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GUITARE EN SCENE 2021

Report by SEB 747

Ce soir, mon cœur balance. Sois je vais au Festival Rock d’Arare voir, ou plutôt revoir, plusieurs groupes Suisse et Français, soit je vais au stade des Burgondes à Saint-Julien en Genevois. Si vous vous en souvenez, je vous en ai parlé lors de mon report sur SHAKRA. Quoi ? Vous ne l’avez pas encore lu ? Rendez-vous vite sur les reports pour le lire, vous n’avez aucune excuse. Lol !

Comme Saint-Julien c’est plus près pour moi, je me décide pour Guitare en Scène. Normalement, chaque année, le festival invite du beau monde. Seulement, comme vous le savez certainement, cette fois-ci tout comme l’an passé, le festival n’a pu avoir lieu. Du coup, les grosses pointures prévues sont reprogrammées l’an prochain. Pour compenser cette absence, le festival nous a concocté deux soirées exceptionnelles et, tenez-vous bien,  entièrement gratuites !

La première soirée étant plus blues et rock et moins hard (encore que), je fais l’impasse pour me concentrer sur la deuxième, et notamment sur ce GES All Stars qui s’annonce monstrueux. Nous n’y trouvons pas moins que des supers musiciens : RONNIE ROMERO (RAINBOW, MICHAEL SCHENKER FEST, CORELEONI et VANDENBERG) et DINO JELUSIC (TRANSIBERIAN ORCHESTRA LIVE, DIRTY SHIRLEY avec GEORGE LYNCH, WHITESNAKE backing vocal, ex-ANIMAL DRIVE) pour les chanteurs et JOHN NORUM (EUROPE) et GUS G. (ex-OZZY OSBOURNE, FIREWIND) pour les gratteux.

Mon copain Steve*74 étant de la partie, nous partons, une fois de plus, ensemble pour Saint-Julien. Arrivés de bonne heure, nous prenons le temps de parler un peu avec les copains présents. C’est toujours aussi cool de les revoir… Enfin, surtout ceux qui ont réussi à obtenir le précieux sésame quelques jours plutôt sur le net. Le site étant limité à 1500 personnes (au lieu de 5000 en temps normal) et les deux soirées étant totalement free, il ne fallait pas louper le coche.

Papiers présentés sagement (pass sanitaire et billet d’entrée) et nous voilà sur le site. C’est quand même étrange de refouler une terre qu’on n’a plus piétiné depuis une éternité. La faute à vous savez quoi. Pour les deux du fond qui viennent de se réveiller d’un sommeil éternel, il y a une pandémie qui a foutu le boxon pendant presque deux ans, je vous rappelle. Suivez un peu !

Enfin bref, passons. Il est temps d’aller découvrir ce que cet all stars band nous réserve.

Mais avant, il nous faut voir un groupe de néo-rockabilly britannique appelé RESTLESS. Le groupe, qui est déjà venu en 2015, officie depuis presque quarante ans, puisque leur premier album est sorti en 1982. Même si ce n’est pas trop notre tasse de thé (pour un anglais, avouez que c’est un comble) et que le style n’est pas forcément ce que nous sommes venus voir ce soir, il faut reconnaître que celui-ci n’en est pas très éloigné. Rappelons-nous, que si ce genre de musique n’avait pas existé, le métal ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Cependant, ce n’est que mon avis, et il vaut ce qu’il vaut bien entendu.

Une chose est sûre, ils savent mettre l’ambiance et ça fait un bien fou de se bouger le popotin dans tous les sens.

Les  classiques du rock et du blues sont interprétés par les Britanniques avec beaucoup de passion et de joie communicative. Tiens, il me semble reconnaître un morceau dans notre style. Renseignements pris auprès de mon encyclopédie humaine, j’ai nommé mon copain Steve*74, c’est « Radar Love » une reprise de GOLDEN EARRING que WHITE LION a popularisé sur son album « Big Game » sorti en 1989. Ca ne nous rajeunit pas. Lol.

On serait en droit de penser que nous avons affaire à un cover band, cependant le groupe nous joue aussi des morceaux qui lui sont propres. Sur leur dernier titre, le trio joue chacun à son tour un petit solo. Le contrebassiste voit son comparse poser sa guitare pour venir jouer avec lui sur son instrument et le batteur – un clone de CHARLIE WATTS (RIP) – sort de derrière ses fûts pour aller jouer devant. Ambiance fun.

