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Commentaires fermés sur SAMTAR, The Bog of Cosmic Delusions
Chronique By TI RICKOU
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SAMTAR – The Bog of Cosmic Delusions
Label : autoproduit
Sortie : 11 avril 2025
Ce mois d’avril avait commencé doucement pour les sorties d’albums, mais depuis deux ou trois jours, le rythme des promos labels pour des albums qui m’intéressent s’est bigrement accéléré. Je croyais en avoir fini mais SAMTAR a débarqué avec son « The Bog of Cosmic Delusions ».
Attention spoiler : ce mec est carrément barge ! Déjà, il fait tout, tout seul : il compose, il joue, il chante et c’est du délire. On peut dire qu’il y a du physique dans sa musique mais pas que, on a de superbes mélodies, des morceaux très beaux de guitare et une voix puissante, chaude et envoûtante comme sur « All You ever Wantes » qui est magnifique.
Alors oui, la musique de SAMTAR nous sort de notre zone de confort. On a du mal à lui donner une étiquette. En plus, il nous envoie des morceaux de plus de 4 minutes d’où émane une atmosphère prenante et envoûtante.
Euh, comment chérie ? Non, ce n’est pas horrible mon truc zarbi ! Ah, tu t’en fiches parce que tu fonces direct à ton cours d’aqua-poney magique ? Grand bien te fasse. Bon, pour les autres que ma charmante épouse, ce « The Bog of Cosmic Delusions » est un album que je conseille aux fans de musique carrément barrée, un peu dans le style Devin TOWNSEND, Mike PATTON, etc. Allez, c’est 3 pics pour moi et en plus, j’adore la pochette.
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Commentaires fermés sur WARM UP HELLFEST 2025 au Fil
Vendredi 21 mars 2025 à St Etienne (42)
Ce soir, c’est direction Saint-Etienne et Le Fil, pour la soirée du Warm Up Hellfest ! Il y a 3 groupes annoncés : NOVELISTS, NERVOSA et ASHED WINTER. C’est donc une affiche placée sous le signe du Metalcore, du Thrash Metal et du Death Groove Metal à laquelle nous allons assister.
Report et Photos : SO-FI et LOLO SIXTY NINE
Je ne vous cache pas que j’ai dû pousser un peu le rédac’chef dans ses retranchements pour qu’il accepte qu’on fasse ce report car, comme tout le monde le sait, tout ça est trop violent pour lui et que ce n’est comme il le dit lui-même : « Pas sa pinte de houblon » ! Mais c’est la nôtre et, je vous le dis : ce soir, ça va chauffer !
On arrive aux alentours de 20:00 et je vois qu’il y a une très belle déco Hellfest sur la scène. On fait un tour et on voit que la tradition du Photomaton gratuit est toujours de rigueur. Ca c’est sympa ! La constatation suivante est que pour l’instant il y a du monde mais pas tant que ça. Ceci dit, il est encore un peu tôt pour les Stéphanois et je pense (avec raison) que les gens vont arriver un peu plus tard.
Il est 20:30 tapantes lorsque le premier groupe de la soirée monte sur scène. Ce sont les Roannais d’ASHED WINTER que j’ai déjà eu l’occasion de voir lors du Lion’s Metal fest l’an dernier. Mick CAESARE (DESTINITY, ex-NO RETURN) a produit leur premier EP et ils ont sorti un album nommé « Papa Legba » en 2024. Ils ont aussi fait un concert au Rock’ n’ Eat de Lyon en septembre 2024. Ils font dans le Tribal Death Groove Metal. On pourrait aussi dire, du Death récent. Comme je suis un petit malin, j’ai cherché un nom plus simple à leur attribuer mais finalement, je dois me résoudre à vous dire que ça colle bien parce qu’il y a un peu de tout ça dans leur musique. Ils ont leur style à eux et ça crève les yeux… enfin surtout les oreilles !
La chanteuse Marie “TAASTY ICETEA” a un putain de coffre. Elle growle grave pour un si petit bout de femme et sérieux, ça défonce ! Petit bémol : le son est moins bien réglé qu’au Lion’s Metal Fest et du coup, sa voix n’est pas vraiment mise en avant. D’habitude, je craque plutôt sur les musiciens mais là, les ASHED WINTER ont une chanteuse qui déchire !
