Bon, quand deux jours avant la date, tu es en train d’hésiter sur trois concerts auxquels tu pourrais aller et que tu reçois un mail te disant que tu es accrédité pour un quatrième, le choix redevient forcément plus simple. En plus, ça fait un bout de temps que je n’ai pas mis les pieds chez nos voisins suisses à Genève et plus précisément à l’Usine. Bon d’accord, je ne vais pas vous refaire sempiternellement la blague sur » Ti -Rickou à l’usine » ou celle où je vous dis que je suis obligé d’y aller car je n’ai plus de chocolat à la maison ! Mais si je ne vais pas voir PARADISE LOST à Genève, ce sera à Grenoble et pour se garer à Grenoble, c’est encore bien plus compliqué qu’à Genève !
REPORT ET PHOTOS : TI RICKOU
Oups, vu qu’il y a trois groupes, l’ouverture est prévue plus tôt que d’habitude là-bas… Et ce n’est pas forcément la bonne heure pour y accéder facilement. Comme je suis un petit garçon prudent, je me prends une marge de trois quart d’heure, ça devrait être tout bon…
Heu… c’était sans tenir compte de la pluie diluvienne, des feux bicolores, de mon GPS qui décide de me faire visiter le centre-ville et des suisses taquins qui ont mis des blocs en béton là où j’ai l’habitude de me garer ! Du coup, j’arrive juste quand le deuxième groupe – sur une affiche de trois – se prépare à commencer.
A peine dans la salle, je me souviens que pour les photos, ça va être coton car la lumière, ce n’est pas forcément le truc que PARADISE LOST apprécie…
Et PALLBEARER me le confirme ! Bon, c’est une découverte pour moi. Je ne les connais absolument pas – le premier qui me dit que je n’ai pas travaillé mon dossier, je l’envoie jouer avec sa grand-mère sur une piste de bobsleigh, lol – et donc, c’est la surprise totale. Le style, on va dire que c’est plutôt doom stoner.
C’est bien fait, plutôt agréable et musicalement et visuellement, mais c’est le genre de groupe dont je ne suis pas sûr de me rappeler dans quinze jours que je les ai vus en live. Mais bon, je ne regrette pas le moment et j’apprécie leur prestation tout comme le public de l’Usine, bien remplie ce soir.
Bon allez, c’est l’entracte. Comme d’hab’ à Genève, vous savez que pour nous, les français, c’est un peu « expensive ». Tu consommes donc forcément avec ton copain « modération ».
Ce que j aime ici, c’est que l’attente entre les groupes est courte et donc, PARADISE LOST ne tarde pas à monter sur scène.
Le fait que je vienne voir PARADISE LOST doit en étonner quelques uns, mais je dois vous dire que j’ai toujours aimé ce groupe. Bon bien évidement plus sur certains albums que sur d’autres !! Je les ai vus à plusieurs reprises et je n’ai jamais été déçu.
Et là, ça fait pas mal de temps que je ne les ai pas vus en live. D’ailleurs, je suis très surpris du look qu’ils ont maintenant ! Le guitariste a carrément une coupe iroquoise et le NICK HOLMES, chanteur s’est coupé les cheveux !! Sinon au niveau lights et ambiance scénique, pas de surprise.
Les morceaux de « Médusa », leur dernier album passent très bien en live. La set list est bien équilibrée entre anciens morceaux et nouveaux. J’ai bien sûr mes préférences. Par exemple, je n’aime pas trop leurs morceaux un peu modernes et limite dansants avec un côté death, mais bon il en faut pour tous les goûts.
Le public de l’Usine est conquis et l’ambiance est méga bonne ; pas d’énergumènes qui slamment. Tout le monde s’éclate sans mettre ses voisins sur les nerfs.Le groupe évolue sous des lumières et des fumigènes qui donnent une ambiance très tamisée. Cette ambiance convient parfaitement à leur musique très doom métal, goth, death.
