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KILLING JOKE

Report by SEB 747

Ce soir, c’est en direction de l’Usine de Genève que je décide de me rendre. Cela fait un petit bout de temps que j’entends parler de cette date et que je me fais misère pour m’y rendre. Et ce, d’autant plus que le style musical de KILLING JOKE, qu’on ne présente plus qu’aux moins de vingt ans (voir de trente) n’est pas forcément du goût de notre rédac’ chef, ni de mon pote Steve 74*.

Qu’à cela ne tienne, ayant survécu au concert des FU MANCHU dans cette même salle, ça ne me fait pas peur ! Et puis, ce groupe britannique formé en 1979, étant reconnu comme l’une des formations les plus importantes de la période post-punk/new wave/goth de la fin 70’s et du début 80’s, je me dis que c’est un concert à faire.

Quand on sait qu’en plus que KILLING JOKE a fortement influencé des groupes comme NIRVANA, METALLICA, MINISTRY… et que ces même groupes ont tous mentionné, un jour, être redevables à ce groupe mythique, je ne peux qu’adhérer à une alliance aussi influente et importante pour le métal et le rock !

Dans leurs bagages, ils ont emmené deux groupes qui me sont totalement inconnus : SOBAKI TABAKA et DEATH VALLEY HIGH.

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SOBAKI TABAKA

SOBAKI TABAKA, un groupe russe, commence le premier et je me pose tout de suite une question : dans quel monde suis-je tombé ? Déjà une atmosphère très sombre au niveau des lights, basée essentiellement sur du rouge. Pour les photos, ça va être coton ! Ensuite, les musiciens ne sont quasiment pas éclairés. Et enfin, il y a la fumée qui est de retour. C’est pourtant pas Halloween ?

Le show commence. Le chanteur possède deux micros, « c’est au cas où l’un ne fonctionnerait pas ?» me demande hilare un copain. Euh, non, à priori c’est pour chanter dans les deux.

On est dans un registre très métal industriel et l’atmosphère est plus que lourde, renforcée par ces jeux de lumières parfois stroboscopiques. Les musiciens sont habités par leur musique sur fond psychédélique et je dois dire que cela me fascine… même si je n’adhère pas.

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SOBAKI TABAKA

Quel chanteur complètement ivre de la musique qu’il interprète ! Et quand il pousse des hurlements, on s’inquiète de son état mental, mais ça fait corps avec la musique du groupe. Il est à fond dedans et cela se ressent. Il utilise même un mégaphone pour interpréter certains titres et il me donne l’impression d’être tout droit sorti d’un hôpital psychiatrique tellement il est hanté par ses chansons. Je reste sans voix devant un tel show d’une telle lourdeur oppressante.

Le guitariste est agressif sur son engin, et le bassiste donne le ton aux morceaux. A mon avis, il est accordé très bas et cela rajoute de la pesanteur à l’atmosphère des titres.

Cependant, plus le set avance, plus leur musique devient angoissante et je commence à trouver cela un peu trop difficile à apprécier pour moi. Je préfère m’éclipser, laissant la place aux spectateurs tous autant fascinés par cette interprétation complètement barrée et maîtrisée. Même si ce n’est pas spécialement mon genre, la prestation toute en force a séduit une partie du public.

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DEATH VALLEY HIGH

Après une heure de show intense, non pas au niveau physique mais plutôt psychologique, c’est au groupe suivant DEATH VALLEY HIGH de faire son apparition.

Encore un groupe inconnu pour moi. Les DVH joue dans un registre plus ou moins gothique industriel, et ils appellent ça de la doom pop.
Pionniers de ce genre musical, ils sont là pour botter des arrière-trains et faire remuer un public encore tout abasourdi par la prestation des russes. Ils ont déjà 3 albums et viennent promouvoir leur dernier album « CVLT [AS FVK] » qui vient tout juste de sortir.

Tiens, il me semble que le public féminin est plus nombreux devant la scène. C’est bizarre ça. Ah OK, je comprends dès que le groupe monte sur scène ! Déjà, ils viennent de San Francisco et en plus d’être mignons, ils sont jeunes. Ça explique beaucoup de choses…

Le groupe sur scène ça déménage ! Ils sont bourrés d’énergie mais c’est beaucoup plus mélodique et moins psyché que les russes d’avant. On a un petit blondinet de guitariste qui nous sort des solos d’on ne sait où, un chanteur parfois guitariste qui, coiffé à l’iroquoise, hurle son désespoir dans son micro comme si ça vie en dépendait, un bassiste qui a un son brut de décoffrage et un batteur fou qui donne l’impression de posséder une multitude de bras, tellement il joue vite avec ses toms et ses cymbales ! Voilà en quoi pourrait se résumer DEATH VALLEY HIGH.

