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Commentaires fermés sur ERIC JAYK et STEVE ESTATOF à l’Espace Jean Monnet
Dimanche 03 décembre 2023 à Sérézin du Rhône (69)
Report et photos by TI-RICKOU
Il y a des groupes que je vois plein de fois en live, d’autres rarement et d’autres que je n’ai tout simplement jamais vus. Si, ma fille, il y a encore des groupes que je n’ai pas vus en live ! Et WILDSTREET en est le parfait exemple, même si mes compères de W.T.R. ont eu, eux, la chance de faire un report dessus.
Je n’ai jamais vu non plus ERIC JAYK, le leader de WILDSTREET, en solo non plus d’ailleurs. C’est pourquoi je suis aux taquets sur toutes ses dates qui sont jouables pour moi. Et là ça tombe : un dimanche après-midi, à une quinzaine de bornes au sud de Lyon et avec mon pote STEVE ESTATOF ! C’est une concentr’ motos et voitures américaines. Bref, inloupable !
En revanche, ça joue tôt, très tôt. A partir de midi. Non, non, je ne déconne pas ! Alors go to Sérézin du Rhône pour une messe dominicale acoustique. Heu… une messe avec des Harleys et des bikers et en parlant de messe, il y a même un stand de bikers chrétiens ! Si, si.
Lorsque j’arrive, il y a déjà une chanteuse sur scène. Bon que des covers, donc je fais le tour des stands. Quoi ? Pas un disquaire !! Il y a des stands de bijoux, de fringues, d’objets design, un stand Easy Rider, une buvette mais pas de skuds, sniff !
Allez, un chien chaud pour me consoler avant qu’ERIC JAYK monte sur scène, avec sa guitare et son tabouret. Heu comment chérie ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas envoyé Steve*74 parce que c’est lui le spécialiste des shows acoustiques pour le webzine ? Pas faux…
Et c’est parti ! Alors, bien-sûr, ce n’est pas évident comme exercice. Il joue seul sur scène dans une grande salle et la majorité des gens présents s’en désintéresse, continue à boire au bar, dos à la scène, ou à être sur les stands. Au final, ERIC joue devant une poignée de personnes mais venues, tout comme moi, pour le voir.
Malgré la difficulté de l’exercice, il s’en sort plutôt bien. N’oublions pas que sa spécialité à lui est de chanter du sleaze avec son groupe. En tous cas, moi je suis content de le voir en live et en plus, l’acoustique ça passe bien à midi, lol ! 20 minutes après, c’est fini.
STEVE ESTATOF
Un câble à rebrancher et mon pote STEVE ESTATOF monte sur scène. Lui aussi est seul avec sa guitare et assis sur un tabouret. STEVE ESTATOF, celui qui court et saute partout ?!! Ca fait bizarre. Mais je m’en fous car je suis trop content de le revoir. On a droit à des compos et à des covers. Et, même s’il y a un peu plus de monde devant la scène, le même sort qu’ERIC lui est réservé : les bikers, ils écoutent (ou pas) mais de loin.
Ca donne une ambiance bizarre mais finalement c’est cool un concert en début d’aprèm. Là, il est moins de 14 heures et je vais pouvoir aller faire une petite sieste dominicale. Ou pas car bien que les musiciens – que ce soit ERIC ou STEVE – aient rangé leurs guitares, on vient me dire qu’ils vont rejouer. Loupée ma sieste !
Bon, un tour au bar et à l’extérieur pour voir les Harleys et les vieilles Américaines, pendant que CECILIA PASCAL, la chanteuse du début, repart pour un petit tour de covers. Elle a une belle voix, c’est toujours bien fait mais ce n’est résolument pas ma came. Son set ne dure pas longtemps mais ça me laisse quand même le temps de papoter avec des copains et des copines qui habitent ici ou dans les environs, et notamment, Sylvain, le patron de l’OVER EIGHTEEN MOTORS.
ERIC JAYK remonte sur scène. Il semble plus détendu. Bizarrement, je préfère ce deuxième passage. Peut-être le choix des morceaux, peut-être que je suis plus réveillé aussi !!
