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Report by SEB 747 – Photos : STEVE *74

Ce soir, je pars chez nos voisins helvètes pour me rendre à l’Undertown de Meyrin. Pour aller voir qui, vous demandez-vous ? Eh bien, le groupe israélien ORPHANED LAND vient déposer ses flight cases en Romandie. Mais, leur folk metal oriental n’est-il pas influencé par du death métal… ce qui n’est pas forcément ta tasse de thé ?! Oui mais voilà, leur thé est devenu depuis quelques années de la verveine et moi, le style me plait bien.

Mon copain de concerts Steve*74, votre serviteur et deux potes, histoire de remplir la voiture et de faire la fête, partons sereins. Inutile de se mettre la cervelle à l’envers, la route nous la connaissons par coeur et nous pouvons la faire les yeux fermés. Euh, pas trop tout de même ! Ce serait bête de se foutre en l’air avant d’arriver au concert.

L’avantage indéniable de l’Undertown, c’est que pour se garer c’est les doigts dans le nez. Les places, il y en a à foison grâce au grand parking situé juste à côté. Après avoir rempli les formalités d’entrée, nous descendons dans l’antre de Meyrin et découvrons quelques copains venus de loin faire la java comme nous.

C’est le groupe SYSTEMHOUSE 33 venu de Mumbai en Inde qui ouvre les hostilités. Le batteur, quant à lui – a l’air d’avoir des origines nettement plus asiatiques que ses compères. L’originalité du groupe, c’est qu’il est le premier à faire du métal dans son pays. Métal certes, mais tendance death.

Accrochez-vous à votre ceinture, le groupe lâche les chevaux ! Il n’y a rien à dire, ces mecs savent jouer, même si j’ai l’impression qu’ils cherchent plus à arracher les montagnes d’à côté ! C’est sûr que l’attitude zen ne fait pas partie de leur répertoire. Le chanteur nous demande si nous passons un bon moment et la foule répond par l’affirmative. Euh… nous, pas trop.

Bon, les growls ça va un moment et ma résistance à des limites que j’atteins assez vite. Je rejoins donc rapidement le bar, histoire de pouvoir continuer d’apprécier de loin. Vous avez deviné que je n’écoute pas ça tous les matins au petit-déjeuner ? J’aimerais bien vous y voir vous, amis lecteurs ! Alors oui, ça s’écoute… mais de loin. Voire même de très très loin.

Remarquez, ça partait plutôt bien avec le chanteur qui arborait un T-shirt PORTNOY, SHEEHAN, MAC ALPINE, SHERINIAN. Cependant, j’aurais dû me méfier, le bassiste en portait un de MESHUGGAH. En tout cas, ça déménage les meubles de ta grand-mère en moins de cinq minutes chrono, c’est une certitude !

Enfin, les hostilités cessent et nous en profitons pour discuter avec les copains des prochains concerts à venir.

Tiens, il y a comme une étrange odeur tout d’un coup ? Ce sont les SUBTERRANEAN MASQUERADE qui s’installent sur les planches. Le chanteur DAVIDAVI DOLEV, surnommé VIDI, fait brûler un bâton d’encens. L’atmosphère dans l’Undertown est d’un seul coup plus enchanteresse. Mdr.

Les lumières à peine allumées, nous découvrons un groupe solide sur ses appuis. La musique qui retentit dans l’Undertown est superbe et les musiciens ont l’air ultra-motivés.

Mais qu’est-ce que c’est que ces types ?!!! VIDI, est un incroyable frontman. Il ne s’arrête jamais. La scène est son terrain de jeu – et pas que là d’ailleurs, comme je le constaterai un peu plus tard. OMER FISHBEIN saute  partout comme un jeune cabri et tourne sur lui-même, guitare à la main. Il est aussi impressionnant que VIDI, voire même plus. TOMER PINK, le guitariste fondateur du groupe, qui joue en sarouel, est à l’aise lui-aussi sur les planches, il n’arrête pas de virevolter et de sauter sur lui-même. SHAI YALLIN, derrière son clavier, enveloppe la musique du groupe de ses superbes nappes. GOLAN FARHI, le bassiste n’hésite pas à prendre les devants sous les frappes sourdes et impressionnantes de précision de JONATHAN AMAR, le batteur. Celui-ci ne paye pas de mine, mais qu’est-ce qu’il m’épate ! Il ne ressemble en rien aux cogneurs de ce style de musique, à savoir : ce n’est pas un copain d’Arnold SCHWARZENEGGER – c’est même plutôt le contraire – mais il est super efficace !

La musique des israéliens de SUBTERRANEAN MASQUERADE est un savant mélange de métal prog’ avec une dose de jazz… avec une grande utilisation de voix gutturales. Ce qui est surprenant dans ce groupe, au-delà de ses musiciens survoltés, c’est qu’on n’est pas trop dérangé par les growls. Même s’ils ont une place prépondérante dans les titres joués ce soir, ils ne sont pas très longs et ils sont compensés par la sublime voix claire du chanteur.

VIDI demande à l’Undertown de se partager en deux. « Ceci n’est pas un wall of death » nous prévient-t-il. « Je partage la salle et j’arrive ! ». Le voilà qui descend de la scène, courant comme un fou furieux dans une foule partagée en deux, pour faire chanter le public de droite et de gauche en alternance. Puis c’est un OMER toujours autant virevoltant qui descend avec lui jouer au plus près des spectateurs.

