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HANGOVER SUBJECT

Bon, ça fait très, voire trop longtemps que je n’ai pas vu HANGOVER SUBJECT en live, donc je saute sur l’occasion et direction Lyon pour une soirée stoner and blues avec trois groupes dont, bien-sûr, HANGOVER SUBJECT.

Le groupe joue en tête d’affiche. Normalement, je devrais être bon dans le timing. Sauf que devant le bar, des copains me font remarquer que j’ai loupé le début du premier groupe (les méchants !!).. Mais que ce n’est pas forcément un mauvais truc. Heu… vu qu’ils sont à l’extérieur, ça ne doit vraiment pas leur plaire.

COBALT

Mais bon, je suis là et je veux voir et surtout entendre ce que ça donne COBALT. Surtout que sur l’affiche, c’est du doom stoner. Heu… C’est quand même très hardcore leur musique ! Enfin, surtout le chant. En plus, le chanteur a une casquette COLE sur la tête ! C’est donc une sorte de stoner hardcore.

Musicalement, ce n’est pas mal mais avec ce chant… comment vous dire ? Je vais aller finir la papote avec les copains à l’extérieur, voilà. Vraiment pas du tout mon truc. Ca me stresse même. En plus, scéniquement, c’est très… on va dire jeune.

Du coup, je retrouve pas mal de copains et de copines dehors sur qui COBALT a fait le même effet : l’envie de prendre l’air. On doit être trop vieux…

HANGOVER SUBJECT

Ca y est, ils ont fini ! On peut revenir. Il y a pas mal de monde ce soir. Et c’est parti ! HANGOVER SUBJECT attaque avec leur blues rock-hard ou hard blues-rock. On s’en fout de l’étiquette tant que la musique est bonne ! Et la leur est au top pour nous faire niquer la nuque sans bouger les pieds.

Putain, ça fait du bien !! Ca nettoie les oreilles et l’esprit.

Ouah, le son est méga bon et la voix de RICHARD travaillée au Jack passe à merveille, de même que le son de sa guitare… De ces merveilles de guitares, devrais-je plutôt dire !

HANGOVER SUBJECT

Je rentre directement dans leur monde. Ils sont très à l’aise dans leur formule trio qui est maintenant bien rodée. C’est à la fois fun et pro. Et putain, ça joue ! Le bassiste est très carré et solide. Le batteur tape comme un Jack in the box. Un petit peu trop même pour la pédale de grosse caisse qui n’e résistera pas à la soirée, lol ! Trop bon !! En plus, c’est vrai qu’ils ont des putains de morceaux qui en live tapent leur mère !

Allez, le moment fun, héroïque : le cover de MOTORHEAD – mais bien-sûr à leur sauce, guitare et basse tube faites maison. Putain again, ça dépote ! Voilà comment j’aime les covers : fidèles dans l’esprit mais à la sauce du groupe. Je suis sûr que, où qu’il soit, LEMMY est en train de s’éclater ! Bon, un petit rappel et puis… Ils continuent !!

Je me dis que je ne suis pas encore rentré  parce qu’après il y a encore un autre groupe… Ah non, ils ont annulé ?! Bon alors là, je suis bien content d’en reprendre encore du HANGOVER SUBJECT !

Bon, c’est fini et je viens de m’apercevoir que contrairement à la dernière fois où je les ai vus, le fait qu’il n’y ai plus d’harmonica ne m’a pas frappé.

Le temps de papoter avec les membres du groupe et on the road again ! Il est tard mais je suis trop bien. J’ai bigrement bien fait de venir prendre une bonne dose de HANGOVER SUBJECT, moi ! A bientôt, les copains !!

HANGOVER SUBJECT

NIGHTMARE

Report by Seb 747

Ce soir à la Belle Electrique de Grenoble, CHARLIE’S FRONTIER FUN TOWN (CFFT), RISING STEEL, et NIGHTMARE vont jouer dans leur fief. En effet, il n‘y a que des groupes grenoblois pour une release party qui s’annonce carrément attirante.

Comme d’habitude à Grenoble, il faut partir de bonne heure et surtout de bonne humeur parce qu’il n’est pas sûr que vous la gardiez tellement c’est compliqué de s’y garer. Mais coup de chance, à peine arrivé qu’une place se libère. La soirée commence bien, et en plus je suis à l’heure. Que demande le peuple, je vous le demande ! Le syndrome Ti-Rickou aurait-il décidé de me laisser tranquille ce soir ?

A peine le temps de dire bonjour aux copains qu’une intro retentit dans la Belle Electrique. C’est bizarre, elle me dit quelque chose… Bon sang mais c’est bien sûr, « The Fall Guy », « L’homme qui tombe à pic » avec COLT SEAVERS (LEE MAJORS) !!! En voilà une intro que les plus jeunes ne doivent pas connaître !

CHARLIE’S FRONTIER FUN TOWN

Les premières notes de CHARLIE’S FRONTIER FUN TOWN retentissent et voilà que débarquent les musiciens, chemises à carreaux sans manches et chapeaux de cow-boys vissés sur la tête. What the Hell ?! J’ai débarqué au Far West ? Ben non, à priori, mais en tous les cas ça démarre fort !

Musicalement, on est dans du gros stoner à la KYUSS, voire parfois à la DOWN – notamment au niveau de la voix. Ce n’est pas forcément ce que j’aime le plus, mais c’est vraiment bien fait. En plus, ça fait un an qu’ils attendent de fouler la scène et ils la mordent à pleines dents.

La musique est super mélodique et les riffs dépotent. La voix est un peu growlé par moments, mais cela reste largement écoutable et ça colle bien avec le style. C’est groovy à mort et sans prise de tête. La rythmique est excellente et renforce les morceaux. J’entends même de la cowbell sortant de la batterie, chose que je n’ai plus entendue depuis longtemps. C’est vraiment cool. Je me laisse réellement séduire par le groupe.

Le set se termine et CFFT nous a fait partager sa joie communicative. Quel excellent apéritif – grenoblois forcément – que nous ont offert ces musiciens ! Le public leur a fait un bel hommage et pour moi, c’est un groupe en devenir, c’est certain. En plus, ils annoncent un second album pour 2017. Bref, que du bonheur. Cette soirée prend déjà des airs de reviens-y !

RISING STEEL

Les RISING STEEL vont devoir faire fort pour surpasser cette entame de concert, d’autant plus que je ne les ai pas revus depuis leur premier concert en première partie de SISTER SIN et que personnellement, celui-ci m’avait laissé sur ma faim. 

