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RISING FEST 2024 – Jour 2

Le samedi au Rising, c’est la plus grosse journée. Cette année il y a à peine plus de groupes que le vendredi mais ceux-ci sont plus importants, avec plus de groupes internationaux. Il y a aussi plus de monde, même si ce n’est pas tout à fait complet comme en 2024.

RISING FEST 2024 - Jour 2
BLACKENED
Crédits Photos : ROCK 'N' ROLLER PHOTOGRAPHY
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BLACKENED AU RISING FEST 2024

Ce sont les Parisiens de BLACKENED qui ouvrent les hostilités sur une note thrashisante. Je ne les connaissais pas jusque-là mais le groupe existe depuis 2013 et a sorti une démo, un EP et un album. Contrairement à ce que leur nom laisserait penser, on ne ressent pas trop l’influence de METALLICA dans leur musique mais plutôt celle de SLAYER et également de groupes de Death old school à la OBITUARY.

C’est assez Dark, technique et très bien foutu. Le groupe bénéficie également d’un bon son. Je les trouve quand même un peu statiques sur scène. En tout cas ça fait du bien de commencer par du Thrash et ça met l’ambiance pour lancer la journée !

RISING FEST 2024 - Jour 2
BLIND WISDOM
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BLIND WISDOM AU RISING FEST 2024

On reste en France mais beaucoup plus au sud avec BLIND WISDOM de Perpignan. Eux ont déjà joué à Toulouse, j’en connais même personnellement certains membres que je croise régulièrement aux concerts dans le sud, mais je n’avais jamais eu d’occasions de les voir jusque là. Et il faut faire 750 bornes pour les découvrir sur scène, ce qui est quand même un comble !

En tout cas, pas de déception : les Catalans savent jouer et défendent avec brio leur album « Long Before the Last Dragons », qui date quand même de 2021. On a en tout cas affaire-là à un Power Metal de très bonne facture, à la fois mélodique, puissant et épique.

Les influences sont essentiellement allemandes (HELLOWEEN et GAMMA RAY en tête) mais on y trouve également une pointe d’inspiration de RHAPSODY pour les morceaux les plus longs et épiques.

La musique est assez travaillée, sans jamais oublier d’être agressive grâce à un chant moins lisse et moins haut perché que beaucoup de groupes du style. Il manque peut-être quelques refrains vraiment accrocheurs à reprendre en chœur mais sinon, c’est très bien foutu. Les musiciens sont excellents et c’est bien mis en valeur par un bon son. Et leur plaisir de jouer est visible et contagieux. BLIND WISDOM a bien défendu les couleurs de l’Occitanie (pas taper, je sais qu’ils sont Catalans !) en Bourgogne !

RISING FEST 2024 - Jour 2
EIGHT SINS
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EIGHT SINS AU RISING FEST 2024

On va durcir le ton avec EIGHT SINS. Originaire de Grenoble (décidément la ville la plus représentée pour ce Rising !), ce groupe existe depuis 2006 et propose un mélange énergique et efficace de Thrash et de Hardcore, influencé par des groupes comme SLAYER, HATEBREED, SUICIDAL TENDENCIES ou encore MUNICIPAL WASTE.

Je les connaissais jusqu’à présent de nom mais je n’avais jamais écouté leur musique avant qu’ils soient annoncés à Dijon (car j’écoute toujours au moins un titre de chaque groupe annoncé à un festival auquel je compte me rendre). Pourtant le groupe a partagé la scène avec quelques pointures comme SEPULTURA, WALLS OF JERICHO, AGNOSTIC FRONT, TERROR, MUNICIPAL WASTE, MADBALL, SICK OF IT ALL et UNEARTH, et fait quelques festivals importants comme le Hellfest et le Sylak. Ça va donc être l’occasion de les découvrir et ça va être une bonne petite claque !

Musicalement, ça ne rigole pas : ça tabasse et ça met le feu à la fosse avec pogos et circle pits bien comme il faut. Et pour la prestation live proprement dite, ça rigole : les membres du groupe occupent la place et ils s’éclatent ! Les mecs ont plein d’humour et font régulièrement des références à la pop culture des années 90. Ils s’amusent également à balancer des bouées dans le public. C’est gamin, mais parfaitement efficace pour stimuler les circle pits. Et voilà donc une jolie petite mandale administrée par EIGHT SINS. Simple, efficace, tout en étant fun !

RISING FEST 2024 - Jour 2
HERZEL
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HERZEL AU RISING FEST 2024

Après des remerciements du public par l’organisation, c’est le dernier groupe français de l’affiche qui vient investir l’affiche : les Bretons de HERZEL. Ca me fait bien plaisir de les revoir. Je les avais découverts en 2021 à l’édition spéciale “French Metal Attack” du Pyrenean Warriors Open Air et ça avait été une très belle révélation. Moi qui suis très difficile avec le chant français sur du Heavy Metal, j’étais littéralement tombé sous le charme. Le mot “Herzel” en breton signifie résister, braver, affronter… Cela colle bien à l’univers du groupe, avec son Heavy Metal Epique et ses thématiques inspirées de l’histoire et de la culture bretonne.

Au niveau des influences, on trouve toute la scène Epic Metal US type MANILLA ROAD ou WARLORD, mais également IRON MAIDEN (c’est particulièrement évident dans certaines harmonies de guitares mais y a-t-il lieu de s’en plaindre ?) et aussi quelques éléments progressifs, tout cela saupoudré de sonorités et mélodies inspirées du folk breton.

Le chant en français est très bon et on sent que le chanteur vit ses textes. Le groupe bénéficie en plus d’un son qui met en valeur la finesse de ses compos. Et des titres comme “Unis dans la gloire” et “L’ultime combat” sont toujours irrésistibles. Avec tout ça, le public suit et c’est bien normal !

Voilà en tout cas un groupe qui, tout en pratiquant un Heavy de tradition, a réussi à avoir son style propre et à dégager une vraie personnalité. J’espère qu’ils vont continuer dans cette voie et que nous aurons droit rapidement à un nouvel album. Et ayant personnellement des origines bretonnes et plus spécifiquement du pays bigouden comme HERZEL, ce groupe m’en rend un peu fier !

RISING FEST 2024 - Jour 2
BUTCHER
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BÜTCHER AU RISING FEST 2024

On passe maintenant aux groupes étrangers avec les Belges de BÜTCHER. Groupe flamand formé en 2003 à Anvers, leur style musical est un mélange bien tonique de Speed, Thrash, et Black (surtout la première vague tendance VENOM, CELTIC FROST et les premiers BATHORY) avec un fond de Heavy (le pseudo du guitariste KK RIPPER est éloquent quant aux influences !), rendant hommage aux sonorités old school des années 80.

C’est clairement le groupe le plus extrême de toute l’affiche du festival. Après ce n’est pas non plus une première puisque des groupes du même style tels que HEXECUTOR et SACRIFIZER s’étaient déjà produits au Rising avec brio par le passé. Pour ma part, j’avais vu BÜTCHER sur scène au Wacken 2023 et ça avait été une tuerie. Entre l’efficacité de la musique et le charisme du chanteur, le groupe avait mis une belle claque et j’attendais avec impatience de les revoir dans une salle.

Ce sera à nouveau au top. En plus, ils ont un nouvel album dont la sortie est prévue trois semaines après le Rising et dont ils vont joueur deux extraits en avant-première. C’est d’ailleurs sur le single “Speed Metal Samourai”, disponible sur les plateformes depuis deux semaines, que les Belges vont ouvrir le bal pour un gros show à 2000 à l’heure. Lumière rouge, souillures de sang dégoulinantes et maquillages similaires, musiciens vêtus de moule-burnes, cuirs, piques et cartouchières, l’ambiance est posée ! Le micro fiché au bout d’une croix inversée est également du plus bel effet.

R. HELLSHRIEKER est un frontman fabuleux qui court de gauche à droite sur scène ou monte sur une estrade le poing levé pour haranguer le public, s’adonnant sans cesse au air-guitar entre deux impeccables montées dans les aigus. En prime, sa veste en cuir floquée aux couleurs de MANOWAR est particulièrement classe.

Un pur show, survolté, mené tambour battant par des mecs à fond dans leur délire, au rythme de l’infatigable et excellent batteur LV SPEEDHAMMER, les manches (de guitares !) se lèvent, bravaches : le public est conquis. Que l’on aime ou non le Black Thrash (je conçois que l’aspect basique et très brut de décoffrage puisse en rebuter certains), on ne peut qu’être bluffé par une prestation pareille.

