Mardi 25 avril 2025 à Barberaz (73)

Ça fait un petit moment que je n’ai pas remis les pieds au Brin de Zinc. Et pourtant, ce n’est pas ce qui manquait en termes de concert. Cependant, soit ça tombait mal, ayant aqua poney comme le dit si bien le rédac’ chef, soit pour moi, ils ne m’intéressaient guère n’étant pas assez « Metal ».
Report : SEB 747 – Photos : STEVE*74
Mais lorsque j’ai vu la date de DEVILLE, un groupe que j’ai découvert il y a quelques années sur Spotify, date que je pensais reportée à la semaine des quatre jeudis, je ne pouvais pas passer à côté. Du coup, j’emmène, une fois de plus, mon copain Steve*74 dans mes bagages pour ce show scandinave.

En effet, DEVILLE, composé du leader et fondateur ANDREAS BENGTSSON au chant et à la guitare, de MICHAEL ODEGARDEN à la batterie et des deux petits nouveaux (depuis 2022 tout de même) MARTIN NOBEL le lead guitar, et ERIK LUNDOW à la basse, vient de Malmö en Suède. Ils font dans le Stoner Rock, un style que j’adore.
Alors que la veille ils avaient posé leurs valises à la Maison bleue de Strasbourg, ils débarquent à Barberaz pour leur deuxième date en France de leur toute nouvelle tournée qui fête les 20 ans du groupe. Ils viennent pour secouer les chevelures des Savoyards et plonger la ville dans une atmosphère lourde et puissante. Ce seront d’ailleurs leurs seules dates en France sur ce tour, c’est vous dire si on est gâtés ! Le lendemain, ils feront une virée en Belgique avant de repasser par l’Allemagne, pour finir sur trois dates en Hollande et conclure au Danemark sans passer par la capitale française (d’ailleurs, je crois qu’ils n’y ont jamais mis les pieds).

C’est sous un ciel chargé en nuages mais relativement beau, que nous partons en vue de Barberaz. Le petit vent frais nous rappelle qu’en avril on ne se découvre pas d’un fil. Une fois arrivés, nous croisons les DEVILLE en train de discuter et qui nous saluent, ça commence bien. Nous trouvons les copains – ceux qui ne sont pas en Italie pour le Frontiers Rock Fest – qu’on n’a pas vus depuis l’an passé et nous papotons chiffons… euh… musique, et parfois même appareils photos avec les copains photographes, en attendant l’arrivée du quatuor suédois.
Alors que l’équipement des Suédois est déjà sur place, le ravitaillement en bière et en eau s’installe sur scène. Le concert ne devrait pas tarder. En attendant nous découvrons la superbe guitare Gibson Explorer blanche d’ANDREAS, posée à même le sol, devant son pied de micro, les deux guitares de MARTIN placées devant son ampli à côté des fûts de MICHAEL et de son improbable peau de grosse caisse qui représente une tête de chien bien affreux. La basse d’ERIK, elle, n’est pas sur scène.
Il est 21h17 lorsqu’une petite intro retentit et qu’on voit les musiciens de DEVILLE monter sur les planches. Et c’est parti pour le show avec “Burning Towers” enchaînant sans temps mort avec “Speaking in Tongues” ! ANDREAS remercie chaleureusement le public “Thank You. We are DEVILLE from Sweden”, nous annonce t’il.




Avec plus de 500 shows revendiqués en arpentant les scènes du monde entier (ils ont même fait une mini-tournée en Australie, et partagé la scène avec de grands groupes comme RED FANG, FU MANCHU, SEPULTURA, TORCHE, MUSTASCH et bien d’autres), les gars ont du métier et ça se sent. Ca fait 6 ans qu’ils ne sont pas revenus en Gaulle. C’est donc chose faite depuis la veille et ils ont l’air, tout comme nous, très contents d’être là. Il faut dire que l’accueil que leur réserve un Brin de Zinc bien plein est vraiment bon. Il y a même des fans venus de Lyon qu’ANDREAS reconnaît.
Et on continue le travail de sape avec “Serpent Days”, morceau issu de l’album “Heavy Lies The Crown”, avant dernier album du groupe, pour enchaîner sur “Deserter”.
ANDREAS reprend la parole « Havin’ a good night ? Nice to find a beer », dit-il en montrant son verre au public « Good to be back ! ».

Avec six albums à son actif, DEVILLE a fait évoluer son son au fil de ses vingt ans. Les grooves, les refrains et les riffs heavy qui ont fait la renommée du groupe, sont évidemment de la partie ce soir. Leur Stoner est revendicatif, rapide et puissant et porte quelques sensibilités Grunge, mais dans le bon sens. Les morceaux pèsent lourd, “Wrecked” et “God Sealed Tomb” par exemple qui, étonnamment, nous font headbanguer comme des malades. C’est fou cette ambiance !
Les titres s’enchaînent sans crier gare : “Imperial”, “Dust” et ses guitares boueuses aux rythmes rapides. Chaque morceau montre un instantané de ce à quoi ressemble la scène Swedish Psych/Fuzz/Desert Rock/Stoner Metal.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, quand on parle de Stoner, les musiciens jouent à 200%. MARTIN et ERIK bougent dans tous les sens, ANDREAS se frotte au public en s’approchant au plus près des planches et même MICHAEL, avec sa coupe à la BILLY IDOL, derrière ses fûts, se lève régulièrement pour enflammer le public. Personnellement j’adore cette façon de tenir la scène. On ne s’ennuie pas une seule seconde. Il faut dire qu’il y a de nombreuses influences Metal et prog’ dans la musique de DEVILLE. Ca dépote grave ! Ces rebelles du Rock déclenchent une tempête sonore avec des riffs solides et fumants.







Par moments, on croit entendre du KYUSS, du FU MANCHU voir du MONSTER MAGNET mais avec ce grain de Stoner Metal suédois et cette énergie psychédélique vibrante qui peut faire penser à du Doom. C’est absolument génial.
Le son est aux petits oignons, mais les lumières sont, comme souvent malheureusement, aux abonnés absents. Malgré tout, il y a une bonne ambiance et le public est réceptif aux puissants “Killing Time” et “What Remains”. C’est dingue mais cela fait plus d’une heure que le set à commencer et ce n’est toujours pas la fin. Ne laissant pas vraiment de répit à leurs fans en sueur, ils enchaînent ensuite avec “Rise Above” et “Sunset Capricorn”.
“Do you want more ?”, nous demande un ANDREAS toujours aussi heureux d’être là. “We got one more for you. Okay ?”. Euh… comment dire… Bien sûr que c’est OK ! Et on termine avec l’un de mes morceaux préférés, “Lava” et son hymne percutant qui finit d’ajouter encore plus de lourdeur au show.

Mais quelle soirée mes aïeux ! Personnellement, j’ai adoré. Et à en voir la mine réjouie du public, j’ai bien l’impression de n’être pas le seul.
Une fois le set fini, le groupe va prendre l’air, laissant le soin à son manager de vendre leur merch’ qui se fait dévaliser. Nous retrouvons donc le groupe un peu éparpillé à droite à gauche un verre de bière à la main. J’en profite pour leur faire signer la setlist et les féliciter de leur prestation.
Pour nous, il est l’heure de rebrousser chemin après avoir salué une dernière fois le groupe en entier. Évidemment, un grand merci à Thomas et au BDZ, on se revoit bientôt !
