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THE SCREAMING WHEELS : Live Report @ le Brin de Zinc de Barberaz (Savoie) – 11 mai 2024

THE SCREAMING WHEELS @ Le Brin de Zinc

Me voilà de retour dans mon antre préféré, le Brin de Zinc de Barberaz, pour découvrir une fois de plus, un vrai coup de cœur de Thomas, son grand chef. Nous partons à trois, comme souvent en ce moment, avec mon acolyte Steve*74.

Venus de Croatie, THE SCREAMING WHEELS sont en Savoie pour faire vibrer les spectateurs avec leur blues alternatif. Formés en septembre 2018, le duo DENIS MAKIN, guitare et chant, et LEO ANDJELCOVIC, chant lead et guitare, s’est entouré de ERIE DJURDJEVIC aux fûts (non pas de bière, bande de pochtrons !) et de la Slovène SLAVICA TUCACOV à la basse. Le groupe fait sa toute première date dans notre pays, et au Brin de Zinc, s’il vous plaît ! Cela force d’entrée le respect.

Dans l’antre de la bête, nous retrouvons les copains et papotons un peu en attendant le début du set qui ne saurait tarder. Un peu moins d’une centaine de personnes se sont déplacées ce soir, ce qui n’est pas si mal pour un groupe encore peu connu en France.

THE SCREAMING WHEELS @ Le Brin de Zinc

Une petite demi-heure plus tard, un type en fauteuil roulant arrive devant les planches. C’est DENIS, le guitariste de THE SCREAMING WHEELS qui arrive. Et à cet instant, la question qui me taraude depuis tout à l’heure, prend tout son sens, Comment va-t-il faire pour monter sur la scène qui est tout de même assez haute. Eh bien, tout simplement. Il se place de dos, SLAVICA se positionne devant lui et ERIE qui est monté derrière prend les poignées du siège et fait glisser les roues le long des planches. Pas de quoi se prendre la tête, tranquille quoi !

LEO est déjà sur la droite de la scène, DENIS s’installe en son milieu, SLAVICA sur sa gauche et ERIE derrière lui, prêt à en découdre. C’est LEO qui prend le chant en premier, jouant sur une guitare sèche électrifiée. Personnellement, c’est la première fois que je vois un tel instrument. Cheveux attachés, il entame le premier titre “Space Shuffle” et d’entrée de jeu, je suis conquis par le blues alternatif des Croates. Et j’ai bien l’impression de ne pas être le seul !

THE SCREAMING WHEELS @ Le Brin de Zinc

DENIS et LEO, qui sont amis depuis l’enfance et qui ont collaboré sur de nombreux groupes et projets musicaux, s’entendent comme larrons en foire. Ils aiment tous les deux le blues, et cela se ressent dans leur jeu respectif. “Merci ! nous dit LEO après ce premier titre, nous sommes THE SCREAMING WHEELS et nous allons vous jouer quelques morceaux de rock ‘n’roll !”.

Et c’est reparti. Pas le temps de digérer la première baffe qu’ils enchaînent titres sur titres. Leurs morceaux sont intenses et prenants. Il faut dire que les Croates et la Slovène sont hyper souriants et ne lâchent pas les spectateurs des yeux.

Après quelques covers de Blues-Rock et d’anciens morceaux du duo, THE SCREAMING WHEELS tape dans le dur avec un morceau de leur seul et unique album pour l’instant : « Poor are Pure ». C’est le moment pour LEO de lâcher ses cheveux et les chevaux aussi, bien accompagné par DENIS qui fait vibrer sa guitare pendant que les frappes incessantes tout en groove de ERIE tiennent le rythme sous les infrabasses de SLAVICA qui ne tient pas en place. Elle secoue la tête de droite à gauche et headbangue même par moments. Elle prend appui d’un pied sur les roues de DENIS et arbore un sourire tout au long du set.

La machine est lancée pour ne pas s’arrêter. L’univers Blues-Rock Alternatif des SCREAMING WHEELS est puissant et corsé. C’est absolument génial ! Je prends mon pied comme jamais. LEO est celui qui parle le plus et qui présente les morceaux. « C’est notre première date en France et vous êtes une super audience, merci ! », nous dit il. Évidemment, il rallie l’approbation de tout le Brin de Zinc.

