Posted in Live reports |
Commentaires fermés sur ADRIAN VANDENBERG au Cherrydon
Mercredi 25 septembre 2024 – La Penne sur Huveaune (13)
Report et Photos : TI-RICKOU
Mais c’est quoi cette date qui tombe à peine deux semaines avant le jour du concert ?!!! Putain, c’est le guitariste Hollandais ADRIAN VANDENBERG ! Beaucoup l’ont découvert comme guitariste de WHITESNAKE mais moi je l’adorais déjà avec VANDENBERG et j’ai toujours suivi sa carrière. Malheureusement, je n’ai jamais pu le voir en live… Vous comprenez aisément que je suis comme un dingue ! CHRIS voulait faire passer ADRIAN VANDENBERG au Cherrydon et il n’a pas hésité à prendre le risque de sauter sur une date vide, même aussi proche, dans la tournée espagnole du guitariste pour le booker. Et bingo, il a remporté la seule date en France !
Comment ça, il va jouer du WHITESNAKE ? C’est un tribute au Serpent Blanc ? Non, car il a prévu de jouer du WHITESNAKE, ce qui est un peu normal, mais il va aussi interpréter du VANDENBERG.. Je ne t’écoute plus, je ne suis plus là ! Je suis déjà en route pour Marseille. Le Monsieur peut jouer ce qu’il veut, que ce soit les « Quatre saisons » de VIVALDI (ah non, ça c’est ULI JON ROTH qui l’a fait !) ou n’importe quoi d’autre, ce ne sera que du bonheur.
Les Dieux du Hard-Rock sont avec moi ! Il fait beau, il ne flotte pas. Je me retrouve quand même bloqué à 4 kms de la sortie d’autoroute mais ça va, j’ai prévu de la marge. Et effectivement, j’ai vraiment prévu large : je me retrouve devant la salle 1h30 avant le concert, ce qui me laisse le temps de papoter avec CHRIS du CHERRYDON. Il est un peu anxieux et espère que les gens vont venir car, malgré une grosse promo, les préventes sont faibles.
Je vois que sur la partie merch’, il n’y a pas de CDs en vente mais j’y trouve des T-Shirts de VANDENBERGavec la date de ce soir dans le dos, des casquettes et des affiches du concert de ? Ce soir ! Je récupère mes achats faits à BAD REPUTATION directement auprès d’ERIC COUBARD qui n’aurait loupé ce concert pour rien au monde. En plus, il vient de ré-éditer TEASER, le premier groupe d’ADRIAN VANDENBERG, un groupe de Hard Rock à la BAD COMPANY.
Le temps passe mais dire que la salle est clairsemée est un euphémisme. Il est encore tôt et j’espère que ça va changer car cette soirée mérite beaucoup mieux. Allez, c’est l’heure de me restaurer donc pizza, réhydratation et papotage évidemment !
Petit à petit, les gens arrivent. Les T-Shirts WHITESNAKE aussi. On s’approche de l’heure du début et là, ça devient pas mal plus compliqué d’aller sur le devant la scène car par un prompt renfort, il y a maintenant plus de 150 personnes collées dessus et le chiffre va continuer à monter au cours de la soirée. Derrière la batterie, il y a un énorme logo VANDENBERG lumineux.
Le groupe débarque sur scène. C’est une formation basse, batterie, guitare et chant. L’ambiance dans la salle est bien chaude et les gens sont aux taquets. Comme d’habitude dans cette salle, le son est bon et les lights sont superbes (sauf le blanc clignotant qui est galère pour les photos). Avec les glaces au plafond, l’effet est top.
ADRIAN VANDENBERG ne s’est pas contenté de prendre un tribute pour l’accompagner. Ses musicos, il les a choisis et très bien choisis ! La partie rythmique est très solide, efficace et le chant de MATS LEVEN est parfait. Sa voix est très proche de celle de COVERDALE… enfin celle qu’il avait à l’époque car malheureusement en vieillissant, il n’arrive plus à chanter comme ça (ce qui est tout à fait normal).
Et ça matche grave ! Aussi bien sur les morceaux de WHITESNAKE que ceux de VANDENBERG. Oui, vous avez bien lu : du VANDENBERG !