En ce qui concerne les musiciens, ça joue. Ils nous balancent sans sourciller un bon vieux mélange de gros Metal qui brûle la tête et assurent avec une présence scénique plutôt pas mal. Pour ce qui est du côté Groove de leur style, il est emmené par Grégory BARBERO, leur bassiste. Une chose est sûre : le groupe est à fond dedans… Et ils ne lâchent rien !
ASHED WINTER au Fil
Le public s’est pas mal étoffé depuis le démarrage. Ce n’est pas un public « stoïque » et les Wall of Death et autres Circle Pit commencent. Ca booste d’autant plus que les ASHED WINTER ont l’air d’avoir pas mal d’amis dans la salle. Ca pogote à mort, on est direct dans l’ambiance Hellfest.
Le groupe quitte la scène après 45, 50 minutes de concert. C’est peut-être un groupe local mais il avait carrément sa place ici et il a laissé un bon souvenir.
On a droit à un petit entracte, le temps du changement de plateau. On en profite pour aller voir les copains au bar et on profite par la même occasion pour se rafraichir avec la fameuse Guinness pression du Fil.
21:25, NERVOSA attaque. Je connais un peu le groupe qui fait dans le Death, Thrash Metal. Plus souvent Thrash que Death, d’ailleurs. C’est un groupe originaire de Sao Paolo au Brésil mais en fait de brésilienne, il ne reste plus que la chanteuse-guitariste Prika AMARAL, membre fondateur et ex-guitariste du groupe. Du coup à la guitare soliste, ils ont pris une Grecque, Helena KOTINA et c’est aussi une Grecque, Hel PYRE qui assure la basse. Il n’y a que la batteuse, Gabriela ABUD, qui est Bulgare. J’apprends en discutant avec mon voisin que la chanteuse ne vit plus du tout au Brésil et qu’elle vit désormais en Grèce. Si le line up a changé, c’est toujours Prika la chef, c’est elle qui écrit et qui compose.
Du coup, je suis content car on est placés pile devant Helena. C’est une guitariste talentueuse. Elle a un super jeu et un super style. Elle enchaîne les riffs et les solos à grande vitesse et n’hésite pas à prendre la pose et à aller sur le devant de la scène. Elle me fait parfois penser dans son attitude à un Jeff LOOMIS de NEVERMORE.
La chanteuse n’est pas là pour rigoler, elle est rageuse et elle en impose. Perso, je n’aimerais pas qu’elle me crie dessus ! La guitare part en mélodie mais au niveau chant, c’est du Thrash en continu… même si ça tire quand même un peu sur le Death. Il n’y a pas un moment où ça redescend. C’est violent, ça c’est certain mais le problème c’est surtout que c’est un peu trop linéaire. Finalement, je m’attendais à mieux.
NERVOSA au Fil
La guitariste de NERVOSA apporte la touche de mélodie qui amène le côté intéressant de leur musique. La bassiste est, pour moi, trop en retrait surtout face à l’énergie des autres. Je pense qu’elle aurait plus sa place dans un groupe de Hard Rock que dans un groupe de Thrash. La batteuse, elle, est très bien.
Dans le public, ça ne se calme pas, Wall of Death, Circles Pits, Pogos, tout l’arsenal du parfait petit metalleux est sorti. Un agent de sécu essaye à un moment de calmer le truc mais un des gars du Hellfest lui dit : « Non, non, laissez. C’est bien ». Eh oui mon gars, c’est le Hellfest ! Ce soir, le public n’est pourtant pas forcément Metal et surtout, il n’est pas du tout représentatif de la scène locale habituelle. Bon, je croise quand même Julien TRUCHAN, le chanteur de BENIGHTED.
Après un entracte un poil plus long que le précédent, il est déjà l’heure pour le dernier groupe de monter sur scène. J’ai nommé : NOVELISTS. Ils officient dans le Metalcore, mais progressif s’il vous plait ! Le groupe date de 2013 et leur chanteuse actuelle, Camille CONTRERAS, n’est dans le groupe que depuis 2023. Les NOVELISTS font partie de l’affiche du Hellfest de cette année (tout comme NERVOSA).
L’arrivée du groupe est sympa. Ils ont le sourire et sont visiblement heureux d’être sur scène. On voit d’entrée qu’ils ont la niaque et ça me donne carrément envie d’écouter.