THE SCREAMING WHEELS @ Le Brin de Zinc

DENIS, de sa voix grave et soul, prend aussi le chant et fait régulièrement les chœurs. La complicité entre les deux guitaristes est palpable. D’ailleurs, LEO n’hésite pas à se mettre à la hauteur de son copain, de même que SLAVICA qui ne tient toujours pas en place. Même ERIE quitte ses fûts à un moment donné. Bon d’accord, c’est pour boire une gorgée de bière dans le verre de DENIS, mais quand même, lol !

Et on continue en enchaînant perles sur perles. Les morceaux sont parfois lents, parfois lourds, parfois rapides mais toujours envoûtants. THE SCREAMING WHEELS enchante les oreilles et le cœur du public du Brin de Zinc. Et toujours et encore ce sourire qui ne quitte pas le visage des musiciens qui se font plaisir sur scène. DENIS joue avec ses pédales à portée de mains et fait frémir les riffs de sa guitare en faisant traîner régulièrement le son qu’elle produit. Personnellement, je trouve ça absolument génial et j’adore cette façon de jouer. Certes, il ne peut pas marcher, mais ça ne l’empêche pas de jouer comme un Dieu.

« Nous allons vous jouer encore quelques titres et après nous reprendrons une vie normale. », nous dit LEO avant d’entamer le superbe “Before the Sun” et son intro western. C’est un must absolu qui rend encore mieux en live, notamment lorsque DENIS accompagne LEO au chant et continue de faire vibrer les cordes de sa guitare jusqu’à plus soif. On s’approche même du Stoner parfois, c’est incroyable !  

THE SCREAMING WHEELS @ Le Brin de Zinc

Les titres qui s’enchaînent les uns après les autres passent comme une lettre à la Poste et certains spectateurs sont envoûtés par la musique de ces gars (et de cette nana, évidemment), venus des rives de l’Adriatique. Certains spectateurs ne se retiennent pas de danser et par moments, c’est un peu limite. Mais bon, comment résister à ce Blues qui frôle le Stoner, si profond qu’il rentre dans votre crâne pour ne plus en sortir. Et puis avec ce sourire ravageur des musiciens qui ne lâchent pas du regard les nouveaux fans, comment voulez-vous rester de marbre ? 

« On va vous jouer notre premier single. Vous pouvez le trouver sur YouTube mais c’est avant qu’elle ne soit là », dit le leader en regardant SLAVICA (qui se marre) et en lançant un clin d’œil complice à son pote de toujours. Et c’est l’excellent “Willy The Wimp” qui sort des enceintes du Brin de Zinc. Ce morceau annonce la fin du set et les remerciement des musiciens. « Vous en voulez une autre ? », demande LEO. « Comment dites-vous en France ? ». « Une autre ! », hurle le public. « Ok, we’re back ! », continue DENIS avant d’entamer « Chicken catcher », un morceau hyper fun qui tranche un peu avec le reste du set.

Et c’est la fin. LEO, DENIS, SLAVICA, suivis de ERIE, saluent le public avant de commencer à sortir de scène. Le petit souci, c’est que régulièrement au BDZ, on ne veut pas laisser tomber une musique aussi belle. Du coup, ce sont DENIS et LEO qui restent seuls sur les planches pour nous interpréter une superbe version du « Only human » de RAG’N’BONE MAN. Quelle belle reprise tout en passion, en interprétation et en énergie brute de Rock ! SLAVICA et ERIE remontent sur scène parce que, une fois de plus, le Brin de Zinc en veut encore une. « One more ? Ok, one more ! », annonce LEO. Et le groupe en entier nous joue un tout dernier titre qui achève le public.

Et voilà, cette fois-ci, c’est bel et bien fini. La musique de nos copains Croates est Blues, certes, mais ils ont leur propre expression du blues qui ne ressemble pas aux standards et c’est complètement hallucinant. Et en live, cela se ressent encore plus. C’est un véritable feu d’artifice de Rock et de Blues en version moderne et puissante. Si je n’avais qu’un conseil à vous donner, ce serait qu’il vous faut absolument faire l’expérience de THE SCREAMING WHEELS en live. N’hésitez pas s’ils passent près de chez vous, vous m’en direz des nouvelles.

