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« Hey Steve ! L’Australie à accouchée d’un nouveau rejeton nommé PALACE OF THE KING, et ils sont en concert au Bouffon de la Taverne à Genève, ce soir. Comment ça, tu ne connais pas ? C’est du hard blues tendance country sous stéroïdes. Et en plus, dans deux jours, ils seront en en première partie d’AIRBOURNE à Lyon ».

Voici retransmise à peu près la causerie que j’ai tenu à mon ami Steve 74* afin qu’il m’accompagne à ce concert. Et puis, à tort ou à raison, comme Steve me fait souvent confiance en ce qui concerne les groupes qu’il ne connait pas, je me devais de le lui proposer.
Ayant déjà vu AIRBOURNE récemment dans cette même ville, j’ai donc préféré faire un peu moins de kilomètres, et en plus bénéficier d’une set-list plus longue.

C’est donc les yeux fermés que nous nous rendons chez nos proches voisins helvètes. Euh pas tant fermés que ça, faut quand même qu’on regarde la route, lol !

Comme toujours en Suisse, vous trouvez des salles de concerts dans des endroits complètement improbables. Ce soir, l’exception ne fait pas la règle. C’est dans un bar de quartier de Genève que se trouve le Bouffon de la Taverne, juste à côté d’un casino théâtre réputé.

Le concert commençant à 22h, heure tardive s’il en est, il n’y a pas de première partie. Mais, prudent, nous ne retardons pas notre départ, étant donné que trouver de la place en plein centre-ville le soir tient du miracle. Nous arrivons largement en avance, et ça c’est cool. Mais évidemment, arrivés sur place, nous sommes obligés de nous garer assez loin du lieu. Et en plus, le temps est contre nous, il fait un froid sibérien et un brouillard londonien. Alors, bravant les intempéries, nous marchons seuls dans le froid à la recherche du lieu annoncé.

Enfin, nous nous réfugions dans le bar où une chaleur constante et bienvenue est fortement agréable. Ouah, nous sommes tellement en avance, qu’il n’y a quasiment pas âme qui vive. Euh… on est sûr que c’est là où bien ? Oui, une ardoise située à l’entrée, indique « Concert ce soir – PALACE OF THE KING – rock ‘n’ roll Australien ». Ouf, nous ne nous sommes pas congelés pour rien, il y a bien un concert ! 

Depuis le mois de novembre, nos amis les Kangourous sont déterminés à aller faire rocker l’Europe entière, en vue de faire la promotion de leur dernier LP « Valles Marineris », sorti en juillet dernier. Pour des bushmen, ce n’est pas vraiment la meilleure des saisons qui soit, le froid n’étant pas forcément leur période préférée… Et d’autant plus que, dès leur arrivée en Espagne le premier jour, ils se sont fait cambrioler leur van. Mais ce n’est pas un petit temps frisquet et des abrutis qui les ont arrêtés. Ils sont venus pour jouer et la tournée a continué. C’est donc en Suisse que les australiens ont décidé de poser leurs valises avant d’aller faire headbanguer les lyonnais.

Bon, il est l’heure et chez nos copains helvétiques, il ne faut pas s’amuser avec ça. Le temps d’un coup de tampon qui fait la taille du poignet et nous descendons dans la salle, qui se situe au sous-sol. Remaniée de fond en comble, elle est super chouette, mais la scène très petite. Il ne faut pas être trop grand pour s’installer, la hauteur du plafond n’étant pas très haute. Et puis pour les photos cela va être coton avec des lumières en façade !

Est-ce dû à l’horaire tardif ou le froid aurait-t-il eu raison des genevois ? Toujours est-t’il que malgré les 7 Francs suisses, la foule ne s’est pas déplacée en nombre. Ceci étant dit, la salle ne peut pas accueillir la ville toute entière, non plus. 

Les habitants de l’État de Victoria s’installent sur scène en n’oubliant pas de baisser la tête pour ne pas se cogner. Ce serait ballot d’entamer le set par un accident de travail, non ?! La musique retentit et leur énergie étant élevée, ils animent rapidement le Bouffon. Pas de doute, ils veulent en découdre !  