Le voyage dans leur monde va se terminer d’un coup. Allez, c’est fini. Moi, je ne regrette pas du tout d’être venu ce soir. Très bon set des anglais avec un son très bon dans une salle que j’aime. Bon, pas sûr qu’à cette heure, je vais trouver du chocolat, moi !
Et encore une fois, direction l’Helvétie voisine pour assister à un concert qui s’annonce déjà anthologique. Eh oui, les MONSTER MAGNET, le groupe de DAVE WYNDORF, ont décidé de poser leurs valises chez nos cousins genevois. Pour une fois que ça ne se passe pas à perpète les oies, je ne vais pas me plaindre !
En plus, en ce moment, mes concerts se passe sous un soleil radieux. C’est que ça deviendrait presque une habitude ! A quand les trajets interminables sous des temps apocalyptiques, qui font de nous des métalleux fiers et courageux ? Euh, non, en fait, je préfère le soleil moi, lol !!
COSMOSONIC
Trop content de ne pas partir de bonne heure, je rate une partie du set des suisses de COSMOSONIC. Tiens ? Le syndrome Ti-Rickou serait-il de retour ? Bon, qu’à cela ne tienne, je me faufile vite devant la scène, laissant mes copains à l’entrée. Pas bien grave, je les retrouverai… au bar, mdr.
Du coup, à peine le temps de sortir l’appareil photo que je me prends un coup de massue en pleine tronche. Quelle puissance ! Quelle lourdeur ! Le son des helvètes est massif pour ne pas dire écrasant. Nous sommes ici en présence d’un groupe de stoner rock super lourd. Et je ne parle pas de la densité présente sur la scène, mais bien du son de COSMOSONIC.
DADA le chanteur qui, par ailleurs, porte un T-shirt de TURBONEGRO que je lui aurais volontiers piqué, possède une voix mélangeant PHIL ANSELMO de PANTERA et PEPPER KEENAN de C.O.C. C’est vous dire le pédigrée ! BISON à la basse est un furieux. Les sons qui sortent de son instrument sont tout bonnement incroyable de puissance. BARBARA, la guitariste, n’est pas en reste non plus. Ses rythmiques sont pesantes et robustes. MOUSSU, le batteur rasta, a une frappe groovy et écrasante à la fois. Le second guitariste, au sacré nom de scène – ZUCKIGNOLE – est un riffeur de première.
COSMOSONIC
Quelle énergie ! Quelle puissance de feu ! Les murs de l’Usine résonnent ! On est en présence d’un groupe genevois qui mérite amplement de faire cette première partie.
Tiens ? Ils ont un invité sur scène. Mais je le reconnais, c’est l‘harmoniciste de THE TRAP ! Waouh, c’est un super morceau qui nous est joué là ! La présence du musicien est un plus dans l’interprétation de ce titre. Il rajoute un côté bluesy et rafraîchissant.
Le set se finit, toujours sur cette sensation de pesanteur sans nom. Les musiciens quittent la scène avec la banane en remerciant chaleureusement leur public. Ils ont assuré une première partie énorme !
MONSTER MAGNET
Histoire de me remettre les idées en place, je retrouve, comme je l’avais pressenti, mes copains au bar. Il est évident, qu’avec une telle chaleur, rien de tel qu’une bonne bière pour se rafraîchir les idées, pendant que les roadies de MONSTER MAGNET règlent le son. C’est la première fois que je vais découvrir le groupe et je suis trop content d’être là, moi.
Les lumières se font faiblardes et le public se rue devant la scène. Pas le temps de déguster mon verre qu’il me faut prendre place. Les MONSTER MAGNET sont en place et ne vont pas tarder à commencer.