Les lumières s’éteignent et le groupe monte sur scène. Les deux guitaristes MIGHTY V et TONY RIFFMAN (sacrés noms de scène !) montent les premiers et je remarque de suite qu’ils jouent tous les deux sur une guitare Dean que n’aurait pas renié le regretté DIMEBAG DARREL. FLO DUST, le bassiste qui suit ses compagnons de route, assène la foule à grands coups de ronflements de son instrument pendant que ses deux comparses enchaînent les riffs. 

STEEL ZARD, le batteur, a dû multiplier ses bras lors d’une sombre expérience secrète, tellement ses coups résonnent de toute part dans la Belle Electrique. Quant à EMMANUELSON, le chanteur, il occupe vraiment la scène. C’est un véritable frontman. 

Bon sang, ils ont mangé du lion ou quoi ? C’est fou les progrès qu’ils ont fait ! Ça déménage grave ! Les nouveaux morceaux tirés de leur récent EP dont ils font la promotion ce soir sont très bons ! Le show se passe à une vitesse grand V.

RISING STEEL

Le chanteur headbangue en cadence avec ses copains de scène et harangue la foule, par ailleurs très compacte. Mais que ce passe-t-il ? Durant le morceau « Evil Master », une envolée à la gloire du seigneur souterrain, voilà qu’EMMANUELSON se retrouve à genoux, les yeux fermés et fait des incantations ! Il lève les bras au ciel en faisant les Devils Horns. Ah c’est malin, le voilà possédé ! Qu’on appelle vite un exorciste, ils ont déclenché l’enfer sur terre, où plutôt sur la scène. Mais qu’est-ce que ça dépote. On croirait presque entendre ROB HALFORD et BRUCE DICKINSON chanter !

Leur set rondement mené et entrecoupé par les interactions du chanteur avec le public se termine sur une cover : « Metal Heart », le titre d’ACCEPT. Mais quel cover mes aïeux ! Ils ont su l’adapté à leur sauce, c’est vraiment génial ! Grâce à ça, ils ont fini d’achever le public.

RISING STEEL m’a scotché ce soir alors que je ne m’attendais pas forcément à apprécier autant ! Une bonne dose de heavy métal des familles m’a désossé les os du crâne et ma nuque me rappelle que je ne suis plus dans la fleur de l’âge. Aïe !!

NIGHTMARE

Bon maintenant, c’est au tour de NIGHTMARE de faire encore mieux. Et là, je me pose la question de savoir à quel genre de show on va avoir droit… D’autant plus que des draps noirs recouvrent une partie de la scène depuis le premier groupe.

Les lumières s’allument et les couvertures tombent sous deux structures installées de chaque côté de la batterie avec de gros spots dessus. Le backdrop est minimaliste, sur fond noir avec juste le nom du groupe inscrit dessus. Pas de dessin, pas de cover du dernier LP, non, un backdrop simple comme bonjour… et ce n’est pas plus mal. Ce qui intéresse le public, ce sont les musiciens pas ce qui se trouve autour.

NIGHTMARE

Bref, dès les premières notes de « Infected », le premier morceau du nouvel album, MAGGY LUYTEN (BEYOND THE BRIDGE, MASTER OF WAHA, ex-VIRUS IV) débarque sur scène. Perfecto sur le dos, telle une furie, elle harangue le public qui lui mange déjà dans la main.

YVES CAMPION, le bassiste de toujours, est en pleine forme. Le son de sa basse est énorme. Il a beau être le leader du groupe, il laisse souvent la place à MAGGY et aux deux gratteux, FRANCK MILLELIRI (dans le groupe depuis douze ans maintenant) et MATT ASSELBERGHS (qui officie dans NIGHTMARE depuis quatre ans) pour qu’ils se mettent en avant.

Cheveux coupés courts, MATT nous sort des riffs impressionnants et balance des solos intenses sur chaque morceau. Il reste très concentré sur son jeu et échange souvent des regards complices avec les autres, pendant qu’OLIVIER CASULA (ex-THE SEVEN GATES) à la batterie fait parler la poudre.

Le show du groupe m’impressionne. La scène expulse généreusement des jets de fumée, les lights sont subtils et le son est super bon. Il faut dire aussi que cette très belle salle s’y prête bien.

NIGHTMARE

Le temps de ramasser en pleine poire « Of Sleepless Mind » et « Tangled in the Roots », issus de « Dead Sun », leur nouvel album et je comprends pleinement pourquoi YVES, sur lequel le temps ne semble pas avoir d’emprise, est celui qui joue un rôle indispensable au sein de NIGHTMARE. Il épaule très régulièrement sa co-équipière en proposant ses talents de choriste et fait vrombir sa basse d’une façon dont lui seul a le secret.

Après un « Red Marble & Gold », tiré du dernier LP – excellent au demeurant – le groupe balance en pâture aux spectateurs « Eternal Winter » de l’album « Insurrection » sorti en 2009. Le public ne se fait pas prier pour chanter. MAGGY tient le public au creux de sa main. On dirait LEATHER LEONE de CHASTAIN avec ce timbre si particulier. Je prends mon pied ce soir !

« Ikarus », tiré retentit dans les enceintes de la Belle Electrique et ensorcelle les 650 spectateurs présents ce soir. Une foule soumise, une armée d’adorateurs, une congrégation de fans heureux et transportés assiste à ce show intense.

NIGHTMARE

Après avoir interprété avec brio « Indifference », tout le monde se retire, exception faite d’OLIVIER. Dans le rock et plus particulièrement le métal, une musique animale où le rythme est roi, tout repose sur ses baguettes, et celui-ci a droit à un solo. Il cogne avec une précision étonnante ses fûts. Je me demande s’il n’a pas par hasard, dans ses ancêtres, un céphalopode à huit bras, tant il résonne de partout. Pour une fois qu’on ne s’ennuie pas dans un solo de batterie, ça change ! Et en plus, ça permet au reste du groupe de faire une pause après avoir décuplé une énergie sans faille.

Les remplaçants de la famille AMORE, MAGGY et OLIVIER, mettent le feu. C’est vêtue d’un T-Shirt court que la chanteuse réapparaît suivie de près par ses compagnons. MATT s’éclate de son côté soutenu par YVES qui harangue les grenoblois. FRANCK se frotte au public tout en montrant sa dextérité. Les fidèles resserrés aux premiers rangs n’en perdent pas une miette.

NIGHTMARE

Après avoir magnifiquement enchaîné les titres de « Dead Sun, voici que le morceau éponyme s’échappe de la scène. Les titres du nouvel album sonnent déjà comme des classiques dont les fans connaissent les paroles sur le bout des doigts, c’est impressionnant !