Leigh MADEN et Matt HARRISON, les guitaristes, sont installés chacun dans un angle. Faute d’espace, la batterie est surélevée dans un renfoncement et le clavier planqué en fond de scène. Vous vous doutez bien, qu’étant donné la place qui leur est allouée, pour les six musiciens de PALACE OF THE KING, bouger sur les planches, relève de la gageure. Mais ils n’en ont cure, ils sont ici pour nous réchauffer et nous le montrent bien.

Après l’entame de « Let the Blood Run Free », Tim HENWOOD le blondinet chanteur, qui ferait s’évanouir n’importe quelle adolescente rien qu’avec un sourire, nous accueille par un chaleureux « Good Evening ! Geneva ! ». Les Australiens jouent pour la première fois en Suisse et sont content d’être présents ce soir. Le sextet fait flamber ses riffs et abat des lignes de basse.

Le claviériste, Sean JOHNSTON, caché dans un coin, headbangue comme un damné. Ses cheveux pendent sur son visage alors qu’il est accroupi sur ses touches. Malheureusement, on n’entend quasiment que lui, ce qui est ennuyeux puisqu’il mange les sonorités des guitares. Son instrument est martyrisé dans tous les sens.

Sans compter que Travis DRAGANI, le batteur, avec ses airs de Sébastien CHABAL cheveux et barbe longue de jais, carrure de rugbyman, frappe comme une mule sur ses fûts avec une précision ahurissante. Comme quoi, même les rugbymen sont capables de jouer de la batterie ! D’ailleurs, si vous voulez soutenir mon mouvement contre les instruments martyrisés, n’hésitez pas à prendre contact avec W.T.R. qui transmettra !!

Andrew GILPIN le bassiste d’origine n’est, à priori, pas du voyage et est remplacé par un jeune aussi fou que lui. La set-list est remplie, nous allons avoir droit à pas loin de treize titres tirés de leurs deux albums et même de leur premier EP. D’une efficacité rare, entre hard blues fortement enraciné dans le bush australien et groovy totalement décomplexé, les PALACE OF THE KING, nous montrent la voie. Leur musique, si elle n’est pas toujours très originale, est en revanche diablement efficace et imprégnée de blues arrogant et de riffs heavy psychédéliques dignes des 70’s. C’est le rock and roll comme il se doit.

Leigh et Matt enchaînent les riffs sous les plaintes de Tim. D’ailleurs, il ne me lâche pas du regard en me pointant régulièrement du doigt. « Je vous assure, Monsieur le Juge, je suis innocent ». Il faut dire aussi que je suis quasiment le seul à prendre des photos, alors…

Les titres tels que « Another Thing Coming » (non, non, pas le tire de JUDAS PRIEST), ou alors « White Bird (Bring Your Armies Against Me) » sont joués à la perfection avant un « Down the Valley » qui déchire. Le public présent apprécie l’ambiance feutrée qui règne au Bouffon. « Vous allez bien ? » nous demande Travis en Français ? « It’s good to be here in Switzerland ! »

Après nous avoir amener à hurler, et avoir fait un pacte avec le diable, « Bring It On, Howlin’ et Deal with the Devil », les morceaux s’enchaînent vite.

Tiens, c’est étrange, je sens mon sang qui est en train d’affluer dans mes veines. Mais oui, bien sûr, c’est « We are the Vampires » qui nous est interprété ! Ce morceau, qui monte dans notre cerveau, est génial !! On a l’impression qu’ils vont venir se jeter sur nous pour boire notre sang.

Et nous voilà déjà à la fin. Mais les voici de retour avec notre copain bassiste qui se la joue solo. L’important pour un musicien qui fait des solos n’est pas le nombre de pédales qu’il a aux pieds, mais bien ce qu’il a à raconter. Et quelle histoire il nous raconte en tricotant des rythmiques complexes et très bluesy ! Sacré solo de basse et c’est sûrement pour cela que Tim nous amène à prendre des médicaments sur le dernier titre du set. « Take your Medecine », tiré de « White Bird / Burn the Sky » clôt ce chapitre australien.

C’est fou ce que la scène m’a semblé plus grande, tellement nos chers amis de Melbourne ont joué fiévreusement. Quelle claque nous avons pris ce soir ! Les aussies ont réchauffé les spectateurs de ce soir et, au cas où vous ne l’ayez pas compris, j’ai adoré ! 

Report by Seb 747