Pendant que beaucoup de mes copains commencent à regarder comment rejoindre Barcelone pour retrouver des milliers de copains, moi c’est direction le pays des pizzas et des pâtes pour des vacances bien méritées sous le signe du far niente. Bref, plages et visites culturelles au programme. Sauf qu’au bout de quelques jours, j’ai une idée : « Euh, chérie, tu ne voudrais pas aller respirer le bon air frais, un peu plus au nord, au bord d’un lac en hauteur ? Comment, tu crois que c’est un piège ? C’est bien mal me connaître ! Le lac, il y est bien, ainsi qu’un petit village fortifié sympa… Aïe, bon d’accord, il y a bien un petit fest pas loin sous le signe du glam sleaze… Non, pas la tête !!! »
Bon, ouverture des portes à 18 h, j’arrive à 13 h 30. Là, si je rate le début, ça ne sera vraiment pas de ma faute. Euh, heureusement qu’on est passés repérer le site de jour car il est placé en plein milieu des oliviers, des vignes et des figuiers, et la nuit je n’aurais pas forcément imaginer un fest au milieu de nulle part. Bon, à part un signe très distinctif : il y a un énorme ours blanc en peluche planté en haut d’un poteau. Il a du faire quelque chose de mal dans une autre vie, lui !
Allez, je marque le lieu sur le GPS et on a le temps d’aller faire un tour au lac du Trasimeno. Je tiens toujours mes promesses, moi ! De toute façon, l’ouverture des portes est prévue à 18 h 30. Je suis trop bon !!
Bon, pour être sûr de ne pas être en retard, à 18 h 30 pile, on y est. Et comme il n’y a encore que deux autres voitures sur le parking, je suis sûr qu’on n’est pas en retard. On me remet le running order et là, oh surprise, le premier groupe ne sera plus à 19 h mais à 20 h 45. Soit ça a changé, soit ma chérie à moi n’a rien compris à ce qu’on lui a expliqué ! Bref, étant donné qu’il y a six groupes qui doivent monter sur scène ce soir, on ne va pas se coucher de bonne heure !
Tiens c’est cool, il y a THOMAS SILVER qui arrive avec ses valises, ses nombreux chapeaux et ses sangles de guitare. Trop top, je vais pouvoir assister au check sound. J’en profite pour faire la connaissance du lieu et des organisateurs. Mes copains des SMOKIN’ KILLS ne sont pas encore arrivés mais ce n’est pas grave car j’ai l’impression d’être au paradis du petit hard rocker. Le lieu est magique. La scène est montée entre deux oliviers, il y a des tables installées à l’ombre et le bar est bien achalandé. C’est vrai qu’avec cette chaleur, il faut penser à s’hydrater – en tout cas, c’est ce qu’ils n’arrêtent pas de dire à la télé ! Et là du coup, on va avoir du temps pour le faire !
Le temps passe piano piano mais c’est super cool.
Sur le running order, il est marqué que si les groupes mettent trop de temps pour leur mise en place, ce temps leur sera retenu sur leur temps de passage.
Malgré ça, les MONSTER MASH, premier groupe italien à ouvrir le bal, commencent avec un bon quart d’heure de retard. Et là je commence à voir poindre les 2 h du mat pour la fin du concert, moi !
Les membres du groupe sont jeunes et ils arrivent grimés en personnage de films d’horreur. Putain, leur sound test va leur faire perdre du temps sur leur présence en scène ! Ah mais ce n’est plus le sound test ? C’est commencé ?!!! Allez, andiamo.
Les copains et la copine (il y a une fille au chant) oeuvrent dans un style sleaze horror. C’est assez bien fait mais dommage que le son de la chanteuse ne soit pas un peu plus fort.
En tout cas, ils essaient d’avoir leur univers.
En plus, ils vont nous faire un cover d’ALICE COOPER et un cover d’HANOI ROCKS. Ils ont bon goût les petits ! Tout ce qui faut pour me mettre de bonne humeur. Ce groupe-là est jeune mais à suivre.
Le changement de plateau va être court et ce sont mes copains de SMOKIN’ KILLS qui vont monter sur scène. Comment vous ne connaissez pas les SMOKIN’ KILLS ? Alors allez lire les anciens reports de Ti-Rickou et surtout celui au Thunderbird Lounge de Saint-Etienne et vous y verrez tout le bien que je pense de ce groupe et qui explique en partie ma présence ici ce soir.