Le son est clean mais, dès le premier titre, je vois que même si c’est bien carré ce n’est pas vraiment mon truc.
Dès la fin de la 1ère chanson, Camille nous lance un : « Ca fait plaisir de vous voir, Saint-Etienne ! A Lyon, c’était bien mais il faudrait quand même que ce soit mieux, ici, à Saint-Etienne » ! Evidemment, ça chauffe direct le public qui est d’accord pour faire mieux que les Lyonnais. C’est même très vite parti. C’est chaud, les gens rigolent. L’ambiance restera d’ailleurs dans cette même lignée joyeuse et sympa jusqu’à la fin du show.
NOVELISTS au FilNOVELISTS au Fil
« Maintenant Saint-Etienne, vous allez faire un gros Wall of Death ! » Et c’est parti en pogo sauvage. On retrouve à nouveau l’ambiance Hellfest. Le show est sympa. La chanteuse, qui est vraiment dans son élément, joue avec la foule et prend le temps de parler entre chaque chanson avec le public. C’est vraiment un groupe qui se donne et qui a une énergie communicative sur scène.
Pour ma part, je suis mort. Je m’éloigne un peu du devant de la scène pour assister à la fin du show, d’autant plus que prendre des photos est devenu très difficile avec les mouvements de foule. Je vais rôder un peu du côté du merch’ et je suis déçu parce que cette année, ils ne donnent plus le programme du Hellfest. Et contrairement à d’habitude, s’il y a bien le merch’ Hellfest, il n’y a pas non plus les cadeaux habituels. C’est dommage parce que moi, j’aimais bien !
En tout cas, on a passé une bonne soirée bien énergisante et je sens que je vais bien dormir, moi !
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Commentaires fermés sur MORGLBL au Brin de Zinc
Vendredi 14 mars 2025 à Barberaz (73)
Je suis de retour au Brin de Zinc qui continue de fêter ses 20 ans. Ce soir, c’est MORGLBL qui est à l’honneur.
Pour la petite histoire, le groupe s’était déjà reformé de manière exceptionnelle pourles 18 ans (report ici) de ce lieu emblématique de la scène chambérienne (juste avant la création de THE PRIZE avec Maggy LUYTEN en fait). Et du coup, rebelote !
MORGLBL au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Comme on pouvait s’y attendre, la salle est pleine. En effet, pour ceux qui n’auraient jamais assisté à un concert de l’un des groupes de Christophe GODIN, deux choses sont sûres : on va se fendre la poire et on aura de la super bonne musique.
MORGLBL, c’est trois musiciens talentueux – Christophe GODIN à la guitare, Ivan ROUGNY à la basse et Aurélien OUZOULIAS à la batterie – qui ont unis leurs efforts, enfin plutôt leurs talents pour nous proposer du Metal Prog’ Jazz ou du progressif Jazz Metal Fusion, qu’importe le sens où vous tournicotez le truc.
MORGLBL au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Sur scène, le groupe fonctionne toujours dans la déconn’ avec Christophe et Yvan qui se vannent et qui se renvoient la balle en partie de ping-pong rapide. Je vous jure que c’est hilarant ! Les MORGLBL sont des bons vivants et ils le font savoir.
Musicalement, on passe du Metal puissant avec des riffs acérés aux morceaux plus jazzy et ce, sans transition. C’est technique mais ça groove, ça bouge et surtout, c’est bon !
Mais MORGLBL, c’est aussi le tricotage des mots avec des titres comme « Gnocchis on the Block » par lequel ils entament le set ou « Février Afghan » ou « Anarchytektür » et ses rythmiques plombées ou encore « Dark Vadim » quand on ne parle pas de « Cantal Goyave ». Si les jeux de mots sont sur scène, ils fusent également dans la salle à chaque annonce. C’est ainsi que dès le 3e titre, Christophe annonce la chanson « Döner d’Orgazm » et des voix (masculines, me semble-t-il) s’élèvent dans la salle pour dire : « Nous aussi ! ». Bien-sûr, tout le monde est hilare.
L’ambiance est vraiment sympa et détendue. On a un public bien hétéroclite dans les tranches d’âges. Il y a des rockers, des pas rockers mais tous sont là pour Christophe GODIN et sa bande. Une chose est sûre : personne n’est venu parce qu’il y avait de la lumière !