Après deux rappels, « Rock n’Roll Dreams » et « Rockin’ on the Beach », amenés par leur impressionnant manager qui n’hésite pas à leur faire de la promo, le groupe quitte la scène. Non sans avoir remercié tout le staff de « Guitare on scène » et nous avoir invités à venir boire une bière avec eux.

Pendant que les musiciens et les roadies préparent les planches pour le groupe suivant, nous discutons avec les copains devant la scène, surtout ceux qui n’étaient pas au concert de SHAKRA au Festiverbant quelques semaines auparavant. Les Chambériens sont là, évidemment, les Hauts-Savoyards aussi, forcément, mais je croise aussi des copains Rochois, des Grenoblois, des Stéphanois, des Lyonnais, mais aussi des Mulhousiens. C’est cool qu’ils soient venus de si loin !  

Trêve de bavardage, la musique de fond s’éteint et c’est l’un des organisateurs de l’événement qui prend la parole. Il nous explique la chance inouïe que nous avons ce soir, étant donné que le groupe est éphémère et que nous ne serons sûrement plus à même de revoir un groupe comme celui-là.

Ce sont IVAN KELLER (ex-ANIMAL DRIVE), le guitariste, et LUKA BRODARIC’, le bassiste, qui foulent les planches en premier, suivi par MARIO LEPOGLAVEC qui s’installe derrière les fûts. Puis, comme une furie, débarque un DINO JELUSICK remonté comme jamais. Il m’impressionne dès le début par sa prestance.

Le premier titre joué ce soir, me semble être un titre d’ANIMAL DRIVE, l’ancien groupe de DINO et IVAN, ce que la setlist semblera me confirmer plus tard dans la soirée (le problème, c’est que je n’ai pas fait Champollion en première langue, et que déchiffrer leur setlist est un peu compliqué).

La foule, bien présente semble réserver un accueil mitigé au groupe, attendant sûrement avec impatience, les invités de ce soir. Moi, ayant écouté un peu le groupe, je rentre facilement dedans, même si j’ai du mal à reconnaître les musiciens. En cherchant un peu sur le net, j’apprendrais que la rythmique, basse/batterie, fait partie du nouveau groupe de DINO appelé tout simplement JELUSIC.

Après deux autres titres, dont un d’AD, voici le premier invité qui débarque ce soir. C’est le guitar hero GUS G. Le public est aux anges. Surtout que c’est un « Bark at the moon » d’OZZY OSBOURNE du feu de Dieu que le groupe interprète. Il est suivi d’un « I am fire » de FIREWIND sur lequel DINO, en véritable frontman, fait chanter le public et où le guitariste démontre tout son talent, n’hésitant pas à jouer derrière la tête. Ce qui m’impressionne surtout, c’est de voir à quel point ces musiciens s’entendent, alors qu’ils n’ont quasiment jamais joué ensemble. GUS va régulièrement vers IVAN, pendant que DINO harangue les fans ou se met à genoux pour chanter et que LUKA headbangue comme un fou sous les frappes puissantes de MARIO. Nous passons un super moment, et comme l’a dit plus tôt l’organisateur, inoubliable !

DINO introduit RONNIE ROMERO et s’éclipse de scène. Les premières notes d’un “Mr Crowley” font hurler de bonheur le public chauffé à blanc. Le chanteur est à fond et les musiciens lui donnent le change. GUS G et IVAN KELLER  s’entendent toujours aussi bien, LUKA quant-à lui est toujours en feu. Mais celui qui me séduit le plus sur ce titre, c’est bien RONNIE qui, avec sa voix rend le morceau plus sombre et inquiétant. Quel chanteur !

On continue sur un cover de BLACK SABBATH avec un petit « War pigs » complètement habité qui semble avoir envahi le corps de notre ami Chilien. Quelle prestation !

Le retour de DINO sur scène marque le départ de RONNIE. “Reviens RONNIE, c’est à nous de jouer.” “Ce doit être l’âge” plaisante le Croate. “Il est plus jeune que moi de 11 ans”, remarque RONNIE revenu sur les planches. L’entente cordiale entre les deux chanteurs fait plaisir à voir. Les égos sont mis de côté pour privilégier la musique. Que demander de plus ?

