Monthly Archives: novembre 2023

TRAFIC JAM et SPEED ROCK MACHINE au Grenier

TRAFIC JAM @ le Grenier de Cavaillon

J’ai découvert il y a peu TRAFIC JAM, un nouveau groupe qui a l’air mega bon. En plus, il y a DAVID JACOB (bassiste de TRUST) dans le groupe. Ils se produisent au BDZ pour leur tout premier concert, mais ce n’est pas jouable pour moi et personne ne peut y aller pour faire un report… Bon, il faut dire que les concerts s’enchaînent à un très bon rythme en ce moment ! Tiens, TRAFIC JAM a une date à Cavaillon. Là normalement, ça peut se faire. Ce qui m’enchante moins, c’est qu’il y a un tribute à THIN LIZZY en première partie… Du coup, j’hésite. Sauf que les Dieux du Hard-Rock sont enfin avec moi et qu’à la dernière minute ou presque le tribute est remplacé par SPEED ROCK MACHINE, un groupe niçois de compos Hard-Rock. Bon là, il n’y a  pas à chier, let’s go to Cavaillon, la capitale du melon.

Je prends la route sous une pluie bien soutenue mais, heureusement, plus je roule moins il pleut. J’ai encore les Dieux du Hard-Rock avec moi ! Je trouve la salle nickel. En revanche, je vais où pour me garer ? Les parkings tout autour de la salle sont blindés à mort et c’est la vraie galère ! Je n’y crois pas, je vais louper le début du concert ! Bon, à la guerre comme à la guerre, je me gare à la lyonnaise (vous voyez ce que je veux dire ?!).

SPEED ROCK MACHINE @ le Grenier de Cavaillon

Et ouf, ce n’est pas commencé, je suis même en avance. Du coup, j’ai le temps de découvrir le lieu, la MJC, et la salle. C’est une très belle structure et une belle salle avec une grosse scène qui me fait un peu penser au Jack Jack de Bron dans sa config’. Ca part bien. Comme j’ai le temps, je fais un tour dehors pour dire bonjour au foodtruck qui, je le découvre très vite, a été dévalisé. C’est un signe, ça doit être trop bon. La dame est cool, elle va nous faire un truc avec ce qui lui reste. Ouf ! Commande passée.

Allez, c’est parti pour les niçois de SPEED ROCK MACHINE qui ouvrent les hostilités. D’entrée de jeu, le son est top et le groupe attaque bille en tête avec leur Hard-Rock à l’Australienne avec un chant en Français. Et un peu d’harmonica. Des amis qui les connaissent m’ont dit que normalement ils ont aussi une tronçonneuse sur scène – ce qui n’est pas sans me faire penser à JACKYL, un groupe que j’adore – mais là, ils n’ont pas eu le droit.

Ouah, ça dépote sa mère-grand dans les champs de melon ! J’adore les morceaux, des compos issues de leur EP et de leur futur album. On a aussi droit à trois covers bien choisis, un d’AC/DC, un de MOTORHEAD. Le dernier cover n’est autre que « Fatalité » de TRUST, un morceau rarement repris par les groupes. Je craque pour la voix du chanteur, les paroles de leurs chansons, leur présence sur scène. Le chanteur est un putain de frontman. Le public présent est aux anges et s’éclate tranquillou. Bonne ambiance.

Je suis content d’avoir fait le déplacement, moi ! C’est une très bonne découverte.

A la fin du set, je file récupérer le EP de SPEED ROCK MACHINE (vivement l’album !) et pause miam-miam. Super sandwich à la one again, omelette, chou rouge, oignon… Bref, c’est trop bon. Tout ça bien installé dans des fauteuils bien confortables. Elle est dure la vie de hard-rockeur !

Et top synchro quand j’ai fini, on vient nous dire que ça recommence. C’est au tour de TRAFIC JAM de monter sur scène. C’est une formation complète, guitares, basse, batterie, clavier, chanteur. Et une choriste. Et c’est parti ! Et c’est ma chérie qui est contente (sic.) car là on est dans du classic rock, du hard-rock 70 classieux. J’accroche direct. Il faut dire que tous les musiciens sont des spécialistes de la scène et même si ce n’est que leur deuxième concert avec ce groupe, ils ont tous une grosse expérience de la scène (bassiste de TRUST, choriste de MAGMA, clavier de ZIO, etc..) et ça se voit.

ARNO T. WALDEN, le chanteur, est un super frontman avec un mega charisme et une putain de voix. Les musiciens sont tous très pros et très efficaces… et bien mis en valeur par la set list. Bien-sûr, il y a le bassiste, Mr DAVID JACOB, pieds nus et impérial.

Ils vont jouer principalement des morceaux qui seront dans leur premier album –  qui ne va d’ailleurs pas tarder à sortir. J’ai hâte de l’avoir en main cet album car là, j’ai déjà bien craqué sur plusieurs titres en première écoute. C’est assez rare. Mention spéciale à « Papa Legba ».

TRAFIC JAM nous octroie un petit cover d’un petit groupe quasi inconnu (lol), « Highway Star » de DEEP PURPLE, un morceau totalement à sa place dans la set list.

Putain, que c’est bon ! Même si effectivement, je suis bon client pour ce style, là c’est vraiment bien fait. Et, même si normalement je ne suis pas trop fan des choristes dans un groupe Rock-Hard et même si parfois il y a un petit côté Jazz Rock, là ça matche. Il faut dire que la choriste en question a vraiment une superbe voix et ce n’est pas pour rien si CHRISTIAN VANDER l’a accueillie au sein de MAGMA.

Les morceaux s’enchaînent, le temps passe vite, trop vite. Allez, dernier morceau – heu les gars, ce n’est plus « God save the Queen » qu’il faut dire mais « God save the King » ! – et c’est fini. C’était trop bien !

Papotage rapide (mais pas tant que çà, lol). Je suis super content d’avoir revu DAVID et ARNO T. WALDEN… Et aussi ALEX COLLARD que je n’avais pas reconnu dans la salle. Mais il est plus d’une heure du matin, il se fait tard et, même si je n’ai pas du tout envie de repartir, il faut quand même que je rentre avant que cette satanée pluie ne reprenne ! Merci Dieux du Hard-Rock ! Heu… merci mais le brouillard, ce n’était pas nécessaire. Pour un peu, je me serais cru dans la Bresse (bises aux copains) !

RISING FEST 2023, jour 2

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Cette deuxième journée du Rising Fest est historique : pour la première fois, le festival affiche complet (deux jours avant le jour J). C’est un beau signe de reconnaissance du dévouement de l’association Phoenix Rising. 

Le parking de l’espace Jean Bouhey est donc bien garni. En revanche, dans la salle, ça reste confortable et on n’a jamais l’impression d’être trop serrés. Et on notera dans le lot que les mecs d’ANIMALIZE, non content d’avoir tout pété la veille sur scène, sont restés pour s’éclater à tous les concerts de la journée ! 