.
J’en aurais personnellement aimé plus car c’est plus rare à entendre en live que les morceaux de WHITESNAKEjoués par tous les anciens guitaristes du groupe. Mais c’est clair qu’en voyant la réaction du public sur les covers de WHITESNAKE, on comprend pourquoi. Comment pourrait-il en être autrement ? Ces morceaux sont des petits bijoux, des bombes atomiques que les gens connaissent par cœur et qu’ils chantent avec le groupe.
« Here I go again », « Still of the night », « Fool for loving », etc, tous ces titres touchent plus les gens qu’un « Your love is in vain », pourtant sublime, de VANDENBERG.
Moi, je prends les morceaux de VANDENBERG avec bonheur. C’est du bonus car je suis venu pour ADRIAN et je ne suis pas déçu. Quel guitariste ! En plus, tout comme ses musiciens, il est heureux d’être là. Il le dit et ça se voit.
Gros, gros set. Voire énorme. Et d’un seul coup, c’est fini. Je n’ai pas vu le temps passé. Quelle baffe !!
ADRIAN VANDENBERG au Cherrydon
La question est maintenant de savoir si ADRIAN va venir dédicacer. Le bassiste est le premier à venir dans la salle mais la plupart des gens attend ADRIAN les bras chargés de vinyles, de CDs ou de photos. Je ne résiste pas à aller faire ma groupie. Bon, je ne pourrais pas faire de photos avec lui car il y a trop de monde derrière moi mais j’ai quand même droit aux signatures sur 3 de mes CDs et sur une mini-guitare. Après les setlists, les peaux de batterie, je viens de me trouver une nouvelle collection : les mini-guitares signées, lol !
Je fais quand même un selfie avec le bassiste. Je vais remercier CHRIS pour cette soirée, un CHRIS qui a réalisé un de ces rêves : faire jouer ADRIAN VANDENBERG au CHERRYDON. Et en plus, il y a eu du monde ! Bien joué, mon ami ! Pour ma part, j’ai passé une superbe soirée dans cette salle que j’adore et rien que d’y penser à l’heure où j’écris ces lignes, j’ai encore des étoiles dans les yeux. A la prochaine, le CHERRYDON, the place to be ! Bien-sûr, les absents ont eu plus que tort mais j’en connais qui pleurent encore de n’avoir pu se dégager à temps pour venir.
Un grand merci à CHRISTIAN IMPERATO pour l’accred’, la photo de la setlist et le partage de sa passion !
ADRIAN VANDENBERG au Cherrydon
P.S. : une dédicace spéciale à JEAN RIBOUD, rédacteur chez Pavillon 666 – sous le pseudo DER LEHRER – pendant des années et fan inconditionnel de notre musique. Outre que tu étais une personne adorable, la scène underground te doit beaucoup. Adieu Jean, repose en paix !
Posted in Ca sort demain ! |
Commentaires fermés sur NESTOR, Teenage Rebel
Chronique By TI-RICKOU
.
NESTOR – Teenage Rebel
Label : Napalm Records
Sortie : 31 mai 2024
Vous êtes nostalgiques des années 80, des films, de la musique ou tout simplement de la vie à cette époque alors embarquez dans la capsule temporelle de NESTOR et partez avec ce groupe dans un monde où BON JOVI, AEROSMITH, EUROPE et consorts nous berçaient de leur magnifique Hard Rock mélodique. Pourquoi ? Mais parce que oui, ce « Teenage Rebel » est un véritable hymne à ce style !
Et c’est bigrement bien fait, il faut le dire ! C’est mega efficace. Waouh, hyper-espace Mr Rickou ! J’ai retrouvé mon sac US en toile avec le nom de tous mes groupes préférés écrits au feutre, je me remémore mes concerts de BON JOVI, mes potes et notre insouciance. Eh oui, ce « Teenage Rebel » c’est tout ça !
Alors, si ces superbes mélodies, cette voix magnifique, ces morceaux somptueux ne touchent pas ton cœur de petit graisseux, c’est juste que tu es trop, trop jeune !!!