Cerise sur le cake, STEVE ESTATOF le rejoint pour faire un morceau – morceau qui sortira en vidéo et qui sera sur le prochain album de WILDSTREET. Putain, il est mega bon ce morceau ! Vivement la version électrique.
ERIC sort de scène et c’est parti pour le deuxième set de STEVE, lui aussi sans tabouret. Avec STEVE, je suis difficilement impartial, je l’avoue, car il est toujours vrai et intense quand il est sur scène. Il ne joue pas à être quelqu’un. Il est lui et se donne sans retenue, que ce soit sur un show télé, devant plusieurs milliers de personnes ou une petite cinquantaine.
Bien-sûr, perso, je préfère quand il joue ses morceaux à lui mais ses set lists sont toujours équilibrées.
Allez là, c’est fini. Le temps de taper la bise aux potes, de dire à très bientôt à STEVE et à ERIC avec son groupe pour un concert sleaze électrique et on the road again. On ne va pas se coucher trop tard sur ce coup-là, lol !!! En tous cas, c’est vraiment mieux que de regarder Jacques Martin à la télé. Comment ça, il est mort ? On ne me dit jamais rien, à moi !!!!
Allez, aujourd’hui je suis vachement content car premièrement je vais revoir STEVE ESTATOF en live et deuxièmement je retourne à la case Les Arts dans l’R à Péronnas. Ceux qui ont suivi le webzine et le report de SILVERTRAIN savent que j’y suis allé il n’y a pas très longtemps et que j’adore ce lieu. Sans compter que retrouver RAPH et LOETITIA, les patrons de l’endroit, est toujours un pur bonheur.
Report et Photos : TI RICKOU
Pour se garer aux Arts dans l’R, c’est toujours les doigts dans le nez et même si, aujourd’hui, je ne risque pas de louper la première partie de ce soir vu qu’il n’y en a pas, j’aime toujours arriver un peu en avance pour papoter avec les copains et les copines, m’installer tranquillement autour d’une table et boire un verre en attendant le début.
STEVE ESTATOF aux Arts dans l’R
Tiens, MARKUS FORTUNATO est attablé avec les copains ! Je le charrie en lui demandant pourquoi il n’est pas dans les loges et là j’apprends qu’il n’est pas dans le groupe ce soir… Ce qui est bien avec les concerts de STEVE, c’est qu’il est comme un Kinder, il y a toujours des surprises.
La deuxième surprise du soir, ça va être le bassiste. Je ne le connais pas. A la batterie, MIKE le frère de STEVE a repris sa place. A part STEVE, rien à voir avec le groupe que j’avais vu à Rillieux-la- Pape la dernière fois. En plus, d’entrée de jeu, je vois que le concert ne va rien à voir non plus avec le dernier. STEVE est sur le mode punk rockeur et ce soir ça va déménager gravement sa mère-grand. Effectivement, les morceaux joués sont axés punk-rock.
STEVE ESTATOF aux Arts dans l’R
STEVE est déchaîné. Il a décidé en plus de continuer à nous la jouer Kinder et en plus un Kinder en mode poisson d’avril !
Allez, il passe à la guitare tout seul sur scène. On calme un peu le tempo avant qu’il nous explique que ce soir, il va rejouer avec les musiciens d’un de ses tout premiers groupes, les PACEMAKER. Ils n’ont pas joué ensemble depuis trente ans. L’un va passer à la guitare et au chant, MIKE cède la batterie, STEVE ESTATOF prend quant-à lui la basse. Et c’est parti pour des morceaux de l’époque avec STEVE au choeurs. Donc là, on rentre dans un monde que je ne connaissais pas. STEVE s’éclate, enlève son T-Shirt. Il est heureux comme un poisson dans l’eau.