En tout cas, il y a de quoi car les gars sur scène sont des virtuoses. Aurélien, s’il est plus calme et en retrait que ses camarades de jeu, martèle ses fûts avec un doigté et une précision à rendre fou n’importe quel batteur. Ivan quant à lui exécute ses lignes de basse avec une finesse inégalée pendant que Christophe, en véritable guitar hero qu’il est, nous offre un numéro de virtuosité. « C’est presque de la haute voltige », me dit la personne à côté de moi. Et je suis bien d’accord, leur son est unique. MORGLBL casse les codes et semble se balancer de tout… pour notre plus grand plaisir. En plus ce soir, le son est bon et les lumières pas trop mal donc on profite à fond du festin musical auquel nous sommes conviés.
MORGLBL au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
A un moment, Christophe nous annonce que ce soir, c’est l’anniversaire d’Ivan ROUGNY mais, à vrai dire (pardon Monsieur GODIN, je suis petit, je suis tout petit), je ne sais pas si c’est du lard ou du cochon connaissant l’esprit particulièrement taquin du Monsieur. J’avoue avoir fouiné un peu sur internet mais ne pas en avoir trouvé la confirmation. Donc…
La salle est bien chaude et il fait grand soif. Le concert sera d’ailleurs arrêté de manière courte par deux fois pour le ravitaillement des musiciens. C’est que parler, ça dessèche !
Arrive le morceau « TreeBall ». C’est un genre d’easy listening (on n’est quand même pas dans de la musique d’ascenseur, m’enfin !) qui est un faux cover d’ »Hyghway to Hell » joué très jazzy. Les trois compères font reprendre le public en chœur, public qui ne demande d’ailleurs pas mieux !
MORGLBL au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
On dit que le temps passe vite quand on s’amuse et là c’est le cas. Encore deux ou trois titres, et le groupe met fin à son concert sous les ovations du public. Je n’ai pas vraiment regardé ma montre mais on doit être dans le 1h3/4 de show, c’est bon ça !
Je suis content de retrouver Christophe GODIN au stand merch’ puis ensuite au bar où il assure un relationship sans faille avec les fans. Moi, j’ai passé une super soirée. Vivement la re-re-formation de MORGLBL pour les 22 ans du BDZ !!!
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Commentaires fermés sur BLOODYWOOD, Nu Dehli
Chronique By TI RICKOU
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BLOODYWOOD – Nu Dehli
Label : Fearless Records
Sortie : 21 mars
Ce nom-là ne vous dit rien ? C’est vraiment dommage car BLOODYWOOD est un groupe de Metal indien (indien d’Inde, pas des cousins de Geronimo, bananes !). Et pourquoi c’est important ? Parce qu’ils font du Metal d’inspiration indienne. Je vais essayer d’être plus clair : c’est du Metal Moderne avec des instruments traditionnels.
BLOODYWOOD va te faire reculer tes limites et te sortir de ta zone de confort, surtout si tu n’es pas branché Metal Moderne car là, ça dépote grave sa mère-grand dans le Gange.
Alors oui c’est surprenant, mais putain c’est mega frais. Perso, j’adore… et pourtant il y a parfois un monsieur qui chante comme s’il était en colère. J’aime leur univers musical bien à eux, la fusion du traditionnel et du Metal Moderne. Ca matche grave et en plus, ça réveille sévère !
« Oui mes chéries, c’est vachement bien. Et euh, oui, moi j’aime ! Et non ma fille, ce n’est pas trop d’jeuns et violent pour moi ! Tu n’as pas des devoirs à faire, là ? Et du temps que tu y es, tu peux dire à ta mère de me le ramener dare dare mon BLOODYWOOD ?! ».
En plus, la pochette est terrible. J’adore ! Bon, vous vous en douterez, c’est 4 pics, forcément. Euh, pourquoi est-ce que j’ai envie de manger indien tout à coup en regardant « Coup de foudre à Bollywood », moi ?!
P.S. : il y a quand même un gros défaut à ce « Nu Dehli », 8 titres c’est trop court.
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Commentaires fermés sur BARN HOOKER, FAITH IN AGONY et BAD TRIPES au Brin de Zinc
Samedi 1er mars 2025 à Barberaz (73)
Ce soir, c’est de nouveau en direction de Barberaz que je m’apprête à aller en concert et plus précisément au Brin de Zinc qui fête cette année ses vingt ans ! Bel anniversaire donc à cette véritable institution pour les concerts dans le coin.
