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NANOWAR OF STEEL + SUNOHCIN : Live Report @ Secret Place de St Jean de Vedas (Hérault) – Jeudi 28 mars 2024

NANOWAR OF STEEL @ Secret Place

Les fous furieux d’Italiens sont de retour dans le coin ! Et là, deux possibilités : aller les voir avec les Tambours du Bronx et un autre groupe au Transbordeur de Lyon avec 1700 copains ou aller pas loin de la mer – au Secret Place vers Montpellier –  les voir en tête d’affiche dans une ambiance beaucoup plus intimiste. Heu… choix cornélien… monter à Lyon ou descendre dans le sud ?

Ok, le choix a été rapide, go to the south. Secret Place me voilà ! En plus, sur place, je vais retrouver des copains trop cool. Allez, pas de bouchons, je dois juste me garer un peu loin de la salle mais bon, ça reste raisonnable. En revanche, ne pas avoir de place devant la salle, ça veut dire qu’il va y avoir du monde… Gagné ! La queue devant le food truck me le confirme. Je papote un peu (beaucoup) avec un pote, ancien lyonnais réfugié au soleil. Le temps passe plus vite en papotant.

SUNOHCIN @ Secret Place

On se pose une question : c’est quoi la première partie ? Vu le style de lettres du nom du groupe, à la typographie qu’on n’arrive même pas à lire, on se doute que ça va être violent, voire très violent. Enfin, de toute façon, hors de notre zone de confort.

Allez, ça commence. Même pas peur !! La salle est bien remplie. Le groupe a en commun avec NANOWAR OF STEEL le fait de ne pas se prendre au sérieux. Ils délirent. Un des zicos joue juste avec un caleçon américain. J’adore l’attitude fun et délire. Le problème, c’est quand ils jouent, c’est mega violent ! La voix est inaudible en mode Capitaine Caverne enrhumé. Je ne sais même pas dans quelle catégorie les classer, Hardcore ? Black Metal ? Death comique ? En fait je trouve vite : ils sont dans la catégorie « je nique les oreilles de Ti-Rickou », lol !

Même pas peur mais j’opère quand même un repli stratégique, direction le food truck. Mince, trop tard, il est fermé le food truck, sniff. Du coup, je vais m’hydrater et je reprends mon papotage pendant que SUNOHCIN (c’est plus facile à écrire quand ce n’est pas en crypté, lol !) finit son set. Visiblement une partie du public a vraiment beaucoup apprécié ce set. Moi, comme vous le savez, dès que c’est trop violent, je suis mauvais juge. Ca peut être bon ou nul, je déteste ce style, un point c’est tout. Après, les musicos étaient à donf’ et se sont mega éclatés. Ils ont chauffé la salle et ils ont joué avec leurs compos. Donc, ils gagnent des points.

NANOWAR OF STEEL @ Secret Place

La pause va se terminer sous peu, je vais essayer de me faufiler pour être bien placer pour les photos. Vu la configuration de la salle et vu que c’est blindé de chez blindé, je pense que ça va bouger grave et que ça va être coton. J’arrime mon appareil à mon poignet et c’est parti ! Les NANOWAR OF STEEL montent  sur scène avec, bien-sûr, des tenues ouf de chez ouf, des perruques, des tutus roses, coiffe à l’orientale sur la tête. C’est le délire ! Décollage immédiat dans leur monde de grosse divagation musicale et visuelle. Et on va voyager loin dans leur délire.

On attaque avec Barbie. La température monte. Dès le troisième titre, ils nous dégainent la chouette sur « Il Cacciatore Della Notte » et là, ça tourne à la démence ! La salle reprend le refrain en sautant, en faisant la chouette. Putain, c’est trop, trop bon !

J’adore ces morceaux et en live c’est une tuerie grave ! Vous voulez des baffes ? Vous allez être servis !! J’avais peur que, dans une petite salle, je sois déçu mais c’est le contraire. Le groupe a hypnotisé le public qui rentre à chaque fois dans son délire. Les musiciens changent souvent de costumes et on a droit à la fameuse pieuvre géante. Le groupe communique avec le public, il veut vraiment que tout le monde s’éclate et ils y vont à donf’ ! En plus, ce soir, ils sont dans une forme olympique !

Ils nous prouvent encore une fois qu’ils sont capables de s’amuser comme des fous mais qu’en termes de musique, ils jouent grave. Moi, je suis mega fan et d’ailleurs, soit dit en passant, sauter quand tu prends des photos, ce n’est pas pratique, pratique, lol.

Alors oui, on est dans un mix entre MANOWAR, MAIDEN, interprété en mode comique mais putain, ça matche grave. La set list est une tuerie de tubes. Les fans de IRON MAIDEN sont aux taquets pour « Afraid to Shoot into the Eyes of a Stranger in a Strange Land ». Un drapeau MAIDEN est levé. Encore un grand moment, mais des grands moments, il n’y a que ça. Et ils n’arrêtent pas !  Nous, on est épuisés mais on en reveut du c’est bon, de l’éclat’, de la joie !

Les NANOWAR OF STEEL attaquent « La Polenta Taragnarock » et finissent le concert en apothéose avec « Valhalleluja ». Wouah, la claque !!

Je les avais adorés et j’avais pris une énorme tarte il y a quelques années lors d’un Rising Fest, j’avais été bien moins emballé par leur prestation au Plane’R’Fest et là, je me reprends une grosse mandale ! Quel show, quel groupe !

Un de mes copains manager se demande régulièrement ce que les gens leur trouvent. C’est facile, dans ce monde où tout le pire peut arriver, on a besoin de groupes qui nous permettent de nous évader. C’est cool de rentrer dans une autre dimension et eux, ils le font à merveille. Vive le Hard-Rock sans prise de tête, délire. Vive NANOWAR OF STEEL, STEEL PANTHER, ULTRA VOMIT, ces groupes sont de véritables antidépresseurs naturels et ils devraient être remboursés par la Sécu !!