Le backing band étant retourné backstage, il ne reste plus que DINO et RONNIE. C’est le moment acoustique. Deux morceaux de GOTTHARD, « Piece of heaven » et « Let it be », remis au goût du jour par CORELEONI, sont interprétés ce soir, par RONNIE au chant lead pendant que DINO se met aux claviers.

Après un « Is this Love » plus vrai que nature, avec une superbe interprétation de DINO bien aidé par RONNIE ROMERO, je me dis qu’il n’y a plus de questions à se poser sur le fait que DAVID COVERDALE de WHITESNAKE vient d’embaucher DINO en backing vocal.

RONNIE s’éclipse de nouveau pour laisser le groupe rejouer en électrique avec un « The Healer » de JELUSIC, le groupe. Ce titre récemment sorti est vraiment génial sur scène. Vivement un album !

« Voici un autre guest, et tout le monde le connaît » nous annonce DINO avant de sortir des planches. C’est un JOHN NORUM, tout sourire, qui débarque sur scène pour un instrumental impressionnant de technicité. Ce qui m’impressionne surtout, c’est l’ambiance sur scène sans aucune fausse note. Ils n’ont jamais joué ensemble, et pourtant c’est comme s’ils se connaissaient depuis toujours.

DINO JELUSIC revient sur les planches pour jouer deux titres avec JOHN dont un « Scream of Anger » datant de l’album « Wings of Tomorrow » de EUROPE sorti en 1984. Le morceau revitalisé prend une toute autre ampleur sous les intonations de ce chanteur.

« Je vais réinviter RONNIE et GUS sur scène », nous annonce notre copain croate à la fin du morceau. Dès les premières notes de « Stormbringer », le public n’en peut plus et le fait sentir au groupe en reprenant en chœurs le refrain du titre. Sur scène, avec trois grattes ça joue grave. Et toujours pareil, ce sentiment d’assister à un moment magique qui ne me quitte pas…

« Si vous ne le connaissez pas celui-là, que Dieu vous aide » plaisante DIEGO LEPOGLAVEC. Et c’est un « Whole Lotta Love » qui retentit dans les enceintes du stade des Burgondes ! Un duel entre GUS et JOHN NORUM démarre, assuré rythmiquement par IVAN KELLER et LUKA BRODARIC’ qui est toujours aussi à fond. Il a même droit à son petit solo prenant le devant de la scène sous les flashs des photographes. Quant à DIEGO et RONNIE, ils se lancent dans un duel d’anthologie. Quel titre !

Les musiciens quittent la scène en nous disant au revoir. Cependant, le public ne l’entend pas de cette oreille et manifeste son soutien au groupe. Celui-ci nous ayant entendu remonte sur les planches sans GUS et JOHN, mais toujours avec RONNIE et DIEGO, pour un « Burn » non prévu sur la setlist.

Quelle claque, mes aïeux ! Quel concert !

Désolé pour les absents, mais vous avez raté quelque chose de monstrueux. Comme le dit si bien un dicton Chinois : « Ce qui est difficile quand on chevauche un tigre, c’est d’en descendre ». Alors, forcément, après un tel concert, redescendre sur terre s’avère compliqué. D’ailleurs, les commentaires des copains restent dithyrambiques et ce qui est certain, c’est que c’est un concert qui restera dans les annales.

Nous restons un peu sur le site, ce qui nous permet de faire signer quelques trucs à DINO JELUSIC revenu des backstage et de féliciter, de loin malheureusement, LUKA BRODARIC’, pour sa prestation. Une petite bruine nous prévient qu’il est temps de rentrer et nous repartons dans nos pénates avec un sourire qui ne nous a toujours pas quittés. Rendez-vous en juillet 2022 avec les cadors que sont DEEP PURPLE et URIAH HEEP ! Vivement l’année prochaine !

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc

Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas mis les pieds au Brin de Zinc. Aussi, lorsque je regarde mon agenda et que je constate que des brésiliens sont venus nous voir de si loin, je prends mon ami Steve*74 sur la route et roule ma poule en direction de Barberaz ! 

La route, je la connais par cœur et, même s’il existe beaucoup de trajets annexes pour s’y rendre, j’arrive à l’heure. Il faut préciser, que ce n’est pas moi le chauffeur, donc difficile pour moi de prendre des chemins de traverses ! Bon, ce n’est pas tout de parler de la pluie et du beau temps (plutôt de la pluie d’ailleurs ce soir), il faudrait peut-être commencer le report.