STEVE ESTATOF aux Arts dans l’R
La partie du show avec les PACEMAKER se termine, STEVE repasse tout seul à la guitare pour nous interpréter un ou deux morceaux avant d’être rejoint à nouveau par son frère à la batterie et d’appeler MARKUS FORTUNATO pour faire un boeuf sur un bon vieux rock ‘n’ roll. Eh oui, quand je vous disais que c’était la soirée des surprises !
Et ça ne va pas s’arrêter là. Sous l’insistance du public, il y a un rappel. Pour la fin du show, STEVE demande à RAPH de venir sur scène. Pour ceux qui ne le savent pas, RAPH, en plus d’être le patron des Arts dans l’R, est aussi le guitariste de DIESEL DUST.
STEVE ESTATOF aux Arts dans l’R
STEVE va se mettre lui à la batterie et MARKUS FORTUNATO revient prendre la basse pour les accompagner. On va encore avoir droit à de l’inédit ! Tout ce beau monde est heureux de jammer ensemble. Le public bien présent ce soir est bien-sûr trop heureux de vivre ce moment.
Un concert un peu à la Scoubidou de STEVE ESTATOF mais surtout un concert fait avec le coeur et une grosse dose de rock’n’roll. En tout cas, si vous pensiez que ce n’était pas la peine d’en être et que vous l’aviez déjà vu sur scène, sachez que les concerts de STEVE sont tous forcement différents. Ce soir, il avait envie de se la jouer comme ça et il l’a fait… Et moi, j’y étais !
Un grand merci aux Arts dans l’R, on remet ça quand vous voulez les copains ! J’espère sincèrement y passer encore beaucoup d’autres grands moments comme celui de ce soir !!
Bon allez, ce soir c’est direction Rillieux la Pape (juste à côté de Lyon pour les parisiens) pour un lieu que je vais découvrir, un bar-restaurant où est programmé un concert de STEVE ESTATOF. Non, non, je ne déconne pas !
Moi, ça fait déjà énormément de temps que je n’ai pas vu STEVE. Alors, quand j’ai appris qu’il faisait cette date pour rôder ses morceaux en vue d’une série de concerts et festivals et qu’en plus qu’il était accompagné de FABRICE DUTOUR (BACKROADS, ex-DYSLESIA) à la guitare, MARKUS FORTUNATO (MZ, FORTUNATO, OBLIVION) à la basse et de DAVID MISITI (ex-BIJOU) à la batterie, ma décision était prise, direction l’Aucase !
Euh.. même pas trop compliqué à trouver. Et donc je suis à l’heure ! D’entrée de jeu, avec les copains et copines à l’intérieur, je sais qu’on va être en config’ concert repet’ car ce soir on est entre nous. Bon bien sûr, il y a aussi quelques fans de STEVE qui n’auraient loupé ce moment pour rien au monde. Bon, même si le restaurant a été mis en mode concert, il n’y a pas de scène. Mais bon on s’en fout, on est venus pour écouter STEVE et ses copains !
MARKUS FORTUNATO (Steve Estatof and Friends)
DAVID MISITI (Steve Estatof and Friends)
On ne va pas attendre longtemps, ils démarrent. Et le premier truc c’est de voir MARKUS qui se demande comment il va faire pour bouger. C’est vrai qu’il n’a pas forcément l’habitude de devoir faire presque du surplace ! Bon STEVE, lui, n’a pas ce problème car de toute façon, il bouge de partout et que le manque d’espace ne lui pose pas de soucis.
STEVE nous annonce qu’on va avoir droit à un panachage de morceaux. La set list de ce soir sera composée en partie de compos de STEVE, de covers de morceaux qu’il aime bien, de covers que le public veut entendre de lui et de morceaux de son premier album. Cerise sur le gâteau, je découvre au long de la soirée qu’il y aura même des morceaux qu’il n’a pas joué en live depuis un bon bout de temps ! Bref, du vrai STEVE ESTATOF.
On va donc passer allègrement d’une reprise d’AXEL BAUER à « Ma vie devant toi », aux GUNS ‘N’ ROSES, à du STING, etc.
