29 juin 2024 à la Tête de Cabeaud de Manigod (74)
Report by SEB 747 – Photos : STEVE*74
Nous voilà repartis au bas du Col de Merdassier à la station de Manigod pour le NAMASS PAMOUSS 2024, jour 2. Comme il y a cinq groupes de prévu, le festival doit commencer en début d’après-midi, donc nous ne tardons pas sur la route, d’autant plus que nous sommes samedi et que les vacanciers commencent à arriver. Ce qui m’inquiète, c’est que le temps est de plus en plus menaçant au fur et à mesure que nous roulons en direction du site. Je commence à avoir peur que les organisateurs se retrouvent dans l’obligation d’annuler. Lorsque nous arrivons dans la montagne, des torrents de pluie tombent du ciel. Ce n’est pas bon, ça ! A peine cinq minutes plus tard, alors que nous sommes sur le point d’arriver, je reçois un appel du rédac’ chef. “Les gars, vous êtes où là ?”. “Euh… sur le point d’arriver, pourquoi ?”. “Parce qu’ils viennent de signaler que le vent est très fort et qu’ils vont être obligés de décaler l’heure de démarrage, afin de sécuriser le lieu. Faites attention à vous, la météo annonce des gros orages”.
Alors que nous aurions pu, à juste titre, renoncer, nous décidons de continuer l’aventure. Advienne que pourra. Du coup, alors que nous arrivons sur site, je vois tout le staff de Namass Pamouss à pied d’œuvre pour tout réorganiser sous des trombes d’eau et un vent à décorner les bœufs. Je salue leur courage et leur détermination pour que le festival se passe au mieux, mais personnellement, je pense qu’ils sont complètement barges. Je ne pense pas que je pourrais faire ce qu’ils font avec un temps pareil.
Etant donné que nous ne pouvons pas faire grand-chose, nous allons devoir trouver refuge ailleurs afin de tuer le temps en attendant de possibles améliorations. Rentrer à la maison ce n’est pas envisageable tant qu’il n’y a pas d’annulation annoncée. Descendus en bas de la station, nous nous arrêtons au seul bar ouvert pour boire un coup en attendant que l’orage passe. Tiens, mais ce ne serait pas les membres de THUNDER HORSE qui sont attablés là ? Et en plus, ils nous ont reconnus ! Trop bien. Nous profitons d’une éclaircie pour leur présenter le webzine et leur expliquer ce que nous faisons. Ils veulent même faire une photo avec nous. C’est incroyable, ce n’est pas nous les vedettes ! Un peu plus tard, alors que nous nous hydratons gentiment, en discutant météo avec un guide de haute montagne, nous croisons les membres de TÖ YÖ, le groupe japonais de ce soir et même les Lillois de HAMADA, de même que le guitariste de DIRTY SOUND MAGNET. Il ne nous reste plus que les Néo-Zélandais de DICK MOVE et les Italiens de GIÖBIA, que nous ne verrons que ce soir, et nous aurons vu tous les groupes avant même qu’ils ne jouent. Mdr.
Les infos tombent régulièrement et nous apprenons que le début des hostilités va débuter à 19h45. Nous profitons d’une nouvelle éclaircie pour remonter dans la station en attendant l’ouverture. Le temps est toujours instable et la pluie fait son retour pour notre plus grand malheur. Mais bon, ce n’est pas un petit crachin qui va nous arrêter. D’autant plus que de nouvelles éclaircies se font sentir au fur et à mesure de la journée, même si le vent se renforce régulièrement chassant et ramenant les gros nuages noirs.
Une fois sur le site, on nous apprend qu’il n’y a plus de jus, donc impossible de faire quoi que ce soit. Décidément, ils ont la guigne ! Positivons, ça va revenir. Et effectivement, une petite demi-heure plus tard, tout est redevenu normal. Même le temps, toujours aussi menaçant, semble s’être tout de même apaisé.
Il est 20h19 précisément lorsque les Lillois de HAMADA attaquent leur set. Avec une chanteuse d’origine eurasienne, le groupe fait dans le Rock psychédélique. C’est intéressant, mais pour moi, c’est un peu trop perché et un chouïa trop calme. En revanche, le sextet joue admirablement bien et le public qui a attendu longtemps le début du concert leur rend un bel hommage. Personnellement, je passe mon tour et je préfère apprécier de loin.