RISING FEST 2024 - Jour 2
HAMMER KING
Crédits Photos : ROCK 'N' ROLLER PHOTOGRAPHY
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HAMMER KING AU RISING FEST 2024

HAMMER KING est la sous-tête d’affiche. Ce groupe est avant tout le projet de TITAN FOX V, ancien chanteur de ROSS THE BOSS. Resté à ses côtés pendant cinq ans, il a assuré le chant sur deux albums solo de l’ex-guitariste de MANOWAR. Artiste très prolifique, il a collaboré avec bon nombre de groupes tels que THE BEAUTIFUL DEAD ou les excellents LORD VIGO. Mais HAMMER KING est vraiment son bébé.

Je connais le groupe depuis ses débuts en 2015 mais j’ai mis du temps à accrocher. En fait, les premiers albums étaient sympas et s’écoutaient bien mais je trouvais qu’ils n’apportaient pas grand chose à une scène Power Metal déjà bien fournie. Je trouvais que c’était un peu du sous-HAMMERFALL (rien que la similitude des noms, déjà…). Cependant, j’ai commencé à trouver le groupe intéressant à partir de leur cinquième et avant-dernier album, “Kingdemonium” (2022). Et je suis très très fan du petit dernier “König und Kaiser” (2024). Il y a des groupes qui commencent avec de superbes albums et épuisent leur inspiration et leur créativité après le troisième album ; HAMMER KING fait le contraire en devenant très bon à partir du cinquième album ! Comme quoi il faut toujours laisser sa chance à un groupe.

Ils ont en plus développé tout un univers et une imagerie sur la figure du HAMMER KING, une sorte de roi mythique régnant sur un royaume médiéval fantastique. Un peu comme une saga de l’épée d’émeraude avec une touche de second degré ! En tout cas vu la qualité de leurs deux derniers albums, c’était l’un des groupes que j’attendais le plus à ce Rising Fest. J’avais un peu sympathisé avec les vendeuses du merchandising du groupe, avec qui j’avais un peu discuté en allemand et nous avions constaté que nous avions une connaissance commune. Je leur ai dit que je prendrais un tee-shirt si le groupe assurait.

Ca va être le cas. En fait HAMMER KING en live, c’est un enchaînement de tubes. Comment résister à des “Pariah is my name”, “Kingdom of hammers and kings”, “König und Kaiser” ou “King of kings” ? Ce sont des brûlots de Power Metal Mélodique de grande classe avec des refrains imparables.

TITAN FOX est un frontman très communicatif qui va s’adresser en français au public à chacune de ses interventions (et pas uniquement pour dire “bonsoir la France, comment ça va ?”). Le show est également agrémenté par la présence d’une servante qui vient distribuer des pièces HAMMER KING (en fait des jetons de poker à l’effigie du groupe), que tout le monde va ramasser dans le public. L’heure et quart de jeu passe à la vitesse grand V. Seul petit reproche : un son pas toujours top. En tout cas, j’ai été prendre mon tee-shirt au merch’ dès la dernière note du concert !

RISING FEST 2024 - Jour 2
ENFORCER
Crédits Photos : EIREEN DOLE
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ENFORCER AU RISING FEST 2024

Le Rising Fest va se conclure sur sa tête d’affiche, ENFORCER. Depuis une dizaine d’années, les Suédois sont devenus une référence dans cette vague de revival du Heavy des années 80 que certains appellent NWOTHM comme New Wave of Traditional (ou True) Heavy Metal. Je les suis depuis leurs débuts, j’ai toujours aimé tout ce qu’ils faisaient y compris le controversé “Zenith”. ENFORCER est réputé pour ses performances scéniques énergiques et authentiques, capturant l’essence du Heavy Metal traditionnel, mais j’ai réussi à ne les voir qu’une seule fois, en 2016 où ils faisaient du co-headlining avec DESTRUCTION.

En même temps, depuis, ils n’ont pas fait beaucoup de dates en France. Ils sont cependant passés une fois à Dijon à la Vapeur en 2022, où Phoenix Rising les avait fait jouer. Là, c’est le retour des Suédois dans la capitale bourguignonne en tant que headliner du festival, où ils vont proposer un show complet.

Ils vont jouer une bonne heure et demie pendant laquelle 21 morceaux taillés pour la scène vont s’enchaîner quasiment sans temps mort. Les six albums du groupe sont bien représentés ici, y compris donc “Zenith” dont l’aspect plus mélodique lorgnant même sur l’AOR avait divisé les fans. Personnellement, je trouve ça tant mieux parce que ça donne un peu de variété… et aussi parce que j’aime bien cet album !

En tout cas, ENFORCER est une machine à tubes et ça a bien déroulé. C’est un immense plaisir de headbanger et de reprendre les refrains en chœur sur des hymnes comme “Live for the night”, “Roll the dice”, “Katana”, “Take me out of this nightmare”… On pourrait tous les citer en fait ! La ballade “Nostalgia”, morceau titre de leur dernier album en date, a fait une bonne pause entre les brûlots Speed.

Les musiciens, charismatiques et très impliqués, sont en grande forme avec une section rythmique qui casse tout sur son passage et des guitares qui s’en donnent à coeur joie en nous envoyant à la face des riffs et solos diablement efficaces et un OLOF WIKSTRAND très en voix et très remuant. Tout ça est mis en valeur par un magnifique jeu de lumières rouge et jaune et un son au top. Du coup, le public est bien à fond aussi. Et c’est sur un “Midnight vice” repris en chœur par les fans que se conclut le concert, et donc le festival. ENFORCER a en tout cas clairement fait honneur à son statut de tête d’affiche.

Bilan de cette onzième édition du Rising Fest : comme toujours extrêmement positif ! C’est comme toujours la grande cousinade où je revois plein de potes d’un peu partout en France et l’atmosphère y est donc particulièrement familiale. En plus cette année, j’ai trouvé que l’affiche était montée d’un cran. Pas forcément au niveau de la qualité des groupes, car il y en a toujours de bons, mais au niveau de leur renommée, avec des groupes internationaux comme ENFORCER, HAMMER KING ou NIGHT DEMON qui sont maintenant bien connus au-delà des sphères de l’underground. J’espère en tout cas que cela donnera une plus grande visibilité au festival et que ça attirera quelques gros poissons supplémentaires dans le futur. Déjà pour 2025, GRAND MAGUS est annoncé en tête d’affiche. Je n’ai qu’une chose à dire : vivement !

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RISING FEST 2024 – Jour 1

2023 avait été une année historique pour le Rising Fest. Déjà, c’était la dixième édition. Et surtout pour la première fois, le festival affichait complet. C’est un beau signe de reconnaissance du dévouement de l’association Phoenix Rising et la preuve aussi que le festival dijonnais prenait de la visibilité et avait bien imprimé sa marque dans le paysage des festivals de metal français. C’est bien entendu amplement mérité.

Pour ma part, même si mon avis est quelque peu partisan, c’est tout à fait normal au vu des affiches de qualité et variées susceptibles de plaire à tous les fans de Heavy, Hard Rock et Thrash et de l’ambiance très familiale qui y règne. Je n’ai jamais hésité à traverser la France pour m’y rendre depuis 2014, et ce n’est pas demain que ça va s’arrêter ! Outre les affiches où je trouve toujours mon compte, j’y retrouve également un bon nombre d’amis que je n’ai pas beaucoup d’occasions de voir le restant de l’année. La capitale de la Bourgogne offre une magnifique cousinade pour le deuxième week-end d’octobre. Ça marque également en général la fin de la saison des festivals avant une période d’hibernation. L’hibernation est bien-sûr toute relative vu qu’il y a toujours des concerts en salle et qu’habitant Toulouse, on est plutôt gâtés… Sauf que les concerts de Heavy sont assez rares dans le sud donc le Rising est l’occasion aussi de prendre un dernier shoot de mon style de prédilection avant un bon moment. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de faire 750 bornes !

Habituellement au Rising Fest, la journée du vendredi est un peu plus légère avec un nombre de groupes moins important et essentiellement français. Ca avait changé l’année dernière avec la présence le premier jour de GIRLSCHOOL et de BURNING WITCHES. On continue cette année avec les Canadiens de TRAVELER et surtout les Américains de NIGHT DEMON en tête d’affiche et un nombre de groupes presque égal entre les deux journées (6 le vendredi, 7 le samedi). Signe que le festival gagne en importance. Autre signe : la diversification du merchandising avec un superbe sweat premium brodé, de très bonne qualité et à un prix correct (60 euros) en comparaison des tarifs que d’autres festivals ou groupes pratiquent pour ce type d’articles. Autre article original proposé : le slibard Rising Fest ! On n’en est certes pas au niveau de la marque Wacken où l’on peut tout trouver aux couleurs du festival, jusqu’aux articles de barbecue ou de salle de bain, mais cette diversification du merch’ est quand même une très bonne chose.

