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MAIDAVALE au Brin de Zinc

MAIDAVALE au Brin de Zinc
https://lewebzinedeti-rickou.com/
Crédits photos : Bérénice FLECHARD
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD

Ce soir, je vais retrouver les Suédoises de MAIDAVALE, 7 ans quasi jour pour jour après leur premier passage au Brin de Zinc en 2018 (relisez le report ici).

Comme on est dimanche soir, le show doit commencer plus tôt que d’habitude vers 20h00, 20h15. J’arrive tranquille le chat et c’est pile poil ce moment que Linn JOHANNESSON, la bassiste, choisit pour se fendre un passage à travers le public et monter sur scène ! Mince, je n’ai même pas le temps de me prendre une bière car la salle est bien pleine et que j’aime bien être devant. Ce soir, c’est quasi complet, tout comme en 2018. J’avoue que je ne me souvenais pas qu’il y ait eu autant de monde la première fois mais Thomas, le patron du BDZ me le confirme, chiffres à l’appui.

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Crédits photos : Bérénice FLECHARD
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD

Le premier constat, c’est que c’est la même formation que la première fois. En plus de Linn, il y a Matilda ROTH au chant, Sofia STROM à la guitare et Johanna HANSSON à la batterie. Le second, c’est que les 4 filles de MAIDAVALE ont visiblement pris de l’assurance. Je me souviens qu’à l’époque, Sofia, la blondinette du groupe se planquait derrière ses cheveux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le dernier constat, c’est que la lumière est bien mieux. Adieu le bleu nuit, on les voit !

Pour la petite histoire, les filles se sont rencontrées en 2012 à l’Ella Music Education, une école de musique spécifiquement ouverte aux femmes et aux personnes transgenres. Ce genre d’institution est suffisamment rare pour le spécifier. Elles ont sorti leur premier album, « Tales of the Wicked West » en 2016 et « Madness is too Pure » en 2018. Ce soir, elles viennent défendre leur 3e album « Sun Dog » qui est sorti il y a un peu moins d’un an en mai 2024 et qui a été produit sur leur propre label.

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Crédits photos : Bérénice FLECHARD
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD

Les filles réchauffent direct la foule avec leur psyché pas piqué des hannetons et perso, je rentre facilement dans leur show. C’est créatif et la musicalité est très présente avec un son 60/70 remis au goût du jour. Matilda ROTH est impressionnante avec une voix alliant le strident à une douceur presque apaisante et musicalement, c’est excellent. Linn JOHANNESSON m’impressionne par sa capacité à jouer des lignes de basses avec la précision d’un métronome mais sans tomber dans l’excès technique.

J’adhère à leur Heavy Psych transcendantal envoûtant au bord de l’électro et le public semble être de mon avis. Bien réceptif, il écoute religieusement le groupe en dansant sur place. Pas de circle pit ou de wall of death à la con ici, et c’est tant mieux !

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Crédits photos : Bérénice FLECHARD
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD

J’aime particulièrement « Vultures » avec son son plus dur et ses jeux de basse au top et « Fools » avec sa basse grondante et la guitare incisive de Sofia où on voit percer la Fuzz. Le texte parle, comme dans plusieurs de leurs morceaux en fait, de l’aliénation et du regret de ne pouvoir rectifier les erreurs du passé. Dit comme ça, ça peut sembler morose mais ce n’est pas du tout le cas.

Si le rendu est toujours plein de ces réverbérations typiques des 70’s sur les guitares et sur les voix, le fond et la forme restent les mêmes. MAIDAVALE a effectivement grandi mais en respectant ce qu’il était au début : un groupe de Rock Psychédélique habité.  

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Crédits photos : Bérénice FLECHARD
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD

Elles nous interprètent un morceau terrible qui me fait penser à du HAWKWIND de par le son vrombissant de la Rickenbacker de la bassiste et de par son côté très seventies. Personnellement, je soupçonne Linn d’être une espèce d’arme secrète avec ses lignes de basse incroyables ! Sur un titre, Sofia STROM crée un son qui imite la cithare sur sa gratte et c’est surprenant. En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est que les filles nous offrent un contraste émotionnel assez fascinant.