Une heure plus tard, ce sont les japonais de TÖ YÖ qui sont sur le point de commencer. Du stoner très psychédélique, là-aussi, mais très instrumental. C’est étrange, alors que je pensais que ce n’était pas pour moi, j’ai trouvé ça intéressant. Calme, c’est certain – voire trop par moments pour moi – mais c’est fascinant. Ils jouent souvent les yeux fermés et semblent ressentir leur musique qui passe à travers eux. C’est hyper planant et les spectateurs présents devant la scène sont éblouis par la qualité musicale des musiciens.
Ce qui est cool, c’est que le public se calme un peu. Bon, je l’avoue, j’ai abandonné au bout d’un moment. Non pas que ce soit mauvais car techniquement c’est hyper solide, mais je préfère me retirer du devant de la scène parce que je soupçonne le public de vouloir s’échauffer quand même. Et d’ailleurs les pogos ne tardent pas à revenir dans une atmosphère toujours aussi fun.
“C’est très musique d’ambiance”, me dit Steve*74 qui lui aussi a abandonner, mais plus tard que moi. Le public, lui par contre, est à fond. Cela ne m’étonne guère étant donné certaines effluves que je n’ai pas arrêté de sentir tout le long de la soirée. Lol.
Les Japonais donnent tout pour séduire et se font plaisir sur scène, cela se ressent, même si nous ne sommes pas au bord des planches. Il est 22h30 lorsque, sur un super dernier morceau, l’un des plus remuants du set, le show de nos copains Japonais se termine.
Place maintenant aux Néo-Zélandais de DICK MOVE. Le groupe est composé de LUCY SUTTOR pour le vocal, LULU MACRAE à la basse, LUKE BOYES à la batterie, JUSTIN RANDALL et HARRIET ELLIS aux guitares. Le groupe fait dans le Punk-Rock. Trois filles pour deux gars, mais où est la parité dans tout ça ? Mdr. La setlist est longue comme le bras et possède vingt titres. Alors que le groupe fait des tests de son, je perçois des petits trucs qui semblent me séduire. En revanche, je pense que ça va être chaud devant la scène, il faudra faire attention.
Pas le temps de tergiverser en réglage de son, le groupe démarre sur les chapeaux de roues. Dès le tout premier titre “Rampage”, c’est du délire complet, sur scène comme dans le public, toujours aussi chaud au pied des montagnes. Les morceaux, “Under My Skin”, “Wet”, s’enchaînent sans temps mort. Ils sont hyper rapides et démontent tout sur leur passage. Punk à donf’ ! Que dire de plus ? “We are DICK MOVE from Auckland, New Zealand. Thank you !”, nous dit la chanteuse avant d’entamer un nouveau titre. Le Punk de DICK MOVE (un sale coup en français) est assez bruyant pour vous donner le genre de coup de pied là où ça fait mal. Ajoutez à ça quelques airs de fête, “Ladies Night”, et des chansons d’amour, “Shut Your Mouth”, “I Am Your Dog” associées à des riffs accrocheurs “Come Down”, “Women, Take The Streets” et des refrains déchaînés “Dick Move” avec sa revendication qui prend tout son sens, et vous aurez un début d’idée de ce qu’est le Punk Néo-Zélandais.
Tous les titres interprétés de main de maître par LUCY, qui prend régulièrement le devant de la scène, et ses compatriotes sont des poings en pleine face qui vous démontent le cerveau et passent à une vitesse folle. Pas plus de trois minutes par morceau pour vous exploser le cerveau, c’est phénoménal !
Les Latins disaient : “Bellum se ipsum alet – La guerre se nourrit d’elle-même”. Ce soir, cette belle locution est bien présente dans le pit. Il faut jouer des coudes pour pouvoir rester debout. C’est de la folie dans la montagne. Les voltigeurs s’en donnent à cœur joie. Il est temps pour moi de me retirer du devant de la scène si je veux pouvoir continuer ce report. J’aperçois même deux membres de TÖ YÖ qui viennent surfer sur le public. C’est de la folie furieuse et l’atmosphère est toujours aussi fun et bienveillante. J’en prends plein les yeux et les oreilles en faisant toujours attention à ne pas me prendre un pied en pleine poire.
Heureusement pour moi, les crowds sont plus souvent au milieu du public que sur le côté, là où je me situe pour apprécier le set des Néo-Zélandais de Tāmaki Makaurau. “Feel Better” clôt le set et voit JUSTIN se jeter dans le public afin de faire comme tout le monde. Complètement fou ce set ! “Thank you, Namass Pamouss”, remercie LUCY.
Incroyable, j’ai à peine vu le temps passé que c’est déjà fini ! C’est dingue comme le temps a passé vite.
Et c’est au tour du quatrième groupe, les Fribourgeois de DIRTY SOUND MAGNET, remplaçants de dernière minute de NEBULA qui a été obligé de suspendre sa tournée suite au décès soudain de son bassiste. Une fois les réglages terminés, le groupe disparaît de la scène.