A signaler également qu’en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le festival met à disposition des protège-gobelets anti-drogue pour éviter que les enfoirés qui en aient l’idée viennent gâcher le festival et la vie des festivalières. A tout le public féminin, il faut bien insister sur ce point : le Rising Fest est un festival safe et vous pouvez venir en toute sécurité physique et mentale. Sans compter bien sûr l’ambiance familiale qui y règne et la programmation de qualité !

RISING FEST 2024 - Jour 1
STAR RIDER
Crédits photos : Rock'n'Roller Photography
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STAR RIDER au RISING FEST 2024

Musicalement, ça commence très fort avec les Grenoblois de STAR RIDER ! Formé en 2022, le groupe se compose de KILLER KIM au chant, CHAINSAW CHARLY et LATHER DETH aux guitares, ALEX RENEGADE à la basse et LIZZY KICKS à la batterie. Rien qu’avec les pseudos des musiciens, on n’a aucun doute sur le style ! C’est 80’s et anglais à mort (jusque dans les looks) et on sent dans les influences du MAIDEN, du MOTORHEAD, du SAXON, une touche de vieux SCORPIONS et surtout, avant tout, du JUDAS PRIEST. On y trouve également quelques mélodies typées Hard US (coucou BLACKIE LAWLESS !) loin d’être désagréables.

Ils ont sorti un premier EP éponyme 4 titres en 2022 et leur premier véritable album, “Outta time”, sort le 11 octobre 2024 soit pile poil la date de leur prestation à Dijon. Ils ont donc quelque chose à fêter ! Et puis ça faisait un bout de temps que j’en entendais parler et que j’avais envie de les voir. Je les imaginais même un peu plus haut sur l’affiche car ils commencent à se faire un nom sur la scène Heavy underground française après avoir joué avec des groupes comme SORTILEGE, ENFORCER et les potes de TENTATION.

Mais au moins avec eux, le festival commence fort car ils vont se montrer à la hauteur de leur réputation naissante. C’est une belle prestation de Heavy Metal de tradition parfaitement exécuté et valorisé par un chant irréprochable, haut perché comme il se doit et assez proche de celui d’OLOF WIKSTROM d’ENFORCER (qui jouera le lendemain).

Les morceaux passent comme une lettre à la poste et sont taillés pour la scène. Musicalement, c’est parfaitement en place et c’est bien mis en valeur par un son nickel.

Bref, les Grenoblois ont bien tenu leurs promesses. Et ce n’est à mon avis pas la dernière fois qu’on les voit. Ils font d’ailleurs partie des premiers groupes annoncés aux éditions de 2025 du Pyrenean Warriors Open Air et du South Troopers. Série en cours !

RISING FEST 2024 - Jour 1
VIOLET ROCK TRIBU
Crédits photos : Eireen Dole
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VIOLET ROCK TRIBU au RISING FEST 2024

La suite m’a beaucoup moins accroché. Locaux de l’étape, VIOLET ROCK TRIBU sont originaires de Nuits-St-Georges où l’on produit l’un des meilleurs vins de Bourgogne. Je n’en sais pas beaucoup plus sur eux à part qu’ils ont sorti leur album “Charognes” en 2021. Les mecs ont l’air d’avoir pas mal de bouteille mais je ne connais pas leur background. Je ne sais pas s’ils ont joué dans d’autres groupes ou si VIOLET ROCK TRIBU existe depuis plus longtemps sans s’être fait connaître ailleurs…

En tout cas, ça joue bien. C’est du Hard Rock avec une touche de Blues, des guitares bien graisseuses, le tout chanté en français. Reste que je ne suis pas fan. Je suis assez difficile lorsque c’est chanté en français et il faut que ce soit ou bien très drôle, ou bien revendicatif (même si le Punk se prête mieux à l’exercice que le Metal, à mon humble avis), ou encore très bien écrit. Là, ce n’est pas vraiment le cas.

Pourtant le chanteur n’est pas mauvais, le reste du groupe non plus. Mais je n’adhère pas et je préfère le bar et ses bonnes bières locales ainsi que la compagnie des potes dijonnais, francs-comtois et autres que je vois trop rarement dans l’année.

RISING FEST 2024 - Jour 1
ELECTRIC SHOCK
Crédits photos : Eireen Dole
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ELECTRIC SHOCK au RISING FEST 2024

On passe ensuite à un autre groupe français habitué des lieux : les Grenoblois (encore) d’ELECTRIC SHOCK ! Enfin habitués… Ce n’est que la deuxième fois qu’ils s’y produisent mais on voit leur chanteur ANTOINE VOLHARD ici régulièrement, soit en guest, soit avec ses autres groupes (on se rappelle l’excellente prestation de SACRAL NIGHT un an plus tôt, mais aussi de SILVER WIND en 2018), soit tout simplement dans le public. Vu son immense taille, on ne peut de toute façon pas le louper !

Suite à quelques changements de line up en 2023, le groupe partage depuis le guitariste avec STAR RIDER, et CHAINSAW CHARLY nous fait donc sa deuxième prestation en deux heures. Respect à lui ! A titre personnel, ELECTRIC SHOCK est le tout premier groupe que j’ai vu au Rising Fest, en 2014. J’avais trouvé ça sympa sans plus mais le groupe était encore jeune.

Ils ont bien progressé depuis et ils savent désormais parfaitement tenir une scène. Et clairement, niveau compos, “Blow it off” est également d’excellente facture avec les influences d’origine (AC/DC, ROSE TATTOO, SCORPIONS…) désormais parfaitement digérées et des compos accrocheuses et plus personnelles qui vont faire leur petit effet sur scène. Du bon Hard Rock très énergique avec des mecs (et une fille à la basse) qui en veulent et qui donnent tout ! Et ça fait du bien !

RISING FEST 2024 - Jour 1
TRAVELER
Crédits photos : Eireen Dole
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TRAVELER au RISING FEST 2024

C’est maintenant au tour de TRAVELER d’investir la scène. Comme ils étaient en Europe sur la période et notamment au Keep It True Rising le week-end précédent, cela a permis à l’orga de les faire venir à Dijon. On ne s’en plaindra pas car ce groupe canadien est particulièrement rare dans nos contrées. Autre raison de ne pas s’en plaindre et de savourer le bonheur de les voir : ils ont annoncé leur split quelques mois plus tard. C’est bien dommage. J’ai beaucoup aimé leurs trois albums : celui éponyme de 2019, “Termination shock” (2020) et le tout récent “Prequel to madness” et c’était l’un des groupes que j’attendais le plus ici.

La nouvelle scène NWOTHM sort chaque mois des groupes de grande qualité à défaut d’être originaux (ce n’est pas ce qui est recherché quand on veut faire du traditionnel, de toute façon) grâce à des labels comme High Roller, Cruz del Sur, No Remorse ou encore Jawbreaker, chez qui les festivals underground peuvent piocher au hasard dans les catalogues et proposer de belles affiches.

Mais TRAVELER fait (ou plutôt faisait) partie du haut du panier. Un chanteur exceptionnel en la personne de JEAN-PIERRE ABBOUD, des duels de guitare flamboyants, une alternance de mid-tempo à la SAXON avec du pur Speed Metal tendance RIOT période “Thundersteel”, une batterie au taquet….

TRAVELER est d’une efficacité redoutable. Et le JEAN-PIERRE, en plus d’avoir du talent vocalement, est également un fabuleux frontman dont les pauses et la tenue chaînes et cuir évoquent le ROB HALFORD de sa jeunesse, quand le Metal God courait partout sur scène. L’entrée en matière a été de qualité, je ne dénigre en aucun cas les groupes passés avant, mais voilà la première vraie claque du festival ! Dommage qu’on n’ait plus d’occasion de revoir TRAVELER. Peut-être se reformeront-ils un jour ? En tout cas, leurs futurs projets seront à suivre, notamment VIPERWITCH qui est le nouveau groupe du chanteur.

RISING FEST 2024 - Jour 1
KINGCROWN
Crédits photos : Eireen Dole
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KINGCROWN au RISING FEST 2024

Retour en France avec KINGCROWN (à ne pas confondre avec le groupe de Prog’ Metal italien KINGCROW), groupe de l’ancien chanteur de NIGHTMARE, JO AMORE avec son frère DAVID à la batterie et des membres de GALDERIA et DEBACKLINER aux guitares et à la basse. Ils pratiquent un Heavy Power légèrement symphonique de très bonne facture.