Et il y a un beau programme aujourd’hui qui vaut bien un sold out, alors que c’est composé à 80% de groupes français y compris pour la tête d’affiche. On m’aurait dit ça il y a quelques années, ça m’aurait fait rigoler et surtout extrêmement surpris. Maintenant ça me fait très plaisir et finalement ça ne me surprend pas plus que ça. Certes, en tant qu’animateur radio et chroniqueur, je soutiens toujours nos groupes nationaux pour le principe. Mais ce n’est pas pour autant que j’en suis automatiquement fan. Déjà je suis très difficile quand ça chante en français. Et quand ça chante en anglais, je bloque quand l’accent sonne trop franchouillard ! Mais depuis quelques années, je constate avec plaisir un progrès global de la scène hexagonale dans tous les styles de metal et beaucoup de groupes français actuels sont maintenant au niveau de la plupart des groupes allemands, américains, anglais, scandinaves ou italiens. Rien qu’en heavy, j’apprécie au moins autant l’écoute de TENTATION, EXISTANCE ou ANIMALIZE que celle des derniers albums de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN ou HELLOWEEN. Alors si des festivals comme le Rising peuvent mettre ces nouveaux groupes en avant et qu’en plus ça remplit complètement, on peut se dire que la scène française se porte bien et a peut-être un avenir sympa. Voilà pour ma petite réflexion préliminaire 🙂

CRAZY NIGHT KILLERS @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

La journée commence à 14h30 avec les Jurassiens de CRAZY NIGHT KILLERS. Je ne découvre pas ce groupe : ce sont des potes de potes ! En fait, je les ai découverts fin juillet à un concert privé donné pour l’anniversaire de deux amis du Jura qui les connaissaient personnellement. Dans ce cadre intimiste d’une cinquantaine de personnes qui étaient tous des amis, potes ou connaissances, c’était bien entendu très bon et ça m’a bien fait plaisir de les voir se rajouter à l’affiche du Rising.

Avec le nom qu’ils ont, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise : c’est du très bon heavy mâtiné de hard rock qui hume fort les années 80 (dans la musique comme dans les looks, d’ailleurs!), chanté en français et en anglais.

Les mecs sont bien déchaînés sur scène et bénéficient d’un excellent son. Tout le public n’est pas à l’intérieur, d’autant que le temps superbe qui règne sur la Bourgogne ce jour (effet du réchauffement climatique…) incite à rester discuter dehors. Mais il y a bien 200 à 300 personnes pour assister à la prestation de CRAZY NIGHT KILLERS, et ils ont bien eu raison au vu de l’énergie dégagée par le groupe. 

Un EP est prévu pour bientôt et vu la motivation affichée sur scène, on devrait ré-entendre parler rapidement de ces Franc-Comtois. 

SYR DARIA @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après cette mise en bouche de trois quarts d’heure fort sympathique, c’est un autre groupe de l’est de la France qui investit la scène, à savoir les Mulhousiens de SYR DARIA. Le groupe tire son nom du plus grand fleuve d’Asie centrale et existe depuis 2007. 

Ils comptent trois albums à leur actif. Ils ont surtout pu faire des premières parties alsaciennes de groupes assez prestigieux tels que FREEDOM CALL, TANKARD, ABSOLVA, NIGHTMARE, ou encore une apparition à la Foire aux Vins de Colmar dont SCORPIONS assurait la tête d’affiche. 

J’avais beaucoup entendu parler de SYR DARIA de la part de potes alsaciens qui les connaissent et les suivent depuis longtemps. Mais je n’avais encore jamais écouté. Le batteur est bien connu des fans de heavy traditionnel français puisqu’il s’agit de CHRISTOPHE BRUNNER “AKA BUBU”, ancien frappeur de fûts de LONEWOLF. On se doute donc bien que la rythmique va être solide. Et pour être solide, effectivement, ça l’est. 

Le groupe pratique un heayy metal ultra carré, plutôt sombre et avec un son assez moderne et une touche épique, où les riffs de bûcherons font mouche à tous les coups. Ca me fait parfois penser à du ICED EARTH avec un son plus moderne. En tout cas, le groupe a sa patte bien à lui. On sent aussi l’expérience de la scène d’un groupe qui existe depuis plus de quinze ans, même s’ils ont joué essentiellement dans leur région. Le chanteur et bassiste GUILLAUME HESSE est vraiment excellent. Il a une très bonne voix et c’est un super frontman, très charismatique et communicatif. De ce fait, le public adhère complètement. Il faut dire que même sans connaître les chansons au départ, quand les riffs et les refrains font mouche et que le groupe est à fond, et qu’en plus c’est bien servi par le son, c’est difficile de ne pas headbanguer. 

Je me ferais une joie de revoir SYR DARIA Daria sur scène, en espérant qu’ils aient l’occasion de jouer un peu plus au sud et à l’ouest que le sud de l’Alsace 🙂

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Après l’Alsace, la Lorraine. A 16h40 c’est l’heure du goûter. Et pour le goûter, le Rising offre du ILLEGAL CORPSE ! Miam ! 

Il ne s’agit pas d’un clone ou d’un cover band de CANNIBAL CORPSE mais d’un bon groupe français, originaire de Nancy, et je recommande leur album “Riding another toxic wave” (2021) à tous les amateurs de bon thrash qui tâche et qui arrache. Du thrash crossover, pour être précis ! En effet, on est ici dans la lignée d’un MUNICIPAL WASTE et, surtout, d’INSANITY ALERT. C’est en effet aux Autrichiens (qui sont par ailleurs passés au Rising en 2022 et y ont laissé un beau souvenir) qu’ILLEGAL CORPSE me fait le plus penser.

Pour la “finesse” de leur musique et aussi pour le côté fun et l’utilisation de jingles (en l’occurrence des citations du film d’action “Predator” en VF) et de gimmicks cheap à mort, profondément débiles, mais qui font mouche à tous les coups. Quoi de plus débile, par exemple, que de balancer des requins gonflables géants dans la fosse ? Et le pire c’est que ça fonctionne au top. Les mecs balancent les bouées dans le public et ça pogote et ça circle pitte en essayant d’attraper et de balancer les bouées. Il y a quelques bières renversées au passage mais ça met une ambiance de folie. 

ILLEGAL CORPSE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Musicalement, il n’y a pas de grande recherche ni d’innovation mais ce n’est pas ce qu’on demande dans ce style. ILLEGAL CORPSE, c’est d’abord et avant tout de l’efficacité. Et dans ce domaine, ils sont très forts. Les riffs sont basiques et rapides, imparables. Le chant est déchiré et enragé. Le groupe est à fond. Le public aussi.

Je me suis éclaté comme un petit fou à ce concert des Lorrains. Ca fait bien plaisir, de temps en temps, de faire dans le régressif sans prise de tête ! Et c’est bien aussi qu’en France on ait quelques groupes de qualité dans ce style. Pour ILLEGAL CORPSE aussi, j’attends de les revoir plus au sud et plus à l’ouest !