FABRICE DUTOUR à l’habitude de jouer avec STEVE puisqu’ils ont fait le Seynod Voices ensemble et MARKUS s’en sort plutôt très bien… ce qui n’a rien d’étonnant. Je suis quand même mort de rire d’entendre MARKUS FORTUNATO jouer « Ca plane pour moi » de PLASTIC BERTRAND. Pas son répertoire habituel, lol !
FABRICE DUTOUR (Steve Estatof and Friends)
STEVE ESTATOF, comme à son habitude est aux taquets. Je disais au début qu’il trouvait toujours de la place pour bouger, ben oui. Il va même se rouler par terre. STEVE, il est comme ça, entier et vrai et c’est pour ça que je prends toujours autant de plaisir à le voir sur scène.
On n’aura pas de temps mort, le public refuse une pause.
Bon du coup, on n’aura pas de rappel. De toute façon, il fait méga chaud, Lyon est en passe de devenir une station balnéaire, lol !! On prend notre dose et on est happy ! C’est un genre de concert irréel mais carrément trop jouissif ! A bientôt les copains !
PS : pour ceux qui comme moi aiment STEVE ESTATOF, de nombreuses dates arrivent un peu partout…. mais bon pas le 7 juillet car il sera au Stade de France… Pas pour jouer mais pour le concert des GUNS ‘N’ ROSES !!! On est fan ou on ne l’est pas !
C’est au cours d’une ballade au coeur de Lyon, entre deux prises pour son troisième album, que STEEVE ESTATOF nous a accordé une interview sans prise de tête.
Ti-Rickou Pour beaucoup de gens, tu es le candidat fou furieux qui a gagné la deuxième saison de la Nouvelle Star. J’aimerais faire un peu plus connaissance avec toi. Est-ce que tu te souviens du premier album de Rock ou de Punk Rock que tu as écouté ?
Steeve Estatof Le premier album que j’ai eu dans les mains et que j’ai écouté, c’était l’album de QUEEN, où la pochette c’était un gros robot en pierre qui détruisait tout le monde et qui avait les QUEEN dans la main. Mais avant ça, quand j’étais en voiture avec mes parents, j’écoutais à la radio des groupes comme les BEACH BOYS, les BEATLES, les ROLLING STONES, BLACK SABBATH, tous ces gens-là. Il y avait aussi KISS avec GENE SIMMONS qui me faisait carrément flipper. Je me rappelle, je devais avoir quatre ans et je me cachais derrière les fauteuils, mais j’adorais ça, j’adorais flipper avec ce bassiste de fou !
Ti-Rickou Quels sont les groupes qui t’ont influencé ?
Steeve Estatof QUEEN, les SEX PISTOLS, GUNS ’N’ ROSES, NIRVANA et ALICE IN CHAINS pour ne citer qu’eux… Parce qu’ensuite, j’ai une liste d’enfer ! Ils m’ont tous plus ou moins influencé mais ces groupes-là m’ont non seulement influencé mais ils m’ont même carrément appris à jouer !
Ti-Rickou Tu es un passionné de Glam Sleaze et de GUNS ’N’ ROSES en particulier, quelle période préfères-tu ?
Steeve Estatof Même si je suis un gros fan de Rock’n’Roll parce que pour moi le Rock’n’Roll c’est une religion et que je suis fan de quasiment tous les styles tant qu’ils sont magiques dans le Rock, la période que je préfère dans le Sleaze et le Hard Rock, c’est la période entre 1987 et 1991. C’est là que j’ai vraiment pris un pied total avec quelque chose de roots, de magique. Dans ce style précis, c’est là là où j’ai vraiment vécu les plus grands trucs.
Ti-Rickou Avant de participer à l’émission, tu as joué dans plusieurs groupes, c’était quel style musical ?
