Report by Steve*74
Ce soir, c’est en principe la fête. Nous célébrons la prise de la Bastille, lieu hautement symbolique dans notre histoire. C’est une soirée placée sous le signe de la joie avec des bals et des feux d’artifice un peu partout. Malheureusement, elle se terminera dans l’horreur, mais ça je ne le sais pas encore quand je décide d’aller à St-Julien pour revoir une dernière fois les TWISTED SISTER.
Je rate brillamment le premier groupe de la journée JANICE IN THE NOISE. Bon à priori, ce n’était pas vraiment mon style musical préféré donc je ne suis pas trop déçu. Surtout que j’évite comme certains (Seb 747 se reconnaîtra) de me faire mouiller, car il ne fait ni beau ni chaud. Les marchands de glace ne feront pas fortune aujourd’hui !
J’arrive donc sur les premières notes de STEVE VAI. Autant vous l’avouer tout de suite, il est déjà passé ici il y a deux ans et je m’étais fermement ennuyé. Oui, il joue divinement bien, mais si vous n’êtes pas guitariste, vous vous enquiquinez rapidement.
J’en profite pour adresser aux programmateurs un message, il faudrait peut-être penser à faire venir d’autres guitaristes que VAI ou SATRIANI. Un YNGWIE MALMSTEEN par exemple changerait du ronronnement existant qui consiste à faire venir certains artistes trop régulièrement à ce festival.
Ce conseil étant donné, il faut admettre que le show de ce soir est moins rébarbatif que l’autre fois. C’est nettement moins démonstratif et il innove avec des duos virtuels par écran interposé avec VAI et JOHNNY GALLAGHER pour n’en citer que deux.
Sinon, question vidéos outre les autres guitaristes, sont projetés des clips d’époque de STEVE. C’est amusant de voir sur scène des musiciens jouer en live avec en fond de décor ces vieilles images. Bonjour le changement de look enregistré en trente ans de carrière !
Je ne suis pas devenu un adepte de STEVE VAI mais j’ai un peu plus apprécié cette prestation. Ceci dit ce n’est pas une raison pour le reprogrammer dans deux ans !!!
Direction ensuite la petite scène pour SARI SCHORR, la découverte de la soirée. Jusque-là totalement inconnue pour moi, cette chanteuse américaine originaire de Brooklyn est ici pour défendre et faire
connaître son premier opus « A force of nature » sorti en 2016. Ancienne choriste de POPA CHUBBY, elle se lance dans l’aventure solo avec un album produit par MIKE VERNON, une référence dans le milieu musical. Il a notamment produit JOHN MAYALL, TEN YEARS AFTER, CLAPTON ou encore DAVID BOWIE.
Quand un homme de ce renom produit une nouvelle artiste, on peut légitimement penser que cela va être de qualité. Bingo !!! C’est bien le cas.
Elle est cataloguée pop-rock blues sur les sites spécialisés, mais sur scène le rock et le blues prennent le dessus haut la main. Une belle reprise de LED ZEPPELIN illustre parfaitement le savoureux mélange du rock et du blues. Bon il faut savoir qu’INNES SIBURN, le guitariste, a tourné avec ROBERT PLANT, ce qui aide pour appréhender ce style.
SARI possède une voix chaude et puissante. Sans vouloir faire de comparaison, il y a du JANIS JOPLIN chez cette femme. On peut facilement palper et ressentir les émotions dégagées, il y a de la sincérité à chaque moment.
Epaulée par un groupe répondant au nom de THE ENGINE ROOM, les morceaux passent comme une lettre à la poste. Mais on remarque aussi beaucoup INNES, un extraordinaire guitariste qui ne ménage pas sa peine.
La rythmique n’est pas en reste et assure une belle assise qui permet à INNES de démontrer tout son talent et de partir dans des solos mémorables. Voici encore un guitariste à suivre et une discographie à surveiller.
Je constate qu’autour de moi, malgré la boue, le public est resté en masse devant la scène et n’est pas parti pour s’assurer une bonne place pour TWISTED SISTER. Mieux, il est conquis et en redemande, mais le timing est serré. Tant pis ce sera pour une prochaine fois, car SARI SCHORR à une autoroute devant elle et elle devrait faire parler d’elle très rapidement. Sur ce coup-là, bravo aux organisateurs pour cette révélation !