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le groupe suivant, je l’ai justement vu plus au sud et à l’ouest un mois et demi plus tôt. Il s’agit des Grenoblois de SACRAL NIGHT. Ils s’étaient en effet produits au Pyrenean Warriors Open Air dans des conditions pas évidentes pour eux car ils étaient chargés d’ouvrir la journée. Or, il faisait très chaud et le soleil et le beau temps méditerranéens en plein air ne sont pas vraiment propices à mettre en valeur l’atmosphère dark et cosmique de leur musique. C’était très bien quand même, j’ai beaucoup apprécié mais clairement, je les attendais plus ici, où ils avaient la possibilité de jouer en indoor.

Leur chanteur ANTOINE VOLLAT, géant de près de 2 mètres, est un habitué des lieux puisqu’il s’y est déjà produit avec son autre groupe ELECTRIC SHOCK (c’est d’ailleurs au Rising 2014 que j’ai découvert ces derniers, et ANTOINE aussi pour le coup) et qu’il est là chaque année en tant que spectateur, quand il n’intervient pas en tant que guest d’autres groupes. Sans compter que SACRAL NIGHT est issu des cendres de SANCTUAIRE, groupe déjà venu également dans les premières années du Rising. Quand on dit que ce festival est une grande cousinade…

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le style de ce groupe est original. C’est du heavy francophone sombre et épique avec une bonne inspiration de MERCYFUL FATE. Mais ANTOINE a le bon goût de ne pas chercher à chanter comme KING DIAMOND, chose qui a tendance à m’exaspérer chez les groupes comme PORTRAIT, ATTIC ou THEM entre autres : le chant du King est unique, il ne sert donc à rien de l’imiter et de faire la même chose en moins bien. Et SACRAL NIGHT l’a bien compris ! Autres influences bien digérées : IRON MAIDEN et la NWOBHM en général. Et surtout, la musique de SACRAL NIGHT a un côté black metal très intéressant. Pas dans le chant, mais dans l’atmosphère et certains riffs qui sonnent quasiment comme du DISSECTION. Ces influences extrêmes leur apportent une véritable originalité et un son finalement assez unique. Ce mélange est aussi original que bien foutu, et j’aime beaucoup sur album.

L’emploi du français colle bien avec leur musique. Je ne suis vraiment pas un gros client du chant dans notre langue pour du heavy, à la base, mais sur une musique plus sombre comme celle de SACRAL NIGHT, ça passe crème. “Le diadème d’argent”, sorti en 2022, est clairement l’un des meilleurs albums sortis dans le style dans les dernières années. 

La prestation ici n’a rien à voir avec celle qu’ils avaient délivrée au Pyrenean. A Torreilles, c’était déjà très bon, car très bien joué avec des mecs qui montrent une belle envie et un frontman charismatique, mais il manquait quelque chose. A Dijon, c’est tout simplement excellent.

L’envie et l’énergie sont les mêmes mais il y a un détail de taille qui fait toute la différence : ici ils jouent en salle et à une bonne température ambiante ! Et ça change tout. Là, l’aspect dark et ritualiste de leur musique est bien mis en avant, grâce à un bon jeu de lumières. Le jeu de scène est bien plus théâtral aussi, ANTOINE pouvant garder sa cape en velours plus de dix minutes sans l’enlever en urgence à cause de la chaleur catalane comme cela avait été le cas en septembre.

SACRAL NIGHT @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Côté setlist, la part belle est donc faite à leur excellent dernier album, dont la chanson éponyme et des titres comme “Les Mirroirs De La Lune”, “La Prêtresse De L’Atlantide” et surtout “Conquérant Des Lumières” sont vraiment irrésistibles.

Comme au Pyrenean, on a droit à deux reprises avec “Reckless” de JUDAS PRIEST pour clore le show et “Les visages de la peur” de leur ancienne mouture SANCTUAIRE (là le choix de reprise change par rapport à Torreilles, où ils avaient interprété “Par le sang et l’acier” de HIGH POWER). Tous ces morceaux ont fait mouche, le groupe recevant un superbe accueil, tout à fait justifié. 

C’était bon !

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On passe maintenant à une musique moins raffinée, mais surtout bien moins sombre et beaucoup plus fun avec les Nord-Irlandais de GAMA BOMB. Ce sera d’ailleurs le seul groupe étranger de la journée. Je les connais depuis pas loin d’une quinzaine d’années et je n’avais pas eu l’occasion de les voir sur scène donc je suis content ! Ils sont justement connus pour exécuter des prestations scéniques solides et sont maintenant l’un des groupes de thrash les plus reconnus du Royaume-Uni.

Du reste, si je n’écoute pas énormément au quotidien de groupes de la vague “retro thrash” (terme que j’emploie pour les groupes de thrash ultra-traditionnels formés après 2000 avec un son et des looks sortis tout droit des années 80) mais je suis rarement déçu en live. GAMA BOMB ne fera pas exception (d’autant que musicalement, ils sont dans le haut du panier de cette scène).

On est à peu près dans la même catégorie qu’ILLEGAL CORPSE, l’autre groupe de thrash de la journée qui jouait deux heures avant. A savoir un thrash crossover pas fin et efficace à souhait avec des morceaux “in your face” très courts saupoudrés d’une bonne dose de fun. C’est quand même un peu plus mélodique et varié que ce que les Nancéiens proposaient, avec des influences heavy plus marquées. 

Ils comptent sept albums à leur actif (ce qui fait un bon rythme en vingt ans d’existence) qui  offrent une bonne gamme (à bombes !) d’options pour une setlist. De ce fait, le groupe en a profité pour bien répartir leurs chansons avec au moins une par album. Leurs morceaux étant courts, il y a la place pour ça et pour placer en plus une bonne reprise de “If I should fall from grace with God” de leurs célèbres compatriotes des POGUES. 

GAMA BOMB @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Toujours prêts à rire autant qu’à pogoter et avec un humour décalé so British qui est un élément essentiel de leur set, GAMA BOMB est également composé d’excellents musiciens qui savent envoyer la purée sans faire la moindre fausse note. Le concert a eu une dose de piment supplémentaire avec l’apparition d’une mascotte du nom de Snowy The Gamabominable Snowman sur la scène et un “wall of hugs” à l’image du wall of love de NANOWAR OF STEEL !

Avec tout ça, on a eu droit à l’ambiance la plus chaude de la journée. C’est avec GAMA BOMB qu’il y a eu le plus de pogos, circle pits et walls of death (plus le wall of hugs, donc !) et un public vraiment à fond. Il faut dire que des titres comme “Mussolini mosh”, “Slam anthem”, ou “Bring out the monster” sont particulièrement indiqués pour mettre le feu dans une fosse. Les Irlandais ont joué un peu moins d’une heure qui est passée à la vitesse grand V. 

Encore un bon concert qui fait du bien par où ça passe !