Mais c’est raccourcir un show qui a su en scotcher plus d’un. En effet, les titres qui s’enchaînent les uns derrière les autres sont empreints d’une litanie qui dépote. Très goth dans l’ensemble, il y a des airs de NINE INCH NAIL et de MARYLIN MANSON dedans. Le groupe nous propulse directement dans une atmosphère pressante, torride même, où une voix déchirée nous balance toute sa douleur et sa peine.

Ika OSBURN, le chanteur guitariste à un chant ultra-pop aux refrains légèrement hurlés. C’est impressionnant de volonté et de puissance ! On se surprend à fredonner les chansons quand le côté mélodique reprend le dessus.

La musique du groupe passe à la vitesse grand V – et pourtant nous sommes en Suisse ! Et c’est sur le titre « Death Valley High » scandé par un public aux taquets poussé par les encouragements de Ika que ce termine ce set. Quelle prestation ! Les murs de l’Usine en frémissent encore.

Les lumières se rallument après un show fort intéressant de maîtrise et d’énergie. Les DVH ont su mettre le feu sans oublier de nous caresser dans le sens du poil avec leurs rythmiques entraînantes et leur sens de la mélodie. Une très bonne surprise pour moi qui m’attendait plutôt à un truc beaucoup plus bourrin. Un groupe à suivre si le côté « core » ne vous fait pas peur.

Il est déjà 23h30 passé lorsque le groupe quitte la scène, et les KILLING JOKE ne sont pas encore là. On n’est pas près de retrouver nos pénates, nous !!

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KILLING JOKE

Minuit, l’heure de la farce qui tue (KILLING JOKE) ! Enfin, le groupe tant attendu arpente la scène. La foule s’est massivement planté devant et moi, ben je me suis mis derrière. Je me souviens de l’ambiance lors du concert des FU MANCHU au même endroit et je n’ai pas trop envie d’aller me frotter aux futurs pogoteurs et autres slameurs. Mdr.

C’est le clavier et le plus jeune du groupe, qui d’ailleurs ne ressemble pas vraiment à Reza UHDIN – qui officie dans le groupe depuis 2005 – qui arpente la scène le premier. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas su trouver qui il était. En tout cas, il est suivi de près par Martin « Youth » GLOVER et son pancho improbable, le bassiste d’origine revenu dans les rangs depuis 2008 après la mort tragique de Paul RAVEN (l’ancien bassiste, vous l’aurez compris !). Kevin « Geordie » WALKER, le guitariste présent depuis le début, récupère sa guitare des mains de son roadie et entame les premières notes de « The Hum », une musique post-punk indus qui nous fait entrer dans un univers complètement barré, voire tribal.

Jaz COLEMAN, chanteur et leader historique du groupe, monte sur scène et l’on découvre le géant néo-zélandais (il s’est retiré en quasi-autarcie au fin fond du pays et y a obtenu sa nationalisation) en petite forme. « Je suis très, très, malade », nous annonce-t-il en français après avoir interprété le premier morceau. Vêtu d’un manteau noir très sombre qu’il ne quittera pas de tout le concert, il entame « Love Like Blood ». Et nous démontre qu’à 56 ans, même malade, il a encore la pêche ! Je me demande même ce que ce que ça aurait donné s’il n’avait pas été fatigué ! Il est, lui aussi habité par ses morceaux. Son interprétation fait peur. Il est inclassable, fascinant de sang-froid, il ensorcelle le public avec un savoir-faire hors-normes.

Les visions de cauchemar de KILLING JOKE passent à une vitesse impressionnante. Je ne reconnais pas tous les titres étant donné que je ne suis pas un die hard du groupe, mais ceux-ci sont interprétés avec un flegme typiquement britannique.

La guitare de Geordie tranche les morceaux comme un couteau dans du rosbif (anglais de préférence), la basse de Youth est énorme avec ses ronflements qu’on dirait tout droit sortis des déjections de la terre et la batterie tribale martelée avec conviction de Paul conjure une atmosphère très doom aux morceaux.

