16 octobre 2018 à Caluire (69)
Report et Photos by SEB 747
Ce soir, je fais cavalier seul, mon ami Steve*74 ne pouvant être présent avec moi. Sniff ! Mais ne vous emballez pas trop, j’ai prévu de la compagnie histoire de ne pas rater le chemin de retour. C’est ce qu’il y a de bien avec les copains quand les goûts musicaux s’accordent. Il faut dire, que ce soir, l’affiche est belle : les SONS OF APOLLO sont venus nous rendre visite. Comment ça, tu ne connais pas ? Eh bien, cher lecteur, les S.O.A. c’est DEREK SHERINIAN (ex-DREAM THEATER, BLACK COUNTRY COMMUNION) aux claviers, RON BUMBLEFOOT THALL (ex-GUNS‘N’ROSES, BUMBLEFOOT) derrière la guitare, BILLY SHEEHANN (MR BIG, ex-DAVID LEE ROTH BAND) à la basse, MIKE PORTNOY (ex-DREAM THEATER, TRANSATLANTIC, THE WINERY DOGS…) aux fûts et JEFF SCOTT SOTO (TALISMAN, ex-YNGWIE MALMSTEEN, ex-JOURNEY, ex-AXEL RUDY PELL…) au chant. En bref, le super groupe du moment !
Le voyage se fait tranquillement, sans trop se presser. Le temps de trouver la salle et un endroit où se garer, et nous voilà prêt à en découdre. Pas besoin de faire la queue pour rentrer, l’entrée de la salle étant suffisamment grande. En plus, nous sommes en avance ! A peine entré, je découvre un superbe merchandising avec plein de goodies au nom du groupe. Et pour un tarif peu excessif quand on connait le gabarit de ces musiciens !
Tiens, une cloche sonne… C’est pour nous dire qu’il faut rentrer. Le premier groupe, DILEMMA, d’origine germano-britannique, commence. Évidemment, je me précipite devant la scène pour avoir une bonne place. Oui mais voilà, dès les premières notes, je me dis que j’ai fait une erreur. Le groupe joue bien, voire très bien. Musicalement, cela ne joue vraiment pas mal. Pas mal, oui. Mais pour un musicien ! Chose que je ne suis pas ! Et en plus, pas moyen de faire demi-tour, le parterre est saturé. Damned ! Je suis fait !
En fait, leur musique est loin d’être une déflagration sonore qui pète les vitres de la Mère Michelle et qui fout une trouille d’enfer à son chat, parti se planquer dans la niche du chien. C’est du rock progressif, mais ultra doux. Le chanteur britannique, qui ressemble à ED SHEERAN à une voix gentille et adorable… et c’est là où j’ai du mal. Ce n’est absolument pas mon truc. Donc, je me concentre sur les autres musiciens.
Il y a un guitariste qui a de faux airs à HUGH LAURIE (Dr HOUSE) et les copines n’ont d’yeux que pour lui. Le batteur, qui a joué avec NEAL MORSE, remisé sur le côté droit de la scène, est un gros nounours au groove impassible. Le bassiste semble peu concerné ou trop concentré et le clavier, fondateur du groupe, est hyper centralisé sur ses partitions. Trop prog’ pour moi même si, je l’avoue, j’ai hoché de la tête sur deux trois morceaux.
C’est marrant, à la fin de leur set, j’ai regardé la tête que faisaient certains des spectateurs et j’ai bien l’impression qu’ils étaient comme moi, dubitatifs. En tout cas, la prestation du groupe a laissé une bonne partie du public pantois.
Allez, il est temps de se réhydrater au bar en attendant que les fils d’Apollon (Apollo en Anglais) ne daignent monter sur scène. C’est qu’il ferait presque soif !
Le groupe est attendu comme le Messie, il ne reste quasiment plus de places devant la scène. Cependant, ce qu’il y a de bien dans le Radiant, c’est que sa configuration permet aux plus éloignés dans la fosse de bien voir. La scène est en effet relativement large et haute.
Les lumières s’éteignent sous la clameur de la foule. Et c’est au son du « Intruder » de VAN HALEN que les descendants du plus beau des Dieux de l’Olympe montent sur scène. C’est MIKE et DEREK qui arrivent les premiers, suivis de RON. Une lumière verte se focalise sur lui, laissant la salle toujours dans le noir. Sur sa guitare à double manche, il nous cueille avec les premiers riffs de « God of the Sun ». Les lumières s’allument et on voit enfin le groupe en entier, BILLY et sa basse – aussi à double manche – DEREK et ses claviers au son si typique, MIKE, caché derrière son impressionnant kit de batterie.
JEFF arrive en courant et attaque le morceau de ses superbes vocaux. Il semble en pleine forme et remonté comme jamais. Il harangue déjà le public et n’arrête pas de bouger dans tous les sens. Après un « Signs of the Time » et un « Divine Addiction » du feu de Dieu, deux autres titres de l’excellent « Psychotic Symphony », nous avons droit à un cover de DREAM THEATER, « Just Let me Breathe ».