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Autre claque multi jouissive dans un autre style avec TITAN. C’est la deuxième apparition des Basques ici après leur venue en 2019. C’était également la dernière fois que j’y étais allé et je vois donc finalement le groupe pour mon deuxième Rising consécutif. Et c’est vachement mieux cette fois-ci ! Attention, je ne dis pas non plus que ce n’était pas bon il y a quatre ans. C’était bien, le groupe était carré, ça accrochait bien l’oreille mais il manquait quelque chose. Je n’étais pas complètement rentré dedans et je ne saurais vraiment expliquer pourquoi. Peut-être parce que tous ceux qui avaient vu TITAN depuis leur mythique concert du Pyrenean 2017 (pas de chance pour moi, c’était à la seule édition du PWOA où je n’ai pas été) m’en avaient dit tellement de bien que je m’attendais à encore plus ? En tout cas, au Rising 2019, j’avais aimé sans prendre une véritable claque. Ca va être tout autre chose à cette édition 2023. 

Il faut dire aussi que c’est une période particulière pour TITAN. Déjà, ils ont un nouveau bassiste en la personne d’OSO (un ami personnel depuis plus de vingt ans, au passage). Et surtout, leur chanteur emblématique PATRICE LE CALVEZ est sur le départ. Il a en effet décidé, pour des raisons personnelles, d’arrêter la musique. Au moment du festival, nous ne le savions pas encore et absolument rien n’avait filtré. Mais le départ de PATRICE sera annoncé trois semaines après et une décision de ce genre ne se prend pas du jour au lendemain sur un coup de tête, surtout quand un remplaçant (un certain PEIO CACHENAUT, ami du groupe) est également annoncé. Je ne suis pas dans l’intimité du groupe mais il y a de fortes probabilités que la transition soit déjà en cours. 

En tout état de cause, TITAN a livré là une prestation… titanesque (oui c’était un peu facile !) !

De la première à la dernière note, ça a été du headbanging non stop sur ce heavy francophone aux riffs acérés très inspirés par ACCEPT (dont ils auront le très bon goût de reprendre le classique “Breaker”). Les Basques sont dans une forme olympique (ni de Marseille ni lyonnais !) et forment sur scène un bloc soudé et motivé pour mettre le public à genoux. Leur dernier album “Palingenesia” sorti en 2021 est une petite tuerie. C’est simple : je le trouve bien meilleur que les trois derniers albums d’ACCEPT en date. L’élève a clairement surpassé le maître. Peut-être pas au point de faire des solos du niveau de ceux de WOLF HOFFMAN mais en termes d’inspiration et de qualité des chansons, le TITAN actuel est devant et ça se ressent aussi sur scène.

TITAN @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Comment résister à des morceaux aussi imparables que “Liberté”, “Mourir ailleurs”, “Les fous de Dieu” ou encore leur classique “L’Irlande au coeur” ? Tout ça avec un public conquis et à bloc derrière le groupe, leur hargne étant contagieuse. En terme de hargne, d’ailleurs, la palme d’or est à décerner à un PATRICE LE CALVEZ particulièrement motivé et inspiré pour l’un de ses derniers concerts. C’est dommage d’arrêter avec de telles capacités vocales, mais c’est son choix et il faut le respecter. Bravo à lui et à tout le groupe pour cette belle mandale. Gora Euskadi !  

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Avec tout ça, le temps passe très vite et sans s’en rendre compte, il est 22h15 et on en arrive à la tête d’affiche. 

J’avoue que SORTILÈGE n’était pas franchement ma motivation première pour monter à Dijon. A la base, j’aime bien. Des groupes de la glorieuse scène du hard français des années 80, c’est probablement celui que je préfère avec KILLERS. En plus je garde un excellent souvenir du Tribute to Sortilège qui s’était produit au Rising 2018 avec les trois quarts des membres du groupe (mais pas ZOUILLE). Mais j’ai été très refroidi par leur prestation au Pyrenean Warriors Open Air 2019 pour la véritable reformation. II y avait eu alors beaucoup d’attentes avec le retour de Zouille. Et en fait, c’était un magnifique pétard mouillé. C’était mauvais, tout simplement. D’énormes attentes étaient nées de la reformation du groupe, qu’ils avaient semble-t-il prises à la légère car on avait vraiment l’impression d’avoir affaire à des musiciens peu concernés, qui n’avaient que peu répété avant le concert. Pour résumer, SORTILEGE avait foiré son retour scénique. Et je n’ai pas eu de bons échos non plus de la prestation à Vouziers. Après, il y a eu la pause forcée de 2020 et 2021 et des imbroglios juridiques entre ex-membres auxquels je n’ai pas compris grand chose (il faut dire que je n’ai suivi que de loin).

Pour moi, SORTILEGE, c’était mort. Et puis à partir de 2022, ils ont annoncé des dates un peu partout et un nouvel album. Alors que j’ai toujours des doutes sur les vieux groupes qui ressortent des albums longtemps après, j’ai été agréablement surpris à son écoute. Déjà parce que les nouveaux morceaux sont bons. Et surtout parce que “Apocalypso” n’est pas une version bis ou une continuation de “Larmes de héros” et “Métamorphose”.

SORTILEGE n’a pas versé dans la facilité du fan service comme tant d’autres groupes (souvent bien plus prestigieux, d’ailleurs). “Apocalypso” est sorti en 2023 et sonne tout à fait actuel, et a été composé par des musiciens qui arrivent à la soixantaine et qui ne cherchent pas à refaire ce qu’ils faisaient quand ils avaient 25 ans. Avec ça, le groupe a regagné mon respect. Je n’en étais pas encore non plus à sauter de joie à l’idée de les revoir. Chat échaudé craint l’eau froide, quoi ! Mais entre ce très bon nouvel album et de bons échos de leurs prestations récentes, j’étais prêt à leur redonner une chance. Bien m’en a pris. 

En tout cas, peu de gens dans la salle partageaient mon scepticisme initial et c’est un public chaud patate qui accueille SORTILEGE. Le groupe débarque avec l’hymne “Amazone” : quoi de mieux qu’un classique pour se mettre dans l’ambiance ? Et ça va être une bonne heure et demie d’un superbe concert. Le nouvel album va être particulièrement bien défendu avec huit morceaux sur les dix-huit que le groupe a joués. Même si le style est différent, ça passe bien car ça donne une setlist bien variée.

Peut-être que les fans de la première heure qui s’attendaient à un show composé essentiellement de classiques seront déçus mais je n’en fais partie. C’est parfaitement interprété. Et surtout, chose à laquelle je ne m’attendais pas : ZOUILLE est devenu un bon frontman (à part qu’il met des lunettes de soleil sur scène et que j’ai horreur de ça !). Il communique bien avec le public et il est toujours parfaitement en voix. Cela dit, au PWOA 2019, il était aussi bon vocalement, c’était son jeu de scène qui n’allait pas du tout. Cette fois, il n’y a rien à dire de ce côté. Le reste du groupe est également au top. C’est réglé comme un métronome et les mecs affichent un véritable plaisir d’être sur scène. Le public le leur rend bien avec une superbe ambiance et des refrains chantés en chœur. Ce sera bien entendu l’explosion sur le rappel, avec un “Apocalypso” qui précèdera un “Sortilège” (la chanson, ou plutôt l’hymne !) repris par 500 personnes. Et ça, c’est beau ! 