MAGGY remercie le public d’être venu si nombreux et nous annonce une surprise. NICOLAS DOMINICIS le gratteux des débuts qui s’était éloigné du groupe fin 2004, est invité sur scène pour jouer sur « Cosmo Vision », l’indétournable tube du groupe sorti deux ans après leur re-formation. Casquette vissée sur la tête, NICOLAS ne boude pas son plaisir et s’éclate avec son ancien groupe.

Les compos s’enchaînent. « The Burden of God », est joué avec une puissance qui laisse la salle pantoise. Le temps passe vite et enfin arrive le moment attendu par tous : « Forbidden Tribe », titre qui a vu naître la collaboration entre MAGGY et NIGHTMARE.

NIGHTMARE

Il est temps pour le groupe de dire au revoir au public mais les fans rugissent dans la salle et le groupe revient pour jouer « Serpentine » avec – cerise sur le cake, comme dirait Ti-Rickou – ni plus ni moins que KELLY « SUNDOWN » CARPENTER, le nouveau chanteur d’ADAGIO (DARKOLOGY/ZIERLER) qui est invité sur scène pour chanter ce morceau qu’ils ont créé ensemble.

La foule se déchaîne et les pogos et autres joyeusetés métalliques reprennent. MAGGY ne cache pas son plaisir d’être sur scène pour interpréter ce morceau avec KELLY. Les bras en croix, elle reçoit l’adoubement du public. C’est un régal de les voir évoluer le long de la scène, chacun interprétant sa partie de couplet et reprenant en chœur le refrain. Difficile de ne pas être soufflé par la mise en place de ce titre.

NIGHTMARE

MAGGY a le feu sacré, le métal coule dans ses veines. Elle irradie en permanence et partage son bonheur avec ses fans. Chaud comme une baraque à frites, le groupe poursuit son show avec « The Gospel of Judas », chanté par une MAGGY toujours aux taquets – d’ailleurs, un contrôle anti-dopage devrait être effectué à la fin du concert !

Le public, lui, scande les refrains à s’en faire une laryngite. Les nouveaux morceaux, tel que « Starry Skies gone Black » qui clôture ce concert donnent indéniablement envie de repiquer une tête dans l’album « Dead Sun ».

NIGHTMARE

Le show est passé comme une tornade balayant tout sur son passage et je suis tombé de haut. Quel bonheur de voir un si bon groupe, français de surcroît, évoluer ainsi sur scène ! Je suis remonté comme un coucou, moi et à voir la figure enjouée des spectateurs présents ce soir, je pense que je ne suis pas le seul.

NIGHTMARE a frappé un grand coup. J’ai vécu ce soir un rêve fabuleux. Le groupe a réussi un retour gagnant et j’ai passé une super soirée. Là, c’est clair que les absents ont vraiment raté un truc !

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VOLBEAT

Lorsque le temps n’est pas au beau fixe, que la nuit descend rapidement depuis qu’on a gagné une heure de sommeil et que vous êtes motivés parce-que vous, la télé, ça commence à vous ennuyer, que faire ? Aller à un concert bien-sûr ! Et pas n’importe lequel, celui de trois groupes internationaux de haute renommée. Les américains de CROBOT (un super groupe en devenir, à écouter de toute urgence si vous ne les connaissez pas), les australiens de AIRBOURNE (qu’on ne présente plus) et les danois de VOLBEAT… Enfin pas complètement danois puisque Rob CAGGIANO (ex-ANTHRAX) est dans le groupe depuis 2013 et qu’il est new-Yorkais.

Du coup, direction l’ARENA de Genève chez nos voisins helvètes où je n’avais pas remis les pieds depuis un très long moment. Je suis super-content d’y retourner pour enfin assister à un concert dans une grande salle. Ce dernier étant annoncé pour 20 h sur le ticket je prends une petite marge et pars plus tôt que prévu car en Suisse, “l’heure c’est l’heure”. Le temps de me garer en dehors du parking, hors-de-prix bien entendu, et j’arrive sur les lieux sous un déluge apocalyptique. Dur, dur la vie d’un rockeur !!

Euh, c’est moi où j’entends du bruit qui vient de la salle ? Quoi ? Comment ça ils ont commencé une demi-heure plus tôt ? C’était marqué sur le web ? Oups, boulette, je n’avais pas pensé regarder. Le syndrome Ti-Rickou m’a une nouvelle fois rattrapé, même si ça faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé. Bon, à peine le temps de dire bonjour aux copains en attendant la fouille de rigueur, que je me rue devant la scène. Ou pas. Le devant étant déjà inaccessible. Ça va se compliquer pour les photos.

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CROBOT

En tout cas, je suis tout de même content de n’avoir pas raté CROBOT. Moi leur hard 70’s mélangé avec du stoner, j’adore. C’est sur « The Legend of the Spaceborne Killer » que j’arrive, et le morceau est excellent. Il est interprété avec une puissance bien supérieure à ce que l’on peut entendre sur disque. En plus Brandon YEAGLEY, le chanteur, est à fond avec sa belle chemise à fleurs très roots qu’on dirait tout droit sortie des années hippies. Je ne sais pas combien de titres ils ont joué avant, deux ou trois peut-être, mais il est tout en sueur.

Chris BISHOP, le gratteux, est en osmose avec son instrument et nous sort des solos venus de nulle part, mais que dire des frères FIGUEROA, Jake et Paul, respectivement bassistes et batteur ? Paul, comme souvent pour un batteur, frappe ses fûts comme s’il était possédé par un esprit… des 70’s bien entendu ! Jake est celui qui fait le plus le show en dehors de Brandon ; campé sur sa basse qu’il fait ronfler comme jamais, il virevolte sans se soucier de ce qui se passe derrière lui, malmenant son engin et reprenant en chœurs les morceaux. D’ailleurs, j’en viens à me demander si je ne créerais pas un mouvement de soutien aux instruments martyrisés, moi ?!

S’ensuit « Easy Money », un morceau que j’adore et soudain, je vois Brandon qui court vers Chris pour lui monter sur les épaules et arpenter la scène de long en large. C’est génial la prestation qu’ils nous font, on n’a pas l’impression qu’ils sont en première partie de deux groupes majeurs !!

C’est sur « Welcome to Fat City », le morceau éponyme de leur dernier album en date qu’ils nous quittent, sans avoir fait le traditionnel “Big Up” aux groupes qui suivent. J’ai raté un peu de CROBOT, mais quelle prestation ! Vivement la suite. Je sens que le reste de la soirée va être au top.

Petite pause syndicale (hydratation, restauration et vidange), et retour au rock. Les lumières s’éteignent, les Marshalls sont alignés sur les deux côtés de la scène, le backdrop du dernier album est affiché en fond de scène, la sirène retentit, c’est bien à un concert d’AIRBOURNE auquel nous allons assister.