MONSTER MAGNET, pour ceux qui ne le sauraient pas, est un groupe de stoner rock américain, originaire de Red Bank dans le New-Jersey. Il est mené par DAVE WYNDORF, un chanteur à la personnalité excessive, qui fut un temps le porte-parole d’un mouvement réclamant ironiquement la légalisation des drogues dures. C’est dire le personnage…
Il est accompagné depuis 1999 par PHIL CAVAINO le guitariste et BOB PANTELLA arrivé, lui, en 2004 à la batterie. Les deux autres complices sont GARRETT SWEENY à la seconde guitare depuis 2010 et CHRIS KOSNICK qui tient la basse depuis 2013.
« Dopes to Infinity », le premier morceau nous plonge dans l’ambiance. Puis « Radiation Day » est enchaîné sans temps mort. A peine le temps de digérer ces premières sensations que déjà le groupe attaque le morceau suivant. DAVE est à fond, penché sur son pied de micro, gratte en bandoulière, hurlant ses mélodies à tout va.
MONSTER MAGNET
Ici, pas de décors chiadés, juste le logo du groupe qui sert de backdrop et des images psychédéliques qui tournent en boucle. Simple et efficace, tout simplement.
Et voici qu’arrive « Powertrip ». Le son colossal qui écrase le devant de la scène oblige les fans à secouer la tête dans tous les sens. Les lumières sont blafardes et l’atmosphère est suffocante. Idéal pour le style, mais pas top pour les photos, lol… ou pas !
En tout cas, le set est excellent. Les américains nous refilent un orgasme auditif. On prend tous notre pied ce soir !
Les compos s’enchaînent et le temps passe très vite. « Mindfucker », un tout nouveau titre qui tout en te retournant le ciboulot te met une grosse baffe à travers la face puis « Look to your Orb for the Warning » sont envoyés coup sur coup. Les musiciens se montrent dynamiques et engagés, voire même parfois enragés.
Une chape de plomb s’abat sur le public. Il fait de plus en plus chaud. Les ventilateurs tournent à plein régime. DAVE tout en sueur, se frotte régulièrement sur le public, allant même jusqu’à se pencher dangereusement sur eux. Sa voix se fait quelquefois caverneuse et enflamme l’Usine. Des tonnes de réverb sont utilisées, ajoutant un gros côté psychédélique aux morceaux.
C’est un voyage à travers l’espace et les galaxies auquel nous avons droit ce soir. Ces titres volent votre souffle et électrisent l’atmosphère. Le pit se retrouve K.O. par le jeu abyssal de DAVE. La légende est toujours en marche !
Après avoir terrassé ses fans avec « Twin Earth », c’est le splendide morceau « I want more » qui sort des baffles de l’Usine. DAVE, à genoux, électrise son public. Le son est absolument monumental, massif, et ténébreux. Votre chroniqueur en reste stupéfait !
MONSTER MAGNET
« Take me to the sunspot », now I wanna go home !”, nous hurle Dave. C’est « Dinosaur Vacuum » que le groupe se décide à jouer. Ce titre est fortement influencé par HAWKWIND, groupe de space-rock des 70’s. Du coup, je suis aux anges ! J’adore ce groupe ! Le morceau me met carrément la chair de poule ! C’est trop bon. Que de classiques qui enragent le pit crescendo. Le concert est vraiment d’excellente facture.
Et c’est sur « Spine of God » que le groupe quitte la scène. Les lumières s’éteignent sous les larsens des guitares. C’est déjà fini ? C’est que j’en reprendrais bien une dose, moi ? Sur la set liste en face de moi, il manque encore des titres. Donc on aura droit à un rappel. Cool !!
Les gars de Red Bank se font désirer puisque l‘Usine hurle depuis une bonne dizaine de minutes. Mais, ça y est, les revoilà qui redescendent l’escalier qui donne sur la scène. C’était pour mieux atomisé l’usine que les MONSTER MAGNET se sont fait attendre. Dès l’entame de « Negasonic », le public genevois, jusqu’ici relativement sage – nous sommes en Suisse – se met à pogoter devant la scène. Mais sans excès. Et surtout sans grosses bousculades. Une brutalité toujours contrôlée. Suisse oblige.