SORTILEGE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia 

Clairement, SORTILEGE a fait largement honneur à son statut de tête d’affiche. Et là, ce n’était pas en mode revival des années 80 mais un véritable show parfaitement actuel. Le groupe a su garder son style tout en s’inscrivant dans l’époque actuelle. Quelque part, c’est assez risqué de revenir et de tenter une évolution artistique, et finalement très peu de vieux groupes le font : si ça colle trop à ce que le groupe faisait dans la décennie glorieuse, il risque de se faire accuser de fan service ou de passer pour ringard ; si ça change trop, on peut dire qu’il perd son identité voire que ce sont des vendus. SORTILEGE a réussi, sur album comme sur scène, à trouver le bon équilibre entre ces deux écueils, et montre être un groupe honnête qui s’inscrit bien dans l’époque contemporaine. Bravo et respect !

C’est sur cette belle prestation de SORTILEGE que se conclut cette non moins belle dixième édition du Rising Fest. Le jubilé est une réussite totale. J’ai vu tous les concerts à l’affiche et, à part BURNING WITCHES (plus pour des raisons extra-musicales que pour leur prestation scénique, finalement), j’ai aimé chacun des groupes. Mention spéciale à ANIMALIZE, SORTILEGE et TITAN dont les concerts ont été particulièrement excellents et qui font vraiment honneur à la scène française.

Et bien sûr, un grand merci à Phoenix Rising pour avoir organisé tout ça avec passion, motivation et bonne humeur ! Qu’est-ce que ça m’avait manqué ! Vivement l’édition 2024 !

HALLOWEEN PARTY 2023

Mardi 31 octobre 2023 à l’Ampérage de Grenoble (38)

Ce soir, c’est Halloween. Et quoi de mieux qu’un concert ? Alors, plutôt que d’attendre que les petits enfants viennent sonner à ma porte pour réclamer des bonbons, je file en direction de Grenoble pour aller voir les Italiens de DEATHLESS LEGACY. C’est à l’Ampérage que ça se passe et en plus il y a deux groupes avec eux : ETERNAL FLIGHT, que j’ai déjà vu en live, et ELLIPSIS que je n’ai pas encore eu l’opportunité de voir. Ce qui me fera l’occasion de les découvrir, ainsi que les copains Italiens ! Dans ma soute à bagages, j’emmène mon copain Steve*74 ainsi que ma femme et ma fille qui ont voulu m’accompagner, parce que comme on dit : « Plus il y a de fous, plus il y a de riz » ou un truc comme ça.

Nous partons de bonne heure, histoire de ne rien rater de la future effrayante soirée d’Halloween et aussi parce qu’en plus un accident est annoncé sur la route et qu’il y a fort à parier qu’il va nous ralentir. Bon, je m’y attendais, mais de là à rouler au pas… Mais pourquoi je ne suis pas allé au BDZ pour aller voir ECCLESIA, moi ? Au moins, j’aurais été sûr d’être à l’heure ! De toute façon, on ne peut rien y faire, alors prenons patience et surtout croisons les doigts pour ne pas arriver trop tard. Ce serait ballot. Le temps sur le GPS défile à une vitesse qui fait peur. C’est normal, c’est Halloween ! Une fois arrivé, il faut encore trouver de la place. Déjà qu’on est à la bourre. Heureusement pour nous, on ne tarde pas trop à en trouver une. Ouf de soulagement !

L’Ampérage, cela fait une éternité que je n’y ai pas mis les pieds, et d’ailleurs me souvenir de où se trouve l’entrée tient de la gageure. Les concerts qui se déroulaient depuis mon dernier concert étaient souvent reliés pas très loin, à la Belle Électrique et dû coup, c’est par là que mon instinct me pousse. Évidemment, une fois que les souvenirs remontent à la surface, je retrouve l’entrée qui n’était pas si loin que ça. Mais du coup, on rate une petite partie du set de nos copains de ETERNAL FLIGHT.

Ce soir, je suis un peu nostalgique, me rappelant de vieux souvenirs de concerts passés dans cet endroit… Mais passons, et parlons musique, puisque c’est pour ça que vous êtes en train de lire ce report !  

Trop contents d’avoir été rajoutés sur l’affiche courant juillet en remplacement de LIQUID FLESH, les Annéciens mènent leur set tambour battant. GERARD FOIS, le chanteur et fondateur du groupe, est aux taquets. Accompagné des deux THIBAUD (batterie et guitare) et de CEDRIC à la basse, et fort de cinq albums – un sixième est à paraître l’année prochaine – le groupe fait dans le heavy metal de bonne facture. Je les avais vus il y a quelques années chez nos voisins helvétiques et j’avais beaucoup apprécié leur show. Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler qu’il y avait eu un report à l’époque. Je pense que vous vous en souvenez, lol. Sinon, regardez sur le webzine et vous découvrirez ce que j’en avais pensé.

Commencer un concert de trois groupes n’est pas chose facile, mais ETERNAL FLIGHT s’en sort avec les honneurs avec des titres tels que « The Promise » ou encore «The Nightmare ». A noter que le guitariste, THIBAUD, porte un costume de clown d’Halloween, masque inclus et qu’il a très chaud sur scène mais ce n’est pas ça qui l’empêché de bien jouer ! GERARD, lui aussi a assuré, mais c’est plus ou moins normal pour un leader. CEDRIC sur sa basse est très concentré, pour suivre les frappes de l’autre THIBAUD et est tout aussi à fond que ses camarades.

Sérieusement, si vous êtes fan de Heavy Metal à la QUEENSRYCHE et que vous ne connaissez pas le groupe, jetez une oreille sur leur musique, vous ne serez pas déçus. 

Après un court interlude, c’est au tour d’ELLIPSIS d’arpenter les planches. Tiens, mais je reconnais le chanteur ! C’est FABRICE dit EMMANUELSON – accompagné du guitariste PHIL ARM’S – que j’ai déjà vus dans WHISKY OF BLOOD ! Mais il y a aussi DAVID AMORE, l’ancien batteur de NIGHTMARE et actuel batteur de KINGCROWN et d’ARCHANGE. La basse est tenue par CHRIS MARTIN que j’ai également déjà croisé dans d’autres groupes.

A peine le premier morceau entamé, je découvre le style assez éloigné des autres groupes du chanteur (RISING STEEL, WHISKY OF BLOOD). J’avoue que ça me surprend un peu, mais pas aussi désagréablement que j’aurais pu le penser. Certes, les titres vous rentrent dedans pour vous mettre des mandales dans la figure, mais il y a ce fameux timbre de voix que j’aime bien.