THE SCREAMING WHEELS @ Le Brin de Zinc

Passée cette petite claque, nous retrouvons les musiciens en pleine discussion dehors. Ils signent leurs CDs, prennent des photos et serrent les pognes de leurs nouveaux fans, tout en profitant du bon air savoyard. Ils sont une fois de plus souriants au possible.

L’heure passant, il est temps de prendre congé de nos nouveaux copains et de retourner dans ma Yaute natale. Une chose est sûre, il faut faire confiance aux coups de cœur du Brin de Zinc !

JARED JAMES NICHOLS : Live Report @ le Brin de Zinc de Barberaz (73) – Vendredi 04 octobre 2023

Report by SEB 747 – Photos : STEVE*74

Après un petit mois de repos, il fallait reprendre le boulot. Me revoilà de retour dans mon antre préféré, j’ai nommé le Brin de Zinc de Barberaz. Ce soir, accompagné par mon binôme de concert qui va faire le photographe, je vais voir un guitariste que j’ai vu il y a huit ans déjà avec mon copain Steve et cela quasiment jour pour jour.

A l’époque, JARED JAMES NICHOLS débute à peine et fait la première partie de GLENN HUGHES. A noter que le rédac’ chef l’avait également vu à la même période. Mais si, souvenez-vous, il y avait eu un report ! Bon, je vous l’accorde, ça ne date pas d’hier, alors vous êtes pardonné si vous avez oublié, lol.

Lorsque nous partons, la voiture est pleine. En effet, ma femme et ma fille, ainsi que celle de Steve sont du chemin. Connaissant la route comme notre poche (qui a dit trouée ?) nous arrivons à l’heure prévue, plus ou moins comme d’habitude, même si les travaux à l’entrée du tunnel nous obligent à prendre un peu de retard. Heureusement que nous sommes partis assez tôt !

Une fois garé, je constate que trouver de la place s’avère un peu difficile. Cela veut dire que le Brin de Zinc est blindé. Ça fait plaisir de voir que beaucoup de monde a décidé de se déplacer. En revanche, retrouver le devant des planches va être compliqué. Mais vous connaissez l’adage : ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. D’autant plus que les copains sont déjà devant.

JARED JAMES NICHOLS fait une nouvelle tournée européenne mais, cette fois-ci, c’est lui qui est en tête d’affiche. Depuis début octobre il est en France et ce soir c’est sa deuxième date en Gaule après celle de La Rochelle il y a deux jours. Il est venu se roder avant d’aller secouer nos voisins helvétiques et bousculer les parisiens en fin de semaine avant de passer le tunnel sous la Manche pour une semaine.

Le guitariste de 34 ans, né dans le Wisconsin et résidant à Nashville dans le Tennessee depuis quelques années, a bien évolué depuis la fois où je l’ai vu. Il est devenu une légende du blues-rock moderne, en étant l’un des premiers à infuser du hard-rock et du grunge dans sa musique blues. Après deux EP et trois albums – dont le dernier éponyme sorti il y a quelques mois – le musicien a pris du galon et est venu satisfaire ses fans français qui l’attendaient depuis une éternité (enfin, surtout moi, mdr).

L’énergie qui règne dans le pit est palpable. Serrés comme des “Sardines au fond de cette boite” (oui, on connaît la chanson, lol), nous ne tardons pas à voir les musiciens traverser la salle (comme souvent dans le Brin de Zinc) afin de s’installer sur les planches de Barberaz. C’est d’abord le batteur qui grimpe en premier, suivi du bassiste, chacun prenant son instrument au passage. Puis c’est au tour de la vedette de ce soir. Il monte sur scène avec un grand sourire en tenant « Dorothy » – une Gibson Les Paul de 1952 qui a gagné son nom après avoir survécu à une tornade.