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Crédits photos : Cédric LeMagic

Elles nous jouent ce soir la quasi-totalité de leur setlist. Les morceaux défilent à la vitesse d’un TGV. Si les premiers étaient assez rapides au début, vers la fin ils sont plus longs avec de l’impro qui n’est pas de l’impro, si vous voyez ce que je veux dire. Pour ceux qui veulent se rendre compte et comparer, vous pouvez retrouver les deux concerts au Brin de Zinc sur YouTube.

C’est l’heure de « Faces (Where is Life) », le 1er titre de leur second album et de « Trance », toujours du second album. Elles font traîner ce morceau en  longueur avec beaucoup de Wah Wah. J’adore la version de ce soir, elle démonte tout ! La jam de rappel nous emmène sans temps mort sur le morceau final, « Gold Mine », un titre une fois de plus issu de leur deuxième album.

Et voilà, c’est fini ! Les filles nous ont octroyé un set d’une bonne heure 15 et se rendent directement, toutes les 4, à leur stand merch’ où elles se plient au jeu des photos et dédicaces avec le sourire. Je peux même papoter un peu avec Sofia ! Ca fait maintenant un peu plus de 12 ans que les filles jouent ensemble et ça s’entend, c’est rodé, ça roule. En un mot comme en cent, ça envoie. MAIDAVALE a vraiment évolué dans le bon sens, tout est en place et ça joue ! Bref, c’est classe.

Merci le Brin de Zinc de nous offrir ce type de soirée !

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Crédits photos : Bérénice FLECHARD
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
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MAIDAVALE @ le Brinc de Zinc – 16 février 2018

Les semaines s’écoulent et ont tendance à se ressembler. Déjà plus de la moitié du mois de février est passé et le temps file aussi vite qu’une lettre à la Poste. Qui a dit lentement ?

La neige est dans les montagnes, la pluie dans les plaines, le temps est maussade et prévu tout pourri jusqu’en fin de semaine. Enfin bref, pas de quoi avoir la banane. Ou peut-être que si, étant donné que des suédoises de MAIDAVALE passent au Brin de Zinc ce soir. Alors, go fast comme dirait VULCAIN, et direction Barberaz pour un nouveau concert !

La neige annoncée pour la fin de semaine ne s’est pas manifestée, et le temps apocalyptique attendu n’est pas venu. D’un côté, vu ce que je m’apprête à aller voir, l’apocalypse n’est pas vraiment faite pour ce style musical. Arrivé sur place, il y a moins de monde que la semaine précédente. Pour trouver où se garer, c’est assez simple. Ouf, vu qu’ils ont tendance à commencer à l’heure au BDZ et que je suis juste dans les temps, cela tombe bien !

Mais au fait, MAIDAVALE, c’est quoi MAIDAVALE ? A part bien-sûr le nom d’un quartier du centre de Londres. Venues de Fårösund, une petite localité de 800 habitants se situant au nord de l’île de Gotland dans la mer Baltique, MAIDAVALE c’est quatre suédoises qui jouent dans un style musical qui s’étend du début des années 60’s à la fin des années 70’s. Mais le tout avec un son moderne du blues d’origine. J’ai hâte de voir ça !

Le temps de rentrer dans la salle, le constat est le suivant : il y a beaucoup de monde. C’est tout de même respirable ce qui est une bonne chose, contrairement à samedi dernier. Pas de première partie ce soir, ce qui permet de prendre le temps de papoter entre copains et copines. Ah, mais c’est bien beau de passer du temps à discuter, seulement nous encombrons le devant de la scène et nos copines suédoises ne peuvent pas y accéder. Oups, désolés.

MAIDAVALE @ le Brinc de Zinc – 16 février 2018

Passé ce petit inconvénient, les filles, humbles et discrètes au possible, s’installent sur le parterre du Brin de Zinc. Une grande batteuse brune qui va se cacher derrière ses fûts, une petite guitariste blonde, une grande bassiste rousse, toutes les couleurs de cheveux sont présentes. Tiens, ils n’ont pas de chanteuse ? Ah si, une brune (encore) de petite taille, cheveux de jais descendant au-dessus des épaules et habillée tout en noir qui se positionne dos au public. Je n’avais pas fait attention. Il faut préciser, qu’il y a peu de lumières ce soir. Alors, tout de noir vêtue et sans éclairage, difficile de la voir. Lol.

Les MAIDAVALE font leurs derniers réglages et c’est parti. Dès les premières notes de « Walk In Silence », la magie opère et nous voilà projetés corps et âme dans leur univers.