MAXIME COSANDEY, le batteur annonce : “On revient, on va chercher une bière ! ”. Cinq minutes plus tard, il revient seul et entame un solo de batterie de folie. Et arrive en courant, MARCO MOTTOLINI, le bassiste et STAVROS DZOSZOS, le guitariste, leader incontesté du groupe et accessoirement chanteur.
STAVROS est un vrai showman et attire les regards avec sa veste rose flashy. J’avais écouté le groupe sur Spotify et j’avais bien aimé mais sans plus. Là, je découvre le phénomène. Psyché oui, mais remuant, c’est certain ! Le public est à fond derrière le groupe, enchaînant les stage diving et les crowds. L’ambiance est toujours aussi folle. Le leader explique au public que plus il donne de l’énergie, plus ils se donnent. “Vous êtes au level 7, et on va monter à 9 !”, dit-il. Vous vous en doutez, il n’en faut pas plus pour embraser un public chauffé à blanc. Les pogos et autres joyeusetés sont de retour à la grande satisfaction du leader qui fait le show avec sa chemise rose flashy. Il suscite l’intérêt et l’attention de tout le public. Enfin presque, puisqu’une spectatrice légèrement éméchée, danse sur scène avec les musiciens. Elle remontera plusieurs fois et se fera déloger autant de fois, ce qui aura bien fait sourire STAVROS.
Les morceaux s’enchaînent et dans le public, c’est toujours de la folie. Il faut dire que le groupe déclenche ses titres les plus puissants. Je reconnais que j’apprécie beaucoup. Puis DIRTY SOUND MAGNET décide de partir sur des titres de plus en plus psychédéliques. N’étant absolument pas fan du style, je préfère prendre un peu de recul, d’autant plus que cela devient de plus en plus dangereux de rester devant.
Pendant que tout le monde semble s’éclater devant les planches, la pluie fait son retour et se renforce de plus en plus. Sous la tente où je me trouve, les spectateurs qui ne sont pas devant la scène, sont tous regroupés parce que le vent a décidé de se joindre à la fête. La fraîcheur est aussi de retour. C’est carrément apocalyptique ! Les spectateurs devant la scène n’en ont cure et s’éclatent à fond. Les crowd vont bon train et tout le monde est excité devant la scène.
Personnellement, j’accroche moins sur le psychédélique. Il faut aussi préciser qu’il n’est pas loin d’une heure du matin et que la fatigue commence à se faire sentir, alors des morceaux ésotériques et perchés, ce n’est plus pour moi. Lol. Une bonne heure et demie après le début du set, sur un morceau, pour moi interminable, se clôt le set de nos voisins helvétiques. Même si les derniers morceaux étaient très psychédéliques, ils ont mis le feu sous la tente.
C’est le moment d’installer le matériel du dernier groupe. Les instruments qui trônent sur la scène ne m’augurent rien de bon. Une énorme Balalaïka est carrément exposée au milieu de la scène, Même si, au sein de GIOBIA, on trouve une claviériste avec un joli squelette d’oiseau sur l’instrument, et un guitariste tout droit sorti de Wayne’s World, j’ai un peu peur que cela ne soit, une fois de plus, pas pour moi. Il faut dire qu’il est déjà deux heures du matin et que la fatigue est de plus en plus présente. Mais bon, on verra bien.
C’est sous des nappes de fumée que GIÖBIA commence son set. Musicalement, c’est vraiment bien, très chaotique et sombre à la fois, seulement je n’accroche absolument pas à la voix du guitariste chanteur. Les morceaux sont lents et beaucoup trop psychédéliques à mon goût.
Comme il nous reste une bonne heure de route, nous décidons d’un commun accord de prendre nos cliques et nos claques et de redescendre dans la vallée.
Bilan de cette année : toujours une super ambiance et on commence à connaître les habitués. Je salue une fois de plus le courage et la détermination de tout le staff qui, malgré un temps apocalyptique pour ce NAMASS PAMOUSS 2024, jour 2 – si vous êtes déjà allé en montagne sous un temps orageux, vous savez de quoi je parle – n’a pas renoncé et a continué avec force et détermination à sécuriser tout le site. On se revoit l’année prochaine avec de nouvelles têtes d’affiche exceptionnelles, cette fois-ci en haut de la montagne ! En espérant être prêt à affronter la fameuse côte vertigineuse. D’ailleurs, je vais commencer dès maintenant à m’entraîner à monter des pentes afin d’être au top l’année prochaine. Lol.