Allez, il se fait tard. Le temps de dire au revoir et on the road again par une belle nuit de printemps. Un grand merci au Secret Place pour cette superbe soirée !!!

NANOWAR OF STEEL @ Secret Place

TEN YEARS AFTER + KARMA : Live Report @ 6Mic d’Aix en Provence (Bouches du Rhône) – Samedi 23 mars 2024

Aller voir un groupe qui a 50 ou 40 ans de carrière, souvent sur écran géant avec des milliers de personnes, ce n’est pas ma priorité. En plus, je préfère rester sur mes souvenirs de la grande époque. Après, en ce qui concerne TEN YEARS AFTER, c’est un peu diffèrent. Il y a très longtemps, alors que je n’étais qu’un ado, en arrivant dans le sud pour les vacances, j’ai vu cette affiche de concert : TEN YEARS AFTER en live dans les arènes de la ville (arènes où je verrais TED NUGENT, JOHNNY WINTER, FOREIGNER, KANSAS, ROSE TATTOO, ZZ TOP, ETC.). J’ai été obligé de gruger un peu avec mes parents pour pouvoir y aller (eh ben oui, j’étais jeune et c’était dans la pinède !) mais bon, ça valait vraiment le coup. Là, ça a été la mega baffe intersidérale ! ALVIN LEE était éblouissant,  ainsi que tout le groupe. Putain, les mecs ont mis le feu à Woodstock quand même – et accessoirement à moi !

J’ai revu depuis TEN YEARS AFTER avec ALVIN LEE. Pas la même baffe mais toujours une très bonne prestation. Je les ai revus ensuite mais sans ALVIN LEE. Ben là, ce n’était plus du tout pareil (la voix, le style de guitare..). Bref, je me suis dit que là c’était la dernière fois, d’autant plus que j’ai eu la chance de revoir ALVIN LEE en live deux fois, toujours avec le même bonheur, et avec toujours le plaisir de réentendre des morceaux comme « I’m going home » en live.

Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle de tout ça ? Eh bien, depuis quelques temps, je n’ai que des remontées positives des presta du groupe et surtout de leur nouveau guitariste chanteur qui, parait-il,  vaut le détour.  Alors quand j’ai vu la date à Aix-en-Provence, en plus dans une salle que je ne connais pas, je me suis dit : why not ? En plus, le 6Mic est une salle à taille humaine (700 personnes).

Heureusement que ma charmante secrétaire m’a prévenu que je risquais d’être surpris par le bâtiment sinon je serais peut-être encore en train de  tourner ! C’est immense. La bonne nouvelle,  c’est qu’il y a un grand parking. La mauvaise, c’est que c’est full de chez full mais bon j’arrive à trouver une place juste devant la porte ! Alors oui, c’est très moderne avec des portiques de sécurité aux entrées. C’est comme un grand cinéma, il y a plusieurs salles et, bien entendu, j’ai commencé à me gourer de salle. Bon, vu le style, je m’en serais de toute façon rendu compte avant qu’on m’intercepte, lol ! Je fais le tour du complexe et je m’aperçois qu’il y a plein de  bars (j’en verrai 4 mais j’en ai peut-être loupé). La salle de mon concert de ce soir est la petite salle.

Je demande au bar s’il y a une première partie, on me dit que non. Je me préparais à aller manger un sandwich quand le tourneur de TEN YEARS AFTER me dit qu’il y a bien un groupe en 1er partie. C’est à priori un groupe local qui répond au doux nom de KARMA.

Du coup, c’est parti pour KARMA. Déjà, les musiciens qui sont sur scène, lumières très tamisées et qui attendent un truc, je ne sais pas pourquoi mais ça sent le hard psyché 70. Et j’ai bien-sûr, gagné ! Pas forcément le style qu’on s’attend à voir en première partie des TEN YEARS mais le groupe assure et au niveau visuel et au niveau musical. Je rentre assez facilement dans leur univers même si ce n’est pas bien sur mon style de prédilection. Surtout ce soir où je suis bien dans l’esprit boogie rock.

Mais bon, intéressant. Bonne (et courte) découverte car ils n’ont pas joué longtemps. En plus, je ne les ai pas croisés après leur show et il n’y avait pas de stand merch’ donc je n’ai pas plus de renseignements sur eux. A suivre.

TEN YEARS AFTER @ 6Mic / W.T.R.

Le temps de trouver un bar où il n’y a pas 10.000 personnes qui font la queue – c’est-à-dire dans le patio fumeur, patio mega impressionnant vu qu’on a l’impression d’être entouré de murs de montagnes – je me réhydrate avant de retourner dans la salle où je retrouve le public que Seb 747 avait quitté à Chambéry pour GANAFOUL il y a quelques jours. Je me sens tout rajeuni, moi !

Sur scène, chez les TEN YEARS AFTER, ce n’est pas forcément mieux. Il y a  deux catégories : RIC LEE le batteur, CHICK CHURCHILL le clavier et COLIN HODGKINSON le bassiste à qui la sécurité aurait pu dire : « Heu messieurs, c’est un concert de rock… ». Interpellation à laquelle ils auraient répondu : « Mais c’est nous, le concert de rock ! ». Mais bon respect total, le batteur et le clavier était de la partie à Woodstock. La deuxième catégorie, ben c’est MARCUS BONFANTI le guitariste chanteur, jeune et beau gosse comme dirait ma voisine de concert et lui, pas de doute, il était dans les couilles de son père pendant Woodstock !