Oh putain non, chérie ! Pas ça ! Ce n’est pas mou, c’est mélodique et musical, avec un vrai chanteur et une grosse production. Et si tu écoutes bien, tu entendras passer les anges !! Oui, je sais ce qu’on leur fait aux anges ! Allez va, retourne à Bourrin Land mais n’oublie pas ton casque parce que moi, je vais monter le son et me le réécouter ce « Teenage Rebel », non mais ! Et donc c’est un 4 pics mega mérité.
Comment résister à passer un moment avec cette joyeuse bande de fous furieux ? Si vous le savez, moi non. J’ai donc craqué direct sur l’idée de faire au plus vite une interview des DOG ‘N’ STYLE !!
Ce soir, j’ai décidé de faire comme mon copain de concert Steve*74 et de me rendre, en sa compagnie, à un concert dont j’ignore tout des groupes (je sais, c’est mal !). Enfin pas totalement, puisque j’ai déjà vu un show de MESSALINE, mais cela remonte à un long moment.
D’habitude, lorsque je ne connais pas les groupes, je jette un œil sur le net, pour voir si cela peut me plaire. Et, en fonction, je sais si oui ou non, je vais voir le concert. Mais pas cette fois-ci. Je me suis laissé convaincre par l’idée de la totale découverte. Bon, de toute façon, même si je prends un risque, celui-ci est tout de même calculé… Et puis, je n’ai pas fait de concerts depuis la rentrée, donc cela ne peut être que positif !
Ce samedi soir, c’est en direction du Brin de Zinc de Barberaz que je roule. La route, que je connais par cœur, se fait sans aucun problème. En plus, le soleil et la chaleur sont au rendez-vous, alors, que vouloir d’autre si ce n’est un excellent concert ?!
C’est au groupe GRIM CIRCLE qu’échoie la lourde tâche d’ouvrir le bal. Il s’est formé tout récemment de quatre ex-MORRIGHANS (en janvier) et il est composé de sept musiciens. Une première constatation s’impose : il n’est pas facile de trouver sa place sur scène lorsqu’on est si nombreux. Mais, vous vous doutez bien que ce n’est pas ça qui va les arrêter.
BARBARA la charmante chanteuse, LAURENT et VINCENT les deux guitaristes, DENED le bassiste, HERVE le batteur à la barbe rousse, ELODIE la séduisante claviériste et MJ l’attrayante petite nouvelle du groupe qui officie au poste de choriste, proposent un rock-hard progressif interprété dans la langue de Molière et dont le concept et les paroles sont écrites par un auteur. En l’occurrence, NICOLAS LE BRETON, un passionné de l’histoire occulte de Lyon. Tout un programme en perspective !
Dès le début de leur prestation, je suis intrigué. C’est étrange, mélodique à souhait, un tantinet progressif. Un chant féminin, une gestuelle et une scénographie bien travaillée, des maquillages guerriers sur tous les visages des musiciens, tout ce que j’aime.
Le chant de BARBARA et les chœurs de MJ soutenus de temps en temps par ELODIE sont en français, souvent basés sur une rythmique guerrière. Malheureusement j’ai bien l’impression que le volume des guitares n’est pas assez fort, ce qui m’ennuie un peu. Cependant, ça n’a pas l’air de gêner un public aux aguets. Cela ne doit vouloir dire qu’une seule chose : c’est que je deviens de plus en plus sourd ! C’est normal avec l’âge. Lol.
Les morceaux, même s’ils sont un peu longs, passent bien. Il y a un petit côté sombre qui me séduit. Chaque titre est introduit par une petite intro clamée par MJ. Elle va même se retrouver à côté de BARBARA, tenant chacune des baguettes en main, les frappant les unes aux autres à chaque coup de batterie et de riffs de basse. La superbe voix de BARBARA est séduisante, pas lyrique mais bien puissante.
Le concept est intéressant et fascinant. En bref, un groupe que je retournerais voir volontiers. C’est une belle découverte pour moi.
Il est temps pour nous d’aller nous rafraîchir à l’extérieur, histoire de taper la discut’ avec les copains qu’on a toujours plaisir à revoir.