Leur troisième album “Nova Atlantis” n’est pas encore sorti au moment du festival et ils vont nous le présenter sur scène en avant-première, en jouant les titres “Real or fantasy” et “The magic stone”. La prestation va être agrémentée d’une reprise de “Holy Diver” de DIO que JO AMORE chante toujours aussi bien, et d’une tout à fait naturelle de leur ancien groupe NIGHTMARE, “The preacher”.

Je ne sais pas quel âge a JO AMORE mais il doit bien avoir passé la soixantaine vu qu’il a commencé au début des années 80. En tout cas, il a bien la voix et l’énergie intactes. C’est un chanteur fabuleux qui aurait peut-être eu bien plus de reconnaissance à une époque s’il avait été allemand ou suédois au lieu d’être français. Il est très charismatique et sait parfaitement tenir une scène. De plus, il est très bien entouré et ne prend pas toute la lumière pour lui.

Ses acolytes sont également très présents et on sent un groupe bien uni. Après, je ne suis pas fan de leur tenue de scène en combinaisons blanches mais c’est une histoire de goûts ! Et sinon, je serais aussi ravi d’avoir des nouvelles des marseillais de GALDERIA et de DEBACKLINER, vu comment les membres qui sont dans KINGCROWN sont en forme.

RISING FEST 2024 - Jour 1
NIGHT DEMON
Crédits photos : Rock'n'Roller Photography
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NIGHT DEMON au RISING FEST 2024

C’est NIGHT DEMON qui va assurer la tête d’affiche et donc conclure ce premier soir. En treize ans d’existence, le groupe de JARVIS LEATHERBY vient défendre “Outsider”, son troisième album sorti un an plus tôt autour d’un concept sur l’histoire d’un jeune fossoyeur nommé Johnny découvrant un royaume parallèle mystérieux. Ce n’est pas compliqué : les Américains en ont joué la quasi-intégralité avec une première partie du concert de six extraits de cet album (sur huit titres) et une deuxième partie best of.

Que dire de plus ? Juste que c’est une méga-claque avec un JARVIS survolté. Je ne trouve pas que Outsidersoit leur meilleur album mais il y a quelques morceaux comme la chanson titre qui passent parfaitement. Jouée en début, elle lance le concert sur les meilleurs rails, le reste est sympa et on passe à la tuerie avec les morceaux best of du groupe comme “Dawn rider” ou “Screams in the night”.

Comme avec beaucoup de power trios, NIGHT DEMON envoie une débauche d’énergie considérable et jouissive. Seul petit bémol : un son pas toujours top avec des basses un peu trop saturées. Tout le reste était parfait avec une heure et demie de pur Heavy Metal de tradition qui fait du bien par où il passe.
Voilà pour cette première journée de la onzième édition du Rising Fest. Il faut aller au dodo pour reprendre des forces parce que le programme du lendemain est encore meilleur !

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LES TOPS DE L’ANNEE 2024

2024 tire sa révérence et il est l’heure de passer au bilan de cette année, riche en émotions musicales. WTR a vu son équipe se renforcer autour des 3 pivots que sont TI-RICKOU, STEVE*74 et SEB 747. C’est ainsi que nous avons accueilli CEDRIC LeMAGIC et NATH ainsi que très récemment BERENICE FLECHARD. Nous avons aussi eu la joie de voir revenir l’ALIEN et notre HI’ TWIST national. Quelques copains nous ont également fait des reports de-ci de-là. Merci à eux !

En 2024, WTR a produit 64 live reports, 140 chroniques d’albums et 6 interviews. Nous avons atteint en cette fin d’année la barre des 1000 articles répartis sur 11 ans d’existence ! Quand on regarde en arrière, c’est un travail énorme qui a été accompli et nous en sommes fiers. Surtout lorsqu’on sait que chacun de nous est bénévole ! D’ailleurs, si vous souhaitez nous rejoindre, nous sommes toujours à la recherche de rédacteurs-photographes pour Lyon, Clermont-Ferrand, Perpignan et Toulouse (+ l’Espagne), Nice et Fréjus (+ l’Italie) et la Suisse allemande.

Cette année est une année charnière car nous sommes en train d’effectuer un rapprochement avec un grand webzine mais nous vous en dirons plus bientôt.

En attendant, nous avons demandé aux membres de l’équipe de se positionner sur quelques items et de vous dire ce qui les a marqué de cette année 2024.



La sélection de TI RICKOU


La sélection de SEB*747


La sélection de HI’ TWIST


La sélection de CED LeMAGIC

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Le choix de TI RICKOU

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TI RICKOU


SEB 747


STEVE*74


HI’ TWIST


NATH


CED LeMAGIC

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TI RICKOU :

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SEB 747 :

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HI’TWIST :

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NATH :

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CED LeMAGIC :

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TI RICKOU :

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SEB 747 :

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HI’ TWIST :

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NATH :

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CED LeMAGIC :

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TI RICKOU :

à Torreilles (66)

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STEVE*74 :

à Sion (Suisse)

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SEB 747 :

à Manigod (74)

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HI’ TWIST :

à Saint Brieuc (22)

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CED LeMAGIC :

à Raismes (59)


Sans eux, W.T.R. ne pourrait pas exister :

Remerciements spéciaux à (dans le désordre) : SOUNDS LIKE HELL, OLIVIER GARNIER, DROUOT, THOMAS du BRIN DE ZINC, METALLIAN PRODUCTIONS, CHRISTIAN du CHERRYDON, GUILLAUME de l’OLIVER PUB, LIVE NATION, MEDIATONE, LAURENT du PWOA, ELDORADO, SYLVAIN de L’OVER EIGHTEEN MOTORS, VALENTIN LABANI, LAURENT de 106 DB, NATH du RISING FEST, MANON du SECRET PLACE, ALEXANDRA des DOCKS de LAUSANNE….

Et remerciements à tout ceux qui nous ont accordé des accréditations, aux labels (et à leurs promoteurs) qui nous ont envoyé les liens des albums à venir et les groupes qui nous envoyé leurs albums et leurs dates de concerts.

Merci surtout à tous nos fidèles lecteurs

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RISING FEST 2023, jour 2

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Cette deuxième journée du Rising Fest est historique : pour la première fois, le festival affiche complet (deux jours avant le jour J). C’est un beau signe de reconnaissance du dévouement de l’association Phoenix Rising. 

Le parking de l’espace Jean Bouhey est donc bien garni. En revanche, dans la salle, ça reste confortable et on n’a jamais l’impression d’être trop serrés. Et on notera dans le lot que les mecs d’ANIMALIZE, non content d’avoir tout pété la veille sur scène, sont restés pour s’éclater à tous les concerts de la journée ! 

Et il y a un beau programme aujourd’hui qui vaut bien un sold out, alors que c’est composé à 80% de groupes français y compris pour la tête d’affiche. On m’aurait dit ça il y a quelques années, ça m’aurait fait rigoler et surtout extrêmement surpris. Maintenant ça me fait très plaisir et finalement ça ne me surprend pas plus que ça. Certes, en tant qu’animateur radio et chroniqueur, je soutiens toujours nos groupes nationaux pour le principe. Mais ce n’est pas pour autant que j’en suis automatiquement fan. Déjà je suis très difficile quand ça chante en français. Et quand ça chante en anglais, je bloque quand l’accent sonne trop franchouillard ! Mais depuis quelques années, je constate avec plaisir un progrès global de la scène hexagonale dans tous les styles de metal et beaucoup de groupes français actuels sont maintenant au niveau de la plupart des groupes allemands, américains, anglais, scandinaves ou italiens. Rien qu’en heavy, j’apprécie au moins autant l’écoute de TENTATION, EXISTANCE ou ANIMALIZE que celle des derniers albums de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou HELLOWEEN. Alors si des festivals comme le Rising peuvent mettre ces nouveaux groupes en avant et qu’en plus ça remplit complètement, on peut se dire que la scène française se porte bien et a peut-être un avenir sympa. Voilà pour ma petite réflexion préliminaire 🙂

CRAZY NIGHT KILLERS @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

La journée commence à 14h30 avec les Jurassiens de CRAZY NIGHT KILLERS. Je ne découvre pas ce groupe : ce sont des potes de potes ! En fait, je les ai découverts fin juillet à un concert privé donné pour l’anniversaire de deux amis du Jura qui les connaissaient personnellement. Dans ce cadre intimiste d’une cinquantaine de personnes qui étaient tous des amis, potes ou connaissances, c’était bien entendu très bon et ça m’a bien fait plaisir de les voir se rajouter à l’affiche du Rising.