Allez, on rigole mais c’est parti ! Et d’entrée, les trois assurent une partie rythmique impeccable. Et effectivement, le guitariste chanteur vaut vraiment le détour. OK, il fait le show pour quatre ! Il faut dire que le bassiste et le clavier sont bien statiques. En revanche, le public lui bouge vraiment. Ca s’éclate, ça chante, ça danse. La setlist est un mélange de titres très anciens, anciens et modernes.

Tiens, tout le monde sort de scène, sauf le guitariste et le batteur qui vient se positionner à côté de lui. On va avoir droit à trois morceaux acoustiques. C’est Steve*74 qui aurait été content ! Sans rigoler, c’est une bonne idée. Ca permet de redonner une autre vue à ces morceaux et ça permet de créer un autre contact avec le public.

Allez pour réveiller tout le monde, c’est reparti en électrique avec « Love like a man ». Tout le monde est aux taquets. L’ambiance monte au fur et à mesure que les morceaux connus arrivent. Le temps passe à toute vitesse pour atteindre le moment qu’on attend tous : une version de «  I’m going home » fabuleuse. Wouah ! Baffe de chez baffe !

Et c’est… fini. Ou pas. Ils font un rappel ! Qu’est-ce qu’ils vont faire un rappel après ce morceau intersidéral ? Mais bon tout le monde est content. Moi je me demande sur quoi ils vont bien pouvoir terminer. J’ai vite la réponse et c’est sur « Choo-Choo Mamma » qu’ils clôturent le set.

Je dois l’avouer, j’étais sceptique – et c’est un euphémisme – sur la capacité du groupe à me séduire encore mais j’avais largement tort. Une relecture de leurs morceaux intéressante et une découverte pour moi, c’est le guitariste chanteur, bien-sûr pas comparable à ALVIN LEE, mais qui matche vraiment avec les morceaux. Malgré la moyenne d’âge du groupe, leur envie de jouer et de communiquer avec le public est énorme. En plus, avant de terminer de jouer, ils nous ont annoncé qu’ils sortaient dédicacer leurs albums et prendre des photos avec les fans après le concert. Incroyable, les mecs ont près de 80 ans, ils font un concert et en plus ils prennent le temps de venir voir les gens. Et cela gratuitement ! Chapeau bas les mecs.

Alors bien-sûr, je vais faire gribouiller quelques albums – bref, je fais ma groupie comme dit ma femme ! Je papote un peu et je remercie Laurent de 106DB avant de reprendre la route.

I’m Going home Baby, I’m Going home !

HANDSOME JACK : Live Report @ le Brin de Zinc de Barberaz (Savoie) – Dimanche 17 mars 2024

HANDSOME JACK @ LE BRIN DE ZINC

Que faire un dimanche soir avant de retourner au boulot le lendemain ? Un concert, évidemment ! Ce soir, c’est de nouveau au BDZ de Barberaz que je me rends. Une fois de plus, THOMAS, son patron, a découvert une pépite et il me faut absolument être à Barberaz ce soir. L’an dernier, le groupe était déjà venu et je n’avais pas pu m’y rendre, alors je ne suis pas mécontent d’avoir enfin l’occasion de voir HANDSOME JACK, puisque c’est de lui qu’il s’agit, enfin en live.

Venus de Lockport, Buffalo dans l’État de New York, le trio vient faire sa dernière date en France, suite à une tournée européenne entamée en début de mois et qui finira en Belgique après être allée visiter nos voisins helvétiques. Comme d’habitude, j’emmène mon copain STEVE*74 et en plus, mes moitiés ont décidé de nous accompagner. Vous connaissez l’adage, plus on est de fous…

Partis comme d’habitude (à la bourre ? Meuh non, mauvaises langues) en connaissant le chemin comme notre poche, nous arrivons à l’heure pour le concert. C’est étrange tout de même, parce qu’une bruine tenace nous a suivi tout au long de notre parcours alors que la journée avait été bien ensoleillée. Exactement la même pluie que lors de notre dernier déplacement au BDZ. A croire qu’elle nous attendait. Mdr.

HANDSOME JACK @ LE BRIN DE ZINC

Alors que la veille, la salle affichait complet, ce soir c’est presque le cas. Les passionnés se sont déplacés en masse pour voir ou revoir nos copains américains.

Il est 20h tout pile lorsque les lumières s’éteignent, cependant il nous faudra attendre encore un peu avant que JAMISON PASSUITE, le géant guitariste chanteur mette les pieds le premier sur la scène. Il est suivi par JOE VERDONSELLI, le bassiste, ainsi que par le batteur BENNIE HAYES. Les lights sur scène s’éclairent et c’est sur un gros riff de guitare bien gras que les musiciens, concentrés, entament leur premier titre. Tellement concentrés d’ailleurs que JOE oublie d’attacher correctement sa basse. Heureusement pour lui, un de mes copains monte sur les planches et l’aide à remettre sa sangle correctement. “Merci beaucoup”, nous dit JAMISON (JIMMY pour les intimes) en français dans le texte.

HANDSOME JACK @ LE BRIN DE ZINC

Dès le second titre, je me rends compte que JOE et BENNIE fournissent des chœurs stellaires qui créent de superbes harmonies avec la voix éraillée, travaillée au Bourbon, de JAMISON, et c’est tout bonnement excellent. Nous en sommes déjà au troisième et je ne m’en suis à peine rendu compte.

Sur ces morceaux, les Marshalls ne sont pas surdimensionnés, ils ne détruisent pas les murs du BDZ, mais personnellement, j’adore cette fusion de boogie soul rock ‘n’ roll qui a valu l’admiration de musiciens tels que CHRIS ROBINSON (THE BLACK CROWES) par exemple. Et en plus, j’ai l’impression que le CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL n’est pas très loin. Surtout avec des morceaux tels que “Bad Blood” ou “Holding Out” de même que “Keep On” issus de l’album “Everything’s Gonna Be Alright” sorti en 2018. On se rend vite compte que le groupe tire ses influences du même puits que les anciens musiciens de Blues et de Soul.