Tiens ? Il y a du bruit à l’intérieur. Mais c’est MESSALINE, quatre albums au compteur, alliant mélodies et hard-rock punchy, qui commence son set ! Du coup, nous rentrons vite à l’intérieur. Ils ont déjà attaqué « Dernières sommations ». Ah, ben il y a moins de monde sur la scène que tout à l’heure. Ça fait vide d’un coup.
MESSALINE, dont le nom est tiré de la troisième épouse de l’empereur romain Claude et mère de Britannicus, considérée comme une fille de joie dans l’empire, joue un hard-rock très 80’s. Les textes et la pose de voix sont influencés par CHRISTIAN DECAMPS (ANGE), dont ils ont partagé un titre, et par H.F. THIEFAINE, ce qui peut surprendre pour un groupe de métal.
Depuis la dernière fois où je les ai vus, de nouveaux musiciens sont apparus. Du coup, c’est devenu plus brut, plus heavy. Cela peut surprendre les plus anciens fans mais moi personnellement, je préfère largement cette nouvelle mixture, n’ayant pas trop d’affinités avec le progressif d’avant.
Le chant, dans la langue de Molière, est compréhensif. Même si avec ERIC MARTELAT, le chanteur, les phrases s’entremêlent par moments dans les chansons et qu’il faut rester très attentif pour mieux comprendre les textes. Rien qu’au niveau des titres déjà c’est compliqué “Si belle Cigüe” ou “Barbie Tue Rick” en sont un bon exemple.
Au moins, ça permet de ne pas se disperser et d’écouter sciemment la musique. Les riffs acérés de MATHIEU, le guitariste, les rythmiques de plomb de JAIME, le bassiste et la frappe de mule d’ALAIN, le batteur, s’engouffrent dans le sillage des pionniers français du heavy-rock des 80’s.
Après, tout n’est pas parfait, lissé au millimètre, mais moi, plus ça avance et plus j’apprécie la prestation.
ERIC explique chaque morceau afin, je suppose, de mieux faire comprendre ses textes au public. D’ailleurs, à un moment, il lui demande comment il va ; d’abord à toute la salle, puis juste aux garçons, puis juste aux filles. Et, il relance encore les filles : « Les garçons je m’en tape ! », nous dit-il en se marrant. Puis, se ravisant : « Enfin, non, euh… Oubliez ce que je viens de dire, je ne le dirais plus, ça peut porter à confusion ». Évidemment, c’est un fou rire qui s’empare de la salle.
Après plusieurs titres, dont un inédit, “Je voulais te dire” et « Apocalypstick », un titre à la BLACK SABBATH – ce qui ravit mon copain Steve*74, grand fan du groupe devant l’éternel – il est temps pour le groupe de faire basculer ses fans dans la liesse. MESSALINE entame son incontournable hit “Le bûcher des vanités” et son refrain entraînant. Le public est à fond avec le groupe. Et, même s’il est un peu clairsemé, celui-ci partage une passion sans fin pour leur musique.
Et c’est sur “Espèce d’Icône”, un morceau ultra-speedé qui aurait pu être interprété par IRON MAIDEN, que se clôt ce show.
Je reconnais que cela puisse dénaturer l’affiche de ce soir et déranger un peu les fans de rock progressif, cependant personnellement, cette nouvelle version de MESSALINE m’a fait plaisir à voir et à entendre.
Les musiciens quittent la scène pour laisser la place à GALAAD, le groupe vedette de ce soir. Mais, avant de vous parler du set, faisons d’abord un petit récapitulatif de l’histoire du chevalier monastique GALAAD.
Nés en 1988, à Moutier, au fin fond du Jura suisse, ils débutent comme une histoire de potes d’enfance, transformée en aventure musicale et humaine. Ils sortent deux albums en 1992 et 1996, puis, comme le sucre dans l’eau, se dissolvent peu de temps après. Disparu des radars depuis plus de vingt ans, GALAAD reprend vie en 2016 dans sa version quasi originelle, avec SEBASTIEN FROIDEVAUX à la guitare, GIANNI GIARDIELLO aux claviers, GERARD ZUBER à la basse, LAURENT PETERMANN à la batterie et PIERRE-YVES THEURILLAT au chant. Finalement, au grand plaisir de leurs fans et comme Arnold Schwarzenegger dans « Terminator », ils sont de retour. Ils sortent leur troisième album en mai et l’intitule « Frat3r ».