Pour des anciens (ils ont tous passé la cinquantaine), ils tiennent encore une forme impressionnante. Les tournées incessantes ces 35 dernières années ont marqué leurs visages mais pas leur musique. Ils ont toujours autant de puissance ! Non pas dans le son (ce ne sont pas des thrasheurs ou des death/black métalleux) mais plutôt dans l’interprétation, toujours aussi sombre et ténébreuse.

« Je considère KILLING JOKE comme un microcosme de l’humanité » a dit un jour Jaz. Je comprends donc mieux pourquoi il lève souvent les yeux au ciel. Peut-être cherche-t-il la solution au monde d’aujourd’hui ? Geordie, lui, a sans cesse les yeux rivés sur son chanteur, comme s’il s’inquiétait de son état de santé. En tout cas, Jaz a beau être malade, on ne le ressent aucunement… à part peut-être dans le timbre de voix, mais c’est à peine perceptible. Youth quant à lui, reste fidèle à lui-même, imperturbable, faisant résonner les infrabasses de son instrument sous les frappes de mule de son ami Paul.

« Peu importe d’où vous venez, peu importe qui vous êtes, vous êtes dans le meilleur endroit du monde » hurle dans son micro notre néo-zélandais.

C’est « European Super State », titre de « Absolute Dissent » qui nous est révélé. Ah, enfin un titre que je reconnais ! Cool (lol). Faut dire aussi qu’on attaque dans le côté un peu plus métallique du groupe.

Le public est aux taquets, mais, à ma grande surprise, ne pogote pas beaucoup. L’heure tardive (qui n’arrange rien) et la pesanteur des morceaux assomment probablement une bonne partie des nombreux fans présents dans la salle.

Déjà une dizaine de titres d’interprétés et on n’est pas au bout de nos surprises. « Ce titre est dédié à tous les Hackers du monde » annonce Jaz dans son micro. Et c’est « I am the Virus », tiré du dernier album « Pylon » qui sort des enceintes de l’Usine. Le public est surexcité par ce titre et voilà que ça headbangue de partout ! Mais toujours pas de pogos, la foule est trop compacte ! Mais c’est que ça me manquerait un peu… Nan, je rigole !

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KILLING JOKE

Connu pour sa forte opposition à la politique internationale des États-Unis, Jaz nous prononce ce discours : « Do you know USA ? », « Donald TRUMP ? », les sifflements et les huées sont de mise dans la salle. « Oh ok ! So FUCK AMERICA !!! », hurle-t-il plus du tout fatigué semble-t-il, en nous montrant le majeur de sa main bien tendu.

« Complications » suivi par « Unspeakable » sont joués l’un après l’autre. La foule est en transe, elle remue et secoue la tête dans tous les sens. Il y a le feu à l’Usine, c’est de la folie !

Deux autres titres sont interprétés, toujours avec autant d’intensité sous une mixture sonore écrasante, avant que les britanniques ne quittent la scène. Mais, sous la demande incessante de l’assistance, ils reviennent aussitôt pour un final apocalyptique ! Un véritable mur du son s’abat sur l’Usine. Les genevois sont remués dans tous les sens par ses interprétations uniques en leur genre qui amènent une étrange sensation de damnation primaire, bourrée de monotonie.

En 1982, Jaz était persuadé que la fin du monde allait arriver (il a même disparu pendant un temps). Pour moi, c’est ce soir qu’elle arrive, tellement les frappes de Paul résonnent dans la salle. Youth avec son typique flegme anglais fait résonner sa basse sous les grands coups de riffs assassins de Geordie et les litanies de Jaz. C’est mortel tellement c’est lourd ! On se croirait enfermés dans un endroit d’où l’on ne pourrait pas sortir. Je me surprends même à tenir les murs pour éviter qu’ils tombent tellement les résonances des instruments s’infiltrent dedans. C’est que l’Usine pourrait s’écrouler ! Lol.

Jaz est un frontman habité, sa façon de chanter avec une voix grave qui s’imprègne au fin fond de notre corps lui donne une grandeur supplémentaire.

« The Death and Resurrection Show », suivi de « Pandemonium » finissent d’achever un public conquis. Quelle prestation des Britanniques après plus d’une heure vingt de show !! Quel concert, mes aïeux ! On en redemande !