La fin du show donne l’occasion d’écarquiller les yeux devant une formation qui pulvérise les classiques devant un auditoire sonné. Tout bonnement ahurissant de qualité. Toute l’attention des spectateurs est focalisée sur DAVE, et ce malgré l’incontournable talent de ses musiciens. C’est vraiment un incroyable frontman.
MONSTER MAGNET
« Tractor » de l’album « Powertrip » est joué maintenant. Et voilà que l’Usine explose. Exactement ce qu’il fallait pour élever nos esprits à un niveau jamais atteint. Pendant un court instant, je me laisse tracter par le morceau. Oh miracle, je suis en train de discuter avec LEMMY et RONNIE DIO. Et voilà que CHRIS CORNELL se mêle à la conversation ! Alléluia !!! Oups, je m’égare, là ! MONSTER MAGNET me fait tourner le cerveau ! Redescendons sur terre, il faut conclure ce report !
Les premières notes de « Space Lord » résonnent dans la salle. « Hey Mother fuckers everywhere ! », interpelle Dave. « Brother and Sister, Ladies And Gentlemen’s, Mother Fuckers Everywhere ! », continue-t-il. « You will sing with me ! ». Et le public de hurler le refrain en chœur « Space Lord Mother Fucker ! » pendant plus de cinq minutes. Quelle fin de set ! Toute en puissance et en psyché.
Dave décide de prendre plein de photos du public. Quel délire ! C’est complètement dingue ce concert ! J’ai l’impression que le gros truck que j’ai vu à l’entrée tout à l’heure, est en fait un vaisseau spatial. Il va emmener tout le groupe vers d’autres horizons pour d’autres scènes.
Bon, je crois qu’il est temps de rentrer, la chaleur me fait délirer – ou est-ce l’abus de bière ? – d’autant plus que la sécurité à l’air de s’être levée du mauvais pied. Il faut dire aussi que dès la fin du set, des spectateurs se sont jetés sur le pied de micro de DAVE pour piquer les médiators. Du coup, la set list que je voulais récupérer a été chiffonnée manu militari par un roadie et jetée de l’autre côté de la scène.
Pas grave, je vais rentrer dans mon vaisseau spatial en écoutant les récentes rééditions des albums cultes de MONSTER MAGNET.
MONSTER MAGNET
Bilan de la soirée
COSMOSONIC : Encore un groupe suisse inconnu pour moi, qui devient une grosse découverte. À revoir rapidement.
MONSTER MAGNET : Tout simplement SPACIAL !!!!!
Un grand merci à Post Tenebras Rock, l’organisateur de cette sublime soirée !!
Lorsque notre respecté rédac chef n’est pas spécialement décidé à se rendre à un concert, il se débrouille toujours pour envoyer quelqu’un à sa place. Je le soupçonne d’ailleurs fortement de ne pas avoir envie de venir parce qu’il n’y a pas de filles qui jouent ce soir… Mais tout cela n’est que suppositions, bien entendu ! Du coup ce soir, c’est à la fois à votre serviteur ainsi qu’à STEVE 74* qu’il délègue. Bah, plus on est de fous, plus on rit et meilleur est le concert ! En plus, ce n’est pas très loin de chez nous puisque c’est à Genève que ça se passe.
Mais voir quoi me demanderez-vous ? Eh bien une bonne soirée stoner avec les lausannois de HEY SATAN et les californiens de FU MACHU, un des mythes fondateurs du stoner rock, qu’on ne présente plus.
Après avoir cherché à nous garer dans un endroit fiable – les amendes en Suisse sont particulièrement salées donc ne prenons pas de risque – nous arrivons devant la salle. Le concert pourrait s’annoncer sous de meilleurs auspices, on ne demanderait pas mieux !
L’annonce de la présence du groupe rehaussant le sourire intense de tout fan de rock qui se respecte, nous nous rendons compte que l’Usine se remplit vite et que le concert s’annonce intense.