THOMAS FILACHET, qui a repris la gérance en 2015, a réussi à faire de cette salle un vrai lieu de pèlerinage pour les amateurs de concerts intimistes et non moins riches en musique sophistiquée.
En compagnie de mon acolyte, ami et photographe Metalfreak, nous voici donc au devant d’une affiche qui a la particularité d’accueillir des groupes qui ont tous des frontwomen. Et question qualité, ces dernières n’en manquent pas d’un point de vue musical, mais chacune à sa manière.
La question du chant féminin dans le Metal a toujours été un point tortueux pour moi car, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi, j’ai naturellement du mal avec le chant féminin. Ce n’est absolument pas une question de misogynie, je précise ! C’est purement du ressenti d’écoute. Je trouve la tessiture vocale féminine, en terme de chant saturé, pas toujours à ma convenance. Je ne parle même pas du procédé qui consiste à entendre la même voix chez plusieurs chanteuses, car en chant saturé, c’est encore pire (chez les hommes aussi d’ailleurs). Simplement, j’ai du mal, voilà. Cela n’enlève rien au fait que certaines chanteuses ont quelque chose en plus dans la manière de chanter ou, sur scène, dans la manière de se mouvoir et d’occuper l’espace qui me met instantanément d’accord. Je le répète, la musique Metal ou Rock est d’abord et avant tout du théâtre. Le charisme, la posture, ce qui est raconté dans le langage non-verbal est prépondérant.
Voilà pourquoi l’affiche de ce soir me sied beaucoup. Les trois groupes ont chacun une chanteuse qui assure totalement, autant vocalement que théâtralement. Trois groupes sur lesquels j’en connais deux, un déjà vu en concert il y a quelques années, et un que je connais par le biais de la chronique et qui m’a occasionné un vrai coup de cœur artistique. Il s’agit donc de couvrir le concert qui réunit, en ce 01 mars de l’an 2025, dans l’ordre (du moins le croyait-on) BAD TRIPES, BARN HOOKER et FAITH IN AGONY !
BAD TRIPES est le groupe qui m’avait offert un véritable coup de foudre. Ayant chroniqué l’album « Les contes de la Tripe », je n’ai jamais cessé de suivre et d’écouter la musique bien Shock Rock des Marseillais. J’adore le côté grandiloquent, burlesque et presque circassien, sinon fantasque et horrifique, de la musique de BAD TRIPES.
Là où l’excitation est à son comble réside pour moi dans les nombreux compliments que l’on m’avait fait des performances live du groupe, qui met un point d’honneur à soigner sa scénographie en y mettant du sien. Sa frontwoman en particulier, HIKIKO MORI, est connue et reconnue pour son caractère bien histrionique (sans que ce soit péjoratif) devant son public. Franchement, j’ai hâte de les voir.
Concernant BARN HOOKER, c’est la parfaite inconnue pour moi et comme je n’écoute jamais un groupe que je ne connais pas avant un concert, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un projet monté par JOEY, membre d’OPIUM DU PEUPLE en tant que danseuse.
Le groupe oscille manifestement entre le Stoner, le Blues et le Metal. Je suis très curieux, comme toujours, d’aller à la rencontre du groupe qui nous vient, je crois, de Lyon. Mais à vérifier !
Enfin, tout Grenoblois avide de concerts ne peut pas ne pas connaître FAITH IN AGONY. Existant depuis 2016, nos amis isérois sont menés au chant par MADIE, ancienne de NIGHTMARE, pour laquelle Metalfreak et moi entretenons une amitié certaine et un profond respect pour le parcours musical. Il est temps donc de laisser place aux festivités !
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BARN HOOKER au Brin de Zinc
Première surprise, et non des moindres, c’est BARN HOOKER qui ouvre le bal. La stupeur est totale d’autant que j’ai annoncé le running order à des spectateurs en annonçant BAD TRIPES. Bon… Admettons qu’il y ait eu des arrangements de dernière minute. Cela arrive.
BARN HOOKER s’offre à nous et c’est le moins qu’on puisse dire quand on découvre le charisme et la performance scénique de leur leader féminin Joey. Elle entre en scène en personnage de cabaret, provocatrice au possible, dans une tenue plutôt légère.