JJN, pour les intimes, lance le show avec « Easy Come Easy Go », un titre de son tout dernier album éponyme. Dès le 1er titre, le géant et musculeux bluesman fait le show et n’hésite pas à se frotter au plus près du premier rang en faisant du shred. « Merci », nous dit-il en Français à la fin du morceau avec un grand sourire.

Il présente ses musiciens : le bassiste LOUIS COLLINS et le batteur RYAN RICE. « My name is JARED JAMES NICHOLS and we are here to rock ! », nous dit le musicien avant d’entamer, telle une tornade du blues rock, son deuxième titre de la soirée « My Delusion ».

Que de chemin parcouru depuis que je l’ai vu à Soleure ! Première constatation, il n’a pas rapetissé d’un millimètre et il a pris du muscle car il a fait de la muscu pendant tout le confinement. Ensuite, il a toujours cette puissance palpable qu’il déverse par le biais de riffs chirurgicaux, sans parler de cette incroyable fougue qui avait déjà séduit l’audience de l’époque.

Cependant, il y a un je ne sais quoi de plus qui s’imprègne durablement dans la tête du public. Certains ferment les yeux pour ressentir au plus profond d’eux-mêmes la passion musicale du guitariste. Personnellement, je suis tenté, mais après, comment ferais-je pour vous décrire l’ambiance qui règne dans le BDZ ?

Suivent rapidement des morceaux monstrueux comme le grungy « Down the Drain », clapotant dans un maelstrom de guitare blues suivi du sauvage « Hardwired » qui enchante le Brin de Zinc avec des riffs envoûtants et un style de jeu unique que le guitariste interprète sans médiator, s’il vous plaît.

La performance sur scène devient une source de divertissement illimitée. RYAN a une frappe de sourd et LOUIS est bouillonnant de puissance pendant que JARED va plus loin et devient nucléaire en se nourrissant de l’énergie de la foule pour offrir une performance électrisante.

Le succinct et parfaitement exécuté « Threw Me to the Wolves » avec sa petite touche de rock sudiste émouvant calme un peu le jeu avant de repartir de plus belle avec « Skin N Bone » puis « Bad Roots ».

Dès le départ, tout est énergivore et capillaire, ne serait-ce que pour la crinière de lion de JARED qui flotte férocement dans le vent de Barberaz et la superbe tignasse de LOUIS. Un T-shirt de Freddy Krueger (Les griffes de la nuit) pour JARED, chemise 70’s pour LOUIS et RYAN. Le trio assure comme une bête son répertoire avec une facilité immédiate et une maîtrise évidente de la musicalité. « Honey, Forgive Me » voit un RYAN devenir fou,  frappant à une vitesse incroyable ses fûts. J’ai une pensée, tout de même, pour les peaux de ses toms qui doivent souffrir le martyre, mdr !

Le sourire qu’affiche JNN depuis tout à l’heure, n’a toujours pas quitté son visage. Outre ses riffs de guitare, le musicien possède un autre atout pour séduire le public : sa voix. Elle est une présence dominante à part entière, à la fois bien agencée et unique ; un beuglement sauvage pour rendre fier les Dieux du rock.

Depuis tout à l’heure, je me rends compte que le son est hyper fort, mais du coup, j’entends super bien la basse et la batterie. J’enfonce un peu plus les bouchons dans les oreilles, et voilà que JARED lit dans mes pensées.  « Is it too loud ? », nous demande-t-il. Euh… comment dire… si en plus, on ne peut même plus penser tranquillement maintenant ! Evidemment, le public répond par la négative.

« Thank you for coming. It’s our first time in Barberaz, isn’t it ? », continue-t-il avant d’entamer « Shadow Dancer ». Sur ce titre, le guitariste fait pleurer Dorothy, qu’il brandit souvent comme une arme mortelle, avant de hurler le refrain au micro. Chaque note résonne d’émotion brute et de finesse technique. Mais quelle claque nous prenons ce soir ! C’est carrément un assassinat en règle. Tué par des riffs de guitare, avouez qu’il y a pire.

RYAN est une vraie centrale électrique et insuffle ses rythmes puissants au groupe tandis que LOUIS en véritable chirurgien de basse vrombissante, harangue le public en arpentant de long en large la scène. Il fait appel au public pour taper des mains. « One ! Two ! Three ! Clap ! ». Et c’est tout le Brin de Zinc qui collabore avec le bassiste pendant que JARED  continue avec « Good Time Girl ». Ce morceau enchante le Brin de Zinc.  