HANDSOME JACK @ LE BRIN DE ZINC

Le trio continue sur l’album sorti il y a déjà 6 ans avec “Getting Stronger” où l’influence du Rock Sudiste est plus que palpable à travers ce brûlot qui fleure bon l’Amérique profonde avec quelques influences Country et “Baby Be Cool”. Leurs références appartiennent bel et bien à d’autres temps. C’est comme s’ils avaient cambriolé la médiathèque de l’université locale, et, surpris par les vigiles, n’étaient parvenus à emporter dans leur fuite que la section 1969-1971 du rayon vinyles. Ah les années soixante-dix…

Après un “Roll It” datant de 2021 bruyant et exubérant de Blues en sueur, c’est au tour du très récent album “A Good Thing” d’être enfin à l’honneur avec “Wind it Up” un titre lourd et groovy à la JOHN LEE HOOKER au refrain très accrocheur.

JAMISON nous présente son étrange et superbe guitare, une Teisco SS-4L 1960’S Sunburst, datant des années 60 d’origine Japonaise qu’il a surnommée « Little Jimmy Givenes ». “Mon nom c’est Jimmy”, nous dit-il “C’est un peu pour ça…”, rigole-t-il avant d’entamer “Tough Love” un autre titre de “A Good Thing”. JOE, qui fait ronfler sa basse, alterne le bon et le super génial tout en s’hydratant à la bière alors que JIMMY, lui, est à l’eau. Il joue avec les doigts quand il faut être agressif sur ses cordes et au plectre quand il faut être plus Soul, tout comme le leader qui change régulièrement de guitares entre chaque titre.

Après “Keep On”, Joe prend pour la première fois la parole. “Des fois nous sommes heavy, parfois groovy, ou bluesy mais en ce dimanche, nous pouvons aussi être “tasty ! “. Et c’est sur le sexy “Baby Be Cool” que les HANDSOME JACK aggravent encore leur cas. Le mélange harmonieux de Blues classique et de Rock d’antan aux refrains mémorables, tout en conservant la sensation et le ton, prouve que ces gars-là savent ce que c’est que le Rock ‘n’ roll. Ils sont rétro, mais en même temps frais. Ils rendent hommage aux groupes qui les ont influencés, mais ont encore assez de cojones pour se débrouiller seuls et faire leurs propres trucs.

“She Don’t Know How to Rock and Roll” est un Blues vintage et fanfaron, un excellent exemple de l’approche du groupe, qui met l’accent sur la composante « sensation » plutôt que sur les instrumentaux clairs. En fait, plus c’est sale, mieux c’est pour ces gars. Et les titres s’enchaînent avec toute la discographie du groupe “Hard Luck Karma” de “Everything’s Gonna Be Alright” à “Dry Spell” suivi par “Ropes & Chains” de 2014 en passant par les excellents et récents “It’s Understood” et “Good Thing” avec son petit solo de BENNIE qui démontre le talent exceptionnel de ce musicien. Et on repart avec “Let Me Know” un titre de 2021.

La soirée n’en finit plus d’être aussi bonne, mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, il est déjà l’heure du dernier morceau. “Everything’s Gonna Be Alright”, un titre très feelgood, est en train de se terminer lorsque JIMMY nous dit que nous allons faire un  “singing contest”. Il fait participer le public en le poussant à chanter plus fort que lui sur le refrain, encouragé par JOE qui fait le pitre. Et c’est sur cet échange entre le public et les musiciens que se finit le show sur-vitaminé des habitants de Lockport.

HANDSOME JACK @ LE BRIN DE ZINC

Fini ? Non, évidemment !! Nous sommes au Brin de Zinc, et régulièrement, une dernière chanson est réclamée. Ce soir, c’est une nouvelle fois le cas, sous les acclamations du public, les HANDSOME JACK n’ont même pas le temps de descendre de scène. Ils reprennent leurs instruments avec un grand sourire. “Vous en voulez encore ? Ok, on va vous en faire une dernière.”, nous dit JIMMY. “Et parce que je n’ai pas fini ma bière ! “, renchérit JOE. C’est sur un “Knock on Woods”, un titre de EDDIE FLOYD sorti en 1966 et popularisé en 1979 en pleine période Disco par AMII STEWART, sur-vitaminé en version terreux et brut de pomme qu’ils relancent la machine. C’est le coup de grâce et nos copains originaires de la partie supérieure de l’État de New York, plient le match.

Mais quelle baffe avons-nous pris ! HANDSOME JACK puise ses influences aux meilleures sources, trouvant ainsi le moyen d’abolir le fossé générationnel entre les teenagers et leurs grands-parents. C’est un vrai gang de baroudeurs qui pratique un Blues-Rock très roots avec passion et sincérité, sans se soucier des modes.

HANDSOME JACK @ LE BRIN DE ZINC

Aussitôt le concert fini, nous retrouvons le trio en train de discuter et faire des selfies avec les fans, et comme d’habitude, signer à tout va. Des musiciens humbles, trop contents d’être revenus jouer au Brin de Zinc où ils ont retrouvé des fans de l’an passé, et découvert des nouveaux, dont je fais partie évidemment ! Comme le lendemain je dois retourner au travail, nous prenons rapidement congé de nos copains de Lockport. Et devinez qui nous attend dehors pour notre retour ? La pluie forcément !

RISING FEST X : Live Report @ l’Espace Jean Bouhey de Longvic (21) – SAMEDI 07 octobre 2023

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Cette deuxième journée du Rising Fest est historique : pour la première fois, le festival affiche complet (deux jours avant le jour J). C’est un beau signe de reconnaissance du dévouement de l’association Phoenix Rising. 