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
RESTLESS @ le Brin de Zinc

Ce soir, c’est avec « Sweet Girl », suivi par « War » que le combo chambérien de stoner RESTLESS nous accueille. Composé de trois membres, le groupe donne de suite l’aubade à un public qui se récupère un uppercut dans la face et ce, sans préambules !! Les morceaux sont lourds et pesants (ils ont écouté BLACK SABBATH durant leur prime jeunesse) et par moment empreints d’un spleen profond.

Le bassiste chanteur à la voix du tonnerre qui gronde, possède une chevelure ayant de faux airs à PHIL LYNOTT, le côté métisse en moins. Le guitariste, avec sa Gretsch usée jusqu’au bois, nous applique des riffs lents et écrasants. Sa voix complète bien celle de son comparse. Le frappeur, derrière ses fûts, avec ses baguettes complètement ravagées, fait trembler les murs du BDZ.

Le groupe à la main lourde et assène le public de titres massifs, presque étouffants. Ça envoie le steak dans les riffs. C’est hyper intéressant. Ils me font penser à du ORANGE GOBLIN, par moment.

Les morceaux, moins rentre-dedans, tels que « Requiem » par exemple, amènent une mélancolie complètement maîtrisée, et renforcent le côté pesant. J’aime beaucoup et je prends mon pied avec délectation !

Toute bonne chose ayant une fin (sauf la banane qui en a deux. Oui, on sait Ti-Rickou !) c’est sur « Worthless », un autre titre rapide et lourd, que le groupe tire sa révérence, laissant sa place aux brésiliens.

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

Le Brésil est un grand pays connu essentiellement pour ses footballeurs, la samba et le carnaval de Rio. Seuls quelques groupes métal comme SEPULTURA ou encore ANGRA ont montré le bout de leur nez dans nos vertes contrées, aussi quand un nouveau combo débarque à Chambéry, on y court sans hésiter !

Ce soir, nos brésiliens se nomment FAR FROM ALASKA. Formés en 2012 à Natal, dans l’état de Rio Grande du Nord, c’est un groupe de rock stoner garage avec de puissantes voix féminines, des riffs de tueur et des synthés de dingue. Ils commencent à faire leur trou au niveau international. En effet, ils ont remporté le prix « We Are the Future » à la 50ème édition du Midem à Cannes et ils ont joué l’an passé sur la scène principale du Download Festival à Paris.
Composé de EMMILY BARRETO au chant, CRIS BOTARELLI à la basse et aux claviers, RAFAEL BRASIL à la guitare et LAURO KIRSCH à la batterie, le groupe est auteur de deux albums entre 2014 et 2017. 

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

Mais, arrêtons d’enfiler les perles, et commençons par le commencement, à savoir : le concert en lui-même. Vêtue d’une veste de survêt’, lunettes rondes sur le nez, EMMILY me surprend par son côté totalement atypique. Mais dès qu’elle se met à chanter, elle s’installe dans la peau d’un personnage totalement différent de celui qu’elle semble être réellement lorsqu’elle est hors de scène. Elle a le diable au corps, c’est certain, mais en plus, elle déborde d’énergie.

Dès le second titre, elle pose la veste, puis les lunettes, arborant, tout comme CRIS un T-Shirt noir revendicatif. Bon, c’est écrit en portugais et j’ai dû chercher la traduction sur le net, je l’avoue ! Mais il est vrai que cela m’a interpellé tout au long du concert. Sur l’un, il est écrit : « Toque como uma garota » qui voudrait dire « Toucher comme une fille » et sur l’autre, celui d’EMMILY, « Lute como uma garota » qui veut dire « Se battre comme une fille ». À première vue, elles sont fières d’appartenir à la gente féminine !

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

La voix d’EMMILY, soutenue souvent par celle de CRIS – et parfois par celle de RAFAEL – énergique et charismatique, fait littéralement fondre le Brin de Zinc.

Nos nouvelles copines brésiliennes font même l’effort de parler deux trois mots en Français : « Soupaire ? Ça va ? Bienne ? Meurciii ! ». Cela finit de convaincre le public et de plus en plus d’adeptes viennent s’installer devant la scène. La salle commence à vibrer au son des musiciens.

