SAXON + DIAMOND HEAD : Live Report @ les Docks de Lausanne (CH) – 23 octobre 2022

Saxon @ les Docks de Lausanne

Report by SEB 747 – Photos : DAVIDE GOSTOLI

L’écrivain Jules FERRY disait : « Je sais pourquoi je déteste le dimanche : c’est parce que des gens, occupés à rien, se permettent d’être oisifs comme moi ». Eh bien moi, j’avoue que, pour une fois, j’apprécie mon dimanche qui ne sera certainement pas oisif ! En effet, ce soir, je vais revoir mon groupe préféré : SAXON ! Ceux qui me connaissent, le savent, j’ai une profonde adoration pour cette formation de la New Wave of British Heavy Metal. Elle est, en effet, un peu la cause de mon goût prononcé pour notre musique préférée… Et dire que ça a commencé il y a déjà plus de quarante ans ! Allez, petit check up avant de partir : T-shirt du groupe ? Check. Veste avec le logo ? Check. Caleçon du groupe ? Heu… faut pas exagérer quand même ! En plus, ça n’existe même pas ! SAXON, ce n’est pas KISS, lol. C’est bon, je crois que je suis paré. Je vous ai déjà dit que j’étais fan ?

Mon copain Steve*74 ayant décliné, je pars chez nos voisins helvétiques avec plein d’autres copains. La voiture pleine, nous prenons le chemin de Lausanne pour aller assister à ce concert qui s’annonce phénoménal. Non seulement SAXON est en live, mais ils ont amené un autre dinosaure de la NWOBHM dans leur valise, j’ai nommé DIAMOND HEAD ! La route se passe bien, sous un temps automnal mais sans pluie, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous partons relativement de bonne heure, histoire d’être dans les temps. Heureusement d’ailleurs, puisque nous avons compté sur notre mémoire pour retrouver l’emplacement mais que nous nous sommes plantés ! Malgré tout, nous arrivons à l’heure aux Docks de Lausanne .

Le temps de récupérer mon accréditation et je retrouve les copains dans la salle. C’est fou, je ne me souvenais plus de sa structure (il faut dire qu’il y a quelques années que je ne suis pas venu ici) ! Les Docks sont relativement petits mais possèdent un balcon, ce qui est idéal pour voir les groupes. Pas besoin d’être au premier rang, serrés comme des sardines, pour assister au concert, même si vous êtes au début de la salle, vous pouvez voir la scène en entier, ce qui est assez cool. En plus, ladite scène est plutôt longue, ce qui permet aux musiciens d’avoir de la place pour se mouvoir. Peu profonde, nous pouvons aisément voir le batteur, même si sa batterie est surélevée.

Nous croisons quelques têtes connues, notamment le chanteur de ETERNAL FLIGHT, venu faire un peu de promotion pour son futur concert à la Barakason de Thônex et même notre ami Hi’ Twist, un autre chroniqueur de W.T.R. Un grand backdrop de DIAMOND HEAD trône au fond de la scène, ce qui veut dire que le groupe est bien présent ! C’est marrant, sur les quatre protagonistes que nous sommes, aucun de nous n’a déjà vu ce groupe en concert. Ca va être notre première. Avant qu’il ne soit pris d’assaut, je fais un tour au merchandising, où les prix sont relativement élevés pour ma bourse. Du coup, je vais me limiter plus que je ne le pensais au départ. Petite surprise, aucun article de la première partie n’est disponible. Deux réflexions me viennent à l’esprit : soit le stand de SAXON est trop imposant, soit ils ont tout vendu la veille aux Messins.

Diamond Head @ les Docks de Lausanne

Mais stoppons le bla-bla et revenons à ce qui nous intéresse ce soir, le concert. La musique de fond s’arrête et les lumières faiblissent. Il est l’heure pour les DIAMOND HEAD d’arpenter la scène !

BRIAN TATLER, le seul membre historique, guitariste de son état, est le premier à monter sur les planches suivis des autres musiciens. Ils entament « The Prince» sans le chanteur londonien d’origine danoise, RASMUS BOM ANDERSEN, dans le groupe depuis huit ans. Celui-ci débarque en furie peu de temps après et d’entrée de jeu appelle le public à chanter avec lui, et en Français s’il vous plaît ! Comment ne pas se mettre le public directement dans la poche ?!

