtons là la cuisine, et passons au déroulement du concert.
La section cuivre, KALL HIM G.G et JUJU, saxophone et trompette, habillés comme un équipage de Star Trek, investissent le côté de la scène. Elle est suivie par SEAWEEDYO, le batteur au chapeau de cow-boy, YOU RIP le bassiste au pantalon écossais et THE DUKE le guitariste, beaucoup plus discret que ses compagnons de jeu.
WASHINGTON DEAD CATS
Les premières notes de l’intro, « Lobster », démarrent et le public revient vite devant la scène. Moi qui pensais qu’il aurait déserté la salle, tel ne fut pas le cas. Malgré l’heure tardive – il est déjà minuit passé – l’Usine ne s’est pas vidée.
MAT FIREHAIR, le chanteur arrive sur « I’m a Dead Cat ». Il est le seul rescapé d’il y a déjà 30 ans. Pieds nus sur le plancher, il débarque comme un fou furieux, entraînant avec lui le public qui se remue de plus en plus. Incroyable ! Un petit speech sur qui préfère les vinyls et qui préfère les CD, et c’est « Only Vinyl is cool » qui est joué. Puis, ils enchaînent sur « Juju (Wowow) ! » et tout part en live. MAT prend la scène à lui tout seul, laissant ses camarades faire ce qu’ils peuvent pour se montrer digne de sa prestation. Il est remonté comme un coucou suisse. Il saute dans tous les sens, prend la pause et repart de plus belle.
Pour annoncer le titre « Treat Me Bad », MAT nous raconte : « J’ai été marié 92 fois et été quitté 96. Alors je dis, traites-moi mal, comme ça, quand tu partiras, je ne souffrirais pas ». Joué tambour battant ce titre est excellent. Tout le long du show, Mat ne tiendra pas en place. Haranguant son public, le faisant chanter les refrains en chœur, sous la section rythmique de SEAWEEDYO et YOU RIP, accompagnés de main de maître par les cuivres et soutenus par les riffs de THE DUKE. 5 titres plus tard, MAT fait chanter le public sur « Oumamamama », un refrain facile à retenir, qu’un public aux taquets ne se fait pas prier pour reprendre.
Cependant, il se fait de plus en plus tard, et j’ai comme l’impression que le public déserte la salle. Mais ce n’est pas ça qui empêche nos amis parisiens de continuer à jouer haut et fort !
MAT nous explique entre deux morceaux que leur camion avec tout le matériel dedans a décidé de rendre l’âme à Annemasse et que des techniciens de l’Usine sont venus les chercher pour les emmener ici, d’où le retard et l’heure tardive de ce concert. Finalement, une fois expliqué, on comprend mieux le déroulement d’une soirée.
Toujours pieds nus, le chanteur décide qu’il fait trop chaud dans la salle, et fini par enlever son pantalon faisant apparaître un caleçon avec des têtes de tigres (c’est une habitude chez lui de finir dans cette tenue). Ce type est complètement « tigré » ! Mdr. Après le chanteur des DEFIBRILLATORS qui avait lui aussi terminé en slip, je suis gâté !!!
Ah, voilà enfin le morceau que je préfère « Crazy Voodoo Woman ». Quel refrain entêtant ! Il ne veut pas quitter ma boite crânienne, c’est malin ! Et c’est sur ce morceau que se finit le show. Sauf que KALL HIM G.G, le saxo ne l’entend pas de cette oreille et continue le refrain. Il est vite repris par le public qui n’en demandait pas tant, puis par les musiciens avant que MAT ne ré-attaque le refrain pour finir en hurlant.
WASHINGTON DEAD CATS
Il est déjà 1h30 du matin et ce n’est pas encore fini. Cependant, pour nous, il va falloir rentrer. Nous ne pouvons rester, il nous faut retrouver notre doux foyer. Mais avant de partir, nous croisons la crête rouge du contrebassiste de MAD SIN et prenons des photos. Dehors, les autres membres discutent avec leur public à bâtons rompus.
Bilan de cette soirée
Une étrange découverte avec FRED RASPAIL, une impressionnante trouvaille avec les MAD SIN et une consécration pour les WASHINGTON DEAD CATS.