Avec le nom qu’ils ont, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise : c’est du très bon heavy mâtiné de hard rock qui hume fort les années 80 (dans la musique comme dans les looks, d’ailleurs!), chanté en français et en anglais.

Les mecs sont bien déchaînés sur scène et bénéficient d’un excellent son. Tout le public n’est pas à l’intérieur, d’autant que le temps superbe qui règne sur la Bourgogne ce jour (effet du réchauffement climatique…) incite à rester discuter dehors. Mais il y a bien 200 à 300 personnes pour assister à la prestation de CRAZY NIGHT KILLERS, et ils ont bien eu raison au vu de l’énergie dégagée par le groupe. 

Un EP est prévu pour bientôt et vu la motivation affichée sur scène, on devrait ré-entendre parler rapidement de ces Franc-Comtois. 

SYR DARIA @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après cette mise en bouche de trois quarts d’heure fort sympathique, c’est un autre groupe de l’est de la France qui investit la scène, à savoir les Mulhousiens de SYR DARIA. Le groupe tire son nom du plus grand fleuve d’Asie centrale et existe depuis 2007. 

Ils comptent trois albums à leur actif. Ils ont surtout pu faire des premières parties alsaciennes de groupes assez prestigieux tels que FREEDOM CALL, TANKARD, ABSOLVA, NIGHTMARE, ou encore une apparition à la Foire aux Vins de Colmar dont SCORPIONS assurait la tête d’affiche. 

J’avais beaucoup entendu parler de SYR DARIA de la part de potes alsaciens qui les connaissent et les suivent depuis longtemps. Mais je n’avais encore jamais écouté. Le batteur est bien connu des fans de heavy traditionnel français puisqu’il s’agit de CHRISTOPHE BRUNNER « AKA BUBU », ancien frappeur de fûts de LONEWOLF. On se doute donc bien que la rythmique va être solide. Et pour être solide, effectivement, ça l’est. 

Le groupe pratique un heayy metal ultra carré, plutôt sombre et avec un son assez moderne et une touche épique, où les riffs de bûcherons font mouche à tous les coups. Ca me fait parfois penser à du ICED EARTH avec un son plus moderne. En tout cas, le groupe a sa patte bien à lui. On sent aussi l’expérience de la scène d’un groupe qui existe depuis plus de quinze ans, même s’ils ont joué essentiellement dans leur région. Le chanteur et bassiste GUILLAUME HESSE est vraiment excellent. Il a une très bonne voix et c’est un super frontman, très charismatique et communicatif. De ce fait, le public adhère complètement. Il faut dire que même sans connaître les chansons au départ, quand les riffs et les refrains font mouche et que le groupe est à fond, et qu’en plus c’est bien servi par le son, c’est difficile de ne pas headbanguer. 

Je me ferais une joie de revoir SYR DARIA Daria sur scène, en espérant qu’ils aient l’occasion de jouer un peu plus au sud et à l’ouest que le sud de l’Alsace 🙂

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après l’Alsace, la Lorraine. A 16h40 c’est l’heure du goûter. Et pour le goûter, le Rising offre du ILLEGAL CORPSE ! Miam ! 

Il ne s’agit pas d’un clone ou d’un cover band de CANNIBAL CORPSE mais d’un bon groupe français, originaire de Nancy, et je recommande leur album “Riding another toxic wave” (2021) à tous les amateurs de bon thrash qui tâche et qui arrache. Du thrash crossover, pour être précis ! En effet, on est ici dans la lignée d’un MUNICIPAL WASTE et, surtout, d’INSANITY ALERT. C’est en effet aux Autrichiens (qui sont par ailleurs passés au Rising en 2022 et y ont laissé un beau souvenir) qu’ILLEGAL CORPSE me fait le plus penser.

Pour la “finesse” de leur musique et aussi pour le côté fun et l’utilisation de jingles (en l’occurrence des citations du film d’action “Predator” en VF) et de gimmicks cheap à mort, profondément débiles, mais qui font mouche à tous les coups. Quoi de plus débile, par exemple, que de balancer des requins gonflables géants dans la fosse ? Et le pire c’est que ça fonctionne au top. Les mecs balancent les bouées dans le public et ça pogote et ça circle pitte en essayant d’attraper et de balancer les bouées. Il y a quelques bières renversées au passage mais ça met une ambiance de folie. 

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Musicalement, il n’y a pas de grande recherche ni d’innovation mais ce n’est pas ce qu’on demande dans ce style. ILLEGAL CORPSE, c’est d’abord et avant tout de l’efficacité. Et dans ce domaine, ils sont très forts. Les riffs sont basiques et rapides, imparables. Le chant est déchiré et enragé. Le groupe est à fond. Le public aussi.

Je me suis éclaté comme un petit fou à ce concert des Lorrains. Ca fait bien plaisir, de temps en temps, de faire dans le régressif sans prise de tête ! Et c’est bien aussi qu’en France on ait quelques groupes de qualité dans ce style. Pour ILLEGAL CORPSE aussi, j’attends de les revoir plus au sud et plus à l’ouest !

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le groupe suivant, je l’ai justement vu plus au sud et à l’ouest un mois et demi plus tôt. Il s’agit des Grenoblois de SACRAL NIGHT. Ils s’étaient en effet produits au Pyrenean Warriors Open Air dans des conditions pas évidentes pour eux car ils étaient chargés d’ouvrir la journée. Or, il faisait très chaud et le soleil et le beau temps méditerranéens en plein air ne sont pas vraiment propices à mettre en valeur l’atmosphère dark et cosmique de leur musique. C’était très bien quand même, j’ai beaucoup apprécié mais clairement, je les attendais plus ici, où ils avaient la possibilité de jouer en indoor.

Leur chanteur ANTOINE VOLLAT, géant de près de 2 mètres, est un habitué des lieux puisqu’il s’y est déjà produit avec son autre groupe ELECTRIC SHOCK (c’est d’ailleurs au Rising 2014 que j’ai découvert ces derniers, et ANTOINE aussi pour le coup) et qu’il est là chaque année en tant que spectateur, quand il n’intervient pas en tant que guest d’autres groupes. Sans compter que SACRAL NIGHT est issu des cendres de SANCTUAIRE, groupe déjà venu également dans les premières années du Rising. Quand on dit que ce festival est une grande cousinade…

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le style de ce groupe est original. C’est du heavy francophone sombre et épique avec une bonne inspiration de MERCYFUL FATE. Mais ANTOINE a le bon goût de ne pas chercher à chanter comme KING DIAMOND, chose qui a tendance à m’exaspérer chez les groupes comme PORTRAIT, ATTIC ou THEM entre autres : le chant du King est unique, il ne sert donc à rien de l’imiter et de faire la même chose en moins bien. Et SACRAL NIGHT l’a bien compris ! Autres influences bien digérées : IRON MAIDEN et la NWOBHM en général. Et surtout, la musique de SACRAL NIGHT a un côté black metal très intéressant. Pas dans le chant, mais dans l’atmosphère et certains riffs qui sonnent quasiment comme du DISSECTION. Ces influences extrêmes leur apportent une véritable originalité et un son finalement assez unique. Ce mélange est aussi original que bien foutu, et j’aime beaucoup sur album.

L’emploi du français colle bien avec leur musique. Je ne suis vraiment pas un gros client du chant dans notre langue pour du heavy, à la base, mais sur une musique plus sombre comme celle de SACRAL NIGHT, ça passe crème. “Le diadème d’argent”, sorti en 2022, est clairement l’un des meilleurs albums sortis dans le style dans les dernières années. 

La prestation ici n’a rien à voir avec celle qu’ils avaient délivrée au Pyrenean. A Torreilles, c’était déjà très bon, car très bien joué avec des mecs qui montrent une belle envie et un frontman charismatique, mais il manquait quelque chose. A Dijon, c’est tout simplement excellent.

L’envie et l’énergie sont les mêmes mais il y a un détail de taille qui fait toute la différence : ici ils jouent en salle et à une bonne température ambiante ! Et ça change tout. Là, l’aspect dark et ritualiste de leur musique est bien mis en avant, grâce à un bon jeu de lumières. Le jeu de scène est bien plus théâtral aussi, ANTOINE pouvant garder sa cape en velours plus de dix minutes sans l’enlever en urgence à cause de la chaleur catalane comme cela avait été le cas en septembre.