Évidemment, c’est plus « Metal » comme me le dira plus tard PHIL, mais j’ai bien aimé. Bourrin certes, mais avec un je ne sais quoi de mélodie qui peut rendre accro. J’ai comme l’impression que leur psycho métal me rentre directement dans le crâne pour y faire des trous et bousiller mon cerveau, mdr.

Les musiciens se sont maquillés pour Halloween : FABRICE les yeux, PHIL le bas du visage et DAVID toute la tête. CHRIS, lui, n’arbore aucun maquillage et je comprends vite pourquoi. La chaleur qui règne dans l’Ampérage fait couler le make up de FABRICE et semble bien le gêner… D’où l’absence de peinture sur le visage du bassiste. Malin.

Evidemment très heureux de jouer à domicile, et de retrouver leurs copains, les membres d’ELLIPSIS sont hyper excités et cela se ressent sur scène. Sous un maquillage effrayant pour Halloween, EMMANUELSON ne fait pas dans la dentelle et, guitare en mains, fait vibrer des fans acquis à sa cause.

On sent un groupe très en place, très pro dans l’application de sa musique et j’ai l’impression que l’arrivée de DAVID et CHRIS apporte un plus au duo PHIL / FABRICE.

ELLIPSIS, ça bastonne sévère, ça explose les tympans, ça déclenche les pogos et les crowdsurfings et ça enchante le public qui reprend en chœur les refrains du groupe. Le set se termine sur « Butterfly Process » après avoir asséné les coups avec « Perfection Rage » ou « Spectral and Terrified », voire terrorisé l’ambiance avec « The Coroner is Back ». Les musiciens ont continué à chauffer à blanc l’Ampérage avant l’attraction de la soirée, DEATHLESS LEGACY. Belle prestation.

Il est temps d’aller boire un coup avant de se retrouver devant les planches pour les Italiens de DEATHLESS LEGACY. On en profite aussi pour discuter le bout de gras cinq minutes avec nos copains grenoblois qu’on a à peine eu le temps de voir tout à l’heure.

C’est bien beau tout ça, mais il serait peut-être temps de se remettre devant la scène, qui est un peu plus encombrée que tout à l’heure. Les Italiens font leur balance et je constate que le maquillage arboré est plus élaboré que celui de nos précédents copains. Il faut aussi que je vous dise que les Toscans (ils sont originaires de Pise et Livourne en Toscane) font dans l’horror metal, caractérisé par des références à l’occultisme. Ils rappellent immédiatement les thèmes et les mouvements de DEATH SS, dont ils ont été le groupe de reprises pendant quelques années avant de commencer à enregistrer leur propres compos.

A peine installé qu’une intro démarre et qu’on voit le batteur, FRATER ORION, s’installer derrière ses fûts. Il prend un crâne entre les mains et fait une sorte de prière avec, pendant que s’installent les autres membres de la troupe. L’ambiance promet d’être sombre et inquiétante. Parfait pour une soirée Halloween.

« Ora Pro Nobis », morceau du dernier album en date sorti l’an dernier « Mater Larvarum »  est entamé tambour battant. Dès le premier titre, la formation annonce la couleur. Dark et effrayante, l’atmosphère se révèle accrocheuse. ELEONORA « STEVA » VAIANA, la chanteuse est explosive. NICOLA D’ALESSIO, le bassiste, est à fond et arpente la scène de long en large, Sgt BONES, le guitariste, n’est pas plus discret que son compère, mais que dire de ALEX VAN EDEN le claviériste – également membre de VISION DIVINE – qui n’est pas relégué, comme souvent, en fond de scène grâce à son clavier portable. Il volerait presque la vedette à la chanteuse, si elle n’était accompagnée par REVYLA ZIRAEL, la performeuse du groupe qui interagit avec eux à chaque morceau.

Que ce soit avec « Rituals of Black Magic », le second titre issu du quatrième album éponyme ou « Absolution » qui voit débarquer REVYLA habillée en prêtre pour donner l’absolution à STEVA. Pendant ce temps-là, ALEX se frotte au public, au plus près de la scène et NICOLE bouge sans cesse et échange souvent de place avec Sgt BONES.

« C’est un plaisir de souhaiter Halloween avec vous », nous dit la chanteuse à un moment donné. Le groupe est heureux de jouer pour nous ce soir. Les musiciens plaisantent entre eux et ont souvent le sourire. On peut sentir que, malgré le fait qu’ils doivent rester inquiétants à cause de leur musique, ils se font plaisir sur scène. REVYLA monte sur scène avec un costume différent à chaque fois pour mettre en valeur les passages saillants des différentes chansons, renforçant le côté théâtral de la prestation de nos copains Italiens.

A peine avons-nous le temps de nous remettre de « Queen of the Infernal Pantheon » que « Moonless Night » s’enchaîne et REVYLA remonte sur scène pour contrôler les gestes de la chanteuse. C’est vraiment excellent. Nous n’avons quasiment pas de moments d’accalmie.

« Headless Horseman » précède « Nightfall » un autre titre de l’album de l’an passé. Nos copains Pisans laissent beaucoup parler leur musique et interagissent avec parcimonie avec le public… comme un certain ALICE COOPER, grand maître de ce que l’on pourrait qualifier de nos jours d’Horror Metal.

Sur « Your Blood is Mine », notre amie STEVA se nourrit du sang de REVYLA. Avec « Altar of Bones », elle chante la bouche en sang et rend encore plus inquiétante sa prestation pendant que REVYLA vient danser avec des foulards. Franchement, tout est excellent ce soir ! La musique, l’interaction entre la chanteuse et la performeuse, les mélodies, la performance des musiciens…

Côté public, avec les pogos déclenchés sur certains morceaux qui débordent un peu par moments, les crowdsurfings et autres stage divings usés avec modération et respect du spectateur, le spectacle est aussi dans la fosse. D’ailleurs, ALEX va se prendre un kiff monstrueux en se faisant porter par une partie du public pour se promener dans l’Ampérage.  Il revient sur scène, content de son petit effet.

Après un petit « Litch » et un « Legion of the Night » de derrière les fagots qui précédent « The Coven » (un autre titre de leur dernier album) et ses petits relents gothiques, c’est déjà là fin du set. « C’est notre meilleur show d’Halloween ! », nous annonce STEVA à la fin du set. « Et vous êtes incroyables ! Merci ! ” redit elle en Français.

Sur le dernier morceau de la soirée « Dominus Inferni » REVYLA boit dans un calice et finit par mourir sur scène. Quelle prestation ! Tout bonnement incroyable ! Avec sept titres sur les onze interprétés ce soir, l’accent a été mis sur leur dernier album en date. Remarquez, c’est un peu logique lorsque leur tournée s’appelle le Mater Larvarum Tour.

Quelle belle soirée d’Halloween avons nous vécus ce soir ! A voir les visages des spectateurs et les conversations dithyrambiques, je pense n’être pas vraiment le seul à avoir apprécié la soirée. En plus, à peine leur show fini, les Italiens sont déjà présents à nous attendre au stand de merch’. Ils n’hésitent pas une seule seconde à signer à tout va, discuter et prendre des photos avec les fans.