Le set se déroule comme du papier à musique. J’en prends plein les yeux et les oreilles. À la fin de « Labyrinth », BILLY se retrouve seul sur scène pour un solo de basse de folie. JEFF continue de haranguer son public. « Did you hear that ? Did you hear that ? », hurle-t-il dans son micro, en regardant les incroyables musiciens avec qui il joue. Il donne l’impression de vivre un rêve éveillé.
« Lost in Oblivion » retentit dans l’enceinte du Radiant, faisant vibrer les murs. Une interprétation ultra-rapide avec un groupe sur-motivé. Les musiciens headbanguent, RON s’éclate dans ses solos, BILLY fait vibrer ses cordes, sous les coups de butoir de MIKE, arrondi par les claviers de DEREK. Ce set est vraiment impressionnant.
C’est au tour de JEFF, introduit par MIKE, de se retrouver seul sur scène pour chanter « The Prophet’s Song » de QUEEN. Et a cappella s’il vous plait ! C’est dans ces moments qu’on découvre quelle voix exceptionnelle possède ce chanteur. Et on comprend pourquoi DEREK et MIKE l’ont embauché. Il scotche littéralement un Radiant rempli à ras-bord.
RON est venu rejoindre JEFF sur scène pour interpréter « Save me », un autre cover de QUEEN. « Tu m’as l’air assoiffé, tiens goûte cette bière ! », lui dit JEFF en apportant son verre. RON commence à goûter : « T’en penses quoi ? ». « Pas mal », lui dit RON en finissant carrément le verre et en jouant un morceau en même temps, sous l’hilarité générale. JEFF, même s’il en rigole, n’en demeure pas moins dépité.
« Alive », joué de suite après cette magique reprise, détruit tout sur son passage. Ces refrains sombres et ses solos de folie font remuer un Radiant qui restait encore sous le choc du morceau de QUEEN. Dès la fin du morceau, JEFF s’adresse à nous :
« Je vous laisse avec ces quatre excellents musiciens. Moi, je vais changer de T-Shirt, prendre une douche, reprendre un verre et appeler ma mère pour lui dire combien vous êtes bon. » mdr !
JEFF s’éclipse et c’est RON qui commence. Sur le thème de la Panthère Rose d‘HENRY MANCINI nous avons droit à un show exceptionnel des quatre ultra-talentueux musiciens. Après avoir eu droit à deux titres instrumentaux des SONS (« Opus Maximus, » et « Figaro’s Whore »), on se dit que JEFF va bien finir par revenir.
Eh non, c’est DEREK, seul sur scène, qui nous démontre ses talents. Des instrumentaux réalisé par des gars aussi doués, c’est agréable. Par contre, qu’est-ce que c’est long, long comme un jour sans pain.
Après pas loin de vingt bonnes minutes, JEFF réapparaît, propre comme un sou neuf. Il porte un T-Shirt flanqué du nom du groupe, au dos duquel est inscrit son nom et son année de naissance (65). Enfin ! Ouf de soulagement dans la salle. Mais il ne nous a pas dit s’il avait appelé sa mère du coup. lol.
C’est sur « Lines in the Sand », un cover de DREAM THEATER, que les SONS finissent d’achever un Radiant qui n’en peut plus. Chaud comme la braise, il en redemande. Il est donc temps pour un rappel. RON revient seul sur scène pour un solo de guitare (encore un), heureusement pas trop long.
Mais où JEFF peut-il bien se cacher ? Nous l’entendons mais il n’est pas sur scène. Le voilà qui réapparaît dans les gradins, chambrant RON avec un verre de bière. « Tu en veux ?, Elle est bonne, tu sais ! ». Et c’est en le regardant, alors que RON est sur la scène, qu’il finit son verre. La vengeance est un plat qui se mange froid, comme le dit si bien l’expression. Lol.
Après un « And the Cradle Will Rock… », un cover de VAN HALEN entamée dans le public, c’est « Coming Home », un autre titre des Fils d’Apollon, qui voit le jour et finit de combler l’ambiance du Radiant. JEFF en profite pour refaire chanter le public, en le félicitant et en lui disant combien il est incroyable. « I comiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnn hooohoooommmmeeee !!! » nous crie-t-il dans son micro. Et c’est la fin de ce monumental set.
Gardons les pieds sur terre. Après plus de deux heures d’un show intense, la prestation du groupe a été sans faille, pro jusqu’au bout des ongles. L’indéniable talent des cinq protagonistes ne peut être mis en doute. Ce sont d’incroyables musiciens, dignes progénitures du Dieu de la musique ! En plus, nous avons eu droit à tous les morceaux de « Psychotic Symphony », l’album des SONS OF APOLLO sorti l’an passé. Ce n’est pas courant, avouez-le, qu’un groupe – voire un super-groupe – venant tout juste de sortir un album, l’interprète en intégralité.
Si je devais avoir une critique sur ce concert totalement jouissif, ce serait un peu moins d’instrumentaux. Mais c’est juste histoire de râler parce qu’on a passé une super soirée. Pour rentrer à la maison, c’est évidemment sur « Psychotic Symphony » que nous roulons pour ne pas oublier ce concert fabuleux.