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AIRBOURNE

Et c’est encore une histoire de frangin. Décidément, ce soir, il n’y en a que pour les fratries, mdr !! Ryan O’KEEFE est le premier à monter sur scène, prêt à en découdre. Il annonce la cadence en frappant sur ses grosses caisses. Il est suivi de près par David ROADS à la rythmique et de Justin SREET le bassiste. Puis débarque, comme s’il y avait le feu au lac, Joel O’KEEFE. C’est sur “Ready to Rock” que nous cueille comme une fleur le groupe qui, comme à son habitude, est survolté (faudrait savoir comment ils font).

A ce moment précis, on commence à se douter de ce qui nous attends. Ça doit faire la troisième fois que je les vois et je suis toujours autant impressionné par leurs prestations scéniques. Ce sont des piles électriques qui ne se déchargent jamais. Joël est toujours impressionnant par sa technique. Jamais une fausse note, jamais un pas de travers, toujours en mode automatique. Il traverse la scène, saute comme un cabri dès qu’il en a l’occasion et va au contact du public. Bref, un vrai showman.

“Too Much, Too Young, Too Fast” et c’est la foule qui hurle de plaisir. Les slams sont de sorties au beau milieu du public face à la scène et je suis bien heureux de ne pas m’y trouver.

“Rivalry” puis “Girls in Black” tapent dans le mille là où ça fait mal – les oreilles bien-sûr – et le groupe est aux taquets.

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AIRBOURNE

Mais que ce passe-t-il ? Où a bien pu passer Joël ? Le voilà qui fait son Angus YOUNG partant se promener sur les épaules de son roadie à travers le public. Mémorable comme d’habitude. Certes, à un concert d’AIRBOURNE, on n’est rarement surpris, surtout si on les a déjà vu plusieurs fois, mais à chaque fois c’est démentiel et le public en reste souvent abasourdi.

Après « It’s all for Rock’n’Roll” (en hommage à Lemmy), joué tout en émotion – c’est-à-dire pour AIRBOURNE, à fond les ballons – c’est « Breakin’ Outta Hell » qui déboule dans la salle. Et voilà que Joël décide de nous faire son lancer de bière à un spectateur ! Ce coup-ci, il a innové par rapport à la dernière fois où je l‘ai vu car il ne l’a pas explosée sur sa tête. Bon faut dire qu’il l’avait déjà fait précédemment en plein milieu de la foule (quel rêve pour un spectateur d’être baptisée à la bière, lol). Mais il l’a quand même bien ouverte avant de la jeter ! Et re-baptême à la bière pour les spectateurs, mdr !!

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AIRBOURNE

« Diamond in the Rough » est le morceau explosif qui redonne l’énergie au groupe, bien que celui-ci n’est pas montrer le moindre signe de fatigue.

Les lumières s’éteignent et AIRBOURNE décide de quitter la scène. Déjà ? Non, bien-sûr ! La sirène d’alarme est toujours installée au milieu de la scène et c’est RYAN qui se charge de l’actionner… avant de partir lui-aussi. Le public hurle son bonheur sous des sons assourdissants.

Après avoir fini de nous exploser les tympans, les Aussies reviennent et les premiers accords de « Live it Up » retentissent. Lorsque les lumières se rallument, seul Joël est éclairé, apparaissant derrière les lignes de Marshalls. Toujours à fond, il repart dans la salle, mais pas pour se balader dans le public, non, mais pour aller taper un solo devant le parterre des handicapés situés au fond. C’est bien la première fois que je vois ça et franchement on ne peut que respecter le bonhomme.

« Runnin’ Wild » termine ce set. L’affaire est dans le sac. Le rock‘n’roll n’est pas mort et AIRBOURNE en est la preuve !

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VOLBEAT

La prestation des australiens finie, c’est un rideau aux couleurs de VOLBEAT qui descend du plafond, nous dissimulant la scène. Tiens, en voilà une chose étrange ! Nous cacheraient-ils quelque chose ?

« Born to Raise Hell », la chanson de MOTORHEAD retentit dans la salle, les lumières s’éteignent, le rideau tombe et les populaires danois, qui font partie des groupes métal et hard-rock les plus enthousiasmants de nos jours, sont déjà sur scène. Ouah, quel décor somptueux ! Rampes de chaque côté de la batterie afin que tout le monde puisse la voir, écran géant à l’arrière où des images défilent au long des morceaux – quand ce ne sont pas les musiciens qui apparaissent dessus – ce qui nous permet d’apercevoir le jeu du batteur. Même les lumières sont soignées, on y voit comme en plein jour. C’est impressionnant !

“The Devil’s Bleeding Crown” tiré de leur dernier album en date est le premier morceau joué ce soir par Michaël POULSEN le guitariste chanteur Danois, et ses acolytes. D’entrée de jeu, je me rends compte que le heavy-métal à la VOLBEAT n’est pas seulement que pour les métalleux. Il y en a aussi pour les fans de rock’n’roll, de punk, de country et de blues, et même de thrash. En bref, un sacré mélange nordique !

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VOLBEAT

Après un medley de trois titres en hommage à leur premier album, avec l’incontournable reprise de Dolly SPRINFIELD sorti en 1964, « I Only want to be with You », c’est « Lola Montez », titre de « Outlaw Gentlemen & Shady Ladies » qui débarque. Quel morceau ! Il est interprété tout en feeling avec ce refrain plus que mémorable, suivi par des solos de Rob CAGGIANO qui va se promener sur les rampes derrière la batterie. Puis c’est « Let it Burn », le second titre de leur dernier album en date « Seal the Deal & Let’s Boogie » qui nous frappe en pleine poire. On déménage dans le côté thrash du groupe, tout en restant mélodique à souhait.

Ça y est, la foule sort de sa torpeur, les pogos et les slams sont de sorties. On a aussi droit à un circle-pit endiablé. Pourquoi ai-je le sentiment d’être bien placé à l’arrière de la cohue, moi ?!

Le bassiste Kaspar BOYE LARSEN qui les accompagne depuis 2015, ne se contente pas de rester en fond de scène, il se promène partout, monte sur les rampes, va à droite puis à gauche, tout en plaquant des accords incontournables. C’est comme s’il avait toujours été là. On sent que les musiciens sont heureux d’être avec nous ce soir.

Les compos s’enchaînent et le temps passe vite. Déjà un titre de 2007 et un de 2008 sont passés avant que n’arrive « The Gates of Babylon » de leur dernier LP suivit par « Slaytan » lui-aussi de cet album. C’est démentiel l’ambiance qui règne dans la salle !! D’un côté on a les spectateurs impassibles et de l’autre, les fous furieux qui s’en donnent à cœur joie.