Et putain, d’entrée de jeu je sais que j’ai bien fait d’être là, moi ! Sur une grande scène, ça déménage !!! Les morceaux de leur nouvel EP sont très bons et ils sont particulièrement en forme ! On ne dirait pas qu’ils viennent juste de se taper au moins six heures de route pour arriver. Eh oui, l’Italie c’est grand et Gênes, ce n’est pas franchement la porte à côté.
Les SMOKIN’ KILLS de toute façon, c’est plein de générosité à l’image du chanteur qui descend dans le public pour mieux communiquer et le faire participer.
Je ne l’ai pas encore dit, mais il y a eu un petit changement au niveau du groupe : l’ancien bassiste est parti et il a bien sûr été remplacé. Perso, je trouve qu’ils n’y ont pas perdu au change et je l’adopte tout de suite moi, le petit nouveau !
Moi de toute façon, je ne suis pas objectif, je les adore les SMOKIN’ KILLS et je prends une grosse tarte in the face ! Whaaa !! Comme quoi une demie-heure, ça peut être vraiment court. Mais bon il reste encore quatre groupes et le temps est compté.
Allez, on continue avec un autre groupe italien qui cette fois-ci nous vient de Bologne. Je ne les connais pas et je n’ai pas eu l’occasion d’aller voir ce qu’ils faisaient avant. Mais bon, ils vont avoir des difficultés à me faire oublier les SMOKIN’ KILLS car j’en suis encore tout sonné.
Euh… putain, ça part fort ! Voire très fort ! Putain, c’est méga bon ! SPEED STROKE c’est du sleaze et c’est méga méga bien fait avec un putain de chanteur, des musicos qui assurent grave.
J’arrive juste à pousser un Whaou, c’est génial ! J’adore leurs morceaux ! Je me demande juste comment je suis passé à côté de ce groupe qui a déjà un album à son actif.
Le chanteur a débarqué sweat à capuche sur la tête, très théâtral, bref bien rôdé. Bien sûr le sweat avec la chaleur, il ne l’a pas gardé longtemps, mais c’était une super bonne idée en intro. En plus d’avoir une putain de voix, il faut dire que c’est aussi un putain de frontman.
Bon, encore une fois, une demie-heure ça peut passer méga vite et là c’est sûr j’en aurais bien repris une bonne grosse louche de plus !! En tout cas je suis vraiment content d’être venu et de les avoir découverts.
Bon, encore un changement de plateau rapide. Heureusement car là on est déjà à une demie-heure de retard sur le planning et qu’on est déjà pas loin des minuit. Mais ce qui est cool, c’est qu’on est méga bien et que c’est toujours une sensation irréelle de faire un fest dans ces conditions. Trop, trop bien.
Allez, un petit caffè ristretto et une petite boisson au houblon et c’est reparti.
Là, on va faire dans les deuxièmes locaux de la soirée avec les POLLUTION, organisateurs du fest, qui montent sur scène. Et là, effectivement, après les baffes que je viens de prendre, le changement est un peu rude.
On est plus dans le groupe de copains qui fait de la musique pour s’éclater. Que ce soit visuellement ou musicalement, c’est moins carré. J’ai beaucoup de mal à rentrer dans leur hard plutôt FM et la voix du chanteur ne m’y aide pas forcément. Je crois que là le temps va me paraître un peu plus long…
Euh non, pas forcément car ils sont là pour s’éclater et ils y vont même à fond !
Ils vont finir leur set en faisant monter les trois groupes d’avant avec eux sur scène pour un cover d’anthologie plein de fun et de rock’n’roll. Comme on aime dans ce style de musique, quoi ! Un très très bon état d’esprit !
Le public de plus en plus présent s’éclate comme un seul homme et du coup le temps passe très vite là aussi.
Juste le temps d’aller faire un petit tour pour arroser les oliviers et là surprise le parking est non seulement full mais les gens continuent à arriver alors qu’il est plus de minuit.
Et on repart pour un nouveau groupe cette fois-ci moitié néo-zélandais, moitié suédois : les TERRORHAWKS. Là, on est dans du hard-rock sleaze avec un chanteur qui a superbe voix. C’est méga bien fait.
En revanche, les morceaux ne sont pas tous forcément homogènes. Du coup, on a l’impression qu’ils cherchent encore un peu leur style propre.