« La nature, qui ne nous a donné qu’un seul organe pour la parole, nous en a donné deux pour l’ouïe, afin de nous apprendre qu’il faut plus écouter que parler. » dit un proverbe iranien, alors arrêtons de parler et écoutons la prestation de nos nouveaux copains helvètes.
Il est 23h30, et « La Machine », le premier titre qui entame le set de GALAAD, démarre. Doucement et pensivement, puis de plus en plus intense chaque fois que les paroles arrivent. Sur une voix un peu bouleversée, PIERRE-YVES entame le deuxième titre : “Seul”. Et à ce moment-là, je prends toute la dimension du groupe. C’est un volcan de sons et de lave d’émotions entremêlées, qui s’abat sur le Brin de Zinc. Le public est complètement estomaqué. Certains se laissant transcender, les yeux fermés, laissant la chanson les envahir au plus profond de leurs âmes.
Les titres s’enchaînent. « Le feu et l’eau », un morceau extrait de leur deuxième album « Vae Victis », « Stone » et son ambiance sombre, ne laissent pas le public reprendre son souffle des premières émotions qu’ils ont reçues. « Kim » a une atmosphère décontractée, une mélodie plus simple, un sentiment plus pop, qui le rendent plus accessible.
Le chant, toujours en français, est poétique et axé sur les sonorités. La musique est rock voire métal. Par moments, elle devient lourde et la mélodie plus émotionnelle. Le rythme est modérément lent, avec un ton sombre. Par instants, un côté punk semble ressurgir du fin fond de la scène sur certains titres. Le groupe transcende ses influences. Il y a même des petites attirances vers FAITH NO MORE.
“Sablière” et ses douze minutes au compteur – j’ai compté – est le moment émotion avec un titre évoquant la mort, d’une méningite foudroyante, de leur première bassiste à l’âge de dis-sept ans alors qu’ils en avaient dix-neuf. Ce titre est issu de leur premier album, épuisé depuis, qui s’appelle “Premier Février”.
Impressionnant de part sa carrure, PIERRE-YVES est habité par ses chansons. J’avais déjà vu des chanteurs habités mais pas à ce point-là. Il donne l’impression que les chansons vivent à travers lui, qu’il ne fait qu’un avec elles. Imaginez une fusion entre JAZ COLEMAN de KILLING JOKE et MIKE PATTON, le tout soutenu par une musique qui fait régner une ambiance apocalyptique. Comme si la fin de l’univers était sur le point d’arriver et que GALAAD nous chantait le désespoir.
Le souci avec le rock progressif, c’est que les morceaux sont loin d‘être courts. Il est passé minuit d’une bonne demi-heure et nous n’en sommes qu’à la moitié de la set list avec « La loi de Brenn ». Cependant, c’est loin d’être ennuyeux, je l’avoue. Certes, les jambes commencent à flageller et les pieds commencent à être douloureux, mais les titres sont tellement intenses que je n’en ressens les effets qu’à moitié. S’il faut rester debout jusqu’à point d’heure, alors restons debout !
“Moloch”, l’instrumental qui a tendance à me faire rejoindre les bras de Morphée (décidément, je n’aime pas les instrumentaux) précède « Merci [puR] », un morceau en hommage au public et à tous ceux qui les entourent.
“Vous en voulez encore ?”, nous demande PIERRE-YVES ? Et c’est « Encore ! » qui commence. Et c’est encore un morceau long ! Le travail de sape continue de plus belle. Plus de huit minutes pour ce morceau. Mais malgré la fatigue qui m’envahit, je reste debout, toujours vaillant. Ce n’est pas un coup de pompe qui va me faire renoncer. C’est définitivement trop bon !
« Frater, mon frère, tu seras le monde à l’envers !” nous chante PIERRE-YVES. Le titre éponyme de leur dernier album, commence seulement par sa voix. Puis, le groupe accompagne le chanteur. Les riffs de guitares plaintives, les sons de basse, les coups de butoir de la batterie, assouplis par les nappes d’un clavier que n’aurait pas renié un YES ou un MARILLION, vous entraînent dans des contrées jusque-là inexplorées. Et cette voix qui vous arrache les tripes et vous agresse, tout en étant toujours mélodique, vous fait partager sa rage et son désespoir.