Pour nous, après avoir dit au revoir à tout le monde, il est temps de rentrer, en sachant pertinemment que nous mettrons beaucoup, mais alors beaucoup moins de temps que les deux heures de l’aller. Mdr.

Un grand merci à Metallian Productions pour cette soirée et à tous les musiciens pour leurs prestations.

RISING FEST 2023, jour 1

Le Rising Fest est un événement majeur pour tout fan français de heavy metal underground. Les petits groupes de heavy, hard rock et thrash y ont leur chance, et c’est aussi l’occasion d’y voir des groupes qui ne passent que rarement en France. En plus, à titre personnel, la moitié des membres de l’association Phoenix Rising qui organise l’événement sont des potes. J’y vais assidûment à chaque édition depuis 2014… sauf pour la reprise post-Covid de 2022 pour cause de problèmes familiaux où, la mort dans l’âme, j’ai dû renoncer à venir à Dijon. Quatre ans s’étaient donc écoulés sans que je ne puisse venir à ce qui était un rendez-vous obligatoire, et ça commençait à bien me manquer !

Hors de question, donc, de louper cette édition 2023 ! En plus, c’est une édition jubilée puisque c’est la dixième, et la cinquième à la salle Jean Bouhey de Longvic (salle très bien configurée et au son impeccable).  Et pour la première fois, ça affiche complet, du moins sur une journée puisque le samedi est sold out. Les planètes étant bien alignées cette fois-ci, c’est parti pour un grand voyage metallique en Bourgogne !

La première journée est toujours la moins chargée, commençant un peu plus tard pour permettre aux metalleux dijonnais qui travaillent d’arriver. C’est en tout cas bien garni avec une majorité de groupes étrangers et deux têtes d’affiche 100% féminines. En tout cas, ça fait bien plaisir de remettre les pieds dans cette bonne salle Jean Bouhey. On y est super bien accueilli (a fortiori quand on connaît les trois quarts de l’orga !) et on ne se moque clairement pas des festivaliers question bouffe (les sandwiches au falafel sont au top !) et question boisson, c’est de la bière artisanale locale fournie par la brasserie des Trois Fontaines et Bélénium. 

WILDFIRE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

C’est un groupe de hard rock français qui vient de presque aussi loin que moi (voire plus) : les Bordelais de WILDFIRE ! Ce groupe existe depuis 2016, après avoir été quelque temps un cover band reprenant des classiques d’AC/DC, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, ZZ TOP ou MOTORHEAD. Puis ils ont commencé à voler de leurs propres ailes en faisant leurs propres compos. Un album est sorti en 2020 et quelques prestations scéniques énergiques leur ont fait acquérir une petite renommée et ils en sont donc maintenant à ouvrir cette dixième édition du Rising Fest.

Et ils vont le faire avec brio ! PAUL VERTRA, leur chanteur, est un frontman très communicatif et particulièrement motivé. Leur musique très pêchue est un mélange des influences des groupes que WILDFIRE reprenait à ses débuts, avec une prédominance du son d’AC/DC (mais pas que). Des titres comme “Hard’n’wild”, “Riff machine”, “Shaking the ground” et “One night rock’n’roll” sont éloquents et résument bien leur musique : hard, heavy et directe !

Le public n’est pas encore très nombreux en cette fin d’après-midi, tout le monde n’ayant pas terminé le boulot, mais les gens présents apprécient beaucoup. Je me ferai un plaisir de les revoir. Après tout, Bordeaux n’est pas loin de Toulouse, on peut espérer les voir descendre le long de la Garonne !

IRON KINGDOM @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On change de style avec IRON KINGDOM, groupe culte de l’underground canadien. Originaire de la province de Colombie Britannique, ce groupe pratique un heavy metal épique de tradition avec une petite touche progressive. Ils existent depuis 2011 et ont déjà sorti cinq albums. Ils ont beaucoup tourné en Amérique du Nord mais leurs plus grands faits de gloire sont une apparition au légendaire festival du Keep It True et une tournée au Brésil en ouverture de BLAZE BAYLEY.

Après un hiatus lié en partie au Covid, les Canadiens font leur grand retour avec un album sorti en 2022 et donc cette apparition en terre bourguignonne qui marque, si je ne m’abuse, leur première apparition en France. Et c’est très bon ! 

Ca manque peut-être de refrains marquants mais CHRIS OSTERMAN, guitariste-chanteur au timbre suraigu a une super voix et la science du riff. Sa consœur MEGAN MERRICK rivalise de talent avec lui dans de bons duels de guitares qui parleront à tous les fans de MAIDEN. De plus, le groupe bénéficie d’un excellent son qui met bien en valeur la finesse de ses compos. Excellente prestation, donc !

ANIMALIZE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

La suite va bien dépoter avec l’un des meilleurs groupes du festival, et français s’il vous plaît : ANIMALIZE ! Ces Lyonnais sont des habitués des scènes dijonnaises puisqu’ils avaient déjà joué au Rising et donné des concerts dans de petites salles de la capitale de la Bourgogne. Pour ma part c’est la première fois que je les vois. J’ai bien flashé sur leur EP “Tapes from the Crypt” et leur album “Meat we’re made of”, qui sont des petites pépites de speed metal très énergique et fun en même temps, jouant beaucoup sur l’imagerie des années 80. Alternant le Français et l’Anglais, ça sonne aussi bien dans une langue que dans l’autre. Et je trouve même, alors que je ne suis pas trop client du chant francophone sur le heavy, que leurs titres les plus marquants sont chantés dans notre langue. Comment résister à un “Samouraï de l’univers” ou “Sous l’œil du charognard” ? 

Par contre si ANIMALIZE titre son nom d’un titre de KISS (du moins on peut le supposer), leur point commun avec ces derniers vient plus de l’imagerie et des looks très glam que de  la musique. Les Rhodaniens  font en effet du speed metal très true musicalement, et ce côté true jusqu’à la pointe des clous est contrebalancé par un look glam et des paroles décalées. En tout cas le groupe y va à fond la caisse, avec une batterie et des riffs qui font des ravages et un frontman très charismatique, et toujours dans une bonne humeur extrêmement communicative. 

Comment ne pas aimer un groupe qui a produit une  telle prestation ? Vivement la prochaine fois !

IRON FATE @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Ca va un peu retomber avec les Allemands de IRON FATE. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé, mais ANIMALIZE a mis la barre très haut et leurs successeurs ne dégagent pas la même énergie qu’eux. Ce n’est pas du tout la même atmosphère. C’est pro, c’est carré, ils sont contents d’être là mais c’est plus froid et moins fun que le groupe d’avant. C’est du bon heavy (d’inspiration plus US qu’allemande, d’ailleurs) avec une touche de thrash pas dégueu. Leur musique serait une sorte de rencontre entre METALLICA, JUDAS PRIEST et QUEENSRYCHE.