Comme d’habitude, les jeux de lumières dans cette salle lorgnent bien trop souvent sur le rouge ou le jaune. Pour les photos, ça va se compliquer. Mais, bon point pour nous, aucun des deux groupes n’aura droit à la fumée et c’est tant mieux pour notre report.
HEY SATAN
Ce sont évidemment les HEY SATAN qui ouvrent ce concert et, première constatation, il n’y a pas de bassistes… Hmmm, ça commence à devenir une habitude ces temps-ci. FRANCOIS, LAURENT et FRANCK, les vaudois, jouent un set rapide, technique et nerveux. A peine branché sa guitare, que FRANCOIS le chanteur nous assaille avec sa voix rauque et ses sonorités graves. Ça joue fort et bien.
Le public commence à s’installer devant la scène et observe les musiciens avec passion. A fortiori, ce ne sont pas des inconnus en Suisse puisque ce sont des ex-SHOVEL et HOUSTON SWING ENGINE groupes de punk/hardcore helvètes des 90’s. Comme le style pratiqué alors par ces groupes ne sont pas trop ma tasse de thé, et celle de mon ami STEVE 74* encore moins, ce sont de parfaits inconnus pour moi.
Les titres s’enchaînant, le groupe se lâche. FRANCOIS, à genoux devant ses baffles, joue à fond sur les distorsions tout en singeant MARYLIN MANSON, crachant régulièrement par terre. LAURENT quant-à lui se fait plus timide même si, par moments, il prend le micro pour faire les chœurs et va se frotter au plus près du public.
Deux micros vintage penchés au-dessus de lui, FRANCK, derrière son kit de batterie minimaliste – un tom basse avec un deuxième tom sur la grosse caisse, trois cymbales et un charleston – nous en fait des tonnes. Il est centré au milieu de la scène et on ne verrait que lui si ses deux camarades ne faisaient pas autant le show. C’est impressionnant.
Le groupe est monté sur une pile électrique et remue dans tous les sens. Le son est très bon, d’une pesanteur intense et l’ambiance est à son apogée. J’aime bien le style pratiqué avec une lourdeur sans égal.
Les HEY SATAN finissent leur show sur des chapeaux de roue. Le public a apprécié et… nous aussi ! Très bonne entrée en matière, très bonne prestation musicale, scénique et vocale même si à la fin certains morceaux lorgnaient vers le hardcore dans le refrain.
FU MANCHU
Bon, pas la peine de se creuser la tête ou de se torturer l’esprit pour savoir que l’impatience de voir les FU MANCHU arriver sur scène se fait grandissante. L’excitation de la foule est palpable, les fans sont agités à l’idée de pouvoir se payer une nouvelle ration de décibels. En plus, ce n’est pas la première fois qu’ils viennent jouer dans cette salle.
Ce soir, c’est l’album « King of the Road » qui nous est proposé en intégralité. Cet album qui est sorti il y a seize ans est un incontournable du groupe.
Le set démarre sur des charbons ardents avec « Hell on Wheels », morceau d’une pesanteur extrême. Dès l’entame du morceau, la foule chauffée à bloc se met à charger, prête à tout dégommer sur son passage. Les pogos sont de sorties et les spectateurs bousculés de toute part. Il faut vraiment qu’on joue des coudes pour rester au bord de la scène et faire les photos.
SCOTT HILL le guitariste vocaliste, seul membre historique du groupe, fait parler la poudre à grands coups de riffs mélodiques méchamment techniques et vicieux. Bob BALCH le second gratteux, est plus discret que SCOTT mais il nous sort des solos d’enfer et va au contact du public. BRAD DAVIS le bassiste placide et imperturbable, qui arriva dans le groupe neuf ans après le début de la formation en 1985, joue un rôle essentiel dans le groupe : c’est lui qui coordonne le tout par son côté rythmique, soutenu par les frappes de la batterie de SCOTT REEDER. Ce dernier, batteur depuis quinze années, frappe ses fûts comme un sourd, ramenant encore plus de lourdeur aux morceaux.