Quelle ambiance ! Quelle puissance de feu ! Ils surprennent – en bien – un Undertown à peine remis du groupe précédent.

VIDI n’en a pas fini avec nous. Il décide encore une fois de sortir de scène et, en véritable acrobate, il grimpe sur les murs adjacents pour faire chanter le public accoudé au bar.

C’est bientôt le dernier morceau et le groupe décide de faire monter le public sur scène pour partager la fête avec eux. Me voilà aussi embarqué sur les planches. Trop cool ! Une fois le titre terminé, ils prennent la
désormais traditionnelle photo avec le public, en n’omettant pas ceux qui sont
montés sur les planches avec eux. Des mecs hyper sympas quand même. A mon corps défendant, je dois l’avouer, j’ai apprécié la prestation du groupe. Superbe découverte.

Il y a quelques années, pour moi, ORPHANED LAND ce n’était pas de la musique que j’étais susceptible d’écouter. Puis, grâce au bouche à oreille, j’ai jeté un œil sur une vidéo et j’ai de suite adhéré. Pour finir, ce n’était pas si bourrin que ce à quoi je m’étais attendu. Du coup, ce soir, je suis trop content d’être là. Je voulais vraiment les voir en live pour confirmer sur une scène mes à priori favorables.

D’entrée de scène, le groupe attaque avec l’une des pépites de leur dernier album, à savoir “The Cave”. Musicalement c’est vraiment superbe. KOBI FARHI, le chanteur depuis l’origine, possède une belle voix. Il est moins guttural que VIDI, même si certains titres en comportent – “Like Orpheus” par exemple – et plus dans la retenue. URI ZELCHA et sa basse, lui aussi présent depuis vingt-huit ans, font des malheurs sous les frappes mortelles de MATAN SHMUELY. Les guitaristes CHEN BALBUS et IDAN AMSALEM, le remplaçant de YOSSI SASSI, qui ont des airs de ressemblance étrange, font crier leurs instruments.

Un problème de son vient perturber le groupe à la fin du premier morceau. « On dirait du pop-corn rigole IDN.” KOBI lui, semble un peu énervé, mais heureusement, l’ennui technique est vite maîtrisé et le groupe repart comme s’il ne s’était rien passé.

URI headbangue à s’en décrocher la nuque et n’hésite pas à faire le show. CHEN et IDAN, traversent la scène de long en large, en s’échangeant régulièrement leurs places. Du coup, que ce soit à droite ou à gauche, le public peut bien les voir.

La claviériste, dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom, descend de son estrade pour jouer auprès de KOBI et des guitaristes. L’ambiance qui règne au sein du groupe semble être au beau fixe. Les quarantenaires que sont KOBI et URI, semblent reprendre du poil de la bête, grâce notamment à leurs jeunes et fougueux guitaristes.

ORPHANED LAND est très spirituel. Que ce soit avec “All Is One”, morceau au côté lyrique et arabisant, “Brother” le rassembleur, ou bien “Chains Fall To Gravity” nous sommes emmenés dans un long voyage du côté des collines de Judée ou du désert de Néguev. Le groupe tente d’unifier tout le monde en lui montrant sa lumière. Ce qu’il réussit relativement bien, le public reprenant les chœurs à l’unisson.

ORPHANED LAND @ l’Undertown de Meyrin (ch)

Il est temps pour le groupe d’achever ses fans et de les faire basculer vers l’extase avec ses deux titres phares de l’album de 2010 “The Never Ending Way of Orwarrior”. Puis c’est au tour de “Sapari” avec son couplet en hébreu et “In Thy Never Ending Way” qui vous transporte dans de lointaines contrées avec ses “nah nah naaaaahhhh, nah nah naaaaaahhh…”, ses solos de guitares monstrueux et ses légers growls. C’est sur ce dernier titre que les israéliens quittent la scène, laissant le public baigner dans une liesse populaire évidente.

Ils reviennent assez vite sous les cris de l’Undertown nous jouer un dernier morceau. Comme tout rituel qui se respecte, KOBI demande à la foule de s’exprimer, de vive voix ou physiquement, lors de “Norra El Norra (Entering The Ark)” avec son magnifique “Everybody JUMP” ! Euh… il aurait pu s’abstenir sur ce coup-là, la foule, très calme jusqu’à présent s’excite et les pois sauteurs commencent à faire leurs affaires ! Heureusement que nous en sommes au dernier titre.

“Ornaments of Gold” fait guise d’outro, et l’auditoire suit en cadence les mouvements de bras de KOBI, pour ces derniers moments de communion.

Le groupe est beaucoup moins mobile que le groupe précédent et, du coup, je reste un peu sur ma faim. Il faut dire, que les SUBTERRANEAN MASQUERADE ont mis la barre très haut, visuellement parlant. Et puis, avec ORPHANED LAND, nous sommes plus dans la spiritualité, moins dans le démonstratif. Peut-être un peu trop à mon humble avis, mais cela ne m’a pas empêché d’apprécier à sa juste valeur la prestation de nos copains venus d’Israël.

Si je devais faire le bilan de ce concert, je dirais que SYSTEMHOUSE 33, ce n’est décidément pas pour moi. SUBTERRANEAN MASQUERADE m’a agréablement surpris. Quel chanteur ! ORPHANED LAND a superbement joué mais a été, je pense, battu par leurs homologues.

Un grand merci à la production de l’Undertown pour cette belle soirée, nous attendons la prochaine avec impatience !!