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Côté setlist, la part belle est donc faite à leur excellent dernier album, dont la chanson éponyme et des titres comme « Les Mirroirs De La Lune », « La Prêtresse De L’Atlantide » et surtout « Conquérant Des Lumières » sont vraiment irrésistibles.

Comme au Pyrenean, on a droit à deux reprises avec “Reckless” de JUDAS PRIEST pour clore le show et “Les visages de la peur” de leur ancienne mouture SANCTUAIRE (là le choix de reprise change par rapport à Torreilles, où ils avaient interprété “Par le sang et l’acier” de HIGH POWER). Tous ces morceaux ont fait mouche, le groupe recevant un superbe accueil, tout à fait justifié. 

C’était bon !

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On passe maintenant à une musique moins raffinée, mais surtout bien moins sombre et beaucoup plus fun avec les Nord-Irlandais de GAMA BOMB. Ce sera d’ailleurs le seul groupe étranger de la journée. Je les connais depuis pas loin d’une quinzaine d’années et je n’avais pas eu l’occasion de les voir sur scène donc je suis content ! Ils sont justement connus pour exécuter des prestations scéniques solides et sont maintenant l’un des groupes de thrash les plus reconnus du Royaume-Uni.

Du reste, si je n’écoute pas énormément au quotidien de groupes de la vague “retro thrash” (terme que j’emploie pour les groupes de thrash ultra-traditionnels formés après 2000 avec un son et des looks sortis tout droit des années 80) mais je suis rarement déçu en live. GAMA BOMB ne fera pas exception (d’autant que musicalement, ils sont dans le haut du panier de cette scène).

On est à peu près dans la même catégorie qu’ILLEGAL CORPSE, l’autre groupe de thrash de la journée qui jouait deux heures avant. A savoir un thrash crossover pas fin et efficace à souhait avec des morceaux “in your face” très courts saupoudrés d’une bonne dose de fun. C’est quand même un peu plus mélodique et varié que ce que les Nancéiens proposaient, avec des influences heavy plus marquées. 

Ils comptent sept albums à leur actif (ce qui fait un bon rythme en vingt ans d’existence) qui  offrent une bonne gamme (à bombes !) d’options pour une setlist. De ce fait, le groupe en a profité pour bien répartir leurs chansons avec au moins une par album. Leurs morceaux étant courts, il y a la place pour ça et pour placer en plus une bonne reprise de “If I should fall from grace with God” de leurs célèbres compatriotes des POGUES. 

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Toujours prêts à rire autant qu’à pogoter et avec un humour décalé so British qui est un élément essentiel de leur set, GAMA BOMB est également composé d’excellents musiciens qui savent envoyer la purée sans faire la moindre fausse note. Le concert a eu une dose de piment supplémentaire avec l’apparition d’une mascotte du nom de Snowy The Gamabominable Snowman sur la scène et un “wall of hugs” à l’image du wall of love de NANOWAR OF STEEL !

Avec tout ça, on a eu droit à l’ambiance la plus chaude de la journée. C’est avec GAMA BOMB qu’il y a eu le plus de pogos, circle pits et walls of death (plus le wall of hugs, donc !) et un public vraiment à fond. Il faut dire que des titres comme “Mussolini mosh”, “Slam anthem”, ou “Bring out the monster” sont particulièrement indiqués pour mettre le feu dans une fosse. Les Irlandais ont joué un peu moins d’une heure qui est passée à la vitesse grand V. 

Encore un bon concert qui fait du bien par où ça passe !

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Autre claque multi jouissive dans un autre style avec TITAN. C’est la deuxième apparition des Basques ici après leur venue en 2019. C’était également la dernière fois que j’y étais allé et je vois donc finalement le groupe pour mon deuxième Rising consécutif. Et c’est vachement mieux cette fois-ci ! Attention, je ne dis pas non plus que ce n’était pas bon il y a quatre ans. C’était bien, le groupe était carré, ça accrochait bien l’oreille mais il manquait quelque chose. Je n’étais pas complètement rentré dedans et je ne saurais vraiment expliquer pourquoi. Peut-être parce que tous ceux qui avaient vu TITAN depuis leur mythique concert du Pyrenean 2017 (pas de chance pour moi, c’était à la seule édition du PWOA où je n’ai pas été) m’en avaient dit tellement de bien que je m’attendais à encore plus ? En tout cas, au Rising 2019, j’avais aimé sans prendre une véritable claque. Ca va être tout autre chose à cette édition 2023. 

Il faut dire aussi que c’est une période particulière pour TITAN. Déjà, ils ont un nouveau bassiste en la personne d’OSO (un ami personnel depuis plus de vingt ans, au passage). Et surtout, leur chanteur emblématique PATRICE LE CALVEZ est sur le départ. Il a en effet décidé, pour des raisons personnelles, d’arrêter la musique. Au moment du festival, nous ne le savions pas encore et absolument rien n’avait filtré. Mais le départ de PATRICE sera annoncé trois semaines après et une décision de ce genre ne se prend pas du jour au lendemain sur un coup de tête, surtout quand un remplaçant (un certain PEIO CACHENAUT, ami du groupe) est également annoncé. Je ne suis pas dans l’intimité du groupe mais il y a de fortes probabilités que la transition soit déjà en cours. 

En tout état de cause, TITAN a livré là une prestation… titanesque (oui c’était un peu facile !) !

De la première à la dernière note, ça a été du headbanging non stop sur ce heavy francophone aux riffs acérés très inspirés par ACCEPT (dont ils auront le très bon goût de reprendre le classique “Breaker”). Les Basques sont dans une forme olympique (ni de Marseille ni lyonnais !) et forment sur scène un bloc soudé et motivé pour mettre le public à genoux. Leur dernier album “Palingenesia” sorti en 2021 est une petite tuerie. C’est simple : je le trouve bien meilleur que les trois derniers albums d’ACCEPT en date. L’élève a clairement surpassé le maître. Peut-être pas au point de faire des solos du niveau de ceux de WOLF HOFFMAN mais en termes d’inspiration et de qualité des chansons, le TITAN actuel est devant et ça se ressent aussi sur scène.

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Comment résister à des morceaux aussi imparables que “Liberté”, “Mourir ailleurs”, “Les fous de Dieu” ou encore leur classique “L’Irlande au coeur” ? Tout ça avec un public conquis et à bloc derrière le groupe, leur hargne étant contagieuse. En terme de hargne, d’ailleurs, la palme d’or est à décerner à un PATRICE LE CALVEZ particulièrement motivé et inspiré pour l’un de ses derniers concerts. C’est dommage d’arrêter avec de telles capacités vocales, mais c’est son choix et il faut le respecter. Bravo à lui et à tout le groupe pour cette belle mandale. Gora Euskadi !  

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Avec tout ça, le temps passe très vite et sans s’en rendre compte, il est 22h15 et on en arrive à la tête d’affiche. 

J’avoue que SORTILÈGE n’était pas franchement ma motivation première pour monter à Dijon. A la base, j’aime bien. Des groupes de la glorieuse scène du hard français des années 80, c’est probablement celui que je préfère avec KILLERS. En plus je garde un excellent souvenir du Tribute to Sortilège qui s’était produit au Rising 2018 avec les trois quarts des membres du groupe (mais pas ZOUILLE). Mais j’ai été très refroidi par leur prestation au Pyrenean Warriors Open Air 2019 pour la véritable reformation. II y avait eu alors beaucoup d’attentes avec le retour de Zouille. Et en fait, c’était un magnifique pétard mouillé. C’était mauvais, tout simplement. D’énormes attentes étaient nées de la reformation du groupe, qu’ils avaient semble-t-il prises à la légère car on avait vraiment l’impression d’avoir affaire à des musiciens peu concernés, qui n’avaient que peu répété avant le concert. Pour résumer, SORTILEGE avait foiré son retour scénique. Et je n’ai pas eu de bons échos non plus de la prestation à Vouziers. Après, il y a eu la pause forcée de 2020 et 2021 et des imbroglios juridiques entre ex-membres auxquels je n’ai pas compris grand chose (il faut dire que je n’ai suivi que de loin).

Pour moi, SORTILEGE, c’était mort. Et puis à partir de 2022, ils ont annoncé des dates un peu partout et un nouvel album. Alors que j’ai toujours des doutes sur les vieux groupes qui ressortent des albums longtemps après, j’ai été agréablement surpris à son écoute. Déjà parce que les nouveaux morceaux sont bons. Et surtout parce que “Apocalypso” n’est pas une version bis ou une continuation de “Larmes de héros” et “Métamorphose”.