Le vrombissement de la guitare, tel un bourdon qui cherche à sortir d’une maison par une fenêtre fermée, la rythmique hypnotique basse/batterie combinées, tout cet enchevêtrement musical fait des malheurs. Je dodeline de la tête, je sens un gros trip me prendre au cerveau, la fumée qui sort de la machine à fog me fait partir dans des contrées lointaines…

Wahou, j’ai l’impression d’être à Woodstock en plein mois d’août 1969. Et c’est Janis JOPLIN qui joue sur scène. Génial ! Bon, j’étais beaucoup trop jeune pour être sur place, du coup la réalité me fait redescendre sur terre, et je me réveille devant nos suédoises qui jouent devant moi. Remarque, c’est franchement excellent !

MATILDA ROTH, chanteuse aux pieds nus, habillée tel une sorcière toute droit sortie d’un conte de Grimm, nous prend totalement au dépourvu. Elle vit ses paroles et danse pendant qu’elle ne chante pas, des chorégraphies dignes des années 60. Lorsqu’elle ne hurle pas des cris stridents loin de son micro. C’est complètement démentiel ! Elle a une voix d’une justesse insolente.

Le seul problème, c’est que vue la bougeotte dont elle fait preuve, il est difficile de faire une bonne photo. Lol. En plus, la machine à fog qui m’a fait délirer tout à l’heure, refait son apparition. Cela renforce le côté immatériel des morceaux mais nous empêche d’admirer correctement la prestation des musiciennes. Note pour moi-même : OK, il faudra que j’examine ce qui sort de cette machine. Mdr.

Le groupe capture rapidement son public avec son ambiance lourde et psychédélique pendant que les rythmiques roboratives de la première partie du set – légèrement déstabilisante mais convenant parfaitement au style pratiqué par ces quatre musiciennes – déboîte un public qui reste béat d’admiration. Par certains moments, le groupe me fait penser à LED ZEPPELIN. Au féminin, bien-sûr ! La solide section rythmique composée de la belle rousse, LINN JOHANNESSON à la basse, et de la non moins élégante JOHANNA  HANSSON derrière sa batterie, laisse beaucoup de place à la remarquable SOFIA STRÖM et sa guitare teintée blues.

L’ajout du chant puissant et charismatique de MATILDA, ses danses, ce son hypnotique et psychédélique, font de MAIDAVALE un groupe détonnant. On en prend plein les yeux et les oreilles.

SOFIA nous hypnotise avec ses riffs tout droit sortis de nulle part, jouant régulièrement de ses pédales de distorsions comme un gamin avec son nouveau jouet. Elle impressionne autant que MATILDA qui nous embarque avec sa voix teintée de spleen, ses envolées agressives et ses danses dans la plus pure tradition de la scène rock beatnik. Quand je vous disais que j’étais parti à Woodstock ! La frappe puissante de JOHANNA remue plus d’un quidam. LINN, très discrète sur le côté droit de la scène, fait sortir des infrasons de sa basse sous les coups répétés de JOHANNA.

Le souffle et l’énergie des suédoises ne se perd à aucun moment. Le groupe maîtrise parfaitement le style malgré une timidité éthérée apparente. MATILDA alterne parfois entre le micro, les maracas et les périodes de transe lors des phases instrumentales. Tout le monde semble heureux et content de leur prestation.. Bref, le quatuor suédois envoûte toute la salle !

Les MAIDAVALE quittent la scène mais, comme tout le Brin de Zinc en veut encore, elles remontent sur les planches pour nous jouer un dernier titre non noté sur la set list : « The Greatest Story Ever Told ». Ce morceau vous prend aux tripes et ne vous lâche plus, comme quasiment tous les titres joués ce soir. Il n’y a pas de gros riffs qui tuent ou de shreddeur fou, mais du spleen qui vous remue les viscères et vous ramollit le cerveau. Trop fort ces filles !

La vague revival 70’s ne semble pas s’estomper avec nos nouvelles copines suédoises. Elles perpétuent le style comme il se doit et enchaîneront probablement dates, tournées et bonnes impressions pour les aficionados du style.

Merci au Brin de Zinc et sa programmation toujours variée qui nous fait découvrir des groupes dont nous aurions à peine soupçonner l’existence.

MAIDAVALE @ le Brinc de Zinc – 16 février 2018