Dès la fin de la prestation de SARI, je ne m’attarde pas et je cours vers la scène principale pour être bien placé pour l’attraction de la soirée : TWISTED SISTER !!
Ca fait une éternité que je n’ai pas vu le groupe sur scène. Pour tout vous dire, à l’époque ils étaient encore maquillés. Suite au décès d’AJ PERO, ses copains ont décidé d’effectuer une dernière tournée en hommage. Cela s’appelle le « Forty & fuck it ! », un programme tout en finesse comme il se doit avec eux…
Depuis des lustres ces musiciens arpentent toutes les scènes du monde et toujours avec un entrain sans faille malgré les années qui passent. DEE SNIDER a un physique de jeune homme, pas un soupçon de graisse. Il doit s’entretenir pour avoir une telle pêche et une telle forme. A côté de lui ses acolytes accusent un peu plus leurs âges.
Pour effectuer cette série de dates, le groupe a fait appel à un batteur pour le moins renommé. Le très talentueux MIKE PORTNOY. Oui, celui de DREAM THEATER, TRANSATLANTIC ou encore WINERY DOGS est là ce soir derrière ses fûts !
C’est sur « It’s a long way to the top » de qui vous savez que débute les festivités. Dès le départ et les premières notes de « What you don’t know », le public et DEE SNIDER sont en transes. Le show démarre sur les chapeaux de roue et en réalité ne ralentira jamais.
Bon, je ne vais pas vous décrire la musique ici, tout le monde a un jour ou l’autre entendu un morceau du quintet américain. C’est toujours aussi rock et fun dans l’esprit. J’ai l’impression d’écouter un best of live ! Tous les titres majeurs défilent les uns après les autres mais c’est bien entendu sur le « We’re not gonna to take it » que la foule se déchaîne. Elle reprend en chœur les refrains pour le plus grand plaisir de DEE.
Ces morceaux sont fait pour la scène et ils n’ont pas pris une ride. Tout le monde baigne dans une douce euphorie.
La fin se termine en apothéose avec « Under the blade », « I wanna rock » et « Shoot‘em down ». Qui dit mieux ???
Alors que le concert aurait dû se terminer là, DEE SNIDER reprend le micro et annonce au public qu’un attentat vient d’avoir lieu à Nice. Son timbre de voix a changé, on devine une peine profonde en lui. Visiblement ému et pour manifester son dégoût, il nous annonce qu’exceptionnellement et en hommage aux victimes, ils vont rejouer « We’re not gonna to take it ».
Le morceau se termine par des doigts d’honneur des musiciens et de la foule envers ces événements macabres.
Alors que nous venons d’assister à un concert mémorable, nous quittons le chapiteau avec de mauvaises vibrations. Pendant le retour en voiture, nous apprendrons la triste réalité et le lourd bilan de cette soirée tragique. Un grand merci à ces artistes pour leur compassion et leur humanisme. Tout le monde ne l’aurait pas fait.
Difficile après cette annonce de se passionner pour KILLCODE, le dernier groupe du jour. La majorité du public quitte l’enceinte du festival et c’est devant une assemblée assez réduite que KILLCODE commence son show. Le froid et la fatigue n’auront pas d’effets sur les derniers spectateurs qui découvrent stoïques ces musiciens new-yorkais.
Visuellement, on pense tout de suite à du rock sudiste et je m’attends à entendre un cousinage incestueux d’idées prises chez LYNYRD SKYNYRD, BLACKFOOT et consorts. Et bien non, c’est plutôt un stoner mâtiné de southern rock qui est joué. Façon rock qui tâche !
Les musiciens donnent le maximum mais pour moi le ressort est cassé. Après l’annonce ce cette attaque et la qualité du show des TWISTED, il est difficile de se remettre dans le bain pour apprécier à sa juste valeur un groupe comme KILLCODE. J’espère les revoir dans d’autres circonstances pour les juger convenablement.
Avant de conclure, je suis allé sur Youtube écouter des morceaux de leur album et ici le côté sudiste est nettement plus présent qu’en live.
En conclusion, j’ai passé une excellente soirée avec en point d’orgue la prestation de TWISTED SISTER. Dommage que sur le chemin du retour nous n’ayons que très peu parlé de musique…
Ce report est dédié aux trop nombreuses victimes de l’attentat de Nice.
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