Steeve Estatof Des groupes, j’en ai eu des tonnes. J’ai été tour à tour batteur, guitariste, bassiste.. Mais on va dire que réellement, ceux qui comptent pour moi, ceux avec qui j’ai fait mon apprentissage musical, avec qui j’ai fait mes premières scènes, mes premiers enregistrements, il y a quatre groupes. Le premier groupe, c’est les PACEMAKER avec qui j’ai fait les « 24h du Rock » à Grenoble. C’était un festival. C’était aussi une première télé. C’était un groupe plutôt de Punk Rock, Rock Alternatif dans l’esprit (à l’époque déjà en avance) un peu des GREEN DAY. En même temps, j’avais aussi un groupe qui s’appelait les FLESH TO FLESH qui était plutôt un groupe de Hard Rock Sleaze… et Heavy Metal aussi ! C’était ça le style et d’ailleurs sur le « Poison Idéal », j’ai repris un titre qu’on faisait à l’époque qui s’appelle « l’Ange Noir » et qui est dans un esprit Hard Rock et Glam aussi. Ensuite, j’ai monté un groupe avec mes petits frères qui à l’époque devaient avoir quatre et sept ans, un truc comme ça. Je joue toujours avec mes frères, mais là c’est quand ils ont débuté. D‘ailleurs à l’époque, mes frères étaient inversés : CLIFF était à la batterie et MIKE à la basse. Et là, on faisait plutôt du Punk Rock Grunge… Hard Rock. Et ensuite, j’ai monté un nouveau groupe qui s’appelait FRENEGONDE. Là, je faisais le même style que ce que je fais maintenant, plutôt axé Punk Rock.
Ti-Rickou Dans quelle optique t’es-tu rendu à l’audition de la Nouvelle Star ?
Steeve Estatof Je m’y suis rendu avec plusieurs idées en tête. La première, c’était déjà d’essayer de me faire connaitre du grand public et de montrer qu’il y avait autre chose que de ne chanter qu’un style. A l’époque, je galérais vraiment, j’avais quitté tous mes groupes et je me retrouvais solo. Je me suis dis : « Je vais tenter ma chance et essayer de me faire remarquer par une maison de disques, un producteur, voire les deux ! ». Et aussi, voir si j’étais capable de chanter en prime-time dans une émission énorme devant des millions de télé spectateurs… Je ne savais pas si j’étais capable de faire ça. Je me disais : « Je vais peut-être m’évanouir… Il va peut-être se passer un truc.. ». Et puis finalement, j’ai eu tout ça !!! J’ai pu chanter devant les gens et j’ai pu avoir une maison de disques, des producteurs et faire des tournées.
Ti-Rickou Est-ce que ça n’a pas été compliqué de faire du Hard Rock en prime-time ?
Steeve Estatof C’est toujours compliqué de toute façon en France de faire de la musique Rock ’n’ Roll quoiqu’il arrive… Rock ou Hard Rock ! Donc oui, c’était super compliqué parce qu’il fallait en gros que je négocie. Si j’essayais d’imposer un titre comme AC/DC, NIRVANA, GUNS ’N’ ROSES ou SEX PISTOLS, en échange il fallait que je chante un truc de variété. C’était ça le deal… Bien que là je simplifie parce que c’était beaucoup plus compliqué que ça. Plusieurs fois, j’ai failli me faire virer de l’émission ou bien moi-même partir parce qu’on ne s’entendait pas du tout là-dessus. J’ai donc été obligé de trouver des trucs, des excuses du genre : « Oui, mais c’est les dix ans de l’anniversaire de la mort de KURT COBAIN… Ah oui, mais les SEX PISTOLS, c’était super in… ou… AC/DC, c’est fédérateur »! Il fallait que je parlemente pendant des semaines en général pour vraiment arriver à placer un titre comme ça. Et en échange j’étais obligé de chanter des titres qui ne me plaisaient pas du tout et qui étaient assez atroces !
Ti-Rickou Le fait de gagner l’émission t’as ouvert des portes, mais du coup pour le premier album, tu as pu faire ce que tu voulais ?