ANDY « Abbz » ABBERLEY, le guitariste rythmique, dernier venu de la bande est déchaîné. Il harangue le public en s’avançant au plus près de lui supportant les solos de BRIAN, un peu plus discret. DEAN ASHTON l’impressionnant bassiste fait ronfler son instrument accompagné par les frappes de folie de KARL WILCOX. Ce dernier porte un T-Shirt marqué carpe diem (un hommage au dernier album de SAXON ?). En tous cas ce soir, il est certain qu’il cueille le jour présent sans se soucier du lendemain, tellement il frappe fort et vite sur ses fûts !

Pas de temps mort, le groupe est à fond. C’est littéralement une explosion de riffs et de hits qui déboule dans la salle. « Lightning to the Nations », « Bones », « The Messenger » tiré de « The Coffin Train », le dernier album du groupe. RASMUS continue de faire plaisir au public, en prenant le devant de la scène et sortant quelques « Merci beaucoup Lausanne » en Français à chaque fin de titre. C’est très professionnel musicalement et nous en prenons plein les yeux et les oreilles. C’est vraiment très bon.

« S’il vous plaît, je voudrais vous dédicacer cette chanson », nous dit RASMUUS avant d’entamer la superbe ballade « Helpless ». Quel superbe morceau ! Il a le don de calmer un peu l’intensité des Docks. Si je voulais critiquer un peu, je dirais que c’était un peu trop rentre-dedans depuis tout à l’heure mais c’est juste histoire de râler parce qu’on le sait bien, le Français est râleur.

Diamond Head @ les Docks de Lausanne

Passé cette accalmie, le chanteur annonce le dernier titre : « Voici le morceau que vous attendez tous : Am I Evil ! » Ce titre, popularisé par les Four Horsemen de METALLICA, est une véritable tuerie. Et ce soir, il a le don de mettre à genoux le public. Le groupe salue son public avant de quitter la scène.

Quelle première partie ! Trois quarts d’heure passés plus vite qu’un TGV sur les rails ( qui a dit : quand ils ne sont pas en grève, lol ? ). Au vu des regards du public dans la salle, j’ai bien l’impression de ne pas avoir été le seul à avoir apprécié le show de nos copains Anglais.

Petite pause hydratation avant le début des hostilités, et petite visite au merch’ qui, je m’en rends compte de suite, est pris d’assaut. J’ai bien fait de me précipiter tout à l’heure !

Saxon @ les Docks de Lausanne

Il est 21 heures lorsque retentit une petite introduction. BIFF et ses acolytes montent sur scène dans le noir complet. Le son de « Carpe Diem », premier titre de ce soir, nous détruit déjà les tympans. La double grosse caisse, comme les deux guitares, arrache le plancher de la salle. Le chanteur PETER RODNEY BYFORD, BIFF pour les intimes, est en pleine forme pour son âge (bientôt 72 ans en janvier prochain)… même s’il semble avoir pris un peu de rondeurs. En redingote bleu pétrole, il a toujours ce timbre de voix si spécifique et cette prestance qui ne le quitte pas.

PAUL QUINN, le compère de BIFF depuis le début en 1971, est toujours efficace, de même que DOUG SCARRATT le second guitariste dans le groupe depuis 1996. Celui qui m’impressionne toujours autant, c’est NIBBS CARTER le bassiste, dans le groupe depuis 34 ans maintenant. Il joue tous les morceaux avec les doigts, pas de médiator, même pour les morceaux les plus violents. Et en plus, c’est le seul avec NIGEL GLOCKLER, le batteur, l’autre pilier des Anglais, à faire les chœurs. Il headbangue comme un damné, parcourt la scène de long en large et pique la vedette à BIFF.

Enchaînant hits sur hits, « Sacrifice », « I’ve Got to Rock (To Stay Alive) », « The Thin Red Line », les SAXON sont venus défendre leur dernier album en date « Carpe Diem (Seize the Day) » et interprètent pas moins de quatre de ses titres. Mais ce n’est que trente cinq minutes plus tard, qu’ils séduisent leur public en jouant – enfin, serait-on tenté de dire – un « Dallas 1 pm » dantesque qui met la foule en liesse.

Saxon @ les Docks de Lausanne

Le son est absolument titanesque, et les lights rendent bien service à la musique de nos copains de la perfide Albion. Histoire de continuer de prendre les spectateurs par les sentiments, le groupe repart rapidement à l’assaut avec « Heavy Metal Thunder » et un titre de 1999, « Metal Health ».

BIFF regarde le public : « Il y a des jeunes kids ici ? Quel âge as-tu ? 9 ans ! Faites du bruit pour lui !! ». En voyant un autre enfant : « Et toi ? 11 ans ? Toi ? 10 ans ! Quelle belle génération de fans ! ». Une chose est certaine, ils pourront dire à leurs futurs enfants dans une quinzaine d’années qu’ils ont vu SAXON quand ils étaient jeunes… Comme quand Steve*74 et Ti-Rickou nous racontent qu’ils ont vu AC/DC avec BON SCOTT en concert (Grrr !).