C’est étrange, voilà que ma tête fait instantanément des mouvements de haut en bas. Et, en y regardant de plus près, une bonne partie du public fait la même chose. Ils sont, tout comme moi, devenus accro.

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

EMMILY a souvent les yeux qui se révulsent, levant ceux-ci au ciel, interprétant ses titres avec une fascinante intensité. Elle s’entoure le cou avec le fil de son micro, se met à genoux, sa longue chevelure sur le visage, et continue de chanter. Son micro a l’air de faire partie de son corps, elle prend toute la scène.

Et, si seulement il n’y avait qu’elle… Nous pourrions nous concentrer sur sa prestation, en suivant de loin les autres musiciens. Mais CRIS, malgré un doigt sous attelle (comme quoi, être musicien est un métier dangereux, mdr), a autant d’énergie à revendre que sa comparse, ce qui pousse RAFAEL à se déhancher un peu plus qu’il ne semble le vouloir. EMMILY et CRIS, ont la danse dans le sang et sont complètement allumées. La chaleur du Brésil se sent dans leurs gènes. Elles sont en train de démonter un Brin de Zinc, qui n’en demandait pas tant ! 

Les relents punks et les synthés très présents donnent un côté techno qui déstabilise un peu mon ami Steve*74. Moi j’adore le côté rentre-dedans, frôlant l’indus parfois. Cependant, lorsque la basse prime sur le reste avec un gros son saturé, les morceaux reprennent de la niaque et ont une réelle volonté d’envoyer du bois. Ils reprennent ce côté stoner au garage rock. Ils sont intenses et puissants.

Et voilà qu’EMMILY nous annonce un titre qu’ils n’ont pas écrit. C’est un cover de BOB MARLEY, « Iron Lion Zion ». C’est complètement déjanté et ça a sûrement fait se retourner BOB dans sa tombe ! Perso, je préfère amplement cette version !  Après les chaleurs du Brésil et le froid de l’Alaska, les FAR FROM ALASKA nous emmènent en Jamaïque. Décidément, c’est une histoire de réchauffement climatique ! Lol.

Le groupe remercie les spectateurs présents et le staff du Brin de Zinc. Il en profite pour souhaiter un « Joyeux Anniversaire » au propriétaire (qui fête ses 3 ans en tant que patron du lieu), en chantant en portugais la chanson que tout le monde connait. Le public enchaîne en Français. Quelle ambiance ! Fun est le mot qui convient. Les musiciens semblent être contents d’être parmi nous et ça se ressent jusqu’au fond de la salle.

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

Avec le groupe précédent, je me disais que le batteur faisait trembler les murs mais maintenant, avec LAURO, c’est même le sol qui vibre ! C’est impressionnant ! Bon, il faut aussi dire que les filles du groupe sont totalement possédées et sautent comme des cabris. Allez-y mollo, le proprio vient de refaire la déco !! Lol.

CRIS, lorsqu’elle ne joue pas de synthé, ni ne tient sa basse, ni ne chante (elle sait faire plein de choses), va jouer de la guitare lap steel. Les sonorités qui sortent de cet instrument résonnent comme jamais dans le BDZ. RAFAEL, lui, sort des riffs de tueur et amène une ambiance lourde aux morceaux.

Le titre « Cobra » voit EMMILY danser comme le serpent portant ce nom, sortant de son panier et oscillant dans le sens de la musique, prêt à frapper (par la musique, bien entendu) au moment opportun. Moi, perso, j’adore. Il faut dire que la prestation de FAR FROM ALASKA est très intense.

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

Les filles n’hésitent pas à faire leur promo sur scène, invitant les spectateurs à s’accaparer leur dernier CD et nous indiquant qu’il n’y en aurait pas pour tout le monde. « Il en reste quatro ! » « Katre ? » « OK » « Katre ! » ou de récupérer un T-Shirt au stand merch’. Et tout ça avec le sourire, s’il vous plait ! 

EMMILY nous annonce le dernier morceau pour ce soir, « Monochrome » et, après avoir une fois de plus enfoncé le clou avec un titre totalement déjanté, le groupe quitte la scène pour se diriger vers le merchandising. Oui, mais voilà, le public chambérien ne l’entend pas de cette oreille ! Il en veut encore, obligeant les membres de FAR FROM ALASKA à faire demi-tour. Du coup, nous avons droit à un autre titre. C’est génial ! La fin du show donne l’occasion d’écarquiller les yeux devant une formation qui à atomisé le Brin de Zinc.