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KILLING JOKE

Je suis vraiment content d’avoir vu Jaz COLEMAN et ses sbires au moins une fois dans ma vie ! Maintenant, je peux mourir tranquille. Houla ! voilà que je me mets à déprimer, moi. La musique des anglais m’a bien remué. Vite direction le merch’ où même des peintures de Jaz sont en vente. Bon, évidement, vu le coût élevé et mon budget rétréci, je fais vite le compte. Bah, je vais continuer à m’enfoncer dans ma morosité, c’est pas grave…

Bilan de ce soir

SOBAKI TABAKA, c’est pas trop ma came, mais c’est bien fait, et quel chanteur !

DEATH VALLEY HIGH, très bonne surprise pour un côté « core » qui pour une fois ne m’a pas fait fuir à l’autre bout de la salle.

KILLING JOKE ont toujours été et continuent d’être plus qu’un simple groupe, c’est une institution pour le métal en général.

2 live reports en un !!

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THE TRAP

Le report de Seb 747

Me voilà reparti dans les contrées de nos voisins suisses. Direction l’Usine de Genève où l’association Kalvingrad nous présente THE TRAP et les SUPERSUCKERS. Comme c’est la seule date de leur tournée marathon qui passe pas loin de chez moi et que je ne les ai encore jamais vus, je m’en réjouis d’avance.

Tout commence avec THE TRAP. Ce groupe formé en 2010, venu de Genève – le groupe local donc – a ouvert pour les plus grands tels que NASHVILLE PUSSY ou plus récemment CJ RAMONE.
Je me souvenais de les avoir déjà vus quelque part et donc, en fouillant dans mes archives, j’ai trouvé. Euréka ! C’était en plein hiver 2014, en première partie des NASHVILLE PUSSY… comme mon ami Steve*74 me l’a rappelé. J’avais déjà pris une claque à l’époque.

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THE TRAP

Il est évident qu’avec un  leader comme X-NICOX, le chanteur (un peu un BEN WARD d’ORANGE GOBLIN mais en moins grand) et ses tatouages sur tout le corps, il est difficile de ne pas s’en souvenir !

C’est CESAR et son  harmonica fiévreux qui nous accueille, suivi de très près par OLIVIER et sa guitare, de FRED derrière les fûts et, oh surprise, d’une copine portant le doux nom de ONNE à la basse !

Et bang ! Ça démarre sur les chapeaux de roues ! Le groupe qui distille un mélange de rock survitaminé teinté de blues nous démontre d’entrée de jeu qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration !  Le chanteur charismatique, X-NICOX, déboule sur scène avec ses lunettes noires vissées sur les yeux et harangue les spectateurs. La bassiste, nouvelle recrue du groupe, bouge dans tous les sens. Elle ne tient pas le rôle du bassiste, qui constitue souvent à rester en retrait de la scène pour laisser la place au chanteur et/ou au guitariste. Elle est là pour en découdre… tout comme ses camarades d’ailleurs !

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THE TRAP

CESAR l’harmoniciste donne le ton. Ca groove à fond les ballons ! Et lorsqu’il décide de prendre sa guitare, c’est à un véritable déluge de solis auquel nous avons droit. Le groupe retrouve un son percutant qui met la foule en émoi.

Comme nous sommes dans une version courte de l’Usine – la scène et la salle sont réduites en largeur par un gros rideau – les musiciens n’ont pas beaucoup d’espace pour bouger… d’autant plus que la bassiste ONNE ne tient toujours pas en place ! Elle fait le show à elle toute seule et dynamise le groupe. D’ailleurs, la fosse aux photographes n’a d’yeux que pour elle.

XNICOX tient régulièrement le public en haleine. Il s’impose par sa grandeur et sa voix profonde face à un public qui ne peut plus rester léthargique.

Les titres s’enchaînent les uns derrière les autres sans temps mort. Les interventions du chanteur ne servent souvent qu’à présenter les morceaux. Pas de chichis en paroles, juste du bon rock‘n’roll. C’est bluesy dans l’ensemble, mais on dérive souvent vers du stoner, voire du désert rock.

OLIVIER en bon guitariste rythmique n’hésite pas à nous balancer quelques solis lorsque son camarade tient l’harmonica et plaque des accords de feu qui soutiennent et organisent l’harmonie des morceaux. Que du bon !

Mais il ne faut pas se leurrer, lorsqu’il y a une fille dans un groupe, tous les mâles dominants font fi du reste. D’autant plus que ce soir, comme je l’ai déjà dit, ONNE fait le spectacle. Sa basse virevoltant de toute part, tournant sur elle-même, passant régulièrement au-dessus de sa tête, et terminant souvent à la verticale à la fin des morceaux.