C’est dans l’ordre que tous les titres de l’album sont joués ce soir. Après un « Over the Edge » et un « Boogie Van » écrasant, c’est le tubesque « King of the Road » qui nous emmène sur l’autoroute du stoner rock à bord de leur van Ford des 60 ‘s déjà présent sur la pochette. La foule pogote deux fois plus et mon pote STEVE 74* se retrouve littéralement projeté sur les côtés. Mince alors, ça doit faire mal !
Du coup, j’en profite pour installer sur le devant de la scène deux nouvelles copines. C’est nettement mieux comme compagnie… et en plus ça devrait moins bousculer !
FU MANCHU
Après ce déchaînement de gros son, on se dit qu’une superbe ballade va venir poindre le bout de son nez. Mais non, c’est « No Dice » qui déboule avec son phrasé classique du stoner. Après « Blue Tile Fever », « Grasshopper », et « Weird Beard », c’est le titre « Drive » qui arrive. Celui-ci ne se trouvait que sur la version américaine de l’album remplacé par « Breathin’ Fire » en Europe et au Japon. Pour moi ça ressemble à un inédit.
Guitares mises en avant, le groupe donne tout et encore plus. Le set des FU MANCHU est détonnant, percutant et sans failles. SCOTT HILL va se frotter régulièrement au-devant des spectateurs pour montrer sa technique en se plaçant devant les retours. Il n’est pas loin de vouloir descendre dans la fosse mais s’abstient vite tant elle remue. Du coup, il préfère se mettre à genoux devant son public.
Sur scène les morceaux pèsent, les guitares se font rugissantes, la basse sort des gros sons dans les amplis, les compos s’enchaînent et le temps passe vite.
L’énergie des musiciens ne laisse pas une seule minute de répit et on ressent vraiment leur plaisir à jouer. « Hot Doggin » fini, c’est « Freedom of Choice », la reprise des DEVO qui clôt le set.
Fini ? Réellement ? Non, bien-sûr !! Les FU MANCHU remontent sur scène pour nous assommer avec « Godzilla », la deuxième reprise du set. Celle-ci venant d’un groupe des 80 ‘s vouant un certain culte à une huître bleue (Blue Öyster Cult), elle est le point d’orgue du set. « Le meilleur morceau de la setlist » me dira STEVE 74*.
Deux à trois titres plus tard – je ne me souviens plus très bien, étant occupé comme je l’étais à jouer des coudes pour défendre mes nouvelles copines – le set se termine.
FU MANCHU
FU MANCHU ce soir a défini les contours d’un stoner rock puissant et lourd, se forgeant encore une fois une très solide réputation live et un vrai statut de groupe culte.
Je repars groggy du concert mais à mon avis un peu moins que mon ami STEVE 74* encore un peu chamboulé par sa mésaventure. Allez, une bonne nuit de sommeil et il sera prêt à repartir pour de nouvelles aventures métalliques !
Incroyable, je suis en panne de chocolat ! Et où trouver du chocolat un 11 novembre à part… en Suisse, bien sûr !
Heu.. comment je vous prends un peu pour des jambons ? Non, non, c’est par hasard que je me retrouve à Genève devant l’Usine pour une soirée sous le signe de la Suède. D’accord, vous ne me croyez pas… Et vous avez bien raison !
Trêve de plaisanterie, quand j’arrive devant l’Usine, un doute m’envahit : il n’y a pas beaucoup de monde, donc soit c’est déjà ouvert, soit on ne va vraiment pas être serrés dedans. Heu… on doit plutôt être dans la deuxième option car quand la porte s’ouvre, on n’est franchement pas nombreux à entrer et l’impression se confirme de suite car l’Usine est en petite configuration.
JUNKSTARS
Le temps que le premier groupe monte sur scène, il y a un peu plus de monde mais c’est devant un public toujours très clairsemé que les JUNKSTARS commencent à jouer.