Côté look Michael arbore une coupe que n’aurait pas renié Johnny CASH (son idole) et une veste remplie de patchs en hommage à ses groupes préférés, comme dans les 80‘s. Rob, lui, a son bonnet vissé sur la tête et sa longue queue de cheval tressée.

En tous les cas, ce n’est pas ça qui les empêchent de nous faire dodeliner de la tête et tortiller du popotin, notamment sous les blasts beats du batteur Jon LARSEN.

« Dead but Rising », titre de 2013 déboule sans crier gare et la foule est en délire ! « Si nous allons en enfer, nous en ferons un paradis, et si nous allons au paradis, nous en ferons un enfer » voilà ce qu’a dit Michaël dans une vieille interview. Je veux bien le croire tellement il suinte le rock par tous les pores ! C’est un passionné. Tout le groupe nous délivre une superbe prestation. Incroyable comme ils ont la banane ! Ils ont tous le sourire aux lèvres !

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VOLBEAT

Et hop, « 16 $ « , un titre de 2010, suivi par « For Evigt » un autre de 2016. Je prends mon pied à écouter leurs morceaux. La voix de Michaël a beau me paraître étrange pour un groupe de métal, elle est fort séduisante et je me laisse facilement emmener dans l’univers de VOLBEAT. Superbement mélodique et accrocheur, les titres défilent à vitesse grand V. Deux autres titres de 2010 seront joués ce soir avant qu’ils n’interprètent « Boa [JDM] » tiré de « Rock the Rebel / Metal the Devil » de 2007. Le groupe n’hésite pas à piocher dans ses plus vieux albums, même si la priorité est de mise sur le dernier. C’est enivrant, endiablé, scotchant d’énergie !

Déjà une heure de jouée et c’est sur « Goodbye Forever » que le groupe nous quitte. Pour de bon ? Non, car on en redemande, nous !! « VOLBEAT ! VOLBEAT ! VOLBEAT ! VOLBEAT ! », crie la foule. Et les voilà de retour avec « Black Rose », un autre titre de leur récent album. Les pogos reprennent de plus belle et les slams sortent de la foule comme s’il en pleuvait. Les gars de la sécu en rigolent. Puis c’est « Doc Holliday » qui sort des enceintes, un autre titre de leur back catalogue.

Les différentes facettes de la musique de ces messieurs sont exposées avec entrain et feeling. Tantôt hard et groovy parfois beaucoup plus posée et blues, je suis aux anges !

Juste après la fin de « Seal the Deal », titre encore une fois du dernier album, Michaël appelle à faire monter sur les planches la future génération de métalleux pour qu’ils viennent chanter avec eux sur « Still Counting » tiré de « Guitar Gangsters and Cadillac Blood ». Du coup, une dizaine de jeunes métalleux montent sur la scène pour un final en toute beauté. Après avoir fait descendre cette jeune génération, le groupe prends congé en remerciant chaleureusement le public.

Quel spectacle nous ont offert VOLBEAT ! Je ne regrette pas ma soirée, moi.

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VOLBEAT

 

BILAN DU CONCERT

Les trois groupes ont réussi à protéger la signification émotionnelle de leur travail. Le set des pennsylvaniens de CROBOT a été une grosse découverte, celui des kangourous d’AIRBOURNE a été comme d’habitude détonnant, percutant et sans faille et enfin, les vedettes de la soirée, les VOLBEAT, ont fait une forte impression de justesse, par moment de vitesse tout en jouant avec une précision et une fluidité incroyable avec un décor de scène somptueux. Ils ont su faire parler la poudre sans pour autant perdre en mélodie.

C’est clair que j’en reprendrais bien une autre dose !

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Report by Seb 747

Lorsque notre respecté rédac chef n’est pas spécialement décidé à se rendre à un concert, il se débrouille toujours pour envoyer quelqu’un à sa place. Je le soupçonne d’ailleurs fortement de ne pas avoir envie de venir parce qu’il n’y a pas de filles qui jouent ce soir… Mais tout cela n’est que suppositions, bien entendu ! Du coup ce soir, c’est à la fois à votre serviteur ainsi qu’à STEVE 74* qu’il délègue. Bah, plus on est de fous, plus on rit et meilleur est le concert ! En plus, ce n’est pas très loin de chez nous puisque c’est à Genève que ça se passe.

Mais voir quoi me demanderez-vous ? Eh bien une bonne soirée stoner avec les lausannois de HEY SATAN et les californiens de FU MACHU, un des mythes fondateurs du stoner rock, qu’on ne présente plus.

Après avoir cherché à nous garer dans un endroit fiable – les amendes en Suisse sont particulièrement salées donc ne prenons pas de risque – nous arrivons devant la salle. Le concert pourrait s’annoncer sous de meilleurs auspices, on ne demanderait pas mieux ! 

L’annonce de la présence du groupe rehaussant le sourire intense de tout fan de rock qui se respecte, nous nous rendons compte que l’Usine se remplit vite et que le concert s’annonce intense.

Comme d’habitude, les jeux de lumières dans cette salle lorgnent bien trop souvent sur le rouge ou le jaune. Pour les photos, ça va se compliquer. Mais, bon point pour nous, aucun des deux groupes n’aura droit à la fumée et c’est tant mieux pour notre report.

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HEY SATAN

Ce sont évidemment les HEY SATAN qui ouvrent ce concert et, première constatation, il n’y a pas de bassistes… Hmmm, ça commence à devenir une habitude ces temps-ci. FRANCOIS, LAURENT et FRANCK, les vaudois, jouent un set rapide, technique et nerveux. A peine branché sa guitare, que FRANCOIS le chanteur nous assaille avec sa voix rauque et ses sonorités graves. Ça joue fort et bien.

Le public commence à s’installer devant la scène et observe les musiciens avec passion. A fortiori, ce ne sont pas des inconnus en Suisse puisque ce sont des ex-SHOVEL et HOUSTON SWING ENGINE groupes de punk/hardcore helvètes des 90’s. Comme le style pratiqué alors par ces groupes ne sont pas trop ma tasse de thé, et celle de mon ami STEVE 74* encore moins, ce sont de parfaits inconnus pour moi. 

Les titres s’enchaînant, le groupe se lâche. FRANCOIS, à genoux devant ses baffles, joue à fond sur les distorsions tout en singeant MARYLIN MANSON, crachant régulièrement par terre. LAURENT quant-à lui se fait plus timide même si, par moments, il prend le micro pour faire les chœurs et va se frotter au plus près du public.

Deux micros vintage penchés au-dessus de lui, FRANCK, derrière son kit de batterie minimaliste – un tom basse avec un deuxième tom sur la grosse caisse, trois cymbales et un charleston – nous en fait des tonnes. Il est centré au milieu de la scène et on ne verrait que lui si ses deux camarades ne faisaient pas autant le show. C’est impressionnant.