“Justice” est l’avant-dernier morceau de ce soir. Sur un rythme de synthé funky, rejoint par la basse et la voix. La musique repart dans tous les sens, et revient sur le côté rock, par instants métal même, du groupe. GALAAD continue de m’impressionner. Je ne suis pas friand de ce style de musique, mais je le confesse volontiers, je suis séduit. Et, même si les murs et les poteaux me soutiennent, je reste attentif.
“L’épistolier” est le dernier long titre de ce soir. Le rock de tout à l’heure finit d’achever le Brin de Zinc. Il est plus d’une heure et demie lorsque le groupe plie bagage. Le public qui a tenu le coup, reste abasourdi.
Le retour à la réalité est difficile. Ce magma de sonorités compliquées et simples à la fois m’a complètement stupéfait, où alors, c’est l’heure tardive ! Mais quelle découverte pour moi !! Pas trop le temps de cogiter outre mesure, il est largement l’heure pour moi de regagner mes pénates, tout en fredonnant le morceau de GALAAD. « Frater ! Mon frère… »
Après des vacances méritées, revoilà venu le temps des concerts et des trajets parfois longs pour aller assister à ces manifestations. Cette fois ma voiture va une nouvelle fois reprendre le chemin de Morges en Suisse. C’est juste avant Lausanne pour les nuls en géographie ou ceux qui ne connaissent pas bien le pays de nos voisins et cousins éloignés.
Ce qu’il y a de bien avec eux, c’est qu’ils proposent assez régulièrement des concerts ou festivals un peu partout. Ici à Morges, le festival dure quatre jours et il est entièrement gratuit !!! Qui dit mieux ?? Personnellement, je ne serais présent que le premier soir, la programmation du jour correspondant mieux à mes goûts musicaux que les autres soirs.
Après un trajet sans histoire et une organisation qui a prévu de quoi se garer à proximité des podiums, me voici enfin dans l’enceinte où se déroulent les concerts. L’endroit situé au bord du lac Léman est charmant. Avec des arbres et de nombreux stands, c’est un endroit à taille humaine. Cela change de ceux qui sont organisés dans les champs en rase campagne…
Sur un petit podium situé à l’opposé du grand, un trio suisse répondant au nom de UNHOLY PAGODA joue à priori un métal assez fortement influencé par NIRVANA. Préférant être bien placé pour faire des photos, je ne m’attarde pas pour me diriger vers la grande scène où MANU LANVIN & THE DEVIL BLUE sont programmés incessamment sous peu.
Malgré de nombreuses apparitions du bonhomme dans la région, c’est la première fois que je le vois en live. Il était temps de réparer cette anomalie. A 21h, les lumières s’éteignent et le set peut débuter devant un parterre de spectateurs qui s’est bien rempli. J’ai bien fait d’arriver tôt !
C’est sous la forme d’un trio qu’il investit les planches avec d’entrée un registre blues-rock. Son répertoire puise allègrement dans les standards du style mais le concert va véritablement décoller avec une reprise torride d’un certain JIMI HENDRIX. MANU, au cours du morceau, descend de la scène et enjambe la barrière de sécurité pour aller dans le public. Succès garanti pour ce genre d’activité. Il renouvellera d’ailleurs l’opération deux autres fois, se faisant même porter à bout de bras une fois par le public.
Le concert a pris une autre dimension, il a conquis les spectateurs et il les maintient sous pression jusqu’à la fin pour leur plus grand plaisir. Le côté blues est de plus en plus délaissé et laisse la place à du rock qui décoiffe mais qui reste sous contrôle. Je suis sous le charme, je ne m’attendais pas à ça.
MANU calme le jeu en nous interprétant seul au chant et à la guitare une reprise de CALVIN RUSSELL avec qui il écrit le dernier album du Monsieur. Un hommage rendu à ce grand musicien et à son ex-ami. Pendant ce morceau, JIMMY MONTOUT, le batteur, se tient debout sans bouger derrière sa grosse caisse.
