Live Report by Eric OUAKNIN
Les heures de gloire du Hard FM sont, il faut l’avouer, derrière nous. Si, en terme discographique, certains labels tels que Frontiers, le chef de file, gardent en vie ce genre musical, il en va autrement pour les concerts, fort rares de nos jours. La musique de papa ne fait pas déplacer les jeunes foules et même pour faire bouger les “vieux”, il faut une valeur sûre, telle un FOREIGNER ou un festival du type FIREFEST.
La musique a un côté identitaire qui fait que le public écoute un artiste ou un groupe dans lequel il se reconnaît. Dans ces conditions, il est fort logique de ne compter qu’une poignée de jeunes spectateurs lorsqu’un groupe de Hard FM se produit.
La moyenne d’âge des musiciens de H.E.A.T, bien que basse, ne dérogera pas à la règle et c’est un parterre de spectateurs mûrs qui attendra le combo suédois pour son premier concert parisien en tête d’affiche.
C’est avec “Point of No Return” et “A Shot At Redemption”, les deux premiers titres de leur dernier album “Tearing Down The Walls” que les scandinaves entament le set. Le son est clair, propre et surtout pas trop fort. Nous allons passer une bonne soirée.
Le show va s’articuler principalement autour des deux derniers albums ; c’est donc avec “Better of alone”, le Bon Jovien “Heartbreaker” et “It’s All about Tonight”, tirés de “Access The Nation” que le groupe poursuit.
L’absence de DAVE DALONE, parti du groupe l’an dernier, ne fait pas défaut et ça tourne très bien avec ERIC RIVERS comme seul guitariste.
La balance entre énergie et mélodie est parfaitement équilibrée et la voix puissante d’ERIK GRONWALL – découvert lors de la Nouvelle Star suédoise et entré au sein du groupe en 2010 – y contribue fortement.
Cette véritable pile électrique n’arrête pas de gesticuler mais sa voix reste toujours bien en place. Il a depuis longtemps fait oublier KENNY LECKREMO, son prédécesseur.
Retour au dernier opus avec “Inferno”, la ballade “Tearing Down the Walls” et le superbe “Mannequin Show”.
Après une première moitié de show captivante et sans faille, j’avoue avoir décroché durant les deux anciens morceaux suivants, “Late Night Lady” (H.e.a.t 2008) et “Beg Beg Beg” (Freedom Rock 2010) sur lequel “Highway Star” de DEEP PURPLE sera évoqué. Tout ça me conforte dans l’idée que nos suédois ont bien progressé.
On constatera même que le bassiste JIMMY JAY n’a plus son look androgyne des débuts !
Fort heureusement ma distraction va tourner court, juste après la ballade “All the Nights” grâce à une fin de concert brillante.
Tout d’abord calmement avec “Downtown” puis les plus rock “Enemy in Me” et “Emergency”, sur lequel le show prend fin… temporairement.
Le groupe est visiblement content de jouer devant un public de connaisseurs, jamais pris en défaut chaque fois qu’ERIK lui laissait l’opportunité de s’exprimer. Les deux premiers titres de l’album “Address the Nation”, l’entraînant “Breaking the Silence” et le plus FM “Living on the Run” sont joués en premier rappel.
H.E.A.T nous salue ensuite avec en fond sonore “Sister Christian” de NIGHT RANGER, mais après quelques secondes la bande son s’arrête et, sans quitter la scène, le groupe nous joue “Laughing at Tomorrow” qui clôture leur dernier album. Et définitivement le gig.
Voilà, c’est fini. Avec pas moins de dix-huit titres, les suédois nous en ont donné pour nos deniers. Mais avons-nous assisté pour autant à un concert parfait ?
Eh bien, pas tout à fait car nous avons eu droit au sempiternel et inutile solo de batterie, qui enlève a chaque fois une chanson. Je n’aurais personnellement pas été fâché d’entendre leur “Falling Down” ! Mais je regrette surtout l’absence de la set-list de leur hit “Straight for your heart” que a sérieusement manqué… Un peu comme si TYKETTO ne jouait pas “Forever young” !