Puis, avec un grand sourire, le guitariste demande à la foule : « Are you ready ? ». Et d’un coup le voilà qui descend de la scène pour continuer son morceau dans le public !! C’est complètement dingue étant donné le nombre de spectateurs présents ce soir. Cependant le guitariste se fraie un chemin parmi les fans qui le dévorent des yeux. On peut distinguer sa crinière blonde bouclée flotter au-dessus des têtes, avant qu’il ne rejoigne l’épine dorsale rythmique de son band, juste à temps pour entonner une dernière partie du refrain de la chanson. Re-grosse claque à travers la figure !

Après un « Keep Your Light On Mama » de 2018, le leader de la soirée reprend la parole « Two more. Its OK ? After the show, we will drink here and if you want come to see us. We’ve got some CD’s to sell and we will signed everything you want. ». Le musicien présente une fois de plus les membres de son gang sous les acclamations méritées du public.

JJN semble avoir des difficultés à accorder Dorothy. « It’s an old guitar. Seventy three years old. », plaisante le guitariste avant d’entamer le sombre et orageux « Nails in the coffin », le point culminant du set.

« One more ? This one calls « War Pigs » ! ». C’est un morceau qu’il va interpréter de façon sismique et qui a pour effet d’assommer le Brin de Zinc. Il va même carrément chanter le refrain dans sa guitare. Le concert tire à sa fin avec ce superbe cover de BLACK SABBATH.

Le groupe quitte les planches mais ils ont à peine le temps de descendre que le public réclame encore un morceau. Les musiciens reviennent sur scène : « One more ? », nous redemande JARED toujours aussi souriant. C’est avec un morceau reconnaissable entre mille avec son intro à la Cowbell que les musiciens vont terminer leur show. Un « Mississippi Queen », morceau du tout premier album de MOUNTAIN, repris en son temps par MOLLY HATCHET, puis OZZY OSBOURNE qui fera entrer le titre à la 10ème place du Billboard américain en 2005. Ce nouveau cover, non prévu sur la setlist, va finir de mettre le feu au Brin de Zinc.

Une super soirée, un spectacle fantastique et un enfer de musiciens charismatiques. Que voulez-vous que je vous dise de plus ? Si ! Comme il nous l’avait promis, JARED nous attend au stand de merch’ afin de discuter avec les fans, prendre des photos et signer son dernier album. Brian et Louis déambulent aussi dans le Brin de Zinc et prennent volontiers des photos avec les fans.

Un grand merci à Thomas pour nous avoir calés bien que la soirée soit sold out.

ROCK’O MARAIS – Jour 2 : Live Report @ Poisy – Samedi 08 juillet 2023

SPIT RECKLESS @ Rock’O Marais

Report et Photos by SEB 747

C’est le deuxième jour de Rock’ O Marais et devinez quoi, j’y retourne une fois de plus en famille ! C’est qu’elles commencent à prendre goût aux concerts, lol ! Et en plus ce soir, il y a SPIT RECKLESS dont elles sont fans. Je l’avoue, moi aussi, mais bon…

Une fois n’est pas coutume, j’arrive à la bourre pour le premier groupe. De ce que j’ai entendu, ce n’est pas mon trip. Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas pour eux que je suis venu. Je rencontre d’autres copains que je n’avais pas vus depuis un petit moment et discute le temps que SPIT RECKLESS s’installe.

Puis, c’est le moment tant attendu. Nos copains genevois s’emparent de la scène de Poisy. Et c’est parti pour une heure d’un show intense ! Je suis trop content de les revoir, moi. Ca faisait une éternité que je ne les avais pas vus. Tiens, ils ont un nouveau membre… C’est un claviériste du nom de KEVIN. Ca rajoute un petit plus dans le Rock FM de nos copains.