BIFF laisse les musiciens prendre la lumière. Lui, reste souvent en fond de scène lorsqu’il ne chante pas. Ses attitudes n’ont pas changé et il est toujours aussi vif. Ses interventions font mouche à chaque fois. « Qu’est-ce que vous voulez ? », demande le chanteur au public. « Broken Heroes ? », « The Eagle has Landed ? ». Evidemment, c’est le second qui a l’approbation du public et qui déclenche l’hystérie des fans. Perso, je suis déjà à fond !

Saxon @ les Docks de Lausanne

Dès la fin de « Black is the Night », un autre titre de « Carpe Diem », BIFF remercie le public en Français, puis en Allemand et en Italien… puis dans toutes les langues qu’il semble connaître, lol. Très affable, il prend souvent la parole pour haranguer les spectateurs.

S’ensuit un « And the band Played On », autre titre séculaire qui fait le bonheur du public. Le chanteur fait des tours sur lui-même, va au bord de la scène et se penche sur ses fans pour chanter, avant de laisser la lumière à DOUG et PAUL qui assomment les Docks avec leurs solos dantesques, pendant que NIBBS continue de headbanguer comme un damné et de courir sur les planches.

« Vous êtes fantastiques ! », nous dit BIFF. « C’est notre dernier show en Europe. Après une petite pause, nous irons en Angleterre jusqu’à la fin de l’année. Alors, je vais appeler à la maison pour leur montrer à quel point vous êtes fantastique ! ». Il prend son téléphone et filme la foule. C’est l’hystérie collective dans le public !!

Les morceaux sont percutants et le show est réussi. Que demander de plus ? Un petit « Wheels of Steel », par exemple ! Il est 22h06 quand SAXON le joue. Je suis aux anges. Nos têtes n’arrêtent pas de faire des hauts et des bas. Et je ne vous parle même pas des cordes vocales !

Saxon @ les Docks de Lausanne

Dès la fin du morceau, le groupe quitte la scène pour la première fois. Deux trop longues minutes plus tard, c’est sur « The Pilgrimage », un titre aux fortes connexions « Crusader » que revient SAXON. Quel morceau épique qui continue d’achever le public ! Le groupe est toujours aussi bon musicalement et on passe un super moment. Et voilà que BIFF nous redemande de choisir entre « Strong Arm of the Law » et « Solid Ball of Rock ». Arghhhh ! Quel dilemme ! Mais en fait, ce n’est même pas la peine de choisir, nous avons droit aux deux, mon Général !

BIFF profite de « 747 (Stranger in the Night) » pour faire chanter le public. Comme tout le monde, je hurle les paroles qu’on me demande de reprendre. C’est génial, je suis au top !!

Et c’est déjà la fin du set ? Pour la seconde fois de la soirée, SAXON sort de scène. A peine trente secondes plus tard, sous les « SAXON ! SAXON ! SAXON ! » du public, BIFF revient seul sur les planches. « Vous ne voulez pas rentrer à la maison, n’est-ce pas ? ». PAUL, DOUG, NIBBS et NIGEL reviennent derrière leurs instruments pour finir d’achever la foule avec deux classiques. On a d’abord « Denim & Leather » que le public connaît sur le bout des doigts et dont il reprend les chœurs sans laisser au chanteur le temps de reprendre son souffle – à tel point que BIFF, impressionné par cet engouement, place le micro face au public qui s’époumone sur le refrain, et enfin « Princess of the Night », un titre cher au chanteur.

Une heure et quarante minutes plus tard, le groupe quitte définitivement les planches, non sans avoir salué chaleureusement son public.

Quel show encore une fois ! Les dinosaures sont toujours présents et, n’en déplaise à certains, ils sont toujours aussi bons. Contrairement à d’autres chanteurs de son âge, BIFF a su garder sa voix. Hâtez-vous d’aller les voir s’ils ne passent pas trop loin de chez vous car ils ne sont pas éternels, et vous risqueriez de louper quelque chose !

Il est l’heure pour nous de retourner dans notre doux foyer, avec des étoiles plein les yeux. Des trombes d’eau de pluie se sont invitées sur notre trajet de retour. Bah, comme dirait le titre du dernier album de SAXON : Carpe Diem, Seize the Day (Mdr).

Un grand merci aux Docks de Lausanne pour ce superbe concert et un grand merci également à DAVIDE GOSTOLI pour le dépannage photos. A la prochaine, j’espère !