Steeve Estatof Ben, c’est exactement pareil. Oui, ça m’a ouvert des portes, ça m’a fait connaitre du grand public et ça m’a permis de signer avec une maison de disques. Mais là aussi, il a fallu négocier parce qu’en général, quand tu sors de ce genre d’émission, on t’impose ce que tu dois faire. Point barre. Sauf que moi, j’étais le premier à vouloir à tout prix imposer mes titres. Enfin c’est pareil, c’est un compromis. Si j’avais cinq titres qu’on m’imposait à peu près (même si j’ai pu choisir les gens que je préférais dans le milieu), j’ai dû imposer la moitié de l’album de trucs à moi. C’était une contrepartie comme pendant l’émission.
Ti-Rickou Et tu es content du résultat musical ?
Steeve Estatof Je m’en suis bien sorti. Et oui, je suis très content de mon premier album dans le sens où c’était mon premier vrai album professionnel distribué dans toute la France, voire en Europe. J’étais content parce que cet album montrait ce que j’étais capable de faire dans tout le panel de la musique Rock.
Ti-Rickou Tu as remis le couvert avec un deuxième CD, « Poison Idéal », plus Glam Rock. C’était pour tirer un trait sur ton image de télé-réalité ou vraiment un besoin de faire ce que tu voulais ?
Steeve Estatof Je n’ai jamais voulu tirer un trait sur mon image parce que j’assume ce que je fais. Je le fais et puis c’est tout. Je pense surtout à la musique avant tout… Et en plus, ce n’était pas une télé réalité mais un télé-crochet. C’était plus sympa on va dire. La télé réalité, je ne l’aurais pas fait, c’est pas trop mon truc, même si je n’ai rien contre. Non, mon deuxième album, c’était vraiment un retour aux sources. Je voulais montrer au public qui aimait ma musique ce que moi j’aimais et qui m’avait construit en fait.
Mon rêve était de faire un super album complètement Hard Rock Sleaze à Los Angeles pour aller au bout du rêve de l’adolescent que j’étais. Adolescent, j’avais une chambre remplie de posters de tous ces groupes, de GUNS ’N’ ROSES et de tout ça. J’avais 14/15 ans, et dans ma tête je rêvais. Je faisais des rêves comme ça, magnifiques. Je disais à tous mes potes : « Un jour, j’irai enregistrer à Los Angeles dans le studio des GUNS ’N’ ROSES ! ». Et ils mes répondaient : « C’est ça, oui… ». Alors quand j’en ai eu l’opportunité, je n’ai pas hésité. Pour moi, la boucle était bouclée et je pouvais enfin être libre. J‘ai enregistré avec le mec qui a enregistré les GUNS, AC/DC, POISON ! Je me suis retrouvé avec MICK FRASER !!! En plus, je rencontrais des mecs comme BRIAN ADAMS… J’ai même joué sur un piano qui avait servi à enregistrer « November Rain » des GUNS ’N’ ROSES !!! Je me suis éclaté et j’ai été au bout de mon rêve ! Quand j’avais 14 ans et que j’étais dans la région de Grenoble, ça paraissait impossible. Donc c’était vraiment fou. Après, je me suis dis : « C’est fait, maintenant je peux passer à autre chose. ». C’est quelque chose dont je suis super content. J’ai assouvi mes rêves d’ado, je suis allé au bout de mon trip. Voilà.
Ti-Rickou Comment ta maison de disques a pris ce choix musical ?
Steeve Estatof C’était pareil. C’est très difficile de faire accepter ça parce qu’en France tout simplement c’est très difficile. Après ça dépendait des personnes. Il a fallu que je me batte pendant quatre à cinq ans pour aller au bout de mon truc. Il a fallu que je sorte des arguments pas possible. Ensuite ce qui a vraiment emporté la décision, c’est quand ils ont vu que c’était sérieux, que j’enregistrais avec MIKE FRASER. Ca a tenu à une ou deux personnes qui m’ont vraiment suivi. Le reste, c’était : « Non ! Tu ne vas quand même pas mettre des collants ! » ou ce genre de clichés que les gens font. Je me suis battu. Les gens ne le savent pas parce qu’ils pensent que c’était plutôt facile, alors que pas du tout. C’est pour ça que je suis fier de ça, parce que j’ai réussi à aller au bout de mon trip, parce que ce n’était franchement pas gagné. J’ai failli même ne jamais sortir cet album pour dire la vérité parce qu’on m’a mis beaucoup de bâtons dans les roues. C’est grâce à une ou deux personnes qui étaient à fond avec moi et qui avaient compris mes arguments qu’on a pu aller jusqu’au bout.