“ Merci le Rock’ O Marais ! ”, commence CHRIS après le premier morceau. « On est super contents d’être là », continue t-il. Et nous donc, serais-je tenté de dire ! D’autant plus qu’ils viennent de sortir un nouvel album et qu’ils nous en présentent quelques titres. Le rock énergique et mélodique fait mouche dans le public de Poisy dès le premier morceau. Il faut dire que CHRIS et ses acolytes savent comment faire pour séduire un public qui ne les connaît pas.

Dès le troisième morceau, « Circles », il le fait chanter. Dès le suivant, il lui demande de taper des mains en cadence. Je trouve le début du set un peu mou, même s’il est toujours aussi bon. Il suffit d’écouter « I still think about you » et son refrain incontournable qu’on ne peut s’empêcher de reprendre à gorge déployée. Puis au fur et à mesure, les titres prennent de la puissance et deviennent contagieux avec des morceaux inéluctables comme « You make me happy », le tout premier titre écrit par SPIT RECKLESS qu’ils nous interprètent ce soir avec une intensité que je ne lui connaissais pas. C’est fou comme ce titre est fédérateur !!

Je remarque que de plus en plus de monde s’agglutine devant la scène et c’est vraiment cool pour le groupe qui ce soir, j’en suis sûr, récolte de nouveaux fans.

La nuit commence à tomber et le spectacle va bientôt se terminer. « Rock’ O Marais, vous êtes là ? », demande CHRIS au public de Poisy durant « Rock ‘n’ Roll coaster ». Évidemment, de plus en plus nombreux, celui-ci se manifeste bruyamment. « On va faire un petit test alors ». Et le chanteur refait chanter le public. Le refrain repris en masse par le public, fait un super effet.

Il est l’heure de présenter ses musiciens, « le petit nouveau » KEVIN, aux claviers, l’incontournable VG à la batterie, le « vétéran » GIBS à la basse et l’ancien, SERGIO, à la guitare. CHRIS remercie le staff et invite les spectateurs à vider les fûts de bière.

Et c’est la fin. Nos copains saluent le public et le programmateur commence à présenter le prochain groupe en indiquant aux spectateurs que nos copains suisses reviendront très bientôt. Oui mais voilà, le public ayant été totalement conquis en réclame une autre. Un peu dans l’embarras, SPIT RECKLESS remercie le public et commence à vouloir laisser la place. Cependant, le programmeur qui a l’habitude, cède à la demande et laisse nos copains genevois jouer un tout dernier titre. Et c’est « People Rock in a Free World » qui finit de mettre le feu au Rock’ O Marais.

C’est avec une bonne vingtaine de minutes de retard que JEWLY commence donc son set. Ce n’est pas une inconnue puisque la chanteuse et son band sont déjà venus en ces terres. Personnellement, je ne connais pas le groupe. Je me pose donc devant la scène pour voir ce que cela vaut.

Les premiers morceaux joués ne me séduisent pas vraiment. La chanteuse fait une très bonne prestation scénique, elle a un joli timbre de voix et tient bien le public mais personnellement, ce n’est pas trop mon truc. Je préfère suivre de loin en attendant la venue de SPIT RECKLESS à son stand de merch’.

L’arrivée du groupe a son stand, voit beaucoup de spectateurs dévaliser leur merchandising. Surtout le dernier excellent LP qu’ils dédicacent bien volontiers. Ils discutent avec leur nouveaux fans et prennent des photos avec eux.

Au fur et à mesure que j’écoute le set de JEWLY,  je trouve certains morceaux sympathiques, voire très bons , surtout ceux joués dans un style plus bluesy que leur rock alternatif et atmosphérique.

Le show de JEWLY sur le point de se terminer, je me rends compte que j’aurais pu suivre un peu plus parce que ce n’était pas si mal que ce que je pensais au début. J’irais donc les revoir dans une autre configuration si l’occasion se présente.

Le dernier groupe est, encore une fois, un tribute band. Cette fois-ci, c’est aux Blues Brothers que ce groupe rend hommage. Etant donné la politique du webzine qui présente exclusivement des groupes de compos, je n’en parlerai pas mais c’est très bien fait et le public apprécie.