SORTILEGE n’a pas versé dans la facilité du fan service comme tant d’autres groupes (souvent bien plus prestigieux, d’ailleurs). “Apocalypso” est sorti en 2023 et sonne tout à fait actuel, et a été composé par des musiciens qui arrivent à la soixantaine et qui ne cherchent pas à refaire ce qu’ils faisaient quand ils avaient 25 ans. Avec ça, le groupe a regagné mon respect. Je n’en étais pas encore non plus à sauter de joie à l’idée de les revoir. Chat échaudé craint l’eau froide, quoi ! Mais entre ce très bon nouvel album et de bons échos de leurs prestations récentes, j’étais prêt à leur redonner une chance. Bien m’en a pris. 

En tout cas, peu de gens dans la salle partageaient mon scepticisme initial et c’est un public chaud patate qui accueille SORTILEGE. Le groupe débarque avec l’hymne “Amazone” : quoi de mieux qu’un classique pour se mettre dans l’ambiance ? Et ça va être une bonne heure et demie d’un superbe concert. Le nouvel album va être particulièrement bien défendu avec huit morceaux sur les dix-huit que le groupe a joués. Même si le style est différent, ça passe bien car ça donne une setlist bien variée.

Peut-être que les fans de la première heure qui s’attendaient à un show composé essentiellement de classiques seront déçus mais je n’en fais partie. C’est parfaitement interprété. Et surtout, chose à laquelle je ne m’attendais pas : ZOUILLE est devenu un bon frontman (à part qu’il met des lunettes de soleil sur scène et que j’ai horreur de ça !). Il communique bien avec le public et il est toujours parfaitement en voix. Cela dit, au PWOA 2019, il était aussi bon vocalement, c’était son jeu de scène qui n’allait pas du tout. Cette fois, il n’y a rien à dire de ce côté. Le reste du groupe est également au top. C’est réglé comme un métronome et les mecs affichent un véritable plaisir d’être sur scène. Le public le leur rend bien avec une superbe ambiance et des refrains chantés en chœur. Ce sera bien entendu l’explosion sur le rappel, avec un “Apocalypso” qui précèdera un “Sortilège” (la chanson, ou plutôt l’hymne !) repris par 500 personnes. Et ça, c’est beau ! 

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Clairement, SORTILEGE a fait largement honneur à son statut de tête d’affiche. Et là, ce n’était pas en mode revival des années 80 mais un véritable show parfaitement actuel. Le groupe a su garder son style tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle. Quelque part, c’est assez risqué de revenir et de tenter une évolution artistique, et finalement très peu de vieux groupes le font : si ça colle trop à ce que le groupe faisait dans la décennie glorieuse, il risque de se faire accuser de fan service ou de passer pour ringard ; si ça change trop, on peut dire qu’il perd son identité voire que ce sont des vendus. SORTILEGE a réussi, sur album comme sur scène, à trouver le bon équilibre entre ces deux écueils, et montre être un groupe honnête qui s’inscrit bien dans l’époque contemporaine. Bravo et respect !

C’est sur cette belle prestation de SORTILEGE que se conclut cette non moins belle dixième édition du Rising Fest. Le jubilé est une réussite totale. J’ai vu tous les concerts à l’affiche et, à part BURNING WITCHES (plus pour des raisons extra-musicales que pour leur prestation scénique, finalement), j’ai aimé chacun des groupes. Mention spéciale à ANIMALIZE, SORTILEGE et TITAN dont les concerts ont été particulièrement excellents et qui font vraiment honneur à la scène française.

Et bien sûr, un grand merci à Phoenix Rising pour avoir organisé tout ça avec passion, motivation et bonne humeur ! Qu’est-ce que ça m’avait manqué ! Vivement l’édition 2024 !

RISING FEST 2023, jour 1

Le Rising Fest est un événement majeur pour tout fan français de heavy metal underground. Les petits groupes de heavy, hard rock et thrash y ont leur chance, et c’est aussi l’occasion d’y voir des groupes qui ne passent que rarement en France. En plus, à titre personnel, la moitié des membres de l’association Phoenix Rising qui organise l’événement sont des potes. J’y vais assidûment à chaque édition depuis 2014… sauf pour la reprise post-Covid de 2022 pour cause de problèmes familiaux où, la mort dans l’âme, j’ai dû renoncer à venir à Dijon. Quatre ans s’étaient donc écoulés sans que je ne puisse venir à ce qui était un rendez-vous obligatoire, et ça commençait à bien me manquer !

Hors de question, donc, de louper cette édition 2023 ! En plus, c’est une édition jubilée puisque c’est la dixième, et la cinquième à la salle Jean Bouhey de Longvic (salle très bien configurée et au son impeccable).  Et pour la première fois, ça affiche complet, du moins sur une journée puisque le samedi est sold out. Les planètes étant bien alignées cette fois-ci, c’est parti pour un grand voyage metallique en Bourgogne !

La première journée est toujours la moins chargée, commençant un peu plus tard pour permettre aux metalleux dijonnais qui travaillent d’arriver. C’est en tout cas bien garni avec une majorité de groupes étrangers et deux têtes d’affiche 100% féminines. En tout cas, ça fait bien plaisir de remettre les pieds dans cette bonne salle Jean Bouhey. On y est super bien accueilli (a fortiori quand on connaît les trois quarts de l’orga !) et on ne se moque clairement pas des festivaliers question bouffe (les sandwiches au falafel sont au top !) et question boisson, c’est de la bière artisanale locale fournie par la brasserie des Trois Fontaines et Bélénium. 

WILDFIRE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

C’est un groupe de hard rock français qui vient de presque aussi loin que moi (voire plus) : les Bordelais de WILDFIRE ! Ce groupe existe depuis 2016, après avoir été quelque temps un cover band reprenant des classiques d’AC/DC, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, ZZ TOP ou MOTORHEAD. Puis ils ont commencé à voler de leurs propres ailes en faisant leurs propres compos. Un album est sorti en 2020 et quelques prestations scéniques énergiques leur ont fait acquérir une petite renommée et ils en sont donc maintenant à ouvrir cette dixième édition du Rising Fest.

Et ils vont le faire avec brio ! PAUL VERTRA, leur chanteur, est un frontman très communicatif et particulièrement motivé. Leur musique très pêchue est un mélange des influences des groupes que WILDFIRE reprenait à ses débuts, avec une prédominance du son d’AC/DC (mais pas que). Des titres comme “Hard’n’wild”, “Riff machine”, “Shaking the ground” et “One night rock’n’roll” sont éloquents et résument bien leur musique : hard, heavy et directe !

Le public n’est pas encore très nombreux en cette fin d’après-midi, tout le monde n’ayant pas terminé le boulot, mais les gens présents apprécient beaucoup. Je me ferai un plaisir de les revoir. Après tout, Bordeaux n’est pas loin de Toulouse, on peut espérer les voir descendre le long de la Garonne !

IRON KINGDOM @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On change de style avec IRON KINGDOM, groupe culte de l’underground canadien. Originaire de la province de Colombie Britannique, ce groupe pratique un heavy metal épique de tradition avec une petite touche progressive. Ils existent depuis 2011 et ont déjà sorti cinq albums. Ils ont beaucoup tourné en Amérique du Nord mais leurs plus grands faits de gloire sont une apparition au légendaire festival du Keep It True et une tournée au Brésil en ouverture de BLAZE BAYLEY.

Après un hiatus lié en partie au Covid, les Canadiens font leur grand retour avec un album sorti en 2022 et donc cette apparition en terre bourguignonne qui marque, si je ne m’abuse, leur première apparition en France. Et c’est très bon ! 

Ca manque peut-être de refrains marquants mais CHRIS OSTERMAN, guitariste-chanteur au timbre suraigu a une super voix et la science du riff. Sa consœur MEGAN MERRICK rivalise de talent avec lui dans de bons duels de guitares qui parleront à tous les fans de MAIDEN. De plus, le groupe bénéficie d’un excellent son qui met bien en valeur la finesse de ses compos. Excellente prestation, donc !

ANIMALIZE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

La suite va bien dépoter avec l’un des meilleurs groupes du festival, et français s’il vous plaît : ANIMALIZE ! Ces Lyonnais sont des habitués des scènes dijonnaises puisqu’ils avaient déjà joué au Rising et donné des concerts dans de petites salles de la capitale de la Bourgogne. Pour ma part c’est la première fois que je les vois. J’ai bien flashé sur leur EP “Tapes from the Crypt” et leur album “Meat we’re made of”, qui sont des petites pépites de speed metal très énergique et fun en même temps, jouant beaucoup sur l’imagerie des années 80. Alternant le Français et l’Anglais, ça sonne aussi bien dans une langue que dans l’autre. Et je trouve même, alors que je ne suis pas trop client du chant francophone sur le heavy, que leurs titres les plus marquants sont chantés dans notre langue. Comment résister à un “Samouraï de l’univers” ou “Sous l’œil du charognard” ? 