Le trio est dans un style fuckin’ rock’n’roll qui réveille. C’est clair que ces gars-là, ce sont des vrais, des tatoués. Moi perso, j’aime énormément. C’est de la musique qui ne prend pas la tête, c’est énergique et ça passe comme une lettre à la Poste. Rien de tel pour débuter une soirée. Leurs morceaux sont vraiment sympas et du coup, on n’a même pas le temps de se rendre compte que ça a commencé que c’est déjà fini.
Allez, la pause permet d’aller jeter un coup d’oeil sur le stand merchandising du groupe où ils ont, bien sûr, le dernier CD en date et de beaux T-Shirts. Le seul problème, c’est que les prix sont en francs suisses. Et plutôt faits pour un pouvoir d’achat suisse !
HEAVY TIGER
C’est au tour du groupe suivant, les HEAVY TIGER de monter sur scène. On est dans la même configuration que le groupe d’avant, en trio.
Sauf que là, la grande différence c’est que ce sont des filles ! Alors déjà, premièrement, elles sont bonnes… musiciennes bien sûr ! Elles ont toutes la même tenue rouge avec le nom du groupe dans le dos un peu comme une équipe de baseball. Et musicalement, ça joue !
Après, leur style, on va dire du hard sleaze… c’est pas hargneux. Mais vu le jeune âge des demoiselles, il y a du potentiel car les morceaux sont sympas et que le petit manque de hargne est la seule chose qu’on puisse leur reprocher. Enfin, c’est parfait aussi pour ce début de soirée.
Retour à la case intermède où on oublie qu’on a soif quand on regarde le prix des consos car le change est fait à un pour un et que, bien évidement, je n’ai pas de francs suisses sur moi !
BACKYARD BABIES
Allez, la sono se met à déverser « Welcome to the jungle » des GUNNERS, la lumière se met à bouger ; c’est le signe que les BACKYARD BABIES arrivent, Yeah !
D’entrée de jeu, c’est toujours méga bon. Ils sont tous là et ils ne sont pas venus pour refaire la tapisserie ! Ils ont toujours une présence incroyable sur scène. Ils ont même des marchepieds exprès pour pouvoir monter dessus et surmonter le public.
Les morceaux de leur dernier album qui paraissent plus soft sur CD, ça pète grave en live ! On va avoir droit au moment émotion, la ballade, mais même ça, c’est bon.
La salle s’est bien remplie et ils ont eu bien raison d’arriver car encore une fois, le show des BACKYARD BABIES, ça vaut vraiment le déplacement. Les premiers rangs s’éclatent comme des petits fous. On a une très bonne ambiance et en plus bon enfant. En clair, il n’y a pas de blaireaux qui prennent la tête.
Sinon pour la set list, on va avoir des morceaux issus de leurs différents albums et on ne va pas se gêner pour les reprendre avec eux ! Bon moi perso, je ne suis pas objectif, car j’adore vraiment les BACKYARD BABIES. Et encore une fois, je ne suis pas du tout déçu, bien au contraire. En plus ça faisait un bout de temps que je n’avais pas pris une dose de sleaze et mon Dieu que ça fait du bien !
Mais voilà, c’est fini.
Je prends le temps de passer à leur stand merch et j’avoue que j’hésite pas mal à savoir si je prends un frisbee à dix francs suisses où pas.
Les deux groupes précédents sont présents dans la salle pour dédicacer et prendre des photos. Les BACKYARD BABIES, eux, ont des CD déjà tout signés sur le stand. Mais comme il y avait un meet and greet juste avant, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’ils viennent dans la salle… Sauf que le bassiste est quand même venu nous faire un petit coucou ! Pour le plus grand plaisir des copines !
Voilà, le périple en Suisse tire à sa fin. Il est plus de minuit et je vais quand même devoir trouver du chocolat… sinon je ne vais pas être crédible, moi !