JANE LEE HOOKER : Live Report @ le Brin de Zinc de Barberaz (73) – Mercredi 21 juin 2023

Report by SEB 747 – Photos de STEVE*74

Aujourd’hui, c’est la fête de la musique. Et quoi de mieux me direz-vous que d’aller à un concert ? Direction le Brin de Zinc de Barberaz pour retrouver les copains. C’est du bon blues rock qui est programmé ce soir. Thomas, le G.O du BDZ, nous a encore déniché une pépite venue de nulle part. Enfin, pas exactement, puisque JANE LEE HOOKER, le groupe dont il s’agit ce soir, nous vient tout droit de la Grosse Pomme, c’est-à-dire New-York. Et, si l’on veut être plus précis, de Brooklyn exactement.

C’est avec mon copain de concert habituel et un bon copain de ce dernier, que nous nous rendons en pays de Savoie. Il paraît qu’il faut prendre soin de ses aînés, et c’est donc une œuvre de charité que je fais ce soir en les accompagnant. Lol. Une fois arrivés, des travaux sur la route nous font prendre un peu de retard. Heureusement pour nous, ils n’ont pas encore commencé. Ouf.

Nous passons le bonjour aux habitués du Brin de Zinc et tapons une petite discussion sur les futurs concerts et sur ceux passés, puis nous entrons dans l’antre du BDZ. C’est le grand patron qui nous reçoit. Une première constatation s’impose, ce n’est pas rempli. Mais évidemment, ce ne sont que des passionnés et beaucoup d’habitués qui sont présents ce soir. Deuxième constatation, le tourneur qui accompagne le groupe n’est pas un inconnu, puisque c’est celui qui s’occupe des CRUZADOS et de LITTLE CAESAR. Le monde est décidément bien petit !

JANE LEE HOOKER n’a aucun lien de parenté avec le grand bluesman du même nom, et ce n’est pas non plus le nom d’une chanteuse, mais bien celui d’un groupe aux trois-quarts féminin. Il comprend en ses rangs les guitaristes TRACY « HIGH TOP » ALMAZAN (ex- NASHVILLE PUSSY) et TINA « T-BONE » GORIN (ex-BAD WIZARD). La section rythmique est composée de la bassiste « HAIL MARY » ZADROGA et du batteur « LIGHTNIN’ » RON SALVO et enfin, le chant lead est tenu par DANA « DANGER » ATHENS.

En Savoie, il existe une tradition, c’est « le quart d’heure savoyard », où l’art d’être systématiquement en retard sur l’horaire prévu. Et c’est donc avec un petit quart d’heure de plus que JLH traverse le BDZ pour monter sur scène. A peine arrivés dans notre pays que les voilà déjà en train de prendre nos mauvaises habitudes ! Mdr.

Dès les premières notes de « How Ya Doin’? », le ton est donné. La voix brûlante de DANA  plonge directement dans notre cerveau avec ce titre très rock’n’roll, et les guitares de TRACY, aux cheveux châtains et de TINA à la brune crinière nous envoûtent. Suit le très émouvant « All Good Things » interprété d’une manière très féline, puis encore quelques titres un peu plus mid tempo tel que « Gimme That », « Be My Baby », ou encore « Drive » et ses mélodies captivantes qui vous prennent les tripes. Ces derniers sont excellents, tout comme le gospel de « Weary Bones » qui voit la chanteuse s’installer derrière un clavier et enchaîner avec « Lucky » un Blues aux effluves Soul interprété de mains de maître par son chant puissant, qui fait d’elle une digne héritière de JANIS JOPLIN.

L’enchaînement de ces titres, joués avec la manière et une interprétation sans faille, ont tendance à assoupir un peu le Brin de Zinc. Cependant, JANE LEE HOOKER joue ces morceaux avec une telle passion qu’on ne peut qu’en devenir complètement gaga. Le groupe aime jouer live et partager sa musique avec ses fans, cela se ressent sur scène.

Puis, au fur et à mesure que le set continue, les morceaux se font plus blues-rock, avec des covers qui ne ressemblent pas à l’original « I Got a Feeling » des BEATLES, « Wade in the Water  » de THE SUNSET FOUR JUBILEE SINGERS (un groupe noir américain de 1925), « Black Rat » de MINNIE LAWLER. C’est tellement retravaillé qu’on a du mal à reconnaître  ces reprises et cela donne l’impression que ce sont des titres écrits par JLH.