Par contre si ANIMALIZE titre son nom d’un titre de KISS (du moins on peut le supposer), leur point commun avec ces derniers vient plus de l’imagerie et des looks très glam que de  la musique. Les Rhodaniens  font en effet du speed metal très true musicalement, et ce côté true jusqu’à la pointe des clous est contrebalancé par un look glam et des paroles décalées. En tout cas le groupe y va à fond la caisse, avec une batterie et des riffs qui font des ravages et un frontman très charismatique, et toujours dans une bonne humeur extrêmement communicative. 

Comment ne pas aimer un groupe qui a produit une  telle prestation ? Vivement la prochaine fois !

IRON FATE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Ca va un peu retomber avec les Allemands de IRON FATE. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé, mais ANIMALIZE a mis la barre très haut et leurs successeurs ne dégagent pas la même énergie qu’eux. Ce n’est pas du tout la même atmosphère. C’est pro, c’est carré, ils sont contents d’être là mais c’est plus froid et moins fun que le groupe d’avant. C’est du bon heavy (d’inspiration plus US qu’allemande, d’ailleurs) avec une touche de thrash pas dégueu. Leur musique serait une sorte de rencontre entre METALLICA, JUDAS PRIEST et QUEENSRYCHE.

J’aime bien. C’est très bien joué et d’un bon niveau technique. De plus, les Teutons sont bien servis par un excellent son. Mais il manquait quand même quelque chose pour que j’accroche complètement. Une véritable identité musicale peut-être ?

GIRLSCHOOL @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On passe ensuite aux poids lourds de la soirée avec GIRLSCHOOL, qui devaient déjà être là en 2023 mais avaient été contraintes d’annuler peu avant l’événement. Ce qui fait mes affaires : en trente ans de vie metallique, c’est la première fois que je les vois. Sans connaître plus que ça, j’ai beaucoup de respect pour ce groupe et son parcours.

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, GIRLSCHOOL est un groupe anglais entièrement féminin formé lors de la nouvelle vague de la scène heavy metal britannique en 1978. EIles sont souvent associées à  MOTORHEAD et sont, si je ne m’abuse, le groupe de rock féminin le plus ancien, toujours actif après 45 ans. GIRLSCHOOL a obtenu une attention médiatique et un succès commercial significatifs, en particulier au Royaume-Uni au début des années 1980, avec des albums de belle qualité comme “Demolition” et “Hit and Run”. Cependant, les Anglaises n’ont jamais vraiment réalisé une véritable percée et n’ont jamais eu le même succès que nombre de leurs glorieux compatriotes masculins de l’époque. Par contre, elles n’ont jamais baissé les bras. Tout au long de leur longue carrière, elles ont parcouru le monde, se produisant dans de nombreux festivals et partageant souvent la scène avec des gros groupes. Elles entretiennent une fan base et servent d’inspiration à de nombreuses musiciennes de la scène, au même titre qu’une DORO ou une LITA FORD. 

Malgré de fréquents changements de line up, les membres originaux, KIM McAULIFFE et DENISE DUFORT sont toujours restés fidèles à la barre, assistées de JACKIE CHAMBERS à la guitare et de la bassiste TRACIE LAMB, qui a fait partie du groupe à deux reprises auparavant. En juillet 2023, le groupe a sorti son quatorzième album (ce qui ne fait finalement qu’un album tous les quatre ans en moyenne), le fort justement nommé  “WTFortyfive” qui tient tout à fait la route. Bref, pour tout ce parcours, cette persévérance et cette abnégation, il n’y a qu’un mot : respect !

Ce qui est à noter est surtout le plaisir et l’énergie dégagées par ces filles qui arrivent en fin de soixantaine, voir plus. Elles sont ultra carrées et affichent en permanence le sourire. Côté chansons, l’accent est fortement mis sur  “Demolition” et “Hit and Run”, leurs albums qui ont eu le plus de succès. On ne peut pas le leur reprocher, des morceaux comme “Hit and run”, “Take it all away” ou “Nothing to lose” sont des hits imparables. Après, leur dernier album en date est bien sympa et un ou deux nouveaux titres n’auraient donc pas été déconnants. A signaler aussi une excellente reprise de “Bomber” de MOTORHEAD, bel hommage à leur pote LEMMY. 

Bref, les vétéranes (je ne sais pas s’il existe un féminin pour vétéran, mais bon…) anglaises ont assuré leur rang et montré qu’elles en avaient encore sous la pédale. Et pour ça, respect !

BURNING WITCHES @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Du respect, j’en aurai beaucoup moins pour l’autre tête d’affiche 100% féminine, à savoir les Suissesses de BURNING WITCHES

Je ne vais pas m’attarder sur ce que j’ai entendu ou constaté de visu sur leur comportement backstage vis-à-vis des autres groupes de la journée ou de l’orga, parce que je n’ai ni envie ni vocation à diffuser ou amplifier des ragots sur internet. Mais pour résumer, elles ont eu une attitude de divas que leur statut ne justifie pas. Et quand bien même ce serait un grand groupe, 95% des artistes qui ont une certaine renommée gardent quand même les pieds sur terre et demeurent simples et abordables… 

Au-delà de leur attitude hors de la scène, je ne suis pas fan de leur musique. Cela a pourtant tout pour me plaire, à la base. C’est du bon heavy metal de tradition allemande (elles sont suisses alémaniques, ce n’est certes pas l’Allemagne mais la culture germanique est de mise !), avec des riffs énormes et un côté assez dark (influence de MERCYFUL FATE notamment). Elles ont été drivées au début de leur carrière par MARCEL SCHIRMER alias SCHMIER de DESTRUCTION. Les contacts de ce dernier leur ont ouvert les portes de Nuclear Blast puis Napalm Records, ainsi que des tournées en tête d’affiche et deux albums classés dans les charts allemands.

Et elles se retrouvent donc en tête d’affiche de ce Rising Fest ! Mais pour autant, je ne suis jamais parvenu à accrocher à leur musique. C’est bien fait, la chanteuse a de la voix, les musiciennes maîtrisent toutes leurs instruments mais il manque un truc pour que j’aime. Je trouve que ça manque de finesse alors que les morceaux sont quand même assez longs, dépassant les cinq minutes en moyenne. En comparaison, un groupe comme Primal Fear est raffiné et nuancé (et j’en profite pour dire que “Code Red”, le dernier album de Primal Fear, est excellent) ! En fait, c’est comme un apfelstrudel avec trop de sucre et de beurre : tous les ingrédients sont bons mais c’est indigeste. 

Ca, c’est mon avis sur le groupe sur album. Quid de leurs performances scéniques ? Je n’y avais jamais assisté jusque là. Quand elles étaient au Wacken, j’avais autre chose à voir et quand elles sont passées à Toulouse à l’Usine à Musique, juste à côté de chez moi, j’avais une bonne série ou un match de foot à regarder ! C’est donc la première fois que je les vois à Dijon. En toute honnêteté, elles font le job. Laura Guldeman, leur chanteuse néerlandaise, est une excellente frontwoman avec une voix terrible. Elle chante sans fausse note et a une bonne présence scénique. Elle joue bien aussi son rôle de sorcière.

BURNING WITCHES @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le all girls’ band bénéficie en prime d’un très beau décor de scène en mode château hanté à la KING DIAMOND. Elles ont aussi un son et un light show à la hauteur. Même si je ne suis pas vraiment fan des compos, j’arrive quand même à bien rentrer dans le concert. Après, je trouve quand même que les morceaux sont un peu trop longs et linéaires et qu’avec un temps de jeu de tête d’affiche, ça s’étire un peu trop sur la durée et l’attention décroît. Mais je suis resté jusqu’au bout sans me forcer.

BURNING WITCHES ne sera certes jamais mon groupe préféré. Mais elles ont quand même bien fait le job et assuré leur statut de tête d’affiche. C’est d’ailleurs l’un des groupes devant lesquels il y a eu le plus de monde de tout le festival.

Ainsi se termine cette première soirée du dixième Rising Fest, globalement très réussie. Tous les groupes ont fait de bonnes prestations, les conditions techniques sont au top et l’ambiance comme toujours géniale. 

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