Le groupe se redirige, pour de bon cette fois, vers son merchandising, pour signer et discuter en anglais… et un peu en français – heureusement pour nous, puisque nous n’avons pas fait portugais en deuxième langue. Lol ! Dans tous les cas, ces musiciens nous ont montré qu’ils étaient heureux d’être parmi nous. Une sacrée découverte, à revoir au plus vite.

Un grand merci au Brin de Zinc pour nous concocter des programmations aussi incroyables et encore bravo Thomas pour ces trois années !

FAR FROM ALASKA au Brin de Zinc
FAR FROM ALASKA @ le Brin de Zinc

Report de Steve*74

SCORPIONS 3

SCORPIONS

En ce mois de juillet, la Haute-Savoie est une nouvelle fois en feu. Après Morzine, c’est une des têtes d’affiches du Hellfest qui passe à côté de chez moi cette fois-ci. Comment les rater ? Direction Saint-Julien en Genevois et le festival Guitare en Scène pour voir et écouter une nouvelle fois SCORPIONS.

Pour débuter cette journée, et les hostilités, FLAYED. Les gagnants du tremplin de l’année dernière ont le bonheur d’ouvrir sur la petite scène. Ils œuvrent dans un hard-rock burné estampillé 70’s avec orgue Hammond. D’ailleurs le clavier arbore un beau T-Shirt BLACK SABBATH, un homme de goût donc…

Etant arrivé un peu tard, je n’ai vu que la fin du concert. Désolé les gars si vous lisez ces quelques lignes ! Pour les avoir vu en première partie d’ORANGE GOBLIN à Grenoble, je peux quand même affirmer que les musiciens forts d’une grande expérience technique et scénique assurent bien en live. Le public se montre réceptif et les encouragent.

CRYSTALL BALL 2

CRYSTALL BALL

Les suisses de CRYSTALL BALL ont l’honneur et le privilège de jouer sur la grande scène placée sous un immense chapiteau. Etant donné leur parcours discographique et la qualité de leurs albums, c’est amplement mérité.

En promotion pour leur huitième album, les lucernois ont chauffé le chapiteau alors que la température extérieure ne le demandait pas. Leur hard-rock mélodique tirant parfois sur le heavy a des refrains entêtant qui donnent envie de chanter avec eux. Tous les groupes suisses ne ressemblent pas à GOTTHARD mais il y a de l’idée dans certains passages…

Le guitariste soliste SCOTT LEACH et le batteur MARCEL SARDELLA sont les deux seuls rescapés du groupe d’origine. Le chanteur STEVEN MAGENEY est allemand et ne s’exprime qu’en anglais – ce qui n’est pas toujours évident pour un public essentiellement francophone (!!) – mais il arrive à faire passer des messages comme l’annonce des nouveaux morceaux « Maday », « Paradise » ou « Liferider » par exemple.

CRYSTALL BALL 1

CRYSTALL BALL

Le public se montre très réceptif et découvre (pour un certain nombre, c’est sûr) un groupe sympathique et talentueux. Par conséquence, il y aura du monde un peu plus tard au stand merchandising.. Surtout qu’ils se prêteront volontiers au jeu des photos et des dédicaces pour la grande joie des filles !!

Pour finir, dites-moi comment ils font nos voisins helvètes pour avoir des groupes comme CRYSTALL BALL, SIDEBURN, GOTTHARD, SHAKRA, KROKUS, etc si un micro-climat ne plane pas au-dessus de ce pays ? Qu’on nous donne la recette, car moi je suis preneur !!!

Changement de registre sur la petite scène avec RESTLESS et un rockabilly dynamique axé sur des standards du genre. Pour schématiser, cela ressemble à du STRAY CAT. Agréable mais hors sujet pour des métalleux non ouverts à d’autres musiques. Et puis une grande partie du public est resté sous le chapiteau pour garder sa place devant la scène ou une des rares places assises pour SCORPIONS. Eh oui, ce soir le festival affiche complet, ce qui doit réjouir les organisateurs !

SCORPIONS 5

SCORPIONS

Enfin, c’est au tour des vedettes de la soirée, les allemands de SCORPIONS. Tout le monde ou presque est venu pour ce groupe de légende que la terre entière connaît. En cinquante ans de carrière, ils ont largement eu le temps de distiller leur venin.