Après ce moment de calme et de sérénité, c’est reparti comme en 14. MANU et ses boys achèvent tout le monde avec du rock assez rentre-dedans tout en restant en communion avec un public en liesse.
C’est pour moi une vraie découverte ! Je recommande ce groupe à tous ceux qui ne le connaissent pas. Lors de son prochain passage dans la région, je ferais tout mon possible pour y être. Promis !!
Pendant que les UNHOLY PAGODA reprennent du service sur l’autre scène, je reste sagement devant celle-ci pour garder ma place au chaud. D’ailleurs cela me permet de dire bonjour à deux copains venus d’Annecy et à l’organisateur du Festiverbant, dont on vous parle régulièrement dans les reports.
Le changement de matériel ayant été fait très rapidement, c’est maintenant au tour de SIDEBURN d’entrer en action. Mine de rien, cela fait un certain temps que je ne les ai plus vu. Tout d’abord pas de changement de personnel, ce sont bien les cinq mêmes musiciens qui officient ce soir, même si MIKAEL RIFFART (un des deux guitaristes) a maintenant les cheveux courts… qu’il compense avec une belle barbe ! Une formation stable depuis plusieurs années favorise inévitablement la cohésion d’un groupe et l’entente qui règne au sein de SIDEBURN parait excellente vu du public.
Les hostilités du soir démarrent avec « Knockin’ at the wrong door », issu non pas du dernier album comme beaucoup de groupes le font souvent pour leur promo, mais du tout premier CD paru en 1997. Pourquoi pas après tout, aucune loi ne l’interdit. Ils se rattrapent rapidement dès le second morceau « Gimme a sign » qui lui est bien extrait de « Eight », le dernier rejeton discographique de nos amis suisses.
Les incontournables du groupe sont bien là avec évidemment en point d’orgue « Six feet under », un morceau phare pour eux car choisi pour faire partie de la bande-son du film « Wolverine ». La classe !!
Pendant toute la durée du set, sur un grand écran placé comme il se doit en fond de scène, des images sont projetées. Elles permettent aux spectateurs béotiens de savoir à quels albums les différents morceaux joués correspondent avec les pochettes affichées. On révise ainsi en musique le large répertoire du groupe qui en est déjà à huit disques. Sur la fin l’on verra plutôt des extraits de vidéos et même des images d’AC/DC.
En parlant de nos australiens favoris, le chanteur ROLAND PIERREHUMBERT nous annonce qu’ils vont bientôt s’envoler vers Blackpool en Angleterre pour le « Highway to Hellfest III », un festival consacré comme son nom nous l’indique aux célèbres kangourous. Et pour nous le prouver si besoin était, ils interprètent « Shot down in flames ».
Entre deux morceaux, je me retourne et je m’aperçois avec stupéfaction que les spectateurs quittent progressivement le lieu. L’heure tardive – ils débutent à 23h – et le fait que nous soyons un jeudi, y sont certainement pour beaucoup. ROLAND le remarque et remercie chaudement ceux qui restent fidèles. Il ajoute avec une note d’humour que lui, le lendemain, il ne travaille pas !!
Mais rien n’arrête le rouleau compresseur et la machine repart de plus belle au rythme des différents titres. Avec toujours des flashbacks sur des morceaux plus anciens comme « Crocodile ».
Le temps comme souvent passe vite, trop vite, et c’est déjà pour notre plaisir l’heure des rappels. La machine tourne à plein régime et déroule un rock-hard sans temps mort. Les deux guitaristes, MIKE et LAWRENCE, faisant la paire et se partageant avec bonheur les solos pendant que NICK l’australien de service de la bande épaule, sans aucune faille, son compère LIONEL à la batterie.
Alors que tout le monde pense que c’est terminé, un des programmateurs du festival empoigne le micro et nous demande si nous voulons qu’ils reviennent pour un autre titre. Inutile de vous donner la réponse !! Et c’est sur un « Highway to hell » de qui vous savez que se termine vraiment cette soirée.
Il ne me reste plus qu’à rentrer en espérant que pour moi l’autoroute sera plus calme que dans la dernière chanson. Sinon, j’ai passé une très bon moment et vivement l’année prochaine pour de nouvelles aventures sur les terres helvétiques !