BARN HOOKER au Brin de Zinc
La musique est résolument Rock, avec effectivement de bonnes teintures de Stoner et un soupçon d’énergie qui évoque le Rockanglais agressif. Je suis étonné de l’attitude un peu en retrait des instrumentistes, même s’il est vrai que la chanteuse prend l’auditoire sous ses apparats. On sent que les musiciens ont un petit peu de mal à se dérider. Mais rien d’extraordinaire, la musique fonctionne très bien et le public ne donne pas sa part aux lions en invectives et en acclamations.
J’apprécie les groupes comme BARN HOOKER qui mettent en scène leur musique avec autant de sobriété visuelle, puisque tout repose sur le jeu de scène, le regard, les postures, etc. Parce que musicalement parlant, même si les compositions sont solides et jouées avec beaucoup de talent, on est d’accord pour dire qu’elle n’est pas non plus ultra originale. Elle fonctionne parce que cette musique Rock fonctionne naturellement, quoi. Quand on écoute cette musique, et que l’on a cette sensibilité aux distorsions de guitares et à l’énergie que cela nous procure, on sait que l’on va aimer.
BARN HOOKER au Brin de Zinc
Dans ce cas de figure, tout repose sur ce qu’une formation comme BARN HOOKER va proposer d’original, et le résultat est que visuellement parlant, mettre en scène ce caractère provocateur et charmeur que JOEY maîtrise manifestement très bien, est l’élément fondateur pour que la prestation nous plaise. Belle prestation, convaincante et efficace ! Si BARN HOOKER avait une place de choix en débutant la soirée, leur show aurait été plus pertinent en deuxième place mais bon j’y reviendrai.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Deuxième surprise de la soirée – preuve en est que le running order a été particulièrement chamboulé – FAITH IN AGONY, annoncé comme fer de lance de la soirée, passe en deuxième ! Alors là, j’avoue ne pas comprendre… Jusqu’à ce qu’on m’explique que les musiciens ont tous ou presque la crève, et qu’il en irait de leur capacité à assurer un concert en fin de soirée. Là, je comprends mieux.
Au final, la formation grenobloise emmenée par sa frontwoman MADIE nous offre un concert vraiment digne d’être en haut de l’affiche de ce soir. Un concert qui nous conduit vers une énergie sans faille, subtil maillon manquant entre le Rock et le Metal, tant la puissance est de mise. Les musiciens sont dans leurs rôles, nous gratifiant d’une scénographie travaillée et presque professionnelle où chacun connait sa partition et sa posture sur le bout des doigts. MADIE prend bien évidemment, une grosse part de l’attention de l’assistance de par son charisme et son énergie communicative qui depuis toutes ces années ont forgé sa réputation sur scène.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Mon dernier contact avec FAITH IN AGONY remonte à 2019 au Matheysin Rock. C’est vous dire que cela fait une paire ! Et pourtant, je me sens comme si j’avais toujours suivi le groupe, comme si j’avais assisté à son ascension grandissante mais qui, à mon sens, mériterait largement plus au regard de la prestation de haute volée de ce soir.
Le public ne fait pas fait défaut à ces chouchous du soir ! Actif et toujours aussi répondant aux discours tantôt sérieux, tantôt empruntés d’une certaine complicité avec MADIE, la salle n’a pourtant pas été aussi active que je l’espérais. Mais est-ce le côté hypnotisant de FAITH IN AGONY qui sait allier l’énergie avec une forme d’aura ? Je ne le sais pas vraiment. Il est vrai qu’il est difficile de se laisser totalement porter par la musique quand on a des musiciens aussi actifs et aussi propres.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Bref ! Vous l’aurez compris, c’est un immense plaisir pour moi de revoir FAITH IN AGONY. Quelque part, je me promets de les voir plus souvent, d’une part car il faut soutenir notre scène mais surtout car j’espère les voir un jour beaucoup plus haut sur le piédestal qui devrait finalement être le leur. Ceci dit, je sens que leur prochain album va davantage propulser nos camarades grenoblois sur une dimension méritée. Enfin, en tout cas, je l’espère ! Superbe.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Etrangeté que je ne cesserais de répéter ce soir, BAD TRIPES arrive en dernier pour clôturer cette belle soirée plein d’amitié et de retrouvailles ! Mais cela va avoir des conséquences. Comme vous le savez, j’adore BAD TRIPES en studio, mais jamais l’occasion ne s’est présentée à moi de les voir en concert. Le problème quand on adore un groupe et qu’on loue le caractère grandiloquent de la musique qui est, il est vrai, une véritable bande-sonore burlesque et horrifique, c’est qu’on s’attend à une prestation idoine, une scénographie de fou !