J’aime bien. C’est très bien joué et d’un bon niveau technique. De plus, les Teutons sont bien servis par un excellent son. Mais il manquait quand même quelque chose pour que j’accroche complètement. Une véritable identité musicale peut-être ?

GIRLSCHOOL @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

On passe ensuite aux poids lourds de la soirée avec GIRLSCHOOL, qui devaient déjà être là en 2023 mais avaient été contraintes d’annuler peu avant l’événement. Ce qui fait mes affaires : en trente ans de vie metallique, c’est la première fois que je les vois. Sans connaître plus que ça, j’ai beaucoup de respect pour ce groupe et son parcours.

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, GIRLSCHOOL est un groupe anglais entièrement féminin formé lors de la nouvelle vague de la scène heavy metal britannique en 1978. EIles sont souvent associées à  MOTORHEAD et sont, si je ne m’abuse, le groupe de rock féminin le plus ancien, toujours actif après 45 ans. GIRLSCHOOL a obtenu une attention médiatique et un succès commercial significatifs, en particulier au Royaume-Uni au début des années 1980, avec des albums de belle qualité comme “Demolition” et “Hit and Run”. Cependant, les Anglaises n’ont jamais vraiment réalisé une véritable percée et n’ont jamais eu le même succès que nombre de leurs glorieux compatriotes masculins de l’époque. Par contre, elles n’ont jamais baissé les bras. Tout au long de leur longue carrière, elles ont parcouru le monde, se produisant dans de nombreux festivals et partageant souvent la scène avec des gros groupes. Elles entretiennent une fan base et servent d’inspiration à de nombreuses musiciennes de la scène, au même titre qu’une DORO ou une LITA FORD. 

Malgré de fréquents changements de line up, les membres originaux, KIM McAULIFFE et DENISE DUFORT sont toujours restés fidèles à la barre, assistées de JACKIE CHAMBERS à la guitare et de la bassiste TRACIE LAMB, qui a fait partie du groupe à deux reprises auparavant. En juillet 2023, le groupe a sorti son quatorzième album (ce qui ne fait finalement qu’un album tous les quatre ans en moyenne), le fort justement nommé  “WTFortyfive” qui tient tout à fait la route. Bref, pour tout ce parcours, cette persévérance et cette abnégation, il n’y a qu’un mot : respect !

Ce qui est à noter est surtout le plaisir et l’énergie dégagées par ces filles qui arrivent en fin de soixantaine, voir plus. Elles sont ultra carrées et affichent en permanence le sourire. Côté chansons, l’accent est fortement mis sur  “Demolition” et “Hit and Run”, leurs albums qui ont eu le plus de succès. On ne peut pas le leur reprocher, des morceaux comme “Hit and run”, “Take it all away” ou “Nothing to lose” sont des hits imparables. Après, leur dernier album en date est bien sympa et un ou deux nouveaux titres n’auraient donc pas été déconnants. A signaler aussi une excellente reprise de “Bomber” de MOTORHEAD, bel hommage à leur pote LEMMY. 

Bref, les vétéranes (je ne sais pas s’il existe un féminin pour vétéran, mais bon…) anglaises ont assuré leur rang et montré qu’elles en avaient encore sous la pédale. Et pour ça, respect !

BURNING WITCHES @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Du respect, j’en aurai beaucoup moins pour l’autre tête d’affiche 100% féminine, à savoir les Suissesses de BURNING WITCHES

Je ne vais pas m’attarder sur ce que j’ai entendu ou constaté de visu sur leur comportement backstage vis-à-vis des autres groupes de la journée ou de l’orga, parce que je n’ai ni envie ni vocation à diffuser ou amplifier des ragots sur internet. Mais pour résumer, elles ont eu une attitude de divas que leur statut ne justifie pas. Et quand bien même ce serait un grand groupe, 95% des artistes qui ont une certaine renommée gardent quand même les pieds sur terre et demeurent simples et abordables… 

Au-delà de leur attitude hors de la scène, je ne suis pas fan de leur musique. Cela a pourtant tout pour me plaire, à la base. C’est du bon heavy metal de tradition allemande (elles sont suisses alémaniques, ce n’est certes pas l’Allemagne mais la culture germanique est de mise !), avec des riffs énormes et un côté assez dark (influence de MERCYFUL FATE notamment). Elles ont été drivées au début de leur carrière par MARCEL SCHIRMER alias SCHMIER de DESTRUCTION. Les contacts de ce dernier leur ont ouvert les portes de Nuclear Blast puis Napalm Records, ainsi que des tournées en tête d’affiche et deux albums classés dans les charts allemands.

Et elles se retrouvent donc en tête d’affiche de ce Rising Fest ! Mais pour autant, je ne suis jamais parvenu à accrocher à leur musique. C’est bien fait, la chanteuse a de la voix, les musiciennes maîtrisent toutes leurs instruments mais il manque un truc pour que j’aime. Je trouve que ça manque de finesse alors que les morceaux sont quand même assez longs, dépassant les cinq minutes en moyenne. En comparaison, un groupe comme Primal Fear est raffiné et nuancé (et j’en profite pour dire que “Code Red”, le dernier album de Primal Fear, est excellent) ! En fait, c’est comme un apfelstrudel avec trop de sucre et de beurre : tous les ingrédients sont bons mais c’est indigeste. 

Ca, c’est mon avis sur le groupe sur album. Quid de leurs performances scéniques ? Je n’y avais jamais assisté jusque là. Quand elles étaient au Wacken, j’avais autre chose à voir et quand elles sont passées à Toulouse à l’Usine à Musique, juste à côté de chez moi, j’avais une bonne série ou un match de foot à regarder ! C’est donc la première fois que je les vois à Dijon. En toute honnêteté, elles font le job. Laura Guldeman, leur chanteuse néerlandaise, est une excellente frontwoman avec une voix terrible. Elle chante sans fausse note et a une bonne présence scénique. Elle joue bien aussi son rôle de sorcière.

BURNING WITCHES @ RISING FEST X – Crédits Photos : Abigail Osa Sonia

Le all girls’ band bénéficie en prime d’un très beau décor de scène en mode château hanté à la KING DIAMOND. Elles ont aussi un son et un light show à la hauteur. Même si je ne suis pas vraiment fan des compos, j’arrive quand même à bien rentrer dans le concert. Après, je trouve quand même que les morceaux sont un peu trop longs et linéaires et qu’avec un temps de jeu de tête d’affiche, ça s’étire un peu trop sur la durée et l’attention décroît. Mais je suis resté jusqu’au bout sans me forcer.

BURNING WITCHES ne sera certes jamais mon groupe préféré. Mais elles ont quand même bien fait le job et assuré leur statut de tête d’affiche. C’est d’ailleurs l’un des groupes devant lesquels il y a eu le plus de monde de tout le festival.

Ainsi se termine cette première soirée du dixième Rising Fest, globalement très réussie. Tous les groupes ont fait de bonnes prestations, les conditions techniques sont au top et l’ambiance comme toujours géniale.