Il est certain que lorsque le groupe quitte la scène, les spectateurs présents en ont pris plein les yeux et les oreilles. Quel spectacle ! Vivement la suite !

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SUPERSUCKERS

Un petit interlude plus tard, les SUPERSUCKERS s’installent. Le groupe écume les scènes du monde depuis bientôt 30 ans et prêche la bonne parole d’un high energy rock’n’roll « sans fioritures et sans concessions » me dit la pub. Ouah chouette ! Je vais voir un super groupe. D’autant plus que j’ai déjà deux de leurs albums dans ma cédéthèque et que je les adore… Bon, ils remontent tout de même à leurs débuts, mais ça devrait le faire.

Tiens ? Bizarre, il y a une guitare sèche sur la scène. Bah, elle est branchée, donc ça devrait aller.

« Une bête de scène qui a su persister, se réinventer, s’évader (dans des albums plus country) pour toujours revenir à fond les melons ».
Ouais cool. Je sens que ça va être génial ! Bon, la country je n’aime pas trop, mais « à fond les melons » Ça ! Ça me plait !

Voilà ça commence ! Et comment dire, euh… « À fond les melons » ?? Z’êtes bien sûr ? Parce que là, je doute. Bon, ce n’est que le premier morceau. Va falloir attendre le suivant. D’autant plus qu’ils n’ont pas de setlist, donc difficile pour moi de m’y retrouver.
Depuis 1988, les SUPERSUCKERS, qui se sont – en toute modestie, il faut le dire – autoproclamé « Meilleur groupe de Rock & Roll du monde » jouent un rock assez difficile à classifier.

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Punk country western !!!! Chapeau de cow-boy, Santiags, Ray-Ban, accent texan à couper au couteau… Manque plus que le cheval et on se croirait en direct d’Austin.

Le deuxième morceau attaque et poum, redescend. Ça ne décolle pas. Que se passe-t-il ? Est-ce la bassiste de THE TRAP qui m’a tellement épaté que je n’arrive pas à me concentrer ? En tous cas, le public présent s’est fait plus nombreux et la foule est redevenue compacte. Tout le monde à l’air d’apprécier. Je dois être malade, ce doit être ça.

Ce n’est qu’à partir du troisième titre que la folie démarre. Enfin me dis-je ! Mais voilà, la guitare sèche, le côté country me déstabilise et je reste sur ma faim.

C’est EDDY SPAGHETTI qui nous explique qu’à la fin de chaque morceau ils vont dire « Cha-cha-cha » et que nous on doit gueuler « Ouhaiiiiiiiiiiiissss !!!! ». Du coup, au fur et à mesure que les titres défilent, je me laisse entraîner par cette litanie. D’autant plus que leur musique n’est pas si calme que ça malgré les apparences. Le côté punk refait surface régulièrement et les morceaux vont s’imprégner dans nos cerveaux pour ne plus nous lâcher. C’est pas pour rien qu’ils s’appellent les SUPERSUCKERS, ils n’en font qu’à leur tête !

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Bon, même si pour moi le côté western spaghetti est un peu chiant, la soirée s’est bien passée. C’était cool de les voir mais peut être aurait-il fallut que je les vois il y a 20 ans? Lorsque le côté country était moins présent ? Mais où est passée cette fougue, ce lâcher-prise ? Certes, ça pulse et c’est entraînant, mais c’est un genre que j’apprécie modérément. Est-ce le côté guitare sèche ? Ou la voix nonchalante et monotone d’EDDY ?

Bref un bon moment mais forcément déçu. Peut-être que j’en attendais trop, ou peut-être est-ce dû à la prestation de THE TRAP qui m’a littéralement mis sur mon arrière-train.

Bilan de la soirée :

THE TRAP : très à l’aise, en pays conquis. Ils nous ont offert un concert bien carré et dans le rythme. Ça a pulsé dans tous les sens.
Comme quoi, il ne faudrait pas prendre l’Helvétie pour des lanternes ! Il est évident que je retournerai les voir… En souhaitant que ce ne soit pas dans deux ans !

SUPERSUCKERS : contrairement à mon ami Steve*74 et le public présent, j’ai moins apprécié, même si – et c’est là où ça devient intéressant – on se laisse aller dans le moov’ et que du coup on en garde un bon souvenir.