Les filles devant s’éclatent sur scène et font montre d’une témérité dévorante. TRACY et T-BONE se font face dans un duel de guitares, pendant que HAIL MARY, plus en retrait, ne tient pas en place. « LIGHTNIN’ » RON maintient la cadence emmenée par les filles et impressionne les spectateurs par son jeu groovy. Ce mélange de rock, de blues, de punk, de R&B et de soul à un je ne sais quoi de fabuleux.

TRACY n’hésite pas à se frotter au plus près du public en balançant des riffs incendiaires pendant que DANA maintient le public sous pression. Son apparence gestuelle, ses yeux qui roulent, sa voix qui déchire votre âme, en dit long sur la chanteuse. C’est tout bonnement ébouriffant.

On continue avec un bon morceau bien à eux « Jericho » et son refrain tubesque que l’on ne peut s’empêcher de reprendre. Après un classique de HUMBLE-PIE « No Doctor » revisité façon JANE LEE HOOKER, c’est un autre brûlot « Runaway Train » qui est joué. Un Blues-Rock/Boogie-Rock fiévreux et contagieux, qui remue tellement qu’on ne peut s’arrêter de taper du pied (il est extrait de leur dernier album en date « Rollin’ »). Le groupe continue de trucider le public du BDZ avec « Mama Said » un morceau de « Spiritus » leur second album.

Et c’est déjà la fin. Les JLH quittent la scène pour revenir deux, trois minutes plus tard. Nous avons encore droit à des covers qui n’y ressemblent pas. Un JOHNNY WINTER, « Mean Town Blues », un « Bumble Bee » de MEMPHIS MINNIE/KANSAS JOE McCOY, un « Didn’t It Rain », un negro spiritual  speedé aux amphétamines et endiablé durant plus de huit minutes.

L’alchimie de JANE LEE HOOKER est indéniable et il est évident qu’elles, et ils, ont passé beaucoup de temps ensemble sur la route. Ils n’ont pas froid aux yeux ni aux oreilles et maîtrisent le Blues Rock et le Hard Blues de manière indéniable. Un autre cover de WILLIE  DIXON « Shake For Me » finit le show. DANA nous invite à les retrouver au stand de merch’, et le groupe descend une nouvelle fois des planches.

Oui mais voilà, quand on joue du rock’n’roll comme il se doit d’être joué, c’est-à-dire fort et avec envie, on peut s’attendre à ce que le public en redemande ! Après quelques minutes de tergiversations, JLH remonte sur les planches pour faire un rappel de deux titres non prévus. Ils les font traîner en longueur, un peu comme s’ils ne voulaient plus descendre de scène. Et visiblement, le groupe semble s’y plaire sur cette scène ! Presque dix minutes plus tard, JANE LEE HOOKER remercie chaleureusement le public.

Personnellement, je suis content d’avoir pu assister à un show qui a frôlé les deux heures. Oui, il y avait beaucoup de covers, mais elles ont été jouées d’une telle manière que, à part si vous êtes un puits de science de la musique Blues, il était très compliqué de les reconnaître.

Une fois terminé, nous retrouvons, comme très souvent au BRIN DE ZINC, le groupe en entier qui signe à tout va et prend des photos avec les fans, n’hésitant pas à discuter et remercier le public d’être venu.

JANE LEE HOOKER est l’un de ces groupes que vous devez absolument voir en Live, car leur enregistrement ne leur rend tout simplement pas justice ou ne capture pas l’énergie brute de leur performance. Bien que vous ne rentriez pas nécessairement chez vous en chantant chacun de leurs morceaux (hé, c’est du blues… pas le top 50), vous serez heureux d’avoir vu ce groupe de blues aussi solide que le rock.

Un énorme big up à Thomas qui a tenu à rester ouvert et gardé sa programmation malgré la fête de la musique, ce qui peut expliquer en partie les entrées de ce soir. J’ignore si les concerts prévus en ville étaient bons mais celui-ci valait largement le coup !!