Le groupe est monté sur une pile électrique et remue dans tous les sens. Le son est très bon, d’une pesanteur intense et l’ambiance est à son apogée. J’aime bien le style pratiqué avec une lourdeur sans égal.

Les HEY SATAN finissent leur show sur des chapeaux de roue. Le public a apprécié et… nous aussi ! Très bonne entrée en matière, très bonne prestation musicale, scénique et vocale même si à la fin certains morceaux lorgnaient vers le hardcore dans le refrain.

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FU MANCHU

Bon, pas la peine de se creuser la tête ou de se torturer l’esprit pour savoir que l’impatience de voir les FU MANCHU arriver sur scène se fait grandissante. L’excitation de la foule est palpable, les fans sont agités à l’idée de pouvoir se payer une nouvelle ration de décibels. En plus, ce n’est pas la première fois qu’ils viennent jouer dans cette salle.

Ce soir, c’est l’album « King of the Road » qui nous est proposé en intégralité. Cet album qui est sorti il y a seize ans est un incontournable du groupe.

Le set démarre sur des charbons ardents avec « Hell on Wheels », morceau d’une pesanteur extrême. Dès l’entame du morceau, la foule chauffée à bloc se met à charger, prête à tout dégommer sur son passage. Les pogos sont de sorties et les spectateurs bousculés de toute part. Il faut vraiment qu’on joue des coudes pour rester au bord de la scène et faire les photos.  

SCOTT HILL le guitariste vocaliste, seul membre historique du groupe, fait parler la poudre à grands coups de riffs mélodiques méchamment techniques et vicieux. Bob BALCH le second gratteux, est plus discret que SCOTT mais il nous sort des solos d’enfer et va au contact du public. BRAD DAVIS le bassiste placide et imperturbable, qui arriva dans le groupe neuf ans après le début de la formation en 1985, joue un rôle essentiel dans le groupe : c’est lui qui coordonne le tout par son côté rythmique, soutenu par les frappes de la batterie de SCOTT REEDER. Ce dernier, batteur depuis quinze années, frappe ses fûts comme un sourd, ramenant encore plus de lourdeur aux morceaux.

C’est dans l’ordre que tous les titres de l’album sont joués ce soir. Après un « Over the Edge » et un « Boogie Van » écrasant, c’est le tubesque « King of the Road » qui nous emmène sur l’autoroute du stoner rock à bord de leur van Ford des 60 ‘s déjà présent sur la pochette. La foule pogote deux fois plus et mon pote STEVE 74* se retrouve littéralement projeté sur les côtés. Mince alors, ça doit faire mal !

Du coup, j’en profite pour installer sur le devant de la scène deux nouvelles copines. C’est nettement mieux comme compagnie… et en plus ça devrait moins bousculer ! 

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FU MANCHU

Après ce déchaînement de gros son, on se dit qu’une superbe ballade va venir poindre le bout de son nez. Mais non, c’est « No Dice » qui déboule avec son phrasé classique du stoner. Après « Blue Tile Fever », « Grasshopper », et « Weird Beard », c’est le titre « Drive » qui arrive. Celui-ci ne se trouvait que sur la version américaine de l’album remplacé par « Breathin’ Fire » en Europe et au Japon. Pour moi ça ressemble à un inédit.

Guitares mises en avant, le groupe donne tout et encore plus. Le set des FU MANCHU est détonnant, percutant et sans failles. SCOTT HILL va se frotter régulièrement au-devant des spectateurs pour montrer sa technique en se plaçant devant les retours. Il n’est pas loin de vouloir descendre dans la fosse mais s’abstient vite tant elle remue. Du coup, il préfère se mettre à genoux devant son public.

Sur scène les morceaux pèsent, les guitares se font rugissantes, la basse sort des gros sons dans les amplis, les compos s’enchaînent et le temps passe vite.

L’énergie des musiciens ne laisse pas une seule minute de répit et on ressent vraiment leur plaisir à jouer. « Hot Doggin » fini, c’est « Freedom of Choice », la reprise des DEVO qui clôt le set.

Fini ? Réellement ? Non, bien-sûr !! Les FU MANCHU remontent sur scène pour nous assommer avec « Godzilla », la deuxième reprise du set. Celle-ci venant d’un groupe des 80 ‘s vouant un certain culte à une huître bleue (Blue Öyster Cult), elle est le point d’orgue du set. « Le meilleur morceau de la setlist » me dira STEVE 74*.

Deux à trois titres plus tard – je ne me souviens plus très bien, étant occupé comme je l’étais à jouer des coudes pour défendre mes nouvelles copines – le set se termine.

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FU MANCHU

FU MANCHU ce soir a défini les contours d’un stoner rock puissant et lourd, se forgeant encore une fois une très solide réputation live et un vrai statut de groupe culte.

Je repars groggy du concert mais à mon avis un peu moins que mon ami STEVE 74* encore un peu chamboulé par sa mésaventure. Allez, une bonne nuit de sommeil et il sera prêt à repartir pour de nouvelles aventures métalliques ! 

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Report by Seb 747

Lorsque j’ai vu cette date sur mon agenda, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je connaissais déjà les HEADLESS CROWN pour les avoir vus lors de leurs deux premiers concerts et lors de leur première partie pour BLAZE BAYLEY, mais les autres m’étaient totalement inconnus malgré tous les concerts que j’ai fait en Helvétie. Et pourtant, j’en ai fait des concerts chez nos voisins ! Du coup, lorsque mon ami, MAC, bassiste des HEADLESS CROWN, me propose de m’emmener avec lui, ni une ni deux je fais mon baluchon, je dis au-revoir à ma chère et tendre qui râle parce que je la laisse seule avec les enfants et je m’en vais en direction des Prisons à Moudon en Romandie… Non sans avoir fait un petit détour par le local des HEADLESS CROWN afin d’être présenté aux autres membres du groupe.

Euh… des Prisons ? Vous êtes sûrs qu’on ne risque rien ? Non pas que ça me fasse peur, mais tout de même, il peut y avoir des revenants là-bas ! Comment ça je regarde un peu trop les émissions de télé sur le paranormal, moi ? En fait, les Prisons, c’est une ancestrale bâtisse (j’avais bien dit qu’il risquait d’y avoir des fantômes !) autrefois utilisée comme prison du district et qui est devenu une salle de concerts. Tout compte fait, je la préfère comme ça, moi. Du moment que ce n’est pas hanté !

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Arrivés sur les lieux, on est saisis dès les premiers regards par la beauté du lieu. Les armes de la commune sont peintes sur le sol un peu partout dans la ville et une statue de la Justice (comme celle d’ « And Justice For All » de METALLICA) vous accueille dès votre arrivée dans un village pittoresque.