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Report SUPERSUCKERS vu par Steve*74

Au milieu des années 90, un bon ami à moi m’a fait découvrir les groupes punkisants de l’époque. Des noms que le temps à sanctifier comme NOFX, BAD RELIGION, RANCID, PENNYWISE… et d’autres un peu plus underground comme les BURNING HEADS,  NRA ou les SUPERSUCKERS. Pour ces derniers, un album avait tout particulièrement retenu mon attention, le fabuleux « The Sacrilicious Sounds of The Supersuckers ». Un disque à découvrir à mon humble avis pour comprendre l’univers musical des musiciens à cette époque. Depuis j’ai déménagé et je ne vois plus cet ami et je n’ai, je vous l’avoue, plus vraiment suivi  l’actualité de ce style musical. C’est certainement une grave erreur mais il est difficile de suivre les parcours de tous les groupes, il y en a trop !!!

N’ayant aucune idée de l’orientation musicale du groupe actuellement ou de ses changements de personnel, c’est donc l’esprit dégagé et confiant que je suis allé à l’Usine pour découvrir ce groupe sur scène.

Avec un look de cow-boys tout droit échappés d’un film de SERGIO LEONE, ils foulent la scène de l’Usine. Inutile de préciser qu’ils sont américains ! Et d’entrée de jeu, je constate que le visuel va de pair avec la musique jouée ce soir. Il n’y a pas tromperie sur la marchandise ! Nous avons affaire à du garage rock à tendance country.

Au fil des morceaux quelques réminiscences punk se font bien sentir mais les groupes typiquement punks peuvent dormir tranquilles, les SUPERSUCKERS ne chassent plus sur leurs terres, ils ont changé de galaxie. Est-ce un bien ou un mal ? Chacun peut avoir son opinion.

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Alors bien-sûr dans un premier temps je suis surpris, mais étant venu l’esprit dégagé, j’adhère facilement à cette musique et  contrairement à mon camarade de jeu Seb 747, j’apprécie la prestation de ce soir. Et je ne suis pas le seul ! Autour de moi le public manifeste son enthousiasme de façon bruyante. Je suis rassuré !!

Seul regret de cette prestation, pas de rappel et concert un peu court. Pourtant tout le monde sait que plus c’est long, meilleur c’est ! Sans être euphorique, je sors tout de même de la salle avec le sentiment d’avoir passé une excellente soirée. S’ils repassent dans les environs, je retournerais volontiers les revoir.

Allez, ça faisait un petit bout de temps que je n’avais pas été dire bonjour à nos copains suisses. Donc c’est parti direction Genève, et plus précisément l’Usine (bon, je ne vais pas vous la refaire, je ne vais pas bosser à l’Usine, mais c’est le nom de la salle !). Et c’est parti pour les aventures de Ti-Rickou chez les helvètes !

Avec, pour commencer, une grande désillusion. Je pensais que chez nos amis suisses tout était carré, ponctuel…  ben heu là, c’est un peu plus compliqué : ouverture prévue à 21 h mais à 21 h 35, on est toujours là en train de se peler les miches pendant qu’ils installent des barrières… fermées… Pas tout compris sur ce coup-là, moi ! Ca me permet de voir qu’il va y avoir beaucoup, beaucoup de monde pour ce concert. En plus, ça parle aussi bien espagnol qu’italien ou anglais, et bien sûr français et allemand ! Bref, foule cosmopolite et.. jeune !

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J’arrive enfin à entrer alors que le groupe de première partie, DEAF HAVANA, en est déjà à son deuxième morceau. Hallucinant, quand même ! Je suis devant la porte en avance et j’arrive quand même à louper le début du groupe de première partie !

Vous allez me dire que pour DEAF HAVANA, groupe plutôt étiqueté pop, ce n’est pas forcément dramatique.. Que neni, braves gens ! OK, c’est pop, voire pop rock, mais c’est énergique. Une bonne découverte, ce qui n’était pas forcément gagné sur le papier. Comme quoi, rien ne vaut le fait d’aller voir un groupe en live. En plus, une bonne partie du public est là pour eux. Et ça, c’est déjà un signe sympa.

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Bon, le temps de faire une petite pause et de papoter un peu avec les DEAF HAVANA pendant le changement de plateau, et il est temps de regagner ma place devant la scène pour le début du concert des FRATELLIS.