Le parking de l’espace Jean Bouhey est donc bien garni. En revanche, dans la salle, ça reste confortable et on n’a jamais l’impression d’être trop serrés. Et on notera dans le lot que les mecs d’ANIMALIZE, non content d’avoir tout pété la veille sur scène, sont restés pour s’éclater à tous les concerts de la journée ! 

Et il y a un beau programme aujourd’hui qui vaut bien un sold out, alors que c’est composé à 80% de groupes français y compris pour la tête d’affiche. On m’aurait dit ça il y a quelques années, ça m’aurait fait rigoler et surtout extrêmement surpris. Maintenant ça me fait très plaisir et finalement ça ne me surprend pas plus que ça. Certes, en tant qu’animateur radio et chroniqueur, je soutiens toujours nos groupes nationaux pour le principe. Mais ce n’est pas pour autant que j’en suis automatiquement fan. Déjà je suis très difficile quand ça chante en français. Et quand ça chante en anglais, je bloque quand l’accent sonne trop franchouillard ! Mais depuis quelques années, je constate avec plaisir un progrès global de la scène hexagonale dans tous les styles de metal et beaucoup de groupes français actuels sont maintenant au niveau de la plupart des groupes allemands, américains, anglais, scandinaves ou italiens. Rien qu’en heavy, j’apprécie au moins autant l’écoute de TENTATION, EXISTANCE ou ANIMALIZE que celle des derniers albums de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou HELLOWEEN. Alors si des festivals comme le Rising peuvent mettre ces nouveaux groupes en avant et qu’en plus ça remplit complètement, on peut se dire que la scène française se porte bien et a peut-être un avenir sympa. Voilà pour ma petite réflexion préliminaire 🙂

CRAZY NIGHT KILLERS @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

La journée commence à 14h30 avec les Jurassiens de CRAZY NIGHT KILLERS. Je ne découvre pas ce groupe : ce sont des potes de potes ! En fait, je les ai découverts fin juillet à un concert privé donné pour l’anniversaire de deux amis du Jura qui les connaissaient personnellement. Dans ce cadre intimiste d’une cinquantaine de personnes qui étaient tous des amis, potes ou connaissances, c’était bien entendu très bon et ça m’a bien fait plaisir de les voir se rajouter à l’affiche du Rising.

Avec le nom qu’ils ont, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise : c’est du très bon heavy mâtiné de hard rock qui hume fort les années 80 (dans la musique comme dans les looks, d’ailleurs!), chanté en français et en anglais.

Les mecs sont bien déchaînés sur scène et bénéficient d’un excellent son. Tout le public n’est pas à l’intérieur, d’autant que le temps superbe qui règne sur la Bourgogne ce jour (effet du réchauffement climatique…) incite à rester discuter dehors. Mais il y a bien 200 à 300 personnes pour assister à la prestation de CRAZY NIGHT KILLERS, et ils ont bien eu raison au vu de l’énergie dégagée par le groupe. 

Un EP est prévu pour bientôt et vu la motivation affichée sur scène, on devrait ré-entendre parler rapidement de ces Franc-Comtois. 

SYR DARIA @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après cette mise en bouche de trois quarts d’heure fort sympathique, c’est un autre groupe de l’est de la France qui investit la scène, à savoir les Mulhousiens de SYR DARIA. Le groupe tire son nom du plus grand fleuve d’Asie centrale et existe depuis 2007. 

Ils comptent trois albums à leur actif. Ils ont surtout pu faire des premières parties alsaciennes de groupes assez prestigieux tels que FREEDOM CALL, TANKARD, ABSOLVA, NIGHTMARE, ou encore une apparition à la Foire aux Vins de Colmar dont SCORPIONS assurait la tête d’affiche. 

J’avais beaucoup entendu parler de SYR DARIA de la part de potes alsaciens qui les connaissent et les suivent depuis longtemps. Mais je n’avais encore jamais écouté. Le batteur est bien connu des fans de heavy traditionnel français puisqu’il s’agit de CHRISTOPHE BRUNNER “AKA BUBU”, ancien frappeur de fûts de LONEWOLF. On se doute donc bien que la rythmique va être solide. Et pour être solide, effectivement, ça l’est. 

Le groupe pratique un heayy metal ultra carré, plutôt sombre et avec un son assez moderne et une touche épique, où les riffs de bûcherons font mouche à tous les coups. Ca me fait parfois penser à du ICED EARTH avec un son plus moderne. En tout cas, le groupe a sa patte bien à lui. On sent aussi l’expérience de la scène d’un groupe qui existe depuis plus de quinze ans, même s’ils ont joué essentiellement dans leur région. Le chanteur et bassiste GUILLAUME HESSE est vraiment excellent. Il a une très bonne voix et c’est un super frontman, très charismatique et communicatif. De ce fait, le public adhère complètement. Il faut dire que même sans connaître les chansons au départ, quand les riffs et les refrains font mouche et que le groupe est à fond, et qu’en plus c’est bien servi par le son, c’est difficile de ne pas headbanguer. 

Je me ferais une joie de revoir SYR DARIA Daria sur scène, en espérant qu’ils aient l’occasion de jouer un peu plus au sud et à l’ouest que le sud de l’Alsace 🙂

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après l’Alsace, la Lorraine. A 16h40 c’est l’heure du goûter. Et pour le goûter, le Rising offre du ILLEGAL CORPSE ! Miam ! 

Il ne s’agit pas d’un clone ou d’un cover band de CANNIBAL CORPSE mais d’un bon groupe français, originaire de Nancy, et je recommande leur album “Riding another toxic wave” (2021) à tous les amateurs de bon thrash qui tâche et qui arrache. Du thrash crossover, pour être précis ! En effet, on est ici dans la lignée d’un MUNICIPAL WASTE et, surtout, d’INSANITY ALERT. C’est en effet aux Autrichiens (qui sont par ailleurs passés au Rising en 2022 et y ont laissé un beau souvenir) qu’ILLEGAL CORPSE me fait le plus penser.