Moi, je m’imaginais volontiers les Marseillais nous proposer un concert digne des cabarets d’horreur, avec un décorum florissant, des costumes dignes de ce nom, tout un apparat exagéré et hyperbolique, qui irait totalement de pair avec la musique. Un peu comme le fait LORDIsur certains concerts que j’ai vus.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Et évidemment, vous l’avez deviné, ce ne fut pas le cas. Enfin ! Si. Mais pas autant que je l’imaginais. HIKIKO MORI est bel et bien venue avec un costume bizarre – sorte de mélange entre un look visual key et un côté HARLEY QUINN – qui ne laisse pas de place à la délicatesse, mais pour les autres musiciens, c’est soit du réchauffé et du facile en terme de costumes, soit rien de dingue. Et le décor de scène est finalement sobre pour ne pas dire vide.
Du coup, j’ai une forme d’étonnement qui ne me lâche pas tout le long du concert. Je pense que, pour le coup, c’est totalement de ma faute. Je n’aurais jamais dû fantasmer de la part de BAD TRIPES une quelconque scénographie grandiose. A l’unanimité, tout le monde me disait que le groupe était absolument génial en concert. Je le confesse donc, pour ce point précis, c’est de ma faute si je suis un peu désappointé.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
En revanche, là où vraiment j’ai été déçu, c’est sur la prestation en général. Sur les morceaux en eux-mêmes, je n’ai vraiment rien à redire, les musiciens étaient très bons en dehors des quelques pains habituels qu’on ne relève même plus parce que cela arrive à tout le monde. Malgré l’absence de lumières dignes de ce nom et de décors, je me fait quand même bien plaisir. J’ai constaté que, si on ferme les yeux, les pistes fonctionnent effectivement très bien en live.
Mais bon. Je suis chanteur et je sais que derrière le talent de retranscription des pistes, il y a aussi et surtout le jeu de scène. Et c’est sur ce point précis que je ne comprends pas ce que je vois… Les musiciens sont, je trouve, un peu trop chacun dans leurs coins, avec finalement très peu de communion ou de symbiose. On a l’impression – et cela prévaut même pour HIKIKO MORI que pourtant j’aime beaucoup – que soit ils ne sont pas en condition totale pour jouer, soit ils s’ennuient. Je trouve HIKIKO MORI pas tellement dans son rôle de fille fofolle. Je la trouve éteinte sur une bonne moitié de set.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Et surtout, désolé par avance de ce que je vais dire, mais je ne trouve vraiment pas trouvée intéressante la présence de la deuxième chanteuse. D’abord parce que, comme je disais sur la posture globale, on ne la sent pas à l’aise du tout et pas du tout dans un rôle burlesque, y compris dans son costume avec cette robe noire qui, franchement, ne doit pas être confortable pour faire de la scène et n’a rien d’extraordinaire pour coller avec la musique. Et surtout je me demande si, indirectement, elle n’empêche pas HIKIKO MORI d’occuper tout l’espace comme elle sait si bien le faire, et donc ne coupe pas la chique au final. Moi, je le ressent comme cela, avec des pensées bien plus dures sur l’instant.
Tout cela fait que je suis déçu de la prestation. Je plaide honnêtement pour un coup de moins bien qui arrive à tout le monde tant je pense du bien du groupe ! Et c’est la raison pour laquelle je me promet de revenir les voir une prochaine fois. Je suis convaincu que ce sera mieux. Et si, éventuellement, ils pouvaient nous proposer une scénographie à la hauteur de leur musique qui est indéniablement une de mes préférées dans le registre Shock Rock, je pense qu’ils franchiraient un cap salutaire ! Voilà.
C’est sur ce constat mitigé que je quitte Barberaz pour rentrer dans mes pénates. C’était néanmoins une belle affiche, avec son lot de satisfaction et son lot de déception. J’en profite pour remercier comme toujours Thomas du Brin de Zinc pour sa confiance et tout ce qu’il fait pour la scène.