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Et là, on est dans un mélange de T-REX, de pop, de rock mais aussi, effectivement, de glam. Le public adore ça, le groupe aussi. Heu, j’ai un sentiment bizarre à propos du chanteur… Bon, c’est vrai qu’il ressemble pas mal à MARC BOLAN et que ça renforce méchamment le côté T-REX de la musique. Les FRATELLIS, c’est ça : du fun et de la musique qui fait bouger les pieds et qui fait s’éclater le public. C’est bien, ça réchauffe ! Et comme il fait moins quatre dehors, c’est plutôt pas con.

J’avais raison de trouver le chanteur un peu bizarre. Il s’assoit même à un moment donné pour jouer assis. Pas sûr que ce soit bien prévu l’histoire.. Mais bon, ça nous permet d’avoir des moments un peu plus calmes.

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Arrive la fin du set et le rappel. Et là, je ne suis pas content du tout ! On m’escroque, on me spolie : quatre morceaux en moins que sur la set list originale ! J’en apprendrais la raison plus tard : le chanteur est malade. Ce qui ne va quand même pas les empêcher lui et ses potes de nous faire un putain de rappel avec leur titre infernal « Chelsea dagger » qui met le feu une dernière fois à l’Usine bien remplie.

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BILAN DE LA SOIREE

 

deaf havana 3DEAF HAVANA

Je ne connaissais pas. Bonne découverte dans un style différent de celui que j’écoute. Un groupe avec une réelle énergie et des morceaux qui passent bien.

 

 

 

 

 

 

FRATELLIS 1THE FRATELLIS

Je ne regrette pas d’être venu. Même un peu diminué le chanteur a une putain de voix. Les morceaux sont d’une efficacité redoutable. A vrai dire, je les déteste parce que j’ai le morceau final dans la tête depuis trois jours et que je n’arrive pas à m’en débarrasser (il faut que ça s’arrête sinon c’est ma femme qui va se débarrasser de moi !). Je comprends que les anglais soient fans de ce groupe car ils sont vraiment fun sur scène, que ce soit sur le plan musical ou sur le plan scénique.

 

 

 

 

En ce qui concerne l’Usine, la prochaine fois si vous pouviez installer les barrières avant que les gens arrivent… surtout quand il fait moins 4 ! Mais bon, ça c’est mon côté charrieur français.

En tout cas merci pour la programmation toujours top. Je crois d’ailleurs que je ne vais pas tarder à revenir, moi !

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KARMA TO BURN - L'Usine de Genève (Crédits photos : Ti-Rickou)
KARMA TO BURN – L’Usine de Genève (Crédits photos : Ti-Rickou)

Allez ! J’ai tellement envie de faire mon premier concert de l’année que même pas peur de la neige – qui a décidé de me pourrir la vie – direction Genève, et plus précisément l’Usine. Ca tombe bien, je ne la connaissais pas cette salle. Direction, le stand de merchandising où j’apprends qu’il y a aura trois groupes. Mais pas plus le temps de papoter que le premier groupe commence. Et oui, on est en Suisse et ils sont précis comme un coucou.  20h30, c’est parti !

C’est SIX MONTHS OF SUN, groupe genevois qui évolue comme vous vous en doutez dans un registre rap/reggae/fusion… Non, bien sûr, je déconne ! Avec eux, on est dans du stoner pur et dur. C’est une formule trio : basse/guitare/batterie. Même point commun avec KARMA TO BURN, le micro c’est juste pour dire « bonjour » et « comment ça va ».

J’aime bien cet état d’esprit. Je rentre très vite dans leur concert. Ca se prend pas la tête et ça joue devant un public qui commence à être nombreux (à vue d’œil plus de 200 personnes) et fier d’avoir sur scène un groupe de Genève. Le groupe  nous annoncent très vite qu’ils ont un timing serré et qu’ils vont donc enchaîner les morceaux (et oui, on est toujours en Suisse !).

6 MONTHS OF SUN (Photo TI-RICKOU)

Le show se termine. Passage au stand merchandising pour papoter avec eux. Beaux T-shirts à la stoner. Pas de CD vu que leur LP n’est pas encore disponible… mais ça ne saurait tarder !

Bon, allez ! Deuxième groupe de la soirée : ROZBUB. Alors là, je vais un peu moins rigoler. Assez bizarre comme choix de les avoir fait passer en deuxième position vu que là on est plutôt en plein revival 70, « Hendrix est mon Dieu et je suis resté bloqué dessus ». Pas mal fait. Guitariste plutôt doué mais franchement, je n’en vois aucun intérêt. Voilà.