Ti-Rickou Tu es en train d’enregistrer un troisième album, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?
Steeve Estatof Le troisième album pour moi, c’est un petit peu comme le véritable premier album quelque part, dans le sens où c’est beaucoup plus Rock ’n’ Roll, dans le sens roots enregistré en trio avec l’essentiel. J’ai vraiment hâte de le sortir. J’ai enregistré depuis quelques années une trentaine de titres. Il va falloir les trier pour faire un premier album. Mais bon, ça va être super cool. Je suis content car ce sont des morceaux qui me tiennent à cœur. On l’enregistre avec mes frères MIKE et CLIFF. On va vraiment pouvoir être nous-mêmes. Basse, batterie, guitare. Voilà. C’est roots, sans tricherie. C’est quelque part ce que j’ai toujours fait mais cette fois-ci je peux aller jusqu’au bout du truc. C’est mon petit frère qui réalise l’album et il joue aussi dessus !
Ti-Rickou Tu fais cet album avec tes deux frères, l’un à la basse, l’autre à la batterie (tu as de la chance, ils auraient pu être banquier ou poissonnier !). C’est important pour toi de le faire en famille ?
Steeve Estatof Je ne me suis jamais posé la question parce qu’on est trois frères et qu’on a exactement les même goûts musicaux. Mes frères, ils avaient encore le biberon dans la bouche qu’ils jouaient déjà de la batterie sur « Paradise City » des GUNS ’N’ ROSES ou « Anarchy » des SEX PISTOLS !! Mes frères sont des artistes à part entière. Ils ont des groupes aussi de Metal chacun. Et donc, on ne s’est pas posé la question parce qu’on s’entend, tout simplement. On n’a pas besoin de se parler, quand on joue, c’est inné. D’ailleurs, je ne cherche pas à avoir d’autres groupes parce que je me suis aperçu avec le temps que finalement on n’a qu’à faire « One, two, three, four ! » et ça part ! En général, il suffit d’un regard pour savoir où on veut aller. Et quand mes frères enregistrent leurs parties basse et batterie, c’est exactement ce qu’on aime. Donc, ça c’est fait sans réflexion, naturellement.
Ti-Rickou Quel est ton regard sur la scène Rock Metal française ?
Steeve Estatof Mon regard ? Cà dépend parce que j’ai décroché. Pour moi, les seuls groupes que j’ai vraiment adoré en France, c’était genre TRUST. En général, j’ai un regard plutôt bienveillant. Je trouve ça cool et j’espère que ça ira de mieux en mieux. Je pense qu’il y a un défaut en France, c’est qu’on n’est pas assez solidaires. Ca serait mieux pour que le Rock en France puisse avancer. Parce qu’il avance dans tous les autres pays sauf dans le notre. Et pourquoi ? Je vais donner un exemple tout bête : quand je voyais avant les GUNS à la télé, eh ben SLASH il n’hésitait pas à porter les T-Shirts des copains, comme le T-Shirt des METALLICA par exemple et vice-versa. Pareil quand NIRVANA portait le T-Shirt des SOUNDGARDEN. Du coup, ça devenait une grande famille… qu’ils s’apprécient bien ou pas. Mais finalement, ça servait le milieu Rock, Punk Rock, Metal et tout ce qu’on veut. Il y avait une meilleure ambiance et c’est pour ça qu’ils ont pu être forts, parce qu’ils étaient ensemble contre le monde ! J’espère vraiment qu’en France on devienne plus solidaires. Faut pas faire de concours à celui qui pisse le plus loin, ça sert à rien.
Ti-Rickou T’as raison ! En plus c’est toujours moi qui gagne !