Comme nous sommes en avance, on en profite pour visiter les cachots d’il y a plus de cent ans et où les écrits des anciens prisonniers sont toujours gravés sur les murs. Ouf ! Ils ne nous ont pas enfermés dedans ! Je commençais à entendre des voix, moi. Lol !!

Perso, j’adore la Suisse et ses salles de concert en pleine campagne, au fin fond d’un bled paumé où il n’y a pas âme qui vive ou bien tout en haut d’une montagne au fond d’un bar au milieu de nulle part. Ce n’est pas chez nous qu’on pourrait voir ça ! En Suisse, on ne change pas une recette qui a du goût. Ça marche pour le fromage, le chocolat comme pour le hard-rock.

Bon, revenons à nos prisonniers, euh… à la musique. Les groupes présent à l’affiche ce soir, outre les HEADLESS CROWN dont nous avons déjà parlé dans ce webzine, sont les suivants : SHANGAI GUNS, CHAINER, SHEZOO et TRIPPING TOMBSTONE.

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TRIPPING TOMBSTONE

Chose étonnante en Suisse, le concert commence avec du retard. Ce sont les TRIPPING TOMBSTONE qui commencent et ils sont trop contents d’être là puisqu’ils remplacent un groupe qui a splité peu de temps avant la date. Dans un registre stoner plutôt instrumental, ce groupe lausannois créé en 2015 dans un sombre bar – comme ils le disent si bien dans leur bio – n’a pas encore d’album à son actif. Mais ils y travaillent fortement !

PIERRE et KILIAN respectueusement guitariste et bassiste, leur batteur MEHDI ainsi que le deuxième guitariste JEREMIE et LEO, le nouveau guitariste chanteur (oui, ils sont trois guitaristes) avec leurs looks totalement improbables s’en donnent à cœur joie. Ils ont la lourde tâche de chauffer la foule.

KILIAN ne tient pas en place. Il fait régulièrement des allers-retours entre la scène et le public. Les TRIPPING TOMBSTONE ont beau être très jeunes, ils sont très doués musicalement. En revanche, comme c’est essentiellement de l’instrumental, ça manque un peu de rythme. LEO manque de voix et n’est pas encore tout à fait à l’aise sur scène. Mais qu’à cela ne tienne, ils ont de l’énergie à revendre ! S’ils continuent sur leur lancée, ils seront probablement incontournables d’ici quelques années.

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HEADLESS CROWN

Pas le temps de souffler ni de faire de trop longs sound-checks que déjà les HEADLESS CROWN s’installent. Après une petit intro qui a du mal à démarrer, c’est « The world screams » qui attaque. D’un seul coup, le public peu nombreux auparavant s’intensifie et se rapproche ostensiblement de la scène, saisi par la voix de STEFF.

Ils enchaînent avec « Lonely eagle » et la foule bigarrée se met à headbanguer. Trop génial, mes nouveaux copains font pousser les murs des prisons ! L’ambiance est à feu et à sang, le public est bouillonnant. Après un petit speach de STEFF, « Be seeing you » nous démonte les oreilles à cause d’un gros larsen du côté de MAC mais très vite réglé par les gars de la sono. Les HEADLESS CROWN , comme ils me le diront à la fin de leur set, ont du mal à s’entendre et s’en inquiètent un peu, mais pour nous ça ne se voit pas tellement ils remuent.

« Here comes the night » vient tourmenter le public. CED et MANU, les deux joyaux lurons de la bande headbanguent en chœur devant les afficionados qui n’en demandent pas tant. Chacun se bat devant le seul micro pour faire les chœurs sauf  MAC qui a un cordon de jack trop court et qui du coup est obligé de rester en arrière. Mais quoiqu’il en soit, sa basse donne un son velouté et précis à la puissance des titres.

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HEADLESS CROWN

Les HEADLESS CROWN bougent de partout sur la scène. STEFF harangue le public, MANU fait des grimaces et CED tente de l’imiter pendant que CARLOS donne de l’intensité aux morceaux en maltraitant sa batterie et que Mac, impassible bassiste accompagnant les graves, démonte tout sur son passage avec ses quatre cordes.

Malheureusement, faute de temps, les HEADLESS CROWN  doivent zapper « Edge of sanity » pour finir sur un « Reach out » de toute beauté qui finit de conquérir le public.

Malgré le temps imparti (chaque groupe doit jouer trente minutes), ils nous ont balancé des versions de leurs chansons qui sonnent définitivement plus heavy en live que sur disque. Un super set qui a mis le feu aux Prisons. Les métalleux présents ont beaucoup apprécié, comme ils le leur diront à la fin de la soirée. Certainement une des meilleures prestations scéniques de ce festival. Et non, ils ne m’ont pas soudoyé pour que je le dise, lol !!!

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SHEZOO

Re-démontage de la scène à vitesse grand V et SHEZOO, le groupe international venu de Zürich, se prépare à monter sur scène. Composé de NATACHA la vocaliste, de MICHA à la guitare, de JOSCHI aux claviers, de RALF le bassiste et de JERRY à la batterie, le groupe joue dans un registre heavy-rock à la limite du hard FM.

Avant d’entrer sur scène, le groupe se réunit en rond comme des footeux avant un match et s’encouragent en hurlant « ShhheeeZooo !!! ». Comme quoi il se passe de drôle de choses quand on se promène en coulisses…

Ce sont JERRY et RALF les deux suisses, suivis de MICHA et JOSCHI les deux allemands qui entrent les premiers sur scène. Après une petite intro eux-aussi. Puis NATACHA la hollandaise débarque vêtue d’une veste noire à plumes (de corbeaux ?) en harmonie avec son pied de micro.

Dès l’entame de « Realize », on est conquis par son show. C’est un croisement de KATE BUSH et de NINA HAGEN pour le look, et de PAT BENATAR et NITTA VALLO (l’ex-chanteuse de BATTLE BEAST) pour la voix. Elle est écorchée à la limite de la cassure et elle séduit par son énergie débordante.

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SHEZOO
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SHEZOO

C’est NATACHA qui fait le show tandis que MICHA nous dégote des solos à décorner les bœufs. Dès « Life », le groupe s’empare de main de maître d’un public déjà nettement plus étoffé et massivement planté devant la scène.

JOSCHI, remisé au fond de la scène, s’éclate autant que NATACHA,  mais c’est tout de même elle, en véritable furie habitée voire même hantée (quand je vous avais dit qu’il allait y avoir des revenants !) par ses chansons qui capte les regards de la foule. « Live and let live » démonte tout sur son passage avec son refrain si entraînant. « Too Late » est un morceau qui fait son effet en live, avec des couplets tendus comme un string, où le groupe retient les chevaux, pour redémarrer en trombe. « Winner » vaut la peine d’être découvert.