KARMA TO BURN - L'USINE DE GENEVE (Crédits photos : Ti-Rickou)
KARMA TO BURN – L’USINE DE GENEVE (Crédits photos : Ti-Rickou)

22h30, KARMA TO BURN monte sur scène. Ca tombe bien, c’est eux que je voulais voir, ils m’auraient collé AMON AMARTH, ça m’aurait beaucoup moins amusé, moi ! Lol ! En plus, ma femme m’aurait tué parce qu’elle n’a pas pu venir !!! Le show commence et là, pas de surprise. La musique va être puissante, prenante et obsédante mais, truc très important, pas chiante !

Pour anecdote, la première fois que je les ai vus en concert, j’avais récupéré un papier que je croyais être la set list à la fin du show. Mais je l’avais reposé parce qu’il n’y avait qu’une série de chiffres marquée dessus. En fin de compte, j’ai été con puisque c’était bien la set list (Banane !) ! Mais à l’époque, je ne savais pas que leurs noms de morceaux étaient tout simplement des nombres…

Du coup maintenant, comme je le sais, je regarde les chiffres marqués sur le papier  devant moi et je sais d’entrée qu’on va avoir droit à 12 morceaux ! Pas bête  Ti-Rickou ! Bon, beaucoup se diraient : 12 morceaux instrumental ça va être chiant… Eh ben non, avec eux, pas du tout ! Ils nous prennent dans leurs univers et ne nous lâchent pas.

KARMA TO BURN - L'USINE DE GENEVE (Crédits photos : Ti-Rickou)
KARMA TO BURN – L’USINE DE GENEVE (Crédits photos : Ti-Rickou)

C’est vrai que le look sobre et rock  ’n’roll des musiciens et leur mine   plutôt contents d’être là contrastent avec leur ambiance musicale et leur visuel de pochette et de T-Shirt, très Satan est mon copain ! Comme quoi, on n’a pas besoin de se grimer et d’avoir un mec qui vomit dans le micro pour faire flipper !

Le public est vraiment participatif mais respectueux des autres. Même quand des mecs se croient à la piscine et se jettent de la scène dans la foule, le public se précipite pour le récupérer… Tout se passe dans une ambiance bon enfant. La sécu n’a rien à faire, lol !!

Allez, un petit rappel. Quoi, ils vont nous jouer AC/DC ? Ah non ! C’était pour rigoler ! Mais il est vrai qu’un de leur morceau est assez proche par la rythmique de nos kangourous favoris. Bien sûr revu à la sauce stoner, faut quand même pas déconner ! Pas de copycat ici !

Cette fois-ci, c’est fini.

Après le concert, je prends le temps de passer papoter avec les KARMA TO BURN à leur stand. Je résiste à leurs putains de T-Shirt magnifiques –  à faire quand même flipper ma grand-mère (le genre de truc à éviter de mettre pour aller à l’église le dimanche matin. Lol !) – mais pas au live qu’ils ont sorti en 2012 (çà peut être utile un petit KARMA TO BURN pour se retraverser la montagne… pleine de neige !). C’est bien parce que du coup, j’ai l’impression que la magie – qui a dit noire ? – n’est pas finie.

KARMA TO BURN - L'USINE DE GENEVE (Crédits photos : Ti-Rickou)
KARMA TO BURN – L’USINE DE GENEVE (Crédits photos : Ti-Rickou)

Bref, bilan de la soirée :

SIX MONTHS OF SUN : J’ai trouvé ca bien sympa, bien fait. Des jeunes qui sont bien dans le truc. J’écouterai leur album avec un grand plaisir.

ROZBUB : J’ai une nouvelle pour eux : Jimmy Hendrix est mort et c’était il y a déjà très longtemps. En plus, lui avait une excuse : il prenait des acides !

KARMA TO BURN : J’aime le son de la basse Rickenbacker. J’aime leur ambiance. J’aime toujours entrer en communion avec eux. Sur scène, c’est peut-être un peu bateau de le dire, mais c’est vraiment un groupe à voir. En plus, le format de KARMA TO BURN peut être une solution pour tous les groupes qui ont un problème avec les chanteurs : t’en mets pas !!! Du coup, c’est vrai, t’es obligé de faire parler plus ta musique !

Bon, mon année live music a bien commencé et comme le disait la mère de Napoléon : « pourvu que ca dure » !!!

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