Steeve Estatof C’est toujours toi qui gagne ? Ah ah !.. Du coup, j’ai arrêté. J’ai envie de m’éclater juste dans une bonne ambiance et qu’on soient de plus en plus fort parce que le boss aura toujours raison tant qu’on n’est pas tous ensemble. Il faut arriver à faire entendre notre musique qui est plus qu’une musique ; c’est un monument ! C’est le Rock ! C’est quelque chose qui ne vieillira jamais, qui sera toujours rebelle. Ca sera toujours là, avec du plaisir. Ca ira toujours à fond. Faut pas se tirer dans les pattes ; tirer dans les pattes des ennemis, oui, mais pas entre nous !
Ti-Rickou Bon, tu vas probablement faire une tournée après la sortie de l’album, est-ce qu’il y aurait un groupe que tu aimerais avoir en première partie ?
Steeve Estatof En général, c’est toujours délicat d’avoir des groupes de première partie, mais si je devais en avoir… Ben… y’a pleins de gens que j’aimerais bien… Même si je ne considère pas que c’est une première partie mais plutôt quelque chose où on jouent tous ensemble dans un live… Tu vois, j’aimerais bien des groupes de Rock ‘n’ Roll complètement féminins. Ce qui me ferait vraiment triper, ça serait d’avoir BECKY LEE et MOLLY GENE. J’adorerais ça ! J’aimerais une soirée un peu éclectique avec des one-women bands qui jouent du White Trash Blues. Je trouve ça super. Oui, j’adorerais faire une soirée avec ces deux artistes-là en particulier. Ce sont de super musiciennes, de vraies instrumentistes. Elles font une super musique avec une super voix et une énergie de ouf ! C’est quelque chose de roots sans fioritures et j’aime vraiment ça… Surtout dans une époque où on vit dans le surfait, le bien entendu.
Ti-Rickou Tu as fait un duo pendant l’émission avec STING, avec quel groupe tu rêverais de jouer, voire de faire la première partie ?
Steeve Estatof Avec des tonnes de groupes ! J’ai des rêves absolus.. Déjà, j’aurais aimé jouer avec tous les groupes que j’ai déjà cité… GUNS ’N’ ROSES, SEX PISTOLS, ALICE IN CHAINS, PRESIDENTS OF THE USA… Y’a aussi MOLLY GENE ou BECKY LEE. Evidemment QUEEN… C’est plus possible mais j’aurais rêvé de ça ! …FASTER PUSSYCAT… Tous ces groupes, ou tous les groupes qui sont dérivés de ces groupes-là, quoi ! Les STEVEN ADLER COMPANY, les FOO FIGHTERS… Y’a des tonnes de groupes… TRUST pour les groupes français…
Ti-Rickou Tu pourrais postuler avec NONO pour remplacer BERNIE !
Steeve Estatof Ce serait génial !! Pour moi, c’est comme des grands frères. Je les adore tellement que je me dis pourquoi pas ?!! Pour moi, ce serait carrément magique !!
Ti-Rickou Bon, la question con du webzine : est-ce que faire du Rock et passer à la télé ça aide avec les gonzesses ?
Steeve Estatof Pour savoir ça, ce qu’il faut faire, c’est que tu ailles toi-même à la télé et ensuite tu verras bien !
Ti-Rickou Ca aide au début et c’est la galère ensuite ?
Steeve Estatof Ca dépend. Mais en général, les gens ne viennent jamais gratuitement vers toi. Ils ont toujours un truc derrière la tête.. Evidemment, ça aide pour la sympathie. Les gens ont l’impression de te connaître alors c’est plus simple. C’est toujours plus sympa mais c’est aussi plus délicat… Mais je te laisse te faire ta propre opinion !!!
Ti-Rickou Merci Steeve de m’avoir accordé un peu de ton temps. A très bientôt pour ton nouvel album et sûrement pour un concert !
Steeve Estatof Merci à toi aussi et à bientôt !
* Merci aux lieux qui nous ont accueillis à l’improviste, notamment le Rock ‘n’ Eat et Dangerhouse.