« Rock me », le dernier morceau démarre. La tessiture est plus grave et elle fait son effet. RALF nous fait du slapping – Vous savez cette technique qui consiste à frapper les cordes graves avec le pouce et à tirer les cordes aiguës pour donner un son plus tranchant et plus énergique ?

Ça y’est, leur set est fini. SHEZOO, en envoyant la sauce tout au long de leur show, a conquis une bonne partie du public. Moi le premier !

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CHAINER

C’est maintenant à CHAINER de jouer. Né en septembre 2014 dans le village de Ferlens (en Suisse Romande) des cendres de HELLANDER, le groupe a été créé par KEVIN, le guitariste chanteur. Comme c’est la deuxième fois qu’ils jouent au sein de ce festival – ils y ont fait leur tout premier concert – une certaine nostalgie est palpable au sein du groupe. Leur premier album sorti en décembre l’année dernière s’appelle « Orgasmo mechanic » et ils sont venus nous le présenter.

C’est donc avec « Gonna rock » que DAVE, le bassiste et YVAN le nouveau batteur accompagnent KEVIN. La première chose qui frappe, hormis les pieds de micros en forme de chaîne, c’est la voix du guitariste. Il a un timbre très proche d’un certain BLACKIE LAWLESS de W.A.S.P.

Cependant, le groupe reste un peu trop statique, ce qui pêche un peu pour le style pratiqué. Ils sont enchaînés à leur pied de micro, lol !

Après un remerciement de rigueur pour les associations du coin qui se battent régulièrement pour faire bouger la ville et des groupes présents ce soir – j’avais oublié de vous dire qu’ils sont les organisateurs du fest !! – c’est sur un « Not alone » que le groupe redémarre suivi par un « Hungry » au gros son de basse, d’ailleurs mixée un peu trop en avant. Tous des hymnes hard-rock bien interprétés avec cette voix si particulière.

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CHAINER

Ce soir, la salle est à moitié remplie mais elle est constituée d’un public de vrais connaisseurs. C’est une autoroute de gros sons, de riffs. Mais aussi de larsens qui semblent de mise ce soir. Le public à l’air conquis. Moi, un peu moins. C’est juste un peu trop statique pour moi. KEVIN devrait bouger un peu plus. Il a une bonne voix, un certain charisme, mais il en fait peut-être un peu trop.

Lors du quatrième morceau, il invite NATACHA de SHEZOO à venir se joindre à eux sur scène pour interpréter « Burn the city »qui est un morceau qu’ils ont enregistrés ensemble. Et c’est là qu’on voit toute la différence quand on a un frontman (frontwoman pour le coup) devant la scène. Elle s’empare du public et celui-ci oublie complètement les CHAINER !! C’est impressionnant ! Elle vit sa musique comme certains respirent en haute-montagne. A pleins poumons. Deux titres s’enchaînent mais, pour moi, celui-ci reste le meilleur de leur prestation. Perso, je pense qu’ils auraient dû le jouer en dernier pour achever la foule.

Il commence à se faire de plus en plus tard et l’on ne chôme toujours pas lors des changements de groupes.

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SHANGAI GUNS

C’est aux SHANGAI GUNS, formation née fin 2011, qui se doit de clôturer le festival. Le groupe est issu de la rencontre STEFAN à la voix, YVES aux guitares, MARC à la basse et SEBASTIEN derrière les fûts. Ils sont franco-helvético-germains et leur premier album « Seven shots » est sorti en août 2012. Leur second « Cabaret » est lui sorti cet été. SHANGAI GUNS joue un hard-rock racé, puissant et mélodique, porté par la voix exceptionnelle de STEF.

Euh… Il n’est pas là ce soir et le groupe joue avec un autre chanteur qui n’a pas pris la peine de se présenter, faute de temps. Qu’à cela ne tienne, composé de potes et de musiciens expérimentés, le groupe délivre une énergie et un plaisir communicatifs à chacun de ses morceaux. Le chanteur campé sur ses deux jambes, ensorcelle la foule encore bien présente malgré l’heure tardive. Même si, à priori, ce dernier ne fait pas parti du groupe, il n’en donne pas l’impression tellement il a du plaisir à jouer ce soir en harmonie avec les membres de SHANGAI GUNS. Pour certains morceaux, les paroles sont posées à même le sol, mais il ne fait que les survoler.

Les titres sont menés à bâtons rompus et les musiciens prennent leur pied à nous faire rocker ce soir.

N’allez pas croire qu’on est dans la retenue car c’est électrique et heavy à la fois. Une union parfaite et relativement bien dosée. Leur musique est ultra entraînante et on ne peut que taper du pied ou hocher de la tête en les écoutant.

Par malheur, pris eux aussi par le temps, ils ne doivent interprétés que cinq titres sur les sept prévus. Ils zappent donc deux de leurs morceaux, contrairement à CHAINER et SHEZOO qui ont interpréter leur setlist en entier me semble-t’il. C’est bien dommage car ils étaient prêts à nous en mettre plein les oreilles ! Et moi, j’en aurai bien repris une bonne petite dose. Mais il ne faut pas déranger plus longtemps les esprits endormis, sinon on pourrait avoir quelques ennuis. Shhhuuuttt !

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SHANGAI GUNS

Quel bilan tirer de ce Fire‘n’Steel festival ? 

Les points positifs : super site, ambiance très sympathique, un respect significatif entre les groupes, une bonne grosse dose de hard-rock prise ce soir et une organisation au top du top pour le catering.

Les points négatifs : trop de groupes pour peu de temps à jouer. Trente minutes, ce n’est pas suffisant pour se faire une vraie idée du style et de la performance. En plus, certains groupes ont été obligés de ne pas jouer tous les morceaux prévus. Pour ma part, je verrais soit moins de groupes pour qu’ils puissent jouer plus longtemps, soit commencer beaucoup plus tôt afin d’ordonnancer au mieux la soirée. Quinze minutes supplémentaires pour chaque groupe n’aurait pas été inutile… d’autant plus qu’enlever un morceau de sa setlist quand on joue quarante cinq minutes, ce n’est pas la même chose que quand on n’en joue que trente. 

Sinon, une excellente journée passée avec les HEADLESS CROWN avec une interview dantesque. Les gars, on remet ça quand vous voulez !!!

Un grand merci à KEVIN de CHAINER pour m’avoir accueilli même si ma venue n’était pas forcément annoncée. Et vivement l’an prochain pour un nouveau festival, avec j’en suis sûr une organisation au top !