Derrière un énorme backdrop représentant la pochette du dernier album « Return to forever », les musiciens arrivent sur scène pendant que retentit la musique d’intro jumelée avec des vidéos.

Le premier morceau « Going out with a bang » est extrait de ce dernier disque. Malgré un refrain assez accrocheur mais déjà entendu (ou presque), ce titre est franchement très moyen.

Heureusement que des classiques suivent cette entrée en matière un peu poussive : « The zoo » et « Coast to coast » remettent les pendules à l’heure. La machine est lancée et plus rien ne pourra l’arrêter.

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SCORPIONS

Ensuite, nous avons un medley de vieux titres rarement joués comme « Steamrock fever » et « Catch your train ». Il manque peut-être la griffe d’ULI JON ROTH mais ça fait plaisir de réentendre ces morceaux. A quand un « Pictured life » sur scène ?!

Les musiciens paraissent en forme et contents d’être là. MATTHIAS sourit, KLAUS lance des baguettes à tour de bras, RUDOLPH court et dans un ballet bien réglé change de guitare pratiquement à chaque morceau. Il a toujours une pêche d’enfer ! J’aimerais bien avoir la même à son âge !

Tiens encore un autre medley et en acoustique cette fois-ci. Avec des guitares sèches, on ne peut avoir que des slows. Bingo !! KOTTAK descend de son estrade pour accompagner ses collègues et tapoter sur son tabouret en guise d’accompagnement. « Always somewhere », « Eye of the storm » (extrait du dernier album) et pour finir l’incontournable « Wind of change ».

Les spectateurs chantent et bien-sûr en redemandent. N’oublions pas que ce sont les slows qui ont démocratisé le groupe auprès du grand public. Les fans se réjouiront un peu plus tard avec « Send me an angel ».

SCORPIONS 7

SCORPIONS

Après avoir annoncé leur retraite lors de la dernière tournée, les musiciens sont revenus (comme tant d’autres) sur leur décision et ont décidé de continuer pour le grand bonheur des fans. La question est maintenant de savoir s’ils ont eu raison de persévérer ou s’ils auraient dû arrêter au firmament.

Pour les avoir vu de nombreuses fois, je peux affirmer que la voix de KLAUS MEINE commence un peu à accuser le coup. La voix est toujours juste mais il a perdu en puissance et en pro qu’il est, il se ménage plus qu’avant.. Le show est aménagé pour lui permettre d’effectuer des pauses astucieuses. Entre un instrumental, le solo de batterie et le public qui chante les refrains lors des slows, l’homme sait y faire et arrive à gérer au mieux son chant. Eh oui, notre gaillard a quand même 67 ans !!!

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure, cette tournée pourrait bien être la dernière…. Comme ils doivent repasser dans la région avec EUROPE en novembre et décembre prochains, nous verrons bien comment il supporte ces dates incessantes. Surtout qu’ils ne ressemblent pas à ces nombreux groupes qui continuent à tourner alors que le chanteur n’est souvent plus capable d’interpréter convenablement les morceaux. Par charité je ne citerais pas de noms…

SCORPIONS 11

SCORPIONS

Après un « Crazy world » peu joué, le groupe termine comme à son habitude en boulet de canon avec les classiques. « Dynamite », « Big city night », et en rappel « Still loving you » suivi de « Rock you like a hurricane ».

Je viens d’assister à un show hyper bien huilé et haut en couleurs avec ses rétroprojections sur les écrans. Pour les avoir vu la veille à Sion en Suisse, je constate que la setlist est la même, que les effets, les déplacements des musiciens sont les mêmes. Tout est réglé, millimétré comme du papier à musique. Rien n’est laissé au hasard. Cela a un nom, la Deutsch Qualität !!!

J’ai volontairement omis de vous décrire la musique, de la disséquer car ami lecteur, je sais que tu connais tout par cœur ou presque.

En conclusion, un excellent show où les musiciens commencent à accuser un peu l’âge de leurs artères. Nous nous éloignons de plus en plus des tournées des décennies précédentes mais peut-on raisonnablement en demander plus ?

Personnellement j’ai bien aimé ce concert et je vous encourage vivement à aller les voir. Moi c’est sûr, j’y retournerais en fin d’année. Quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu !

SCORPIONS 4

SCORPIONS