Pour la “finesse” de leur musique et aussi pour le côté fun et l’utilisation de jingles (en l’occurrence des citations du film d’action “Predator” en VF) et de gimmicks cheap à mort, profondément débiles, mais qui font mouche à tous les coups. Quoi de plus débile, par exemple, que de balancer des requins gonflables géants dans la fosse ? Et le pire c’est que ça fonctionne au top. Les mecs balancent les bouées dans le public et ça pogote et ça circle pitte en essayant d’attraper et de balancer les bouées. Il y a quelques bières renversées au passage mais ça met une ambiance de folie. 

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Musicalement, il n’y a pas de grande recherche ni d’innovation mais ce n’est pas ce qu’on demande dans ce style. ILLEGAL CORPSE, c’est d’abord et avant tout de l’efficacité. Et dans ce domaine, ils sont très forts. Les riffs sont basiques et rapides, imparables. Le chant est déchiré et enragé. Le groupe est à fond. Le public aussi.

Je me suis éclaté comme un petit fou à ce concert des Lorrains. Ca fait bien plaisir, de temps en temps, de faire dans le régressif sans prise de tête ! Et c’est bien aussi qu’en France on ait quelques groupes de qualité dans ce style. Pour ILLEGAL CORPSE aussi, j’attends de les revoir plus au sud et plus à l’ouest !

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le groupe suivant, je l’ai justement vu plus au sud et à l’ouest un mois et demi plus tôt. Il s’agit des Grenoblois de SACRAL NIGHT. Ils s’étaient en effet produits au Pyrenean Warriors Open Air dans des conditions pas évidentes pour eux car ils étaient chargés d’ouvrir la journée. Or, il faisait très chaud et le soleil et le beau temps méditerranéens en plein air ne sont pas vraiment propices à mettre en valeur l’atmosphère dark et cosmique de leur musique. C’était très bien quand même, j’ai beaucoup apprécié mais clairement, je les attendais plus ici, où ils avaient la possibilité de jouer en indoor.

Leur chanteur ANTOINE VOLLAT, géant de près de 2 mètres, est un habitué des lieux puisqu’il s’y est déjà produit avec son autre groupe ELECTRIC SHOCK (c’est d’ailleurs au Rising 2014 que j’ai découvert ces derniers, et ANTOINE aussi pour le coup) et qu’il est là chaque année en tant que spectateur, quand il n’intervient pas en tant que guest d’autres groupes. Sans compter que SACRAL NIGHT est issu des cendres de SANCTUAIRE, groupe déjà venu également dans les premières années du Rising. Quand on dit que ce festival est une grande cousinade…

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le style de ce groupe est original. C’est du heavy francophone sombre et épique avec une bonne inspiration de MERCYFUL FATE. Mais ANTOINE a le bon goût de ne pas chercher à chanter comme KING DIAMOND, chose qui a tendance à m’exaspérer chez les groupes comme PORTRAIT, ATTIC ou THEM entre autres : le chant du King est unique, il ne sert donc à rien de l’imiter et de faire la même chose en moins bien. Et SACRAL NIGHT l’a bien compris ! Autres influences bien digérées : IRON MAIDEN et la NWOBHM en général. Et surtout, la musique de SACRAL NIGHT a un côté black metal très intéressant. Pas dans le chant, mais dans l’atmosphère et certains riffs qui sonnent quasiment comme du DISSECTION. Ces influences extrêmes leur apportent une véritable originalité et un son finalement assez unique. Ce mélange est aussi original que bien foutu, et j’aime beaucoup sur album.

L’emploi du français colle bien avec leur musique. Je ne suis vraiment pas un gros client du chant dans notre langue pour du heavy, à la base, mais sur une musique plus sombre comme celle de SACRAL NIGHT, ça passe crème. “Le diadème d’argent”, sorti en 2022, est clairement l’un des meilleurs albums sortis dans le style dans les dernières années. 

La prestation ici n’a rien à voir avec celle qu’ils avaient délivrée au Pyrenean. A Torreilles, c’était déjà très bon, car très bien joué avec des mecs qui montrent une belle envie et un frontman charismatique, mais il manquait quelque chose. A Dijon, c’est tout simplement excellent.

L’envie et l’énergie sont les mêmes mais il y a un détail de taille qui fait toute la différence : ici ils jouent en salle et à une bonne température ambiante ! Et ça change tout. Là, l’aspect dark et ritualiste de leur musique est bien mis en avant, grâce à un bon jeu de lumières. Le jeu de scène est bien plus théâtral aussi, ANTOINE pouvant garder sa cape en velours plus de dix minutes sans l’enlever en urgence à cause de la chaleur catalane comme cela avait été le cas en septembre.

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Côté setlist, la part belle est donc faite à leur excellent dernier album, dont la chanson éponyme et des titres comme “Les Mirroirs De La Lune”, “La Prêtresse De L’Atlantide” et surtout “Conquérant Des Lumières” sont vraiment irrésistibles.

Comme au Pyrenean, on a droit à deux reprises avec “Reckless” de JUDAS PRIEST pour clore le show et “Les visages de la peur” de leur ancienne mouture SANCTUAIRE (là le choix de reprise change par rapport à Torreilles, où ils avaient interprété “Par le sang et l’acier” de HIGH POWER). Tous ces morceaux ont fait mouche, le groupe recevant un superbe accueil, tout à fait justifié. 

C’était bon !