Attention, c’est quand même très bien fait mais je ne sais pas, il me manque le petit quelque chose pour que j’accroche plus. A moins que ce ne soit l’heure tardive qui m’empêche de rentrer à fond dans leur prestation…
Et pourtant comme je le disais plus haut, c’est très pro et j’aime bien la voix du chanteur. Mais bon, rien à faire. Je crois que je vais aller boire un café pour essayer de reprendre des forces avant THOMAS SILVER.
Ca y est ! Il est plus d’une heure du mat’ et le moment que j’attendais arrive ! THOMAS SILVER, ex-HARDCORE SUPERSTAR monte sur scène avec son nouveau groupe.
Euh, c’est quoi ce délire ? Qu’est-ce qu’il fout là, ADAM BOMB ? Comment, ce n’est pas ADAM BOMB ? Il a un chapeau, les cheveux longs frisés, une chemise et un gilet… Ce n’est pas mon THOMAS SILVER ! Il avait des tresses indiennes et des tatouages apparents lors du sound check !
Ah si, c’est bien lui… Mais dans un look très ADAM BOMB !
Bon, trêve de plaisanterie, c’est parti et là c’est pour moi de la pure découverte car on va avoir droit à ses nouveaux morceaux, ceux de l’album qui va bientôt sortir. C’est bien sûr moins fou furieux que les HARDCORE mais dans un style hard sleaze, c’est bien sympa.
Tiens, il y en a qui vont attaquer leur deuxième concert d’affilée…. Eh oui, il y a une partie du line up en commun entre TERRORHAWKS et THOMAS SILVER. De toute façon, on sent que les deux groupes sont très proches vu que THOMAS n’était pas loin de la table de mixage pendant le concert de TERRORHAWKS et que là, c’est l’un des membres dudit TERROHAWKS (qui n’est bien sûr pas sur scène avec lui) qui veille au grain.
Mais bon, de toute façon le son est très bon, ce qui n’est pas forcément courant dans un fest avec des balances très courtes, et en plein air en plus!
On a droit à un cover de BILLY IDOL. Marrant d’ailleurs car le BILLY en question passe ce même soir pas trop loin à Lucca en Toscane et que j’ai eu un choix cornélien à faire. Mais bon, je ne regrette pas d’être là car sa voix est vraiment envoûtante. Il est trop content d’être là et de jouer. En plus, ses morceaux passent très bien.
Tiens, tout le monde sort de scène sauf lui. Il commence un unplugged. Tiens je connais ce morceau et la foule aussi : c’est WILD BOYS !!! La foule est en délire ! Mais bon, ça ne va durer que quelques secondes. On n’aura pas plus de HARDCORE SUIPERSTAR pour ce soir. Ce n’est pas le but de ce show. Comme beaucoup de musiciens qui ont quitté un groupe, THOMAS SILVER veut tourner la page. Il est difficile de décrire l’émotion que je ressens, ce que je vis là, c’est le genre de chose qui arrive rarement.
Les musicos reviennent et le concert se termine avec encore de nouveaux morceaux.
Il est maintenant plus de 2 h 30 du matin, il n’y aura pas de rappel. Le show et la soirée sont vraiment finis.
Le temps de me faire signer ma set list et de papoter avec THOMAS SILVER, de dire à bientôt aux SMOKIN’ KILLS et à SPEED STROKE et je tente de mettre la main sur Daniele l’un des organisateurs du MOONSHINE FEST pour le remercier de la soirée. Ca ne va pas être facile car nos copains italiens ont déjà embrayés sur la troisième mi-temps qui s’annonce déjà sévère.
Mais bon, moi j’ai encore plus de 2 h 30 de route à faire et il est temps de partir. Bien qu’il ne soit pas facile de partir d’un tel endroit avec cette odeur d’oliviers, ce petit vent frais et tous ces gens super sympas !
Le souvenir me hantera pendant très longtemps de cet endroit avec tous ces gens qui ont repris « Wild Boys Running Wild » avec une incroyable ferveur.
Allez tiens, je vais aller me l’écouter dans la voiture sur mon CD … Ah mince, impossible, ma femme a juste oublié de le remettre dans la voiture !!! Il aura fait plus de 1500 bornes sans pouvoir être signé ! C’est bêta quand même !! Pauvre petit CD, j’espère qu’il ne va pas se suicider dans ma platine de désespoir.
Allez, le MOONSHINE FEST c’est fini. C’était mon premier festival champêtre en Italie ; ça fait loin, mais putain ça valait le coup !