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On passe maintenant à une musique moins raffinée, mais surtout bien moins sombre et beaucoup plus fun avec les Nord-Irlandais de GAMA BOMB. Ce sera d’ailleurs le seul groupe étranger de la journée. Je les connais depuis pas loin d’une quinzaine d’années et je n’avais pas eu l’occasion de les voir sur scène donc je suis content ! Ils sont justement connus pour exécuter des prestations scéniques solides et sont maintenant l’un des groupes de thrash les plus reconnus du Royaume-Uni.

Du reste, si je n’écoute pas énormément au quotidien de groupes de la vague “retro thrash” (terme que j’emploie pour les groupes de thrash ultra-traditionnels formés après 2000 avec un son et des looks sortis tout droit des années 80) mais je suis rarement déçu en live. GAMA BOMB ne fera pas exception (d’autant que musicalement, ils sont dans le haut du panier de cette scène).

On est à peu près dans la même catégorie qu’ILLEGAL CORPSE, l’autre groupe de thrash de la journée qui jouait deux heures avant. A savoir un thrash crossover pas fin et efficace à souhait avec des morceaux “in your face” très courts saupoudrés d’une bonne dose de fun. C’est quand même un peu plus mélodique et varié que ce que les Nancéiens proposaient, avec des influences heavy plus marquées. 

Ils comptent sept albums à leur actif (ce qui fait un bon rythme en vingt ans d’existence) qui  offrent une bonne gamme (à bombes !) d’options pour une setlist. De ce fait, le groupe en a profité pour bien répartir leurs chansons avec au moins une par album. Leurs morceaux étant courts, il y a la place pour ça et pour placer en plus une bonne reprise de “If I should fall from grace with God” de leurs célèbres compatriotes des POGUES. 

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Toujours prêts à rire autant qu’à pogoter et avec un humour décalé so British qui est un élément essentiel de leur set, GAMA BOMB est également composé d’excellents musiciens qui savent envoyer la purée sans faire la moindre fausse note. Le concert a eu une dose de piment supplémentaire avec l’apparition d’une mascotte du nom de Snowy The Gamabominable Snowman sur la scène et un “wall of hugs” à l’image du wall of love de NANOWAR OF STEEL !

Avec tout ça, on a eu droit à l’ambiance la plus chaude de la journée. C’est avec GAMA BOMB qu’il y a eu le plus de pogos, circle pits et walls of death (plus le wall of hugs, donc !) et un public vraiment à fond. Il faut dire que des titres comme “Mussolini mosh”, “Slam anthem”, ou “Bring out the monster” sont particulièrement indiqués pour mettre le feu dans une fosse. Les Irlandais ont joué un peu moins d’une heure qui est passée à la vitesse grand V. 

Encore un bon concert qui fait du bien par où ça passe !

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Autre claque multi jouissive dans un autre style avec TITAN. C’est la deuxième apparition des Basques ici après leur venue en 2019. C’était également la dernière fois que j’y étais allé et je vois donc finalement le groupe pour mon deuxième Rising consécutif. Et c’est vachement mieux cette fois-ci ! Attention, je ne dis pas non plus que ce n’était pas bon il y a quatre ans. C’était bien, le groupe était carré, ça accrochait bien l’oreille mais il manquait quelque chose. Je n’étais pas complètement rentré dedans et je ne saurais vraiment expliquer pourquoi. Peut-être parce que tous ceux qui avaient vu TITAN depuis leur mythique concert du Pyrenean 2017 (pas de chance pour moi, c’était à la seule édition du PWOA où je n’ai pas été) m’en avaient dit tellement de bien que je m’attendais à encore plus ? En tout cas, au Rising 2019, j’avais aimé sans prendre une véritable claque. Ca va être tout autre chose à cette édition 2023. 

Il faut dire aussi que c’est une période particulière pour TITAN. Déjà, ils ont un nouveau bassiste en la personne d’OSO (un ami personnel depuis plus de vingt ans, au passage). Et surtout, leur chanteur emblématique PATRICE LE CALVEZ est sur le départ. Il a en effet décidé, pour des raisons personnelles, d’arrêter la musique. Au moment du festival, nous ne le savions pas encore et absolument rien n’avait filtré. Mais le départ de PATRICE sera annoncé trois semaines après et une décision de ce genre ne se prend pas du jour au lendemain sur un coup de tête, surtout quand un remplaçant (un certain PEIO CACHENAUT, ami du groupe) est également annoncé. Je ne suis pas dans l’intimité du groupe mais il y a de fortes probabilités que la transition soit déjà en cours. 

En tout état de cause, TITAN a livré là une prestation… titanesque (oui c’était un peu facile !) !

De la première à la dernière note, ça a été du headbanging non stop sur ce heavy francophone aux riffs acérés très inspirés par ACCEPT (dont ils auront le très bon goût de reprendre le classique “Breaker”). Les Basques sont dans une forme olympique (ni de Marseille ni lyonnais !) et forment sur scène un bloc soudé et motivé pour mettre le public à genoux. Leur dernier album “Palingenesia” sorti en 2021 est une petite tuerie. C’est simple : je le trouve bien meilleur que les trois derniers albums d’ACCEPT en date. L’élève a clairement surpassé le maître. Peut-être pas au point de faire des solos du niveau de ceux de WOLF HOFFMAN mais en termes d’inspiration et de qualité des chansons, le TITAN actuel est devant et ça se ressent aussi sur scène.

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Comment résister à des morceaux aussi imparables que “Liberté”, “Mourir ailleurs”, “Les fous de Dieu” ou encore leur classique “L’Irlande au coeur” ? Tout ça avec un public conquis et à bloc derrière le groupe, leur hargne étant contagieuse. En terme de hargne, d’ailleurs, la palme d’or est à décerner à un PATRICE LE CALVEZ particulièrement motivé et inspiré pour l’un de ses derniers concerts. C’est dommage d’arrêter avec de telles capacités vocales, mais c’est son choix et il faut le respecter. Bravo à lui et à tout le groupe pour cette belle mandale. Gora Euskadi !  

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Avec tout ça, le temps passe très vite et sans s’en rendre compte, il est 22h15 et on en arrive à la tête d’affiche. 

J’avoue que SORTILÈGE n’était pas franchement ma motivation première pour monter à Dijon. A la base, j’aime bien. Des groupes de la glorieuse scène du hard français des années 80, c’est probablement celui que je préfère avec KILLERS. En plus je garde un excellent souvenir du Tribute to Sortilège qui s’était produit au Rising 2018 avec les trois quarts des membres du groupe (mais pas ZOUILLE). Mais j’ai été très refroidi par leur prestation au Pyrenean Warriors Open Air 2019 pour la véritable reformation. II y avait eu alors beaucoup d’attentes avec le retour de Zouille. Et en fait, c’était un magnifique pétard mouillé. C’était mauvais, tout simplement. D’énormes attentes étaient nées de la reformation du groupe, qu’ils avaient semble-t-il prises à la légère car on avait vraiment l’impression d’avoir affaire à des musiciens peu concernés, qui n’avaient que peu répété avant le concert. Pour résumer, SORTILEGE avait foiré son retour scénique. Et je n’ai pas eu de bons échos non plus de la prestation à Vouziers. Après, il y a eu la pause forcée de 2020 et 2021 et des imbroglios juridiques entre ex-membres auxquels je n’ai pas compris grand chose (il faut dire que je n’ai suivi que de loin).

Pour moi, SORTILEGE, c’était mort. Et puis à partir de 2022, ils ont annoncé des dates un peu partout et un nouvel album. Alors que j’ai toujours des doutes sur les vieux groupes qui ressortent des albums longtemps après, j’ai été agréablement surpris à son écoute. Déjà parce que les nouveaux morceaux sont bons. Et surtout parce que “Apocalypso” n’est pas une version bis ou une continuation de “Larmes de héros” et “Métamorphose”.

SORTILEGE n’a pas versé dans la facilité du fan service comme tant d’autres groupes (souvent bien plus prestigieux, d’ailleurs). “Apocalypso” est sorti en 2023 et sonne tout à fait actuel, et a été composé par des musiciens qui arrivent à la soixantaine et qui ne cherchent pas à refaire ce qu’ils faisaient quand ils avaient 25 ans. Avec ça, le groupe a regagné mon respect. Je n’en étais pas encore non plus à sauter de joie à l’idée de les revoir. Chat échaudé craint l’eau froide, quoi ! Mais entre ce très bon nouvel album et de bons échos de leurs prestations récentes, j’étais prêt à leur redonner une chance. Bien m’en a pris. 

En tout cas, peu de gens dans la salle partageaient mon scepticisme initial et c’est un public chaud patate qui accueille SORTILEGE. Le groupe débarque avec l’hymne “Amazone” : quoi de mieux qu’un classique pour se mettre dans l’ambiance ? Et ça va être une bonne heure et demie d’un superbe concert. Le nouvel album va être particulièrement bien défendu avec huit morceaux sur les dix-huit que le groupe a joués. Même si le style est différent, ça passe bien car ça donne une setlist bien variée.

Peut-être que les fans de la première heure qui s’attendaient à un show composé essentiellement de classiques seront déçus mais je n’en fais partie. C’est parfaitement interprété. Et surtout, chose à laquelle je ne m’attendais pas : ZOUILLE est devenu un bon frontman (à part qu’il met des lunettes de soleil sur scène et que j’ai horreur de ça !). Il communique bien avec le public et il est toujours parfaitement en voix. Cela dit, au PWOA 2019, il était aussi bon vocalement, c’était son jeu de scène qui n’allait pas du tout. Cette fois, il n’y a rien à dire de ce côté. Le reste du groupe est également au top. C’est réglé comme un métronome et les mecs affichent un véritable plaisir d’être sur scène. Le public le leur rend bien avec une superbe ambiance et des refrains chantés en chœur. Ce sera bien entendu l’explosion sur le rappel, avec un “Apocalypso” qui précèdera un “Sortilège” (la chanson, ou plutôt l’hymne !) repris par 500 personnes. Et ça, c’est beau ! 

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Clairement, SORTILEGE a fait largement honneur à son statut de tête d’affiche. Et là, ce n’était pas en mode revival des années 80 mais un véritable show parfaitement actuel. Le groupe a su garder son style tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle. Quelque part, c’est assez risqué de revenir et de tenter une évolution artistique, et finalement très peu de vieux groupes le font : si ça colle trop à ce que le groupe faisait dans la décennie glorieuse, il risque de se faire accuser de fan service ou de passer pour ringard ; si ça change trop, on peut dire qu’il perd son identité voire que ce sont des vendus. SORTILEGE a réussi, sur album comme sur scène, à trouver le bon équilibre entre ces deux écueils, et montre être un groupe honnête qui s’inscrit bien dans l’époque contemporaine. Bravo et respect !

C’est sur cette belle prestation de SORTILEGE que se conclut cette non moins belle dixième édition du Rising Fest. Le jubilé est une réussite totale. J’ai vu tous les concerts à l’affiche et, à part BURNING WITCHES (plus pour des raisons extra-musicales que pour leur prestation scénique, finalement), j’ai aimé chacun des groupes. Mention spéciale à ANIMALIZE, SORTILEGE et TITAN dont les concerts ont été particulièrement excellents et qui font vraiment honneur à la scène française.

Et bien sûr, un grand merci à Phoenix Rising pour avoir organisé tout ça avec passion, motivation et bonne humeur ! Qu’est-ce que ça m’avait manqué ! Vivement l’édition 2024 !